Les moustiques doivent être éradiqués malgré l’opposition des « écolos ».

La société Oxitech, anciennement Oxford Insect Technologies, a reçu l’autorisation des autorités de Floride de répandre dans les Florida keys des moustiques Aedes aegypti génétiquement modifiés. Cette modification génétique complexe est inductible par un antibiotique très souvent présent naturellement dans les sols, la tétracycline ou l’un de ses dérivés. La modification génétique est transmissible à la descendance et pour atteindre ce but seuls les moustiques mâles sont génétiquement modifiés. Cette induction provoque une malformation des larves qui meurent spontanément car il y a toujours des traces de tétracycline dans les eaux stagnantes dans lesquelles ces larves croissent. Les moustiques mâles adultes survivent à cette modification génétique mais leur espérance de vie est limitée à environ deux mois comme la grande majorité des moustiques. Pour réussir une opération d’éradication il faut relâcher périodiquement des moustiques mâles sur les sites d’étude.

La société Oxitech a déjà expérimenté sa technique dans l’Etat brésilien de Bahia, dans l’île du Grand Caïman et elle a reçu l’autorisation d’effectuer une expérimentation dans l’île néerlandaise de Saba. Les expérimentations effectuées dans le district de la ville de Jacobina au Brésil avaient pour but de connaître en détail les protocoles des lâchers des moustiques. Si l’expérience réalisée dans les keys de Floride s’avère concluante alors toute la partie sud de la Floride fera l’objet du même traitement, un marché considérable pour la société Oxitech.

Mais tout se passerait bien si les protecteurs de la nature et de l’environnement n’avaient pas leur mot à dire, un peu comme pour les plantes de grande culture génétiquement modifiées. Les moustiques, selon certains activistes défenseurs de la nature, font partie de l’équilibre du biotope et ils doivent rester là où ils sont. Je suis convaincu que ces braves gens n’ont jamais été infectés par le parasite de la malaria ni par le virus de la dengue comme l’a été votre serviteur. Dans mon esprit le moustique est un animal nuisible qu’il faut exterminer. Le fait qu’il faille répandre d’infimes quantités de doxycycline (dérivé de la tétracycline) si le taux de cet antibiotique est trop faible dans les eaux stagnantes constitue l’un des points sur lequel ces défenseurs de la nature s’appuient pour protester. Ils oublient que cette famille d’antibiotiques se trouve naturellement dans le sol et est produite par des actinomycètes présents partout dans la nature. À croire que ces défenseurs de la nature ne connaissent pas cette nature qu’ils chérissent …

Aedes aegypti est vecteur d’une cinquantaine de virus différents, les plus connus étant ceux de la dengue, de la fièvre Zika et de la fièvre jaune. Il en est de même du moustique tigre (Aedes albopictus) qui est aussi un vecteur de la dengue, de la fièvre jaune et également de la fièvre de Chikungunya. La technologie d’Oxitech pourrait être appliquée à ce moustique qui s’est répandu depuis l’Asie extrême-orientale partout dans le monde, sauf en Antarctique, une maigre consolation … Comme les femelles de moustiques vont « butiner » sur plusieurs proies pour satisfaire leur besoin de sang, imaginons que dans la plus grande conurbation mondiale qu’est Tokyo et ses environs, infestée par des moustique tigre, une de ces femelles suce le sang d’un sujet porteur du virus de la dengue qui vient de revenir d’une île paradisiaque, alors une épidémie de dengue apparaîtra inévitablement puisque le portage viral du virus par un sujet infecté dure environ 12 jours. Ainsi une métropole comme Tokyo décidera de prendre des mesures sérieuses pour éradiquer le moustique tigre. Cette situation peut survenir dans n’importe quel pays européen. En conclusion la firme Oxitech a de très beaux jours devant elle. Source The Epoch Times et pour les amateurs de biologie moléculaire :

https://en.wikipedia.org/wiki/Tetracycline-controlled_transcriptional_activation

Brève. Les bases aériennes militaires : conservatoires de la biodiversité !

En ces temps troublés voici une petite goutte de fraîcheur bucolique permise paradoxalement par des installations militaires. Notez l’ironie de ma remarque mais elle pourra peut-être nous remonter le moral. La base aérienne de Solenzara sur la côte ouest de la Corse a été créée en 1950 par l’armée américaine. L’OTAN et ses GI’s la désertèrent à la suite de la décision du Général de Gaulle de quitter l’OTAN. Il avait tout compris bien avant l’heure ce très grand homme, pas seulement par la taille de son anatomie mais par son analyse visionnaire trop vite oubliée. Malgré le retour de la France au sein de l’OTAN décidé par le Président Sarkozy cette base aérienne n’a jamais retrouvé son activité d’antan au profit des grandes installations italiennes de cette organisation criminelle. Cette base aérienne est devenue paradoxalement un paradis pour les botanistes comme d’ailleurs un certain nombre d’implantations militaires en Europe. Il s’agit en effet d’étendues jamais visitées par les populations et ainsi très peu perturbées.

Sur une surface de 550 hectares la diversité des plantes est remarquable, en particulier en bordure des deux pistes utilisées par les aéronefs où la végétation est régulièrement tondue. Une équipe de botanistes de l’Université de Montpellier a minutieusement exploré et quantifié en particulier la présence d’une orchidée strictement protégée, Serapias neglecta :

Là où l’herbe est régulièrement tondue cette orchidée est particulièrement abondante en raison du peu de compétition rencontrée. Parmi les 552 taxa répertoriés et représentant 74 familles sur cette base aérienne seulement 8,6 % sont considérés comme rares ou très rares, en particulier Serapias neglecta dont la population sur cette base militaire est pourtant spectaculaire. Si on considère que les implantations militaires représentent environ 2 % des terres émergées de la Terre il y a encore beaucoup de ces sanctuaires de la biodiversité à explorer. Un des très rares bons cotés de l’activité militaire.

Source en accès libre et illustration : https://doi.org/10.3897/BDJ.10.e76375

La maladie de Kreutzfeldt-Jacob (vache folle) de nouveau d’actualité

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Alors qu’en Floride des lynx semblent souffrir d’une étrange maladie infectieuse dont le résultat est un manque de coordination de leurs membres pour marcher normalement il se trouve que dans d’autres Etats des USA ou du Canada le même type de symptôme est maintenant reconnu. Il concerne les daims et les chevreuils abondants dans certaines contrées comme l’indiquent les relevés du National Wild Life Health Center de l’Université de Madison dans le Wisconsin.

De quoi s’agit-il ? C’est très simple car cette maladie a été rapidement identifiée. Souvenez-vous de l’encéphalite spongiforme bovine qui fit couler tant d’encre en Europe. Il s’agit dans le cas de ces chevreuils nord-américains de la même maladie « à prions », hautement transmissible et tout aussi hautement contagieuse du moins chez ces animaux. Fait unique, il s’agit d’une protéine qui s’est mal repliée sur elle-même pour aboutir à une conformation pathologique nocive pour les cellules nerveuses alors que les biologistes n’avaient jamais auparavant imaginé un tel scénario. Une maladie infectieuse transmissible est par définition la résultante de la présence de micro-organismes tels que des bactéries, des virus ou des champignons mais qu’une protéine puisse posséder les mêmes propriétés avait bousculé la doxa des spécialistes en son temps en Europe au sujet de l’épidémie de « vache folle » qui, en 1996 en Europe, avait été identifiée dans 12 pays européens et avait provoqué la mort de 178 personnes au Royaume-Uni, 27 en France et … 4 aux Etats-Unis. La supplémentation de l’alimentation des bovins avec des farines animales fut incriminée.

La situation aux USA et au Canada tend à s’aggraver dans la mesure où les chasseurs amateurs de gibier ont déjà payé un lourd tribut et vont continuer à faire partie des statistique scrupuleuses de l’administration. Le souci est que les symptômes cliniques sont loin d’être immédiats, quelques fois plusieurs dizaines d’années d’ « incubation », pour être diagnostiqués sans ambiguité. La situation est d’autant plus préoccupante que les cervidés sont le principal réservoir de la maladie de Lyme aussi appelée la borreliose. En effet cette maladie est transmise par des tiques qui ne s’accouplent que quand la femelle est en train de prendre son repas de sang, tranquillement, sur le dos d’un cervidé. Or les mêmes tiques peuvent également transmettre cette forme d’encéphalite spongiforme lorsque la femelle de tiques à besoin d’un autre repas sanguin et qu’il lui arrive de se nourrir aux dépens d’un autre animal et ici en l’occurence d’un être humain.

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Il y a tout lieu de penser que, compte tenu de la fréquence des voyages touristiques ou professionnels entre les deux côtés de l’Atlantique, l’encéphalite spongiforme qui ravage les cervidés nord-américains apparaîtra un jour ou l’autre en Europe et peut-être aussi dans bien d’autres pays. Quel meilleur plat gastronomique qu’un cuisseau de chevreuil ? Même s’il est trop cuit il restera pourtant potentiellement dangereux car le prion résiste à la cuisson et un jour ou l’autre les amateurs de gibiers seront transformés en zombies.

Source : The Organic Prepper

Nouvelles du Japon : Mais où est passée la ville d’Hiroshima ?

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Tous les Japonais savent ce qui s’est passé le matin du 6 août 1945. À 8 h15, une bombe nucléaire a été larguée sur la ville d’Hiroshima. Les Américains avaient jusque là épargné cette ville des bombardements classiques afin de pouvoir évaluer en vraie grandeur les effets d’une arme nucléaire sur une ville non endommagée. L’objet a explosé à environ 600 mètres au dessus de la ville.

Tout le monde connait les effets terribles de l’explosion, du feu et des radiations, ainsi que le coût humain inimaginable à l’époque. En une fraction de seconde 66000 personnes ont péri et 69000 autres ont été blessées. L’enquête effectuée ensuite par les Américains a permis de cartographier Hiroshima après l’explosion, de calculer le rendement de la bombe et sa capacité de destruction. Le monde entier a vu des photos de la ville avant et après l’explosion et des images du champignon nucléaire qui s’élevait au dessus d’Hiroshima dans les instants qui ont suivi l’explosion. L’estimation finale du nombre de morts atteignit 145000.

Mais le géologue suisse diplômé de l’Université de Bâle Mario Wannier reconverti dans l’étude des micro-biotopes marins a fait une découverte il y a quelques années qui soulevait la question effrayante que personne n’osait poser : qu’est-il arrivé à la ville d’Hiroshima ?

On savait ce qui s’était passé ce jour-là mais que s’est-il passé physiquement avec les bâtiments de la ville pratiquement tous disparus, où est allé Hiroshima ? La bombe a explosé avec une force équivalente à environ 16000 tonnes de TNT détruisant environ 90 % des bâtiments et presque toutes les structures situées dans un cercle de 1,6 km sous la bombe ont été complètement détruites. Elle se sont « évaporées ». Seulement environ 50 bâtiments de construction particulièrement résistante, tels que celui de la Banque de Hiroshima (illustration), sont restés intacts. Le reste s’est retrouvé dans le vaste champignon atomique. Wannier s’est rendu dans la péninsule de Motoujina à 6 km au sud de l’hypocentre de la bombe d’Hiroshima et a prélevé des échantillons de sable le long de la mer dans le cadre de ses études sur les écosystèmes marins. Ce qu’il a découvert dans ce sable était la présence de milliers de minuscules globules de verre alors qu’il étudiait la micro-faune marine. Il s’est alors rendu sur d’autres plages de la péninsule et a ensuite examiné les échantillons au microscope électronique et analysé ceux-ci à l’aide de rayons X au Berkeley Lab en Californie.

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Ces globules microscopiques de verre étaient les traces des retombées du champignon atomique. Wannier estime que 2,5 % du sable des plages aux alentours d’Hiroshima sont constitués de ces débris. C’est la ville elle-même, fondue et littéralement évoaporée par la chaleur infernale de l’explosion nucléaire, qui s’est dispersée ainsi. Elle est maintenant mélangée avec le sable des plages. Wannier, en bon géologue, a appelé ces granules des hiroshimaites par analogie avec les trinitites, les granules provenant des retombées nucléaires du programme Trinity en juillet 1945 au Nouveau-Mexique.

Comme le déclara Wanner : « Au départ je cherchais des micro-organismes dans les sables de la plage pour évaluer l’état de santé des environnements marins peu profonds. Au lieu de cela j’ai découvert une ville disparue« . Wanner a estimé que tous ces granules vitrifiés représentaient des dizaines de milliers de tonnes. Des débris similaires ont été retrouvés à 12 kilomètres au sud-est de l’hypocentre sur l’île de Miyajima (illustration). La présence de ces débris recouvre approximativement la zone couverte par le nuage atomique. Après le bombardement de Hiroshima suivi de celui de Nagasaki trois jours plus tard, les interventions d’urgence se focalisèrent sur le sauvetage des blessés mais personne ne songea alors à ce qui était arrivé à la ville elle-même. La localisation des structures urbaines disparues n’a pas été abordée.

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Les travaux de Wanner et de son équipe constituent la première description de débris de chutes provenant d’une explosion nucléaire en milieu urbain. Malgré le fait qu’une bombe plus puissante ait été larguée sur Nagasaki, les effets physiques de l’explosion n’ont pas été aussi dramatiques qu’à Hiroshima. En effet, l’explosion de Hiroshima a été contenue par les montagnes environnantes. Wannier s’attend tout de même à ce que si des spécialistes examinent les alentours de Nagasaki ils retrouveront des granules similaires à ceux retrouvés sur les plages des environs de Hiroshima.

Source. Berkeley Lab : https://newscenter.lbl.gov/2019/05/13/study

Commentaire. Après les deux bombardements urbains effectués par les Américains, le pire crime de guerre jamais commis, la face du monde a changé. L’humanité n’est plus la même. L’arsenal nucléaire disponible aujourd’hui est suffisant pour détruire plusieurs fois toute forme de vie terrestre. Les rares survivants terrés dans des abris anti-atomiques ne résisteront pas à l’ « hiver nucléaire » de plusieurs dizaines d’années qui s’ensuivra. Les gesticulations actuelles des politiciens et des responsables militaires américains paraissent donc particulièrement ridicules en regard des risques encourus par le développement d’un conflit mettant précisément en confrontation directe inévitable les deux principales puissances nucléarisées que sont les USA et la Russie. La moindre bombe dont disposent ces deux pays est 1000 à 50000 fois plus puissante que celles larguées sur les deux villes japonaises en 1945 …

La biodiversité et les écosystèmes : des perturbations inattendues …

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Alors que le discours est maintenant orienté vers la préservation de la biodiversité mise à mal par le (réchauffement) changement climatique, il existe bien d’autres paramètres menaçant cette biodiversité dont en particulier les espèces invasives introduites malencontreusement dans des biotopes qui ne leur étaient pas familiers. Le cas du crabe bleu en est une illustration mais il s’agira dans ce billet du gammare Dikerogammarus villosus aussi appelé crevette tueuse d’eau douce. Les gammares sont des crustacés amphipodes communs dans les rivières. Celui dont il est question ici est originaire de la Mer Noire. Il a remonté le Danube puis à la faveur de l’ouverture du canal Rhin-Main-Danube il a envahi la totalité des rivières d’Europe occidentale. Il a progressivement exterminé les gammares résidents ainsi qu’un grand nombre d’autres espèces aquatiques depuis maintenant près de 30 ans. Les gammares communs se nourrissent de détritus d’origine végétale qu’ils dilaçèrent et les petits morceaux servent ensuite de nourriture à d’autres espèces aquatiques.

Comment le gammare de la Mer Noire a-t-il pu réduire drastiquement les populations des gammares résidents ? C’est ce qu’ont étudié deux biologistes, les Docteurs Calum MacNeil et Mark Briffa, de l’Université de Plymouth. Si le gammare de la Mer Noire tue mais ne mange pas nécessairement sa proie il dispose d’un autre stratagème diabolique pour affaiblir les populations aquatiques existantes. En mettant dans un réservoir l’une des trois espèces de gammares normalement résidantes dans les rivières d’Europe occidentales et, isolés dans des cages et dans le même réservoir quelques-uns de ces gammares de la Mer Noire, ces biologistes ont découvert que les espèces autochtones étaient prises d’une panique à tel point qu’ils oubliaient de se nourrir des détritus végétaux placés au fond du réservoir d’eau. Affaiblis ils auraient alors servi de proies faciles pour les « dikerogammarus » de la Mer Noire.

La seule présence de la « crevette tueuse » perturbe le biotope et également les gammares résidents alors qu’ils n’avaient jamais été mis en présence de celui de la Mer Noire auparavant. Après plusieurs jours de présence simultanée sans contact direct entre les deux espèces de crustacés, le comportement des gammares natifs ne s’était pas amélioré et le biotope dépendant de leurs habitudes alimentaires était alors profondément perturbé. Un résultat totalement inattendu expliquant à quel point les écosystèmes sont en réalité fragiles et peuvent être perturbés par des causes jamais soupçonnées auparavant.

Source : 10.1016/j.actao.2019.05.001 via phys.org/news/ , illustration gammare de la Mer Noire, 1 à 1,5 cm de long et

https://jacqueshenry.wordpress.com/2019/05/09/le-crabe-bleu-sur-les-cotes-du-sud-de-leurope-un-mal-mais-aussi-un-bien/

Le crabe bleu sur les côtes du sud de l’Europe, un mal mais aussi un bien !

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Extrêmement vorace et sans prédateurs le crabe bleu originaire de la côte est des USA (Callilectes sapidus) a été observé pour la première fois en 2012 dans le delta de l’Ebre en Espagne. Depuis lors sa population s’est accrue exponentiellement, éliminant systématiquement les espèces natives dont les poissons et les batraciens. Ce crabe a probablement été embarqué dans les eaux de ballasts de navires marchands qu’ils rejettent à la mer en arrivant à destination. Cette pratique permet de diffuser toutes sortes d’espèces marines d’un point du globe terrestre à l’autre et elle n’est que très difficilement contrôlable.

Cette déduction a été renforcée par les observations du Docteur Carmen Barbera du Centre de recherches marines de l’Université d’Alicante car les ports de Castellon et Barcelone sont justement infestés par ces crabes bleus. Sur la côte est des USA les crabes sont totalement inactifs pendant les mois d’hiver alors que sur les côtes espagnoles la température de la mer descend rarement en dessous de 10 degrés. De plus il existe de nombreuses lagunes d’eau saumâtre le long de cette côte et les femelles y trouvent un biotope de choix pour leur cycle reproductif favorisé par la présence d’eau douce nécessaire à ce cycle. Selon le Directeur du parc national du delta de l’Ebre ces crabes ont remonté la rivière et se multiplient de manière hors de tout contrôle. En effet durant la vie d’environ deux ans une seule femelle peut pondre jusqu’à 8 millions d’oeufs dont la gestation dure une quarantaine de jours au cours de laquelle les jeunes dévorent tout ce qu’ils trouvent y compris leurs congénères.

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Le seul prédateur sérieux de ce crabe est le poulpe, encore faut-il qu’il soit suffisamment gros pour venir à bout des puissantes pinces de ce crabe. Dans le delta de l’Ebre les mollusques tant sauvages que produits dans des fermes marines sont décimés par ce crabe qui se répand le long des côtes et par voie de conséquence la production de coques a ainsi fortement diminué. Probablement disséminé aussi par eaux de ballasts des navires ce même crabe a été localisé en Tunisie et il s’attaque aux filets de pêcheurs pour dévorer les poissons capturés mais les pêcheurs tunisiens ont capturé en six mois quelques 1450 tonnes de crabe bleu exportées en Asie et leur rapportant tout de même 3 millions d’euros.

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Dans le delta de l’Ebre c’est maintenant près d’une tonne de crabes qui est récoltée chaque jour dans des pièges appropriés. En 2018, année qui vit le début de l’organisation à grande échelle pour nettoyer le delta qui est classé patrimoine mondial, 53 tonnes ont été capturées en quelques mois pour une valeur marchande de 136000 euros. Finalement, réchauffement climatique ou non, ces crabes se sont fort bien adapté à des conditions climatiques plus favorables et si réchauffement climatique il y a, il en sera de même pour les êtres humains qui utiliseront ces modifications pour réaliser des profits inattendus.

Source et illustrations : The Guardian

Les requins « grands blancs » ont aussi un ennemi mortel

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Les requins « grand blanc » (Carcharodon Carcharias) font un peu partie de la légende des mers. Ce sont des grosses bêtes avides de chair qui peuvent atteindre une longueur de plus de 5 mètres. Je me souviens d’une petite virée sur la côte ouest de l’île de Hua Uka (prononcez oua ouka) dans l’archipel des Marquises avec des touristes de passage. Une petite baie protégée de la houle avait été choisie pour se restaurer puis se baigner. Nous avions jeté les os de cabris à la mer et nous allions tous prendre un bain lorsque quelqu’un cria « grands blancs ». Il me semble que pour sortir de l’eau j’ai marché sur la mer tant il fallait vite se mettre à l’abri. Deux grand ailerons dorsaux gris très clair se trouvaient à quelques dizaines de mètres. Nous sommes tous sortis sains et sauf de l’eau mais je crois avoir vécu la plus grande peur de ma vie.

Les grands requins blancs ont une mauvaise réputation : celle d’être les pires prédateurs des mers … et pourtant ils ont un concurrent sérieux qui n’hésite pas à les attaquer pour proprement leur manger le foie, ce sont les orques aussi appelés épaulards, ces cétacés noirs et blancs (Orcinus orca) que beaucoup de vacanciers connaissent pour avoir admiré leurs exercices dans les bassins des « marineland » pour reprendre une appellation typiquement américaine. L’orque possède un avantage considérable par rapport au grand blanc. C’est un mammifère à sang chaud beaucoup plus intelligent que le requin. Sa stratégie d’attaque est différente de celle de son adversaire. Le requin chasse tout ce qui se trouve devant lui alors que l’orque évolue en groupes et l’un des membres de ce groupe peut agresser le requin latéralement ou par dessous. C’est ce qui est arrivé au grand blanc échoué après une mort soudaine sur une plage du côté de Monterey en Californie (illustration) qui a été proprement éviscéré.

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Lorsque les grands blancs sont pris en chasse par des orques ils ne reviennent jamais dans les même eaux. Ils ont au moins un peu de mémoire à défaut d’une intelligence qui n’égale pas celle des orques. Et les grands bénéficiaires de ces campagnes de prédation des orques sont les éléphants de mer (Mirounga angustirostrous) qui constituent des proies faciles pour les requins comme les phoques, les loutres et autres otaries. Les spécialistes de la biologie marine ont constaté cette sorte de collaboration entre mammifères tant le long des côtes de Californie que de l’Oregon. Normalement l’orque se nourrit de poissons mais il lui arrive également de s’offrir quelques petites friandises comme par exemple le foie d’un éléphant de mer mais ce genre d’évènement est plutôt rare. Dans toutes les mers du monde le thon rouge paie un lourd tribut aux orques, cepandant anecdotique en comparaison des ravages de la pêche sauvage en haute mer par des marins hauturiers qui déciment les mers du monde avec des lignes dérivantes.

La photo en tête de billet est une preuve que la chaine alimentaire marine est respectée : ce sont encore une fois les mammifères qui sont au sommet de cette chaine alors que l’on aurait pu croire que le requin grand blanc s’y trouvait. Pour enfin illustrer la voracité sans égal de l’orque, celui-ci n’hésite pas à s’en prendre à des baleines beaucoup plus massives que lui. Un orque mâle peut atteindre une longueur de 8 mètres avec une espérance de vie de l’ordre de 50 ans. Les femelles deviennent fertiles vers l’âge de 15 ans. Ces magnifiques cétacés vivent en groupes sous la domination d’une femelle dite alpha, une forme de structure familiale matrilinéaire que l’on retrouve chez les humains dans certaines peuplades comme en Indonésie ou plus exceptionnellement au Surinam et en Guyane française chez les Njukas dans la jungle du bassin du Maroni. Ce sont des descendants d’esclaves qui se sont enfuis des plantations et se sont réfugiés dans cette jungle épaisse. Il s’agit de la seule population exclusivement matrilinéaire de France …

Souces : https://doi.org/10.1038/s41598-019-39356-2 et science alert

Interdire la pêche dans les eaux internationales : une urgence !

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Dans quelques semaines l’ONU se penchera sur la mise en place de régulations internationales au sujet de la pêche en haute mer c’est-à-dire dans les eaux internationales. Ce type de pêche échappe à tous les règlements nationaux appliqués dans les zones maritimes exclusives et était jusqu’à peu d’années peu connu et mal documenté. Aujourd’hui avec la surveillance satellitaire il est possible de suivre en temps réel tous les bateaux hauturiers partout dans le monde. Cette pêche ne représente que 10 % de l’ensemble des prises mais elle est dévastatrice pour l’équilibre halieutique, elle ne survit que grâce à de généreuses subventions de la part des gouvernements nationaux et sur le plan social la faible rentabilité de cette activité conduit les armateurs à avoir recours à une main-d’oeuvre aussi peu coûteuse qu’il est possible d’en trouver sur le marché.

Depuis une quinzaine d’années les bateaux sont suivis par le « Global Fishing Watch », une plateforme créée par les ONGs Skytruth et Oceania en collaboration avec Google. Les prises ont été répertoriées et en 2014 elles ont atteint 4,4 millions de tonnes avec un chiffre d’affaires global de 7,6 milliards de dollars. Cinq pays se partagent les deux tiers de cette pêche : la Chine (21 %), Taiwan (13 %), le Japon (11 %), la Corée du Sud (11 %) et l’Espagne (8 %). Or les coûts globaux liés à cette pêche sont estimés entre 6,2 et 8 milliards de dollars. Pour cette même année 2014 les subventions accordées par les gouvernements nationaux se sont élevées à 4,2 milliards de dollars ce qui revient à dire que plus de la moitié des bateaux ne sont pas rentables et le seraient encore moins sans une main-d’oeuvre quasiment esclavagisée, à peine rémunérée et vivant à bord dans des conditions d’extrême précarité. L’illustration ci-dessus indique le nombre de bateaux par pays et les techniques de pêche (lien en fin de billet).

L’impact de la pêche en haute mer sur les populations halieutiques proches des côtes est considérable puisque les poissons se déplacent sans arrêt et ils se raréfient par conséquent dans les eaux territoriales. Les techniques de pêche sont également dévastatrices comme par exemple la chalutage des grands fonds ou encore la palangre qui ne fait par définition aucune discrimination entre les espèces. De ce fait le thon rouge (Thunnus maccoyii) des mers du sud est en voie de disparition et les populations d’albacore et de thon obèse sont menacées. Le thon n’atteint sa maturité sexuelle qu’à l’âge de 5 ans et peut vivre plus de 60 ans et comme pour l’empereur (Pomacanthus imperator) ce sont des poissons à croissance lente, leur population est donc très difficile à gérer.

La proposition qui sera abordée aux Nations-Unies consistera à interdire la pêche dans les eaux internationales afin de transformer celles-ci en sanctuaire où ces poissons pourront vivre, grandir, se reproduire et aller enfin vers les zones économiques exclusives gérées par les Etats. Alors les populations de thons pourront se régénérer et les subventions accordées aux marins-pêcheurs pourront être orientées vers le développement d’autres types de pêches moins consommatrices de carburant. Mais c’est un programme de longue haleine qui doit être géré de manière autoritaire. On peut toujours rêver plutôt que de laisser à nos petits-enfants des mers désertes.

Source et illustration : Science Advance http://advances.sciencemag.org/content/advances/4/6/eaat2504.full.pdf doi: 10.1126/sciadv.aat2504

Brûler du bois pour réduire l’empreinte carbone est un pur non-sens

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Dans le paquet du programme de transition énergétique écologique, renouvelable et solidaire mis en place par le gouvernement français devant tenir compte des exigences de l’accord de Paris relatif au sauvetage du climat le volet chauffage domestique a été abordé et la solution trouvée pour émettre zéro carbone consiste à chauffer les maisons individuelles avec du bois plutôt que d’utiliser du gaz qui enrichit les méchants Russes ou Qataris ou du gasoil qui enrichit les méchants émirs pourvoyeurs de fonds vers les mosquées fondamentalistes européennes. Dans l’esprit étriqué des écologistes l’empreinte carbone du bois est égale à zéro et pourquoi pas utiliser aussi du bois pour produire de l’électricité comme par exemple dans la centrale électrique de Gardanne dans le sud de la France. Tout paraît à première vue sensationnel et comme de plus la France compte dans ses doux paysages de nombreuses forêts mal exploitées autant puiser dans ces dernières pour réduire l’empreinte carbone.

Seulement il y a un gros problème : les écologistes, le laryngophoniste en charge de cette transition en tête, ont mal fait leurs calculs ou plutôt n’en ont pas fait du tout et se sont lançé tête baissée et les yeux bandés dans ce projet y compris d’ailleurs la Commission Européenne et en son temps le Sieur Obama aux USA.

Utiliser du bois pour se chauffer ou produire de l’électricité est tout simplement un non-sens en termes d’empreinte carbone. C’est ce qu’a démontré une équipe de scientifiques américains dirigée par le Docteur John D. Sterman du MIT. Utiliser du bois ou d’autres « bio-combustibles » en lieu et place du charbon ou du gasoil est loin d’être neutre en termes de carbone. En tenant compte de tout le processus de valorisation du bois, depuis l’abattage, la transformation en briquettes ou en granulés, le transport, le stockage et la distribution, ce bois finalement utilisé comme combustible rejette plus de CO2 que le charbon pour la production d’électricité ou le gasoil pour le chauffage domestique. De plus les rendements tant pour la production d’électricité que pour le chauffage sont inférieurs à ceux obtenus avec le charbon.

Un autre point qui a été cavalièrement passé sous silence par les écologistes est l’introduction d’une « dette de carbone », conséquence directe de l’abattage des arbres. En effet pour qu’une forêt retrouve sa pleine efficacité de fixation de CO2 atmosphérique il faut attendre entre 30 et 100 ans, trente ans pour un feuillu ou un résineux à croissance rapide et jusqu’à 100 ans pour un chêne ! Et quand cette dette aura été « payée » par la croissance des arbres du CO2 supplémentaire se sera accumulé dans l’atmosphère. Il en est de même pour toutes les autres biomasses végétales considérées et pas seulement le bois. En conclusion il est plus judicieux de ne pas toucher aux forêts si on veut sauver le climat et d’abandonner toute idée d’utilisation d’une quelconque biomasse pour produire de l’énergie thermique ou électrique !

Il est ici opportun de rappeler que ces mêmes écologistes français ont mis à mal et détruit des plantations expérimentales de peupliers rendus stériles par modification génétique dans des laboratoires de l’INRA au nom du sauvetage des écosystèmes naturels. Des années de travaux ont été réduits à néant malgré le fait que ces arbres destinés à produire du papier poussaient environ 30 % plus vite que des peupliers fleurissant chaque année. On ne peut que constater en rappelant ces faits que les écologistes n’en sont pas à une approximation près et qu’ils se contredisent souvent dans leur idéologie surranée sinon totalement stupide : détruire des écosystèmes et la biodiversité pour se chauffer, n’est-ce pas encore une aberration de leur part ?

Source : https://doi.org/10.1088/1748-9326/aaa512 , illustration vue de la forêt de Brocéliande trouvée sur internet.

Les arthropodes, autres commensaux de l’homme

Depuis des millénaires l’homme a toujours cherché un gite pour se protéger. Avant d’imaginer la construction de maisons il vivait dans des grottes puis quand il se rendit compte que les demeures en bois recouvertes de chaume lui permettaient de vivre de plus en plus confortablement il utilisa d’autres matériaux comme les pierres ou encore le torchis, un assemblage de boue et de petit bois. Ce type de construction aussi appelé pisé existe toujours dans de nombreux pays d’Europe. Finalement les constructions destinées à l’habitation permanente ont été munies de fenêtres et de portes. Aujourd’hui l’homme passe beaucoup de temps dans sa maison et il a avec les siècles appris à vivre avec toutes sortes d’insectes rampants ou volants, depuis les fourmis jusqu’aux petits mille-pattes en passant par des araignées, des cloportes et des parasites.

Les populations d’arthropodes présents dans les maisons se répartissent selon l’étage, le nombre de portes donnant vers l’extérieur et le nombre de fenêtres. Une étude réalisée par une équipe de zoologistes de l’Académie des Sciences de Californie à San Francisco a montré que cette répartition ne dépendait pas de la présence d’animaux de compagnie contrairement à ce que l’on aurait tendance à croire et que la diversité diminue en fonction de l’étage de la maison. Dans les sous-sols ils ont retrouvé la plus grande diversité d’arthropodes (illustration) alors que le deuxième étage et les greniers se sont révélés plutôt plus pauvres en diversité d’insectes. Dans les pièces à vivre les tapis et les moquettes constituent de véritables microcosmes d’arthropodes dont en particulier les acariens. En passant au peigne fin – une expression parfaitement adaptée à ce type d’étude – une cinquantaine de maisons d’habitation en Caroline du Nord il est apparu que sauf exceptions les punaises de lit et les puces étaient absentes des maisons. Les arthropodes vivant dans une pièce donnée forment une sorte de communauté qui s’auto-régule.

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Les familles les plus communément rencontrées sont les araignées, les fourmis, les scarabées des tapis, les moucherons et les cécidomyies provenant de l’introduction de plantes d’intérieur. Un autre arthropode relativement commun est le pou de la farine du genre Liposcelis, beaucoup plus répandu qu’on ne le croit quand il y a de la nourriture disponible. Il s’agit d’un proche cousin du pou des chevelures. L’homme vit donc en relative harmonie avec toutes sortes d’arthropodes qui sont pour la plupart et fort heureusement inoffensifs bien que certains d’entre eux puissent occasionner des allergies. Tous ces insectes participent cependant au renforcement du système immunitaire et sont donc paradoxalement utiles pour la santé …

Source et illustrations Scientific Reports, doi : 10.1038/s41598-017-15584-2