Le ciment ciblé par les écologistes

Au Japon toutes les maisons individuelles sont construites essentiellement avec du bois. Il s’agit d’une ossature posée sur une semelle flottante de béton amortissant les secousses sismiques. Les parois extérieures sont des panneaux de bois recouverts ensuite d’une protection et les parois intérieurs sont constituées de « placo-plâtre », ici l’extension de la maison de mon fils à Tokyo :IMG_4421 - copie.JPG

L’usage du bois permet une rapidité d’exécution et puisqu’on est entré dans l’âge de la décarbonisation de la civilisation ne pas utiliser de parpaings de béton pour construire une maison individuelle est en soi conforme aux programmes dits de protection de l’environnement. De plus le bois est par excellence un matériau « renouvelable », nul ne peut le contester. Et dans le cas du Japon utiliser du bois est judicieux parce qu’il y a des forêts partout car plus de 70 % de la superficie du Japon est recouverte de forêts.

Les mouvements écologistes dans les pays de l’OCDE encouragent donc les constructions en bois et il y a une réelle opportunité pour les architectes audacieux de considérer ce matériau pour imaginer d’audacieuses constructions en bois et ceci d’autant plus que les gouvernements, aveuglés par la propagande de protection du climat, sont prêts à subventionner de tels projets. En effet, si le ciment était un pays il serait le troisième émetteur de carbone après la Chine et les USA (illustration The Guardian) :

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Les projets de grosses constructions en bois apparaissent un peu partout dans le monde comme cet édifice en Suède :

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ou ce projet aux Pays-Bas :

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L’entreprise Sumitomo Forestry Co envisage la construction d’édifices de 70 étages dont 90 % des matériaux utilisés seront du bois, mais ils seront supportés par une structure en acier résistant aux plus violents tremblements de terre :

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On peut toujours rêver …

COP21 : il y a comme un lézard avec le pétrole !

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Avec un prix du baril de pétrole qui fait le yo-yo (comme les indices boursiers) et se maintient aux alentours des 40 dollars l’incitation pour développer des énergies alternatives sans émission de carbone est devenue une vue de l’esprit en terme de rentabilité. De nombreux analystes considèrent que le pétrole va rester durablement « bon marché » compte tenu de la récession économique généralisée comme l’a clairement montré le dernier rapport du CPB Netherlands Bureau for Economic Policy Analysis, mais aussi pour d’autres raisons comme on va le constater.

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Si le volume des échanges commerciaux internationaux a très légèrement progressé en 2015 il a chuté de près de 14 % en valeur en raison de la chute des cours des matières premières dont le pétrole. Pourquoi et comment dans ces conditions investir dans des sources d’énergie peu carbonées pour satisfaire aux exigences de la COP21 ? D’ailleurs la conclusion politique de la COP21 n’est pas aussi exigeante qu’elle ne le paraît a priori. Elle sera applicable à partir de 2020 si et seulement si 55 pays représentant 55 % des émissions de CO2 ratifient au niveau national ce traité bourré de bonnes intentions climatiques. La France dont la production d’électricité est globalement « propre » va tout de même déposer un projet de loi pour faire ratifier par le Parlement les attendus de ce traité. Ce projet de loi sera présenté en conseil des ministres le 9 mars prochain par Ségolène à qui a échu la Présidence de la COP jusqu’au prochain raout arrosé de thé à la menthe et agrémenté de merguez grillées fin 2016 à Marrakech.

Ségolène ne cesse de s’agiter tel un pantin qui n’a rien compris au scénario de la pantomime climatique car les nuages s’accumulent à l’horizon. Prenons par exemple la projection des ventes de voitures électriques (source Bloomberg, voir le lien) qui vont impacter profondément les prix des hydrocarbures.

C’est facile à comprendre : environ 50 % des émissions globales de CO2 sont le fait des véhicules automobiles à essence ou diesel. L’un des objectifs de la COP est naturellement d’arriver à réduire ces émissions. Le prix des batteries a chuté de 35 % en 2015, les véhicules tout électrique devraient devenir compétitifs dès 2022 et les analystes estiment qu’en 2040 le tiers des véhicules en circulation seront électriques. Ce n’est pas anecdotique car le prix du baril de pétrole pourrait rester durablement très bas pour cette raison mais également parce que les énergies propres, éolien, photovoltaïque et nucléaire se développeront parallèlement.

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L’impact de la montée en puissance des véhicules électriques a été sous-estimé par les politiciens et les financiers qui s’agitèrent tout au long de la grand-messe du Bourget et pour une raison très simple. Au taux de croissance actuelle des voitures électriques, en 2023 ce seront 2 millions de baril de pétrole par jour qui ne trouveront plus d’acquéreur pour la production de carburants auto c’est-à-dire très exactement le volume de la surabondance actuelle en 2015-2016.

L’un des objectifs de la COP21 était de développer les technologies de stockage des énergies renouvelables intermittentes par définition. Le prix des batteries équipant les voitures électriques (EV) va évoluer vers une baisse significative entrainant parallèlement une production de véhicules à un prix abordable dans seulement quelques années. Tous les paramètres se conjugueront donc pour que le prix du pétrole reste très bas et que les projets d’implantation d’installations d’énergie renouvelable restent catastrophiques sur le plan financier sans faire lourdement appel à l’impôt et à des taxes variées.

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Mais revenons à cet objectif de 55-55 % décrété par la COP21. Il y a tout lieu de penser que les trois principaux pollueurs de la planète, USA, Chine et Inde, ne ratifieront pas le traité du « machin » onusien car d’ici 2020 la situation n’aura pas beaucoup évolué. Il est clair que d’autres pays comme le Canada, l’Australie ou encore la Russie ne ratifieront pas non plus ce traité scélérat basé sur des mensonges et une fiction scientifique scandaleuse. Ségolène a vraiment de quoi avoir des sueurs froides et c’est la raison pour laquelle elle s’agite dans tous les sens. Elle a organisé une réunion des ministres européens de l’environnement dans les prochains jours, une belle brochette d’escrocs vendus à la cause de la « paix verte ». Elle sera présente pour la mascarade onusienne du 22 avril prochain lors d’un énième raout mondain organisé au siège des Nations-Unies, ben voyons !

On avait le pire des Ministres des Affaires étrangères qu’ait connu la France avec Laurent, on aura aussi droit à la pire des bouffonnes dans le genre amateurisme pour représenter la voix de la France, elle qui avait promu l’idée d’une région Poitou-Charente leader européen des voitures électriques. On connait le fiasco financier qui s’en suivit et que les contribuables ont payé de leur poche.

Douce France, le pays de mon enfance … pourtant bientôt recouverte de moulins à vent et de panneaux solaires.

https://www.youtube.com/watch?v=6EbBbezVtUQ

Sources :

http://www.cpb.nl/sites/default/files/cijfer/CPB%20World%20Trade%20Monitor%20December%202015/cpb-world-trade-monitor-december-2015.pdf

http://www.bloomberg.com/features/2016-ev-oil-crisis/

http://mishtalk.com/2016/02/26/world-trade-plunged-13-8-in-us-dollar-terms/ et aussi AFP, dépêche du 28 février 2016, 14h54

Crise climatique : Quand Bill Gates se prend pour Al Gore

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Les 12 juillet et 29 septembre 2015 j’ai laissé sur ce blog des billets précisant la prise de position de Bill Gates sur l’avenir énergétique de la planète et ses investissements dans la R&D pour promouvoir une énergie nucléaire sécurisée et à un prix abordable. Dans sa récente lettre annuelle Bill Gates reprend ses arguments tout en avouant haut et fort qu’il est un climato-alarmiste convaincu. Pour lui, comme pour Al Gore qui fut le promoteur de la théorie de l’effet de serre du CO2, ce CO2 émis pour produire de l’électricité avec des combustibles carbonés fossiles doit être drastiquement réduit afin d’éviter une catastrophe climatique. L’argumentation de Bill Gates, présentée à des élèves d’un lycée du Kentucky, se résume en une équation :

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P est la population mondiale qui devrait selon les prévisions (encore des prévisions onusiennes …) atteindre plus de 9 milliards en 2050. Inutile de préciser que le facteur P continuera donc à croître à moins que le Machin onusien ne prenne des mesures malthusiennes contraignantes à l’échelle planétaire, ce qui est encore et fort heureusement improbable.

S représente les services dont nous pouvons disposer comme par exemple – selon Bill Gates – la nourriture, les vêtements, l’électricité, le chauffage, les maisons, les réfrigérateurs, les voitures, la télévision, les brosses à dent et les albums de bandes dessinées. Difficile d’imaginer que le facteur S diminue puisque les pays « pauvres » (selon le richissime Bill Gates) aspirent à un développement et très légitimement à l’accès à ces services. Or la disponibilité en tous ces services dépend évidemment de la disponibilité en énergie …

Sans énergie E il sera impossible de produire tous ces services. En dehors de l’énergie hydraulique, de l’énergie nucléaire, des éoliennes et des panneaux photovoltaïques cette énergie dépend essentiellement (plus de 80 %) du carbone C. Certes il est probable qu’on puisse améliorer l’efficacité de l’utilisation de l’énergie comme par exemple en isolant les logements, en promouvant les voitures électriques ou en limitant l’usage des conditionneurs d’air ou des appareils de chauffage, mais ces actions ne représenteront jamais que quelques points de pourcentage de diminution.

Comme toute équation mathématique, si l’un des termes P, S, E ou C est égal à zéro alors il n’y aura plus d’émission de CO2 et le « climat sera sauvé », toujours selon Bill Gates. Puisque les termes P, S et E ne peuvent pas tendre vers zéro, alors la seule solution est de réduire le terme C jusqu’à ce qu’il devienne égal à zéro. La conclusion de Bill Gates est limpide il faudra réaliser des progrès considérables pour ne plus utiliser d’énergie fossile carbonée avant la fin de ce siècle et ainsi ne plus rejeter dans l’atmosphère ce vilain gaz mortel pour le climat.

Pour Bill Gates il faut que l’humanité toute entière réalise donc un « miracle énergétique » comme le furent les ordinateurs (ce qui lui a permis de s’enrichir « miraculeusement ») le vaccin contre la polio ou le téléphone portable (qui a aussi miraculeusement enrichi Bill Gates). Sans le déclarer explicitement dans sa lettre annuelle, Bill Gates prêche pour sa propre église, l’énergie nucléaire, car pour lui, le problème des énergies renouvelables, nommément le stockage, ne pourra pas être résolu à grande échelle avant longtemps. Or pour Bill gates, sacré Bill ! le temps passe et plus le temps passe plus on émet de CO2 et plus le climat va se réchauffer et plus on aura besoin de conditionneurs d’air …

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Dans la lettre de Bill et Melinda, Madame Gates enfonce le clou en dissertant de la différence entre les « genres », comprenez entre les femmes et les hommes. Juste ce graphique justifiant ses actions humanitaires en particulier en Afrique et en Asie :

Source et illustrations : https://www.gatesnotes.com/2016-Annual-Letter

« Crise » climatique, épisode 10 : Et si le mouvement écolo-malthusien avait tout faux ?

L’idée force des écologistes est qu’il y a trop de bouches à nourrir sur la planète Terre qui offre des ressources limitées. Il est donc impératif d’effectuer un tournant décisif soit vers une limitation autoritaire des naissances dans le plus pur esprit malthusien (revoir le billet du 25 septembre de ce blog), soit, ce qui à terme revient au même, réduire l’énergie disponible ou en augmenter le coût, car tel est là le vrai débat. Ce n’est pas un hasard si ce débat a dévié vers le changement climatique toujours hypothétique car il s’agit d’un alibi merveilleux pour les écolo-malthusiens afin de mettre en œuvre leur idéologie totalitaire. Leur raisonnement simpliste et teinté de sophismes que je me permets de rappeler ici est le suivant : il y a trop de monde sur la Terre et cette population pléthorique émet des gaz à « effet de serre » et par voie de conséquence le climat se dérègle. Il faut donc développer des énergies renouvelables exemptes de carbone, faire payer le prix fort cette énergie et ainsi la croissance économique diminuera ainsi que la croissance de la population. On préservera alors les ressources finies de la planète pour les générations futures et on sauvera le climat, les forêts, les grenouilles, les herbes folles, les glaciers, les papillons et les petits oiseaux …

Ce montage idéologique est, malheureusement pour les écologistes, totalement faux et le but de ce billet est de le démontrer en s’inspirant largement de l’exemple des USA. Cet exemple est d’ailleurs parfaitement approprié car les USA sont le premier émetteur de carbone du monde et la population du pays continue à croître grâce à l’immigration malgré un taux de fertilité global de 1,86 naissances par couple. Il faut donc examiner point par point les faits plutôt que de déclarer que la planète et son climat sont en péril sur la base d’un a priori idéologique infondé.

Considérons comme premier fait les forêts. Depuis le milieu du XIXe siècle les forêts ont cessé de décroître en raison de l’usage du charbon puis du gaz de ville autrement appelé « gaz à l’eau » et enfin du pétrole et du gaz naturel. Aux USA l’arrêt de la déforestation débuta aux alentours de 1900 quand on inventa la créosote pour éviter que les traverses de chemin de fer ne pourrissent en quelques années. En Europe, les forêts étaient encore utilisées pour cuire le pain et se chauffer mais au cours des années 20 et 30, le gaz de ville fut jugé plus facilement utilisable que le bois par les boulangers des grandes villes et la demande en bois déclina. De même le chauffage domestique fit de plus en plus appel au charbon. Aujourd’hui si Franklin Roosevelt revenait se promener en Pennsylvanie ou dans le Connecticut il ne reconnaîtrait pas les paysages car ils sont maintenant recouverts de grands arbres … L’exploitation des forêts obéit à la loi fondamentale du commerce, celle de l’offre et de la demande. Quand l’offre fut remplacée par le gaz et le charbon les coupes claires des forêts nord-américaines cessèrent et aujourd’hui le mouvement s’amplifie en raison de la diminution de la surface des exploitations agricoles pour des raisons qui seront exposées ci-après.

La principale utilisation du bois reste aujourd’hui le papier-carton et le recyclage de mieux en mieux organisé a depuis une dizaine d’années permis un arrêt de la progression de l’utilisation du bois dans ce domaine. Enfin la généralisation du courrier électronique a également contribué à cette stabilisation. On a donc atteint un pic d’utilisation du bois et la déforestation tant redoutée des écologistes n’est qu’une apparence. En effet pour un hectare de forêt naturelle remplacée par une plantation, les rendements permettent rapidement d’économiser deux hectares de cette forêt naturelle. C’est le cas au Brésil où les eucalyptus destinés à la pâte à papier remplacent la forêt primaire et produisent 9 fois plus de bois que cette dernière ! Enfin les arbres génétiquement modifiés pour ne plus fleurir chaque année peuvent encore ajouter 30 % d’amélioration au rendement forestier :

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(Sources : FAO, 2013 et World Bank, 2012)

En France, l’INRA était très directement impliquée dans la mise au point de peupliers transgéniques stériles qui poussaient presque deux fois plus vite que les peupliers normaux en vue de réduire significativement l’exploitation des forêts pour produire de la pâte à papier. Les travaux ont brutalement cessé à la suite de destructions répétées d’essais en grandeur nature et à la suite du tarissement des crédits de recherche sur ordre du Ministère de l’Écologie, belle illustration de l’absurdité de l’idéologie écologiste !

Prenons maintenant l’exemple de l’agriculture et de l’élevage. La situation est encore plus évidente. Pour le maïs aux USA, entre 1900 et aujourd’hui la production a été multipliée par 6 alors que la surface plantée à diminué de 20 %. De fait la production de maïs surpasse en tonnage la totalité de toutes les autres cultures et élevages aux USA :
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(Source : US Census Bureau)

En ce qui concerne le maïs et son utilisation pour produire du « carburant vert » il s’agit largement d’une déviation réthorique à des fins de propagande. En effet, depuis l’interdiction du plomb-tétra-éthyle comme additif anti-cliquetage (je ne sais pas si c’est le terme exact), des dérivés synthétiques oxygénés ont d’abord été utilisés comme substituts aux dérivés organiques de plomb. Or la production de ces produits, entre autres le ter-butyl-éthyl-éther, se sont révélés beaucoup plus coûteux que l’alcool (éthanol) pour relever l’indice d’octane de l’essence. Ajouté dans une proportion de l’ordre de 10 % à l’essence de pétrole l’alcool produit massivement à partir d’amidon de maïs est maintenant utilisé comme agent anti-cliquetage dans tous les Etats des USA. La production d’alcool à partir de maïs ou encore de canne à sucre n’est donc pas du tout une démarche « écologique durable » mais elle entre dans la plus pure logique industrielle et financière :

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(Source : USDA Economic Research Service)

Pour la pomme de terre, la situation est identique, les rendements ont doublé entre 1970 et 2010 alors que les surfaces mises en culture ont diminué de 20 % et la production a de fait augmenté de 40 %. Ces évolutions ont permis de détourner la production de maïs vers l’alcool utilisé comme additif pour les carburants (voir supra). Il y a donc, comme pour le bois un découplage entre les surfaces utilisées et la production. On assiste exactement à la même tendance pour l’élevage.

Prosaïquement on peut dire que le bétail, les porcs et les poulets sont des « machines » à fabriquer de la viande à partir de productions agricoles. En prenant l’image du nombre de miles parcourus par une automobile avec un gallon d’essence, on peut faire la comparaison suivante : un bœuf ce serait 12 miles, un porc 40 et un poulet 60. La « machine » la plus efficace pour transformer des protéines végétales en viande est à l’évidence le poulet. C’est la raison pour laquelle les parts de marché du poulet on triplé aux USA depuis les années 1970 alors que la consommation de viande de bœuf a stagné durant la même période:

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(Source : USDA)

L’efficacité des élevages de poulet a par ailleurs permis de réduire les surfaces cultivées en maïs et en soja destinées à ces animaux. On assiste donc à un découplage général entre les besoins de la population en nourriture (ou en bois) et les surfaces arables (et arborables) exploitées. Cette tendance pourrait s’amplifier si on organisait correctement les circuits de distribution et si on revoyait le système législatif des dates de péremption complètement fantaisiste pour diminuer le gaspillage généralisé existant dans les pays de l’OCDE : il y a près d’un milliard d’êtres humains qui ne mangent pas à leur faim alors qu’il se gaspille annuellement 1,3 milliard de tonnes de nourriture dans ces pays, c’est-à-dire l’équivalent de la production agricole de l’Inde ! Le site californien Food Cowboy ( http://www.foodcowboy.com ) s’est spécialisé dans la redirection des aliments supposés périmés des supermarchés et des restaurants vers des organismes caritatifs offrant des repas aux plus démunis – car il y a aux USA près de 50 millions de personnes dépendant de la « soupe populaire » pour survivre sur 91 millions de chômeurs – on oublie trop souvent d’évoquer ce fait dans les statistiques concernant l’économie nord-américaine … L’Europe envisage très sérieusement de modifier les règlementations pour diminuer ce gaspillage scandaleux savamment organisé par les grands groupes de distribution alimentaire et on peut espérer que l’afflux récent et massif de réfugiés vers les pays européens accélérera ce processus. Si le problème du gaspillage était concrètement abordé alors le découplage entre l’utilisation des terres agricoles et les besoins de la population serait encore plus évident.

Pour en finir avec les secteurs agricoles, de l’élevage et du bois, il est important de mentionner dans ce processus de découplage le reverdissement de la planète (voir le lien) qui contribue au renforcement de ce dernier. On attribue ce reverdissement à un effet conjugué de l’augmentation de la teneur en CO2 atmosphérique puisque ce gaz est le principal « aliment » des végétaux et à l’augmentation, certes infime, de la température moyenne de la planète, quelques fractions de degré seulement par an ces trente dernières années. Cette tendance est exprimée en grammes de carbone immobilisé par an et par mètre-carré et est donc loin d’être négligeable. Ce verdissement global et planétaire à quelques exceptions près est le phénomène écologique le plus important de ces trente dernières années et il est largement passé sous silence car il est la directe conséquence de l’augmentation du CO2 atmosphérique (source : voir le lien) :
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Un autre aspect du découplage entre l’accroissement de la population et l’utilisation des matières premières minérales s’explique par l’apparition par exemple des smartphones et de bien d’autres technologies dites à juste titre intelligentes. La figure ci-dessous est loin d’être anecdotique car elle explique à elle seule l’infléchissement de l’utilisation d’un grand nombre de matières premières industrielles, depuis le papier jusqu’au cadmium en passant par l’aluminium ou le cobalt :
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Parmi toutes les productions industrielles seule l’électricité et les matières plastiques ont continué à progresser en volume depuis la fin des années 70. Il y a donc encore ici un découplage évident. Quant à la mesure, certes approximative, de l’activité économique rapportée à deux marqueurs admis comme fiables, le CO2 et les oxydes de soufre émis dans l’atmosphère, encore une fois, au moins pour les USA, il y a un découplage évident avec la progression du produit intérieur brut comme on peut le voir dans ces représentations de Kuznets (en orangé) décrivant l’état de l’environnement :

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Les émissions de SO2 ont cessé de croître après les années 70 et les émissions de carbone ont atteint un plateau alors que pourtant la population des USA a augmenté de 80 millions depuis cette date. Il y a beaucoup à parier que le développement des véhicules automobiles électriques et hybrides accélérera cette évolution et ce découplage entre l’utilisation des ressources terrestres et le développement.

On se trouve donc devant des faits incontestables et les arguments écolo-malthusiens ne tiennent plus car à l’évidence ils s’appuient non pas sur des faits mais sur des affabulations idéologiques et la preuve se trouve ici ( http://www.europeanfinancialreview.com/?p=1096 ) :

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Contrairement à ce que prétendent les écolo-malthusiens, la population de la planète a tendance à se stabiliser. Certes il faudra encore attendre quelques années pour que l’augmentation de l’espérance de vie ne joue plus son rôle mais à relativement court terme la population mondiale diminuera. Des surfaces considérables de terres arables seront alors rendues à la nature … On est donc loin de l’alarmisme et du déficit planétaire relatif à l’utilisation des ressource de la Terre et loin également d’une possible perturbation climatique liée aux activités humaines.

Source : Bloomberg et Rockefeller University

http://www.biogeosciences.net/12/653/2015/ doi:10.5194/bg-12-653-2015

http://phe.rockefeller.edu/news/wp-content/uploads/2009/09/SulfurCarbonDecouplingFinal2.pdf