Petit reportage sur l’état de santé des Canariens …

En rentrant de Santa Cruz de Tenerife ce soir, j’ai discuté dans un espagnol approximatif de la finale de l’euro avec le chauffeur de taxi. Il m’a dit que les Français avaient été nuls, corrompus par l’argent et de sales petits gamins avides d’argent. Pourtant, les joueurs espagnols sont dans la même situation, y compris Benzéma qui ne peut pas jouer dans l’équipe espagnole puisqu’il est français. Et puis ce brave homme qui venait de signer une course de 14 euros pour me ramener chez moi m’a avoué que demain soir, il regarderait le match de la finale par patriotisme mais sans grande conviction, car ce qui se passe en Europe le dépasse et qu’il ne gagne pas assez d’argent pour faire vivre sa famille avec le peu qu’il gagne. Je lui ai laissé un pourboire de deux euros et il m’a vivement remercié.
Dans trois semaines je quitte ce pays sinistré par la crise immobilière, sinistré par l’assistanat sous toutes ses formes, comme par exemple les retraités qui ne payent aucune dépense de santé et vont se faire vérifier leur tension sanguine une fois par semaine et se faire remettre des ordonnances de complaisance pour tous leurs proches par un médecin plus ou moins fonctionnaire pour subvenir gratuitement à toute la famille en s’inventant des maladies imaginaires pour soigner leurs petits enfants. Les chômeurs acceptent des salaires de misère pour nourrir une famille entière. Les suicides sont en augmentation, surtout dans les familles avec des handicapés, les médicaments, comme en Grèce, sont de moins en moins remboursé et le président du conseil, Mariano Rajoy, élu comme Hollande pour protester contre les mesures de rigueur, annonce de nouvelles restrictions drastiques.
La crème calmante appliquée après la réunion de ces deux derniers jours qui a permis aux spéculateurs d’empocher de confortables bénéfices avec la flambée des bourses ne sera qu’un feu de paille ! Tant en Espagne qu’en Italie et aussi en France le retour de manivelle va être très difficile à supporter pour tous les citoyens qu’ils soient actifs, retraités ou capitalistes. Tout le monde sera mis à contribution sans exception.
Mon amie Angela a perdu un client crucial pour la survie de sa petite affaire de vente de journaux, l’armée qui a été contrainte d’opter pour les quotidiens en numérique. Elle ne sait pas comment elle va pouvoir continuer à payer son loyer, faisant partie des pauvres qui sont locataires. Elle travaille douze heures par jours, toute l’année, et vit dans une strict dénouement car elle ne peut pas se permettre le moindre écart de conduite. Sa fille qui a un salon de coiffure relativement prospère se verse un salaire de 500 euros pas mois car elle ne peut pas faire plus compte tenu de la baisse sensible de ses revenus.
C’est ça les Canaries, et pourtant c’est une province relativement privilégiée de la nation espagnole.
A quand la même crise en France ?

La courbe de température de la politique française.

Quand François Hollande est sorti vainqueur des primaires socialistes, les CDS adossés aux emprunts français n’ont cessé de croître pour se calmer à l’occasion des deux LTRO en décembre et février dernier pour remonter quand il est devenu comme acquis que Nicolas Sarkozy ne serait pas réélu.
Tous les commentateurs outre-Manche et outre-Atlantique, on pourrait aussi dire aussi outre-hexagone, s’accordent pour déclarer sans ambage que le réel danger pour l’Europe n’est plus la Grèce, le Portugal ou l’Irlande, trois pays sous tutelle du FMI, ni l’Espagne ou encore l’Italie, malgré les taux presque extravagants auxquels ces deux derniers pays doivent se plier pour lever timidement quelques milliards d’euros sur les marchés, mais la France de la hollandie qui est en train de détruire l’épine dorsale de l’Europe à savoir l’entente franco-allemande.

En quelques semaines, le nouveau président et son gouvernement n’ont eu de cesse d’envoyer des signaux négatifs allant à l’encontre de ce que font tous les autres pays européens (retraites, embauche de nouveaux fonctionnaires, salaire minimum, prime de rentrée scolaire, révision des barêmes d’imposition avec rétroactivité, …) et cerise sur le gâteau à la crème hollandaise une démagogie incroyable voulant faire croire aux voisins outre-Alpes et outre-Pyrénées qu’il était tout à fait possible de concilier croissance, pression fiscale accrue et réduction des déficits. C’est un mélange qui ne peut pas prendre forme et Hollande le sait très bien !
Question : pourquoi le Président Hollande continue à se mentir à lui-même ?

Les îles anglo-normandes veulent l’indépendance, qu’on la leur donne !!!

Décidément le Guardian constitue un trésor d’informations, d’autant plus qu’on n’a pas besoin d’être abonné en ligne pour consulter les articles d’archives, contrairement à la plupart des autres quotidiens. Le Guardian est donc un journal en ligne de référence.
Comme chaque matin, je lis attentivement les titres de ce journal et je m’attarde sur certains articles.
Et que trouve-t-on aujourd’hui : deux articles sur l’île de Jersey (capitale Saint-Helier, on se croirait en France).
Dans le premier article, le journaliste relate une fronde des habitants des îles anglo-normande car le gouvernement central veut réduire les avantages fiscaux dont jouissent les habitants et les résidents qui échappent aux lois du Royaume-Uni. Le ministre de l’île de Jersey envisage même l’indépendance, il lui suffit de faire une demande auprès des Nations-Unies.
Pourtant le statut de paradis fiscal de ces îles, bien connu de nombreuses multinationales fait aussi partie du statut fiscal de la City, car il faut rappeller que la Grande-Bretagne est le deuxième paradis fiscal du monde en terme de volumes de transactions financières plus ou moins occultes après la Confédération Helvétique et avant le Luxembourg. Mais comme la situation des finances du Royaume est catastrophique, le premier ministre a décidé de réduire les avantages et autres passe-droit qui font la prospérité des îles Anglo-Normandes. D’où la fronde grandissante des îliens.
Mais très curieusement, dans le Guardian du même jour, dans rubrique Culture, on trouve un article sur Jersey où des amateurs de détection de métaux ont découvert des dizaines de milliers de pièces de monnaie en bronze et en argent datant du premier siècle avant notre ère. Il semblerait qu’il s’agisse d’un trésor ayant été enfoui dans un champ alors que les hordes sanglantes de Jules César mettaient à sac les campagnes paisibles de la Normandie voisine. Les Gaulois, puisqu’il doit s’agir de ces derniers, ont traversé l’isthme pourtant agité qui sépare Jersey du continent pour venir enfouir leurs biens en lieu sûr et éviter qu’ils tombent entre les mains de ces sauvages de Romains.
On peut donc en déduire que Jersey était déjà un paradis fiscal à l’époque de la conquête de la Gaule par Jules César …

Malbouffe, désir sexuel, amour, ça se passe au même endroit dans le cerveau !!!

Malbouffe (suite)

J’avais laissé il y a peu un billet sur le centre cérébral du plaisir et de l’amour situé au niveau de l’insula, cette région du cerveau située derrière l’oreille interne.

https://jacqueshenry.wordpress.com/2012/06/21/lamour-cest-quoi-et-cest-ou/

Des chercheurs de l’University of Southern California, Keck School of Medicine, viennent de montrer en utilisant la même approche d’imagerie par résonance magnétique fonctionnelle que le même type de processus était mis en jeu dans la malbouffe.
Je m’explique, il ne faut pas confondre le sexe, l’amour et la malbouffe, et pourtant !
Tout se passe de la même manière dans le cerveau puisque les stimuli visuels d’une belle publicité pour des chips bien graisseuses (avec de l’huile hydrogénée et un peu de sucre, du fructose, pour édulcorer le goût) des chips fabriquées dans une énorme usine mais selon une recette traditionnelle (on croit rêver) ces chips induisent exactement l’excitation des même centres nerveux de l’insula car c’est dans cette zone du cerveau que réside le « centre de la récompense » aussi appellé « centre du plaisir » qu’il soit sexuel, gustatif ou encore auditif ou tactile. Le résultat est purement chimique, je le mentionnais dans mon précédent billet, avec la production de neuromédiateurs comme la dopamine et la sérotonine.
Quand une personne regarde une publicité pour des glaces, ce centre du plaisir est immédiatement excité et une sensation de faim apparaît car la consommation de glace est liée à la notion de récompense.
L’étude menée par le docteur Kathleen Page a montré clairement que cette stimulation contribue à l’obésité et a un impact important sur la santé publique. L’équipe de l’USC a fait son étude par imagerie fonctionnelle sur 13 jeunes filles d’origine hispaniques obèses car une étude préalable avait montré que ces jeunes filles étaient sensibles à la publicité sur la nourriture et que l’occurence de l’obésité et du diabète de type II est plus élevée dans cette population en Californie.
L’étude a consisté à montrer des photos de nourriture riche en calories, genre hamburgers dégoulinant de fromage et de ketchup ou des glaces de couleur (artificielle naturellement, et retouchée avec photoshop) alléchante, sans faire de jeu de mot, et à enregistrer l’activité cérébrale.
Puis dans une autre séquence, on ne montrait que des photos de fruits ou de légumes.
Au milieu de chaque séquence de photographies stimulantes, les participantes à l’étude devaient boire un verre d’eau glucosée ou un verre d’eau sucrée avec du fructose dans l’autre partie de l’étude.
Le résultat de l’ensemble de l’étude fut non pas surprenant mais pourtant très clair. Comme il fallait s’y attendre les centres nerveux du plaisir sont stimulés de manière significativement plus intense par les photos montrant de la malbouffe que celles montrant une branche de celeri, une carotte ou une tomate.
Mais le plus alarmant, et j’en parlais dans un précédent billet sur les sirops enrichis en fructose, le fructose augmente encore cette réponse aux stimuli visuels et beaucoup plus que le glucose utilisé dans cette étude comme témoin.
Et le docteur Page de conclure que l’addition de sucres tels que le fructose dans toute une série de plats industriels précuisinés dévie complètement la réponse du cerveau. La prochaine étape de ces recherches sera d’étudier par imagerie fonctionnelle les réponses du cerveau quand on aura mis à la diète pendant une journée les volontaires de l’étude …

Histoire fictive courte : l’affaire des téléphones portables défectueux.

Les premiers cas de cancer fulgurant de l’oreille interne apparurent à Osaka au Japon au mois de janvier 2016 comme s’il s’agissait d’une épidémie pouvant être liée à un virus ou une bactérie inconnue. Ce qui attira l’attention des médecins fut un simple détail statistique : parmi les victimes de cette épidémie sans agent pathogène connu, on trouvait surtout des adolescents dans une tranche d’age très précise, trop étroite pour ne pas apparaître immédiatement suspecte. Toutes les victimes de cette otite étrange se transformant en tumeur maligne en quelques semaines avec une issue fatale quelles que fussent les décisions des médecins avaient entre 13 et 16 ans. Une enquête fut donc diligentée par la police d’Osaka pour tenter de trouver si quelqu’un, un gang ou une organisation obscure avait décidé de décimer cette jeunesse, l’avenir d’un Japon vieillissant. Les familles, les voisins des victimes, les amis, les autres lycéens, et même les professeurs des écoles furent interrogés sans qu’on puisse orienter les recherches car aucun paramètre ne semblait relier toutes ces morts.
Les autopsies montraient invariablement la présence d’une tumeur au niveau de la naissance du nerf auditif dans l’oreille interne et plus précisément dans la cochlée. Les cultures de cellules cancéreuses montrèrent que tous les cas de cancers étaient liés car on trouvait invariablement les mêmes types de cellules, petites, arrondies et capables de se déplacer en empruntant des mouvements amiboïdes, ce qui expliqua très vite pourquoi ce nouveau type de cancer était aussi rapidement invasif. Certains médecins crurent qu’il s’agissait d’envahisseurs extra-terrestres et naturellement les médias s’emparèrent de cette rumeur infondée puisque des tests génétiques montrèrent très vite qu’il s’agissait bien de cellules issues du patient.
Cette épidémie, comme on prit coutûme de l’appeller, se répandit en quelques semaines dans le monde entier, surtout dans les grandes villes, Tokyo, Toronto, Sydney, Paris, Londres, New-York. Le rythme d’apparition des nouveaux cas devenait préoccupant à tel point qu’à la fin de l’année 2016, l’OMS comptabilisait plus de cinquante mille morts par mois dans le monde.
Un médecin de l’hôpital cantonal de Lausanne, ville malheureusement pas épargnée par ce fléau, remarqua curieusement que les cancers avaient tendance à se développer dans l’oreille gauche si le malade était gaucher et dans l’oreille droite s’il était droitier. Il questionna donc systématiquement les nouveaux patients, toujours des adolescents, entrant à l’hôpital cantonal.
Telle ne fut pas sa surprise de constater que l’oreille atteinte était celle sur laquelle le malade avait l’habitude de poser son téléphone portable. Cette découverte fortuite fit immédiatement la une de tous les journaux télévisés tant européens que nord-américains, chinois ou japonais. Cette épidémie était-elle liée à l’usage des téléphones portables et pourquoi seule une tranche d’age étroite était atteinte, toujours entre 13 et 16 ans. En cette année 2016, la totalité des téléphones portables appartenaient à la génération dite 5, dérivée de la génération 4 apparue quatre ans plus tôt. Le centre international de recherche sur le cancer basé à Lyon avait déjà envisagé une telle hypothétique relation entre les téléphones portables et ces cancers particuliers de l’oreille interne sans toutefois immobiliser de gros moyens pour établir de manière non équivoque cette relation. Mais devant l’ampleur mondiale de cette maladie, un comité spécial, financé par les agences européennes, nord-américaines et japonaises de la santé, fut mis en place et comme le nombre de victimes ne cessait de croître il fut très facile de pister quel pouvait avoir été le type de téléphone pouvant être incriminé a posteriori compte tenu du fait qu’aucun cas de cancer n’était décrit chez des adultes ni à quelques rares exceptions près chez des enfants de mois de 13 ans. Il fallait donc orienter les investigations vers le type de téléphone qu’utilisaient les malades, tous condamnés à une mort rapide, depuis combien de temps ils utilisaient leur téléphone, de quel fabricant il provenait, une tache monstrueuse qui mobilisa des dizaines de milliers de personnes dans le monde, soumettant de jeunes patients souvent entre la vie et la mort à des questionnaires détaillés.
Bref, il ressortit au début de 2017, lors d’un congrès mondial extraordinaire qui eut lieu à Singapour que toutes les victimes avaient utilisé un modèle de téléphone de génération 4 pendant au moins trois ans, c’est-à-dire entre 2013 et 2016, et un seul type de téléphone fabriqué dans une seule usine située dans la région de Gwandong en Chine méridionale. Pour obtenir ce résultat incontestable il avait fallu dépouiller près de deux millions de questionnaires correspondant peu ou prou aux deux millions de victimes déjà recensées.
L’étape suivante fut donc de retrouver ces téléphones devenus rapidement obsolètes avec l’arrivée de la génération suivante. Un chasse aux vieux téléphones fut organisée sur les cinq continents. Elle porta finalement ses fruits après de nombreuses études d’impact électromagnétique de ces modèles qui avaient totalement disparu du marché. On découvrit un peu par hasard que l’émetteur de ces téléphones générait des harmoniques indésirables de la longueur d’onde utilisée et autorisée modialement. Cette découverte fut immédiatement analysée en laboratoire sur des chimpanzés dont la structure de l’oreille interne est la plus proche de celle de l’homme. On découvrit très rapidement que seuls les jeunes chimpanzés étaient sensibles à cette longueur d’onde qui entrait en résonance avec la cochlée et finissait par la détruire, entrainant une multiplication cellulaire anarchique, mais uniquement chez les animaux jeunes, dont la calcification de l’ensemble de l’oreille interne était encore en cours, phénomène temporaire qui surprit un grand nombre de spécialistes car ni les très jeunes singes ni les adultes ne semblaient affectés par ces longueurs d’onde particulières.
L’examen détaillé des archives de l’usine qui avait fabriqué les téléphones permit de remonter au fournisseur d’oscillateurs. Ce dernier, toujours en activité dans la banlieue d’Ho-Chi-Min Ville, put prouver que 7 millions de ces oscillateurs produisant des harmoniques indésirables avaient été fabriqués et vendus aux constructeurs de téléphone en Chine, en Thaïlande et au Mexique.
En 2018 l’épidémie disparut après avoir fait plus de trois millions de victimes et plus aucun cas de cancer atypique de l’oreille interne ne fut déclaré dans le monde, l’affaire des téléphones portables défectueux était terminée …

Droit dans le mur ou le gouffre, c’est selon !!!

“I could end the deficit in 5 minutes. You just pass a law that says 
that anytime there is a deficit of more than 3% of GDP all sitting 
members of congress are ineligible for reelection.”
(Warren Buffet)

En français : Je peux mettre un terme au déficit en 5 minutes. Vous faites simplement passer une loi qui stipule que chaque fois qu’il y a un déficit (public) de plus de 3 % du produit national brut, tous les députés deviennent inéligibles.

Le Wall Street Journal, dans son édition de dimanche, titrait :
« La France est le principal obstacle à une solution de la crise de l’euro ».
Et de citer Angela Merkel :
« Si je donne de l’argent aux banques espagnoles, je suis la chancelière allemande, mais je ne peux pas savoir ce que ces banques en feront », puis de citer Hollande (alias Flanby pour les Américains, ou flan au caramel) répondant à la question de savoir s’il était prêt à accepter plus d’union politique en échange d’une mutualisation des dettes :
« Il ne peut pas y avoir de transfert de souveraineté s’il n’y a pas plus de solidarité ».

Tout est dit en deux phrases. Madame Merkel veut avoir un droit de regard sur les prêts consentis aux banques espagnoles, Flanby veut plus de solidarité (une belle illustration de l’idéologie marxiste qu’il a probablement appris à l’ENA) comme si les marchés allaient tout d’un coup devenir solidaires des erreurs dans lesquelles le gouvernement français va s’engoufrer au nom de cette idéologie surranée. La seule décision sur les retraites a fait carrément grincer des dents outre-Rhin et ce n’est qu’un commencement. Cameron a dit « Welcome in GB ! » aux chefs d’entreprise et aux fortunes françaises.

Et dans l’édition de ce jour du WSJ une interview terrifiante sponsorisé par une compagnie d’assurance suisse (il faut garder le sourire, ce doit être de l’humour) de l’éditorialiste du Dow Jones FX Vincent Cignarella pose la question directe : L’euro-zone va-t-elle éclater jeudi prochain ?

J’ai mis le lien ici pour les curieux :

http://live.wsj.com/video/will-the-euro-zone-collapse-on-thursday/3B34AAF5-C927-4E93-BDE8-23390111599A.html?mod=wsj_article_tboright#!3B34AAF5-C927-4E93-BDE8-23390111599A

A trois jours de ce sommet européen de la dernière chance, l’Espagne vient de déclarer que ses banques ont en réalité besoin de 100 milliards d’euros, et de son côté la Banque des rêglements internationaux a convenu que les banques centrales ont atteint les limites de leurs possibilités :
« Les politiques monétaires accomodantes, tant conventionelles que non conventionelles, ne sont que des palliatifs et ont atteint leurs limites », en d’autres termes, les gouvernements nationaux des pays du club Med trainent les pieds devant les réformes structurelles pourtant impératives pour sortir de la crise honorablement. Et quand je dis club Med, j’inclus aussi la France …
Et pendant ce temps-là les bourses plongent.
A suivre.

OGM, le mensonge continue ! Tifton 85, Slate.fr

Je viens de lire dans Slate.fr un article intitulé « Texas : une herbe OGM à l’origine de la mort d’un troupeau de vaches ? »

Comme je suis curieux de nature, je suis allé sur Internet me documenter sur l’herbe incriminée produisant soit-disant du cyanure.
D’abord cette herbe est un hybride F1 entre une herbe originaire d’Afrique du Sud et une autre herbe appellée Tifton 68 originaire des Bermudes développé au milieu des années 80 par un ingénieur agronome américain dans le but d’améliorer les propriétés nutritionnelles du fourrage.
Il ne s’agit en aucun cas d’une plante génétiquement modifiée mais d’un hybride obtenu par pollinisation d’une plante par le pollen d’une autre variété de cette plante.
Dire qu’il s’agit d’une plante génétiquement modifiée est non seulement un abus de langage mais une malhonnêteté journalistique.
Certes, certaines plantes produisent naturellement du cyanure comme le tarot. J’en ai fait l’expérience très simplement dans mon jardin au Vanuatu. Une feuille de tarot coupée et déposée sur le sol tue l’herbe en moins de 24 heures. Il reste comme l’ombre de la feuille sous forme d’herbe morte. Parce que le tarot produit de l’acide cyanhydrique et cet acide est aussi présent dans les tubercules comestibles à condition de les faire bouillir suffisamment longtemps et de jeter l’eau de cuisson. Le sucre présent par hydrolyse partielle de l’amidon de la racine forme des cyanhydrines avec le cyanure encore présent dans le tubercule et ce dernier devient comestible (voir l’histoire de Raspoutine à ce sujet).
Dans une prairie, l’herbe incriminée et à tort classée OGM peut parfaitement produire du cyanure mais en quantités infimes, en tous les cas pas suffisamment pour terrasser une vache à moins que cette dernière ait abusé d’herbe fraiche et soit morte d’indigestion (ballonnement fatal de la panse).
Cette information provient originellement de CBS News, connue pour publier des scoops sans trop vérifier les informations.
Mais reprise par des journalistes peu scrupuleux, l’information initialement biaisée devient une réalité puis une vérité comme de dire que le Tifton 85 est une plante OGM.
Il peut tout simplement aussi s’agir d’un empoisonnement criminel … mais il est criminel de diffuser des fausses informations.

Revue de presse dominicale (Jean-Louis Bourlange, Charles Gave, Gavyn Davies, Laurent Pinsolle)

Après le petit sommet de Rome de vendredi, les esprits ont l’air de s’échauffer sérieusement devant l’urgence.

Je lis dans le Monde.fr :
« Angela Merkel ne plie pas face aux demandes des pays du sud de la zone euro »
« Taxe sur les transactions financières : pas d’accord à 27 »

Dans le Point.fr :
« Grèce, la valise ou le chômage »

Dans Marianne.fr :
« Hollande chahuté en zone euro » (Laurent Pinsolle)

Dans le Financial Times :
« Some unpleasant eurozone arithmetic » (Gavin Davies)

Dans Atlantico.fr :
« Clashs à répétition, l’Europe est-elle en train de se suicider , » (Jean-Louis Bourlange)
« Doit-on faire marche arrière sur l’euro pour éviter l’explosion de l’Europe ? »
(Charles Gave)

Je ne retiendrai que ces deux derniers articles d’Atlantico écrits par des personnalités qui savent de quoi elles parlent, l’un ancien député européen et l’autre fin observateur de l’Europe depuis Hong-Kong.
Car il faut vivre en dehors de l’Europe, et de la zone euro, pour mieux analyser et comprendre ce qui s’y passe. Même les Anglais font une analyse plus lucide des problêmes liés à l’euro.
Pour faire bref, Mr Bourlange considère que seul un fédéralisme renforcé avec perte d’une certaine souveraineté des Etats de la zone pourra sauver la monnaie unique.
Mr Gave est plus décisif dans ses analyses et surtout plus pessimiste. Il considère que la zone euro est un système non viable pour une très simple raison d’une clarté limpide et je le cite :

L’euro ne peut pas marcher. Vous ne pouvez pas maintenir dans un taux de change fixe des pays qui ont une productivité différente, sauf à faire des transferts fiscaux massifs.

C’est très exactement ce que Merkel refuse en ne voulant pas entendre parler des euro-bonds et c’est le principal point d’achoppement avec Hollande qui fait sourire ironiquement Cameron de l’autre côté du Channel.

Je cite encore Charles Gave :

Dans mes derniers livres, je soulignais très précisément et longuement que l’euro ne pourrait fonctionner en aucun cas, et qu’il amènerait à trop de « logements » en Espagne, trop de fonctionnaires en France, et trop d’usines en Allemagne. L’euro est donc une machine qui alloue mal le capital et tue la croissance. 

Il faut donc engager « l’armistice » et se retourner vers les peuples européens pour leur avouer qu’il s’agissait tout simplement d’une mauvaise idée, et qu’il faut retourner aux monnaies nationales. Ce qui impliquera sans doute toute une nationalisation totale ou partielle de tous nos systèmes financiers. Cela, c’est l’armistice, c’est admettre l’erreur ensemble et se concerter pour trouver des solutions.

Le problème, c’est l’autre solution qui a été engagée… La capitulation ! Autrement dit, continuer dans cette dérive, tout en prétendant que tout va pour le mieux, alors que les pays perdent les uns après les autres leur souveraineté (déjà en Grèce, en Espagne, en Italie et bientôt en France). Face à pareil phénomène, la réaction des peuples pourrait être particulièrement violente. 

En quelques lignes il a tout dit !

Et le Guardian (d’hier 23 juin) d’ironiser sur les 1 % du revenu brut européen pour relancer la croissance (130 Mds d’euros), environ deux fois le montant de l’aide dont ont besoin les banques espagnoles, il y a vraiment de quoi rire !

De toutes les façons, quelles que soient les résolutions prises lors du prochain sommet européen, l’Europe ne pourra pas juguler la crise. Il n’y a qu’à examiner ce tableau trouvé dans le Financial Times hier :

Entre les banques espagnoles, les dettes italiennes et françaises (avec Hollande qui va taxer les entreprises pour bien faire repartir l’embauche) et le statut de coma dépassé de la Grèce, on ne peut que se demander sans trouver de réponse ce que seront les prochains lendemains. Un point est certain, ils seront difficiles et alors les citoyens se rendront compte qu’ils ont été leurrés par les politiciens et les technocrates.

Derniers soubresauts avant de rendre l’âme … ou la révolution !

Crise européenne.

Toutes ces réunions précipitées pour jongler avec des milliards d’euros inexistants, ça ressemble à un affolement avant la déroute inévitable.
130 milliards ici, 70 là, mais qui va payer ? Les contribuables espagnols pour sauver leurs banques ? Les Espagnols sont les champions de la fraude (après les Grecs) et ils ne survivent qu’en travaillant au noir pour ne pas payer de charges sociales et aussi pour accepter des petits boulots mal payés. Et la France qui doit abonder à une hauteur proportionnelle à son PIB dans le FESF et le MES en empruntant sur les marchés puisque les caisses de l’Etat sont vides, désespérément vides (l’Etat Français est obligé d’emprunter 500 millions d’euros par jour, ou 3,5 milliards d’euros par semaine, comme vous voudrez).
On a caché aux électeurs la croissance nulle au premier trimestre 2012, la faute à Sarkozy de toute façon, et combien de temps le gouvernement va-t-il continuer à mentir puisque le deuxième trimestre sonnera l’entrée en recession du pays et qu’aucune des promesses électoralistes de Hollande ne pourra être tenue. Le premier ministre le sait très bien et pourtant il a décidé des mesures fiscales avec effet rétroactif, ce qui est contraire à la Constitution, en prenant le risque de voir une explosion du chômage résultant de l’étranglement des petites entreprises, premier réservoir de l’emploi en France et premier créateur de richesses. Ce ne sont pas les 60000 nouveaux fainéants qui seront mis en place à l’Educnat pour pallier à l’absentéisme qui produira une quelconque richesse, bien au contraire !
Alors, que veut Hollande ? Le retour au dirigisme d’Etat à la soviète, alors qu’en aucun cas les privilèges des politiciens ne sera remis en question de toutes les façons, les électeurs déçus n’auront qu’à payer pour leur imbécillité et leurs mauvais choix, y compris, et surtout, ceux qui se sont abstenus.
Côté syndicats, profil bas, ou mutisme, car toutes les mesures prises par le gouvernement sont dans la droite ligne de l’idéologie marxiste chère à ces syndicats non représentatifs.
Ca va aller très mal, très très mal, pour la maison France. Avant la fin de l’été, la révolte populaire remettra tout en question.