Le télé-enseignement pour « dégraisser le mammouth » ?

Les restrictions budgétaires dans certains états américains sont telles qu’il manque des classes dans l’enseignement secondaire, les « colleges », équivalents des lycées. De plus le manque d’enseignants, pour les mêmes raisons de restrictions budgétaires, fait que le niveau des « graduate students », l’équivalent des bacheliers français, a diminué à tel point que pour pouvoir entrer à l’Université les élèves doivent suivre des cours de rattrapage payants et souvent à la charge des étudiants qui doivent emprunter pour suivre ces cours. Rien qu’en Californie plus de 50 % des candidats à l’université ne sont pas au niveau requis et il manque dans les collèges des centaines de milliers de places et des milliers de professeurs. C’est la crise en Californie comme dans beaucoup d’autres états américains mais on en parle peu de ce côté-ci de l’Atlantique. Par exemple les professeurs de l’université de Californie (université publique et presque gratuite pour les résidents de Californie) ont vu leur salaire diminuer de 40 % depuis 2009 et rien ne laisse présager une amélioration dans les années à venir. C’est pourquoi il se développe un enseignement à distance peu coûteux qui ne nécessite qu’un ordinateur et l’assiduité de l’élève, dans toutes les matières et d’une extrème qualité puisque les cours sont préparés par des professeurs d’universités réputées comme Harvard (MIT), Stanford ou UC Berkeley avec pour certains un financement de la fondation Bill & Melinda Gates. L’expérience de télé-enseignement a débuté en 2011-2012 et semble d’ors et déjà un succès puisque plus de 90 % des télé-élèves ont pu intégrer l’université sans devoir passer par des cours de rattrapage. A n’en pas douter, pour « dégraisser le mammouth » du système éducatif français pléthorique et extrêmement coûteux dont la qualité s’amenuise année après année, il serait temps d’envisager une telle approche avec les économies considérables qui en résulteraient pour l’Etat. Reste à savoir si les enseignants seraient prêts à se prêter à ce genre d’expérience nouvelle mais parfaitement dans le sens de l’évolution des technologies modernes de communication et d’information, trop jaloux de pouvoir formater les élèves en leur inculquant une pseudo-culture générale orientée idéologiquement et totalement inutile pour la vie active. Quoi de plus intelligent et positif que d’utiliser un ordinateur pour s’éduquer dans une matière quelconque comme les mathématiques ou la chimie moyennant une centaine d’euros par an et par matière avec des cours attrayants et interactifs, des applications sous forme d’exercices et de devoirs et une plus grande ouverture vers la connaissance !

 

Source : San Jose State University et udacity.com

Abeilles, suite …

Comme je le mentionnais dans un précédent billet, trois néonicotinoïdes ont été en partie interdits pendant deux ans après un vote houleux et non « qualifié » de la Commission Européenne. Sans attendre l’UIPP, pour les non initiés L’union des industries de la protection des plantes c’est-à-dire les chimistes, a fait savoir que cette décision relevait d’une nouvelle utilisation excessive du principe de précaution (sic) et la FNSEA s’est jointe aux jérémiades de l’UIPP. C’est presque à pleurer de voir avec quelle absence de la plus élémentaire honnêteté ces deux organisations plus ou moins syndicales ont réagi justement en argumentant dans la direction par laquelle elles se sont mises en défaut pour n’avoir pas pris les précautions nécessaires quand ces produits ont été commercialisés. Or l’AMM est délivrée par des organismes supposés impartiaux et indépendants, et je dis bien supposés parce que tout un chacun connaissant cette industrie sait que ce n’est pas le cas : les scribouillards qui examinent les demandes d’AMM sont corrompus avant même d’avoir ouvert les dossiers d’autorisation constitués de rapports et d’études totalement bidon du genre Séralini. Le mépris total que ces organismes (UIPP et FNSEA pour la France) manifestent est scandaleux. Sous prétexte de promouvoir à grands renforts de publicité mensongère « l’agriculture raisonnée » en faisant de leur argumentation clé l’utilisation de moindres quantités de pesticides dans les parcelles cultivées, je le mentionnais dans mon précédent billet, ces organismes mentent tout simplement en méprisant toute éthique scientifique pourtant à la base de l’honnêteté sans ordonner d’études complémentaires, d’une part, mais surtout en méprisant ou feignant d’ignorer le retour d’expérience des apiculteurs ou d’autres organismes académiques comme le spipoll (http://www.spipoll.org) qui a mis à contribution des dizaines de milliers d’observateurs pour effectuer un suivi des insectes pollinisateurs. De qui se moque-t-on ? C’est la question qui doit être posée. Certes je suis dubitatif quant à la validité du principe de précaution qui peut constituer une sérieuse entrave au progrès scientifique et technique, je suis également opposé aux campagnes tonitruantes des écologistes à propos de tout et n’importe quoi (ils ne manqueront pas de s’approprier le vote mitigé de la Commission européenne à leur profit) mais je persiste dans mon argumentation en criant haut et fort que la très puissante industrie chimique n’a qu’un souci, faire des profits sans se soucier à aucun moment de la santé humaine et de la santé animale, je veux parler ici des abeilles …

Néonicotinoïdes : la mauvaise foi des agro-chimistes !

Beekeepers report higher loss rates In bee population

Crédit photo : Guardian

Des rumeurs de plus en plus insistantes font état de l’usage d’armes chimiques en Syrie, nommément du Sarin ou peut-être du Tabun, et tant Israël que les USA parlent de ligne rouge à ne pas franchir. Mais pour les insectes pollinisateurs, l’usage de neurotoxines n’a pas l’air d’alarmer les politiciens qui sont susceptibles d’être au service des citoyens, ces derniers se déclarant à plus de 70 % contre l’usage des néonicotinoïdes commercialisés par Syngenta et Bayer. Toutes les études réalisées par des milliers de scientifiques universitaires en collaboration avec les apiculteurs de nombreux pays ont montré que les néonicotinoïdes désorientaient les butineuses conduisant à la mort certaine de la ruche. Comme pour l’industrie pharmaceutique (voir : http://www.contrepoints.org/2013/04/27/122835-bad-pharma-le-cote-sombre-de-lindustrie-pharmaceutique ) l’industrie phytosanitaire falsifie les études réalisées à l’emporte-pièce sur de courtes périodes et avec des données statistiques truquées. Aucune étude sur le long terme n’a été sérieusement conduite avec les néonicotinoïdes utilisés entre autres usages pour l’enrobage des semences et efficaces à des doses terrifiantes de quelques grammes à l’hectare, comme le sarin ou le tabun dont quelques microgrammes suffisent pour tuer un homme. Quand ces molécules ont été mises au point, les chimistes ont clamé haut et fort qu’enfin l’agriculture devenait propre et respectueuse de l’environnement puisque les quantités de pesticides utilisées étaient infinitésimales. C’est un argument fallacieux qui nie le fait que les insectes, et pas seulement les abeilles, sont exterminés avec des quantités extrèmement faibles de ces produits, très inférieures au milliardième de gramme ! Des quantités même plus décelables dans l’environnement, mais encore létales pour les abeilles, les bourdons et autres insectes pourtant essentiels pour assurer la production agricole correcte de plus de 70 % des denrées alimentaires. Là où la mauvaise foi des chimistes atteint une ligne rouge, pour reprendre les termes des politiciens à propos des neurotoxines de combat, c’est que leurs arguments de marketing reposent justement sur ces très faibles quantités utilisées. Or, ils n’ont jamais réalisé d’études de toxicité avec de tels ordres de grandeur puisqu’elles sont tout simplement irréalisables en laboratoire et si elles l’étaient seraient extrèmement coûteuses, seuls les innombrables retours d’observation in situ ont permis d’incriminer sans ambiguité l’impact de ces néonicotinoïdes sur les rûchers. Et comme pour en rajouter une couche, ces chimistes avancent l’argument encore plus malhonnête que les dites neurotoxines sont utilisées principalement sur des cultures qui ne nécessitent pas d’insectes pollinisateurs comme le blé, l’orge, l’avoine ou le maïs hybride F1. C’est une prouesse de mauvaise foi de la part des laboratoires pharmaceutiques comme Servier pour le Mediator, comme Merck pour le Vioxx et aujourd’hui comme Bayer ou Syngenta pour les néonicotinoïdes.

Ce n’est pas à la Commission Européenne de statuer comme elle doit le faire demain 29 avril sur un moratoire de deux ans (ridicule!) sur l’usage de ces insecticides, car elle est trop perméable au lobbying intense de ces géants de la chimie, c’est au moins au Parlement de Strasbourg de se saisir de ce dossier ou mieux encore de consulter l’ensemble de l’Union Européenne par référendum pour oui ou non laisser agir ces criminels en toute impunité.

Lien : http://www.guardian.co.uk/environment/2013/apr/28/europe-insecticides-ban-save-bees

Amnistie pour les faucheurs de maïs OGM !

Pourquoi le gouvernement a-t-il refusé le projet de loi voté par le Sénat à majorité socialo-écolo-communiste (on est mal barré, il faut supprimer le Sénat !) relatif à l’amnistie des voies de fait perpétrées par les syndicats pour « défendre » les droits des travailleurs ? Quand j’écris voies de fait, il s’agit d’actes répréhensibles selon la loi, destruction de biens publics, par exemple des bancs ou des réverbères payés par les contribuables faut-il le rappeller, destruction ou endommagement de biens immobiliers publics ou privés, et en dernier lieu atteinte au droit du travail ce dont la CGT, parmi d’autres syndicats, est spécialiste en la matière. Le Sénat à majorité trotskyste et marxiste a voulu passer l’éponge.

Les Verts ont voté en bloc pour ce projet de loi, mais c’est bien sûr ! Ils veulent que les faucheurs de plantes génétiquement modifiées soient aussi amnistiés, en premier lieu le José national qui n’est pourtant pas sénateur mais un planqué à vie ou presque au parlement européen. A cette occasion, le sénateur Placé a donc dévoilé sa prise de position, amnistie pour les faucheurs de maïs OGM, sur France Inter aujourd’hui au cours du journal de 13 heures ! Bravo à France Inter pour sa lourde responsabilité journalistique impartiale ! Naturellement Placé ne figurait pas sur le Mur des Cons, brillante illustration du sectarisme de ce syndicat (le syndicat de la magistrture) qui est une directe émanation des pressions exercées par le parti communiste sur le régime de Vichy avant qu’Hitler récuse le pacte germano-soviétique le 22 juin 1941 avec l’opération Barberousse. Car entre l’invasion de la France par les troupes d’Hitler et l’installation du gouvernement français en zone libre à Vichy en juillet 1940 et le 22 juin 1941, le parti communiste français soutenait le régime nazi et s’est empressé de faire passer en sous-main des lois (ordonnances) durant cette période puisqu’il avait été interdit en septembre 1939 en raison de ses sympathies pour le régime nazi alors allié des Soviétiques et toutes ces décisions plombent encore la société française de nos jours et ce même parti communiste, pour se refaire une réputation, après avoir collaboré avec les Allemands, a trouvé plus opportun de changer de veste et d’entrer dans la résistance pour encore mieux ensuite imposer ses idées à la libération avec les ordonnances dites de 1945. Autant les journalistes que les politiques ont la mémoire bien courte car ils oublient de relire l’histoire telle qu’on ne l’enseigne plus dans les collèges et les lycées par idéologie marxiste fascisante. Pour trouver quelques informations sur cette période glauque de l’histoire de France, encore une fois il faut aller sur des sites anglo-saxons. On comprend alors quelle est la teinte du syndicat de la magistrature, directe émanation du corporatisme du régime de Vichy, ainsi que celle du sénateur Placé qui rêve de revenir au rutabaga et à la lampe à huile. 

Dernière minute : la CGT soutient « le Mur des Cons », CQFD …

 

La betatrophine, un espoir pour traiter le diabète ?

Plus de 370 millions de personnes souffrent de diabète dans le monde et ce n’est qu’une estimation peut-être optimiste et la grande majorité des diabétiques souffrent de diabète de type 2, une forme insidieuse d’hyperglycémie souvent liée au surpoids et à l’obésité (75 % des cas de diabète de type 2) mais la caractéristique principale du diabète de type 2 est qu’il semble insensible à l’insuline, en d’autres termes les cellules du pancréas (cellules beta) dédiées à la sécrétion d’insuline quand le taux de sucre sanguin augmente n’arrivent plus à remplir leur rôle correctement d’où un manque de régulation du stockage du sucre sous forme de glycogène dans le foie. Or des taux de sucre circulant élevés sont dommageables pour de nombreux organes dont les reins, le cœur, les yeux et le cerveau. L’administration d’insuline pour pallier à cette dérégulation de la fonction des cellules beta du pancréas serait une forme de traitement mais l’insuline doit être injectée par voie sous-cutanée, or sa demi-vie dans le sang n’est que de quelques minutes et ce problème peut être en partie contourné par l’utilisation de pompes à insuline. Bref, c’est compliqué, coûteux et astreignant. Les alternatives médicamenteuses ne sont pas non plus satisfaisantes car les effets secondaires sont parfois pires que les bénéfices observés.

Une équipe de chercheurs de l’Université d’Harvard vient de montrer qu’en fait c’est le foie où a lieu le stockage du sucre et la régulation de la synthèse des acides gras à partir du sucre (glucose) qui commande la multiplication des cellules beta du pancréas en sécrétant une hormone polypeptidique (comme l’insuline qui est aussi un polypeptide). Cette nouvelle hormone a immédiatement été appelée betatrophine et son effet est spectaculaire sur la multiplication de ces cellules pancréatiques spécialisées chez des souris modifiées génétiquement pour surproduire ce peptide. De plus ces cellules nouvellement apparues fonctionnent normalement et produisent de l’insuline en répondant normalement au signal du glucose circulant. Il s’agit d’un grand espoir dans le traitement du diabète si une forme injectable de cette nouvelle hormone qui est aussi présente chez l’homme s’avère fonctionner de manière analogue.

Mais que les diabétiques ne se réjouissent pas trop vite car un tel traitement demandera une longue étude avant d’être disponible sur le marché.

 

Source : http://www.cell.com/abstract/S0092-8674(13)00449-2

Il y a 60 ans, la double hélice d’ADN

Il y a un peu plus de 30 ans, j’allais souvent déjeuner d’un sandwich au bout de l’esplanade centrale du Salk Institute où je rejoignais Francis Crick pour bavarder à bâtons rompus de toutes sortes de sujets en regardant les parapentistes faire des figures osées au dessus de la falaise de Black Beach avec l’immensité bleue intense de l’Océan Pacifique comme toile de fond ajoutant au contraste de la pierraille dénudée qui séparait l’Institut du bord de la falaise. C’était au dessus de La Jolla, à Torrey Pines Road, dans le temple de la biologie. Je n’éprouvais aucun effort pour suivre les propos de Francis puisqu’il s’exprimait dans un français d’une qualité que beaucoup d’entre nous ne maîtrisent pas. Son épouse Odile, née de mère française et de père anglais, lui avait transmis le goût de la langue de Montesquieu et de Proust et c’est dans cette langue qu’il semblait préférer à l’anglais qu’il me racontait quel était le but réel de son travail au Salk Institute. Francis s’était reconverti tardivement vers les neurosciences mais pas avec une approche chimique ou biochimique comme celle développée dans le laboratoire où je travaillais, dans une toute autre appréhension des mécanismes intimes de l’activité cérébrale. L’Institut était l’un des tous premiers sites privés à s’être équipé d’un réseau intranet, en d’autres termes un internet à l’usage de l’ensemble des laboratoires avec des ordinateurs qui pourraient se trouver dans des musées aujourd’hui mais qui rendaient déjà de nombreux services en particulier la transmission d’informations quotidiennes entre chacune des équipes travaillant par exemple sur des sujets apparentés. Et c’est avec cet exemple que Francis Crick réfléchissait au fonctionnement du cerveau en le considérant comme un ensemble de terminaux ou de régions reliés les uns aux autres par des neurones spécialisés avec une circulation incessante des informations. Les idées de Francis Crick étaient d’avant-garde car le concept qu’il m’exposait alors que nous terminions notre sandwich n’en était qu’à l’état d’hypothèse encore invérifiable et elles furent largement démontrées quelques années plus tard avec l’avènement de l’imagerie fonctionnelle par résonance magnétique nucléaire qui a permis de progresser de manière tout aussi fulgurante dans la connaissance du fonctionnement du cerveau, la dernière frontière de la biologie, comme la biologie moderne est entièrement issue des travaux de Francis Crick et James Watson sur la structure en double hélice de l’ADN qui furent publiés il y a exactement soixante ans.

Jamais qui que ce fut, y compris Crick et Watson en 1953, auraient pu prédire les usages et les applications de leur découverte que l’épouse de Francis illustra dans l’article fondateur de la biologie moderne paru dans le journal Nature : http://www.nature.com/nature/dna50/watsoncrick.pdf .

Francis Crick aurait pu recevoir aussi le prix Nobel pour l’impulsion nouvelle qu’il donna aux neurosciences en tentant d’expliquer les mécanismes de la conscience. Ses réflexions – Francis Crick travaillait 20 heures par jour, ponctuant ses longues heures de travail par quatre siestes d’une heure – le conduisirent tout naturellement, et nous en parlions souvent ensemble, à remettre en question l’existence de l’âme supposée siéger dans le cerveau et par conséquent l’existence d’un quelconque dieu. Pour lui, le vivant était une résultante de mécanismes complexes strictement chimiques et le cerveau un super ordinateur et uniquement cela. C’est peut-être à cette époque et au cours de nos conversations presque quotidiennes que je devins tout aussi agnostique que Francis Crick.

« Les biologistes doivent toujours avoir en tête que ce qu’ils observent n’a pas été créé, mais a évolué » ou encore : « Si on veut comprendre une fonction (biologique) il faut étudier la structure » .(citations de Francis Crick).

 

Bonne sieste Monsieur Moscovici …

Sous le titre « Qu’est-il arrivé à la voix de la France en Europe » (voir le lien en fin de billet) d’une dépêche de Reuters parue ce jour à Bruxelles on découvre que lors du sommet des ministres des finances européens avec le FMI et la banque centrale européenne (24 mars dernier) pour sauver l’économie chypriote, Pierre Moscovici, rêvant probablement de paradis fiscaux ou de jours meilleurs, s’est offert une petite sieste en plein débat. Il a fallu le courage interventionniste de Christine Lagarde pour l’extirper de sa torpeur un peu embarrassante pour l’image d’un ministre qui avait cautionné les exactions de son ministre délégué au budget mais embarrassante aussi et surtout pour l’image de la France bien ternie depuis la prise de bec entre Angela Merkel et Flanby, cette dernière se rapprochant alors de Cameron et de ses partenaires nord-européens et Hollande allant courtiser les pays du club med. Pour le journaliste de Reuters, la sieste de Moscovici est révélatrice d’une disparition progressive et inquiétante de la France sur la scène européenne. L’axe franco-allemand est détruit, la présence de la France s’effondre, elle n’a plus d’idées novatrices à présenter et de nombreux diplomates expriment leur étonnement en termes à peine modérés : « Ce n’est pas seulement étrange, c’est inquiétant » et plus encore : « Si vous n’avez pas fait de l’ordre dans votre maison, c’est très difficile de donner des conseils aux autres ». C’est donc clair, le gouvernement français et son président n’ont toujours pas envisagé, même un instant, de procéder aux réformes structurelles nécessaires pour relancer l’économie, bien au contraire, depuis le début de son quinquennat, Hollande a rétropédalé sur la réforme des retraites, durci les conditions de licenciement dans les entreprises, embauché de nouveaux fonctionnaires, augmenté taxes et impôts en tous genres sans réduire les dépenses publiques pléthoriques, inutiles et non constructives. Et ce sont là les vraies raisons pour lesquelles la France a perdu sa crédibilité sur la scène européenne. Comme Moscovici, la France est dans un état de léthargie et faudra beaucoup de temps pour qu’elle retrouve son rang d’égale à égale avec l’Allemagne. En moins d’une année, la nouvelle équipe au pouvoir a réussi à mettre l’économie française à genoux et à se torpiller sur la scène européenne et ce n’est pas l’intervention au Mali qui pourra redorer son image de marque bien ternie.

Bonnes sieste Monsieur Moscovici …

 

Lien : http://www.newsdaily.com/europe/4b5693e5e7640ae8e973c72c635de573/insight-what-ever-happened-to-frances-voice-in-europe

Réflexions boursières …

Ce matin, la bourse de Paris s’envole et pourtant les indicateurs sont toujours dans le rouge virant progressivement au noir, c’est à n’y rien comprendre. L’activité économique chinoise ralentit plus que prévu par les analystes qui n’analysent plus rien et s’en remettent aux boules de cristal et autres marcs de café tant leurs prévisions atteignent des degrés d’incertitude comparables aux prévisions météorologiques à dix jours, c’est-à-dire le flou savamment dosé pour ne pas trop affoler l’opinion publique. Et il y a aussi cette histoire de bail in. Je m’explique, dorénavant et depuis l’escroquerie chypriote, les déposants clients de leur banque donc prêteurs puisque l’argent des comptes courants ou d’épargne est utilisé par ces banques, se verront dans l’obligation de subir une tonsure de leur épargne (on dit hair cut en anglais) au cas où leur banque se trouverait dans une situation de faillite. En d’autres termes votre argent sagement déposé sur votre compte en banque ne sera plus garanti. Si les politiciens en sont arrivés à cette extrémité, ce doit être parce que la fin est proche, la grande crise financière se profile à l’horizon …

Comme si la bourse de Paris voulait saluer une hypothétique reprise économique en France, il semble que les financiers n’ont pas encore eu sous les yeux le PMI flash de Markit que je me permets de soumettre à l’appréciation de mes lecteurs : 

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Et comme si ça ne suffisait pas, voilà un autre graphique tout aussi explicite :

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L’emploi dans les secteurs manufacturiers et des services chute depuis maintenant plus de 16 mois et la tendance n’a pas vraiment l’air de s’inverser.

Donc, les investisseurs sont dans une attitude attentiste et vivent dans l’instant présent pour réaliser les quelques profits encore possibles dans une bourse très volatile. Mais l’avenir reste bien sombre …

Source: Business Insider

Lettre à Arnaud Montebourg

Monsieur le Ministre du redressement contreproductif, savez-vous (si vos attachés de presse ne vous ont pas encore informé) que General Motors ferme tout simplement son usine de Bochum car non rentable. Savez-vous Monsieur le Ministre de la Sinistrose ce qu’est la rentabilité d’une entreprise ? Le président de la BPI le sait et il l’a dit haut et fort mais l’ex du président capitaine d’un pédalo à la dérive (on dit à la cape en terme de marin quand on est pris dans la tempête) l’a plutôt mal pris et ça risque de créer des remous sous les lambris dorés de l’Elysée. PSA est exangue et va supprimer 10000 emplois dans les prochains mois, ce n’est pas moi qui invente, c’est la presse économique anglosaxone qui le dit. Ford ferme son usine de Genk en Belgique, elle perd de l’argent, tout simplement. Pouvez-vous envisager un seul instant, Monsieur le Ministre de la Destruction déconstructive, si les Français, déjà lourdement taxés de tous côtés, vont accepter un sauvetage de Renault, de PSA ou de Spranghero puisqu’on peut aussi parler de saucisses et de cassoulet au cheval dans votre mission de sapement systématique de l’économie française ? Monsieur le Ministre, vous ètes complètement en dehors des réalités économiques, vous rêvez comme vos consoeurs et confrères écologistes et vous ne vous en rendez même pas compte. Dans quelques mois la France sera franchement en récession pour une durée indéterminée et douloureuse. Retournez vite dans votre campagne de Saône-et-Loire et méditez en regardant les vaches dans les prés au sujet de la futilité de la politique idéologique. Vous n’aurez pas de problèmes pour survivre avec votre retraite de ministre et vos émoluments de député alors que des dizaines de millions de français compteront jusqu’au moindre centime d’euro pour tenter de survivre …

La BPI vue par Ségolène …

J’ai entendu Madame Royal, prénom Ségolène, interpellée sur BFMTV ce soir à propos de la BPI, une usine à gaz qui risque de coûter cher aux contribuables dans la mesure où il y a des dissensions au sein de sa direction, un directeur pragmatique qui ne mâche pas ses mots et une politicienne qui ne connait rien aux affaires sinon d’avoir créé une SCI lucrative avec son ancien amant, l’actuel président des quelques rares gauchistes encore favorables à son action. Elle a déclaré tout de go que la BPI s’intéresserait entre autres projets fûmeux pouvant donner lieu à toutes sortes de corruptions locales dont les politiciens de gauche sont coûtumiers aux « énergies du futur » ! J’aurais été la journaliste de BFM j’aurais immédiatement demandé à la présidente fantoche du Poitou et de la Charente réunis de préciser son idée ou au moins sa conviction intime de ce que signifie pour elle l’énergie du futur. De mon point de vue d’humble ancien consultant auprès d’EDF (je le rappelle à mes lecteurs qui pourraient encore être incrédules) je vais résumer ce que pourrait avoir en tête la miss poitevine :

 

Production d’énergie électrique prouvée et rentable :

Nucléaire (uranium et thorium)

Hydroélectrique

Charbon

Gaz

 

Production d’énergie électrique de fiabilité non prouvée et/ou non rentable :

Eolien

Photovoltaïque

Biomasse

Fusion

Géothermique

Hydrolien

Marées

 

Ces cinq dernières rubriques préoccupent les « verts » et je vais brièvement les passer en revue.

L’éolien, de par l’intermittence imprévisible du vent, de sa direction et de son intensité, fait que cette source d’énergie ne présente qu’un facteur de charge dérisoire. Pour qu’un parc de moulins à vent puisse fonctionner correctement il faut qu’il soit obligatoirement couplé à un réseau alimenté et stabilisé par des centrales électriques de type classique (thermique classique ou nucléaire) mais l’incidence sur le bilan global de l’apport de l’éolien ne sera jamais supérieur à 10 % puisque le réseau de distribution requiert une stabilité minimale afin de fonctionner sans rupture. L’éolien est donc d’abord un gigantesque gouffre financier pour amuser la galerie et calmer les délires des écologistes.

Le photovoltaïque, même problème, le soleil ne brille qu’au mieux 50 % du temps et les panneaux solaires, quelle que soit leur configuration, ne peuvent raisonnablement fournir de l’énergie que durant un laps de temps limité, ce qui (comme pour l’éolien) induit l’existence de moyens de stockage adéquats.

La biomasse. En dehors de l’incinération à grande échelle des ordures ménagères et de certains déchêts industriels ou encore des boues d’égouts, la biomasse n’est pas adaptée à une production durable et fiable d’énergie électrique. Certains parlent de rationaliser l’exploitation des forêts, je veux bien mais quand on sait que sous le climat de la France et encore plus des pays plus au nord en Europe quand on coupe un arbre il faut en replanter cinq pour assurer une pérennité de la source d’énergie. L’exploitation des forêts est une vue de l’esprit tout simplement. D’autres ressources dites biomasse comme la valorisation des lisiers sont tout aussi irréalisables quant à l’alcool (maïs, canne à sucre, betterave) il faut choisir entre manger à sa faim ou faire rouler sa voiture, de toutes les façons produire de l’électricité avec du « biogaz » ou du « bio-éthanol » relève tout simplement de la chimère mensongère.

La fusion. Je l’ai déjà dit dans ce blog, la fusion nucléaire ne pourra jamais être maitrisée en terme de production de chaleur pour la simple raison qu’il n’existe pas de matériaux sur notre planète susceptibles de résister à des températures supérieures à deux mille degrés, et encore, je suis optimiste. Or la fusion met en jeu des millions de degrés. Une vue de l’esprit coûteuse qui tient franchement de la science fiction.

La géothermie. Peu ou pas de site en France métropolitaine, point. Une usine fonctionne malgré de gros problèmes de corrosion à Bouillante, une charmante commune de la Guadeloupe. Une solution pour développer l’énergie géothermique serait de procéder dans un premier temps à de la fracture hydraulique de grand ampleur en profondeur et injecter de l’eau pour récupérer en surface de la vapeur. Dans ces conditions inenvisageables puisque la fracture hydraulique est interdite (jusqu’à nouvel ordre) en France, cf. la controverse écolo sur les gaz de schiste, il paraît tenir encore une fois du rêve qu’on puisse imaginer une exploitation de la géothermie dans des régions favorables comme le Puy de Dôme ou le Cantal. Dans les autres régions de France et de Navarre il faudrait fracturer à plus de 5000 mètres de profondeur pour espérer récupérer une vapeur de qualité et non corrosive. Sur ce point, je rappèle que la vapeur qui fait tourner les turbines doit être d’une qualité parfaite tant thermique que chimique afin de ne pas détruire les ailettes des turbines.

Hydrolien. Le domaine est encore inconnu mais les investissements sont gigantesques en regard de la production escomptée au final. Il est prématuré de se faire une opinion aujourd’hui sur cette filière. Cependant les sites favorables à l’implantation de moulins à eau sous-marins sont limités. Prétendre qu’un jour on implantera des hydroliennes dans le détroit de Gibraltar est néanmoins plus réaliste que la fusion nucléaire !

Marées. Le site de la Rance est un des rares endroits favorables pour ce type d’application.

J’en reviens donc aux sources d’énergie électrique que l’on pourrait qualifier de traditionnelles, nucléaire, hydroélectrique, charbon et gaz. Comme il est mal vu, au moins en France mais pas en Allemagne ni en Pologne ni en Chine, de brûler du charbon ou du gaz (voir mon précédent billet à ce sujet) il reste le nucléaire et l’hydroélectrique. Le seul fleuve français susceptible d’être aménagé pour produire de l’électricité reste la Loire. Mais il n’y a jamais eu une compagnie nationale de la Loire comme ce fut le cas pour le Rhône et la raison est simple : la Loire est un fleuve capricieux peu propice à la récupération d’énergie. Il ne peut qu’être utilisé pour le refroidissement des centrales nucléaires installées le long de son cours.

J’ai disserté sur mon blog de la filière thorium que la France n’envisage pas pour le moment de développer, alors, je me pose la question après avoir entendu notre poitevine nationale, ex-ministre, présidente d’une région et que sais-je encore si elle n’avait pas une petite idée sur la filière thorium à fluorures fondus. Je doute très sérieusement que Madame Royal ait une opinion arrêtée sur cette technologie mais si la BPI décidait d’investir dans cette direction, ce serait un trop gros morceau. Pour conclure mon billet de ce jour, je rappèle à mes lecteurs que le parc nucléaire français a été intégralement financé avec les impôts des contribuables et que le démantèlement prématuré d’un réacteur quelconque pouvant encore fonctionner dix ans voire vingt (je pense à la centrale de Fessenheim) équivaudrait à brûler une partie des billets de 500 euros que chaque contribuable a donné à l’Etat. Aujourd’hui EDF gagne de l’argent grâce à cet effort consenti par ceux qui vont bientôt être à la retraite ou le sont déjà (comme moi) et il serait intolérable que le gouvernement actuel, sous la pression d’énergumènes irréalistes, décide de démanteler le parc nucléaire de la France pour s’assujettir aux livraisons de gaz de la Russie car il n’y a pas d’autre alternative, je viens de l’exposer brièvement dans mon billet que j’adresse à Madame Royal si elle a quelques minutes pour le lire.