Une ferme d’élevage parfaitement organisée dans la chaine des Pyrénées au début du Néolithique

Alors que l’agriculture et la création de villes venait à peine d’être envisagée au Moyen-Orient dans cette région appelée aujourd’hui le « croissant fertile », vers les années 5700 avant l’ère commune, une petite communauté se distinguait dans le versant sud la montagne pyrénéenne dans la Province de Huesca. Des recherches archéologiques dirigées par l’Université de Barcelone en collaboration avec l’Université d’Évora au Portugal effectuées dans la grotte de Coro Trasito (Province de Huesca) à plus de 1500 mètres d’altitude ont mis en évidence une organisation très élaborée d’élevage combiné à un début d’agriculture. Il était admis que la montagne n’était qu’un lieu de transhumance pour les caprins et éventuellement les ovins et les bovins et pourtant cette grotte a révélé une toute autre situation. Outre le fait qu’elle était occupée en permanence cette vaste grotte était un véritable lieu d’élevage et de vie organisée autour de cette ressource en protéine, viande et lait, combinée à une agriculture balbutiante, essentiellement la collecte de foin et de graminées. La grotte d’une superficie utilisable de 500 m2, largement ouverte vers le sud, servait d’étable, de lieu de stockage de céréales et de foin et d’habitat pour les anciens chasseurs-cueilleurs devenus éleveurs et agriculteurs. Si la température moyenne aujourd’hui à cette altitude classe ce site comme tempéré froid il faut rappeler que 5700 avant l’ère commune la température moyenne à cette altitude n’était pas de 7,3 degrés mais d’au moins 12 degrés puisque le climat avait atteint un optimum dit de l’Holocène.

L’étude des nombreux ossements retrouvés lors des fouilles du site ont indiqué qu’il existait un élevage organisé d’animaux domestiqués : bovin, ovins, caprins, et cochons. L’analyse des restes de déjections animales a précisé l’alimentation constituée de foin et de toutes sortes d’aliments en particulier pour les porcs qui sont considérés comme omnivores. Des poteries ont également indiqué que les occupants utilisaient pour leur alimentation outre de la viande mais également du lait et des produits issus du lait de chèvres ou de bovins. Cette ferme d’élevage était-elle occupée en permanence, une réponse claire a été difficile à apporter car aucun reste osseux humain n’a été retrouvé, ce qui est en faveur d’une occupation de cette grotte dont le but était de pourvoir la communauté humaine en nourriture mais qu’elle ne vivait pas en permanence dans cette sorte d’exploitation d’élevage naturelle. Cependant l’étude de tous les ossements retrouvés lors des fouilles dont l’identification a été obtenue par analyse du collagène osseux a montré que ce lieu était surveillé probablement tout au long de l’année car cette étude a permis d’identifier des ossements de cervidés, d’ours et de renards. Ces éleveurs ne dédaignaient donc pas de chasser comme leurs proches ancêtres mais cet abattage d’animaux sauvages devait faire partie de la stratégie de protection de cette ferme d’élevage en quelque sorte naturelle. Il fallait en effet que cet élevage soit organisé comme par exemple la séparation des femelles gestantes et la gestion des animaux mâles comme par exemple les agneaux et les chevreaux volontiers sacrifiés et consommés sur place ou dans les habitations situées à une altitude inférieure. Les restes de fumier ont enfin indiqué que du foin était transporté sur le site depuis les alpages naturels afin de nourrir les animaux sur place.

Il existe plusieurs sites du même type que la grotte Coro Trasito le long du versant sud de la chaine des Pyrénées. Pour conclure l’étude des isotopes stables du carbone et de l’azote du collagène des os des divers animaux élevés sur ce site a indiqué que ces animaux étaient parfaitement domestiqués car ils étaient conduits dans les prairies d’altitude pour se nourrir et devaient être ramenés dans cette « ferme » d’élevage naturelle chaque soir puis consommés sur place, la seule preuve d’une présence humaine permanente puisqu’aucun reste osseux humain n’a été retrouvé au cours de cette étude qui couvre pourtant une période de près de 1500 années. Source et illustration : doi: 10.3389/fearc.2023.1309907 en accès libre

Climat et méthane émis par les ruminants : le cas de la Nouvelle-Zélande

Le méthane est devenu LE gaz à effet de serre à contrôler en urgence pour sauver ce qui peut encore être sauvé du climat qui, comme chacun peut le constater, se dégrade de manière préoccupante. Le gouvernement français a fermé toutes les stations de sport d’hiver et cette décision totalement injustifiée en ce qui concerne une éventuelle explosion de nouveaux « cas » de SARS-CoV-2 est peut-être (j’écris peut-être pour ne pas être taxé de complotisme) mise en place pour habituer les skieurs au fait que le climat va tellement se réchauffer que durant l’hiver 2021-2022 il n’y aura plus du tout de neige, tout ça à cause du méthane dégagé par les bovins et dans une moindre mesure les ovins. Le gouvernement néo-zélandais a pris le taureau par les cornes si on peut dire les choses ainsi et décidé soit de sélectionner des bovins géants soit de traiter les bovins de taille normale pour qu’ils produisent plus de viande sans pour autant dégager plus de méthane par kg de viande produite, ce qui paraît tenir du rêve.

Cette décision est adossée à une étude comparant la production de viande par animal et la production de méthane. Des progrès considérables ont déjà été obtenus dans ce sens depuis 1990 comme l’indique le graphique ci-dessous, le nombre de bovins a diminué sans que la production totale de viande ait diminué.

Fort de ces résultats encourageants et puisque la production de méthane semble diminuer à la même vitesse que le nombre d’animaux la quantité de viande produite par animal devra donc augmenter. Cette hypothèse, selon les experts gouvernementaux dont il ne faut pas mettre en doute la fiabilité, conduira à une production de lait « bas méthane » sensée protéger le climat. Dans cette décision gouvernementale datée du 31 janvier 2021 ces critères doivent être atteints par croisements judicieux entre espèces de bovins interfécondes. Il existe cependant une alternative élégante qui pourrait faire surface en ces temps troublés par l’épidémie de SARS-CoV-2 et la mise au point hâtive pour ne pas dire bâclée de vaccins à ARN messager dont la planète entière a entendu parler. Il s’agirait d’une thérapie génique, comme le sont ces vaccins, consistant à injecter à l’animal l’ARN messager codant pour la petite protéine de 44 amino-acides qui régule la production par l’hypophyse d’hormone de croissance dont la structure est connue depuis 1983 ainsi que celle concernant les ovins la même année, une grosse part dans l’industrie de l’élevage néo-zélandais, 132 bases nucléotidiques ça ne doit pas coûter très cher et si les animaux ne grossissent pas assez vite il sera toujours opportun de les soumettre à des piqures de rappel … De plus ce ne sont que des animaux d’élevage et il n’y aura pas de morts comme c’est déjà le cas en Europe ou 438 victimes sont à ce jour à déplorer avec le vaccin anti-SARS-CoV-2 à ARN messager.

Un tel traitement conduirait ces animaux à devenir plus gros et produire plus de viande comme les effets de ce peptide de 44 acides aminés l’ont montré lors d’expérimentation sur des rats et des chiens (lien). Pourquoi ne pas essayer tout de suite plutôt que de réaliser un programme de croisements très long, coûteux et aux résultats aléatoires. Enfin, la thérapie génique à l’aide d’ARN messager va contribuer à sauver les habitants de la planète et le climat de cette dernière !

Liens : https://doi.org/10.1111/j.1742-7843.2007.00008.x et

Changement climatique : le problème des 75 % selon Bill Gates

Bill Gates tient un blog (gatesnotes) et on y trouve des pépites comme celle qu’il a laissé le 17 Octobre 2018 et que je relate ici. Quelles innovations viennent à l’esprit quand on veut combattre le « réchauffement du climat » partant du principe que ce réchauffement est provoqué par le CO2 rejeté dans l’atmosphère par l’activité humaine ? Il vient immédiatement à l’esprit que les moulins à vent et les panneaux solaires c’est exactement ce à quoi presque tout le monde pense. Les prix des turbines des éoliennes et des panneaux solaires ont considérablement diminué ces dix dernières années et de nombreux pays ont décidé que ces sources d’énergie électrique contribueront à la maîtrise du climat. C’est une bonne nouvelle pour les pays qui sont très ensoleillés ou qui sont traversés par des vents constants. Mais la nuit et sans vent il y a un problème toujours pas résolu et qui ne le sera peut-être jamais : on ne sait pas stocker l’énergie électrique à grande échelle et il faudra peut-être attendre des dizaines d’années pour voir apparaître des technologies permettant de maîtriser ce problème.

En réalité, comme le souligne Bill Gates, et il a raison, la production électrique dans le monde n’est responsable que de 25 % des émissions du CO2 accusé d’être la cause du réchauffement observé depuis le milieu du XXe siècle. Si toute l’énergie électrique produite devenait par un coup de baguette magique totalement exempte de rejets de carbone par quel autre coup de baguette magique pourra-t-on gérer les 75 % de rejets de CO2 restant ? Selon l’IPCC il y a urgence et dans dix ans il faudra disposer de technologies adéquates pour atteindre les objectifs fixés d’une réduction de 80 % des émissions de carbone à l’horizon 2050.

D’où proviennent les émissions de carbone ? Je ne sais pas si le vieux Bill est végétarien mais le graphique qu’il a mis sur son blog laisse rêveur :

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À noter que les flatulences et les pétulences des animaux à corne sont considérées comme des gaz à effet de serre et sont exprimées ici en équivalents de CO2, ce qui fait que l’agriculture représente 24 % des émissions (en équivalent) de carbone. Si Bill Gates était honnête avec lui-même il devrait soustraire de cette estimation tout le carbone immobilisé sous forme d’herbe, de maïs et d’autres aliments proposés au bétail par la photosynthèse végétale … Il est raisonnable de penser que le bilan global en carbone de l’élevage est proche de zéro. Il n’empêche que des commandos de « vegans » n’en pensent pas moins et organisent des actions terroristes à l’encontre des boucheries et des abattoirs pour sensibiliser l’opinion au problème des pêts des bestiaux !

Bill Gates a bien appris sa leçon (?) quand il prétend que les transports ne représentent que 14 % des émissions de carbone et les bâtiments avec des gens qui y vivent ou y travaillent seulement 6 % de ces émissions. Naturellement Gates ne cite pas ses sources, il a probablement sorti ces chiffres de son chapeau. Quant à quantifier l’industrie de seulement 21 % des émissions totales de carbone, on peut encore se poser des questions. Gates, qui est un grand voyageur dans son jet privé considère que le poste d’émissions de carbone transports est fortement alourdi par les bateaux, les avions et les camions, ben voyons !

Finalement en dehors des oeuvres humanitaires supervisées par son épouse Melinda, le vieux Bill écrit n’importe quoi.

Source et illustration gatesnotes daté du 17 octobre 2018

Un monde sans antibiotiques pour bientôt ?

L’humanité toute entière est au bord d’un gouffre sanitaire incontrôlable en raison des résistances à tous les antibiotiques connus d’un nombre de plus en plus important de bactéries pathogènes. En Europe seulement plus de 25000 décès annuels sont provoqués par des infections intraitables, en particulier dans les hôpitaux, qui il y a quinze ans à peine étaient banalement éradiquées à l’aide de produits encore efficaces. Avant la deuxième guerre mondiale la tuberculose était la deuxième cause de décès et la pneumonie la quatrième. Durant les années 1950-1960 grâce à l’apparition de la pénicilline puis de la streptomycine et des sulfamides ces deux maladies souvent mortelles furent pratiquement éradiquées des pays de l’OCDE. La seule introduction de la pénicilline a permis de sauver des dizaines de millions de vies et d’allonger l’espérance de vie de plus de 10 ans.

Hélas des résistances ont vu le jour très rapidement car les bactéries se multiplient très rapidement aussi et elles mettent au point des stratégies de survie en dépit de la sophistication des molécules chimiques. De plus, entre la découverte d’une nouvelle molécule prometteuse au laboratoire et sa mise sur le marché il peut se passer plus de dix ans de recherche intensive et les laboratoires pharmaceutiques hésitent à investir des sommes importantes pour des résultats hautement aléatoires. La « mode » des antibiotiques pour soigner tout et n’importe quoi – y compris les maladies d’origine virale – a aggravé la situation et le corps médical fait partie des acteurs, il faut malheureusement le dire, favorisant l’apparition de résistances aux antibiotiques.

Enfin un autre facteur souvent ignoré du grand public est l’usage intensif d’antibiotiques pour les animaux d’élevage car ils favorisent la croissance de ces derniers. Les élevages constituent dès lors un terrain unique pour les apparitions de résistances quand on sait que 80 % des antibiotiques utilisés en médecine humaine sont aussi utilisés en usage vétérinaire. En Belgique par exemple il se vend 70 tonnes d’antibiotiques (seulement les matières actives) chaque année exclusivement pour l’élevage et en Suisse « seulement » 40 tonnes par an alors que ce pays n’est pas particulièrement inondé de fermes d’élevage intensif que ce soient des porcs, des poulets ou des bovins. J’ai recherché en vain des statistiques pour les USA et la France, elles sont introuvables et il semble que ce soit l’omerta totale pour ne pas effrayer les consommateurs de hamburgers, de cuisses de poulet, de jambon … et de saumon.

Il existe des alternatives aux antibiotiques, en particulier au niveau vétérinaire, comme les vaccins. Mais les campagnes d’opposition aux vaccins à usage humain ont rendu les éleveurs méfiants et la mise au point de vaccins est également longue et coûteuse. Le problème reste donc entier et il n’existe pas de solution miracle en vue.

Sur le plan strictement biologique la résistance aux antibiotiques provient soit d’une adaptation de la bactérie ciblée à cette substance étrangère, soit à l’acquisition d’un gène de résistance existant au préalable chez une bactérie d’une autre espèce. Il s’agit alors de transmission horizontale de cette résistance. Dans la première éventualité, si la cible est connue il est alors possible de modifier la molécule originelle pour que la bactérie ne puisse plus s’en accommoder mais toute modification d’une molécule déjà homologuée nécessite une nouvelle homologation, ce qui prend beucoup de temps (et d’argent). Quant aux transmissions horizontales, entre l’élevage, formidable usine à fabriquer des résistances et les rivières – et donc les sols – inondés d’antibiotiques présents dans les eaux usées que les stations d’épuration ne sont pas capables d’éliminer, la transmission horizontale des résistances a encore de beaux jours devant elle.

Cette peinture terrifiante d’un futur, très proche quoiqu’en pensent les décideurs, où les taux de mortalité en particulier infantile explosereront sans que l’on puisse exercer le moindre contrôle, nous ramènera dans les années 1930 quand on mourrait de tuberculose, les sanatoriums étaient de gigantesques mouroirs, et quand la moindre pneumonie emportait un enfant sur trois eh Europe, au Japon ou en Amérique du Nord.

Il reste un dernier point au sujet non plus de la résistance aux antibiotiques au sens strict du terme mais de la prescription abusive des antibiotiques trop considérés par le corps médical comme des médicaments de confort : l’affaiblissement des défenses immunitaires de l’organisme puisque ces médicaments ne lui permettent pas de construire la moindre réaction immunitaire le plus souvent durable et qui protégerait alors un individu contre une nouvelle agression bactérienne. Il s’agit là de l’autre aspect négatif de la prescription à outrance des antibiotiques. Bienvenue dans un monde sans antibiotiques où la sélection naturelle rejouera son rôle entier ? Peut-être, mais des centaines de millions sinon des milliards de personnes y perdront leur vie …

Inspiré d’un article paru sur RTSinfo. Illustration CDC

Désormais on ne dispose plus d’armes contre les bactéries multirésistantes

 

« Un temps arrivera quand la pénicilline pourra être achetée par n’importe qui dans les magasins. Alors il y aura un danger car l’ignorant pourra facilement se traiter avec de petites doses et exposant ses microbes à des doses non létales, ces derniers deviendront résistants ».

Alexander Fleming, lecture Nobel, 1945

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L’antibiotique de « dernier recours » dont les hôpitaux disposaient encore pour tenter de sauver des malades atteints de graves infections par des bactéries multirésistantes est devenu inefficace. Il s’agit d’une polymyxine appelée colistine qui était encore active car depuis près de 50 ans elle n’était plus utilisée en raison de sa toxicité. On l’a ressortie des tiroirs pour les traitements d’infections réfractaires à toutes les autres molécules connues mais par un effet du hasard, qui n’en est pas un comme on va le découvrir, une multitude d’autres bactéries outre le MRSA, le vilain staphylocoque doré multirésistant et bien d’autres bactéries sont devenues finalement résistantes à la colistine et vont se répandre partout.

Il faut peut-être mettre les points sur les i s’il en est encore temps … Malgré le fait que cet antibiotique ait été abandonné car il n’a jamais été recertifié selon les critères modernes – sa découverte remonte au début des années cinquante – et également car il est toxique pour les reins il s’en produit, tenez-vous bien, 14000 tonnes par an pour un usage exclusivement vétérinaire. On s’est aperçu en effet que si on administre cet antibiotique par exemple aux porcs dans les élevages intensifs comme en Chine, le premier consommateur de porc du monde, ces animaux grossissent plus rapidement. Comment ne pas comprendre qu’une telle pratique pourtant autorisée par les services vétérinaires chinois accélère la sélection des bactéries vers une résistance.

Le fait nouveau en ce qui concerne la colistine est que l’acquisition de la résistance à cet antibiotique était jusqu’alors chromosomique, c’est-à-dire qu’elle ne pouvait pas se transmettre à d’autres bactéries, jusqu’à cette découverte de la transmission à d’autres bactéries, on parle alors de transmission horizontale. Le gène de résistance n’est plus chromosomique mais présent dans un petit ADN circulaire appelé plasmide qui est facilement transmissible à n’importe quelle autre bactérie par simple contact.

Les autorités sanitaires chinoises ont été prises de court par ce fait nouveau. Des analyses ont montré que des bactéries communes mais potentiellement dangereuses comme Escherichia coli avaient acquis ce gène de résistance, 166 souches sur les 804 analysées après prélèvement sur des porcs. Pire encore, sur 523 échantillons de viande crue 78 souches ont été identifiées comme résistantes aux polymyxines. La résistance a déjà atteint les hôpitaux de Guangzhou. Seize souches de E.coli et de Klebsiella pneumoniae résistantes à la polymyxine ont été repérées sur 1322 malades !

Le pire est à venir car cette résistance nouvelle amplifie le gène appelé NDM-1 qui code pour un enzyme du nom de New Delhi metallo-beta-lactamase-1 et rend les bactéries quasiment résistantes à tous les antibiotiques connus dont les carbapenems. Par exemple des souches de Pseudomonas aeruginosa, une bactérie opportuniste qui provoque de nombreuses infections, ont également été détectées en milieu hospitalier comme résistantes aux polymyxines dont la colistine.

Alors qu’on nous terrorise par la propagande du changement climatique, ne faudrait-il pas agir dès à présent sur le risque bien plus terrifiant que constitue l’usage d’antibiotiques dans les élevages car il s’agit d’une menace mondiale pour la santé et pas seulement en Chine mais également en Europe, en Amérique du Nord ou encore en Australie. Tous les animaux d’élevage sont concernés y compris les truites et les saumons !

Source : Wired

« Crise » climatique, épisode 10 : Et si le mouvement écolo-malthusien avait tout faux ?

L’idée force des écologistes est qu’il y a trop de bouches à nourrir sur la planète Terre qui offre des ressources limitées. Il est donc impératif d’effectuer un tournant décisif soit vers une limitation autoritaire des naissances dans le plus pur esprit malthusien (revoir le billet du 25 septembre de ce blog), soit, ce qui à terme revient au même, réduire l’énergie disponible ou en augmenter le coût, car tel est là le vrai débat. Ce n’est pas un hasard si ce débat a dévié vers le changement climatique toujours hypothétique car il s’agit d’un alibi merveilleux pour les écolo-malthusiens afin de mettre en œuvre leur idéologie totalitaire. Leur raisonnement simpliste et teinté de sophismes que je me permets de rappeler ici est le suivant : il y a trop de monde sur la Terre et cette population pléthorique émet des gaz à « effet de serre » et par voie de conséquence le climat se dérègle. Il faut donc développer des énergies renouvelables exemptes de carbone, faire payer le prix fort cette énergie et ainsi la croissance économique diminuera ainsi que la croissance de la population. On préservera alors les ressources finies de la planète pour les générations futures et on sauvera le climat, les forêts, les grenouilles, les herbes folles, les glaciers, les papillons et les petits oiseaux …

Ce montage idéologique est, malheureusement pour les écologistes, totalement faux et le but de ce billet est de le démontrer en s’inspirant largement de l’exemple des USA. Cet exemple est d’ailleurs parfaitement approprié car les USA sont le premier émetteur de carbone du monde et la population du pays continue à croître grâce à l’immigration malgré un taux de fertilité global de 1,86 naissances par couple. Il faut donc examiner point par point les faits plutôt que de déclarer que la planète et son climat sont en péril sur la base d’un a priori idéologique infondé.

Considérons comme premier fait les forêts. Depuis le milieu du XIXe siècle les forêts ont cessé de décroître en raison de l’usage du charbon puis du gaz de ville autrement appelé « gaz à l’eau » et enfin du pétrole et du gaz naturel. Aux USA l’arrêt de la déforestation débuta aux alentours de 1900 quand on inventa la créosote pour éviter que les traverses de chemin de fer ne pourrissent en quelques années. En Europe, les forêts étaient encore utilisées pour cuire le pain et se chauffer mais au cours des années 20 et 30, le gaz de ville fut jugé plus facilement utilisable que le bois par les boulangers des grandes villes et la demande en bois déclina. De même le chauffage domestique fit de plus en plus appel au charbon. Aujourd’hui si Franklin Roosevelt revenait se promener en Pennsylvanie ou dans le Connecticut il ne reconnaîtrait pas les paysages car ils sont maintenant recouverts de grands arbres … L’exploitation des forêts obéit à la loi fondamentale du commerce, celle de l’offre et de la demande. Quand l’offre fut remplacée par le gaz et le charbon les coupes claires des forêts nord-américaines cessèrent et aujourd’hui le mouvement s’amplifie en raison de la diminution de la surface des exploitations agricoles pour des raisons qui seront exposées ci-après.

La principale utilisation du bois reste aujourd’hui le papier-carton et le recyclage de mieux en mieux organisé a depuis une dizaine d’années permis un arrêt de la progression de l’utilisation du bois dans ce domaine. Enfin la généralisation du courrier électronique a également contribué à cette stabilisation. On a donc atteint un pic d’utilisation du bois et la déforestation tant redoutée des écologistes n’est qu’une apparence. En effet pour un hectare de forêt naturelle remplacée par une plantation, les rendements permettent rapidement d’économiser deux hectares de cette forêt naturelle. C’est le cas au Brésil où les eucalyptus destinés à la pâte à papier remplacent la forêt primaire et produisent 9 fois plus de bois que cette dernière ! Enfin les arbres génétiquement modifiés pour ne plus fleurir chaque année peuvent encore ajouter 30 % d’amélioration au rendement forestier :

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(Sources : FAO, 2013 et World Bank, 2012)

En France, l’INRA était très directement impliquée dans la mise au point de peupliers transgéniques stériles qui poussaient presque deux fois plus vite que les peupliers normaux en vue de réduire significativement l’exploitation des forêts pour produire de la pâte à papier. Les travaux ont brutalement cessé à la suite de destructions répétées d’essais en grandeur nature et à la suite du tarissement des crédits de recherche sur ordre du Ministère de l’Écologie, belle illustration de l’absurdité de l’idéologie écologiste !

Prenons maintenant l’exemple de l’agriculture et de l’élevage. La situation est encore plus évidente. Pour le maïs aux USA, entre 1900 et aujourd’hui la production a été multipliée par 6 alors que la surface plantée à diminué de 20 %. De fait la production de maïs surpasse en tonnage la totalité de toutes les autres cultures et élevages aux USA :
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(Source : US Census Bureau)

En ce qui concerne le maïs et son utilisation pour produire du « carburant vert » il s’agit largement d’une déviation réthorique à des fins de propagande. En effet, depuis l’interdiction du plomb-tétra-éthyle comme additif anti-cliquetage (je ne sais pas si c’est le terme exact), des dérivés synthétiques oxygénés ont d’abord été utilisés comme substituts aux dérivés organiques de plomb. Or la production de ces produits, entre autres le ter-butyl-éthyl-éther, se sont révélés beaucoup plus coûteux que l’alcool (éthanol) pour relever l’indice d’octane de l’essence. Ajouté dans une proportion de l’ordre de 10 % à l’essence de pétrole l’alcool produit massivement à partir d’amidon de maïs est maintenant utilisé comme agent anti-cliquetage dans tous les Etats des USA. La production d’alcool à partir de maïs ou encore de canne à sucre n’est donc pas du tout une démarche « écologique durable » mais elle entre dans la plus pure logique industrielle et financière :

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(Source : USDA Economic Research Service)

Pour la pomme de terre, la situation est identique, les rendements ont doublé entre 1970 et 2010 alors que les surfaces mises en culture ont diminué de 20 % et la production a de fait augmenté de 40 %. Ces évolutions ont permis de détourner la production de maïs vers l’alcool utilisé comme additif pour les carburants (voir supra). Il y a donc, comme pour le bois un découplage entre les surfaces utilisées et la production. On assiste exactement à la même tendance pour l’élevage.

Prosaïquement on peut dire que le bétail, les porcs et les poulets sont des « machines » à fabriquer de la viande à partir de productions agricoles. En prenant l’image du nombre de miles parcourus par une automobile avec un gallon d’essence, on peut faire la comparaison suivante : un bœuf ce serait 12 miles, un porc 40 et un poulet 60. La « machine » la plus efficace pour transformer des protéines végétales en viande est à l’évidence le poulet. C’est la raison pour laquelle les parts de marché du poulet on triplé aux USA depuis les années 1970 alors que la consommation de viande de bœuf a stagné durant la même période:

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(Source : USDA)

L’efficacité des élevages de poulet a par ailleurs permis de réduire les surfaces cultivées en maïs et en soja destinées à ces animaux. On assiste donc à un découplage général entre les besoins de la population en nourriture (ou en bois) et les surfaces arables (et arborables) exploitées. Cette tendance pourrait s’amplifier si on organisait correctement les circuits de distribution et si on revoyait le système législatif des dates de péremption complètement fantaisiste pour diminuer le gaspillage généralisé existant dans les pays de l’OCDE : il y a près d’un milliard d’êtres humains qui ne mangent pas à leur faim alors qu’il se gaspille annuellement 1,3 milliard de tonnes de nourriture dans ces pays, c’est-à-dire l’équivalent de la production agricole de l’Inde ! Le site californien Food Cowboy ( http://www.foodcowboy.com ) s’est spécialisé dans la redirection des aliments supposés périmés des supermarchés et des restaurants vers des organismes caritatifs offrant des repas aux plus démunis – car il y a aux USA près de 50 millions de personnes dépendant de la « soupe populaire » pour survivre sur 91 millions de chômeurs – on oublie trop souvent d’évoquer ce fait dans les statistiques concernant l’économie nord-américaine … L’Europe envisage très sérieusement de modifier les règlementations pour diminuer ce gaspillage scandaleux savamment organisé par les grands groupes de distribution alimentaire et on peut espérer que l’afflux récent et massif de réfugiés vers les pays européens accélérera ce processus. Si le problème du gaspillage était concrètement abordé alors le découplage entre l’utilisation des terres agricoles et les besoins de la population serait encore plus évident.

Pour en finir avec les secteurs agricoles, de l’élevage et du bois, il est important de mentionner dans ce processus de découplage le reverdissement de la planète (voir le lien) qui contribue au renforcement de ce dernier. On attribue ce reverdissement à un effet conjugué de l’augmentation de la teneur en CO2 atmosphérique puisque ce gaz est le principal « aliment » des végétaux et à l’augmentation, certes infime, de la température moyenne de la planète, quelques fractions de degré seulement par an ces trente dernières années. Cette tendance est exprimée en grammes de carbone immobilisé par an et par mètre-carré et est donc loin d’être négligeable. Ce verdissement global et planétaire à quelques exceptions près est le phénomène écologique le plus important de ces trente dernières années et il est largement passé sous silence car il est la directe conséquence de l’augmentation du CO2 atmosphérique (source : voir le lien) :
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Un autre aspect du découplage entre l’accroissement de la population et l’utilisation des matières premières minérales s’explique par l’apparition par exemple des smartphones et de bien d’autres technologies dites à juste titre intelligentes. La figure ci-dessous est loin d’être anecdotique car elle explique à elle seule l’infléchissement de l’utilisation d’un grand nombre de matières premières industrielles, depuis le papier jusqu’au cadmium en passant par l’aluminium ou le cobalt :
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Parmi toutes les productions industrielles seule l’électricité et les matières plastiques ont continué à progresser en volume depuis la fin des années 70. Il y a donc encore ici un découplage évident. Quant à la mesure, certes approximative, de l’activité économique rapportée à deux marqueurs admis comme fiables, le CO2 et les oxydes de soufre émis dans l’atmosphère, encore une fois, au moins pour les USA, il y a un découplage évident avec la progression du produit intérieur brut comme on peut le voir dans ces représentations de Kuznets (en orangé) décrivant l’état de l’environnement :

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Les émissions de SO2 ont cessé de croître après les années 70 et les émissions de carbone ont atteint un plateau alors que pourtant la population des USA a augmenté de 80 millions depuis cette date. Il y a beaucoup à parier que le développement des véhicules automobiles électriques et hybrides accélérera cette évolution et ce découplage entre l’utilisation des ressources terrestres et le développement.

On se trouve donc devant des faits incontestables et les arguments écolo-malthusiens ne tiennent plus car à l’évidence ils s’appuient non pas sur des faits mais sur des affabulations idéologiques et la preuve se trouve ici ( http://www.europeanfinancialreview.com/?p=1096 ) :

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Contrairement à ce que prétendent les écolo-malthusiens, la population de la planète a tendance à se stabiliser. Certes il faudra encore attendre quelques années pour que l’augmentation de l’espérance de vie ne joue plus son rôle mais à relativement court terme la population mondiale diminuera. Des surfaces considérables de terres arables seront alors rendues à la nature … On est donc loin de l’alarmisme et du déficit planétaire relatif à l’utilisation des ressource de la Terre et loin également d’une possible perturbation climatique liée aux activités humaines.

Source : Bloomberg et Rockefeller University

http://www.biogeosciences.net/12/653/2015/ doi:10.5194/bg-12-653-2015

http://phe.rockefeller.edu/news/wp-content/uploads/2009/09/SulfurCarbonDecouplingFinal2.pdf

Billet d’humeur politique : la crise agricole en France

C’est assez significatif que les médias occultent l’une des principales raisons du malaise du monde agricole français dans son ensemble et pas seulement du secteur de l’élevage. D’abord l’agriculture française est soumise à des régulations ubuesques, les agriculteurs sont rançonnés par la MSA, des bureaucrates ignares pondent des lois destructrices sous prétexte qu’il faut rationaliser la production agricole. À ces délires franco-français s’ajoutent des édits autoritaires en provenance d’autres bureaucrates confortablement installés à Bruxelles qui ignorent tout du tissu paysan français. Le résultat est une sorte de fonctionnarisation centralisée du monde agricole et de toute évidence ça ne peut pas fonctionner car cette réorganisation politique rampante du monde agricole ne tient pas compte des particularismes régionaux ni de l’individualisme fondamental des acteurs du monde rural.

Il y a une autre raison que la presse et les politiciens passent sous silence soigneusement, c’est la situation punitive dans laquelle a été placée la Russie à la suite du vote démocratique des habitants de la Crimée qui ont choisi de se rattacher à la CEI. Les journalistes aux ordres du pouvoir n’ont surtout pas abordé le sujet des conséquences de ces sanctions sur le secteur agricole et alimentaire français mais il en est de même pour de nombreux autres pays européens qui n’ont plus le droit de commercer avec la Russie. La conséquence directe a été une baisse progressive des prix résultant d’une surproduction apparente en raison de la disparition du marché russe. Il a suffi de quelques points de pourcentage de différentiel pour que le malaise apparaisse. Et comme dans tout secteur économique un effet de levier a aggravé la situation. L’élevage, viande ou lait, a le plus souffert de cette situation car il s’agit du secteur agricole nécessitant les plus importants investissements.

Le gouvernement, droit dans ses bottes, accuse la grande distribution mais jamais le président de la République ou le Premier Ministre ne reconnaîtront les faits : la situation de l’Union européenne vis-à-vis de la Russie, dictée par le Département d’Etat américain et le haut commandement de l’OTAN, est une aberration qui meurtrit de nombreux secteurs économiques européens. Les Allemands se sont privé d’un de leurs principaux clients hors Union Européenne et l’économie allemande est en perte de vitesse (voir les derniers indices Markit-flash), l’économie française ne se porte pas mieux alors on feint d’ignorer la vraie raison du malaise agricole français : l’ignominieux asservissement politique de la Communauté Européenne aux diktats de Washington …

OGM ou pas OGM ? C’est la stupidité qui a gagné, en Europe et surtout en France

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Un exemple significatif de l’obscurantisme qui se répand tant chez les décideurs politiques que dans la population est l’étiquetage des denrées alimentaires pour prévenir le consommateur si celles-ci contiennent des plantes génétiquement modifiées ou non. Cette nouvelle psychose répandue par des groupes non gouvernementaux (que je ne nommerai plus pour ne pas leur faire de publicité) à grands renforts de campagnes de sensibilisation et de chantage organisé auprès des grands groupes de l’agro-alimentaire conduit à l’aberration consistant à faire croire aux consommateurs que finalement les OGM sont dangereux pour la santé et l’environnement sans autre forme d’argumentation. Les études sérieuses sur les OGM et leurs éventuels effets sur la santé animale et humaine sont évidemment conduits aux USA et non pas en Europe puisqu’une majorité de pays de l’Union Européenne ont cédé au chantage des écologistes et stupidement interdit les OGM subissant la pression de ces organisations dans leurs prises de décision.

Puisque les argumentations scientifiques sérieuses en faveur des OGM proviennent d’études scrupuleusement réalisées par des universités américaines, alors ces scientifiques sont certainement à la solde des grands semenciers comme Dupont-Pioneer ou Monsanto, cela va de soi. Ce sont des chimistes qui polluent les sols avec des pesticides donc les plantes transgéniques sont certainement toxiques, point barre. Et pourtant depuis l’apparition commerciale des premières plantes transgéniques en 1996 les risques que peuvent provoquer les plantes transgéniques sont contrôlés et répertoriés par un organisme international appelé la Codex Alimentarius Commission ( www.codexalimentarius.com ) Le concept en est l’étude de «l’équivalence substantielle » qui définit ainsi que toute plante transgénique doit être étudiée en regard de son équivalent non modifié. Aux USA, 165 « évènements » de transgénèse concernant 19 espèces de plantes ont été étudiés et finement analysés depuis ces dernières 20 années. Le Japon a fait mieux puisque les laboratoires indépendants de toute société impliquée dans la transgénèse végétale ont passé au peigne fin 189 « évènements » de transgénèse. Curieusement les plantes modifiées génétiquement par irradiation gamma ou par croisement ou hybridation dirigée ne sont pas analysées alors que certaines d’entre elles se sont révélées toxiques pour les animaux et les humains. Pour ne citer qu’un exemple une variété de tomate obtenue par croisement classique s’est trouvée produire de trop grandes quantités d’un alkaloïde toxique, l’alpha-solanine, qui est une arme de défense des solanacées (pomme de terre, tomate, …) présentant des propriétés insecticides mais mortel pour l’homme. Bien qu’étant une réussite par ailleurs cette tomate a été précipitamment retirée du marché.

La Commission Européenne a exigé en 2013 que les protocoles d’évaluation des plantes génétiquement modifiées incluent une étude sub-chronique de 90 jours sur des animaux de laboratoires bien précisés. Mais cette démarche sous-entend en réalité que les plantes transgéniques aient un effet sur une voie métabolique particulière ce qui constitue à l’évidence une entorse déontologique sérieuse. En fait, dans la réalité, ce sont les études réalisées sur les animaux d’élevage nourris avec des plantes transgéniques qui fournissent le meilleur champ d’expérimentation en vraie grandeur. Depuis 1996, aux USA seulement plus de 100 milliards d’animaux destinés à l’alimentation humaine ont été nourris avec des plantes transgéniques, que ce soient des lapins, des poulets et autres volatiles, des porcs ou des bovins et même des poissons. N’est-ce pas là le meilleur champ d’investigation qui puisse être trouvé et qui s’étend maintenant sur de nombreuses générations ?

Par exemple le maïs MON810 qui exprime la toxine Bt a fait l’objet d’un nombre impressionnant d’études dans plusieurs pays et sur plusieurs générations d’animaux avec 90 % de ce maïs dans leur nourriture qui ont été scrupuleusement comparées à des animaux contrôles nourris avec un maïs isogénique, le même maïs hybride F1 mais n’exprimant pas la toxine Bt. Il a été impossible de retrouver des séquences du gène codant pour la toxine Bt ou de la construction utilisée pour la transgénèse alors que la puissance des techniques d’analyse d’ADN et d’ARN n’est plus à démontrer. La protéine Bt n’a jamais pu être détectée ni dans le sang, ni dans le lait ni dans les urines ou les défécations des porcs ou des vaches laitières étudiés sur plusieurs générations, ni dans la chair des volailles ni dans les oeufs. Les variations infimes, par exemple le volume de lait produit ou la taille des porcelets n’ont jamais pu être corrélés avec la présence ou non de maïs ou de soja transgéniques dans l’alimentation des animaux.

Enfin aucun effet sur la flore intestinale des animaux n’a pu être décelé chez les bovins alors qu’avec les porcs des différences mineures ont été observées sans qu’elles puissent être attribuées à la présence de maïs Bt dans l’alimentation. Il ne s’agissait pas dans ces études de gavage intentionnel d’animaux de laboratoire (cf les études frelatées de Séralini, l’un de ces charlatans qui devrait être radié de l’Université) mais d’une étude sur le long terme dans les conditions normales d’élevage. S’il y a eu relativement peu d’études comparatives strictement contrôlées, une cinquantaine tout de même, par contre le retour d’expérience avec des animaux d’élevage est considérable et s’étend sur plus de 15 années. Aux Etats-Unis moins de 2 % des animaux d’élevage sont certifiés sans OGM et la situation pourrait devenir problématique pour le business « bio » ou « organique » puisque moins de 0,8 % des champs cultivés sont certifiés organiques, c’est-à-dire sans pesticides ni résidus de cultures génétiquement modifiées. Pour situer l’utilisation des OGM aux USA, il y a (2011) 8,6 milliards de poulets, 338 millions de poules pondeuses, 248 millions de dindes, près de 31 millions de bovins destinés à la viande, un peu plus de 9 millions de vaches laitières et près de 111 millions de porcs. La part des animaux dits organiques est respectivement dans cette énumération de 0,33 %, 1,97 %, 0,2 %, 0,34 %, 2,78 % et pour les porcs 0,01 % car seulement 12000 porcs sont certifiés organiques dans ce pays. Depuis l’introduction des plantes transgéniques on estime qu’en dix ans, de 2000 à 2011 près de 100 milliards de poulets ont été nourris avec du maïs génétiquement modifié, et il en va de même pour les autres animaux d’élevage pour arriver à un total de près de 103 milliards sans que jamais on n’ait pu être objectivement capable de déceler un quelconque souci de santé de tous ces animaux ni une dégradation de la qualité des diverses viandes, du lait ou des œufs. Par exemple si les plantes transgéniques avaient un quelconque effet sur la santé des vaches laitières, la production de lait s’en ressentirait immédiatement. Or c’est exactement le contraire qui a été observé et dûment répertorié par les autorités du Département de l’Agriculture. En 1983 la production par vache laitière était de 5700 kilos par an, en 1996, donc l’année de l’introduction des premières plantes génétiquement modifiées, elle était de 7485 kilos et en 2011 de 9680 kilos par an et par vache. On ne peut pas raisonnablement dire que le maïs, le soja ou la luzerne résistants au RoundUp ou Bt (mais oui la luzerne transgénique ça existe) aient un réel effet sur la santé des vaches … Les inspections sanitaires dans les abattoirs de bovins et de porcins n’ont pas montré de différences significatives en ce qui concerne l’état de santé de ces animaux : 2,49 % des animaux ont été équarris en 2007 contre 2,6 % en 1994 avant l’introduction des plantes transgéniques. Pour les poulets, compte tenu de l’importance de la production (9 milliards par an) les données objectives en provenance des inspecteurs du Département de l’Agriculture sont encore plus parlantes. La figure suivante est incontestable : après l’introduction des plantes transgéniques dans la nourriture des poulets, la mortalité a diminué comme le nombre de carcasses condamnées à l’équarrissage. Et parallèlement le taux de conversion de la nourriture en chair s’est amélioré quant à l’âge des poulets à l’abattage, 48 jours en moyenne, il n’a pas significativement changé.

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J’ai déjà mentionné que des dizaines d’études n’ont jamais permis de montrer la présence d’ADN, d’ARN originaires des transgènes ni de produits de ces derniers alors que 97 % du soja mondial se répartissant entre les USA, le Brésil et l’Argentine est transgénique, c’est la culture destinée à l’alimentation animale la mieux équilibrée en aminoacides. Ces mêmes trois pays sont les principaux producteurs mondiaux de maïs qui est pour plus de 70 % transgénique. Jamais en regard de ces données il n’a pu être possible de détecter un quelconque effet adverse sur la santé animale.

L’émergence d’une nouvelle technique de transgénèse ne comportant pas d’intervention directe sur le génome avec l’introduction de gènes étrangers ou de promoteurs modifiés est « l’édition génique » (gene-editing) qui consiste à modifier l’expression de certains gènes par modification ponctuelle à l’aide d’enzymes des promoteurs commandant cette expression. Or cette technique est indécelable car d’une part elle ne modifie en général qu’un seul allèle et la mutation ponctuelle qui pourrait éventuellement être identifiée au prix du séquençage complet du génome de la plante concernée pourrait tout aussi bien provenir d’une mutation naturelle. Cette technique est en plein développement dans les laboratoires notamment de Pioneer et de Monsanto et de quelques petites start-up pratiquement toutes américaines car il y a très gros à gagner au final. En effet, il ne sera plus possible aux pourfendeurs totalement obscurantistes des OGM de combattre ces plantes améliorées d’un type nouveau. Prenons un exemple, le maïs RoundUp Ready de Monsanto sur-exprime artificiellement la cible du glyphosate, pour mémoire l’EPSP synthase, qui n’existe pas chez les animaux. Par la technique de « gene-editing » la modification de l’opérateur du gène de l’EPSP synthase conduira au même résultat et rendra obsolète la technique « archaïque » utilisée il y a près de 20 ans pour construire une suite de divers gènes avec des marqueurs variés facilitant la sélection en laboratoire des transgènes. C’est la « deuxième génération » de la transgénèse végétale qui émerge et bien malin celui qui aura les arguments pour combattre ces plantes modifiées car elles sont le résultat d’une sélection et de croisements opérés naturellement ou manuellement par pollinisation forcée comme c’est le cas pour les hybrides F1 largement utilisés avec le maïs transgénique ou non.

En conclusion, l’élevage animal est le plus gros consommateur de plantes transgéniques dans le monde, des centaines de milliards d’animaux ont été nourris avec ces produits depuis près de 20 ans et des milliers de travaux académiques n’ont jamais pu mettre en évidence une quelconque altération de la santé des animaux ou de la qualité des produits tels que la viande, le lait ou les œufs. Jamais il n’a pu être observé de différences nutritionnelles de ces produits par rapport aux produits dits organiques, c’est-à-dire provenant d’élevages sans plantes ni produits végétaux d’origine transgénique. L’industrie alimentaire et l’élevage sont devenus largement dépendants de la production de soja et de maïs provenant de pays qui ont approuvé ces cultures génétiquement modifiées. Bannir les plantes transgéniques ou exiger un étiquetage des denrées alimentaires aurait pour résultat un renchérissement immédiat et généralisé de nombreuses productions alimentaires et l’arrivée du « gene-editing » rendra la situation ambigüe et les revendications des groupuscules écologistes deviendront tout simplement inutiles.

Source : UC Davis, lien pour les curieux dont ce billet est inspiré :

https://asas.org/docs/default-source/jas-files/jas8124_final.pdf?sfvrsn

 

 

 

 

Les poissons d’élevage ? Oui, en fermant les yeux !

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Lorsque j’étais en post-doc au Salk Institute, le patron m’avait désigné un technicien, un grand blond bronzé qui s’intéressait à ce que je lui demandais de faire dans le laboratoire un peu comme moi de mes premières paires de chaussettes. Comme je constatais qu’il ne montrait absolument aucun intérêt à ce qui se passait dans le laboratoire, je finis par me résigner à lui demander ce qu’il pouvait faire de ses journées en dehors des quelques quatre ou cinq heures, au mieux les meilleurs jours, de présence dans le laboratoire. Il me répondit qu’il était très occupé par sa ferme. Une ferme ! Que mes lecteurs oublient immédiatement l’idée que je puisse affabuler, ce ce que je relate est la stricte vérité. Mon technicien, qui ne travailla jamais vraiment au cours des trois mois de son bref séjour dans le laboratoire, possédait une ferme marine qu’il louait à l’Etat de Californie dans la baie de La Jolla, au nord de San Diego. Excellent sportif, il plongeait en apnée pour équiper les 10 acres de fond marin en piquets sur lesquels il accrochait des petits paniers métalliques contenant des petits ormeaux. Il avait passé des mois sinon des années pour aménager cette ferme avec des milliers de pieux qu’il avait planté dans les sédiments de la baie par quinze mètres de fond et des paniers qu’il avait confectionné lui-même avec du fil de fer et il commençait à récolter les premiers bénéfices de son travail. Un panier rempli d’une vingtaine de ces coquillages que l’on appelle abalones en Californie, ormeaux en Bretagne, lui permettait à l’époque de s’assurer un revenu presque quotidien frisant les 100 dollars de l’époque. Autant dire qu’il était bien plus riche que moi et que son travail de technicien de laboratoire de biologie ne l’intéressait nullement.

Cela se passait il y a plus de 35 ans et aujourd’hui les fermes marines se sont tellement développé de par le monde que le tonnage, toutes espèces confondues, provenant de l’aquaculture en eau douce et en mer a dépassé celui de l’élevage bovin et est en passe de surpasser l’ensemble des élevages d’animaux de la ferme en atteignant déjà en 2012 la bagatelle de 95 millions de tonnes, 25 % de plus de la moitié de tous les poissons sauvages pêchés dans les océans. Parallèlement les prises de poissons déclinent depuis environ cinq ans non pas en raison d’un supposé changement climatique mais tout simplement parce que la pêche intensive diminue mécaniquement si l’on peut dire les prises, un phénomène particulièrement évident avec le thon ou la morue.

Il est donc évident que les fermes marines et en eau douce ont un bel avenir devant elles puisqu’on estime que la demande en poissons continuera à augmenter dans les prochaines années d’environ 2 % par an. En d’autres termes, dans les années à venir, l’augmentation de la consommation de poissons proviendra exclusivement des fermes marines et également en eau douce. Par exemple l’élevage des tilapia, un poisson commun dans le Nil, atteint déjà 5 millions de tonnes rien qu’en Chine.

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Pratiquement toutes les crevettes consommées de par le monde proviennent d’élevages intensifs situés aux Philippines, en Thaïlande, et à un moindre degré au Texas ou en Floride. Le saumon sauvage est réservé aux élites qui peuvent se permettre de payer pour cette rareté des prix extravagants. La presque totalité du saumon provient d’élevages intensifs répartis dans tous les pays où l’eau de mer est froide, depuis l’Alaska, la Colombie Britannique jusqu’à l’Orégon, l’île d’Hokkaido au Japon, l’Ecosse, la Norvège ou encore l’Islande et la Patagonie, un gigantesque business dont il vaut mieux ignorer les détails. La Chine produit plus de 40 millions de tonnes de carpes chaque années dans des conditions sanitaires qu’il est préférable également de ne pas mentionner. La Chine est le premier producteur de poissons d’élevage du monde et la grande majorité de ces derniers est vendue vivante sur les marchés, faut-il le rappeler.

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L’une des dernières espèces de poissons candidate prometteuse des fermes marines est le cobia, un cousin du saumon (Rachycentron canadum) dont l’élevage est tellement prometteur que la plus grande ferme marine au monde vient d’être mise en place au large des côtes du Panama côté Pacifique. D’ors et déjà cette exploitation produit environ 1500 tonnes de ce poisson à la chair recherchée par les plus grands restaurants. Le problème est l’exploitation de telles fermes éloignées des côtes car elle nécessite une logistique appropriée et de la nourriture et c’est sur ce dernier point que réside tout le problème de l’aquaculture marine. S’il faut continuer à décimer les océans pour nourrir des poissons d’élevage le jeu en vaut-il la chandelle comme on dit ? Des recherches pourraient mettre un terme à ce massacre aveugle comme des plantes transgéniques riches en acides gras oméga-3 pour produire des tourteaux susceptibles d’être des matières premières pour les élevages de poissons marins ( https://jacqueshenry.wordpress.com/2014/01/25/ogm-et-poissons-delevage/ ) afin de stabiliser cette pêche sans discernement qui décime les plateaux continentaux intensément chalutés à cette unique fin. Il n’en reste pas moins que pour produire un kilo de poisson d’élevage il faut en moyenne 1 kilo de nourriture, c’est presque magique, alors qu’il faut 2 kilos pour produire la même quantité de viande de poulet, 3 kilos pour produire 1 kilo de viande de porc et environ 7 kilos de nourriture pour produire un kilo de viande de bœuf. Pour l’élevage du saumon les recherches récentes ont permis de réduire significativement l’apport de nourriture provenant de la pêche en mer. Un saumon aujourd’hui dans votre supermarché préféré a été nourri avec une mixture à plus de 90 % d’origine végétale, le reste étant d’origine marine avec quelques additifs comme des carotènes d’origine naturelle, il ne faudrait pas tout de même que la chair du saumon soit blanche comme celle de la morue, et quelques antibiotiques, fongicides et autres produits permettant de combattre les parasites qui affectionnent tout particulièrement le saumon surtout quand il se trouve dans un espace confiné. Pour ce qui est de la qualité sanitaire de la moindre crevette congelée de provenance inconnue il vaut mieux ne pas être trop regardant. Bref, à moins de désertifier l’ensemble des océans, il faut se résigner à manger des poissons, des crustacés et autres crevettes, les homards sont devenus un souvenir, en fermant les yeux et en ne se posant surtout pas trop de questions. Et c’est pourtant l’avenir car nous n’avons pas le choix …

Source : National Geographic, illustrations NG et Wikipedia

Le réchauffement climatique ? C’est du poulet !

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L’hypothèse du réchauffement climatique à venir est une véritable poule aux œufs d’or pour qui sait présenter un projet de recherche politiquement correct, c’est-à-dire conforme aux récentes argumentations incantatoires de Barak Obama. Le Président américain a bien déclaré haut et fort que le « réchauffement » affectait déjà les Américains et qu’il fallait tout de suite agir. L’un des arguments avancés par certains scientifiques est la directe conséquence des fameuses courbes en crosse de hockey décrivant le réchauffement tel qu’il devrait être dans les prochaines années selon les modèles ultra-sophistiqués des climatologues. Par exemple, selon ces modèles, il y aura en 2060 douze fois plus de jours d’été qu’aujourd’hui durant lesquels la température atteindra la fatidique valeur de 37,7 degrés Celsius, soit 100 degrés Fahrenheit, ça sonne mieux dans les esprits ! Et des petits malins de l’Université du Delaware ont tiré la sonnette d’alarme et obtenu illico des financements généreux octroyés sans rechigner par l’Administration américaine (FDA) pour sélectionner des poulets résistants à la chaleur. Et ils ne manquent pas d’arguments puisque seulement dans le Delaware et le Maryland, un état voisin, l’une des principales productions est le poulet d’élevage avec 600 millions de volatiles produits chaque année. Les enjeux économiques justifient donc le financement de tels projets, qui plus est de telles recherches sont politiquement correctes et ne font que conforter les décisions d’Obama. Comme ça tout les monde est content, les universitaires opportunistes en mal d’inspiration sont financés, les agriculteurs et les éleveurs peuvent dormir sur leurs deux oreilles, les compagnies d’assurance n’auront plus à indemniser les éleveurs en cas de vagues de chaleur dévastatrices et la Maison-Blanche se félicitera de son impulsion décisive pour la recherche de solution pouvant contrecarrer les effets du « réchauffement ».

Le Professeur Carl Schmidt (U. Delaware, Newark) a obtenu un million de dollars de crédits de recherche pour dans un premier temps aller se promener dans les pays chauds, en Afrique et en Amérique du Sud, afin d’effectuer des prélèvements sanguins chez des poulets élevés en plein air, sans protection contre le soleil tropical ou équatorial et également sans protection contre les multiples maladies dont ces volatiles sont susceptibles de souffrir dans un élevage industriel. Ces échantillons sanguins seront ensuite analysés en détail pour trouver les gènes impliqués dans la résistance à la chaleur et aux maladies. C’est là que le programme risque de se corser parce que la soit-disant résistance à la chaleur résulte très probablement d’une modification multi-factorielle du patrimoine génétique. Pour énoncer le problème différemment, dans l’hypothèse (improbable) où quelques gènes impliqués dans cette résistance seraient clairement identifiés, l’étape suivante consistera à interférer sur l’expression des dits gènes pour prouver qu’ils sont en effet impliqués dans ce caractère, puis identifier les gènes équivalents chez les poulets d’élevage de race bien définie et modifier éventuellement l’expression de ces derniers gènes pour rendre les poulets résistants aux coups de chaleur. Un programme monstrueusement complexe aboutissant à des poulets soit transgéniques, ce que les écologistes climatologues à leurs heures refuseront, soit des poulets dépendants de drogues activant l’expression d’un ou plusieurs gènes ou inhibant celle d’autres gènes. Et pour atteindre ce but, ce n’est pas un malheureux petit million de dollars qui sera suffisant mais d’autres dizaines de millions pour un résultat tout aussi aléatoire que les prévisions des climatologues. Autant dire que ce projet coûteux et hasardeux n’a pas d’autre finalité que de satisfaire les politiciens et les scientifiques politisés à outrance qui ne développent plus que des programmes de recherche politiquement corrects sans aucun espoir au fond d’eux-mêmes de voir leurs efforts aboutir. Mais si rien n’est entrepris dans ce sens, alors les politiciens n’auront qu’un mot à la bouche répété à l’envi : « on vous avait prévenu » … Triste tournure prise par la science quand celle-ci est dévoyée à des fins idéologiques !

Source : News Room de l’USDA National Institute for Food and Agriculture ( http://www.nifa.usda.gov/newsroom/blogs/posted_may2014/blog_animal_pro_4_3_2014.html )