Billet d’humeur politique : la crise agricole en France

C’est assez significatif que les médias occultent l’une des principales raisons du malaise du monde agricole français dans son ensemble et pas seulement du secteur de l’élevage. D’abord l’agriculture française est soumise à des régulations ubuesques, les agriculteurs sont rançonnés par la MSA, des bureaucrates ignares pondent des lois destructrices sous prétexte qu’il faut rationaliser la production agricole. À ces délires franco-français s’ajoutent des édits autoritaires en provenance d’autres bureaucrates confortablement installés à Bruxelles qui ignorent tout du tissu paysan français. Le résultat est une sorte de fonctionnarisation centralisée du monde agricole et de toute évidence ça ne peut pas fonctionner car cette réorganisation politique rampante du monde agricole ne tient pas compte des particularismes régionaux ni de l’individualisme fondamental des acteurs du monde rural.

Il y a une autre raison que la presse et les politiciens passent sous silence soigneusement, c’est la situation punitive dans laquelle a été placée la Russie à la suite du vote démocratique des habitants de la Crimée qui ont choisi de se rattacher à la CEI. Les journalistes aux ordres du pouvoir n’ont surtout pas abordé le sujet des conséquences de ces sanctions sur le secteur agricole et alimentaire français mais il en est de même pour de nombreux autres pays européens qui n’ont plus le droit de commercer avec la Russie. La conséquence directe a été une baisse progressive des prix résultant d’une surproduction apparente en raison de la disparition du marché russe. Il a suffi de quelques points de pourcentage de différentiel pour que le malaise apparaisse. Et comme dans tout secteur économique un effet de levier a aggravé la situation. L’élevage, viande ou lait, a le plus souffert de cette situation car il s’agit du secteur agricole nécessitant les plus importants investissements.

Le gouvernement, droit dans ses bottes, accuse la grande distribution mais jamais le président de la République ou le Premier Ministre ne reconnaîtront les faits : la situation de l’Union européenne vis-à-vis de la Russie, dictée par le Département d’Etat américain et le haut commandement de l’OTAN, est une aberration qui meurtrit de nombreux secteurs économiques européens. Les Allemands se sont privé d’un de leurs principaux clients hors Union Européenne et l’économie allemande est en perte de vitesse (voir les derniers indices Markit-flash), l’économie française ne se porte pas mieux alors on feint d’ignorer la vraie raison du malaise agricole français : l’ignominieux asservissement politique de la Communauté Européenne aux diktats de Washington …

Une réflexion au sujet de « Billet d’humeur politique : la crise agricole en France »

  1. Bonjour
    En effet ! Parmi les nombreuses contraintes que subit le monde agricole français il y a le fléau de la dictature verte. L’Europe dicte ses directives pour tous les membres, et chaque pays adapte les directives. En France la bureaucratie verte est omniprésente et applique ses dogmes au-delà de toute mesure. Les normes sont innombrables, contraignantes et ubuesques. Si vous avez le malheur d’être en zone natura 2000 ou dans un PNR par ex. c’est le vert profond qui est en marche, l’objectif étant le retour à la nature sans doute, en passant par le 0 engrais, 0 pesticide, 0 impact de l’agriculture jugée polluante, et nocive pour la Nature. Aucune construction, aucun chantier (captage par ex.) ne peut se faire sans l’aval d’une ONG coûteuse qui doit donner son agrément après étude. Sans compter les kilos de paperasses de toutes sortes.
    Les dates de fenaison sont contrôlées, les cours d’eau doivent être isolés des troupeaux, et les abreuvements aménagés etc.
    Cdt
    E.

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