Le patronat allemand vient de prendre conscience de l’écologie punitive mais il est déjà trop tard …

Une grande partie de la prospérité de l’industrie allemande est la conséquence d’une industrie automobile d’excellence mais également diversifiée. Il y eut un premier coup de semonce relatif au « dieselgate » qui pénalisa Volkswagen, tout le monde s’en souvient. Les dirigeants de cette firme allemande ont été accusés d’avoir « truqué » un logiciel qui masquait les émissions d’oxyde d’azote lors des tests de pollution, tests mis en place sous la pression des écologistes, faut-il le rappeler. Dans la réalité ce logiciel n’était destiné qu’à réduire les émissions d’oxyde d’azote lorsque le moteur tournait au ralenti comme par exemple le plus souvent au cours d’un parcours urbain. Tout fut organisé pour que cet aspect du logiciel embarqué soit considéré comme une fraude et non un avantage lors de la conduite urbaine. La suite de cette opération de dénigrement de l’automobile en général a abouti à des mesures prises par la Commission européenne pour arriver à l’extrême : l’interdiction de tous les véhicules mus par un moteur à combustion interne en 2035. Cette disposition a été approuvée par le Parlement européen le 14 février 2023.

Par voie de conséquence au cours des 12 ans à venir les Allemands, très attachés à leur berline puissante et spacieuse, devront trouver un autre moyen pour satisfaire leur mobilité. Selon les dispositions de la Commission européenne il n’y aura que deux choix, les transports en commun (électrifiés) et les véhicules électriques ou à pile à combustible utilisant de l’hydrogène.

Le patronat allemand s’est penché sur cette évolution de la situation et il a constaté deux choses. Le prix des véhicules électriques est déjà dissuasif et l’évolution de ce prix ne pourra être orienté qu’à la hausse en raison de la hausse parallèle du prix des matières premières incontournables comme d’une part le lithium et le cobalt et d’autre part les lanthanides nécessaires à la fabrication d’aimants permanents. Il ne faut pas non plus s’attendre à une stabilisation du prix du cuivre, un autre élément important dans la construction de ces véhicules. Par le simple effet de l’augmentation de la demande, le prix des véhicules automobiles ne pourra qu’augmenter dans les prochaines années dans des proportions difficiles à prédire.

Le deuxième point qui a alarmé le patronat allemand est le coût astronomique que représenteront les installations de bornes électriques de rechargement le long des routes, des autoroutes et dans les villes. Non concernés par la problématique de la production d’électricité en Allemagne, il serait honnête de mentionner ce dernier aspect des conséquences du vote « vert » du Parlement européen. Les représentants du peuple européen n’ont aucune conscience des conséquences de leurs votes tout simplement parce qu’ils ignorent les dossiers. Je ne citerai qu’un exemple que j’ai un peu étudié, le remplacement de la moitié du parc automobile français par des véhicules électriques. Le problème des bornes de rechargement mis à part, la fourniture d’électricité pour fournir en énergie électrique cette moitié du parc automobile entièrement converti en véhicules électriques nécessiterait pour une disponibilité à un instant t, de jour comme de nuit, la construction de plus de 40 centrales nucléaires type EPR de Flamanville et on arrive à la dernière préoccupation du patronat allemand : qui va payer cet investissement monstrueux, comment l’Allemagne qui a résolument rayé de son paysage énergétique l’énergie nucléaire fera-t-elle pour produire autant d’électricité ? Ce que le patronat a soulevé, mais il est déjà trop tard, est que les énergies dites renouvelables ne pourront jamais satisfaire la demande. L’Allemagne se trouvera donc dans une impasse économique dont elle ne pourra pas s’échapper. Ces décisions de la Commission européenne ont été prises sans aucune concertation avec les Etats membres de l’Union.

Le leader de l’opposition allemande, Friedrich Merz de la CDU, a « vertement tancé le Parlement européen déclarant froidement, je cite (Die Welt) « Nous ne prendrons pas exemple sur les « yuppies » des grandes villes », tout est dit.

Le “zéro-carbone” : une illusion !

De nombreux pays occidentaux ont suivi à la lettre les résolutions de la COP21 malgré le fait qu’un certain nombre d’entre eux n’aient jamais respecté les précédents accords de Kyoto, mais c’est une autre histoire. Les aléas économiques et conjoncturels ont été prioritaires comme par exemple le Japon qui, après le grand tremblement de terre du 11 mars 2011 décida d’arrêter toutes les centrales nucléaires. Le dernier aléa en date est le conflit ukrainien qui a privé l’Allemagne de son approvisionnement en gaz provenant de Russie pourtant bon marché et assorti de contrats qui n’avaient jamais été remis en cause y compris aux pires moments qui suivirent la dislocation de l’Union soviétique. Aux Etats-Unis l’avenir de l’engagement du respect du “zéro-carbone” à l’horizon 2050 est remis en cause par les grandes compagnies de production d’électricité mais la situation est beaucoup plus critique qu’en Europe, au Japon et y compris en Chine pour une raison évidente : les Américains sont attachés à leur voiture individuelle et aux transports aériens d’une ville à une autre. Il n’existe que très peu de lignes de chemins de fer électrifiées et peu de grandes villes disposent de transports en commun comme le métro et les trains inter-urbains sont lents et desservent mal par exemple les grandes villes de la côte est du pays.

Pour atteindre l’objectif “zéro-carbone” fixé il faudrait construire tellement d’éoliennes et installer tellement de centaines de milliers de fermes solaires que la conséquence serait infime au cas où, improbable, le gouvernement fédéral décidait d’un développement des transports ferroviaires à l’échelle du pays comme la Chine l’a fait en quelques années. La France a supprimé un grand nombre de dessertes ferroviaires régionales au profit des liaisons inter-urbaines à vitesse rapide. Alors le net-zéro sera pour le plus grand émetteur de carbone du monde une totale illusion. Cet objectif du net-zéro est devenu beaucoup plus qu’un slogan d’activistes. Il est devenu l’un des pivots des principes organisationnels des grandes corporations américaines et le plus grand gestionnaire de fonds qu’est BlackRock s’est lancé tête baissée pour contraindre toutes les sociétés dans lesquelles cet organisme possède des participations à se conformer strictement aux critères ESG dont l’objectif “net zéro 2050”.

Les compagnies de production d’électricité américaines ont alarmé les investisseurs avec la publication de deux rapports qui démontrent l’incapacité des USA à atteindre cet objectif. Le premier rapport provenant du Electric Power Research Institute ( https://lcri-netzero.epri.com/en/executive-summary.html ) conclut qu’il sera impossible pour les compagnies d’électricité d’atteindre cet objectif sans même mentionner le secteur du transport automobile car l’électrification de l’ensemble du parc automobile américain est également impossible à atteindre dans l’état actuel des transports ferroviaires. Et les énergies éolienne et solaire ne pourront pas non plus résoudre le problème. Le second rapport issu de l’entreprise gouvernementale mettant en œuvre les normes régissant le réseau électrique interconnecté entre les Etats, North American Electric Reliability Corp. (https://www.nerc.com/pa/RAPA/ra/Reliability%20Assessments%20DL/NERC_LTRA_2022.pdf ) conclut que les réseaux électriques devraint être entièrement repensés pour atteindre l’objectif fixé d’autant plus que la fermeture programmée des centrales électriques utilisant des combustibles carbonées fossiles sans remplacement par d’autres sources d’énergie fiables est une hérésie. Toute adaptation du réseau existant à un développement accru des énergies renouvelables serait tellement coûteux à mettre en place en un si court délai et serait impossible à atteindre d’ici 2050 que cet objectif décidé précipitamment est tout simplement une vue de l’esprit, une fantaisie d’intellectuels comme l’a qualifié un commentateur il y a quelques semaines. Le piégeage du carbone sur les sites de production d’électricité utilisant des combustibles carbonés à une échelle industrielle est impossible à atteindre dans l’état actuel de toutes les techniques connues et si, dans le meilleur des cas il pouvait atteindre ce stade industriel le renchérissement du prix de l’électricité produite atteindrait un facteur supérieur à cinq.

La responsabilité de cet objectif est maintenant entre les mains du Congrès mais comme il n’existe aucune solution il faudra un jour ou l’autre que la lucidité l’emporte sur ces décisions purement idéologiques. Source partielle : wattsupwiththat.com

L’éthanol : une idée stupide ou un crime – ou les deux ?

L’utilisation accrue de l’éthanol – permise par la levée par le président Biden d’une interdiction estivale des carburants contenant un mélange de 15 % – est une mauvaise réponse aux prix élevés de l’essence et un refus de reconnaître les échecs de l’additif à base d’alcool de maïs. Reuters a décrit l’action du président comme une victoire pour le lobby du maïs, mais tous les autres semblent être des perdants. Lien : https://www.reuters.com/world/us/biden-allow-higher-ethanol-fuel-sales-summer-check-gas-prices-2022-04-12/

Les lacunes de l’éthanol comme solution de rechange à l’essence sont signalées continuellement depuis au moins 2007, lorsque le gouvernement américain a élargi son exigence voulant que les distributeurs mélangent l’éthanol et les carburants afin de réduire leur dépendance au pétrole étranger. L’additif a également été présenté comme un moyen de réduire les émissions de dioxyde de carbone. Liens :https://www.reuters.com/article/environment-un-rights-food-dc/biofuels-could-lead-to-mass-hunger-deaths-u-n-envoy-idUSL1490977120070614

« Le développement des biocarburants présente un grand danger pour le droit à l’alimentation », a déclaré Jean Ziegler, défenseur des droits de l’homme à l’époque. « Elle (le prix) sera peut-être payée par des centaines de milliers de personnes qui mourront de faim ». Un an plus tard, il a qualifié le détournement des cultures vivrières pour alimenter la production d’éthanol de « crime contre l’humanité ». Lien : https://www.france24.com/en/20080414-ziegler-biofuel-crime-against-humanity-global-food-crisis

En 2011, Mr Indur Goklany a écrit que « la loi de l’offre et de la demande dicte » que la production d’éthanol « augmenterait presque inévitablement les prix alimentaires mondiaux » et exacerberait la pauvreté. Il a calculé que 192 000 décès supplémentaires avaient résulté de l’échange nourriture-carburant en 2010. https://www.jpands.org/vol16no1/goklany.pdf

Plus récemment, une vidéo de YouTube a déclaré dans son titre « America Was Wrong about Ethanol ». Le narrateur annonce : « Nous allons expliquer pourquoi l’éthanol à base de maïs est une idée stupide. » https://youtu.be/BvJj1rvaBBI

La vidéo est basée sur une étude de l’Université du Wisconsin, qui déclare : « Nous constatons que la RFS (Renewable Fuel Standard requiring ethanol blending) a augmenté les prix du maïs de 30 % et les prix des autres cultures de 20 %, ce qui, à son tour, a augmenté la culture du maïs aux États-Unis de 2,8 millions d’hectares (8,7 %) et le total des terres cultivées de 2,1 millions d’hectares (2,4 %) dans les années suivant l’adoption de la politique (2008 à 2016) ». https://www.pnas.org/doi/pdf/10.1073/pnas.2101084119

La National Wildlife Federation s’oppose à la RFS parce que l’expansion des terres cultivées empiète sur l’habitat naturel. Les organisations commerciales de l’industrie laitière et des boulangeries se sont opposées aux pressions exercées par RFS sur les prix et les approvisionnements du maïs. Des dizaines d’organisations représentant des millions de personnes ont écrit en faveur de la réforme de RFS. Comme on pouvait s’y attendre, l’augmentation de la superficie agricole a entraîné une augmentation de la pollution agricole. L’étude du Wisconsin, publiée en février par la National Academy of Sciences, fait état d’une augmentation de trois à huit pour cent des polluants de l’eau. 

Selon les chercheurs du Wisconsin, une expansion de la RFS ne promet que la même chose : « Selon nos estimations, pour chaque milliard de gallons par année d’augmentation de la demande d’éthanol, nous nous attendrions à une augmentation de 5,6 % des prix du maïs, de 1,6 % et de 0,4 % dans les secteurs du maïs et des terres cultivées des États-Unis, respectivement, et à une augmentation des émissions de gaz à effet de serre qui en découle, la pollution par les éléments nutritifs et l’érosion des sols. »

L’expansion de l’éthanol par le président Biden réduit le prix actuel à la pompe — s’il y a lieu —, mais elle a pour effet global d’augmenter le coût du carburant de près de 30 cents le gallon. selon le témoignage présenté en février au Comité sénatorial de l’environnement et des travaux publics par Lucian Pugliaresi, président de l’Energy Policy Research Foundation, Inc. 

Les augmentations du prix des crédits que les raffineurs doivent acheter s’ils n’ajoutent pas d’éthanol à leur produit ont contribué à l’augmentation des coûts de production du carburant (effet direct des critères ESG). Depuis l’achat de la raffinerie Trainer près de Philadelphie en 2012, Monroe Energy a dépensé plus d’un milliard de dollars en conformité avec la RFS, soit plus que le prix d’achat de la raffinerie et plus annuellement que presque tous les autres coûts d’exploitation combinés. 

Les crédits qui ont déjà coûté quelques cents chacun devraient augmenter cette année de plus de 2 $, une différence de centaines de millions de dollars par année pour les raffineurs comme Monroe. Certains petits raffineurs ont fermé en raison des pressions économiques de la RFS. Une perversité du programme est que les tiers, y compris les banques de Wall Street et les fonds d’investissement, sont autorisés à acheter et vendre les crédits sur la spéculation, augmentant la demande pour eux. Bref, les spéculateurs font de l’argent sur le dos des producteurs et des consommateurs. 

« Nous avons soulevé des préoccupations au sujet de cette pratique – et de nombreux autres aspects problématiques de la conception du programme RFS – mais jusqu’à présent, nos appels à la réforme du programme sont tombés dans l’oreille d’un sourd », a déclaré Matt McGlaughin, porte-parole de Monroe Energy. 

Le résultat escompté de cette mesure est une baisse des prix à la pompe, mais seulement 2 300 des 150 000 stations-service du pays, soit environ 1,5 p. 100, vendent de l’essence E15, selon une fiche d’information de la Maison-Blanche. De plus, l’éthanol est moins efficace que l’essence, ce qui réduit le kilométrage d’essence et coûte donc plus cher aux consommateurs que l’essence conventionnelle au mille. https://www.whitehouse.gov/briefing-room/statements-releases/2022/04/12/fact-sheet-using-homegrown-biofuels-to-address-putins-price-hike-at-the-pump-and-lower-costs-for-american-families/

Dans son témoignage, M. Pugliaresi a dit : « Nous nous dirigeons vers un monde en grande partie inexploré, rempli d’énormes risques liés aux prix et à la sécurité énergétique […] Attendez-vous à des échecs, à des dépassements de coûts et à des imprévus. » Il a recommandé que la RFS soit conçue pour « résister à un large éventail de défis futurs ». 

Etant donné les résultats il serait avisé de mettre un terme à ce programme.

Article de Gregory Wrightstone paru sur le site townhall.com le 27 mai 2022

Maîtriser les émissions de gaz à effet de serre : une lubie européenne

Dans sa fameuse (et unique) comédie « Les Plaideurs » Jean Racine met en scène le portier Petit-Jean du juge Dandin, dans la célèbre première scène de l’acte premier de l’oeuvre. J’ai appris cette scène qu’il fallait réciter de mémoire lorsque j’étais au collège ou plutôt à l’école primaire. Il y figure ce célèbre vers « Qui veut voyager loin ménage sa monture ». Vous pouvez retrouver ce texte ici : https://www.atramenta.net/lire/oeuvre392-chapitre-3.html . Le but de ce billet n’est pas de faire un commentaire de ce texte plein de sagesse paysanne. J’en citerai cependant un autre passage qui est tout à fait approprié à l’objet de mon billet : « Sur l’avenir bien fou qui se fiera, tel qui rit vendredi, dimanche pleurera ». En effet la grande escroquerie de l’IPCC qui fait l’objet du grand raout de Glasgow, ville industrielle dont je ne me souviens que de l’immense distillerie Johnny Walker, est de prédire l’avenir à l’aide de modèles informatiques tous aussi faux les uns que les autres. Et le premier adage cité plus haut semble avoir été ignoré par la Commission européenne dans ses objectifs de réduction des émissions de gaz à effet de serre, l’autre escroquerie de l’IPCC à laquelle l’ensemble du monde occidental a fini par croire à grands renforts de propagande répétitive depuis des dizaines d’années.

En effet, réaliser d’ici 2030 une réduction de 55 % des émissions de ces supposés gaz à effet de serre en Europe va tuer l’Europe, car « qui veut voyager loin ménage sa monture ». En d’autres termes toute politique énergétique demande du temps, beaucoup de temps. Le tableau ci-dessous figurant dans le document écrit par Philippe Herlin dont j’ai fait mention dans mon précédent billet explique clairement les conséquences que pourrait endurer la France si les désirs de la Commission européenne étaient appliqués à la lettre. La planification du secteur énergétique doit être faite sur le long terme. Neuf années c’est ridiculement court et les conséquences des décisions de la Commission européenne sont extrêmement préoccupantes, je dirai même suicidaires.

Ce tableau ne concerne que la France dont la production d’électricité est déjà « verte » à plus de 80 %. Le rectangle vert en haut et à droite de cette illustration est bien vert mais il comprend en grande partie les petites unités de production d’électricité utilisant du gaz comme combustible qui sont d’une souplesse suffisante pour pallier aux aléas de la production électrique des éoliennes et aussi quelques unités de production d’électricité utilisant du charbon. Que voit-on par ailleurs ? Les deux postes qui excitent les écologistes au plus haut point sont les transports et le résidentiel. On ne va tout de même pas réduire les émissions de GES du secteur agricole à moins de choisir soit d’affamer la population soit d’être condamné à importer ce que l’on peut produire sur le sol national. Dans le secteur des transports supprimer les poids lourds et les véhicules utilitaires légers paralyserait l’économie. Il reste donc les véhicules particuliers et le secteur résidentiel, c’est-à-dire le chauffage, l’éclairage et la consommation d’électricité que nécessite le confort normal d’un logement. Sur les 445 millions de tonnes d’équivalents CO2 il faut trouver un stratagème satisfaisant les injonctions de la Commission européenne et 55 % de ce montant c’est 244 MtCO2. En convertissant la totalité des véhicules particuliers en voitures électriques on est loin, très loin, du compte : 72 pour 244. De toutes les façons il n’y aura jamais assez le lithium pour convertir tous les véhicules particuliers à l’électricité.

Il apparaît donc clairement que le schéma de la Commission est inapplicable à moins d’obliger tous les Français, y compris les politiciens, à réduire d’une manière insupportable leur train de vie, en particulier ne plus manger de viande, l’élevage occupant une part importante dans ce bilan, et reboiser avec des milliards d’arbres toutes les prairies de la douce France puisque les forêts sont des pièges à gaz à effet de serre. « Ne mangez plus de viande ! ». J’imagine l’effet qu’un tel ordre émanant du gouvernement aurait sur la population …

Inutile de continuer à défendre les lubies de Madame Van der Leyen, ce ne sont que des lubies.

Pour terminer ce billet la seule source d’énergie non carbonée capable de réduire les émissions de GES est le nucléaire. Le Président Macron a eu une idée de génie opportuniste : développer le plus vite possible les petits réacteurs nucléaires modulaires (SMR) pouvant être produit en série. Il faudra au moins dix ans pour que ce qui reste de l’industrie nucléaire française encore capable de construire une centrale nucléaire se reconvertisse à cette technologie qui n’est pas miniaturisée comme on aurait tendance à le croire. Raisonnablement on peut espérer que dans 20 ans la France pourra devenir un acteur d’une importance tout relative dans le domaine nucléaire. Les SMR sont à l’heure actuelle en balbutiement. La Chine apparaît comme le leader dans ce domaine avec les deux SMRs haute température refroidis à l’hélium de 210 MW électriques unitaires et la Russie avec l’usine flottante comprenant deux réacteurs de 50 MW électriques alimentant une petite ville du nord-est de la Sibérie. Une multitude d’autres projets occupent les ingénieurs américains, russes, coréens, chinois et anglais. Tout en voulant vanter l’avenir de l’industrie nucléaire française dans le domaine des petits réacteurs nucléaires modulaires le Président Macron a ordonné la fermeture des deux réacteurs de la centrale électrique de Fessenheim qui représentent 6 SMRs de 300 MW de puissance électrique alors que cette usine pouvait encore fonctionner pendant au moins 30 ans. En conclusion la France ne pourra pas respecter les engagements de la Commission européenne à moins de tuer au sens littéral du terme le pays tout entier. Réchauffement du climat ou pas il faudra bien que les décideurs politiques retrouvent la raison, mais je dois déborder d’optimisme.

Note. Le premier SMR (eau pressurisée) construit par la Chine ( Shanghai Nuclear Engineering Research and Design Institute (SNERDI)) d’une puissance électrique nominale de 300 MW a été opérationnel en 1991. Il s’agit de la série CNP-300 dont plusieurs unités ont été construites au Pakistan, la dernière d’entre elles ayant été connectée au réseau électrique en 2017, sa construction ayant débuté en 2011. La Chine construit aujourd’hui des SMRs haute température dans le but de produire de l’hydrogène à un prix abordable à l’avenir. La Chine a en effet pour ambition de produire des véhicules automobiles munis de piles à hydrogène car il lui paraît évident que la pénurie annoncée de lithium ne permettra pas de répandre les voitures électriques « made in PRC » très longtemps. La Russie, de son côté, a construit un SMR à neutrons rapides refroidi avec du plomb liquide d’une puissance également de 300 MW électriques, le réacteur BREST. Pour la catastrophe annoncée des investissements ESG je conseille à mes lecteurs de voir cette interview :

https://www.youtube.com/watch?v=LlwTJH2DoUY et pour les curieux le rapport RTE : https://assets.rte-france.com/prod/public/2021-10/Futurs-Energetiques-2050-principaux-resultats_0.pdf et la note de Philippe Herlin au sujet de ce rapport : https://www.lopinion.fr/edition/economie/rte-rapport-fausse-hypothese-depart-tribune-philippe-herlin-institut-257996

Fessenheim : la preuve du désastre politique français

C’est un article du site Causeur qui m’a conduit à prendre mon clavier à défaut de plume pour écrire ce petit billet. Il est fait mention dans l’article cité (lien en fin de billet) de la capacité de nuisance des écologistes qui sont arrivés à faire condamner l’Etat français pour ne pas avoir respecté ses engagements de réduction d’émissions de carbone tout en ayant préalablement exigé la fermeture de la centrale nucléaire de Fessenheim. Cette fermeture a provoqué l’émission d’au moins 10 millions de tonnes de carbone et l’Etat a été condamné pour ne pas avoir limité de 15 millions de tonnes ces émissions entre 2015 et 2018, c’est-à-dire avant la fermeture de la centrale de Fessenheim. Cécile Duflot, aujourd’hui directrice d’Oxfam-France, fait donc perdurer son pouvoir de nuisance. Elle n’est certainement pas idiote et par conséquent elle doit savoir que les moulins à vent installés à grands frais sur le sol français doivent être obligatoirement adossés à des centrales électriques à gaz qui sont très facilement mises en fonctionnement et pilotables pour diminuer l’imprévisibilité de la production électrique par les moulins à vent. Nonobstant le fait qu’elle a encouragé sinon exigé l’installation de moulins à vent en France elle savait que cette opération induirait une émission de carbone inévitable pour ces raisons. Madame Duflot, comme d’ailleurs Hulot sont des personnes incapables de raisonner. Seule compte leur idéologie.

En ce qui concerne maintenant la centrale nucléaire de Fessenheim, EDF a certainement pris la précaution de ne rien toucher. Le combustible extrait de la cuve des réacteurs est toujours dans les piscines de désactivation et il suffira d’un ordre du prochain gouvernement pour remettre en fonctionnement cette usine surtout si l’Europe est plongée cet hiver dans un black-out prolongé. J’avoue que j’en suis arrivé au point de souhaiter qu’un tel événement survienne pour que les politiciens prennent conscience de leur incapacité à gouverner (et donc prévoir) et que les peuples découvrent qu’ils sont bernés par leurs dirigeants. Supposons que cet hiver 2021-2022 ressemble à ceux de 1956 ou de 1962 alors un black-out généralisé à toute l’Europe sera inévitable. Je suggère à mes lecteur de relire l’article de ce blog à ce sujet : https://jacqueshenry.wordpress.com/2019/10/22/petite-histoire-pas-du-tout-fictive-un-black-out-generalise-en-europe-occidentale/ qui décrit les conséquences catastrophiques d’une telle situation, récit que je n’ai pas inventé puisqu’il provenait d’une étude très sérieuse de l’armée suisse.

Je voudrais rappeler à mes lecteurs que les conditions météorologiques des hivers 1956 et 1962 furent similaires : anticyclone sur toute l’Europe, sans vent ni soleil, températures en plaine inférieures à -20°C, circulation des trains et des tramways arrêtée car les aiguillages étaient bloqués par le froid, de nombreuses rivières prises par les glaces, arbres fruitiers dont les oliviers dans le sud de la France ou les abricotiers gelés, des dizaines de milliers de canalisations d’eau endommagées … Je ne voudrais pas être un corbeau de mauvaise augure (cf. l’article de Causeur) mais j’ai vécu ces deux hivers et je m’en souviens parfaitement.

Note. Les années 1950 et 1960 coïncident avec une faiblesse inter-cycle de l’activité solaire. Le présent cycle solaire #25 sera plus faible que le cycle #24 et il n’est pas inconcevable que les prochains hivers deviennent de plus en plus rigoureux.

Les critères ESG vont accélérer la misère des pays de l’Afrique sub-saharienne

Les pays d’Afrique ont besoin de sources d’énergie fiable et non de l’hypocrisie des pays riches

Au début du mois d’avril 2021, sept pays européens se sont engagés à mettre fin à leur soutien financier pour les projets de combustibles fossiles à l’étranger. Ils rejoignent les États-Unis et d’autres pays européens dans l’arrêt du financement des projets d’infrastructure énergétique dans les pays pauvres qui dépendent du charbon, du gaz et du pétrole. Cette interdiction entraînera la pauvreté dans des régions telles que l’Afrique subsaharienne, mais n’aura que peu d’impact sur les émissions de carbone du monde.

L’Afrique représente environ 17% de la population mondiale, mais moins de 4% des émissions de carbone annuelles. Il n’est pas loyal que les pays riches luttent contre le changement climatique en pénalisant le développement des pays à faible revenu au nom de la résilience climatique. Au lieu de cela, les pays riches devraient aider les gouvernements africains à poursuivre un large éventail de sources d’énergie pour un développement rapide et durable.

L’infrastructure faisant appel aux combustibles fossiles qui existe déjà en Afrique est à forte intensité de carbone et sert à ses pays les plus riches. L’Afrique du Sud et plusieurs pays d’Afrique du Nord ont ensemble les deux tiers de la capacité de génération d’électricité du continent. Les 48 autres pays ont une capacité de 81 gigawatts entre eux, sur un total de 244 gigawatts pour le reste de l’Afrique et 9 740 Gigawatts pour le monde. L’Ethiopien moyen ne consomme que 130 kilowatt-heure d’électricité par an, soit le montant qu’un citoyen des États-Unis consomme en 4 jours.

Ce déséquilibre est à la fois une cause et une conséquence du manque d’infrastructures modernes en l’Afrique. Pour des centaines de millions de personnes sur ce continent, l’énergie est rare, la nourriture coûte cher et est souvent importée, et un emploi à temps plein est difficile à trouver. Une grande partie de ce qui est nécessaire au développement – routes, écoles, logements, énergie fiable – ne peut être réalisée rapidement avec une énergie décarbonée dite verte uniquement.

Le gaz naturel est un combustible fossile, mais il pourrait contribuer considérablement pour sortir efficacement les communautés de la pauvreté. Il est à peu près deux fois plus efficace du point de vue des émissions de carbone qu’une source d’énergie comme le charbon et est abondant dans de nombreux pays africains hors de l’Afrique du Nord, y compris le Nigéria, le Mozambique, l’Angola et la République démocratique du Congo. Le Energy for Growth Hub, un réseau de recherche international, estime que si les 48 pays triplaient leur consommation d’électricité la nuit grâce à une utilisation du gaz naturel, les émissions de carbone résultant représenteraient moins de 1% du total mondial.

Le gaz naturel offre également le meilleur moyen de moderniser la production et le transport de la nourriture. Malgré des efforts impressionnants dans les systèmes d’irrigation solaire à travers l’Afrique, le gaz naturel est toujours meilleur pour l’agriculture à grande échelle car il est fiable, peu coûteux et brûle plus proprement que d’autres combustibles fossiles. Il peut être stocké jusqu’à son utilisation. C’est l’une des meilleures matières premières pour produire des engrais synthétiques; Il peut alimenter des voitures, des bus, des camions et des navires, ainsi que des systèmes de stockage réfrigérés. Cela signifie que moins de nourriture se gâteront et les agriculteurs peuvent fournir plus de nourriture avec moins de terres.

Une interdiction des investissements non ESG dans les combustibles fossiles n’aura aucune incidence pour propulser la croissance des énergies renouvelables en Afrique car cette croissance est déjà en cours. L’électricité pour l’Éthiopie, le Kenya, le Malawi, le Mozambique et l’Ouganda – qui représentent ensemble un cinquième de la population de l’Afrique – provient principalement de ressources renouvelables telles que l’énergie hydroélectrique. De plus, le développement des combustibles fossiles peut être utilisé comme des sources renouvelables, posant les bases pour des projets plus ambitieux. Une thèse de doctorat soutenue en 2020 a révélé que des générateurs de gaz mobiles seraient essentiels pour que l’Afrique du Sud accélère sa transition vers une électricité renouvelable, car les sources du vent et de l’énergie solaire sont trop imprévisibles si elles étaient développées. L’offre intermittente d’un grand parc éolien au Kenya a rendu très coûteux le fonctionnement du réseau de distribution électrique.

Les critiques surviendront à l’encontre de ceux qui participent au développement des combustibles fossiles. Les gouvernements locaux tenteront alors de trouver des sources d’investissement dans les énergies renouvelables mais ces gouvernements pourraient a contrario subir la pression des lobbies des carburants fossiles. On comprend ces préoccupations, mais, parlant comme défenseur de la durabilité, on comprend que les combustibles fossiles sont encore nécessaires. Les institutions financières internationales doivent donner la priorité au financement des projets énergétiques renouvelables dans la mesure du possible et les pays riches doivent investir dans la recherche et le développement qui diminueront les coûts des énergies renouvelables. Ils ne doivent pas non plus escompter le sort de la pauvreté : près de 600 millions d’Africains n’ont pas d’accès fiable à l’électricité. Dans la logique du réchauffement climatique les catastrophes naturelles et autres risques climatiques deviendront plus fréquents, la nécessité de routes, d’hôpitaux, de réseaux de puissance fiables, de systèmes d’alerte, d’approvisionnements alimentaires robustes et d’autres infrastructures nécessitant une énergie fiable deviendra alors plus préoccupante.

Plutôt que d’interdire les combustibles fossiles dans les projets de développement, l’Union européenne, les États-Unis et la Banque mondiale devraient adopter des critères de financement qui envisagent la croissance économique aux côtés de l’impact sur le climat. Par exemple, l’exploitation d’une ressource substantielle de 4200 milliards de mètres cubes de gaz naturel le long de la frontière Tanzanie-Mozambique élargirait l’accès à l’électricité et générerait des revenus indispensables dans deux pays à faible revenu et à faible développement. On peux imaginer un système à plusieurs niveaux dans lequel les pays disposant de revenus plus faibles par habitant, de faibles émissions ou d’une utilisation élevée d’énergie verte sont considérés comme plus éligibles aux projets de développement qui dépendent des combustibles fossiles. Toute infrastructure construite doit être moderne et bien entretenue, afin de réduire les déchets causés par des fuites et la nécessité de brûler le méthane dans les gisements.

La plupart des émissions de carbone entraînant un réchauffement climatique proviennent de pays riches, qui reposent toujours sur des combustibles fossiles. Ce serait la hauteur de l’injustice climatique d’imposer des restrictions aux nations les plus axées sur les infrastructures modernes et les moins responsables des défis du climat mondial.

Traduction d’un article de Vijaya Ramachandran paru dans revue Nature :

https://doi.org/10.1038/d41586-021-01020-z

Autre source : https://scholar.google.com/scholar?cluster=97184080316210347&hl=en&as_sdt=2005&sciodt=0,5

Note. Vijaya Ramachandran est une collaboratrice du Center for Global Development. Elle a également travaillé à la Banque Mondiale.

Transitions énergétique et écologique : un miroir aux alouettes.

J’ai visionné ce 17 février 2020 une intervention de Gaël Giraud, l’un des analystes financiers les plus vénérés dans les milieux progressistes, qui considère que le salut de l’humanité, en raison de la dégradation de la biosphère, n’a d’autre solution, en tous les cas dans les pays occidentaux, qu’un retour au pratiques de la fin du XVIIIe siècle. Giraud est complètement à fond dans la transition énergétique et la transition écologique … pour sauver la planète du réchauffement climatique qui avance inexorablement si personne ne fait rien. Ce que Giraud propose est le retour vers une poly-agriculture de proximité non polluante (en termes d’émissions de CO2) : directement de la ferme à la table du citadin, les circuits courts, l’agriculture « bio » si possible pas trop mécanisée car ça pollue, sans aucun pesticide ni aucun engrais de synthèse pour sauver Gaïa. Pour réduire le nombre d’automobiles il faut, toujours selon ce monsieur, développer massivement les chemins de fer de proximité mais il ne mentionne jamais dans son discours d’où proviendra l’énergie pour faire rouler les trains : le charbon ? Inutile d’y penser ce n’est pas ESG, l’électricité : nucléaire ou éolien ? Il n’a pas abordé cet aspect pourtant crucial. J’imagine des habitants de Bourg-la-Reine prendre le train pour aller dans la campagne environnante acheter de quoi préparer les repas quotidiens chez un paysan style fin du XIXe siècle avec vache, veau, cochons et couvées et qui laboure ses champs avec un cheval.

Au fil des années la théorie de l’effet de serre du CO2, totalement erronée et démentie par une multitude de scientifiques, est devenue un dogme auquel tout le monde doit croire sans réfléchir. Toute l’idéologie de la transition énergétique repose sur ce dogme puisqu’il repose sur les effets des émissions de CO2 provenant des combustibles fossiles. La transition écologique est un concept global dont la portée est mal définie. Ce concept s’étend de l’économie dite circulaire à l’instauration d’une économie totalement décarbonée. Quand Gaël Giraud prétend que ces « transitions » sont la seule solution pour relancer l’économie, je pense qu’il se méprend et qu’au contraire ce projet entrainera une paupérisation généralisée des populations et un chômage massif. On ne peut pas programmer un « retour à la terre » comme le préconisait Pétain avec l’interdiction totale de tout intrant non naturel dans l’agriculture car ce programme consistera à développer le travail manuel pour éliminer par exemple les adventices dans les champs. Vu sous cet angle il y aura, certes, des créations d’emploi mais qui consentira à désherber des milliers d’hectares à la main, labourer avec des chevaux (les bœufs c’est mauvais pour le climat puisque c’est une véritable usine à méthane) puis semer du blé également manuellement ? Car il faudra bien continuer à produire du blé pour les pauvres et les riches qui n’auront pas d’autre choix que de rester dans les villes et qui n’auront pas d’autre choix non plus que de se nourrir avec du mauvais pain et un brouet dans lequel tremperont quelques morceaux de mauvaise viande si possible synthétique ou de mauvais poisson d’élevage si possible « écologique ».

Ce programme de transition écologique est tout simplement absurde et j’ai, dans ces quelques lignes caricaturales, bien fait ressortir cette absurdité. Et cette absurdité dans sa formulation comporte une lacune considérable : le pouvoir de résilience de la nature qui s’est toujours jouée par le passé des multiples changements profonds du climat. Quant à la transition énergétique sans uranium et sans thorium elle ne permettra pas de décarboner la production d’énergie électrique. En effet, un jour viendra, et ce n’est peut-être que dans une petite dizaine d’années, où les matières premières viendront à manquer pour construire des moulins à vent. Bien que je ne sois pas un spécialiste dans ce domaine particulier il me paraît en outre évident que la solution du stockage à très grande échelle de l’énergie électrique ne sera jamais trouvée car encore une fois l’approvisionnement en matières premières deviendra rapidement critique. Si les ressources en combustibles carbonés fossiles sont limitées les ressources en lithium, cobalt et autres terres rares sont encore plus limitées. Pour envisager une transition énergétique réaliste il n’y a pas d’autre choix que l’énergie nucléaire quoiqu’en pensent les grands penseurs de l’écologie.

Croire comme Gaël Giraud que la transition énergétique créera des emplois est un leurre, un rêve, une autre absurdité. Avec de tels théoriciens qui sont passés d’une autre religion à une autre, celle du réchauffement climatique l’humanité est bien mal engagée vers l’avenir. Le dogme de l’effet de serre du CO2 a remplacé les dogmes des religions monothéistes, le changement climatique est devenu une nouvelle religion et celle-ci précipitera l’ensemble des pays occidentaux dans l’enfer de la pauvreté et de l’économie de subsistance.

Je trouve tout à fait surprenant pour un analyste financier de haut-vol comme Giraud qu’il ne mentionne jamais dans son analyse deux pays qui n’ont que faire de ces « transitions » si prometteuses pour la prospérité des pays occidentaux. Vous avez compris il s’agit de la Chine et de la Russie, les deux seuls rares pays au monde qui sont engagés dans un politique énergétique sur le long terme. Les Chinois présentent une image vertueuse sur le plan énergétique en développant l’énergie nucléaire et en s’engageant à atteindre une neutralité carbone à l’horizon 2060, ils sont prudent mais pour un pays de près de 1,4 milliards d’habitants il faut le faire !

Source : https://www.youtube.com/watch?v=L_vqi3nYWAs

Éoliennes : un terrible héritage pour les générations futures

L’Allemagne a commencé à installer des éoliennes il y a une vingtaine d’années. Certaines d’entre elles sont maintenant en fin de vie, endommagées, et doivent être démantelées. Oublions les énormes blocs de béton armé dont personne n’a encore imaginé une stratégie pour les éliminer. Ce qui est le plus préoccupant est le devenir des pales de ces moulins à vent constituées de fibre de verre renforcée avec des fibres de carbone, le tout lié par des résines de synthèse qui ne peuvent pas être brûlées car elles dégagent des dioxines … tout pour plaire ! Actuellement ces pales sont déchiquetées et mélangées avec du béton pour en faire du « béton fibré » mais ce processus est très coûteux en énergie : il faudrait encore plus d’éoliennes pour alimenter en énergie les déchiqueteurs si l’Allemagne veut respecter ses engagements de décarbonation de son économie.

Les pales des éoliennes ont été donc classées parmi les déchets dangereux puisque le hachage génère des poussières dangereuses contenant des fibres de carbone. Il ne reste donc plus que l’enfouissement pour se débarrasser de ces encombrants résidus de la lubie écologiste de l’électricité renouvelable, verte et festive. Il y a actuellement 30000 éoliennes en service sur le territoire allemand et dans les 20 prochaines années un grand nombre d’entre elles devra être démantelé. Les pales à elles seules représenteront donc plus d’un million de tonnes de déchets, c’est-à-dire plus de 5 millions de mètres-cube de matière à entreposer ou enfouir. Comme la fuite en avant vers encore plus d’éoliennes n’est pas terminée aux alentours de 2100 ce seront des dizaines de millions de tonnes, occupant des centaines de millions de m3, de déchets dangereux et non recyclables qui seront laissés aux générations futures, rien qu’en Allemagne !

Aux Etats-Unis, un pays déjà habitué à combler entièrement des vallées étroites et inhabitées avec des déchets de toute sorte, la solution est d’utiliser la même stratégie pour les pales usagées des éoliennes qui seront enfouies pour toujours, une approche décrite par Veolia Environnement SA, basée à Paris comme « une tombe sèche ». Cette entreprise est en effet très active aux Etats-Unis dans la recherche d’une solution rentable pour l’enfouissement des pales d’éoliennes en fin de vie. Bob Cappadona, COO (chief operation officer) de Veolia aux USA déplore qu’une technologie considérée comme respectueuse de l’environnement en arrive paradoxalement à créer encore plus de défis environnementaux.

Les générations futures qui hériteront de tous ces déchets se demanderont jusqu’à quel point leurs ancêtres ont été capables de pousser leur stupidité en optant pour une forme d’énergie peu fiable et coûteuse qui a gâché le paysage, détruit des écosystèmes sur de vastes étendues, massacré la faune aviaire et rendu des millions de personnes malades, laissant des dizaines de millions de tonnes de déchets toxiques derrière eux …

Inspiré d’un article paru sur le site notrickszone.com

Finance « responsable » : l’hydrogène revient dans la course

On parle beaucoup de voitures électriques, mais l’hydrogène revient dans la course. Ces dernières années, l’hydrogène avait été mis de côté en raison de sa dangerosité et de son coût très élevé. Pour l’instant, l’hydrogène est trop cher à produire et à distribuer, mais la recherche avance.

L’hydrogène est plus propre que les batteries lithium-ion. Dans la pile à combustible de la voiture, l’oxydation de l’hydrogène, associée à celle de l’oxygène de l’air, aboutit ainsi à la fabrication de courant électrique propulseur et d’un seul déchet : l’eau. Aujourd’hui, la majorité de l’hydrogène consommé – notamment par l’industrie – est produite par reformage de gaz naturel et de distillats de pétrole légers. Une solution bon marché, mais peu respectueuse de l’environnement et fortement émettrice de CO2. L’électrolyse de l’eau apparaît comme une technologie plus verte. À condition qu’elle soit alimentée par une électricité renouvelable. Mais le procédé coûte encore trop cher. Un coût lié, entre autres, à celui des catalyseurs utilisés qui sont à base de métaux précieux tels que le platine, le ruthénium ou l’iridium. Toutefois, des chercheurs mettent au point un catalyseur fer-nickel, une solution beaucoup plus rentable. Les grands groupes pétroliers européens intégrés, Shell, BP, Total, investissent dans l’hydrogène et les stations de recharge, car l’hydrogène est une affaire de chimie. Pour le moment, les piles à hydrogène sont plus utilisées pour les bus, les camions ou les bateaux.

Le gouvernement allemand va déployer €9 milliards pour développer la recherche dans l’hydrogène avec l’objectif de devenir le numéro un mondial des technologies de l’hydrogène. L’Union européenne a dévoilé sa stratégie sur l’hydrogène, fixant un objectif du mix énergétique à 12%-14% pour l’hydrogène en 2050 ; la Commission européenne estime les besoins en investissement entre 180 et 470 milliards d’euros d’ici à 2050. Une alliance va être créer, European Clean Hydrogen Alliance, réunissant industriels, Etats-membres et société civile, soit la production, la chimie, le stockage, le transport et les utilisateurs. La France a débloqué €1.5 milliard sur trois ans pour parvenir à un avion neutre en carbone en 2035, grâce à l’hydrogène. Daimler et Volvo ont annoncé la création d’une société commune consacrée à l’hydrogène.

L’intérêt marqué de l’Europe pour l’hydrogène vient du fait qu’elle a totalement raté l’industrie des batteries lithium, contrôlée par Tesla, la Chine, le Japon et la Corée du Sud, même s’il existe un projet avec Airbus. L’hydrogène est donc une grande opportunité pour l’Europe de marquer son empreinte dans une technologie verte.

Des groupes comme le Français Air Liquide ou le Norvégien Equinor devraient être impliqués dans ce développement. Les sociétés liées à l’hydrogène explosent en bourse. La nouvelle star de la bourse américaine, Nikola, a vu le cours de son action s’envoler (+423% en 2020), portant sa capitalisation boursière à $20 milliards, les investisseurs misant sur les ventes futures de camions électriques et à hydrogène. Le cours des actions du Canadien Ballard Power, le leader dans les piles à combustible, a progressé de 180% en 2020 et celui du Suédois PowerCell de 110%. Les investisseurs devront suivre attentivement le développement de l’hydrogène dans les prochaines années où il y aura des opportunités d’investissement.

Source : Heravest SA, Genève

Commentaire. Avec la grande majorité des technologies bas carbone les investisseurs se régalent car les entreprises impliquées dans ce créneau profitent d’investissements publics conséquents et de l’intérêt suscité auprès des pétroliers qu’il s’agisse de l’éolien puisqu’il faut des centrales électriques d’appoint consommant du gaz naturel pour pallier à l’irrégularité de la production éolienne et qu’il en est de même pour l’hydrogène dont la seule source économique actuellement est le pétrole ou le gaz par reforming catalytique. Il n’y a donc rien de nouveau sous le Soleil : les énergies dites vertes sont étroitement dépendantes des hydrocarbures et le seront encore longtemps. Et quand il n’y aura plus de pétrole il restera toujours le charbon pour aider au développement des énergies vertes …

Les délires écologistes : de la fiction à la réalité !

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Les parcs automobiles français et anglais sont de taille comparable, entre 30 et 35 millions de véhicules utilisant des moteurs à combustion interne. Dans ces deux pays l’obsession de la « décarbonation » pour sauver le climat se rejoignent également puisque à l’horizon 2035 seules les voitures électriques seront autorisées à la commercialisation et l’objectif ultime sera d’interdire tout véhicule muni d’un moteur à combustion interne en 2050. Le premier objectif « 2035 » est très proche car en prenant pour base de calcul le fait que 10 % du parc automobile est renouvelé chaque année il faudra produire dès 2035 au moins 3 millions de voitures électriques par an. Parallèlement il sera nécessaire d’augmenter la production d’électricité de 20 % pour atteindre l’objectif « 2050 », production non carbonée et non intermittente afin d’assurer le rechargement des véhicules électriques quel que soit le jour et l’heure.

Oublions les voitures dites « à hydrogène » car ce combustible restera toujours au moins 20 à 30 fois plus coûteux à produire que le bon vieux pétrole ou encore le bon vieux kilowatt d’origine nucléaire. Les délais de construction d’une centrale électro-nucléaire sont d’environ dix ans comme cela a été illustré avec la construction des deux EPR sur le site chinois de Taishan situé à 140 kilomètres d’Hong-Kong. Pour se préparer à cet agenda de la conversion du parc automobile britannique en voitures électriques dès 2035 il faudra décider de la construction d’autres réacteurs nucléaires type EPR comme à Hinkley Point C uniquement destinés à réduire la production électrique britannique à partir de charbon ou de pétrole (79 % du total en 2016). Ces quelques chiffres, même s’ils sont approximatifs, montrent déjà que la lubie des écologistes relève de la pure fiction.

Mais il y a bien pire. En excluant les véhicules automobiles de plus de 10 tonnes et pour proposer sur le marché dès 2035 uniquement des voitures électriques l’autre aspect totalement délirant de cet objectif sera la demande en métaux nécessaire pour produire les batteries et les moteurs électriques. Un récente estimation des services du Muséum d’Histoire Naturelle britannique faisant appel à des spécialistes renommés sollicités par le sous-comité d’adaptation associé au Comité sur le changement climatique a rendu public ses travaux. S’il fallait remplacer tout le parc automobiles (véhicules légers seulement) il faudrait disposer de 208000 tonnes de cobalt, 265000 tonnes de lithium, au moins 7200 tonnes de néodyme et de dysprosium et de 2350000 tonnes de cuivre. Selon les données les plus récentes ces quantités représentent un peu plus de deux fois la production mondiale actuelle de cobalt, la production totale actuelle de néodyme et de dysprosium, les trois quart de la production actuelle de lithium et la moitié de la production mondiale totale de cuivre (données 2018). Même en assurant la seule production annuelle de véhicules électriques légers dès 2035, il faudrait que la Grande-Bretagne importe au moins la quantité de cobalt utilisée dans tout le secteur industriel européen en 2018.

Ces estimations très précises ont pris aussi en compte le « coût énergétique » de production de ces métaux. Pour produire une tonne de cobalt il faut consommer 8000 kWh et pour le cuivre 9000 kWh. Les terres rares nécessitent pour leur production environ 3350 kWh par tonne. Pour produire ces métaux sur le sol britannique afin de remplacer tout le parc automobile léger d’ici 2050 la Grande-Bretagne devra consacrer au moins 6 % de son électricité produite à ce seul effet.

Pire encore, en se basant sur le chargement des batteries d’une Nissan Leaf ou d’une Renault Zoe, afin d’assurer le rechargement de toute la flotte automobile en 2050 il faudra 63 TWh disponibles à tout moment soit une augmentation de 20 % de la production d’énergie électrique naturellement non carbonée et non intermittente, ce qui exclut de facto les énergies renouvelables telles que l’éolien et le solaire. En effet, en ne créant des « fermes éoliennes » que dans les régions favorables avec un facteur de charge d’au moins 30 % les besoins en cuivre, néodyme et dysprosium pour la fabrication des turbines éoliennes amputera d’autant la production de véhicules électriques, c’est-à-dire plus d’une année de consommation de cuivre et près de dix ans de consommation de terres rares. pour l’énergie solaire la situation est plus critique encore puisque la seule consommation de tellure pour assurer à peine 10 % de l’augmentation du besoin en électricité sur le sol britannique représentera 30 fois la production actuelle mondiale de tellure !

On ne peut que constater avec quel amateurisme l’alternative électrique pour les seuls véhicules légers et pour la seule Grande-Bretagne a été abordée. Les moteurs à combustion interne ont encore de beaux jours devant eux et les prises de position des divers gouvernements européens, soumis à la pression idéologique des partis « verts » sont totalement irréalistes.

Source : https://www.nhm.ac.uk/press-office/press-releases/leading-scientists-set-out-resource-challenge-of-meeting-net-zer.html