Valentina Zharkova se défend

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Ce sont ces petites races de gaz invisible qui réchauffent la Terre ! C’est le Soleil, imbécile !!!  Il faut taxer le dioxyde de carbone !!

Lorsque le Docteur Valentina Zharkova publia un article dans Nature- Scientific Reports mis en ligne le 24 Juin 2019 celui-ci fut retiré par l’Éditeur en chef il y a quelques semaines seulement sous le fallacieux prétexte que la trajectoire du Soleil autour du barycentre du système solaire n’était pas un argument convaincant pour prédire l’arrivée d’un âge glaciaire dès 2020 et qui devrait durer jusqu’en 2055. Le modèle mathématique du Docteur Zharkova pour décrire la variation au cours du temps du champ magnétique solaire prédit en effet un grand minimum solaire pour les 30 années à venir. N’importe qui pourra arguer du fait que puisque les modèles de réchauffement de l’IPCC ne sont pas confirmés par les faits, celui de V. Zharkova n’a pas plus de valeur. Or il n’en est rien puisque son modèle mathématique permet de remonter dans le temps. Pour qu’un modèle mathématique d’une telle nature soit validé il n’y a que deux solutions : attendre 100 ans pour constater qu’il est valable ou vérifier la validité du modèle dans le passé. Si ce modèle est en effet correct il devrait avoir été possible par le calcul de retrouver les diverses variations du climat qui eurent lieu par exemple durant les 10000 dernières années. Et c’est exactement le cas pour ce modèle de V. Zharkova. Celui-ci est une mise en équations de l’interaction des résonances entre les champs magnétiques toroïdal et poloïdal du Soleil. Pour ce qui concerne les modèles d’évolution du climat par l’IPCC je n’ai vu nulle part qu’ils vérifiaient l’évolution passée du climat …

Le fonctionnement magnétique du Soleil est extrêmement complexe. Cet astre tourne autour de lui-même en à peu près un mois mais la vitesse de rotation de la matière solaire est plus rapide au niveau de l’équateur solaire qu’aux pôles. Ce premier fait visualisé par les taches solaires qui ont toujours intrigué les observateurs est en réalité la manifestation à la surface du Soleil des tensions entre les lignes de champ magnétique induites par cette rotation différentielle de 25 jours à l’équateur et de 34 jours aux pôles. La migration des taches solaires, déjà observée du temps de Galilée, suit un mouvement général du pôle vers l’équateur, zone où ces taches semblent disparaître. Le Soleil est donc une immense dynamo constituée de deux systèmes de courants de matière, des pôles vers l’équateur et de pôle à pôle. Il aura fallu attendre la fin des années 1970 pour disposer d’analyses précises du champ magnétique global du Soleil et sans la prise en considération de ces deux composantes poloïdale et toroïdale de la dynamo solaire, toute description mathématique de ce champ magnétique solaire est impossible.

Le modèle de V. Zharkova combine ces deux composantes de la dynamo solaire. Il s’agit d’oscillations au cours du temps de ces deux composantes qui ne sont pas exactement synchrones. Si tel était le cas le climat de la Terre serait toujours égal à lui-même. Or l’histoire a bien montré que ce n’était pas le cas. Il y a eu, en remontant le temps, l’âge glaciaire de 1645-1715, le minimum de Wolf vers 1200 qui a immédiatement suivi l’optimum climatique médiéval (900-1200), le minimum dit d’Homere (800-900 avant l’ère commune) suivi de l’optimum romain (400-0 avant l’ère commune), des fluctuations que le modèle de V. Zharkova décrit parfaitement. Il n’existe pas d’arguments plus solides pour prétendre que ce modèle est exact. Et c’est ce qui dérange beaucoup dans la sphère scientifique vendue aux thèses erronées de l’IPCC. L’éditeur en chef de Nature a retiré cet article dérangeant dont voici le doi : 10.1938/s41598-019-45584-3 .

En effet parmi les hypothèses avancées pour tenter d’expliquer ces fluctuations périodiques de l’activité magnétique du Soleil décrites par le modèle de V. Zharkova il y a les effets de marée exercées par les planètes géantes du système solaire, Jupiter, Saturne et Uranus que beaucoup d’auteurs considèrent comme négligeables, et également le fait que le Soleil ne suit pas une trajectoire « rectiligne » (en fait elliptique) autour du centre de la galaxie mais c’est en fait le barycentre du système solaire dans son ensemble qui suit cette trajectoire et le Soleil « circule » autour de ce barycentre, le mouvement inertiel du Soleil. Or ce mouvement peut être parfaitement décrit par le calcul de la position des planètes. Ce que les adeptes du réchauffement du climat d’origine humaine réfutent fermement est le fait que cette « circulation » du Soleil est infime par rapport à sa masse et qu’en aucun cas elle peut induire les fluctuations du champ magnétique solaire telles qu’elles sont décrites par le Docteur V. Zharkova : C’est le CO2 atmosphérique qui est le facteur le plus important, et il faut que l’humanité toute entière change de style de vie, point barre.

Alors, me direz-vous, pourquoi il y a eu des périodes de climats très favorables au cours du passé alors qu’on ne connaissait ni le charbon ni le pétrole et encore moins le gaz naturel et que le seul combustible connu était le bois ? La teneur du CO2 atmosphérique était dite « préindustrielle » et le climat était (aussi ?) préindustriel. Il y a un problème de taille dans ces affirmations mensongères de l’IPCC et de tous les mouvements écologistes de la planète applaudis par de nombreux politiciens : pourquoi de telles fluctuations du climat passé, des alternances de climat chaud suivies de périodes froides, alors que l’humanité ne produisait pas de CO2 « non renouvelable » ?

Quand le Docteur V. Zharkova prédit une période froide à très froide entre 2020 et 2055 selon son modèle c’est un véritable pavé dans le marigot des tenants du réchauffement climatique d’origine humaine qui veulent imposer la rigueur énergétique à l’humanité entière. Si on entre dans le détail l’activité magnétique du Soleil a déjà chuté de près de 70 % depuis la fin de l’optimum climatique moderne (1960-2000 approximativement), une valeur jamais atteinte depuis plus d’un siècle et demi. Si l’irradiance solaire totale a peu changé, une diminution d’à peine 0,22 %, les effet de la chute spectaculaire du champ magnétique solaire et par conséquent du vent solaire vont être beaucoup plus prononcés. L’affaiblissement de ce champ magnétique provoque déjà une forte augmentation du rayonnement cosmique de haute énergie atteignant la Terre. La conséquence à court terme est un accroissement de la couverture nuageuse et donc une augmentation de l’albedo de la Terre, augmentation qui provoquera un refroidissement généralisé de toutes les zones terrestres hors régions intertropicales. Je me permet pour conclure ce billet de dire que Madame Valentina Zharkova est optimiste quand, sur la base de son modèle, elle donne les dates précises de la période froide à venir : 2020-2053. Pour que le climat revienne à des valeurs « normales » telles qu’on les connaît aujourd’hui il se passera peut-être dix à vingt années supplémentaires de même qu’il faudra peut-être attendre aussi dix ans pour réellement ressentir un refroidissement du climat.

Source : un article de mise au point de Valentina Zharkova aimablement communiqué sur ma demande et que je tiens à la disposition de mes lecteurs.

Devons-nous nous préoccuper de la chute de la température du plasma solaire ?

Le plasma solaire est issu des hautes couches de la couronne solaire. C’est un gaz essentiellement constitué de protons (noyaux de l’atome d’hydrogène), d’électrons et de particules alpha (noyaux d’hélium), donc de particules ionisées. Les éjections de cette matière ionisée suivent les lignes de force du champ magnétique solaire, et ce mouvement de particules chargées renforce ce champ magnétique qui s’étend dans tout l’espace interplanétaire entourant le Soleil car on peut le considérer comme un courant électrique dans un conducteur qui génère un champ magnétique autour de lui. Pour faire simple si vous reliez un fil électrique aux deux pôles d’une pile et que vous approchez une boussole de ce fil l’aiguille va dévier selon le sens du courant. Pour le plasma solaire c’est le même phénomène à des échelles immenses et ce plasma est la cause primaire des aurores boréales et australes par son interaction avec les lignes de force du champ magnétique terrestre selon un processus complexe qui n’est pas encore totalement clarifié, en particulier au niveau des transferts d’ions le long des lignes de force du champ magnétique terrestre. La température du plasma solaire dépend de la vitesse de propagation des particules ionisées le composant et de l’énergie de ces particules et donc de la pression du « vent » solaire. Ce paramètre particulier du plasma solaire est étudié et suivi en détail par un ensemble de satellites et de radars au sol qui permettent de connaître en temps réel la « météorologie» spatiale. Cette température du plasma solaire contribue à maintenir, outre le rayonnement infra-rouge (photons) une température favorable aux êtres vivants à la surface de la Terre et les variations de cette température, mesurées avec des instruments embarqués dans des satellites, donnent également une indication sur les variations du climat terrestre.

Alors qu’il faut environ 8 minutes pour un photon provenant du Soleil pour atteindre la Terre les particules énumérées ci-dessus atteignent le champ magnétique terrestre après quelques 4 jours de traversée dans l’espace selon leur masse et leur vitesse. Depuis la fin des années 1960, date à laquelle les observations satellitaires se sont développées, ces observations ont pu être clairement corrélées à la présence d’un optimum climatique terrestre, de 1970 à 1995, les oscillations de cette température entre 50000 et 200000 degrés K suivant les cycles solaires :

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Depuis 1995 la surface solaire coronale se refroidit lentement et les géophysiciens s’accordent pour affirmer que la température de la surface de la Terre va suivre la même évolution. Plus significatif encore est l’affaiblissement progressif du rapport entre les particules alpha et les protons constituant le plasma solaire, un autre paramètre permettant de mesurer l’activité magnétique du Soleil mais aussi la température du plasma solaire puisque les particules alpha sont 4 fois plus lourdes (deux protons et deux neutrons) que les protons (noyau de l’atome d’hydrogène). Il faut donc très schématiquement 4 fois plus d’énergie pour que ces particules alpha soient éjectées dans l’espace depuis la couronne solaire à la même vitesse que celle d’un proton :

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La majorité des mesures utilisées pour les tracés des diagrammes reproduits dans ce billet proviennent du Goddard Space Flight Center et disponibles au public en temps réel ( https://omniweb.gsfc.nasa.gov/ow_min.html ). Il est possible ainsi de tracer la courbe de variation de la pression du vent solaire au niveau du dôme d’interaction avec le champ magnétique terrestre exprimée en unités arbitraires moyennées sur 27 jours, c’est tout ce qui est disponible pour le public. Encore une fois on constate que cette pression diminue depuis 1990 :

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Cette pression a même atteint la plus basse valeur depuis le début des observations satellitaires (1967). En outre les données satellitaires permettent d’estimer indirectement les variations de l’intensité du champ magnétique terrestre à l’aide de l’indice Kp qui à son tour permet de visualiser la variation de l’intensité du champ magnétique solaire par son effet sur celui de la Terre, bien que cet effet soit complexe car il fait aussi intervenir le vent ou plasma solaire :

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Dans cette illustration l’indice Kp est exprimé en centièmes, cet indice ayant une valeur comprise entre 0 et 9, indice qui permet en outre de prédire la fréquence des aurores boréales et australes hors éruptions coronales massives. À nouveau et ce depuis 2006 l’indice Kp s’est effondré. Traduit en nanoTeslas, l’indice ap, directement dérivé de l’indice Kp est une estimation de la variation du champ magnétique terrestre sous l’influence du champ magnétique solaire. Il a atteint en ce début d’année 2020 un plus bas depuis le début des observations satellitaires :

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La résultante de toutes ces observations se traduit dans les faits s’il est permis de s’exprimer ainsi en comparant l’ensemble des données météorologiques (GFS, Global Forecast Systems) issues des centres nationaux de prédiction météorologiques, NCEPs (acronyme de National Centers for Environmental Prediction) à la moyenne de l’ensemble des données relatives aux pressions atmosphériques, comparaison qui fait ressortir des tendances générales. Toutes les données sont accessibles au public ( http://www.karstenhaustein.com/climate ). Pour l’année 2020, Le Docteur Karsten Haustein de l’Université d’Oxford a collecté toutes ces données jusqu’au 28 août 2020 et la tendance générale est une chute des températures, que ce soit dans l’hémisphère nord (NH) ou l’hémisphère sud (SH) :

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Il serait imprudent d’affirmer que la chute spectaculaire des températures dans l’hémisphère sud au cours du mois d’août (équivalent du mois de février dans l’hémisphère nord) soit directement liée à tous les paramètres de la météorologie spatiale exposés ci-dessus. Affirmer que l’on est déjà entré dans un nouveau petit âge glaciaire serait donc tout aussi prématuré … mais il est permis d’avoir quelques doutes.

Sources : diverses dont le site d’Antony Watts

La morphine, un sommeil sombre et « pétillant »

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Issu de l’opium, cet alcaloïde a réussi, dans son histoire, à soulager les médecins, créer une toxicomanie de masse et générer la boisson commerciale la plus bue du monde (article paru sur le quotidien Le Temps sous la plume de Nicolas Dufour)

« Je ne puis que chanter les louanges de celui qui a le premier extrait la morphine des capsules de pavot. C’est un véritable bienfaiteur de l’humanité », écrit l’auteur d’un journal intime dans « Morphine », de Mikhaïl Boulgakov. Un an plus tard, ce médecin devenu accro se suicide. Toute l’ambiguïté de la morphine s’illustre dans cette nouvelle de l’écrivain russe : l’apport positif pour la médecine et les terribles ravages parallèles.

La morphine vient de l’opium, obtenu en extrayant le latex qui suinte du pavot somnifère. Le produit est vénérable : les Sumériens (vers -5000 avant l’ère commune) parlent déjà d’une « plante de la joie ». Quatre cent ans avant notre ère, Hippocrate le mentionne pour l’effet narcotique et pour « resserrer le ventre ». La palette d’usages de l’opium s’élargit, maux de tête, vertiges, épilepsie, fièvre, goutte, même la toux – la codéine, substance sœur et fameux antitussif, vient aussi de cette pâte.

La caractérisation chimique de la morphine se déroule en étapes plutôt simples. Dans les premières années du XIXe siècle, deux Français tentent de purifier l’opium pour en détailler les substances, mais personne ne s’intéresse à leurs travaux. La grande avancée est réalisée par un pharmacien allemand. En 1805, Friedrich Sertürner annonce avoir isolé un « alcali végétal » qui est le principe somnifère de l’opium. La petite histoire dit qu’il a testé les résultats de ses travaux avec trois amis. S’inspirant de Morphée, il baptise le produit morphium.

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À gauche la structure chimique de la morphine, à droite celle de la codéine

Substances simples et puissantes issues de la flore, les alcaloïdes vont constituer une famille en expansion, la caféine, la quinine dont est dérivée la chloroquine, la nicotine… La morphine a sa sombre fille, l’héroïne, qui en dérive. C’est Bayer qui la lance à la fin du XIXe siècle.

L’encyclopédie Universalis mentionne une « action analgésique complexe ». En particulier, la morphine est sélective et se révèle plus efficace contre une douleur permanente qu’aiguë, raison de son utilisation dans le domaine du cancer.

Le rôle des guerres

Comme le racontait le médecin russe sous dépendance, la morphine est accueillie comme un « bienfait » par les milieux hospitaliers. Mais son usage élargi va vite poser problème. Si les artistes se gavent plutôt d’opium ou de haschich, elle a sa petite popularité : touché par un tir au pied dû à un neveu, Jules Verne en consomme. Entre 1861 et 1865, durant la guerre de Sécession aux Etats-Unis, des produits durs sont utilisés d’une manière inédite. Dans son ouvrage sur cette guerre l’historien John Keegan écrit que, face aux soldats malades ou blessés, « le traitement était grossier et expéditif », surtout « l’administration d’opium et de strychnine ». C’était surtout de la morphine. Peu après en Europe, on s’inquiète de la « maladie du soldat », qui n’est autre qu’une toxicodépendance de masse. Ce drame sourd et collectif peut faire penser à l’actuelle crise des opioïdes.

De la morphine à un soda

Il a une conséquence originale. Dans les années 1880, John Pemberton, pharmacien à Atlanta, est un vétéran de la guerre. Il a été embrigadé chez les Confédérés et est revenu avec une terrible addiction à la morphine. Il cherche à s’en débarrasser. S’inspirant d’une recette corse, il invente un vin pétillant avec de la coca. La ville interdisant ensuite l’alcool, il enlève le vin et ajoute du sirop de sucre ainsi que de la caféine issue de noix de cola. Son comptable invente le terme « Coca-Cola ». Peu après, un affairiste profite de la faiblesse morphinique de John Pemberton pour racheter la marque avec le comptable, pour 2500 dollars. Il la revendra 25 millions en 1919. Au moins, ça pétille.

Exploitation du corps féminin (4) : L’attitude des féministes japonaises

Au Japon les mères porteuses étrangères devinrent progressivement, malgré les interdictions juridiques qui du fait de la demande croissante s’assouplirent au cours des années, d’abord russes puis ukrainiennes et enfin géorgiennes bien que certains couples faisaient encore appel à des organisations américaines. Les Ukrainiennes et les Géorgiennes étaient considérées comme des Occidentales, blanches et chrétiennes, donc pénétrées des enseignements altruistes de leur religion même si pour nombre de Japonais la religion chrétienne paraît mystérieuse voire incompréhensible en regard du bouddhisme et du shintoïsme. L’attitude des mouvements féministes japonais est ambigüe dans le mesure où d’une part ces mouvement considèrent que les mères porteuses pour autrui constituent un élément indéniable de la libération de la femme japonaise. D’autre part les féministes considèrent qu’accepter d’être une mère porteuse contribue au développement d’une collaboration ou d’une nouvelle forme d’entraide entre femmes. Rarement les mouvements féministes ont considéré que rémunérer une mère porteuse était une forme de prostitution. En effet, la mère porteuse-concubine n’était pas considérée comme une prostituée bien qu’elle ait pu être parfois obligée de consentir à avoir, selon toute vraisemblance, des relations sexuelles répétées et plus ou moins consenties avec le chef de famille. La mère porteuse moderne, pour certaines féministes japonaises, paraissait être une résurgence d’une forme d’autorité patriarcale ancienne mais révolue dans le Japon moderne. Enfin pour les féministes le spectre de la soumission par l’homme n’est plus une cause à défendre dans le cas de la grossesse pour autrui car ces femmes choisissent librement de « louer » leur utérus puisque personne ne les contraint à faire ce geste.

La forme moderne de la grossesse pour autrui a établi une séparation totale entre la sexualité et la reproduction. La seule intrusion physique dans le corps de la femme porteuse est l’introduction d’une sonde dans l’utérus via le vagin pour y transférer l’embryon, en général plusieurs embryons car l’expérience a montré que l’implantation d’un seul embryon était dans la grande majorité des cas vouée à l’échec.

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Enfin, ce mythe de la femme blanche, chrétienne et occidentale comme idéale pour porter l’enfant d’autrui a franchi les frontières du Japon. Et ce phénomène est tout à fait inattendu car il s’est répandu en Chine. Depuis l’autorisation faite aux couples chinois d’avoir à nouveau deux enfants, la fin de la politique de l’enfant unique qui avait provoqué une recrudescence des foeticides de sexe féminin dans ce pays, on assiste à l’apparition d’une multitude d’agences proposant les services de mères porteuses essentiellement dans les pays occidentaux, la Russie et la Géorgie faisant partie de ces pays ainsi que paradoxalement les Etats-Unis. Pour l’Eurasie l’agence Newlife Georgia établie à Tbilisi, par exemple, est implantée dans de nombreuses grandes villes de Chine. On peut conclure que la grossesse pour autrui a suivi le mouvement de la mondialisation de l’économie. Le cas de la Chine est significatif : comment avoir imaginé il y a 30 ans que des couples de Chinois aisés fassent appel aujourd’hui à des femmes de Californie, pas nécessairement blanches mais avant tout chrétiennes, pour porter leurs enfants (illustration). N’est-ce pas une preuve de l’émergence dans ce pays d’une classe moyenne aisée ?

Tous les billets de cette série ont été inspirés d’un article de Madame Yoshie Yanagihara, Professeur à la Tokyo Denki University, doi : https://doi.org/10.1111/bioe.12758, qui m’a été gracieusement communiqué par l’auteur, vivement remerciée ici.

Bill Gates étend son pouvoir sur la politique globale de la nutrition et de la santé

Article de Joseph Mercola paru sur le site LewRockwell.com le 22 août 2020

Note à l’intention de mes lecteurs, voir également mes notes insérées dans le texte en caractères italiques et de couleur rouge. Joseph Mercola, docteur en médecine, a dérivé au cours de sa carrière vers les médecines alternatives. Il est en outre vivement critiqué pour ses prises de positions contre les vaccins. Cependant le contenu de cet article traduit par mes soins informe sur le malaise existant aux Nations-Unis en ce qui concerne les agissements de Bill Gates au niveau de la santé, de la nourriture et de l’agriculture via sa fondation et son émanation AGRA (Alliance for a Green Revolution in Africa) dirigée par Agnes Kalibata dont la nomination en tant qu’envoyée spéciale auprès des Nations-Unies a soulevé une intense controverse dont assez curieusement les médias européens n’ont jamais fait mention. Par ailleurs je ne partage pas toutes les prises de position de Mercola ni de l’organisation Agra Watch, loin s’en faut car je préserve ma liberté d’expression.

Bill Gates a construit un empire mondial autour de ses technologies et de ses efforts «philanthropiques», dont l’ampleur devient de plus en plus claire. Sa seule richesse personnelle lui a permis de devenir une véritable superpuissance à part entière. Il est non seulement devenu le plus grand bailleur de fonds de l’Organisation Mondiale de la Santé et le tsar mondial non élu de la santé COVID-19, mais il est également un agent secret du système alimentaire mondial.

Comme le révèle le rapport d’AGRA Watch (1 et voir note ci-dessous en caractères italiques), « L’homme derrière le rideau: l’influence de la Fondation Gates sur le Sommet des systèmes alimentaires des Nations Unies », publié en août 2020, Gates exerce une puissante influence sur la politique alimentaire et agricole mondiale grâce au financement d’un grand nombre d’organisations impliquées dans le développement agricole et l’élaboration des politiques agricoles dans les pays en développement.

(Note. AGRA Watch est une organisation communautaire dont la mission est de contrer l’idéologie dominante de développement promue par les gouvernements, les grandes corporations transnationales et les acteurs philanthropiques privés dont la mission est d’étendre un modèle agricole industriel dans les pays africains avec le soutien de grandes multinationales)

Les organisations financées par Gates soutiennent l’envoyée des Nations Unies proposée par Gates

Bien que Gates ne soit qu’un individu, son influence est considérablement amplifiée par le fait qu’il finance un très grand nombre d’entreprises et d’organisations et qu’elles peuvent alors constituer un immense soutien.

Lorsque vous considérez ces longues listes d’entités, vous pensez automatiquement qu’il y a beaucoup de joueurs dans le jeu alors qu’en fait, Gates est le fil conducteur qui les commande pour la plupart sinon tous. Le rapport AGRA Watch illustre parfaitement l’histoire d’Agnès Kalibata.

Kalibata est la présidente de l’Alliance pour une révolution verte en Afrique (AGRA), une organisation financée par la Fondation Bill & Melinda Gates. En décembre 2019, Kalibata a été nommée envoyée spéciale au Sommet des Nations Unies sur les systèmes alimentaires de 2021 par le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres.

En réponse à cette nomination 176 organisations de la société civile et de groupements d’agriculteurs de 83 pays ont exhorté Guterres à retirer la nomination de Kalibata en raison de ses conflits d’intérêts manifestes avec des entreprises privées. Une deuxième déclaration, signée par plus de 500 universitaires et organisations, s’oppose également à la nomination de Kalibata et à son organisation de ce Sommet.

La Fondation Gates cherche à exercer une influence non seulement par le financement de projets et la mise en forme de l’expertise, mais aussi en finançant les plateformes de gouvernance qui déterminent la politique alimentaire et agricole comme l’a démontré Agra Watch.

Ces interventions de la société civile illustrent l’inquiétude généralisée concernant la nomination de Kalibata. Une douzaine de personnes représentant des banques de développement, des établissements universitaires et le secteur privé ont pris la parole pour sa défense. Ils ont exhorté Guterres à garder Kalabata, citant entre autres ses qualités de leader et son éthique de travail. Cependant, sur ces 12 défenseurs, «11 avaient des liens passés ou actuels avec la Fondation Gates», déclare AGRA Watch, ajoutant:

« Dans certains cas, les organisations étaient directement financées par la Fondation Gates, et dans d’autres, la Fondation Gates a financé des programmes spécifiques dans lesquels les signataires avaient joué un rôle. Une organisation a été financée par l’AGRA, elle-même financée par la Fondation Gates » :

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(Notes. IITA : International Institute for Tropical Agriculture, CIAT : Centre International d’Agriculture Tropicale, lointaine émanation du CIRAD et de l’Agence Française de Développement, AATF : African Agricultural Technology Foundation, AERC : African Economic Research Consortium, AUC : African Union Commission, ICBA : International Center for Biosaline Agriculture, CCA : Corporate Council of Africa, ADB : African Development Bank, Malabo Montpellier Panel : organisme créé à Montpellier, France, financé par la Commission européenne et réunissant des experts dans le domaine agricole d’Europe, d’Asie et d’Afrique. Il existe des liens étroits entre ce Panel aussi appelé Forum et le CIRAD (Centre International de Recherche pour l’Agriculture et le Développement), organisme français basé à Montpellier, France).

Influence indue de Gates sur le Sommet des Nations-Unies relatif aux systèmes alimentaires mondiaux

En d’autres termes, bien qu’il puisse sembler que Kalabata ait eu le soutien d’une douzaine d’individus ou de groupes séparés et indépendants, en réalité, il n’y a en réalité que deux voix qui parlent pour sa défense. C’est juste que la voix de Gates est amplifiée onze fois. De plus, son nom n’est jamais mentionné, donc pour les non-initiés, il semblerait qu’il n’ait rien à voir avec cela.

« Ces résultats illustrent l’influence de la Fondation Bill et Melinda Gates (BMGF) sur la politique alimentaire et agricole mondiale. AGRA Watch a continuellement documenté le rôle de la BMGF dans l’influence du développement agricole, influence qui a considérablement augmenté ces dernières années », écrit AGRA Watch.

« La Fondation Gates cherche à exercer une influence non seulement en finançant des projets et en façonnant l’expertise, mais aussi en finançant les plateformes de gouvernance qui déterminent la politique alimentaire et agricole. Ce rôle de la BMGF dans la conduite des décisions politiques basées sur son modèle propriétaire et technologique de développement agricole est souvent négligé…

Dans ce rapport, nous n’avons démontré que quelques-uns des liens entre la Fondation Gates et ceux qui ont soutenu la nomination de Kalibata à la tête du Sommet des Nations Unies sur les systèmes alimentaires.

Alors que des centaines d’organisations de la société civile ont appelé à la révocation de Kalibata, seuls douze signataires étaient prêts à soutenir sa nomination, presque tous étant des bénéficiaires directs de la Fondation Gates. Cela soulève des questions cruciales sur le rôle de Bill Gates dans l’élaboration du programme du Sommet des Nations Unies sur les systèmes alimentaires ainsi que sur ses résultats.

Le graphique ci-dessus, inclus dans le rapport AGRA Watch, illustre les liens de financement directs et indirects entre la Fondation Gates et Kalibata, l’envoyée spéciale du Sommet des Nations Unies sur les systèmes alimentaires.

La Fondation Gates est la porte d’entrée de Monsanto

AGRA Watch a fait part de ses inquiétudes concernant l’influence de la Fondation Gates sur l’agro-industrie depuis de nombreuses années.

Par exemple, parmi ses nombreux rapports de recherche (4), il y a le rapport de 2010 « La porte tournante: Liens Monsanto-Gates » (5), qui détaille les liens directs entre la Fondation Gates et les représentants de Monsanto Rob Horsch, Florence Wambugu, Don Doering (6), feu Sam Dryden et Lawrence Kent. Un autre rapport de 2010, « Liens de la Fondation Gates avec Monsanto et le développement des cultures GM au Kenya » (7) d’Agra Watch souligne : « AGRA Watch a été créée en 2008 pour contester la participation de la Fondation Gates à la problématique « Alliance pour une révolution verte en Afrique » (AGRA) et pour soutenir les alternatives agro-écologiques durables déjà pratiquées en Afrique.

Nous avons assisté à une accélération de la pression en faveur du génie génétique (GE) en tant que « solution » à la faim en Afrique, à une criminalisation des opposants aux plantes génétiquement modifiées en tant qu’éco-impérialistes réticents à accepter les progrès scientifiques, et à une vénération déplacée pour le soutien philanthropique des solutions d’entreprise à l’échelle mondiale. problèmes alimentaires. Les intérêts des entreprises sont clairement exposés dans l’agenda de l’AGRA, comme indiqué ci-dessous :

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(Note. Personnellement je considère que les plantes génétiquement modifiées ne présentent aucune toxicité pour l’homme et les animaux. Elles sont en effet indiscernables sur le plan nutritionnel de leurs homologues non modifiés. La prise de position d’Agra Watch me semble donc injustifiée. La diabolisation de Monsanto construite par les organisations écologistes ultra-politisées a donc des retombées à moyen terme déplorables pour la production d’aliments de base avec une réduction significative des pesticides, en particulier favorisée avec les plantes de grande culture dites « Bt ». La controverse au sujet des plantes génétiquement modifiées s’est amplifiée lorsque ces mêmes organisations non-gouvernementales ont avancé l’argument d’un effet nocif de ces plantes génétiquement modifiées sur la biodiversité. Cet argument n’est appuyé sur aucune observation sur le terrain. Il n’y a donc pas de preuves scientifiques au sujet de cet effet supposé des plantes génétiquement modifiées).

La Fondation Gates n’est pas là pour résoudre les problèmes du monde réel

Dans son rapport de 2014 (8) « Trois exemples de problèmes avec les subventions de la Fondation Gates », AGRA Watch souligne pourquoi les investissements massifs de Gates dans la production alimentaire mondiale n’ont pas réussi à résoudre les problèmes très réels auxquels nous sommes confrontés. D’abord et avant tout, bon nombre des solutions qu’il soutient sont des « solutions de pansement » qui en fait aggravent les problèmes fondamentaux.

Les exemples incluent le financement du développement d’aliments génétiquement modifiés conçus pour être plus riches en certains nutriments. Le problème est que ces cultures finissent par remplacer la diversité locale par quelques variétés GM qui ne tiennent même pas compte des conditions locales. Ainsi, en poussant pour des variétés de cultures «fortifiées», la malnutrition s’aggrave en fait, car la biodiversité est réduite (cf. ma note plus haut).

Deuxièmement, « une focalisation obstinée sur le rendement » est en contradiction avec la recherche montrant qu’un rendement faible ou une production insuffisante ne provoque pas la faim dans le monde. « Il existe aujourd’hui de nombreuses preuves que le problème est plutôt la pauvreté et le manque d’accès, qui sont aggravés par la destruction des systèmes alimentaires locaux et la commercialisation des aliments », note AGRA Watch, ajoutant : « Les subventions de la Fondation Gates et de l’AGRA continuent de se concentrer sur le rendement, préparant l’Afrique à un système adapté aux besoins de l’agriculture commerciale à la recherche de profits et axée sur le rendement plutôt que sur le petit paysan ou le petit agriculteur produisant des cultures diverses pour une communauté locale ».

Un troisième problème mis en évidence dans le rapport est le financement par Gates d’organisations de recherche et de scientifiques européens et américains plutôt qu’en Afrique, même si les programmes sont mis en œuvre en Afrique. Selon AGRA Watch, « cela peut ne pas être le résultat d’intentions conscientes, mais d’un biais structurel profondément ancré qui rejette les scientifiques africains et les institutions scientifiques comme n’étant pas suffisamment qualifiés ou légitimes pour recevoir des subventions.

Spécialité de Gates: Philanthrocapitalisme

Des observations supplémentaires peuvent être trouvées dans l’article d’AGRA Watch (9) « Philanthrocapitalism: The Gates Foundation’s African Programs Are Not Charity », publié en décembre 2017, dans lequel le philanthrocapitalisme est décrit comme « une tentative d’utiliser les processus du marché pour faire le bien », mais qui est intrinsèquement problématique « car les marchés sont mal adaptés pour produire à des fins socialement constructives ».

En d’autres termes, la marque philanthropique de Gates crée plusieurs nouveaux problèmes pour chacun de ceux qu’elle résout. Comme indiqué dans l’article, les partisans du philanthrocapitalisme : «… S’attendent souvent à des rendements financiers ou à des avantages secondaires à long terme de leurs investissements dans les programmes sociaux. La philanthropie devient un autre élément du moteur du profit et du contrôle des entreprises. La stratégie de « développement » de la Fondation Gates promeut en fait les politiques économiques néolibérales et la mondialisation des entreprises : Il est… probable que Bill Gates, qui a régulièrement accès aux dirigeants mondiaux et qui finance personnellement des centaines d’universités, d’organisations internationales, d’ONG et de médias, soit devenu la voix la plus influente du développement international ».

Un examen plus approfondi de la BMGF est essentiel étant donné que son influence est vaste, voire supérieure à celle de la plupart des gouvernements donateurs. La BMGF fournit plus d’aide à la santé mondiale que n’importe quel pays donateur et est le cinquième plus grand donateur à l’agriculture dans les pays en développement. En 2013, seuls 11 pays ont dépensé plus en aide que la BMGF, ce qui en fait le 12e plus grand donateur au monde. La Fondation Gates est devenue un donateur plus important que des pays comme la Belgique, le Canada, le Danemark, l’Irlande et l’Italie (10).

Le plan médical de Gates : immunisation et surveillance de masse.

L’une des raisons pour lesquelles beaucoup prennent maintenant conscience de la puissance de Gates c’est à cause de ses fréquentes apparitions en tant qu’expert du virus SARS-Covid-19. C’est un choix étrange, compte tenu de son manque complet et total de formation médicale formelle. C’est particulièrement déconcertant à la lumière de la façon dont les opinions des médecins, des scientifiques primés et des chercheurs qui sont en conflit avec ses opinions sont effacées d’Internet (voir le lien en fin de billet).

Gates a déclaré à plusieurs reprises que la vie ne peut pas revenir à la normale tant que nous n’avons pas vacciné toute la population mondiale contre le COVID-19 (lien). Ceci, malgré le fait que les scientifiques et les chercheurs médicaux aient découvert une variété de stratégies sûres, simples et peu coûteuses pour prévenir et traiter le COVID-19. Le fait que les opinions irrationnelles et scientifiquement erronées de Gates façonnent les réponses aux pandémies dans le monde entier alors que les vrais professionnels de la santé sont censurés par les médias grand public et les plateformes de médias sociaux est la preuve que nous ne fonctionnons plus à partir d’une base de science et de vérité médicale (cf. un précédent billet de ce blog au sujet de Nietzsche).

Au lieu de cela, le monde entier devrait s’aligner sur le programme égoïste créé par Gates et ses nombreux alliés dans la technologie et la médecine. Dans un article de GatesNotes du 30 avril 2020 (11,12) Gates déclare même qu’il « pressent que le vaccin COVID-19 fera partie du calendrier de vaccination systématique des nouveau-nés » – un joli petit morceau de programmation prédictive.

Remarquez que les vaccins à ARNm en cours de développement contre le COVID-19 modifieront votre expression génétique, transformant votre corps en une usine à protéines virales. Est-il vraiment sage d’envisager d’utiliser un vaccin aussi nouveau sur les nouveau-nés ? Dans un monde sain et rationnel, la réponse serait un non catégorique. Malheureusement, nous vivons maintenant dans un monde dirigé par des crétins comme Gates, et donc la raison et la logique ont largement disparu de l’équation.

(Note. Les vaccins à ARNm (ARN messager), s’ils ne sont pas dégradés à leur point d’injection ou dans le sang, sont censés promouvoir la synthèse d’une ou plusieurs protéines virales par la machinerie de synthèse cellulaire. Cet ARNm peut être également intégré dans l’information génétique d’un autre virus non pathogène pour l’homme. L’un des problèmes de ce type de vaccin est le devenir de cet ARNm dans l’organisme humain. Normalement il est dégradé par la cellule une fois sa fonction terminée, c’est-à-dire la synthèse d’un ou plusieurs exemplaires de la protéine en question. Les modes d’administration de cet ARNm, sa persistance dans l’organisme selon le mode de préparation, par exemple micro-encapsulation avec des nano-particules de lipides et le taux de synthèse de la protéine virale ainsi que la réponse immunitaire associée demandent plusieurs mois sinon années pour être certain de son efficacité et qu’il n’apparaît pas d’effets secondaires néfastes. Je suis donc pessimiste quant à l’apparition d’un vaccin dans les prochains mois. À ce jour le seul vaccin à ARNm en cours d’essais cliniques de phase III est un vaccin dirigé contre le virus de la rage et utilisant cette technologie développé par le laboratoire allemand CureVac AG (lien), entreprise figurant sur la liste des sociétés soutenues financièrement par la MBGF).

Dans la dialectique hégélienne qui expose la démarche « problème-réaction-solution », le virus du COVID-19 a conduit à des réponses à la pandémie illogiques et mal conçues telles que l’obligation de porter un masque et l’assignation à résidence de personnes en bonne santé, suivies de la « solution ultime » d’un vaccin préparé à la hâte en utilisant la nouvelle technologie d’ARNm. Aussi radical que cela puisse paraître, les plans de Gates pour le monde ne s’arrêtent pas ici. Il fait également pression pour la mise en œuvre d’un vaste système de surveillance au niveau mondial pour suivre et retracer l’infection et le statut vaccinal de chacun. Il finance même le groupe de recherche de contacts Partners in Health, avec George Soros. (La Fondation William J. Clinton a également financé Partners in Health dans le passé (13)).

Sans surprise, les recommandations de Gates finissent par profiter surtout à lui-même. Comme indiqué dans « Bill Gates – Le philanthrope le plus dangereux de l’histoire moderne ? » la Fondation Bill & Melinda Gates fait don de milliards de dollars aux mêmes entreprises et industries dans lesquelles la Fondation détient des actions et des obligations.

Utiliser de l’argent à but non lucratif pour faire progresser la recherche dans les entreprises dans lesquelles vous investissez en actions est illégal, mais Gates s’en tire depuis de nombreuses années. En même temps, sa Fondation obtient des allégements fiscaux pour les dons de bienfaisance dont elle tire de l’argent.

N’oubliez pas qu’il a «fait don» de dizaines de milliards de dollars au fil des ans, mais que la valeur nette de sa fortune n’a pas baissé – elle a doublé, et c’est en grande partie parce que ses dons sont traités comme des investissements déductibles d’impôt. C’est le philanthrocapitalisme à son paroxysme.

Gates est le principal bénéficiaire de la peur de la pandémie

La pandémie COVID-19 est sans aucun doute le plus grand projet philanthrocapitaliste de Gates à ce jour, et il a tout à gagner, car il finance et investit à la fois dans la thérapeutique et dans les vaccins COVID-19. En mars 2020, la Fondation Gates a annoncé14 un nouveau partenariats, un programme baptisé « L’accélérateur thérapeutique COVID-19 », avec Wellcome et Mastercard pour «coordonner les efforts de R&D et éliminer les obstacles au développement rapide de médicaments (en l’occurence de vaccins) ». D’après le communiqué de presse (15) :

« L’accélérateur thérapeutique COVID-19 jouera un rôle catalytique en accélérant et en évaluant des médicaments et des produits biologiques nouveaux ou réutilisés (Note. Coup d’oeil à l’hydroxychloroquine associée à l’azithromycine, réutilisés dans le cadre d’une nouvelle autorisation de mise sur le marché, mais je peux me tromper) pour traiter les patients atteints de COVID-19 à court terme et d’autres agents pathogènes viraux à plus long terme ».

La Fondation Gates s’est également associée au Serum Institute of India (SII) pour fabriquer 100 millions de doses de vaccins COVID-19 développés par AstraZeneca et Novavax. Les vaccins, qui coûteront moins de 3 dollars par dose, devraient être livrés aux pays à faible revenu (16, 17). Le financement est acheminé sous forme de prêt-subvention sans intérêt à Gavi, l’Alliance du Vaccin, fondée par la Fondation Gates en 2000, qui fournira ensuite le capital nécessaire à SII. Au cours des cinq prochaines années, la Fondation s’est également engagée à fournir à Gavi un total de 1,6 milliard de dollars de fonds supplémentaires (18).

La tentative de Gates d’améliorer l’éducation a été un échec massif

Le fait d’avoir une influence globale sur la technologie, l’alimentation et la médecine (les vaccins en particulier) ne décrit toujours pas correctement l’influence de Gates sur notre vie quotidienne. Il a également eu une profonde influence sur l’éducation. Le programme du tronc commun, très critiqué, était la tentative de la Fondation Gates de refondre l’éducation américaine (19), et la plupart des parents peuvent vous dire à quel point c’était stupide (20). (Note. Cette idée de Gates a été reprise par l’Education nationale en France en particulier. Elle a généré le désastre que l’on sait). Malgré cet échec épouvantable, le 6 mai 2020, le gouverneur de New York, Andrew Cuomo, a annoncé que l’État s’associe à la Fondation Bill & Melinda Gates pour développer « un système éducatif plus intelligent pour le monde post-COVID » qui se concentrera sur l’apprentissage en ligne et qui intègrera en permanence la technologie dans tous les aspects de la vie civique (21).

L’État s’associe également à Google, et Cuomo a demandé à l’ancien PDG de Google, Eric Schmidt, de diriger un nouveau groupe de travail pour planifier l’infrastructure technologique de l’État (22) comme par exemple la réponse aux préoccupations de santé de chacun.

Gates est la figure de proue la plus visible de la technocratie moderne

Qu’elle ait été planifiée ou non, la pandémie du COVID-19 est clairement utilisée pour inaugurer des changements très controversés qui conduisent indéniablement à une construction totalitaire, y compris la prise de contrôle privée du gouvernement par le biais de partenariats public-privé. La surveillance est devenue la plus grande industrie à but lucratif de la planète et toute votre existence est désormais ciblée à des fins lucratives. Parmi ceux qui en profiteront le plus se trouve Gates lui-même.

Sources and References

Autres liens: https://articles.mercola.com/sites/articles/archive/2020/08/08/hydroxychloroquine-protocol-continues-getting-censored.aspx

https://articles.mercola.com/sites/articles/archive/2020/08/04/side-effects-of-fast-tracked-vaccine.aspx

https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC6963972/pdf/vaccines-07-00132.pdf

Exploitation du corps féminin (3) : émergence de la mère porteuse moderne au Japon

En 1978 la technique de fertilisation in vitro fut mise au point. En bref il s’agissait de prélever des ovules par ponction ovarienne chez la future mère biologique et de les féconder avec le sperme de son époux ou d’un donneur de sperme le cas échéant. Cette technologie avait été mise au point auparavant en utilisant des animaux d’élevage, principalement des ovins, car elle intéressait également les vétérinaires. Des législateurs américains, dont l’avocat Noël Keane, codifièrent l’utilisation de la fécondation in vitro dans le cas où celle-ci nécessiterait l’utilisation d’un utérus porteur pour finaliser ce processus de reproduction car les laboratoires avaient tout de suite subodoré la possibilité de gros profits. Il fallut moins de dix ans pour que les Américains exportent la fécondation in vitro au Japon mais l’opinion japonaise n’était pas très favorable car elle rappelait la pratique de la mère porteuse-concubine (mekake). Le gynécologue Yuriko Marumoto insista sur le fait que cette pratique avait existé au Japon bien avant l’apparition de la technique de fécondation in vitro et des féministes s’élevèrent contre le fait que la perspective de voir apparaître des mères porteuses constituait une sorte d’adultère scientifique et que cette industrie nouvelle exportée par les Etats-Unis n’existait que par la motivation de profits potentiels.

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Lorsque les médias japonais couvrirent l’aventure du couple célèbre de la télévision japonaise, Aki Mukai et Nobuhiko Takada, on peut difficilement faire abstraction de la finalité de cette mise en scène qui passionna les téléspectateurs japonais. L’épouse de Takada avait du subir une hystérectomie à la suite d’un cancer du col. Ils allèrent donc aux Etats-Unis pour se soumettre à une fécondation in vitro et engagèrent plusieurs femmes pour être mères porteuses, les chances de réussite étant en effet relativement limitées. L’une de ces mères porteuses mit au monde avec succès des jumeaux et les époux Aki Mukai et Nobuhiko Takada (illustration) revinrent en héros au Japon. Il fallut franchir le mur de l’administration japonaise pour faire enregistrer leurs enfants, étant les parents biologiques, alors qu’ils étaient nés aux Etats-Unis par l’intermédiaire d’une mère porteuse blanche, chrétienne, américaine, un cas de figure inédit pour cette administration particulièrement tatillonne.

Une intense campagne télévisuelle exposant les difficultés administratives du couple fut confortée par le fait qu’un couple japonais avait fait la même démarche en s’adressant à une mère porteuse en Inde ( http://news.bbc.co.uk/2/hi/south_asia/7544430.stm ). Un imprévu émotionnel largement rapporté par la télévision japonaise fit que l’enfant né en Inde d’une mère porteuse n’avait plus de mère du tout parce que le couple japonais avait divorcé avant la naissance de l’enfant sur le sol indien. Si l’administration japonaise déclara que les mères porteuses par fécondation on vitro hors du Japon étaient dorénavant interdites au Japon, néanmoins les médias continuèrent à exercer une intense pression médiatique. Les époux vedettes de la télévision affirmèrent véhémentement que les femmes embauchées aux Etats-Unis pour être mères porteuses ne l’avaient pas fait par appât du gain mais seulement pour rendre un service, en tant que chrétiennes, à ce couple en perdition. Aki Mukai, la mère biologique, écrivit un livre relatant son aventure rocambolesque qui fit l’objet d’une série télévisuelle.

Dans cette série télévisuelle l’argument majeur insistait sur le fait que ces femmes porteuses volontaires américaines ne s’étaient pas proposées comme mères porteuses pour réaliser un gain financier mais seulement par motivation religieuse, en quelque sorte par charité et amour de leur prochain. La conséquente rémunération perçue par les deux Américaines passa judicieusement inaperçue car elle était incluse dans l’ensemble des frais médicaux considérables occasionnés par la fécondation in vitro elle-même mais également par la préparation hormonale des futures mères porteuses ainsi que la préparation hormonale de Aki Mukai pour stimuler ses ovaires afin d’effectuer une ponction d’ovules, des processus longs et coûteux. Prochain billet sur ce sujet : le mythe de la suprématie chrétienne blanche américaine.

Il est urgent de revenir aux grands auteurs classiques pour comprendre le monde d’aujourd’hui !

Quand Friedrich Nietzsche publia cet aphorisme (#251) dans son œuvre intitulée « Humain, trop humain » en 1878 il était très loin d’imaginer qu’en 2020 ses propos serait toujours d’une brûlante actualité. Voici donc ce texte que je vous conseille de lire plusieurs fois pour en apprécier la quintessence. Je me permettrai modestement d’apporter quelques commentaires que vous, chers fidèles lecteurs de mon blog, pourrez lire ou ne pas lire car ma prose n’atteindra jamais la profondeur de celle de Nietzsche que je considère pour ma part comme le plus grand penseur de la fin du XIXe siècle. Je n’ai en rien modifié le texte traduit en français à la fin du XIXe siècle sinon avoir introduit deux retours à la ligne.

251. Avenir de la science. La science donne à celui qui y consacre son travail et ses recherches beaucoup de satisfaction, à celui qui en apprend les résultats, fort peu. Mais comme peu à peu toutes les vérités importantes de la science deviennent ordinaires et communes, même ce peu de satisfaction cesse d’exister : de même que nous avons depuis longtemps cessé de prendre plaisir à connaître l’admirable Deux fois deux font quatre. Or, si la science procure par elle-même toujours de moins en moins de plaisir, et en ôte toujours de plus en plus, en rendant suspects la métaphysique, la religion et l’art consolateurs : il en résulte que se tarit cette grande source du plaisir, à laquelle l’homme doit presque toute son humanité.

C’est pourquoi une culture supérieure doit donner à l’homme un cerveau double, quelque chose comme deux compartiments du cerveau, pour sentir, d’un côté, la science, de l’autre, ce qui n’est pas la science : existant côte à côte, sans confusion, séparables, étanches : c’est là une condition de santé. Dans un domaine est la source de force, dans l’autre le régulateur : les illusions, les préjugés, les passions doivent servir à échauffer, l’aide de la science qui connaît doit servir à éviter les conséquences mauvaises et dangereuses d’une surexcitation.

Si l’on ne satisfait point à cette condition de la culture supérieure, on peut prédire presque avec certitude le cours ultérieur de l’évolution humaine : l’intérêt pris à la vérité cessera à mesure qu’elle garantira moins de plaisir ; l’illusion, l’erreur, la fantaisie, reconquerront pas à pas, parce qu’il s’y attache du plaisir, leur territoire auparavant occupé : la ruine des sciences, la rechute dans la barbarie est la conséquence prochaine ; de nouveau l’humanité devra recommencer à tisser sa toile, après l’avoir, comme Pénélope, détruite pendant la nuit. Mais qui nous est garant qu’elle en retrouvera toujours la force ?

Loin de moi l’audace de me livrer à une exégèse de ce court texte d’une admirable précision. Il faut le relire plusieurs fois, le décortiquer tant sa densité est grande. Tout est dit au sujet de la science non pas au sujet de la science en 1878 mais de celle d’aujourd’hui, de 2020, cette science qui apparaît dans une partie du cerveau, selon Nietzsche, et est interprétée par les non-scientifiques dans une autre partie de leur cerveau. Nietzsche ignorait à cette époque le fonctionnement du cerveau mais il avait schématisé par ces quelques lignes ce dont nous sommes aujourd’hui les spectateurs sidérés. Il y a très peu de vrais scientifiques dans le monde si l’on considère la population dans sa globalité. Moi-même je ne fus qu’un scientifique infinitésimal, sévissant dans un domaine étroit qui n’intéressait qu’une poignée d’autres scientifiques dans le monde. Je n’ai laissé aucune trace de ma carrière, l’histoire ne mentionnera jamais mon nom car la science dont parle ici Nietzsche ne réjouissait que mon propre cerveau. Mais si d’aventure un non-initié s’intéressait à cette chimie des protéines dans laquelle j’ai excellé alors il ne pourrait pas comprendre la finalité de ces travaux.

Ce que ce grand philosophe voulait signifier dans son cet aphorisme remarquable est tout simplement que la science c’est l’affaire des scientifiques et par une extension qui est valable aujourd’hui, mais pas du temps de Nietzsche, que la médecine est l’affaire des médecins. Par extension également l’agriculture est l’affaire des agriculteurs et uniquement des agriculteurs puisque l’agriculture est également devenue une science à part entière avec les progrès de la génétique, de la robotisation et de la gestion informatisée des cultures.

On est confronté aujourd’hui à une fausse récupération de la science par des personnages qui ne sont pas des scientifiques et qui utilisent la science à des fins individuelles pour assurer leur promotion sans comprendre le moindre mot de ce dont ils parlent et cette dérive perverse qu’avait parfaitement pressenti Nietzsche dans ce texte conduit à «  la ruine des sciences, la rechute dans la barbarie (qui en) est la conséquence prochaine ». Quelle fantastique prémonition ! Les épisodes récents du climat dont le changement est imputé sans aucune preuve (il n’y a pas de science dans tout cela) à l’activité humaine en est l’exemple le plus évident. Pour parfaire cette « ruine de la science », pour reprendre les mots de Nietzsche, nous avons assisté dans les pays occidentaux pervertis de l’intérieur par le gigantesque pouvoir du lobby de la « Big-Pharma » à l’immense scandale à l’échelle mondiale de la chloroquine au sujet du traitement prophylactique et préventif dès les premiers symptômes de la grippe provoquée par le coronavirus.

Où est la science dans ces deux exemples, parmi bien d’autres, qui préoccupent quotidiennement des milliards de personnes dans le monde ? Elle a été pervertie par des non-scientifiques. Si Nietzsche était vivant aujourd’hui il se régalerait devant le « détricotage » éhonté, pour reprendre ses mots, de la science réalisé par des groupuscules uniquement motivés par des ambitions personnelles ou des motivations idéologiques sans fondements et des grands groupes industriels, plus puissants que les gouvernements, qui font la loi dans le monde entier soutenus et suivis servilement par les politiciens et les médias et je ne pense pas qu’à la pharmacie. Relisez Nietzsche, relisez « Humain, trop humain », vous le retrouverez en texte intégral sur internet …

Exploitation du corps féminin (2) : historique de la grossesse pour autrui

En japonais la grossesse pour autrui s’écrit 代理出産 et se prononce dairishussan (da-i-ri-shussan) et la mère porteuse se prononce dairibo, 代理 (da-i-ribo). Le concept de mère porteuse n’est pas apparu depuis 1978, date à laquelle la fécondation in vitro suivie d’une implantation de l’embryon dans un utérus porteur, qu’il s’agisse de celui de la mère biologique ou d’une mère porteuse, nous reviendrons sur ce point particulier dans un prochain billet. Cette pratique remonte en effet à près d’un millénaire en arrière tant en Chine qu’en Corée ou au Japon. Un peu d’histoire s’impose donc …

Une mère porteuse au sens ancien du terme correspondait à un enseignement du confucianisme encourageant un couple dont l’épouse était incapable d’avoir un enfant à trouver une mère porteuse d’une descendance ayant hérité des gènes du père. Il s’agissait en fait d’une concubine qui allait être fécondée par le maître de maison avec l’assentiment de son épouse, qu’elle ait été autorisée à assister aux ébats sexuels de son époux importe peu. Cette pratique était répandue dans l’aristocratie coréenne durant l’ère Choson (1392-1897) afin d’assurer une descendance mâle à un couple. Si le premier-né de cette mère porteuse était un enfant mâle cette femme recevait une forte récompense. Si elle donnait naissance à une fille, elle ne recevait qu’une modeste récompense et devait emmener son enfant dans son village. Il apparut alors en Corée une sorte de caste de filles-mères et de filles sans père, 씨받이 en coréen, qui à leur tour seraient choisies préférentiellement comme mères porteuses pour des couples dont l’épouse était stérile. Cette pratique perdura en Corée jusqu’à la libération de ce pays de l’occupant japonais en 1945. En Chine ce système contractuel de mère porteuse apparut à l’orée de la dynastie Ming (1368-1644) jusqu’à la fin de la dynastie Qing (1644-1911). Un contrat écrit était établi afin d’éviter des fraudes de la part de l’intermédiaire fournissant la mère porteuse et également de prévenir que cette femme soit revendue comme esclave son devoir accompli. Les Qing envisagèrent d’interdire cette pratique mais se heurtèrent à un problème, celui des classes sociales inférieures qui trouvaient dans cette pratique une manière de s’assurer quelques gains afin de vivre décemment. D’un autre côté la mère porteuse était un moyen pratique pour un aristocrate de s’assurer une descendance. L’administration Qing ferma les yeux pendant de nombreuses années après l’interdiction de cette pratique de mère porteuse.

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Au Japon la forme la plus populaire du concept de mère porteuse s’appelait mekake, , qui signifie littéralement concubine également considérée comme une servante, une « houko ». Il s’agissait donc d’une concubine au statut inférieur n’étant considérée que comme la servante d’un couple dont la femme était stérile. L’influence du confucianisme fut donc durable comme en Chine et après le remplacement du shogunat de Edo (1603-1868) par l’ère impériale Meiji (1868-1912) imprégnée de culture occidentale, ce système fut remplacé par une législation plus stricte. La concubine (mère porteuse) devint alors un membre officiel de la famille. Il fallut attendre 1898 pour que le gouvernement japonais prenne conscience que la monogamie devait être encouragée pour construire un Japon moderne et solide dans lequel les femmes et les hommes étaient censés avoir les mêmes droits sociaux comme dans les pays occidentaux. Néanmoins la pratique de la concubine-mère porteuse ne disparut pas et il fallut une loi stipulant que l’enfant de cette dernière avait comme parents les deux époux formant le couple légitime officiel. Cette pratique de concubinage perdura jusqu’à la reddition du Japon en 1945.

Tant en Corée qu’en Chine ou au Japon la grossesse pour autrui était donc une forme déguisée de concubinage coutumier, les enfants issus des relations sexuelles entre le maître et sa concubine ayant un statut social officiellement reconnu. On ne peut pas comparer ces systèmes avec ceux existant lors de la naissance d’enfants issus de liaisons ancillaires, entre un maître de maison et l’une de ses servantes, dans les pays européens. Ces enfants étaient rarement reconnus par le père biologique et étaient confiés à l’assistance publique. Cette administration, quel que soit le pays européen considéré, plaçait ces enfants dans des orphelinats souvent tenus par des religieuses qui les confiaient à des fermiers des campagnes environnantes où ils avaient une espérance de vie incroyablement limitée car ils devaient travailler souvent plus de 15 heures par jour tout en étant nourris très parcimonieusement. Le système extrême-oriental était donc globalement plus respectueux de la vie des enfants. J’ai fait cette remarque en aparté car les registres paroissiaux des XVIIe et XVIIIe siècles de la Savoie, d’où est originaire ma famille paternelle, foisonnent de mentions de décès d’enfants n’ayant qu’un prénom et envoyés par les « dames de la charité » de tel ou tel orphelinat dans les fermes des campagnes entourant les grandes agglomérations urbaines.

Source : https://doi.org:10.1111/bioe.12758  Prochain article : l’émergence de la mère porteuse moderne

Billet un peu intimiste : le confinement peut devenir une horreur.

Il y a 60 ans, à quelques jours près, j’étais enfin libéré d’un confinement de plus de 7 mois. Etant jeune adolescent cet isolement total de ma famille et de mes amis d’école, pas tous vous allez comprendre, perturba durablement ma vie scolaire. J’avais attrapé la tuberculose, une forme vicieuse de cette maladie qui commença à détruire irréversiblement mes poumons. Quand je fus transféré dans cette sorte de prison de luxe dans la montagne savoyarde au milieu des alpages que je ne remarquais pas car tout était couvert de neige, j’avais de la fièvre, je toussais et crachais du sang, je n’avais pas envie de manger quoi que ce soit, tout avait un goût répugnant et je souffrais d’une réaction allergique à cette maladie, de mauvaise augure je l’appris bien plus tard. Je fus mis dans une chambre d’isolement car j’étais hautement contagieux. Le premier examen radioscopique révéla que j’avais des « nodules au sommet », une expression qui m’étais totalement incompréhensible. Des nodules … que le médecin appela ensuite « cavernes » me faisaient penser à des hommes préhistoriques et au sommet, certes on était en montagne, mais tout de même il n’y avait pas de glaciers puisqu’il y avait des épicéas partout. Je fus soumis à un traitement consistant à avaler toutes les 8 heures 6 comprimés blancs d’un goût très amère dont j’ignorais la composition.

Je vivais dans une sorte de bulle surréaliste, ayant perdu toute notion du temps, partagé entre un état de semi-conscience et de sommeil profond, avec cette fièvre persistante pour laquelle l’infirmière qui osait pénétrer dans ma chambre avec un masque ne me proposait rien pour la combattre. Il y avait peut-être une raison. Un jour, j’avais totalement perdu la notion du temps, le médecin du sanatorium décida de me faire des piqûres d’un truc dont je ne connaissais pas la nature après un deuxième examen radioscopique qui ne devait pas être très encourageant. Une autre employée venait deux fois par jour me faire écouter le son émis par des diapasons, elle en avait trois, mais j’ignorais pourquoi on s’occupait de mes oreilles. Puis une quinzaine de jours plus tard, après un troisième examen radioscopique et la fin des piqûres, je fus invité à rejoindre un dortoir où se trouvaient une vingtaine de lits avec de grandes baies ouvertes au vent et à la neige. Tout ça se passait en février et mars. J’avais repris un peu d’appétit et le fait de pouvoir parler et de retrouver cinq copains de ma classe de pensionnat me stimula après toutes ces semaines passées d’abord à l’infirmerie du pensionnat puis ces nombreux jours de torpeur indicible dans cette chambre en isolement total y compris du sanatorium qui était lui-même une sorte de prison.

Ma tuberculose fut vaincue définitivement six mois plus tard mais je dus prendre ces cachets blancs au goût amer pendant plus de 2 ans après la fin de ce terrible confinement. Les sanatoriums étaient des endroits où on confinait au sens strict du terme des éléments hautement contagieux. Quand on ne cessait de tousser et de cracher du sang, ce qui était mon cas, il y avait un réel problème et il fallait être isolé. Durant ces derniers mois du début de l’année 2020 j’ai cru revivre cet épisode douloureux de ma vie d’adolescent. Puisque je ne toussais pas, puisque je ne crachais pas de sang et puisque je n’avais pas de fièvre de quel droit les autorités locales m’avaient-elles imposé ce confinement ?

J’appris bien plus tard que les lobes supérieurs de mes poumons étaient partiellement détruits, qu’on m’avait injecté de la streptomycine parce que le « rimifon » n’avait qu’un effet limité devant la progression alarmante de la maladie mais que ce nouvel antibiotique rendait sourd et que la réaction allergique à cette maladie avait rendu les médecins vraiment inquiets. Aujourd’hui on assiste à un « swedish-bashing » honteux parce que ce pays n’a pas mis en place une quelconque mesure de confinement autoritaire et a atteint une immunité de la population qui la met à l’abri d’une très hypothétique deuxième vague de grippe coronavirale alors que beaucoup de pays d’Europe envisagent un deuxième confinement dans les prochaines semaines. Je pense qu’une bonne vieille épidémie de tuberculose bien contagieuse pour laquelle on ne disposerait d’aucun traitement antibiotique efficace, ce qui est devenu malheureusement le cas, remettrait rapidement l’esprit des politiciens en place, mais j’ai de sérieux doutes sur ce dernier point … Prochain billet dans la même problématique une pensée de Friedrich Nietzsche.

Exploitation du corps féminin (1) : Historique des « nourrices à domicile »

Cette série de quatre billets a été motivée par la lecture d’un long article du Professeur Yoshie Yanagihara de la Tokyo Denki University, paru dans le périodique scientifique Bioethics. Avant d’entrer dans le sujet du présent article il est opportun de faire quelques rappels au sujet de l’exploitation du corps de la femme. Depuis la nuit des temps la prostitution a existé. La référence que nul n’ignore est la Bible mais l’objet de ces articles en plusieurs épisodes ne fera pas référence à la prostitution telle qu’elle est pratiquée encore aujourd’hui dans la plupart des pays du monde malgré des dispositions législatives souvent très contraignantes. Comme la femme est la femelle d’une espèce vivante décrite comme mammifère placentaire, je m’excuse pour le terme femelle auprès de mes fidèles lectrices mais aucun autre mot ne m’est venu à l’esprit, l’exploitation du corps de la femme, par elle-même ou des tierces personnes qui constitue l’objet de ces billets sera donc limitée aux glandes mammaires et à l’utérus.

De tout temps les femmes louaient leurs seins pour allaiter les nouveaux-nés de classes sociales dominantes ou aisées. Cette pratique de « la nourrice à domicile » était répandue dans la Rome antique et probablement aussi à Athènes mais elle était réservée à l’élite aristocratique. Elle devint une pratique courante à partir du XVIIIe siècle dans les pays d’Europe économiquement avancés avec l’essor de la bourgeoisie à tel point qu’au début du XIXe siècle on a estimé qu’en France près de 10 % des nouveaux-nés étaient allaités par une femme qui n’était pas leur mère biologique, majoritairement en milieu urbain et péri-urbain. Ces femmes allaitantes issues des campagnes s’étaient séparées de leur propre enfant laissé à leur famille pour se placer dans des familles demandeuses de nourrices ou mères d’enfants morts-nés ou décédés peu après la naissance. Le plus souvent leur propre enfant était directement nourri à la mamelle de chèvres dont on avait sacrifié le chevreau à cet effet et si une seule chèvre ne suffisait pas il y avait toujours une autre chèvre disponible. Les nourrices étaient logées et nourries dans la famille d’accueil et repartaient avec un petit pécule dont le montant dépendait de la générosité de cette famille.

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Ma grand-mère a été nourrie au sein par une jeune femme venant d’Italie et je crois me souvenir que ma propre mère a également été prise en charge par une nourrice italienne durant la première année de sa vie quelques années avant le début de la première guerre mondiale. Je suppose qu’il existait donc des réseaux d’intermédiaires favorisant cette pratique néanmoins réservée à une élite sociale qui arrivaient à trouver des jeunes mères allaitantes issues de milieux ruraux pauvres acceptant contre rémunération de « vendre » leurs seins et leur lait pendant une durée pouvant être supérieure à une année entière. Il existait même dans certaines grandes villes un « bureau des nourrices » (illustration ci-dessus)…

Puisqu’il sera presque exclusivement question du Japon dans cette série d’articles, la pratique de la « nourrice à domicile » était également répandue dans ce pays. Elle était réservée à la famille impériale et aux familles de samouraïs de haut rang. La jeune femme était rémunérée pour ce service. Cependant il est difficile de dissocier totalement le fait qu’il pouvait apparaître une relation spéciale entre l’enfant et la « mère nourricière », une seconde mère en quelque sorte, et parfois une relation durable pouvait s’établir entre la nourrice et la famille de l’enfant malgré les différences de statut social à tel point que les propres enfants de la nourrice pouvaient établir des relations durables d’amitié avec les enfants du « client ». Il existe un mot particulier en japonais pour désigner une telle situation, les frères ou sœurs « de lait » (chi-kyodai : 乳兄弟).

La raison invoquée pour que des couples aisés fassent appel à une nourrice pour leur nouveau-né était basée sur un fait totalement fantasmatique : le sperme aurait corrompu le lait de la mère allaitante et celle-ci privait donc son époux de relations sexuelles durant toute la période d’allaitement. Pour ne pas voir son époux aller voir ailleurs la jeune mère acceptait donc la présence d’une nourrice afin de « garder » auprès d’elle le père de son enfant et se priver ainsi d’une fonction physiologique propre aux mammifères. C’est ce que Flaubert décrit admirablement dans son roman Madame Bovary : Emma considère que faire appel à une nourrice est une évidence sociale.

Dans un prochain billet de cette série le concept de grossesse pour autrui sera abordé et concernera presque exclusivement le Japon.

Source partielle et illustration : https://journals.openedition.org/transtexts/497