Ce mot compliqué dérive d’une locution latine citée par Pline l’Ancien « Sutor, ne supra crepidam » qui peut se traduire par « cordonnier, pas au dessus de tes sandales ». En d’autres termes il ne faut pas tenter de briller en conversant à propos de sujets qu’on ne connait pas ou qu’on ne comprend pas. Et je me suis souvent la question de savoir pourquoi j’osais aborder toutes sortes de sujets son mon blog car je ne suis pas omniscient, loin de là. Lorsqu’il s’agit d’actualité on peut toujours exposer son point de vue tant que la liberté d’expression est respectée. Quand on parle de changement ou de réchauffement du climat la situation devient un peu plus compliquée car il faut posséder de quelques notions de thermodynamique et pendant quelques mois j’ai lu un nombre considérable d’articles relatifs à l’évolution passée du climat avant la tenue de la COP21, l’apothéose de la carrière de Laurent Fabius, ce sinistre individu méprisable pour de nombreuses raisons. Disposant d’une solide formation universitaire j’ai vite compris qu’il y avait un énorme problème avec cette histoire de CO2. Pour oser écrire un article sur le climat il faut en effet savoir de quoi on parle et connaître le mieux possible le sujet.
En économie, j’avoue que ce n’est pas une science exacte car les facteurs humains sont omniprésents et rétrospectivement, il m’arrive de constater après avoir écrit un billet avec confiance que celui-ci n’avait aucune valeur. Je ne m’en veux pas car une multitude d’analystes économiques et financiers se trompent trop souvent pour leur accorder une confiance aveugle. On ne peux pas me taxer d’ultracrépidarianisme lorsque j’écris un article sur l’énergie nucléaire car j’ai travaillé pendant plus de 3 ans au sein d’un service d’EDF qui était en charge de promouvoir à l’international les technologies nucléaires françaises. Je connais exactement le fonctionnement d’une centrale nucléaire type PWR et j’ai même compris la complexité du pilotage de la puissance d’un réacteur qui est en partie lié à l’effet Doppler du flux de neutrons. Mais je n’ai pas la prétention de m’étendre sur ce sujet car je plongerais alors dans l’ultracrépidarianisme pur.
J’ai toujours écrit des articles qu’on peut classer dans la biologie ou la chimie. C’est normal, c’était mon métier. J’ai lu des centaines d’articles sur le coronavirus et bien que non spécialiste j’en ai compris la totalité bien qu’ils soient souvent complexe et faisant appel à des techniques que je n’ai fait qu’aborder au cours des années 1990 alors que la biologie n’en était qu’à ses balbutiements. Mais quand il m’est arrivé d’écouter par erreur des médecins de plateau télé exposer leur « savoir » au sujet du virus alors la locution de Pline l’Ancien s’applique pleinement à ces individus. La plupart d’entre eux ne savent même pas ce qu’est un ARN messager ou un ribosome, ils ignorent tout de l’immunologie, bref ce sont des adeptes de l’ultracrépidarianisme chimiquement pur doublé de propagande gouvernementale, la pire situation imaginable. Et dans la même veine, quand il s’agit de vrais médecins, exerçant dans la vie réelle, il leur arrive trop souvent de tenir un discours sur des pathologies dont ils ignorent tout. J’ai souvent disserté à ce sujet sur mon blog. Dans ce registre considérons les OGMs, ces plantes génétiquement modifiées pour résister à des attaques par les insectes ravageurs. Par pur ultracrépidarianisme les autorités politiques occidentales ont interdit ces plantes en Europe en se soumettant aux louables exigences des écologistes. Pas de chance, j’ai travaillé pendant 13 ans dans un laboratoire privé dont la spécialité était la mise au point de plantes transgéniques. J’ajouterai qu’aux écologistes ont pourrait décerner chaque année le prix Nobel de l’ultracrépidarianisme car ils défendent des causes dont ils ne connaissent pas le moindre commencement du début de savoir scientifique.
Il reste un vaste sujet : la géopolitique. Je me suis documenté pour comprendre les raisons profondes qui ont animé la Russie à intervenir en Ukraine que je ne peux pas m’empêcher de rapprocher des 78 jours de bombardement de la Serbie par les forces de l’OTAN pour finalement rapprocher le Kosovo de l’Albanie. Je résume mais les Occidentaux seraient bien avisés de se calmer à propos de la Russie. À ce propos je suggère vivement à mes lecteurs anglophones de regarder le film documentaire d’Oliver Stone au sujet des évènements d’Ukraine pour ne pas tomber dans l’ultracrépidarianisme, il y a tellement de journalistes et de chefs d’Etat occidentaux qui ne savent pas de quoi ils parlent que c’est tout simplement stupéfiant. L’émission de ce samedi 5 mars de TVL expose clairement les faits et vous remarquerez que la journaliste n’a posé aucune question idiote à son invité ce qui n’est pas le cas des « stars » féminines de plateau télé qui, chaque fois qu’elles ouvrent la bouche, font preuve d’ignorance ou ont pour mission de contredire leur interlocuteur car elles reçu de leur rédaction l’ordre de se comporter ainsi. Liens : https://fr.sott.net/article/31713-Le-documentaire-d-Oliver-Stone-Ukraine-on-Fire-ou-comment-les-Etats-Unis-et-non-la-Russie-ont-detruit-l-Ukraine
https://www.tvlibertes.com/le-samedi-politique-avec-romain-bessonnet-russie-otan-ukraine-la-guerre-a-nos-portes et l’explication d’Etienne Klein :