Par qui La guerre en Ukraine a été provoquée et pourquoi cette précision est-elle importante pour parvenir à la paix

En reconnaissant que la question de l’élargissement de l’OTAN est au centre de cette guerre, nous comprenons pourquoi l’armement américain ne mettra pas fin à cette guerre. Seuls des efforts diplomatiques peuvent y parvenir.

George Orwell a écrit en 1984 que « qui contrôle le passé contrôle le futur : qui contrôle le présent contrôle le passé. » Les gouvernements travaillent sans relâche pour déformer les perceptions du public sur le passé. En ce qui concerne la guerre d’Ukraine, l’administration Biden a affirmé à maintes reprises et à tort que la guerre d’Ukraine a commencé par une attaque non provoquée de la Russie contre l’Ukraine le 24 février 2022. En fait, la guerre a été provoquée par les États-Unis d’une manière que de grands diplomates américains avaient prévue pendant des décennies avant la guerre, ce qui signifie que la guerre aurait pu être évitée et qu’elle devrait maintenant être arrêtée par des négociations.

Reconnaître que la guerre a été provoquée nous aide à comprendre comment l’arrêter. Cela ne justifie pas l’invasion de la Russie. Une bien meilleure approche pour la Russie aurait peut-être été d’intensifier la diplomatie avec l’Europe et le monde non occidental pour expliquer le militarisme et l’unilatéralisme américains et s’y opposer. En fait, les pressions incessantes des États-Unis pour élargir l’OTAN sont largement opposées dans le monde entier, de sorte que la diplomatie russe plutôt que la guerre aurait probablement été efficace.

L’équipe de M. Biden utilise sans cesse le mot « non provoqué », notamment dans son discours majeur sur le premier anniversaire de la guerre, dans une récente déclaration de l’OTAN et dans la plus récente déclaration du G7. Les médias grand public amicaux à Biden simplement répéter la Maison Blanche. Le New York Times est le principal coupable, décrivant l’invasion comme « non provoquée » pas moins de 26 fois, dans cinq éditoriaux, 14 chroniques d’opinion par des auteurs du NYT, et sept éditorialistes invités !

Il y a eu en fait deux grandes provocations américaines. La première était l’intention des États-Unis d’étendre l’OTAN à l’Ukraine et à la Géorgie afin d’entourer la Russie dans la région de la mer Noire par les pays de l’OTAN (Ukraine, Roumanie, Bulgarie, Turquie et Géorgie, dans le sens antihoraire). Le deuxième était le rôle des États-Unis dans l’installation d’un régime russophobe en Ukraine par le renversement violent du président ukrainien pro-russe, Viktor Ianoukovitch, en février 2014. La fusillade en Ukraine a commencé avec le renversement de Ianoukovitch il y a neuf ans, pas en février 2022, comme le gouvernement américain, l’OTAN et les dirigeants du G7 voudraient nous le faire croire.

La clé de la paix en Ukraine passe par des négociations fondées sur la neutralité de l’Ukraine et le non-élargissement de l’OTAN. Biden et son équipe de politique étrangère refusent de discuter de ces racines de la guerre. Les reconnaître saperait l’administration de trois façons. Tout d’abord, cela révélerait le fait que la guerre aurait pu être évitée ou arrêtée rapidement, épargnant à l’Ukraine sa dévastation actuelle et aux États-Unis plus de 100 milliards de dollars de dépenses à ce jour. Deuxièmement, cela exposerait le rôle personnel du président Biden dans la guerre en tant que participant au renversement de Ianoukovitch et, avant cela, en tant que fervent défenseur du complexe militaro-industriel et très tôt partisan de l’élargissement de l’OTAN. Troisièmement, cela pousserait M. Biden à la table de négociation, ce qui minerait la pression continue de l’administration en faveur de l’expansion de l’OTAN.

Les archives montrent irréfutablement que les gouvernements des États-Unis et de l’Allemagne ont promis à plusieurs reprises au président soviétique Mikhaïl Gorbatchev que l’OTAN ne bougerait pas d’un pouce vers l’est lorsque l’Union soviétique a démantelé l’alliance militaire du Pacte de Varsovie. Néanmoins, les États-Unis ont commencé à planifier l’expansion de l’OTAN au début des années 1990, bien avant que Vladimir Poutine ne devienne président de la Russie. En 1997, l’expert en sécurité nationale Zbigniew Brzezinski a énoncé avec une précision remarquable le calendrier d’expansion de l’OTAN.

Les diplomates américains et les dirigeants ukrainiens savaient bien que l’élargissement de l’OTAN pouvait mener à la guerre. Le grand universitaire américain George Kennan a qualifié l’élargissement de l’OTAN d’« erreur fatidique », écrivant dans le New York Times que : « On peut s’attendre à ce qu’une telle décision enflamme les tendances nationalistes, anti-occidentales et militaristes dans l’opinion russe, ait un effet négatif sur le développement de la démocratie russe, rétablisse l’atmosphère de la guerre froide dans les relations Est-Ouest, et pousse la politique étrangère russe dans des directions qui ne nous plaisent pas ».

Le secrétaire à la Défense du président Bill Clinton, William Perry, a envisagé de démissionner pour protester contre l’élargissement de l’OTAN. En se remémorant ce moment crucial au milieu des années 1990, Perry a déclaré ce qui suit en 2016 : « Notre première action qui nous a vraiment mis dans la mauvaise direction a été lorsque l’OTAN a commencé à prendre de l’expansion, en faisant venir des pays d’Europe de l’Est, dont certains bordent la Russie. À ce moment-là, nous travaillions en étroite collaboration avec la Russie, qui commençait à s’habituer à l’idée que l’OTAN pouvait être un ami plutôt qu’un ennemi… mais elle était très mal à l’aise d’avoir l’OTAN directement sur sa frontière et elle nous a fortement exhortés à ne pas aller de l’avant avec cette idée ».

En 2008, l’ambassadeur des États-Unis d’alors en Russie, et maintenant directeur de la CIA, William Burns, a envoyé un télégramme à Washington pour l’avertir des graves risques d’élargissement de l’OTAN : « Les aspirations de l’Ukraine et de la Géorgie à l’égard de l’OTAN touchent non seulement un nerf brut en Russie, mais elles suscitent de graves préoccupations quant aux conséquences sur la stabilité dans la région. Non seulement la Russie perçoit-elle l’encerclement et les efforts visant à saper son influence dans la région, mais elle craint aussi des conséquences imprévisibles et incontrôlées qui affecteraient sérieusement les intérêts de la sécurité russe. Les experts nous disent que la Russie est particulièrement inquiète du fait que les fortes divisions en Ukraine au sujet de l’adhésion à l’OTAN, avec une grande partie de la communauté ethnique russe contre l’adhésion, pourraient conduire à une scission majeure, impliquant de la violence ou, au pire, une guerre civile. Dans cette éventualité, la Russie devrait décider d’intervenir ou non, une décision à laquelle elle ne veut pas être confrontée ».

Les dirigeants ukrainiens savaient pertinemment que faire pression pour l’élargissement de l’OTAN à l’Ukraine signifierait la guerre. L’ancien conseiller de Zelensky, Oleksiy Arestovych, a déclaré dans une interview en 2019 que « notre prix pour rejoindre l’OTAN est une grande guerre avec la Russie ». En 2010-2013, Ianoukovitch a poussé la neutralité, conformément à l’opinion publique ukrainienne. Les États-Unis ont travaillé secrètement pour renverser Ianoukovitch, comme l’ont clairement montré les enregistrements du secrétaire d’État adjoint des États-Unis de l’époque, Victoria Nuland, et de l’ambassadeur des États-Unis, Geoffrey Pyatt, en planifiant le gouvernement post-Yanukovych quelques semaines avant le violent renversement de Ianoukovitch. Mme Nuland indique clairement qu’elle coordonnait étroitement avec le vice-président de l’époque, M. Biden, et son conseiller à la sécurité nationale, M. Jake Sullivan, la même équipe Biden-Nuland-Sullivan, qui est maintenant au centre de la politique des États-Unis à l’égard de l’Ukraine.

L’historien Geoffrey Roberts a récemment écrit ceci : « La guerre aurait-elle pu être empêchée par un accord russo-occidental qui a interrompu l’expansion de l’OTAN et neutralisé l’Ukraine en échange de garanties solides d’indépendance et de souveraineté ukrainiennes? Très probablement » . En mars 2022, la Russie et l’Ukraine ont fait état de progrès vers une fin de guerre négociée rapidement sur la base de la neutralité de l’Ukraine. Selon Naftali Bennett, ancien premier ministre d’Israël, qui était médiateur, un accord était sur le point d’être conclu avant que les États-Unis, le Royaume-Uni et la France ne le bloquent.

Alors que l’administration Biden déclare que l’invasion de la Russie n’est pas provoquée, la Russie a poursuivi des options diplomatiques en 2021 pour éviter la guerre, tandis que Biden a rejeté la diplomatie, insistant sur le fait que la Russie n’avait pas son mot à dire sur la question de l’élargissement de l’OTAN. Et la Russie a poussé la diplomatie en mars 2022, tandis que l’équipe Biden a de nouveau bloqué la fin diplomatique de la guerre. En reconnaissant que la question de l’élargissement de l’OTAN est au centre de cette guerre, nous comprenons pourquoi l’armement américain ne mettra pas fin à cette guerre. La Russie s’intensifiera au besoin pour empêcher l’élargissement de l’OTAN à l’Ukraine. La clé de la paix en Ukraine passe par des négociations fondées sur la neutralité de l’Ukraine et le non-élargissement de l’OTAN. L’insistance de l’administration Biden sur l’élargissement de l’OTAN à l’Ukraine a fait de l’Ukraine une victime des fausses aspirations militaires américaines. Il est temps que les provocations cessent et que les négociations pour rétablir la paix en Ukraine mettent fin à ce conflit.

Source. Commondreams.org, auteur Jeffrey D. Sachs, Professeur à l’Université Columbia. Illustration : combattant de l’armée ukrainienne bombardant la ville de Bhakmout-Artemiosk. La détection acoustique du point de départ de l’obus oriente la contre-artillerie russo-donbassienne et la batterie “ennemie” est localisée en quelques secondes et presque immédiatement détruite transformant les opérateurs, 3 à 5 artilleurs, en viande hachée.

Ukraine : les prochaines semaines seront décisives pour la paix en Europe et son avenir

L’Union européenne traite les pays du sud avec mépris et ils se vengent …

Lorsque Josep Borrell, le chef de la politique étrangère de l’Union européenne déclara : « l’Europe est le jardin d’Eden et le reste du monde est une jungle » et depuis le 20 octobre 2022, date approximative de cette déclaration, la « jungle » s’est rebiffé et bon nombre de pays se sont rapproché de l’Organisation de Coopération de Shanghai (OCS), de l’organisation des BRICS et ils ont refusé de sanctionner la Russie. Si Borrell est un diplomate il n’a pas utilisé le language diplomatique pour exprimer son point de vue, de ce fait il a irrémédiablement terni la réputation de l’Europe. D’ailleurs sa formule citait l’Europe comme un « jardin de prospérité » et si c’était encore proche de la réalité en octobre dernier, ce n’est plus le cas aujourd’hui : l’Allemagne, le moteur de la prospérité européenne est en récession et la grande majorité des pays de l’Union suivra. Les analystes nient encore l’évidence en constatant que les indices boursiers sont satisfaisants. Ils oublient que les volumes des échanges sur les places boursières européennes sont lilliputiens, ce qui explique cette embellie artificielle. Le cours de l’or est toujours manipulé par JP Morgan et Madame la Marquise peut se rassurer le feu est circonscrit dans le fond de l’écurie du château (de carte) européen.

Et puisque le cours de l’or a été mentionné, le cours du pétrole est vraisemblablement tout aussi manipulé puisque les dernières décisions de l’OPEP+ d’une restriction quotidienne de 1 million de barils/jour dès le début du mois de mai n’a eu aucun effet sur ce cours alors que ce mois de mai se termine. Tous les pays de l’OPEP soutiennent la Russie dont en particulier l’Arabie saoudite pourtant alliée des Etats-Unis depuis les accords du Quincy (1945). Les stocks d’or de la Russie, on parle de plus de 15000 tonnes, et de la Chine, on parle de plus de 20000 tonnes dépassent à eux deux les réserves de tous les pays occidentaux, USA compris. Il est vrai que ces deux pays sont eux-mêmes les deux premiers producteurs d’or du monde.

Dans le dernier article de Seymour Hersh il apparaît de plus en plus clairement que ses sources proviennent des services de renseignements américains et qu’elles diffèrent de celles des médias de grands chemins occidentaux. Il affirme que les pays voisins de l’Ukraine poussent Zelinsky a songer à entamer des discussions de paix. Il ne s’agit pas de livraisons d’armes et d’avions à Kiev mais d’une motivation pour le moins inattendue, l’afflux de plus de dix millions de réfugiés ukrainiens dans ces pays, Hongrie, Slovaquie, Roumanie, Pologne, Lituanie, Estonie et d’autres pays de l’Union européenne qui doivent consentir à un effort financier supplémentaire pour accueillir ces réfugiés alors que la situation économique de l’Europe se dégrade. Pourtant tous ces pays sont des ennemis déclarés du Président Poutine. L’attitude de la Pologne reste ambiguë et ses objectifs cachent quelque chose malgré le fait que les prises de décision de la Pologne doivent être avalisées par Washington. Les ressortissants ukrainiens sont acceptés dans l’Union européenne comme si l’espace Schengen leur était ouvert. Il reste à déterminer, selon Hersh, qui sera choisi à Kiev pour entamer des négociations de paix. Comment les services secrets américains ont-ils accepté de divulguer ces informations à Hersh ? Il s’agit probablement de faire passer un message aux Européens. En effet, selon Hersh, les principaux acteurs d’une initiative de paix sont la Hongrie, la Pologne et l’Allemagne et ils travaillent à faire céder Zelinsky : le responsable des services de renseignements américains a même affirmé à Hersh que le dirigeant ukrainien devra se plier aux décisions des USA même s’il doit être payé pour cela ! Enfin selon Hersh la Maison-Blanche n’est même pas informée des dernières tractations des services américains et de leur appui aux pays proches géographiquement de l’Ukraine cités plus haut sur ce post.

Un commentaire de la part de votre serviteur me paraît nécessaire. Alors que le G7 n’a pas abordé la possible offensive de printemps de l’Ukraine tant attendue et que les Américains sont très réticents à assister à des livraisons de F16, une cible de choix pour la défense anti-aérienne russe considérée comme la meilleure du monde, personne n’a encore vu de chars comme des leopard sur le sol ukrainien. Ce qui semble préoccuper les services américains est plutôt une offensive de grande envergure de la Russie en direction de Kherson et Odessa. La position de Kiev serait alors profondément fragilisée. Le Président Poutine l’a rappelé lors de son dernier discours, plus le conflit trainera en longueur plus les négociations seront difficiles avec la Russie. Tout ce que racontent les médias européens doit être reconsidéré après ce dernier article de Seymour Hersh. Ils devront modifier les termes de leur propagande anti-russe dans la mesure où Hersh a comparé la prise d’Artemiosk à la bataille de Verdun en 1917, une boucherie sans but stratégique incontournable pour Kiev, les rumeurs parlent de près de 200000 morts du côté ukrainien ! En d’autres termes l’armée ukrainienne est maintenant fantomatique, tout simplement et c’est la raison pour laquelle des négations de paix deviennent urgentes. Les prochaines semaines seront donc riches en évènements et l’Europe a d’ors et déjà perdu la partie. Quant aux USA ils peineront à récupérer leurs investissements, ils pourront toujours récupérer les immenses domaines agricoles ukrainiens devenus la propriété d’investisseurs américains, pourquoi pas ?

Jacques Baud sur la guerre d’Ukraine : « Les Occidentaux sont arrivés dans un cul-de-sac »

Prolégomènes. Je me suis amusé à appeler cet avant-propos par ce mot compliqué qui signifie en réalité « introduction » utilisé, si ma mémoire ne me trahit pas, le philosophe et essayiste Michel Onfray. Jacques Baud est à mon humble avis l’analyste le plus avisé et le plus impartial au sujet du conflit ukrainien et également de tous les conflits dans lesquels l’OTAN et ses membres étatiques se sont engagés la plupart du temps sans mandat des Nations-Unies. Cette posture des Américains consiste à fomenter un conflit dont la finalité est de renverser le régime existant dans un pays donné car il ne correspond pas aux critères américains définissant la démocratie. J’ai écrit sur ce blog en 2015 un papier faisant suite aux évènements de Maïden inspiré d’un article de Paul Craig Roberts ( https://jacqueshenry.wordpress.com/2015/05/16/le-point-de-vue-geopolitique-de-paul-craig-roberts-pas-rejouissant/ ) qui prévoyait un rapprochement entre la Russie et la Chine. L’analyse était prémonitoire et ce vieux renard de la géopolitique peut constater près de 20 ans après son analyse qu’il avait entièrement raison. Le conflit ukrainien est l’exemple évident d’un conflit par entité étatique interposée. Il s’agit de l’Europe. Ce sont les pays membres de l’UE qui paient et vident leurs arsenaux afin de procurer des armes à l’Ukraine. Les Européens croient être en guerre contre la Russie mais en réalité ils sont des mercenaires esclaves et des payeurs pour le compte des USA. Les américains aident financièrement le régime ukrainien avec des dollars dévalués saisis sur les avoirs russes déposés dans les banques occidentales, une escroquerie digne d’un Al Capone, dollars qui n’auront bientôt aucune valeur en raison de la « dédollarisation » d’une grande partie du commerce international. À ce jour il faut noter que plus de 60 % du commerce international s’effectue par des échanges de devises nationales sans passer par le dollar. L’analyse du conflit ukrainien doit tenir compte de ces paramètres indépendants du conflit lui-même. Et ce conflit a déjà provoqué ces changements et la géo-économie nouvelle s’éloigne du système SWIFT et de la Banque des Règlements Internationaux controlée par les banques américaines pour faire appel au système chinois et à la Chambre de Compensation de Shanghai. Au niveau du classement économique des pays par ordre de parité du pouvoir d’achat dans leur monnaie nationale la Chine a largement dépassé les USA après avoir sorti de la misère 500 millions de personne et favorisé la promotion des classes moyennes. Il faut ajouter dans ces prolégomènes le fait que la Chine forme 15 millions d’ingénieurs de haut niveau et une quarantaine de millions de techniciens hautement qualifiés chaque année alors que les universités américaines et européennes se perdent dans l’idéologie « woke ». Le rapprochement entre la Russie et la Russie tel que l’a prédit le vieux Paul C. Roberts signe le déclin brutal des Etats-Unis et de l’Europe occidentale mais également de la Corée, de l’Australie, du Canada et du Japon qui n’ont pas choisi de se « dédollariser ». Les gigantesques volumes de dollars dévalués circulant dans le monde vont donc trouver refuge aux USA et ils précipiteront la chute de l’économie américaine avec une grave crise financière qui n’affectera que les pays précités. Voilà ce qu’on peut prévoir des conséquences des évènements d’Ukraine. Fin des prolégomènes …

Un an après l’invasion des troupes russes, le chant des armes ne semble pas près de se taire en Ukraine. La Chine est bien entrée dans la danse, soumettant des propositions pour un règlement pacifique de la crise. Mais elles n’ont pas suscité un grand enthousiasme. Et pour cause, comme l’analyse Jacques Baud, aucune des parties impliquées ne souhaite vraiment déposer les armes pour le moment. L’ancien colonel qui a officié pour les renseignements suisses et l’OTAN analyse les dynamiques qui poussent à la poursuite du conflit en Ukraine. Il dénonce aussi la stratégie occidentale de la guerre d’usure : elle semble vouée à l’échec, et les Ukrainiens en paient le prix.

Relativement discrète jusqu’à maintenant dans le conflit en Ukraine, la Chine a soumis des propositions pour mettre un terme à la guerre. Comment analysez-vous ce plan de paix chinois?

Il faut tout d’abord employer les bons termes. Ce n’est pas un plan de paix et les Chinois ne le désignent pas comme tel. Le ministère des Affaires étrangères présente ainsi sur son site une « position de la Chine sur le règlement politique de la crise ukrainienne ».

Tous les médias ont pourtant évoqué le « plan de paix » de la Chine. Quelle est la nuance ?

Les Occidentaux ont désigné les propositions chinoises comme un plan de paix pour mieux les démolir. Or, ce n’est pas un plan, ni même une feuille de route. Ce sont des propositions, douze exactement, qui constituent un cadre conceptuel pour amener un règlement politique au conflit. Ce cadre conceptuel pourrait d’ailleurs être utilisé pour d’autres conflits, comme le montre très clairement la première proposition sur le respect de la souveraineté des pays. Nous pourrions ainsi tout à fait imaginer que ce cadre présenté par les autorités chinoises puisse s’appliquer au conflit entre la Chine et les États-Unis.

Les Chinois anticipent une guerre à Taïwan ?

Tout à fait. Ils ont bien compris que le prochain grand conflit risque d’éclater dans cette région. Il y a donc un élément d’anticipation dans les propositions émises par la Chine pour la crise ukrainienne. Cela se trouve également dans le deuxième point qui invite à abandonner la mentalité de guerre froide. Un autre principe important est l’indivisibilité de la sécurité. Ce principe figure dans l’Acte final d’Helsinki de 1975, qui a constitué la base de l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE). Et le problème, c’est que les Occidentaux l’ont oublié en Ukraine. Selon ce principe, la sécurité d’un État ne peut se faire au détriment de la sécurité des autres. Les Russes ont toujours revendiqué ce principe en dénonçant la progression de l’OTAN en Europe de l’Est et en Ukraine plus particulièrement. Ils évoquent également ce principe à propos des armes nucléaires que les États-Unis voudraient déployer en Europe orientale: Roumanie, Tchéquie ou encore Pologne. Théoriquement, ces missiles antibalistiques seraient destinés à contrer d’éventuels missiles iraniens. Mais leur usage est dual, si bien que ces installations pourraient également permettre de lancer des missiles balistiques. Les Russes y ont toujours vu un risque pour leur sécurité, si bien qu’ils invoquent ce principe de l’indivisibilité de la sécurité reconnu par l’OSCE.

Et donc, les Chinois l’invoquent également.

Nous sommes dans une situation très symétrique avec Taïwan. L’idée des Américains est de sécuriser cette île en la militarisant. Mais cela est perçu par la Chine comme une atteinte non seulement à sa sécurité, mais aussi à sa souveraineté. Rappelons que Taïwan n’est pas un État indépendant. Armer Taïwan, c’est comme armer la Corse. Les Chinois sont donc opposés à ce procédé. Si nous y regardons de plus près, les propositions de la Chine peuvent s’appliquer à l’Ukraine, à Taïwan, mais aussi à de nombreux autres conflits comme la Palestine par exemple. Ce n’est donc pas un plan de paix taillé sur mesure pour l’Ukraine, mais des propositions pour régler politiquement des conflits, dont le conflit ukrainien.

La réaction des Occidentaux aux propositions chinoises a été glaciale. Mais Volodymyr Zelensky a jugé « nécessaire » de « travailler » avec Pékin pour œuvrer à une résolution du conflit. Comment analysez-vous la réaction du président ukrainien ?

Les relations entre l’Ukraine et la Chine n’étaient a priori pas si mauvaises. Du moins, jusqu’en 2021. Les Chinois étaient disposés à investir en Ukraine. Ils avaient d’ailleurs racheté la majeure partie des parts de Motor Sich, l’un des plus grands fabricants de moteurs d’avions et d’hélicoptères au monde qui avait été fondé en 1907 et qui avait littéralement pris son envol durant l’ère soviétique. Mais en mars 2021, le gouvernement ukrainien décidait de nationaliser ce géant de l’aéronautique. Les Chinois ont perdu leur investissement dans l’aventure. Cela a créé des tensions évidemment[1]. Mais cela n’a pas débouché sur une foire d’empoigne entre Pékin et Kiev. Les Chinois sont patients et ont pu maintenir des relations si pas cordiales, du moins courtoises. D’ailleurs, au printemps 2022, quand Volodymyr Zelensky a souhaité entamer des négociations, il a contacté trois pays pour jouer les médiateurs: la Turquie, Israël et la Chine. L’idée que Pékin soit impliquée dans la résolution du conflit n’est donc pas nouvelle, elle flotte dans l’esprit des Ukrainiens depuis un an.

Mais pour le coup, les Occidentaux et les Ukrainiens ne sont visiblement pas sur la même longueur d’onde.

La logique des Occidentaux est simple: vous êtes avec nous ou contre nous. La Chine tombe de ce fait dans le camp ennemi. Pourtant, la réflexion des Ukrainiens n’est pas saugrenue. Ils ont compris que les États-Unis avaient essayé tous les moyens dont ils disposaient pour mettre la Russie sous pression. Et ça ne fonctionne pas. La Chine pourrait en revanche avoir une oreille plus attentive auprès de Moscou. Ce n’est pas pour rien que les trois pays choisis comme médiateurs par l’Ukraine sont des pays qui n’entretiennent pas de mauvaises relations avec la Russie. Israël et la Turquie sont même des pays qui ont des liens étroits avec les Occidentaux et qui sont en quelque sorte à cheval entre les deux mondes. L’Ukraine pense donc certainement que la Chine, grâce à ses liens avec la Russie, pourrait être un interlocuteur pertinent pour forcer la Russie à négocier. La même réflexion ne pourrait pas s’appliquer à la Suisse par exemple. Elle a traditionnellement joué les médiateurs dans de nombreux conflits. Mais elle n’a plus la crédibilité nécessaire aujourd’hui pour entamer un dialogue avec Moscou, car elle a abandonné sa neutralité historique au profit d’un alignement avec les Occidentaux.

Si le président ukrainien s’est dit ouvert aux propositions chinoises, les États-Unis et l’Union européenne les ont immédiatement expédiées à la corbeille. Pourquoi ?

La Chine a une histoire de non-ingérence dans les affaires intérieures des pays avec lesquels elle coopère. Par conséquent, la Chine comme médiateur, c’est un choix assez logique. Mais les Occidentaux voient les choses de manière différente. En mars 2022 déjà, ils avaient ordonné aux Ukrainiens d’abandonner tout de suite l’idée de négocier avec les Chinois.

La stratégie occidentale consiste à isoler les adversaires sur la scène internationale pour ensuite imposer des conditions qui leur permettraient de revenir dans le concert des nations. C’est évidemment très clair avec la Russie aujourd’hui. Et, si la crise ukrainienne l’a un peu effacé depuis, c’était également très clair à l’égard de la Chine durant la crise covid. Sous la mandature de Donald Trump en effet, toute une série de mesures a été adoptée pour essayer de rendre la Chine responsable de la crise sanitaire et l’isoler sur la scène internationale.

Oui, Donald Trump ne parlait pas du covid-19, mais du « virus chinois ».

Certains politiciens américains ont même proposé de traduire la Chine devant une cour internationale pour réclamer des dommages et intérêts. Il y a en fait une espèce de haine à peine dissimulée pour tout ce qui n’est pas occidental et qui pourrait supplanter la primauté de l’Occident dans le monde. La Chine reste donc une cible de choix pour les Américains. Lui donner un rôle de médiateur dans le conflit ukrainien, ce serait la crédibiliser sur la scène internationale. Et ça, les Occidentaux n’en veulent pas. En revanche, ils essaient de convaincre Pékin de manière assez infantile d’appliquer aux Russes les sanctions qu’eux-mêmes ont décidées. Alors qu’ils appliquent déjà des sanctions à la Chine! Ce sont littéralement des procédés de parrains mafieux: on vous met des sanctions, et si vous ne faites pas ce qu’on vous dit, on vous met de nouvelles sanctions; et maintenant, vous allez appliquer des sanctions à d’autres sans quoi on vous en ajoutera des plus sévères encore. Les Occidentaux sont dans cette dynamique. Les Chinois n’ont quant à eux pas beaucoup d’états d’âme sur la question ukrainienne. Ils n’ont pas d’animosité à l’encontre de ce pays. Et ils n’en ont évidemment pas à l’égard de la Russie. Ce qui facilite un éventuel rôle de médiation.

Sans passer par la Chine, les Occidentaux espèrent-ils tout de même trouver une issue politique à la crise ukrainienne ? Ou bien comptent-ils poursuivre la guerre encore longtemps ?

J’ai une réponse rationnelle à votre question. Mais celle des Occidentaux ne l’est pas du tout. Dans une interview accordée fin novembre 2022, l’ambassadeur de Suisse à Kiev – par ailleurs un ami – expliquait que l’Ukraine était en train de gagner la guerre et que la Russie était dans une mauvaise posture. Selon son raisonnement, il ne fallait surtout pas négocier avec les Russes qui étaient demandeurs, car à bout de souffle. Il fallait au contraire soutenir l’Ukraine pour qu’elle regagne du terrain et pour qu’elle se trouve en meilleure posture lorsque les négociations arriveraient. J’ai écrit un article pour expliquer combien cette vision est factuellement et moralement erronée. Factuellement erronée, car la Russie n’est pas en mauvaise posture et n’est pas demanderesse de négociations. Cette posture est aussi moralement erronée, car si l’on compare cette guerre à un match de foot, nous sommes dans les prolongations et nous essayons de marquer les deux goals qui nous assureront la victoire. Quel qu’en soit le prix. Or, c’est l’Ukraine qui paie. Tous les experts, et même des politiciens occidentaux dont le secrétaire d’État Antony Blinken, constatent que l’Ukraine ne parviendra par à récupérer tous les territoires occupés par la Russie. Penser que les Ukrainiens vont significativement améliorer leur posture avant les négociations, cela reste un vœu pieux.

Quel est l’objectif de poursuivre la guerre alors ? 

Rendre la vie suffisamment difficile aux Russes pour qu’ils en aient assez et acceptent de négocier selon les termes du camp adverse. Problème : ceux qui paient le prix d’une telle politique sont les soldats ukrainiens qui sont dans un rapport de 1 contre 10 avec l’armée russe. On joue donc avec la vie des Ukrainiens de manière assez peu éthique.

C’est une guerre d’usure qui se déroule maintenant en Ukraine ?

C’est le cas depuis l’été 2022, quand l’objectif annoncé par Vladimir Poutine de démilitariser l’Ukraine a factuellement été atteint. La plus grande partie des capacités militaires de l’Ukraine a en effet été détruite à ce moment-là, ce qui a poussé Kiev à réclamer des aides et des armes plus importantes.

Et qu’est-ce qui a poussé les Occidentaux à s’engager sur cette voie ?

Les Occidentaux cherchaient à faire traîner le conflit, présupposant que l’armée russe perdait plus d’hommes que l’armée ukrainienne. Par conséquent, la population russe allait être plus vite lassée par cette guerre. Mais la réalité est totalement différente. L’Ukraine perd bien plus d’hommes que la Russie où le soutien à Vladimir Poutine se stabilise autour de 82% d’opinions favorables.

Pourquoi la stratégie occidentale a-t-elle échoué ?

Après avoir atteint leurs objectifs de démilitarisation et lorsque les livraisons d’armes à l’Ukraine ont commencé à augmenter, les Russes ont compris qu’ils étaient devant une baignoire que l’on vide en laissant le robinet ouvert. À partir de ce moment-là, ils n’ont plus lancé de grandes opérations. Les Russes ont consolidé leurs positions et ont répliqué aux attaques de l’armée ukrainienne, la détruisant petit à petit. Le message de la Russie apparait très clairement : si vous utilisez une arme qui a 30 km de portée, on avancera de 30 km pour la détruire ; si vous utilisez des missiles de 300 km, on avancera de 300 km. Et ainsi de suite. Le retrait russe de Kharkov et de Kherson est assez symptomatique de la stratégie russe et des déboires de l’armée ukrainienne. Dans une carte analysant la densité des troupes russes un mois avant ce retrait, j’expliquais dans mon livre[2] que la Russie avait peu d’effectifs dans ces zones et n’avait manifestement pas l’intention de s’y battre. Quand les Ukrainiens ont fait mine d’attaquer, les Russes ont simplement retiré leurs troupes avec l’idée que le territoire peut se reconquérir tandis que les vies perdues ne se récupèrent pas. Du côté ukrainien, la logique est inverse. Ils sacrifient leur vie pour du territoire. Comme on le faisait d’ailleurs dans le nord de la France lors de la Première Guerre mondiale. L’armée ukrainienne arrive ainsi au bout de ses capacités humaines.

Ce facteur démographique est crucial, les États-Unis ne peuvent pas l’ignorer. Pourquoi poursuivre cette guerre d’usure en promettant de nouvelles livraisons d’armes comme Joe Biden l’a fait lorsqu’il était en visite à Kiev ?

Soyons très clairs : tous ceux qui soutiennent l’Ukraine aujourd’hui n’ont strictement aucune considération pour ce pays. Ils se fichent de ce qui s’y passe et des pertes qu’il peut y avoir. Le but de cette opération est de nuire voire de détruire la Russie, quel qu’en soit le prix qu’ils se gardent bien de payer eux-mêmes, mais qu’ils font payer aux Ukrainiens.

On parle tout de même beaucoup des « efforts » occidentaux, avec des livraisons d’armes toujours plus importantes…

Certes, nous livrons des armes. Mais beaucoup sont des armes obsolètes, voire des armes de rebut. Par exemple, certains missiles britanniques antichars livrés à l’armée ukrainienne étaient périmés, donc dangereux à utiliser pour les Ukrainiens eux-mêmes. Regardez également ce qui se passe avec les fameux chars Leopard. Les  Espagnols en avaient promis, mais ils n’ont pas trouvé suffisamment de ces vieux chars en bon état et ont envoyé leur deuxième garniture. Idem pour l’Allemagne qui avait annoncé qu’elle forgerait une alliance pour fournir un bataillon de Leopard 2A6 modernes et un bataillon de Leopard 2A4, plus anciens. Cela représentait une soixantaine de chars en tout. Finalement, Berlin n’a pu prélever que 14 Leopard 2A6. D’autres pays européens se sont engagés à fournir les modèles plus anciens, mais ils ne sont plus utilisés par l’armée allemande, si bien qu’il manque même des pièces de rechange. Autrement dit, ces Leopard 2A4 qui seront envoyés en Ukraine seront à usage unique. Je rappelle en outre que les Ukrainiens disposaient d’environ 2000 chars jusqu’à l’été dernier. Tout le monde s’escrime à présent pour une cinquantaine d’engins. Quand on met ces informations en perspective, on ne voit pas comment ces quelques chars pourraient changer la donne. Tout cela montre que derrière leurs beaux discours, les Occidentaux n’ont aucune considération pour les Ukrainiens, c’est de l’habillage.

Le ministre des Affaires étrangères et l’ancien Premier ministre israélien ont expliqué qu’au printemps 2022, Kiev était prêt à négocier, mais que les États-Unis s’y étaient opposés. Aujourd’hui, la situation sur le terrain pourrait-elle amener Washington à accepter des négociations ?

Nous sommes dans une situation quelque peu ambiguë. Les Américains constatent qu’ils ne vont pas s’en sortir sur le terrain. Par ailleurs, la France, l’Allemagne et l’Italie auraient dit à Zelensky qu’il faudrait des succès sur le champ de bataille, sans quoi l’Europe ne pourrait plus le soutenir. On s’aperçoit que le narratif tenu jusqu’à maintenant était faux, qu’on a menti sur ce conflit et que la situation, depuis le début, est à l’avantage de la Russie. Maintenant, le grand défi des Occidentaux consiste à pouvoir changer une défaite en victoire. Certains disent qu’il va falloir négocier, car rien ne pourra être obtenu sur le terrain. D’autres soutiennent au contraire qu’il faut tout de même continuer le conflit pour être en meilleure position avant de négocier.

C’est aussi la position de Volodymyr Zelensky qui continue à réclamer plus d’armes ?

Fin février 2022, fin mars 2022 et août 2022 : à trois reprises, le président ukrainien a tenté de négocier, mais ces trois phases ont été court-circuitées par les Occidentaux. Il faut se rendre compte que l’Ukraine est devenue totalement dépendante de l’aide occidentale. Si demain, cette aide s’arrête, tout s’effondre. D’une certaine manière, les Occidentaux ont pris Volodymyr Zelensky en otage. Si bien que l’Ukraine est à présent engagée dans une course à l’échalote. Il lui faut une victoire pour prouver qu’il faut continuer à la soutenir.

On comprend les dynamiques qui poussent Washington et Kiev à poursuivre le conflit. Et du côté russe ? Réagissant aux propositions chinoises, le Kremlin a déclaré que les conditions nécessaires à une solution pacifique n’étaient pas réunies « pour l’instant ».

Pour l’heure, les Russes n’ont aucune motivation à venir s’asseoir à la table des négociations. En effet, les Occidentaux ont montré qu’ils ne voulaient pas l’arrêt du conflit, ils l’alimentent en permanence en livrant des armes à Kiev. Par ailleurs, fin 2022, Angela Merkel, François Hollande, l’ancien président ukrainien Petro Porochenko et l’actuel président Volodymyr Zelensky ont reconnu que les accords de Minsk signés avec la Russie pour mettre fin à la guerre du Donbass avaient été conclus dans l’unique but de gagner du temps pour permettre le réarmement de l’Ukraine. Par conséquent, les Russes sont beaucoup moins disposés à négocier aujourd’hui si l’objectif est à nouveau de gagner du temps pour réarmer l’Ukraine. Les Russes sont d’autant moins enclins à négocier qu’ils continuent à détruire l’armée ukrainienne, surtout son potentiel humain. Ayant l’avantage sur le terrain et n’ayant aucune confiance dans la parole des Occidentaux, la Russie ne voit pas l’intérêt de négocier maintenant.

Finalement, aucune des parties impliquées ne veut la fin de la guerre ?

Nous sommes effectivement dans une spirale qui conduit à la poursuite du conflit. Les Occidentaux ne veulent pas perdre la face. L’Ukraine ne veut pas abandonner le combat trop facilement pour maintenir son image et le soutien occidental. Quant à la Russie, si on veut l’amener à la table des négociations, il faudra lui présenter des garanties bien plus élevées que ce qu’on aurait pu lui soumettre au printemps 2022.

Il aurait fallu ne pas bloquer les précédentes tentatives de médiation plutôt que de s’engager dans cette guerre d’usure ?

Rappelons que le 25 février, soit 24h après le début de l’opération russe, Volodymyr Zelensky avait lancé un premier appel à négocier. Tout était possible à ce moment-là. Les Russes aussi étaient prêts à discuter. Leur objectif n’était pas du tout une conquête territoriale, c’était d’une certaine manière un objectif fonctionnel : non seulement protéger la population du Donbass, mais aussi négocier la neutralisation de l’Ukraine ; la Russie était ainsi déjà montée d’un cran après l’échec des accords de Minsk. Un cran qui n’était pas insurmontable pour les Ukrainiens. La neutralisation de l’Ukraine faisait en effet partie des propositions que Volodymyr Zelensky était prêt à discuter en mars 2022. Mais ces tentatives de médiation ayant avorté, les Russes vont en demander plus à présent.

Mauvais calcul des Occidentaux, donc ?

Ils avaient annoncé en mars que l’Ukraine avait pratiquement gagné la guerre. On s’aperçoit que ce n’est pas trop le cas, qu’on a tiré des plans sur la comète et surtout, qu’on a construit une stratégie sur du vent. Les Occidentaux ont construit une stratégie sur une situation telle qu’il la souhaitaient plutôt que ce qu’elle était réellement. Ils sont aujourd’hui enfermés dans leur propre narratif, mais ils sont arrivés dans un cul-de-sac. Quand on voit le dernier paquet de sanctions de l’UE, où on finit par interdire l’exportation de cuvettes de w.c., on comprend que les Européens sont au bout du rouleau et n’ont plus aucun moyen de pression sur la Russie.

Pour éviter une défaite, les États-Unis pourraient-ils s’engager davantage dans le conflit ?

Ce n’est pas impossible et je ne suis pas dans la tête des décideurs américains. Mais vous avez tout de même un rapport de la Rand Corporation paru il y a quelques semaines, qui préconise d’éviter de s’engager dans une guerre longue et recommande au gouvernement américain de trouver tous les moyens possibles de négocier. Plus vous vous impliquez dans un conflit, plus vous avez des chances de vous plantez si votre adversaire à une meilleure capacité. C’est le cas de la Russie. Obama disait déjà qu’il ne fallait pas s’attaquer à la Russie, car elle avait cette capacité d’escalation dominance, de dominance de l’escalade : la Russie peut monter les crans d’un conflit presque à l’infini, alors que les Occidentaux ne le peuvent pas. Ce pays a perdu 25 millions d’hommes entre 1941 et 1945. Les Russes ne veulent pas que cela se répète et ils ont manifestement assuré leurs arrières. D’un côté, les Occidentaux sont en train de griller leurs propres capacités militaires pour soutenir Kiev et ils ont déjà dépensé 150 milliards de dollars en un an. C’est deux fois le budget de la Défense de la Russie. De l’autre côté, les Russes n’ont pas encore entamé tout leur potentiel militaire. Et leur économie continue de tourner alors que celle des pays européens est exsangue. On s’aperçoit en Europe qu’à vouloir attiser ce conflit, on se met nous-mêmes dans une situation de plus en plus défavorable. Source: Investig’Action

L’opération spéciale de la Russie dans l’est de l’Ukraine avait pour but de dénazifier et démilitariser l’Ukraine …

Lorsque le Président Vladimir Poutine décida d’intervenir en Ukraine afin de protéger les populations russophones de ce pays, persécutées et humiliées par le pouvoir central ukrainien depuis 2014, ses motivations étaient de dénazifier ce pouvoir et de détruire les infrastructures militaires et l’armée ukrainienne elle-même. Pour le pouvoir en place à Kiev les slaves russes devaient être exterminés selon l’idéologie gouvernementale. Compte tenu du veto incontournable des Américains et des Britanniques, membres du Conseil de sécurité de l’ONU, le Président russe ne jugea par utile de déposer devant l’Assemblée générale de l’ONU les référendums organisés démocratiquement tant en Crimée que dans les deux principaux oblasts de Donetsk et de Lugansk pour accéder à l’indépendance. La Charte des Nations-Unies stipule (Chapitre 1, Article 1, partie 2) que tout peuple a le droit d’être indépendant dans le cadre de cette Charte. La France n’a pas présenté de dossier à l’Assemblée générale de l’ONU après le référendum organisé à Mayotte et le rattachement de ce territoire à la France n’a jamais été reconnu par l’ONU, de même que l’indépendance du Kosovo.

L’intervention spéciale de la Russie dans l’est russophone de l’Ukraine n’est donc pas illégale comme le soulignait Jacques Baud au cours de l’une de ses dernières présentations (https://www.youtube.com/watch?v=25m4QwRiWj0&ab_channel=TheSwissBoxConversation ) puisqu’elle est la conséquence d’une demande d’assistance de la part des deux Républiques autoproclamées russophones mentionnées ci-dessus. Il faut écouter attentivement les propos de Jacques Baud jusqu’à la fin de sa présentation. Les Américains et les Britanniques ne l’ont pas entendu de cette oreille car ils oeuvrent depuis 1990, depuis la chute de l’Union soviétique, pour élargir leur influence vers l’est motivés en cela par leur esprit colonialiste et impérialiste dont ils ne se sont jamais défait depuis le XIXe siècle. Les USA et la Grande-Bretagne sont deux puissances maritimes et la domination des mers est synonyme de domination des terres, donc des pays du monde entier. Toujours « imbibés » de sympathie pour l’idéologie nazie (voir les liens en fin de billet) il est clair qu’une Ukraine ouvertement nazie, célébrant le pire criminel qui ait vécu en Europe après Hitler, leur convenait, il faut relire l’histoire ! Cette idéologie nazie leur convient très bien dans le mesure où elle motive ce désir de domination mondiale. La construction de l’Union européenne par les américains en est un exemple limpide puisque Jean Monnet, agent spécial des services secrets américains et sympathisant nazi (encore une fois il faut relire l’histoire …). Et la présence militaire américaine en Europe sous le faux prétexte de protéger l’Europe des hordes de sauvages slaves a fait de cette Europe un vassal des Etats-Unis toujours dominée par la City et WallStreet pour l’aspect financier et par l’OTAN, le bras armé sur place de ces deux pays belliqueux. Outre la City et WallStreet les USA contrôlent l’ensemble des économies européennes avec le système SWIFT, les cartes Visa et MasterCard, et la Banque des règlements internationaux. Tous les gouvernements des pays de l’UE sont aux ordres, le doigt sur la couture, et quand Washington dit quelque chose, ils ne peuvent pas réagir, ils n’en ont pas le droit. Qui admirait le Général de Gaulle, ce fauteur de trouble dans la sphère anglo-saxonne ? Ses admirateurs n’étaient pas nombreux, Churchill certainement, Nixon aussi et peut-être John Kennedy, un point c’est tout ! De Gaulle a mis l’occupant américain à la porte et a ordonné le développement de l’arme atomique, attitude qui déplut aux américains et également aux anglais devenus membres du club de la mort grâce à l’aide américaine. En toute logique il faudrait ajouter à ce club Israël aidé en ce sens par la France (Guy Mollet), l’Inde, le Pakistan et la Corée du Nord.

L’armistice et un traité de paix qui suivront la fin du conflit ukrainien va obliger les « anglo-saxons » (terme qui englobe USA et GB et non l’Allemagne ni les pays scandinaves) à opérer à visage découvert car le monde a changé depuis le début de ce conflit. Appuyée par les BRICS et l’OCS ainsi que par les candidats à être membres de ces organisation, aujourd’hui une quarantaine de pays, la Russie présentera ses exigences qu’elle répète depuis la disparition de Eltsine de la scène politique. « Geler » le conflit comme ce fut le cas pour la Corée sera inacceptable pour Moscou car cette hypothèse que caresse le Secrétaire d’Etat américain est synonyme de présence militaire américaine dans ce qui restera de l’Ukraine. La Roumanie, la Hongrie, la Slovaquie et la Pologne devront participer aux négociations de paix. Ce sera long, tortueux, et il faut espérer que les autres pays européens et les Anglais n’auront pas droit à la parole malgré le fait qu’ils sont de facto cobelligérants dans ce conflit, une honte ! Enfin, mais cela relève encore de la fiction, l’avenir de l’OTAN devra être reconsidéré. Illustration (euro-synergies) et liens :

Un bel exposé didactique au sujet de la constitution française et autres sujets d’actualité

Je n’y connais rien en droit constitutionnel et comme tous les Français je ne me suis jamais posé la question suivante : comment fonctionne la Nation ? Lire la constitution est un exercice compliqué puisque chaque article occupe une sorte de hiérarchie, en bref il dépend de la douzaine des premiers articles et il faut être un érudit pour comprendre ce document structuré en couches et ceci d’autant plus que cette constitution a été modifiée inconsidérément par des hommes politiques sans vision synthétique. De plus le pouvoir de l’Europe n’est qu’une illusion puisque comme l’a dit Henri Guaino la France, selon sa constitution, peut toujours refuser les diktats de Bruxelles. Il est trop compliqué de comprendre cette finesse que les trois précédents présidents français n’ont pas compris. Ce qui me paraît le plus important est le recours au référendum populaire car en dernier ressort c’est le peuple et non le président, y compris élu au suffrage universel, qui est souverain. Compte tenu de la situation internationale il est évident que le peuple devrait être consulté au sujet de la livraison d’armes létales au régime de Kiev, armes qui servent à massacrer des civils. Il serait normal et moral que le peuple soit consulté puisque l’heure devient de plus en plus grave jour après jour. Je conseille donc à mes lecteurs d’écouter l’exposé clair mais complexe de Henri Guaino ici : https://www.youtube.com/watch?v=vmGIrOqpG3A&ab_channel=NicolasDupont-Aignan et pourtant selon Henri Guaino le traité de Lisbonne permettrait de contourner les dispositions européennes. Donc, pour votre serviteur, l’actuel président de la République semble ignorer le fondement de ce traité, dont le peuple français considère comme un non-respect du « non » exprimé lors du référendum, traité qui précise que le législateur français élu par le peuple français est souverain. J’ignorais cette disposition mais il faut être un juriste avisé pour comprendre ce genre de texte. Conclusion le président français actuel gouverne la France comme un dictateur et il méprise son peuple, tous les Français en sont convaincus …

Et si vous voulez comprendre ce que signifie l’adage « deux poids, deux mesures » dans de multiples domaines regardez cette revue de presse : https://www.youtube.com/watch?v=CE23GQDODC4&ab_channel=PhilippeBuffon

L’Union européenne se nazifie-t-elle ? La réponse est « oui ! »

Trente ans après la chute de l’Union soviétique on assiste en France à la mise en place d’un régime totalitaire. Il s’agit d’une tendance non pas spécifique à la France mais existant dans la grande majorité des pays de l’Union européenne. Cet état de fait a été révélé avec l’intervention pour des raisons humanitaires de la Russie en Ukraine avec l’opération spéciale le 24 février 2022 pour protéger les populations russophones de l’Ukraine-est persécutées par le gouvernement de Kiev et bombardées quotidiennement par l’armée du pays occasionnant depuis 2014 plus de 15000 morts et réduisant la population à l’état de sous-hommes qu’il fallait éliminer. Cette intervention, « opération spéciale » selon la nomenclature russe, entrait donc parfaitement dans le cadre de la doctrine Kouchner d’intervention armée dans un pays souverain pour des raisons humanitaires. Il faut tout de même se souvenir de l’histoire fraichement passée ! L’ingérence humanitaire a été soutenue et adoptée par les Nations-Unies (source Geneva Graduate Institute) :

Après les révélations scandaleuses de Merkel puis de Hollande de ne pas remplir leur devoir dans le cadre des accords de Minsk pour laisser du temps au régime de Kiev de s’armer afin d’exterminer les russophones du Donbass car c’est de dont il s’agissait en réalité, et devant la véritable ligne Maginot construite par l’armée Kiev, qui avait donc du temps devant elle, et l’afflux de troupes à l’ouest de cette ligne de défense révélée par les observations satellitaires, la Russie a décidé, en vertu de ce droit d’ingérence, d’intervenir. Contrairement à ce que ressassent les Occidentaux il n’y a pas eu d’invasion de l’Ukraine ou d’agression caractérisée de la Russie mais d’une mission spéciale conformément au droit d’ingérence humanitaire selon la doctrine Kouchner. Je le répète pour que mes lecteurs s’en persuadent … Les Américains se moquent des décisions de l’ONU et ont considéré que l’intervention de la Russie était illégale, ben voyons ! et ils ont insufflé ce message dans l’esprit de tous les Européens pour les impliquer dans ce conflit.

Il faut néanmoins replacer cette intervention de la Russie dans son contexte. L’Ukraine est un pays totalement corrompu, on peut dire sans s’éloigner de la réalité un pays sans foi ni loi sous la coupe réglée d’oligarques avides et d’ultra-nationalistes manipulés par les services secrets occidentaux dès la chute du mur de Berlin, qui nourrissent une haine anti-russe héritée de l’histoire remontant à l’opération Barbarossa hitlérienne. Cette haine anti-russe date en effet de l’arrivée des Allemands sur le sol ukrainien et la population de l’ouest du pays s’est convertie à l’idéologie nazie anti-slave en général mais également anti-sémite et anti-tsigane. Cette idéologie continue aujourd’hui à littéralement infecter le monde politique de Kiev vénérant l’un des pires criminels de guerre que l’on ait pu imaginer en la personne de Stepan Bandera érigé en héro national par l’actuel président de l’Ukraine. L’Europe semble ignorer l’histoire, semble ignorer le devoir d’une nation à intervenir dans le cadre d’une ingérence humanitaire, semble ignorer le droit des peuples à disposer d’eux mêmes, disposition inscrite dans la Charte de l’ONU, et semble ignorer que des hauts responsables politiques en l’occurence la Chancelière Merkel et le président Hollande ont commis l’un des plus graves crimes, un crime commis contre la paix. Tout cela pour soutenir un régime ouvertement ultra-nationaliste teinté de nazisme. En arrière plan se trouvent les Etats-Unis trop heureux d’entrevoir l’occasion de faire main-basse sur les ressources géologiques de la Russie par Ukraine interposée et éventuellement en cas de victoire de l’OTAN de réussir à démanteler la Russie afin d’en faire une sorte de puzzle de nations faciles à diviser en attisant des idéologies ethniques pour les monter les unes contre les autres afin de mieux régner, ce que les USA font d’ailleurs avec les pays de l’Union européenne.

Donc l’Union européenne est pro-fasciste en soutenant un pays ultra-nationaliste sympathisant du régime nazi hitlérien et de surcroit corrompu. Ce n’est pas un syllogisme que d’affirmer ainsi que l’Europe dérive vers un régime totalitaire teinté de nazisme. À la tête de la Commission européenne se trouve un personnage non élu dont le récent passé de corruption sème quelques doutes dans l’opinion publique mais ce n’est pas un problème car les peuples européens acceptent les yeux fermés les décisions de la Commission qu’il s’agisse des achats extravagants de « vaccins » ou de négation des racines de la situation ukrainienne. Les gouvernements nationaux ne protestent pas, ils sont donc complices et cela se concrétise par l’envoi d’armements létaux à l’Ukraine dans le mépris le plus total des lois supposées régir le fonctionnement de l’Union européenne.

La France a-t-elle soumis aux représentants élus du peuple sa décision de livrer de l’artillerie au régime de Kiev, des canons qui servent à tuer des civils ? Non ! Il y a l’OTAN derrière, le bras armé local des Etats-Unis, et c’est en réalité révélateur de la totale vassalisation de l’Europe sous le joug nord-américain. Il s’agit d’une démonstration anthologique de la servitude volontaire si bien décrite par Estienne de La Boétie dont une rue de Paris porte le nom près de l’Eglise Saint-Augustin pour ceux qui ne connaissent pas cette ville. L’endoctrinement par les médias s’explique donc parfaitement pour dissimuler la dérive guerrière tant des décideurs politiques de la France que d’autres pays de l’Union comme l’Allemagne, les Pays-Bas ou la Pologne.

Il faut ajouter aussi des rappels historiques pour comprendre le présent. Depuis l’arrivée aux commandes de la Russie de Vladimir Poutine le pays à peine sorti des décombres qui restaient de la vente par appartements du patrimoine industriel de l’ex-URSS par Eltsine à des oligarques soutenus par les Etats-Unis, ce véritable homme d’Etat revêtant une stature comparable à celle d’un De Gaulle, a su redresser l’économie de la Russie en utilisant savamment la religion orthodoxe pour souder la population et la rallier à son dessein de rétablir la grandeur de la Russie. Par exemple l’immense tâche de restauration des églises qui tombaient en ruine dans tout le pays jusqu’en Sibérie a remporté le soutien de toute la population privée de sacré depuis l’arrivée des bolchéviques. [Je voudrais glisser ici une incise au sujet d’Eltsine et de l’attitude américaine après l’éviction de Gorbatchev. Les Américains ont cru que l’occasion de s’infiltrer dans l’économie russe leur était offerte en corrompant quelques aventuriers pour prendre le contrôles de pans entiers de l’économie russe mais cette tendance a été arrêtée lorsque Eltsine a disparu dans l’oubli. Il y eut deux autres tentatives pour déstabiliser la Russie, en Géorgie et en Tchétchénie. On sait comment cela s’est terminé. Les récents troubles secouant à nouveau la Géorgie, favorisés par l’attitude proeuropéenne et pro-américaine de la nouvelle présidente Salomé Zourabichvili, francophone, opportuniste, ancienne diplomate française manipulée par la Commission européenne et les Etats-Unis déplait à Moscou qui n’hésitera pas à intervenir à nouveau au cas où la demande d’adhésion de la Géorgie à l’Union européenne se concrétiserait, car qui dit Union européenne dit aussi OTAN].

Revenons à Vladimir Poutine. Aujourd’hui le produit national brut de la Russie, contrairement à ce que la propagande occidentale affirme, se situe à mi-chemin entre l’Inde et le Japon, c’est-à-dire avant l’Allemagne entrée en récession et pourrie par l’idéologie écologiste. Ce calcul se réfère au pouvoir d’achat et tient compte de l’économie informelle qui ne passe pas par les réseaux bancaires. Il existe un exemple bien connu de ce genre de situation. Il s’agit des communautés de Chinois implantées par exemple à Paris ou encore dans de nombreuses villes portuaires dans le monde. Ces communautés pourtant riches vivent à l’intérieur du groupe et ne font appel aux services bancaires que par nécessité comme par exemple les paiements par carte bancaire. Dans les Etats de la Fédération de Russie à majorité musulmane industrialisés et riches les habitants ne font que très peu appel aux banques puisque les banques n’ont pas le droit de prêter avec intérêts.

Pour de nombreux pays en voie de développement ce miracle russe, sous l’impulsion de Vladimir Poutine, les pousse à considérer que cette politique constructive au sens noble du terme qui rejette le wokisme, les LGBT, et la propagande dans les écoles des innovations idéologiques issues des mouvements gauchistes universitaires américains est l’exemple à suivre. La promotion de la religion et la négation de l’idéologie progressiste nord-américaine satisfait une multitude de pays dans le monde y compris les pays musulmans ! D’ailleurs la Fédération de Russie est par définition et nécessité multiconfessionnelle et cet état de fait ne pose pas de problème. Aujourd’hui la Russie est devenue le premier exportateur de céréales du monde. Riche en hydrocarbures la Russie n’a pas privilégié la production agricole en l’orientant comme les Etats-Unis vers les carburants « verts », politique dont les conséquences sont d’affamer des pays incapables de produire des céréales eux-mêmes, c’est un crime contre l’humanité ! Quel commentateur de plateau télé occidental ose en parler ? Personne ne commentera cette attitude inique car, encore une fois les Européens sont les vassaux des USA et sont rongés de surcroit par l’idéologie verte.

L’Europe et la France, naturellement, ont donc adopté une attitude sympathisante à l’égard du régime de Kiev compatible avec une sympathie pour une idéologie néo-nazie contre laquelle des dizaines de millions de vies furent sacrifiées pour la combattre à l’époque de l’Allemagne nazie, curieux retournement de l’histoire. Les censures variées impactant les réseaux sociaux, les émissions vidéo et certains médias non conformistes rappèlent les pires heures sombres du régime nazi allemand et aussi celles tout aussi sombres du régime de Vichy en France. L’Union européenne dirigée par une femme corrompue et la France, je n’en dirai pas plus, est devenue un conglomérat de nations complices d’un régime nazi et par voie de conséquence, les circonstances aidant, ces nations sont devenues elles-mêmes des régimes nazis. C’est tout simplement écoeurant … La « Jungle et le Jardin » de Josep Borrel est bien une preuve du racisme qui ronge les responsables européens et du racisme au nazisme il n’y a qu’un demi-pas à franchir !

Il est enfin terrifiant de constater avec quel engouement les pays européens considèrent les visées totalitaires du Forum économique mondial dirigé par le fils d’un éminent dignitaire germano-suisse qui collabora étroitement avec l’Allemagne nazie via la société suisse Escher Wyss AG de Zürich dans le cadre d’une collaboration indéniable de la Suisse avec le régime hitlérien. Quand c’est arrangeant on oublie l’histoire ! Pourtant le présent s’explique en analysant cette histoire passée. Donc l’Europe occidentale bascule vers un régime politique néo-nazi totalitaire alors qu’au contraire la Russie représente un modèle de traditionalisme qui plait à nombre de pays en développement. En conclusion je suggère à mes lecteurs de lire l’article de Régis de Castelnau paru sur le site « Vu du Droit » :https://www.vududroit.com/2023/03/alliance-chine-russie-loccident-dans-les-machoires-du-piege/

Réflexions de géopolitique : Ukraine, Organisation de Coopération de Shanghaï

Pierre Conessa a qualifié la propagande occidentale de « viol des foules ». Je trouve l’expression particulièrement significative et les faits le prouvent. Un jour ou l’autre la vérité surgira mais il faut être patient et également user de discernement en utilisant pour s’informer un large éventail de sources pour être capable de réaliser des recoupements. C’est la seule approche honnête que de nombreux journalistes ne prennent mais pas la peine de choisir. En France ils reprennent une dépêche de l’AFP, ajoutent quelques mots pour mettre en exergue un passage ou au contraire à tronquer la dépêche pour en dissimuler les aspects qui ne correspondent pas à la ligne idéologique de leur employeur. On peut appeler cette attitude comme de l’autocensure mais je considère qu’il s’agit plutôt de propagande. Le monde occidental est gavé de propagande jusqu’à la nausée, qu’il s’agisse du changement climatique ou des évènements d’Ukraine. Les agissements de la CIA en Géorgie sont, il fallait s’y attendre, une nouvelle tentative vers la recherche de la démocratie. Et ce type d’intervention souterraine des services américains pour installer la démocratie s’est invariablement terminé par un conflit armé ou un coup d’Etat suivi d’une dictature dans des pays aussi divers que le Guatemala, le Chili ou l’Ukraine.

Le cas de l’Ukraine est un exemple anthologique puisque comme l’explique l’article de Laurent Brayard paru sur le site Donbass-Insider, dès le lendemain des évènements de Maïdan l’OTAN, le bras armé extraterritorial des Américains, a entrainé l’armée ukrainienne en vue d’un conflit armé avec la Russie. Hollande et Merkel n’ont rien fait pour que les accords de Minsk soient respectés par l’Ukraine pour laisser au régime de Kiev le temps de fortifier la véritable triple « ligne Maginot » entourant les oblasts de Lougansk et Donetsk. Le canal d’irrigation provenant du barrage sur le Dniepr situé en amont de Kherson destiné à acheminer l’eau à la Péninsule de Crimée a été coupé et l’alimentation électrique de la péninsule a subi de nombreuses coupures dans le but de faire comprendre à la population criméenne exclusivement russophone qu’elle avait fait une erreur en organisant un référendum démocratique et honnête pour demander son rattachement à la Russie.

Cette demande n’a même pas été examinée par l’ONU. Il s’est agi d’une violation de la Charte des Nations-Unies qui reconnaît le droit des peuples à disposer de leur destinée. Il en fut de même pour les deux républiques auto-proclamées du Donbass. Je rappèle ici que ces mêmes Nations-Unies n’ont jamais entériné le référendum organisé par la France aux Comores dont le résultat fut le rattachement à la France de l’île de Mayotte.

Les Américains, via l’OTAN, avaient donc un plan bien établi 8 années avant l’intervention de la Russie à la demande de ces deux républiques auto-proclamées. À l’évidence les Etats-Unis ont refusé de faire figurer à l’ordre du jour l’examen du dossier de ces deux républiques puisque cela aurait contrecarré leur plan d’agression du Donbass par le régime nazi de Kiev avec le soutien non officiel de l’OTAN. Ce plan américain consiste à vaincre la Russie dans le but de faire main-basse sur les immenses richesses du sous-sol russe, projet conforme aux multiples interventions américaines dans le monde entier pour contrôler les gisements de pétrole, l’USGS, équivalent du BRGM français, étant parfaitement au fait des réserves du sous-sol de presque tous les pays du monde … sauf de la Russie. Une grande partie de la Sibérie n’a pas encore été prospectée correctement et personne ne sait ce qu’il y a sous la majeure partie des traps de Sibérie, un territoire grand comme 14 fois celui de la France recouvert de coulées de basalte. L’un des gisements miniers le plus connu est celui de Norilsk dont les réserves en nickel, cobalt et palladium sont les plus importantes du monde. Il se trouve à la limite de ces traps dans le grand nord sibérien.

Ainsi conformément à la politique impérialiste des Américains ils ont mis le pied en Ukraine dès la chute de l’Union soviétique en organisant la révolution de couleur de 2004 puis les événement de Maïdan, les élections présidentielles officielles ayant permis l’arrivée d’une personnalité pro-russe. Ces évènements, personne ne le nie aujourd’hui, furent organisés et financés par la CIA. Il s’agit de la stratégie classique de déstabilisation d’un pays dont la ligne politique est contraire à l’agenda de domination du monde par Washington. C’est exactement ce qui se passe actuellement en Géorgie, c’est ce que les Américains ont organisé à Hong-Kong il y a quelques années et c’est ce qui aurait pu arriver en France si les électeurs avaient élu Mélanchon, un crypto-marxiste admirateur de Maduro, à la tête de l’État français. En Europe la Commission tient en laisse tous les gouvernements et cette Commission est sous la haute surveillance des Américains.

Mais de nombreux signes de rébellion apparaissent presque chaque jour et je n’en citerai que l’un des plus importants et récent pour ensuite digresser sur l’organisation de coopération de Shanghaï. Le 10 mars 2023, le site Arab News en français a mis en ligne un article relatant l’accord signé à Pékin dont le but est de rétablir des relations diplomatiques entre l’Arabie saoudite et l’Iran sous la houlette de la Chine. Dans un délai de 2 mois ces deux pays rouvriront leurs ambassades respectives, l’accord de coopération en matière de sécurité signé en 2001 sera réactivé, le Ministre saoudien des Affaires étrangère, le prince Faisal ben Farhane, a déclaré que cet accord découle, je cite, « de la vision du royaume basée sur la préférence pour les solutions politiques et le dialogue, et de sa volonté de la perpétuer dans la région ». Comme pour les accords commerciaux entre l’Arabie saoudite et la Chine de vente de pétrole payé en renminbi convertible, on constate un silence pesant de la Maison-Blanche.

Dans le même registre 25 pays et non des moindres comme l’Iran mais également l’Algérie se sont rapprochés de l’Organisation de Coopération de Shanghai (SCO). Le SCO est à l’origine un élargissement d’un groupe de pays dit « groupe des cinq » créé en 1996 regroupant dans un accord de coopération économique et d’assistance mutuelle la Chine, le Kazakhstan, le Kyrgystan, la Russie et le Tajikistan. Avec ces pays l’Inde et le Pakistan constituent l’instance suprême du SCO qui vient d’admettre en tant qu’observateurs les pays suivants : Mongolie, Iran, Afghanistan, Biélorussie, Sri Lanka, Turquie, Cambodge, Azerbaijan, Nepal, Arménie, Egypte, Qatar et Arabie Saoudite. Le cas de l’Algérie est particulier car ce pays ne se trouve pas dans le continent de la grande Asie. Il faut rappeler que selon les statuts du SCO les pays membres et observateurs doivent signer des accords d’assistance militaire et de sécurité, de coopération économique et de mise en place d’une devise alternative au dollar US adossée à un panier de monnaies dans lequel le renminbi convertible constituera la référence.

Si les Américains arrivaient à considérer que tous ces pays sont hostiles aux Etats-Unis et constituent donc un danger pour leur sécurité alors ses velléités guerrières envers la Chine alors en toute logique les Etats-Unis seraient bien avisés d’adopter un profil bas car cette organisation compte parmi ses membres cinq pays disposant d’un arsenal nucléaire dont en particulier la Russie et la Chine et ce dernier pays se dote de vecteurs hypersoniques avec la bienveillante coopération de la Russie. C’est la raison majeure pour laquelle je pense personnellement que les Etats-Unis n’interviendront pas au sujet de Taïwan. Mais je peux me tromper … Liens :

L’OTAN entraînait des soldats ukrainiens depuis au moins 2015

https://www.arabnews.fr/node/356691/monde-arabe

https://en.wikipedia.org/wiki/Shanghai_Cooperation_Organisation

Vu sur la toile ce jour.

Ici, à l’heure où j’écris ce bref billet, nous sommes toujours le 23 février 2023, date de Polynésie française, à la veille du premier anniversaire de l’intervention spéciale russe dans les républiques indépendantes autoproclamées du Donbass dont le processus d’autodétermination aurait normalement du être reconnue par le secrétariat général de l’ONU conformément au statut de cette institution : Point de vue excellentissime de Pierre-Yves Rougeyron :

Codicille 1. Selon EurasiaReview, reprenant un article du South China Morning Post, le Mossad aurait évalué le nombre de morts respectivement des armées ukrainiennes et russes (+ milices du Donbass + unités Wagner) les suivantes :

Ukraine : Entre 140000 et 180000 morts, groupe russophone tel que détaillé ci-dessus : Entre 14000 et 22000 morts. L’information a été également reprise par la Turquie et brièvement mentionnée d’ailleurs par Jacques Baud.

Cette information souligne le fait que ni Israël (Bennett a été exclu par les ultra-nationalistes religieux israéliens pour cette raison) , ni la Turquie ni la Chine n’ont pu concrétiser le projet de négociations qu’ils préparaient pour mettre un terme au conflit ukrainien. L’échec de ce projet de traité de paix a été torpillé par les Américains avec l’assentiment aveugle des Européens. À ce propos je n’ai pas pu retrouver ces informations qui sans doute ont été censurées ou supprimées car elles sont dérangeantes. C’est la raison pour laquelle j’ai mentionné ces informations au conditionnel bien qu’elles aient été pourtant reprises, je le répète, par Jacques Baud … 

Codicille 2. La Chine et la Corée du Nord disposent de milliers de chars de fabrication soviétique parfaitement entretenus et que ces trains entiers parcourent l’est de la Russie correctement camouflés pour ne pas être repérés par les satellites espions occidentaux pour venir soutenir l’armée russe avec naturellement l’ensemble de la logistique d’entretien et de fourniture de munitions. Ces chars sont directement utilisables malgré leur conception ancienne. À propos du Transsibérien cette ligne ferroviaire est en cours de doublement sur toute sa longueur dans le cadre du projet «Belt and Road » chinois avec des diverticules vers l’Iran et la Turquie … le monde change. Et en bonus cette vidéo qui confirme mes informations :https://www.youtube.com/watch?v=Q1MtY0HwTK8&ab_channel=LigneDroite%E2%80%A2LamatinaledeRadioCourtoisie(Bernard Wicht reprend les chiffres du Mossad et mentionne jusqu’à 350000 morts et blessés au sein de l’armée ukrainienne depuis le début des évènements …).

Opération militaire spéciale de la Russie en Ukraine. Explications

En prélude au premier anniversaire de l’opération spéciale russe dans le Donbass, Christelle Néant dresse un tableau du déroulement des évènements sur son site Donbass-Insider que je reproduis ici. Christelle Néant est une journaliste française vivant dans le Donbass depuis les évènements de Maïdan. Elle n’a jamais cessé de dénoncer les crimes commis par l’armée ukrainienne depuis ce coup d’État à l’encontre des populations civiles russophones en bombardant et détruisant des cibles civiles avec de l’artillerie à longue portée et des fusées. J’ai choisi de faire figurer cet article sur mon blog après avoir écouté de longs passages du discours de Vladimir Poutine sur l’Etat de la nation russe. Voici donc une copie de son article paru sur Donbass-Insider paru le 19 février 2023.

« Opération militaire spéciale russe en Ukraine – une année de révélations ».

Il y a un an, l’armée ukrainienne augmentait brusquement ses bombardements contre le Donbass, prélude à une future attaque contre la RPD et la RPL (Républiques Populaires de Donetsk et de Lougansk). Quelques jours plus tard, l’armée russe entrait sur le territoire des deux républiques populaires afin de les protéger. En un an, l’opération militaire spéciale s’est avérée être un catalyseur de révélations, tant pour la Russie que pour l’Ukraine, ainsi que sur le plan international.

Le 24 février 2022, la Russie lançait l’opération militaire spéciale en Ukraine, et toute la presse occidentale a hurlé comme un seul homme à l’agression injustifiée de Moscou contre son voisin. Comme atteints d’amnésie, les médias occidentaux ont totalement occulté la guerre qui ravageait le Donbass depuis 2014, et surtout ont fermé les yeux complaisamment sur les bombardements de l’armée ukrainienne avant le déclenchement de l’opération militaire russe en Ukraine.

Très vite, la montée du néo-nazisme en Ukraine, la corruption endémique du pays, les crimes de guerre de l’armée ukrainienne depuis 2014 dans le Donbass, la torture systémique dans les geôles du SBU et des bataillons néo-nazis, tout ce qui pouvait nuire à l’image de Kiev, a été méthodiquement caché sous le tapis par les médias occidentaux. Et très vite, ces mêmes médias occidentaux ont commencé à relayer sans plus aucun contrôle la propagande ukrainienne, se vautrant avec elle dans la russophobie la plus crasse et les mensonges les plus éhontés.

Si avant le 24 février 2022, la propagande occidentale se contentait de garder un silence coupable sur les bombardements réguliers de l’armée ukrainienne, et les crimes de guerre de Kiev, et qu’elle accusait constamment la Russie de ne pas respecter les accords de Minsk au lieu de se pencher sur leur non respect par l’Ukraine, tout en accusant Vladimir Poutine d’être un dictateur, le lancement de l’opération militaire spéciale a montré le visage hideux des médias occidentaux, qui n’ont pas hésité à relayer la propagande russophobe la plus immonde.

L’opération militaire spéciale a révélé à quel point ces médias occidentaux qui se prétendent objectifs et neutres, ne sont que des relais de propagande de l’OTAN, prêts à rapporter n’importe quelle fausse information, ou à approuver les crimes les plus ignobles pourvu que cela soit contre la Russie. Massacre de Boutcha, accusation de viols de masse contre les civils ukrainiens, y compris des enfants ou des personnes âgées, distribution de viagra aux soldats russes, approbation d’une future épuration ethnique en Crimée pour en évincer les Russes, tous les relents de fosse sceptique publiés dans les médias ukrainiens, ont été repris par les médias occidentaux.

Cette année d’opération militaire spéciale a aussi été un catalyseur de révélations pour la Russie, les faux patriotes ont montré leur vrai visage en fuyant le pays, les failles de l’armée russe ont été révélées au grand jour, lui permettant de corriger ses erreurs et de se renforcer, des unités comme celles de la milice populaire, les bataillons Akhmat ou Wagner ont, via leurs succès sur le terrain, montré la voie à suivre en matière de combat au 21e siècle, les journalistes russes ont montré l’exemple sur ce que devrait être le 4e pouvoir, en faisant remonter les problèmes jusqu’au sommet de l’État, permettant ainsi de les résoudre, et prouvant à tous les propagandistes occidentaux, qu’il y a bien plus de liberté d’expression en Russie qu’en Occident, et enfin, l’écrasante majorité du peuple russe a montré que le patriotisme russe est toujours bien vivant.

En Ukraine, l’opération militaire spéciale a révélé toute l’horreur du régime de Kiev. La mobilisation à marche forcée de toute la population masculine du pays, l’utilisation des soldats ukrainiens comme de la vulgaire chair à canon, la dissimulation massive des morts parmi les soldats ukrainiens pour ne pas payer les compensations aux familles, les mauvais traitements voire l’exécution pure et simple des prisonniers de guerre, les meurtres des civils des villes récupérées par l’armée ukrainiennes au moindre soupçon d’avoir reçu ne serait-ce que de l’aide humanitaire russe, l’utilisation des civils comme boucliers humains par les soldats ukrainiens, la destruction systématique de tout ce qui est russe dans le pays, les plans d’offensive ukrainienne contre le Donbass, l’utilisation d’armes chimiques, les bombardements de la centrale nucléaire de Zaporojié, au risque de provoquer une catastrophe, et surtout la divulgation du travail extrêmement dangereux de dizaines de laboratoires biologiques ukrainiens, financés et dirigés par les États-Unis.

Enfin, cette année d’opération militaire spéciale russe en Ukraine aura été riche de révélations à l’international. Les preuves de la compromission de l’OSCE avec l’armée ukrainienne et les autorités de Kiev ont été trouvées lors de l’avancée des forces russes, l’Allemagne et la France ont avoué que les accords de Minsk n’avaient pas été signés pour rétablir la paix dans le Donbass, mais pour donner du temps à l’Ukraine pour se réarmer (justifiant ainsi pleinement l’opération militaire spéciale russe en Ukraine), les États-Unis ont révélé leur nature prédatrice (y compris envers leurs soi-disant alliés) et terroriste, en détruisant les gazoducs Nord Stream 1 et 2, l’Union Européenne a démontré qu’elle n’était qu’un laquais de Washington, en prenant des sanctions contre la Russie qui ont détruit l’économie européenne, et en déshabillant ses armées nationales pour fournir à l’Ukraine de plus en plus d’armes, dont elle se sert pour commettre des crimes de guerre.

L’Occident a aussi démontré toute l’étendue de ses doubles standards et de ce que valent ses « valeurs humanistes » en fermant les yeux sur ces crimes de guerre ukrainiens commis avec des armes occidentales, tout en organisant une hystérie russophobe qui a viré à la censure pure et simple de tout ce qui est russe, allant des médias jusqu’aux sportifs et artistes russes.

L’Occident a enfin clairement révélé durant l’année écoulée ses plans visant à dépecer la Russie en plus petits États, démontrant ainsi le danger qui planait non seulement pour le Donbass, mais pour la fédération de Russie elle-même. Et le cynisme des pays occidentaux, qui utilisent l’Ukraine comme terrain de combat, et sa population comme chair à canon, a montré toute l’hypocrisie de cet Occident qui se prétend défenseur de la souveraineté du pays.

Au contraire, les véritables alliés de la Russie se sont révélés lors de cette année, aidant Moscou à mener son opération militaire spéciale, et à contourner les sanctions occidentales, isolant ainsi de plus en plus les pays occidentaux sur la scène internationale. D’ailleurs lors de l’année écoulée plusieurs pays, entre autre africains, ont commencé à tenir tête de plus en plus fermement aux pays occidentaux, l’opération militaire spéciale russe en Ukraine ayant révélé toutes les faiblesses de cet Occident qui se prend pour la communauté internationale toute entière.

Malheureusement, à l’heure où j’écris ces lignes, l’armée ukrainienne a bombardé cet après-midi le centre de Donetsk, tuant une civile et en blessant onze autres dont une enfant de neuf ans. L’opération militaire spéciale russe en Ukraine n’est pas encore terminée, mais les forces russes continuent d’avancer petit à petit pour libérer le territoire du Donbass et faire cesser ces crimes de guerre de l’armée ukrainienne.

En un an d’opération militaire spéciale russe en Ukraine, de nombreux civils ont été tués par les bombardements ou les techniques de combat de l’armée ukrainienne, qui les utilise comme des boucliers humains. Cette année fut la plus sanglante et la plus terrifiante des sept que j’ai vécues dans le Donbass. Celle où j’ai le plus pleuré devant les corps de civils, devant les corps d’enfants tués par des obus et des roquettes fournies par l’Occident, fournies par mon pays natal, la France. Si jusque là j’étais indignée du silence complice des autorités françaises qui fermaient les yeux sur les crimes de guerre et le non respect des accords de Minsk par l’Ukraine, durant l’année écoulée cette indignation s’est transformée en honte, de voir mon pays natal fournir à Kiev des armes qui ont tué des civils, dont des enfants, dans ce Donbass, cette Russie, qui est devenue ma patrie.

Les révélations de cette première année d’opération militaire spéciale russe dans le Donbass ont montré que cette dernière était nécessaire pour éviter l’attaque de la RPD et de la RPL par l’armée ukrainienne, et le génocide pur et simple de la population civile qui s’en serait suivi. Ce qui s’est passé à Boutcha, Izioum, ou Koupiansk, lorsque les forces ukrainiennes ont assassiné purement et simplement ceux qui avaient travaillé avec les Russes, ou simplement accepté de l’aide humanitaire ou de la nourriture russes, a révélé ce qui attendait les habitants du Donbass, si l’armée ukrainienne n’avait pas été empêchée de mener son plan d’attaque prévu pour le mois de mars 2022.

Et la révélation des plans ukrainiens et occidentaux, ainsi que du travail dangereux des laboratoires biologiques financés par les États-Unis en Ukraine, a montré que la Russie elle-même était en danger, et devait agir si elle voulait tout simplement continuer d’exister en tant qu’État souverain et uni.

Il faut maintenant mener le processus à son terme, et terminer la dénazification, et la démilitarisation de l’Ukraine, afin de protéger non seulement le Donbass, mais aussi la Russie toute entière.

Christelle Néant

Lien : https://www.donbass-insider.com/fr/2023/02/19/operation-militaire-speciale-russe-en-ukraine-une-annee-de-revelations/

Retour sur le conflit ukrainien et réflexions personnelles de géopolitique

Comme se plaisait à le dire Pierre Desproges « je ne partage mes idées qu’avec moi-même » et cet adage s’applique pleinement aux propos du présent billet. Il y a une année à la demande des républiques sécessionnistes de Donetsk et de Lugansk qui selon la Charte des Nations-Unies auraient normalement dues être reconnues comme telles par la communauté internationale conformément au principe d’autodétermination des peuples la Russie est intervenue massivement dans le Donbass. Depuis 2014 les autorités de Kiev, profitant de l’inaction convenue de Paris et Berlin de non respect des accords de Minsk, ont mis en place une sorte d’immense ligne de défense de plus de 1000 km de long parfois infranchissable le long des oblasts russophones du Donbass et l’armé ukrainienne s’apprêtait à attaquer et détruire jusqu’au dernier les habitants de ces régions. Les services de renseignement russe comme américain le savaient et c’est cette situation qui décida la Russie à intervenir pour protéger ses frères coreligionnaires et russophones de ces oblasts. Voila les fait et personne ne peut les nier.

Au sud du Donbass la Crimée qui décida démocratiquement de son rattachement à la Fédération de Russie était menacée de coupures d’eau potable et d’actes terroristes dans le but de déstabiliser cette région. Cette situation obligea la Russie à construire un pont reliant cette péninsule au reste de la Fédération en un temps record. Pendant le même temps les massacres et les destructions dans la région côtière au nord de la Mer d’Azov laissaient planer un menace permanente contre la péninsule de Crimée. Tous ces faits ne peuvent non plus être niés et leur conjonction détermina la Russie à intervenir pour remettre de l’ordre, en quelque sorte, et protéger toutes ces population russophones. Jamais les Nations-Unies n’ont reconnu la décision unilatérale de la Crimée d’être rattachée à la Fédération de Russie conformément à la Charte fondatrice de cet organisme. Toujours des faits indéniables.

Cette intervention que l’on peut qualifier d’humanitaire de la Russie, selon les critères avancés par Bernard Kouchner a contrecarré les objectifs des Etats-Unis et de l’ensemble des pays membres de l’OTAN, objectifs résumés ainsi : rayer la Russie du monde politique pour piller ad libitum les ressources de son sous-sol, le peuple russe étant constitué de sous-hommes honnis depuis l’épisode bolchévique. C’était sans prendre en considération la formidable métamorphose de ce pays depuis l’éviction de Boris Yeltsine largement corrompu et manipulé par les Etats-Unis avec l’arrivée de Vladimir Poutine qui redonna confiance à ce peuple à la dérive depuis la chute du mur de Berlin. L’incroyable modernisation de l’économie du pays, œuvre du maître du Kremlin, ne fut pas évaluée à sa juste mesure et c’est là l’erreur majeure des Occidentaux toujours enfermés dans leur idéologie de maîtrise du monde en appliquant cette idéologie par des désastres dans de nombreux pays afin d’instaurer l’ordre libéral et démocratique conceptualisé par Londres et Washington qui depuis plus de 50 ans n’a été couronné que par des destructions dans tous les pays qui ont été les théâtres de ce type d’interventions. Finalement le seul résultat tangible est une haine grandissante des anglo-saxons dans de nombreux pays qui ne nourrissent plus qu’un objectif, s’affranchir de l’hégémonie du dollar comme monnaie de référence.

Ainsi l’intervention de l’OTAN en Ukraine que plus personne ne peut nier eut pour conséquence un rapprochement de la Russie et de la Chine, la mise en place de moyens de transactions monétaires indépendantes de tous les systèmes hégémoniques mis en place par les anglo-saxons, comprenez les places financières de New-York et de Londres, le contournement des sanctions à l’égard de la Russie qui se retournent contre leurs instigateurs serviles, comprenez les pays européens, et l’élargissement du Club des BRICS à des pays encore inattendus il y a encore quelques mois comme l’Algérie ou encore l’Indonésie et enfin les accords commerciaux entre la Chine et l’Arabie saoudite, la Maison-Blanche cherchant toujours à installer des mesures de rétorsion de toutes les façons trop dangereusement à mettre en place dans cette région du Golfe persique. Le point le plus significatif est le rapprochement maintenant acquis de la Chine et de la Russie avec également l’Iran, le Brésil et l’Inde. Dans ces conditions un conflit armé entre les USA et la Chine devient de moins en moins probable pour deux raisons. Quoiqu’en pensent les marionnettes décérébrées mises en place par Washington en Europe, et quoi qu’il arrive dans les prochains mois avec la destruction totale de l’Ukraine, la Russie ne peut pas courir le risque d’être vaincue par ces marionnettes. 

Les conséquences pour l’Union européenne sont vastes et conduiront à une dissolution de l’Union européenne déjà affaiblie industriellement et commercialement qui est inévitable. C’est toujours ma propre opinion que personne n’aborde clairement.

Non seulement la Russie sortira en vainqueur de ce conflit car pour sa propre sécurité elle ne peut pas se permettre de le perdre et la redistribution des cartes géopolitiques et le nouvel allié Russie-Chine interdira tout conflit armé direct entre la Chine et les USA. À terme Taïwan et la Chine trouveront un accord de reconnaissance mutuelle. Si les Américains manifestent encore quelques doutes à ce sujet ils ont néanmoins conscience de l’immense effort d’armement de la Chine qui peut d’ors et déjà ruiner en quelques heures la flotte navale américaine du Pacifique. Réellement les Occidentaux, je pense aux pays européens, doivent dans l’urgence prendre conscience de l’évolution de ces enjeux géopolitiques nouveaux. Feignent-ils de les ignorer pour plaire à Washington ou alors sont-ils tous devenus idiots ? Le nouvel ordre mondial se dessine mais ce n’est celui que ce néo-nazi qu’est Klaus Schwab avait imaginé dans le cadre de sa mégalomanie paranoïaque. Ce nouvel ordre mondial sera multipolaire, chaque nation respectant l’autre et commerçant pour l’amélioration du bien-être des peuples. La Chine a toujours été un peuple de commerçants et la Russie un peuple multi-ethnique assis sur un immense territoire aux richesses naturelles sans équivalent dans le monde et dont le pragmatisme et les vues à long terme de ses dirigeants ont oeuvré pour l’amélioration des conditions de vie de son peuple.

Au terme de ce billet j’ai encore quelques frémissements d’optimisme en pensant à mes petits-enfants franco-japonais qui verront probablement leur pays suivre le chemin de De Gaulle qui pria les Américains de plier bagages en rétablissant des accords gagnant-gagnant avec leurs voisins, Chine comprise, une fois affranchis de la tutelle colonialiste des Américains, il faut appeler les choses par un mot le plus proche de la réalité.