Ce matin, jour férié, le jour des îles Canaries, mon bar à tapas préféré où je vais normalement boire mon café matinal, vers dix heures faut-il le préciser, était fermé. Je suis donc allé une vingtaine de mètres plus loin et j’ai commandé le même café, un « americano », on l’appelle un « grand noir » à Paris. Le serveur m’a apporté mon café et en prime du sucre, de la saccharine et un petit gâteau sous plastique genre petite madeleine. J’ai gardé l’emballage pour pouvoir lire attentivement la légende que personne ne lit sur place puisque c’est écrit en caractère de moins d’un millimètre de haut. Avec mes lunettes spéciales de vieux j’ai donc découvert que j’avais ingurgité à mon corps défendant un biscuit mou ressemblant de loin à une madeleine dont la composition est la suivante :
farine de blé dur , sucre, œuf liquide pasteurisé, huile de tournesol, eau, glycérine, cacao en poudre, conservateur (E202), lait en poudre, sucre « inverti », gazéifiants (E450, E500, E170), antioxydant (E262ii), amidon de blé dur et arômes.
Je décrypte :
E202 : sorbate de potassium,
E450 : di-phosphates et pyro-phosphates de sodium et potassium,
E500 : carbonate de sodium,
E170 : carbonate de calcium,
E262ii : « diacétate de sodium ».
Rien de vraiment alarmant sinon que que le diacétate de sodium n’existe pas, c’est une invention scripturale. On doit parler d’acétate de sodium (CH3COO-Na).
Je me suis demandé pourquoi on ajoutait de la glycérine, probablement pour maintenir la petite madeleine hydratée bien qu’elle soit dans un sachet plastique (PET contenant probablement du bis-phénol A, mais bon je ne vais pas chipoter sur ce point) et puis le glycérol n’est pas si mauvais pour la santé à moins d’en boire des bols tous les jours.
L’oeuf liquide pasteurisé m’a laissé dubitatif. Comme je suis curieux, j’ai vérifié si tout de même sous cette appellation d’oeuf liquide pasteurisé il n’y avait pas aussi un truc bizarre : et effectivement les œufs liquides pasteurisés (je ne suis pas arrivé à trouver le process industriel détaillé) contiennent les additifs suivants : E1505, citrate de tri-éthyle, émulsifiant et E415, gomme de xanthane, épaississant.
Pourquoi ajouter du sucre « inverti » c’est-à-dire du saccharose (de canne ou de betterave) hydrolysé en glucose, je me le demande.
L’huile de tournesol est probablement hydrogénée mais ce n’était pas indiqué sur le sachet.
Enfin, aucun renseignement sur les arômes. J’ai noté un léger goût de vanille, probablement de la vanilline de synthèse.
Comme ce biscuit fabriqué par des machines sans intervention humaine ne pesait que 15 grammes, j’ai survécu !
Bon appétit …