Va-t-on autoriser les antibiotiques en agriculture ?

 

Cette question pourrait devenir centrale avec la propagation alarmante de la Xylella fastidiosa en Europe. Il s’agit d’une bactérie aérobie gram-négative qui se multiplie dans les canaux du xylème des plantes et finit par tuer ces dernières. Elle est transmise par n’importe quel insecte suceur comme par exemple la cicadelle et elle est capable de détruire plus de 300 plantes différentes, du laurier rose à l’olivier en passant par la vigne et le citronnier. C’est déjà un désastre en Apulée (Italie) où des oliveraies entières ont été dévastées ces dernières années mais également dans les régions viticoles de Californie, les cépages Pinot Noir et Chardonnay étant les favoris de cette bactérie insidieuse qui a trouvé en plus le moyen de se multiplier dans le tube digestif des insectes qui la véhiculent pour que ces dernier fassent encore mieux leur inoculation quand ils vont se nourrir de sève.

Cette bactérie est apparue en 2015 en Corse et il lui a fallu quelques mois pour atteindre la région niçoise en infestant d’abord la polygale à feuilles de myrthe (Polygala myrtifolia) puis le laurier-rose. La prochaine victime sera, à n’en pas douter, l’olivier. Elle a atteint l’Allemagne en 2016 en décimant également le laurier-rose et les Îles Baléares au début de l’année 2017 et enfin la région d’Alicante cet automne. Il y a donc franchement urgence car cette bactérie attaque aussi les orangers et les citronniers, tout pour plaire !

L’usage d’antibiotiques en agriculture est formellement interdit en Europe ainsi que dans de nombreux autres pays. Il existe cependant quelques exceptions comme par exemple en Suisse pour combattre le feu bactérien (fire blight en anglais) qui peut ravager les vergers fruitiers des basses vallées alpines en quelques jours. Il s’agit d’une maladie provoquée par la bactérie Erwinia amylovora susceptible (encore mais pour combien de temps ?) à la streptomycine. Le souci avec la Xylella sera, comme pour les bactéries pathogènes pour l’homme, l’apparition de résistances si l’utilisation d’antibiotiques, dans le cas où ceux-ci seraient utilisés dans l’urgence, était mal contrôlée.

Toujours est-il que l’on peut s’attendre à un véritable désastre économique, cette bactérie étant considérée depuis peu comme le pathogène agricole numéro 1 en Europe … Affaire à suivre

Source et illustration : BBC News

Note : pas de billets ces premier et deux janvier 2018

La dette de l’Etat par citoyen, c’est réjouissant : un vrai cadeau de fin d’année !

 

Vous voulez savoir combien l’Etat va vous prendre d’argent pour rembourser ses créanciers, c’est très simple ! Hormis le Japon qui a emprunté à ses propres citoyens le plus souvent à leur insu en ponctionnant dans les fonds de retraite par exemple, en d’autres termes ce pays ne doit d’argent à personne (voir note), ce serait d’ailleurs plutôt l’inverse, les autres pays de l’OCDE sont lourdement endettés. Par exemple un ménage français avec quatre enfants (c’est le cas de ma fille) devrait se voir démuni de 6 x 49652 $ = 297912 $ pour renflouer les caisses percées de l’Etat. En Italie c’est pire, le même ménage avec 4 enfants devrait débourser 369234 $ alors qu’en Estonie ce serait seulement 22566 $ …

Inutile d’être préoccupé l’Etat, dans quelque pays que vous soyez, fera tout pour vous prendre cet argent : première étape supprimer le cash pour contrôler ce que vous faites avec votre argent, deuxième étape saisir votre compte en banque, vos porte-feuilles boursiers (si vous en avez) et vos assurances-vie, troisième étape, si vous n’êtes toujours pas solvable de votre dette citoyenne, saisie du terrain sur lequel vous avez bâti votre maison, terrain qui deviendra alors propriété de l’Etat et à qui vous devrez verser un loyer fixé arbitrairement. Et si à votre mort cette dette n’est pas remboursée ce seront vos enfants et petits-enfants qui paieront. C’est ça le socialisme financiarisé ! Et encore une fois ne vous en prenez qu’à vous-même, inutile de pleurer car c’est vous qui avez élu les politiciens qui vous gouvernent et ont pris votre destinée sous leur protection !

Bonne fin d’année, dormez tranquilles en attendant des jours meilleurs qui n’arriveront jamais …

Source et illustration OCDE : http://dx.doi.org/10.1787/888933531516

Note : la Banque du Japon (BoJ) a fusionné avec le Trésor japonais en d’autres termes la dette du pays, détenue par les Japonais eux-mêmes à plus de 95 % , est virtuellement effacée par un simple artifice comptable.

Nouvelles du Japon : Perdu et retrouvé

 

Il y a quelques années nous étions allé en famille à la fête de l’automne (Ikigai, littéralement la satisfaction de se plonger dans une foule en joie) au tout début du mois d’octobre dans un temple shintoïste (matsuri) situé dans un quartier proche du domicile de mon fils à Tokyo (le Igusa Hachiman). Il y avait une foule compacte déambulant au milieu d’échoppes variées proposant pour quelques centaines de yens de quoi se restaurer et même boire de la bière bien fraiche. Ma petite-fille était très affairée dans des jeux d’adresse pour gagner quelques petits animaux en peluche et j’entrepris de chercher dans mon sac en bandoulière un « eco-bag » pour stocker tout ce qu’elle gagnait. Une dizaine de minutes plus tard je m’aperçus que j’avais perdu mon porte-monnaie avec quelques dizaines de milliers de yens et aussi et surtout mes cartes de crédit.

En rentrant à la maison j’entrepris de faire opposition pour mes cartes de crédit. Le décalage horaire avec l’Europe était favorable mais il me fallut tout de même une bonne demi-heure pour arriver à joindre par téléphone un responsable de ma banque. J’étais terrorisé et bien dépité du fait de ma négligence. Mon fils avait déjà perdu son porte-monnaie dans le métro de Tokyo à plusieurs reprises et l’avait toujours retrouvé intact au bureau des objets trouvés au terminus de la ligne de métro mais pour ma part je n’étais pas rassuré du tout. Le jour même j’étais allé acheter un billet d’avion dans une officine assez étrange à Shinjuku appelée Number One Travel, une agence de voyage très spéciale au dernier étage d’un immeuble un peu crasseux réservée aux étrangers, un endroit assez surréaliste où on parlait toutes les langues de l’Asie, depuis le tagalog au chinois en passant par le thaï, le birman et l’indonésien sans oublier naturellement l’anglais. Comme on ne pouvait payer qu’en espèces à moins d’accepter de se faire étriller par Western Union, j’avais glissé dans mon porte-monnaie le reçu de mon paiement en espèces.

Le lendemain matin je reçus un appel téléphonique de cette agence de voyage qui me signala que la police l’avait contactée et la priait de se mettre en rapport avec moi. La fille de l’agence était plutôt inquiète et je lui appris que j’avais perdu mon porte-monnaie la veille. Elle me rassura tout de suite et m’indiqua que mon bien se trouvait au commissariat de police central – le Koban – de Suginami près du bureau de poste central du quartier, bureau de poste que fort heureusement je connaissais. Après diverses vérifications d’identité – j’avais mon passeport sur moi – le policier me restitua mon porte-monnaie dans lequel il ne manquait pas un seul yen ni aucun autre document.

Au poste de police il y a un service des objets perdus et c’est assez inimaginable de voir des parapluies, des foulards, des sacs à main, des paires de chaussures, des jouets d’enfants, bref tout ce que le passant moyen trouve et va soigneusement apporter au poste de police dans la rue car il y a partout des petits kobans très pratiques pour les étrangers qui peuvent se perdre dans les ruelles parfois sinueuses de Tokyo. La police de cette immense ville récupère parmi tous les objets perdus jusqu’à 3,8 milliards de yens par an (30 millions d’euros) le plus souvent restitués à leur propriétaire !

Ceci signifie deux choses. D’abord l’honnêteté des Japonais est un fait de société unique au monde. Quand une personne entre dans un Starbuck et qu’il y a une table de libre il va poser son iPhone dernier modèle sur la table pour signaler qu’il l’a réservée puis il va commander son café sans se soucier un instant de son téléphone. Jamais personne n’osera le voler. Faites ça en France, aux USA ou même ici en Espagne, et d’ailleurs dans n’importe quel autre pays dans le monde, vous ne serez pas déçu ! Dès les petites classes à l’école les élèves reçoivent un enseignement de moralité et d’éthique et il n’est pas rare de voir un enfant trouvant une pièce de 100 yens dans la rue de l’apporter au koban du coin ! D’ailleurs la loi indique que toute personne trouvant un porte-monnaie avec de l’argent est en droit de demander au propriétaire, si celui-ci a pu être identifié par la police, une récompense égale à 5 % du montant effectivement restitué à la police et dans le cas contraire, après trois mois cet argent lui est restitué en intégralité. J’ignorais cette disposition et je n’ai jamais su qui avait trouvé mon porte-monnaie …

Le deuxième fait de société au Japon est qu’il y a énormément d’argent liquide qui circule et beaucoup de personnes règlent leurs achats en cash, ce que je fais au Japon mais également ici à Tenerife. La BoJ estime qu’il y a plus de cent mille milliards de yens en circulation sous forme de billets de 1000, 5000 et 10000 yens soit en gros 800 milliards d’euros en circulation en cash dans le pays. C’est tout simplement énorme !

Il fait vraiment bon vivre au Japon, le pays le plus civilisé du monde …

Source et illustration : Bloomberg, illustration Shinjuku. Pour les curieux le train qui passe est une rame de la ligne est-ouest Chuo-Sobu locale qui va de Chiba à Ome avec environ 60 stations distantes les unes des autres d’environ 2 kilomètres. L’agence de voyage où j’avais acheté mon billet d’avion se trouve au dernier étage de l’un des immeubles richement éclairés dans la rue située derrière la ligne de chemin de fer et perpendiculaire à celle-ci qui borde le quartier « chaud » de Shinjuku, le Kabukicho. Sur la droite se trouve un gigantesque écran de télévision de forme hémicylindrique.

Selon la NASA c’est officiel le climat entre dans un épisode « glaciaire »

Il y a une information très importante et passée totalement inaperçue qui est sortie au moment même où le raout climato-financier de Paris avait lieu la deuxième semaine de ce vénérable mois de décembre 2017. Le Chicago Mercantile Exchange où se négocient la plupart des denrées alimentaires est en pleine effervescence mais pas du tout en raison du climat, encore que … Les traders impliqués en particulier dans le marché du maïs prennent depuis quelques semaines des positions à terme (on dit des « futures ») en pariant sur une forte hausse des cours des céréales depuis l’annonce officielle faite par la NASA – mais du bout des lèvres – au début du mois de décembre d’un refroidissement généralisé du climat dans les toutes prochaines années et ce dès 2018-2019. En a-t-on parlé à Paris ? Certainement pas tant les affairistes de tout poil mettaient la dernière main à l’organisation de leur main-mise sur les économies occidentales et leur racket systématique des pauvres idiots de contribuables et de consommateurs savamment drogués par une propagande incessante leur annonçant quotidiennement que s’ils ne mettent pas la main à la poche ce sera la fin torride du monde.

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Très curieusement donc la NASA a fait cavalier seul car il reste probablement encore quelques scientifiques honnêtes au sein de cet organisme qui ont encore le courage de dire ce qu’ils pensent dans leur for intérieur. Force est donc de constater que l’activité magnétique du Soleil dont les traces visibles sont les taches solaires s’affaisse dangereusement. Pour donner un aperçu en quelques chiffres de ce qui se passe il est éloquent de rappeler ceci : en 2015 il n’y a pas eu un seul jour sans aucune tache solaire. En 2016 il y eut 33 jours sans aucune tache solaire et en cette année 2017 (les dernières données datent de la première semaine de décembre) il y a eu déjà 98 jours sans taches solaires aucunes.

Comme le Soleil tourne autour de lui-même en 25 jours le comptage exact des taches solaires est visualisé par le diagramme en ailes de papillon (illustration ci-dessus, source NASA) tout au long d’un cycle solaire car les taches ont tendance à migrer des pôles vers l’équateur du Soleil (voir par exemple https://en.wikipedia.org/wiki/Sunspot) au cours d’un cycle de 11 ans.

Le présent cycle solaire est le plus déficitaire en taches solaires depuis la période de faible activité qui sévit au début du XIXe siècle et appelée le Minimum de Dalton (1790-1830). Les températures moyennes en Allemagne chutèrent de 1°C et il y eut pour aggraver la situation la fameuse année sans été en 1816 dont la cause fut l’éruption explosive cataclysmique du Mont Tambora en Indonésie. Durant cette période de plus de 30 ans les températures et les proxys (croissance des arbres par exemple) parfaitement bien documentés indiquent que le monde entier vécut une période anormalement froide. Comme le relevait le rapport de la CIA de 1974 (voir un précédent billet sur ce blog), tout refroidissement du climat conduit à une instabilité politique, et celle-ci peut devenir incontrôlable car elle est provoquée par ce qu’il y a de plus vital chez les êtres humains, la nourriture.

L’avertissement ou plutôt le constat de la NASA n’est pas passé inaperçu à la Bourse de Chicago, c’est le moins qu’on puisse dire. Et comme le cycle solaire #25 est, selon les astrophysiciens spécialistes du Soleil, prévu pour être encore plus faible en termes d’activité magnétique, il n’est donc pas étonnant que les traders de Chicago parient déjà sur les années 2020-2030 ! Le premier véritable « choc » céréalier mondial d’importance est prévu selon eux pour 2024 avec une chute spectaculaire de la production de riz. Le maïs, culture sensible aux baisses de température puisque sa production a lieu dans des zones géographiques (USA par exemple) plus exposées à un refroidissement du climat que pour le riz, céréale essentiellement cultivé dans des régions plus méridionales, serait impacté dès les années 2018-2019. Comme on sait que plus du tiers du maïs américain est utilisé pour produire de l’alcool combustible additif anti-détonant pour les véhicules automobiles aux USA il faudra choisir entre sa voiture et ce que l’on a dans son assiette, du moins dans ce pays, une petite révolution écolo-incompatible à venir.

Si en plus de la faiblesse solaire les volcans s’en mêlent l’humanité toute entière risque de beaucoup souffrir. Le volcan Bezymianny à l’extrême est de la Russie vient d’exploser (20 décembre 2017) en propulsant à plus de 15 km d’altitude des millions de tonnes de poussières, en attendant celui de Bali …

Sources : lewrockwell.com, Bloomberg, NASA

Voir aussi : https://youtu.be/kBKJkU06ICQ (NASA) et

https://youtu.be/4_hug-L_LbQ (Bezymianny)

Prochain billet sur ce thème : l’activité magnétique solaire et le refroidissement généralisé du climat, explication.

L’avenir de la transition énergétique écologique et solidaire

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Commandez dès aujourd’hui une « bicimachine » convertible tous usages y compris pour la production d’électricité d’appoint pour vous éclairer au cas où vous auriez oublié d’acheter un stock de bougies ou du kérosène pour la vieille lampe à pétrole toute rouillée du papy qui se trouve toujours quelque part dans votre grenier en cas de black-out électrique généralisé.

Vous pouvez dès maintenant trouver cet accessoire indispensable pour collaborer à la politique énergétique (sur)réaliste de vos dirigeants politiques (qui ont été élus par vos soins) à San Andres, district d’Iztapa, au Guatemala, mais j’ai oublié le numéro de téléphone, veuillez m’en excuser. Vous pourrez toujours vous adresser en cas d’urgence à l’Ambassade du Guatemala à Jérusalem …

Illustration : Bloomberg News

La CIA et le changement du climat : un peu d’histoire pour se « rafraîchir » les idées

C’est un document daté d’août 1974 émanant de la CIA, disponible auprès de la Library of Congress à Washington sous forme de photocopie, énumérant les risques qu’encourrait l’humanité en cas de refroidissement du climat. La CIA s’intéressa à ce sujet car à la fin du premier optimum climatique du XXe siècle, vers la fin des années 1950, il y eut un cycle solaire anormalement faible (cycle #20, mais beaucoup plus robuste que celui qui se termine actuellement, #24) et qui contribua à imprimer dans nos mémoires le fameux hiver 1962 durant lequel toute l’Europe grelotta. L’hiver 1955-1956, particulièrement froid, coïncida avec la fin du cycle solaire #19. La CIA, dont l’une des missions est de prévoir les effets de l’évolution du climat sur la géopolitique, constata qu’à la fin du premier optimum moderne (1930-1950, il n’y a pas d’accord sur ces dates en raison des décalages entre observations météorologiques et activité solaire) il y eut une période d’instabilité qui poussa les limiers de cet organisme à analyser les possibles conséquences d’un refroidissement du climat. Les prévisionnistes d’alors penchaient en effet vers un refroidissement du climat. La magazine National Geographic eut vent de cette étude et publia d’ailleurs un article à ce sujet en novembre 1976 ( http://www.sealevel.info/NatGeo_1976-11_whats_happening_to_our_climate/ ).

Dans ce rapport il y a d’abord une revue des évènements liés au changement du climat et je les cite pour information.

Birmanie (1973) sécheresse et pas de riz disponible à l’exportation

Corée du Nord (mars 1973) importation record de céréales en raison des faibles récoltes de 1972

Costa Rica et Honduras (1973) pires sécheresses depuis 50 ans

USA (1973) inondations du siècle dans la région des Grands Lacs

Japon (1973) vague de froid exceptionnelle endommageant sérieusement les récoltes de riz

Pakistan (mars 1973) importation de céréales des USA en raison des faibles récoltes de grains

Pakistan (août 1973) pires inondations depuis 20 ans

Vietnam du Nord (septembre 1973) d’importantes inondations détruisent les récoltes

Philippines (mars 1974) manque de riz de grande envergure

Equateur (Avril 1974) manque de riz entrainant une crise politique

URSS (juin 1974) mauvais temps et maigres récoltes de céréales attendues

Chine (juin 1974) sécheresses et inondations

Inde (juin 1974) retard de la mousson

USA (juillet 1974) alternance de sécheresse et de fortes pluie endommageant les grandes cultures.

De nombreux pays dont la Chine, l’URSS et le Japon se sont alors (on était en 1974) munis de nouveaux services de prévisions météorologiques considérant que le facteur climatique devait être sérieusement pris en compte. L’un des facteurs alarmants était les stocks mondiaux de céréales qui sont passés entre 1969 et 1972 de 600 millions de tonnes à moins de 100 millions de tonnes en raison de divers évènements climatiques. À l’époque 100 millions de tonnes représentaient moins d’un mois de consommation mondiale. Pour la CIA climat et disponibilité en nourriture sont à l’évidence intimement liés avec les conséquences géopolitiques attendues et par conséquent surveillées de près.

Il n’existait pas à l’époque une multitude de satellites scrutant en permanence la Terre et le Soleil mais le rapport de la CIA est pourtant explicite, je cite littéralement :

« Depuis la fin des années 1960 un certain nombre de publications scientifiques dans les domaines du climat, de la météorologie et de la géologie ont montré que :

(1)un changement du climat est en cours,

(2)ce changement du climat pourrait créer des problèmes agricoles mondiaux« .

Au début des années 1970 les couvertures de neige et de glace ont augmenté dans le monde de 10 à 15 % (ce n’est pas moi qui l’affirme c’est écrit dans ce rapport à la page 7). Au nord du Québec et au Groenland des températures en dessous de la moyenne ont été observées, un phénomène jamais vu depuis un siècle (je cite encore ce rapport). La région de Moscou a souffert de sécheresses d’une intensité jamais vue depuis 300 ans. Il en a été de même en Australie, en Amérique Centrale, en Chine, en Asie du Sud-Est et en Afrique sub-saharienne. Selon les auteurs de ce rapport se référant à des études archéologiques les aléas climatiques ont provoqué la disparition de civilisations comme les civilisations de l’Indus, des Hittites, des Mycéniens et de l’Empire du Mali, toujours en raison d’un refroidissement du climat, modifiant la circulation atmosphérique et provoquant des sécheresses à répétition.

Vient alors dans ce document un résumé en trois points de la compréhension de la climatologie qu’il est opportun de citer :

1. le principe que la nature ne supporte pas une distribution hétérogène de l’énergie

2. l’énergie en provenance du Soleil est modulée par les variation de l’orbite de la Terre, des variations de son axe de rotation, des composants de l’atmosphère (poussières, nuages, etc) et des fluctuations mêmes de l’activité solaire.

3. l’atmosphère terrestre n’absorbe qu’une infime partie de l’énergie solaire.

L’atmosphère est un puits pour l’énergie radiative à toutes les latitudes alors que la Terre est une source de chaleur à l’exception des régions polaires. Afin d’éviter que la surface de la Terre ne se réchauffe et que l’atmosphère ne se refroidisse la chaleur provenant du Soleil est donc dissipée vers l’atmosphère et cet échange est principalement favorisé par la vapeur d’eau présente dans l’atmosphère (je cite toujours ce rapport, voir d’ailleurs un dernier billet de ce blog relatif à la magie de l’eau).

À l’époque où ce document a été écrit il existait trois écoles de climatologie, en Grande-Bretagne (Université d’East-Anglia, Professeur HH Lamb), aux USA (Université de Princeton, Docteur Smagorinsky) et en URSS dans le laboratoire du Professeur M.I. Budyko à Leningrad. Les Anglais professaient qu’il fallait étudier les variations climatiques du passé pour expliquer le présent et éventuellement le futur. L’école américaine prônait une meilleure compréhension de la circulation atmosphérique pour envisager des prévisions et l’école russe penchait plutôt pour une étude détaillée de la distribution globale de la chaleur sur la Terre et dans l’atmosphère. Les idées de Budyko qui à l’époque (1955) de la publication de ses premiers travaux alimentèrent une controverse dans le monde de la climatologie prirent finalement le dessus. Budyko considérait que l’ensemble des mouvements atmosphériques étaient inhomogènes et ne pouvaient pas être prédits par une approche mathématique ni simple ni complexe. On parla plus tard de théories du chaos et de fractales pour les mathématiciens.

Vint alors l’école du climat de l’Université du Wisconsin qui avait étudié en détail les variations des températures et des précipitations en Islande. À l’époque (donc à la fin des années 1960) tous les indicateurs étaient en faveur d’un refroidissement du climat. La période faste des années 1930 à 1950 qui avait permis de nourrir une population mondiale qui avait doublé, l’industrie favorisant cette révolution verte, n’allait devenir qu’un lointain mais cuisant souvenir ! L’ « école climatique » du Wisconsin se posait la question reprise dans ce document de la CIA de savoir si un retour du climat vers les conditions qui prévalaient au XIXe siècle (petit âge glaciaire) pouvait être concrètement envisagé. La réponse était déjà non car la population mondiale souffrirait presque immédiatement de famine ! Alors qu’à l’époque la population mondiale n’était « que » de 4,5 milliards – elle atteint aujourd’hui en 2017 près du double …

En étudiant le passé – 14 situations durant 1600 ans – l’école du Wisconsin remarqua qu’il fallait au moins 60 ans aux populations pour s’adapter à un changement du climat et parfois plus de 180 ans pour atteindre une stabilisation durable de ces populations. La malnutrition, les famines, les épidémies et les guerres constituèrent des facteurs de « stabilisation » comme l’évoquaient ces spécialistes de l’Université de Madison. L’émigration massive des Irlandais au cours du « petit âge glaciaire » en est un exemple emblématique : à chaque personne mourant de famine en Irlande dix autres mouraient de maladies principalement favorisées par la malnutrition !

Le rapport en arrive au constat qu’en l’état des connaissances (en 1974) il est impossible de se livrer à un quelconque pronostic sur l’évolution future du climat. Au printemps 1974 se tint à San Diego une réunion organisée par l’Office de Recherche et Développement (ORD) mandaté par la CIA pour accélérer les travaux relatifs aux prévisions climatiques. Il résulta de ce groupe de travail de très haut niveau réunissant les meilleurs climatologues du monde que le climat allait changer et que l’on ne reviendrait pas dans les conditions favorables des années 1930-1950 et qu’aucune prévision au delà de 5 ans pouvait être prise au sérieux. Devant les mises en garde de la CIA, entre autres organismes fédéraux, les USA accélérèrent les travaux de recherche sur l’évolution du climat.

La situation a bien évolué depuis, en particulier sous l’impulsion de la CIA mais quelle confiance adopter, aujourd’hui encore, aux prévisions des climatologues contemporains qui disposent pourtant de moyens techniques des millions de fois plus puissants qu’il y seulement 40 ans ? Il y eut depuis ce rapport 4 cycles solaires dont trois puissants de par leur intensité ( les cycles #21, 22 et 23, constituant le deuxième optimum solaire moderne) qui ont démenti les prévisions alarmistes de l’école du Wisconsin mais le dernier cycle, le 24e de la nomenclature est particulièrement faible et peut-être bien que ces prévisions n’avait que quarante ans d’avance … Qu’est-ce que c’est que quatre décennies à l’échelle géologique et les savants n’ont-ils pas aussi droit à l’erreur ? Toujours est-il que les variations du climat font bien entendu partie des préoccupations de la CIA et il serait intéressant de connaître l’opinion, en cette fin d’année 2017, de cet organisme à propos du « réchauffement » ou mieux encore, ce qu’ils pensent des alertes récentes de nombreux spécialistes relatives au refroidissement généralisé du climat (voir un prochain billet à ce sujet) …

Traduction libre et partielle du document de l’Office de Recherche et Développement de la CIA en accès libre auprès de la Librairie du Congrès à Washington sur simple demande.

Illustration : récents cycles solaires, source NASA

Comment se brosser les dents « écolo » ?

Il ne s’agit pas ici de faire la promotion d’une pâte dentifrice écologique 100 % bio, à vrai dire je ne sais même pas si ce genre de produit existe car je n’ai pas pris la peine de me documenter (j’enrichis la multinationale GlaxoSmithKline quand je me brosse les dents) mais plutôt les brosses à dent. Les manches en plastique des brosses à dent ne sont pas recyclables et grèvent le budget carbone de la planète et cette constatation a percuté le cerveau d’un travailleur social de Lausanne en Suisse. Il a donc suivi des cours de gestion d’entreprise à Fribourg (toujours en Suisse) et a créé sa « start-up » comme on dit, c’est à la mode, et avec une couleur écolo, verte si possible, ça peut rapporter gros.

Les poils des brosses à dent écologiques sont en nylon, un polymère synthétique dégradable avec le temps, les manches en bambou et l’emballage en carton recyclé avec un label vert qui précise que cet emballage et la brosse à dent sont 100 % exempts de bis-phénol A. Des poils en racines de chiendent auraient été encore plus écolos mais franchement plus compliqués à mettre en oeuvre. Et c’est un franc succès ! Le « start-upien » suisse produit maintenant des coques pour smart-phone et des protections pour ordinateurs portables en bambou, le must ! Comme c’est beau la vie en vert …

Source et illustration : 20min.ch

La magie de l’eau …

Ce billet n’a pas la prétention d’être un cours de physique. Il rassemble en une prose compréhensible pour tous divers éléments recueillis dans la littérature scientifique qui permettent de comprendre pourquoi la Terre n’est pas une planète morte. D’abord la seule source d’énergie sous forme de chaleur dont dispose la Terre provient du Soleil et pourtant les divers gaz constituant la mince couche de l’atmosphère entourant la Terre sont essentiellement transparents aux rayons infra-rouge mis à part la vapeur d’eau. L’oxygène piège quant à elle les rayons ultra-violets dans les hautes couches de l’atmosphère, mais c’est une autre histoire. Alors puisque l’atmosphère est transparent aux rayons infra-rouge, me direz-vous, qu’est-ce qui réchauffe l’atmosphère terrestre ? La réponse est évidente et limpide : ce sont tout simplement les océans qui recouvrent plus de 70 % de la surface de la Terre !

Ah bon, et comment ? L’atmosphère contient entre 0,4 et 4 % de vapeur d’eau, soit de 10 à 100 fois plus que de gaz carbonique selon les zones du globe où on se trouve. Or l’eau est un composé chimique particulier qui requiert une formidable quantité d’énergie pour « changer d’état » (ou de phase) et c’est là que réside le secret de la Terre, secret jalousement unique dans notre système solaire.

Reprenons notre raisonnement : le Soleil chauffe directement les océans qui paraissent parfaitement noirs vus de l’espace mais aussi du huitième pont d’un gros navire, et c’est vrai. Les océans ne sont pas bleus, ils paraissent bleus parce qu’ils réfléchissent la couleur bleue de l’atmosphère. Les océans sont donc de formidables pièges pour l’énergie provenant du Soleil sous forme de chaleur, le destin final des rayons infra-rouges solaires.

Mais d’une façon ou d’une autre les océans doivent de débarrasser de toute cette chaleur car ils auraient fini par bouillir un jour … et c’est là qu’intervient le côté magique de l’eau.

En effet il faut beaucoup d’énergie pour vaporiser un litre d’eau : 2,25 millions de joules ou encore 9400 kiloCalories ou encore 610 Wh, trois unités physiques différentes pour l’énergie. Quand la vapeur d’eau s’élève dans l’atmosphère elle va avoir tendance à se condenser en gouttelettes qui vont former des nuages puisque, comme chacun a pu le constater, l’air devient plus frais au fur et à mesure qu’on gravit une montagne et c’est vrai aussi au niveau de l’Equateur, j’en ai moi-même fait l’expérience dans l’île d’Hiva-Oa aux Marquises. Au cours de ce deuxième « changement de phase » toute l’énergie en quelque sorte dépensée par l’océan pour vaporiser cette eau est intégralement restituée à l’atmosphère en vertu du premier principe de la thermodynamique. L’atmosphère, par voie de conséquence, se réchauffe quand des nuages se forment à partir de vapeur d’eau. Les nuages sont en réalité des aérosols constitués de petites gouttelettes d’eau et si pour une raison ou pour une autre, l’atmosphère n’étant jamais parfaitement immobile, ces nuages rencontrent des couches atmosphériques plus froides, alors ces gouttelettes se transforment en glace et là encore ce troisième « changement d’état » de l’eau, cette fois de liquide vers solide, restitue de l’énergie à l’atmosphère, certes beaucoup moins mais malgré tout à hauteur de 15 % de la quantité d’énergie restituée par le changement de phase de gaz vers liquide. Et encore une fois l’atmosphère se réchauffe !

Au final ce sont les océans qui chauffent l’atmosphère et non pas le Soleil comme on aurait tendance à le croire. Certes cette observation est contre-intuitive mais c’est pourtant la réalité et ce n’est possible que grâce à la vapeur d’eau …

Il reste un petit point de la magie de l’eau qu’il ne faut pas oublier de mentionner : la glace. Dans les hautes couches de l’atmosphère – en gros au delà de 5000 mètres d’altitude – les micro-cristaux de glace font office de miroir et réfléchissent le rayonnement infra-rouge en provenance du Soleil mais si la glace était plus lourde que l’eau liquide, que se passerait-il ? Il n’y aurait tout simplement pas de vie évoluée sur la Terre ! En effet les océans seraient gelés en permanence à l’exception d’une fine couche d’eau à leur surface : les océans ne seraient plus noirs mais blancs et ils réfléchiraient parfaitement le rayonnement infra-rouge solaire, l’atmosphère serait irrémédiablement froid et la Terre serait une planète inhospitalière … Voilà en très bref les bienfaits de la magie de l’eau.

Illustration : un nuage « vertical » surmonté de cristaux de glace pris en photo depuis le balcon de mon modeste logement il y a quelques jours