L’influence du climat sur la stratégie de reproduction des oiseaux

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Depuis que l’homme existe sur la Terre, bien avant les progrès très récents de la médecine dans le domaine des antibiotiques et des vaccins, sa stratégie de survie était de procréer le plus possible afin que la génération suivante soit assurée. La mortalité infantile était incroyablement élevée et il était donc vital qu’une femme mette au monde un nombre important d’enfants dans l’espoir d’en voir au moins deux ou au mieux trois survivre à la famine et aux maladies contre lesquelles il n’existait aucune parade. Cette stratégie de survie était donc une activité reproductive prolifique. Cette situation perdure dans de nombreux pays du tiers-monde car le capital humain participe à la survie des communautés, en particulier en Afrique sub-tropicale malgré les progrès de la médecine. On peut dire ici qu’il faut un certain nombre de générations pour que les comportements instinctifs de survie s’émoussent pour aboutir à des taux de natalité strictement nécessaires voire inférieurs au maintien de la population comme c’est le cas dans les pays dits développés.

En est-il de même chez les animaux en ce qui concerne leur stratégie de survie ? On pourrait avoir tendance à le penser et pourtant une étude très sérieuse qui a demandé des années d’observation vient de démentir la validité de cette stratégie de survie de l’espèce de par la multitude des naissances, au moins chez certains oiseaux chanteurs. D’une manière générale les oiseaux chanteurs des contrées dites tempérées pondent beaucoup d’oeufs et les couvées conduisent vers quatre voire six petits. Le couple s’affaire alors pour nourrir tous ces oisillons dans l’espoir qu’au moins deux survivront, la limite fatidique pour la perpétuation de l’espèce. Un certain nombre de facteurs entrent en effet dans la survie : la prédation des nids, la mortalité naturelle des poussins et enfin la mortalité des parents et des juvéniles en particulier en hiver. Et quand les jeunes vont prendre leur envol pour enfin se nourrir par eux-mêmes le risque de mortalité est accru au cours de la période d’apprentissage du vol. On comprend aisément que la stratégie adoptée par beaucoup d’oiseaux comme par exemple les mésanges soit d’assurer des couvées nombreuses.

Mais ce n’est pas la stratégie adoptée par les oiseaux chanteurs des contrées tropicales et cette observation a intrigué le Docteur Tom Martin de l’Université du Montana à Missoula. Le Docteur Martin a passé des années à observer les oiseaux chanteurs et leurs choix de reproduction dans le nord de l’Arizona, une région tempérée, et au Vénézuela et en Malaisie. Dans les régions tropicales et d’une manière générale les couvées comprennent seulement deux œufs. Pour des espèces très proches existant tant dans les zones tempérées que dans les pays tropicaux, par exemple les roitelets de la famille des troglodytidés, la durée de présence au nid est sensiblement la même mais l’investissement des parents pour nourrir une couvée limitée aboutit à une plus grande robustesse des poussins, bien que le poids de ces derniers ne diffère pas significativement. La différence réside dans la plus grande solidité du plumage des ailes.

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On pourrait croire que cette observation soit anecdotique, or il n’en est rien car lorsque l’oisillon prend son envol, des ailes robustes participent à l’amélioration de ses chances de survie. Et pourtant ce résultat semblerait inattendu dans la mesure où toutes les observations effectués par le Docteur Martin indiquent que les jeunes des zones tempérées grossissent plus vite alors qu’ils sont plus nombreux dans le nid. On pourrait donc en conclure que l’hypothèse d’un nombre plus important d’oisillons dans le nid est la stratégie choisie pour assurer la descendance en tenant compte de l’effort des parents pour nourrir les petits. Le Docteur Martin a conclu que l’équilibre entre les risques de prédation du nid par des serpents, des rongeurs, des carnassiers ou d’autres oiseaux n’était finalement pas le facteur le plus critique mais que la croissance et la robustesse des plumes des ailes constituait la différence la plus important pour limiter la mortalité des juvéniles dès leur essor. Il s’agit d’un résultat tout à fait inattendu car il résulte de plusieurs facteurs : la disponibilité en nourriture, la durée de la présence des oisillons dans le nid (risque de prédation), la disponibilité des parents pour nourrir les petits et enfin les chances de survie de ces derniers après leur essor. Il s’agit d’une balance subtile et les espèces tropicales de roitelets ont opté pour un nombre limité d’oeufs, stratégie que s’avère bénéfique car les chances de survie des oisillons est améliorée uniquement parce que leur plumage est plus robuste.

Peut-on en déduire, devant de tels résultats, que le climat puisse avoir une influence directe sur la reproduction des espèces – il ne s’agit ici que de roitelets – mais on peut spéculer dans un sens ou dans l’autre si on en revient, pour terminer ce billet, à l’espèce humaine … Cette question nécessite d’être posée en ces temps d’incertitude climatique.

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Source : Science doi:10.1126/science.aad1173

Voir aussi : https://www.youtube.com/user/BirdNestingBehavior

Les feuilles de châtaignier : une nouvelle arme contre le staphylocoque !

C’est la nature qui a inspiré la plupart des antibiotiques connus à ce jour, en particulier les bactéries et les moisissures du sol. Mais les chimistes ne se sont que peu intéressé aux plantes car l’approche est beaucoup plus complexe, même une feuille d’épinard présente de réelles embûches pour en extraire un métabolite ou éventuellement un enzyme. Alors, quand on envisage d’étudier le contenu des feuilles d’un arbre, la situation devient très vite compliquée. De plus les végétaux ont tendance à synthétiser des molécules chimiques tellement complexes qu’au final on a peut-être fait progresser la science mais aucune application thérapeutique ne peut être envisagée de manière réaliste. C’est ce qui a failli se passer avec l’artémisinine jusqu’au jour où on a réussi à rediriger des levures pour produire un précurseur de ce produit efficace pour traiter la malaria à falciparum. Une telle approche a permis de réduire le prix du produit final d’un facteur 100 par rapport au produit extrait d’artémise cultivée en plein champ malgré des améliorations variétales notoires. Bref, c’est un peu la même histoire que celle des opiacés dont j’ai rapporté dans un précédent billet la quasi synthèse dans la levure.

Pourquoi cette entrée en matière, tout simplement parce qu’on vient de montrer que les feuilles de châtaignier (Castagna sativa) possédaient une forte activité antibiotique dirigée en particulier contre le staphylocoque doré. Les feuilles de châtaignier sont connues dans la pharmacopée traditionnelle des pays méditerranéens pour aider à la cicatrisation des plaies en réduisant les risques d’infections. Comme on pourra aisément le comprendre dans la suite de ce billet, aborder la synthèse chimique de la famille de composés chimiques présents dans le châtaignier est illusoire et une synthèse effectuée par des levures ou des bactéries pourrait nécessiter des années de laborieux travaux.

C’est donc une remarquable étude menée par l’Université de l’Iowa et l’Emory University d’Atlanta qui a démontré quel était le mécanisme d’action antibiotique des feuilles de châtaignier. L’étude parue dans le journal PlosOne ( http://journals.plos.org/plosone/article?id=10.1371/journal.pone.0136486 ) précise qu’il existe une famille de molécules complexes dans la feuille de châtaignier qui interfèrent avec l’expression des gènes du staphylocoque devenu alors incapable d’occasionner ses dégâts habituels dans les tissus infectés. Cette bactérie diabolique est en effet munie d’armes de destruction massive variées ce qui rend son pouvoir pathogène terrifiant. Si près du tiers de la population est en contact permanent avec des staphylocoques, en particulier dans la cavité nasale ou encore au niveau du visage mais d’une manière générale on n’en souffre pas sauf si nos défenses immunitaires viennent à s’affaiblir. Or c’est le « staph » qui commande notre réponse immunitaire par un moyen subtil inhibant l’opsonisation, c’est-à-dire la fonction même des macrophages consistant à phagocyter les bactéries. Dans le cas du staph le système immunitaire est éteint. De plus cette bactérie dispose d’enzymes particulièrement actifs qui vont détruire les cellules épithéliales et comme si ça ne suffisait un petit saupoudrage de toxines et l’infection se propage rapidement. On sait comment tout ce processus fonctionne : la bactérie excrète un petit peptide signal (AIP) et quand la concentration de ce dernier atteint un certain seuil une cascade d’évènements initie la propagation de l’infection :

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Dans ce schéma résumant le mécanisme de l’agressivité du staphylocoque, la partie inférieure figure l’intérieur du staphylocoque et la partie supérieure le milieu extérieur. Le symbole agr signifie « accessory gene regulator », en quelque sorte le doigt sur la gâchette des armes de destruction. La dénomination 224C-F2 est le nom donné au mélange de substances chimiques isolées des feuilles de châtaignier. Pour l’instant on ne sait pas trop comment cette famille de molécules agit mais ce qui a été observé laisse penser que le mécanisme d’action du petit peptide AIP, symbolisé en vert, devient inefficace. L’une des directions explorées pour stopper le pouvoir invasif des staphylocoques était l’imaginer des peptides synthétiques interférant avec l’AIP. Malheureusement toutes les tentatives allant dans cette voie ont échoué car la bactérie a immédiatement mis au point une parade en détruisant ces peptides leurres.

Dans la feuille de châtaignier l’équipe du Docteur Cassandra Quave a trouvé en suivant la bio-activité d’extraits en cours de purification des ursènes et des oléanènes, en d’autres termes des triperpènes pentacycliques, dont voici la structure générale avec quelques variantes :

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Tous ces produits inhibent à des degrés divers la production de toxines par le staphylocoque en interférant avec l’expression des gènes codés par la région RNAIII, dont en particulier des exotoxines. Le mécanisme d’action n’est pas encore connu mais on peut raisonnablement fonder quelques espoirs dans le combat contre les souches les plus dangereuses de la bactérie classées dans la catégorie des MRSA (multi-resistant S. aureus) et responsables d’une grande majorité de maladies nosocomiales contractées en milieu hospitalier. En application sur la peau, ces molécules n’ont présenté aucune toxicité pour les tissus cutanés et pratiquement aucune interférence avec les autres bactéries vivant sur l’épiderme dont l’importance protectrice nous est essentielle. De plus, après 700 générations en culture, le staphylocoque, continuellement soumis à l’action de ces produits, n’a développé aucune résistance. Comme pour les extraits d’artémise qui sont un mélange de plusieurs composés chimiques, l’apparition de résistance est beaucoup moins fréquente que lorsqu’il s’agit d’un produit chimiquement pur.

En conclusion, il faut souligner que ces extraits de feuille de châtaignier ne sont pas des bactériostatiques ni des antibiotiques mais ils interfèrent spécifiquement avec le pouvoir pathogène du S. aureus et seulement ce dernier … Comme quoi nos grand-mères avec leurs « remèdes », hérités d’une très longue tradition transmise génération après génération, avaient souvent raison …

Source et illustrations : PlosOne

Note l’édition originale mentionnait par erreur le noisetier. Je m’en excuse auprès de mes lecteurs.

Le diamant noir sud-africain

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Il y a un peu plus de six mois, je relatais dans ce blog l’apparition de la truffe noir, l’or ou le diamant noir du Périgord, non pas en France mais en Afrique du Sud. C’était l’été dans cette contrée australe et en ce moment on est au milieu de l’hiver, la saison optimale pour rechercher des truffes. Une organisation financée par des milliardaires locaux s’est intéressée aux « chênes truffiers » il y a un peu plus de dix ans et maintenant est arrivé le temps des premières récoltes. Tout est organisé pour qu’à terme l’Afrique du Sud devienne le leader mondial de la truffe noire. Les estimations parlent de 20 millions de dollars par an dans les 5 années à venir. Beaucoup d’arbres ont déjà presque dix ans et un chêne auquel on a correctement inoculé le champignon parasite doit produire des truffes à un moment ou à un autre. En quelques jours, à l’aide de chiens spécialement dressés pour rechercher les truffes, le patron de Woodford Truffles a trouvé 5 truffes dans deux vergers différents et la recherche ne fait que commencer.

Selon les estimations de Volker Miros d’ici 5 années les propriétaires des vergers espèrent bon an mal an récolter une cinquantaine de kilos de truffes par hectare et comme il y a déjà 500 hectares de chêneraie l’espérance de gain est de 90000 dollars par hectare au prix actuel de la truffe. Les grands restaurants de Capetown se disputent ces premiers diamants noirs … Des investisseurs européens s’intéressent très sérieusement à ce business, et il y a de quoi ! Truffle Growers SA ( http://www.africantruffles.com ) procède à une sélection génétique des rhizobiums et a sélectionné les souches les plus productives de Tuber melanosporum en Europe et dans d’autres pays du monde comme l’indique cette planisphère :

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À la suite de laborieux croisements entre les souches les plus prolifiques, la société Mycorrhizal Systems Ltd a établi une lignée particulièrement productive. Et les estimations sont basées sur des études étroitement réalisées avec les agriculteurs.

Non contente de produire des diamants l’Afrique du Sud va aussi devenir leader mondial du « diamant noir » …

Source : Bloomberg et Plantation Systems

https://jacqueshenry.wordpress.com/2015/01/15/bientot-de-la-truffe-noire-du-kwazulu-natal/

Qu’on ferme Fessenheim, peut-être, mais qui paiera ?

Transition énergétique: EDF pourra bien demander à être indemnisé pour les fermetures de réacteurs

Paris – EDF pourra bien demander une indemnisation s’il est contraint de fermer des réacteurs du fait de la loi sur la transition énergétique, selon l’avis rendu jeudi soir par le Conseil constitutionnel, un enjeu potentiellement ruineux pour l’Etat selon le député de l’opposition Hervé Mariton.

Le Conseil constitutionnel a validé jeudi la loi sur la transition énergétique pour la croissance verte, qui fixe des objectifs de réduction de la part du nucléaire dans la production d’électricité et dans la consommation des énergies fossiles.

Elle prévoit aussi que la capacité du parc nucléaire français soit désormais plafonnée à 63,2 gigawatts, soit la puissance actuelle des 58 réacteurs (19 centrales) qu’il comprend, tous exploités par EDF.

Parmi les points abordés dans sa décision, le Conseil a considéré que la loi n’empêchait en rien l’exploitant de prétendre à une indemnisation du préjudice subi s’il ferme un réacteur pour respecter ce plafond. Et ceci alors qu’un article prévoyant explicitement une telle indemnisation et introduit dans le projet de loi par les sénateurs avait été retiré ultérieurement du texte.

Ainsi, si EDF vient à fermer la centrale alsacienne de Fessenheim (Haut-Rhin) ou d’autres réacteurs, parallèlement à l’entrée en service de l’EPR de Flamanville (Manche) prévue au 2e semestre 2017, pour respecter ce plafond, le groupe sera bien en droit de réclamer à l’Etat une compensation de son manque à gagner.

Hervé Mariton, député Les Républicains de la Drôme et rapporteur du budget de l’écologie à la Commission des finances, a mis en garde vendredi contre le coût financier d’une telle indemnisation, une question qui fait débat depuis le début du quinquennat.

L’enjeu est potentiellement considérable, a déclaré à l’AFP le député qui l’évalue en milliards pour Fessenheim et en dizaines de milliards sur l’ensemble de la stratégie de capage (ou plafonnement) du parc nucléaire. C’est un point contesté par le gouvernement jusqu’à présent (…) et potentiellement ruineux, a-t-il insisté, tout en relevant que le Conseil constitutionnel n’avait pour sa part avancé aucun chiffre.

Selon un rapport coprésenté par M. Mariton l’an dernier, le coût global de la fermeture de la centrale de Fessenheim s’établirait à quelque 5 milliards d’euros, dont 4 milliards d’indemnisation pour son exploitant EDF. Un montant qui avait été jugé farfelu par la ministre de l’Ecologie et de l’Energie, Ségolène Royal.

(©AFP / 14 août 2015 15h39)

Dans la torpeur estivale cette dépêche de l’Agence France Propagande ne m’a pas échappé et j’ai tout de suite recherché un billet que j’avais laissé sur mon blog en 2013 suite à des informations communiquées par un contact au sein même d’EDF qui comme on dit est très bien informé mais veut garder l’anonymat. Pour la CGT la fermeture prématurée et totalement injustifiée techniquement et industriellement de la centrale de Fessenheim s’élèvera à une perte globale de 38 milliards d’euros pour EDF si on prend seulement en compte l’autorisation de poursuivre son exploitation de 2016 à 2026 comme elle a été accordée par l’ASN. On peut imaginer que l’ASN pourrait en 2026 à nouveau prolonger l’exploitation de cette centrale pour une nouvelle période de dix années car la technologie utilisée pour la série des 900 MW est d’une robustesse exemplaire. En dehors des quelques problèmes rencontrés précocement avec les générateurs de vapeurs qui ont tous été changés, jamais cette série industrielle n’a présenté de problèmes majeurs. Le pilotage de la puissance et l’ensemble de l’électronique ont été rénovés. Ces installations sont comme neuves et leur arrêt pour des raisons politiques et idéologiques constitue une aberration économique monstrueuse. Dans la mesure où il s’agit d’une atteinte flagrante au patrimoine industriel national il est normal et fort heureusement souhaitable que la CGT s’opposera à cette fermeture autoritaire décrétée par des politiciens qui n’ont pas d’autre objectif que d’appauvrir les contribuables qui devront d’une manière ou d’une autre payer cette facture astronomique alors que leurs parents et grand-parents ont contribué par leurs impôts à financer le parc nucléaire français qui est certainement l’un des plus sûrs du monde grâce d’ailleurs aux exigences de sécurité de tous les instants de la CGT.

Puisqu’il est d’actualité de réduire les émissions de carbone on a quelques difficultés à comprendre la prise de position du gouvernement qui est contradictoire avec cet objectif.

On ne peut que rester circonspect sinon incrédule devant une telle mauvaise gestion des affaires de l’Etat et des biens des contribuables car tout de même le parc nucléaire français fait partie du patrimoine industriel public français et appartient in fine à chaque citoyen.

Lien : https://jacqueshenry.wordpress.com/2013/01/26/suite-mon-billet-sur-la-fermeture-annoncee-du-cpn-de-fessenheim/

L’ondophobie officialisée par la Justice française !

Robin des Toits, je ne connaissais pas ce truc que j’ai découvert en tombant par hasard sur un article du Point en ligne au sujet d’un verdict rendu par un juge du tribunal de Toulouse : les ondes sont mauvaises pour la santé et une femme va bénéficier d’une allocation de 800 euros mensuelle pour ondophobie caractérisée et prouvée scientifiquement !

Décidément la France plonge dans l’obscurantisme le plus total et le plus destructeur repris à grands coups de louche par des journalistes à la recherche du scoop le plus sensationnel pour alarmer l’opinion et fomenter la peur à propos de tous les progrès technologiques dont d’ailleurs plus personne ne peut se passer. Si on appliquait le principe de précaution à la lettre la société régresserait de 1000 ans d’un seul coup. J’ai une très mauvaise opinion de la justice française (voir l’imbroglio invraisemblable à propos de vol MH370) mais de là à confirmer sans aucune base scientifique que les ondes électromagnétiques émises par les téléphones cellulaires et les antennes relais sont nocives c’est une nouvelle imposture. Et la justice française a abondé dans le sens des écologistes qui ignorent que ces radiations électomagnétiques ne peuvent en aucun cas provoquer de désordres métaboliques ou cérébraux. Je pense et j’en suis convaincu que la plaignante souffre d’autres graves problèmes psychologiques voire éventuellement métaboliques qui méritent un traitement pharmacologique lourd mais elle a simulé une maladie imaginaire pour profiter de l’ignorance du Parquet … Ce sont les contribuables qui paient donc ça ne coûtera rien. C’est scandaleux !

Source si elle ne disparaît pas magiquement et illustration : http://www.lepoint.fr/sante/wifi-mobiles-l-hypersensibilite-aux-ondes-reconnue-comme-un-handicap-grave-25-08-2015-1959207_40.php

Et aussi : https://jacqueshenry.wordpress.com/2014/05/14/londophobie-ca-vient-de-sortir/

Perturbation climatique globale, épisode 5 : l’origine philosophique de la supercherie et ses retombées politiques planétaires

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Dans cette série « climatique » il ne faut pas oublier l’influence de Rousseau ou encore de Charles Fourier sur l’idéologie qui se répand depuis une trentaine d’années sur la totalité de la planète, de gré ou de force, et qui tourne autour de cette imposture scientifique du réchauffement dont la pierre angulaire est le prétendu « effet de serre » des gaz « d’échappement » de la civilisation technologique moderne, il faut appeler les choses par leur nom. Tous les déchets gazeux de la civilisation moderne sont incriminés, pétulance des bêtes à cornes ou méthane des rizières car il y a trop de monde à nourrir et trop de mangeurs de viande, fumées des centrales électriques et gaz d’échappement des milliards de véhicules automobiles qui circulent sur la planète entière sans oublier les émissions hautement délétères des centaines de milliers de bateaux sur les océans et d’autant d’avions qui polluent les hautes couches de la troposphère, sans oublier non plus les cimenteries qui pour produire un kilo de ciment émettent environ un kilo de gaz carbonique (500 litres) dans l’atmosphère, ça fait beaucoup !

Au beau milieu du siècle dit des lumières Rousseau écrit l’Emile, le Discours sur les Sciences et les Arts, Les Confessions et le Contrat Social. Ces quatre ouvrages ont inspiré les régimes totalitaires mais aussi très largement les mouvements écologistes politiques modernes : ces textes présentent un éloge de l’autoritarisme, des vertus guerrières, d’une aristocratie détentrice du savoir tout en reléguant la majorité des citoyens, le peuple, le bas peuple, dans l’ignorance et ces mêmes textes répandent aussi un mépris du machinisme et un éloge inconditionnel de la nature tout comme Charles Fourier le fera au cours de ses délires ahurissants au XIXe siècle avec ses phalanstères.

Mais pourquoi un éloge de l’ignorance selon Rousseau ? Cette idée complètement paranoïaque – Rousseau était totalement paranoïaque lui-même – sous-entend en effet que l’ignorant, le paysan, par extension, selon Rousseau, « le bon sauvage », est plus heureux quand il est ignorant car il ne dispose pas des éléments nécessaires pour se faire une opinion politique ou tout simplement une opinion de lui-même, en d’autres termes il ne dispose d’aucun sens critique, et aussi et surtout parce qu’il vit en accord avec la nature. Rousseau, de surcroit misanthrope et misogyne déclaré, disserte alors sur la haine de tout ce qui n’est pas « La Nature » à commencer par l’homme qu’il considère comme fondamentalement mauvais pour cette nature, on dit aujourd’hui pour la Terre, ses animaux, ses végétaux et son climat.

Ce concept du « bon sauvage », du prolétaire travaillant la terre, a été l’une des principales sources d’inspiration des régimes totalitaires qui ont fleuri au XXe siècle. Ces régimes dictatoriaux se sont appuyé sur ces textes de Rousseau car il y est écrit qu’il existe deux sortes d’hommes, les faibles, les ignorants, les « bons sauvages », et une élite restreinte qui impose sa politique, ses idées et ses lois, appuyée par des milices coercitives veillant au respect de la politique du régime élitiste en place. Toute volonté individuelle doit disparaître au profit de la volonté générale imposée par les idéologues ayant favorisé l’instauration du régime totalitaire ou dictatorial. Cette démarche est clairement exposée dans Le Contrat Social et les principes d’une éducation idéologiquement orientée et même le lavage de cerveau et à la limite la justification du châtiment corporel (et pourquoi pas la torture) sont exposés scrupuleusement et en détail dans l’Emile.

C’est exactement ce à quoi on assiste aujourd’hui avec ce montage pour la justification de la peur du changement climatique et du non respect de la planète. Les idéologues mandatés par les Nations-Unies répètent sans cesse que ce qui est bon pour le climat, donc pour la nature, est aussi bon par voie de conséquence pour l’humanité alors qu’à l’évidence ce n’est pas le cas. Est-il bon pour l’humanité tout entière de se restreindre, de se priver de confort et de croissance économique et technologique, de réduire sa consommation d’énergie et, pire encore, d’obliger les pauvres d’aujourd’hui à rester les pauvres de demain ? Ce que ces idéologues prétendent est basé sur un paradoxe inacceptable tel qu’il est formulé. Sous prétexte de sauver le climat dont l’évolution est supposée, selon des modèles mathématiques contestables, aller vers un réchauffement qui reste encore entièrement hypothétique, il faut paupériser l’ensemble de l’humanité, la faire régresser dans la plus pure philosophie rousseauiste et lui ôter tout pouvoir de contestation. On doit tous admettre la véracité de faits non prouvés qui nous sont imposés et qui ne sont que des projections hasardeuses dans le futur. Nous n’avons plus le droit de penser librement au niveau individuel et nous sommes contraints d’accepter les affirmations d’une mauvaise science déformée par l’idéologie ambiante !

Il s’agit d’un effrayant retour non pas seulement vers le passé du « bon sauvage » tel qu’en rêvait Rousseau dans ses délires, mais vers la ré-émergence des pires totalitarismes qu’a connu l’humanité au XXe siècle. C’est ce vers quoi nous conduit l’idéologie climatique quelles que puissent être les évidences scientifiques récentes plaidant plutôt en faveur d’un changement climatique allant vers un refroidissement généralisé. Comme je prendrai le soin de le souligner dans un prochain billet, les scientifiques qui se hasardent à présenter des résultats incontestables allant à l’encontre de la doxa climatique, preuves incontournables à l’appui, se gardent bien d’en tirer une quelconque conclusion « climatique » évidente si on lit leurs publications scientifiques dans le détail car ils risquent, comme en son temps Giordano Bruno, le bûcher, c’est-à-dire une exclusion définitive et sans appel des cercles universitaires impliqués dans une science véritable et non biaisée ou truquée à des fins idéologiques, cf l’affaire Lysenko pour mémoire ou encore le procès totalement parodique de Galilée à une époque où l’Eglise incarnait le totalitarisme, car ne nous masquons pas la face, l’Eglise catholique est un système totalitaire qui impose ses idées mais n’a fort heureusement plus de pouvoir temporel …

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Rousseau soutenait dans ses thèses pseudo-philosophiques la sagesse de l’ignorant, le « bon sauvage » heureux dans sa béatitude de sous-homme. Ce même Rousseau introduit dans Les Confessions « la Religion Naturelle », concept idéologique qui sera repris par le régime de Vichy pour promouvoir en 1941 le « retour à la terre », repris aujourd’hui par l’Eglise de Scientologie Climatique.

C’est très exactement ce que cette organisation politique évoluant autour du changement climatique cherche à atteindre : après avoir organisé une confiscation de la science au profit de son idéologie, il faut maintenant assujettir l’ensemble de l’humanité – disons 99 % de la population mondiale – dans l’ignorance de la vérité en la précipitant dans une sorte d’obscurantisme rural idéal, le retour en quelque sorte au XVIIIe siècle en l’assénant de propagande réchauffiste à longueur de bulletins d’informations, de publications d’une valeur scientifique plus que contestable ou de journaux télévisés et de livres scolaires de SVT à l’usage des enfants des écoles pour bien asseoir dès le plus jeune âge cette nouvelle religion climatique.

Le 1 % restant sera constitué des leaders politiques et des puissances financières qui, main dans la main, domineront le monde. Et puisque cette intoxication de tous les instants s’appuyant avant tout sur la peur, ce qui a toujours été et est encore d’une rare efficacité – l’exploitation de la peur a toujours été profitable, l’Eglise catholique ne peut pas dire le contraire – la porte est donc ouverte pour un totalitarisme mondial emmené par le monde globalisé de la finance largement contrôlé pour l’instant par les USA et ses pays occidentaux vassaux.

Pour la mise en place comme par le passé de tout régime totalitaire, l’espionnage organisé globalement (cf la NSA dénoncée par Snowden et la loi sur l’espionnage des individus récemment adoptée en France, pourtant le pays de la liberté), la répression, la propagande et l’endoctrinement, la police et l’armée sont de facto les instruments obligés et déjà largement mis en place par cette élite afin qu’elle accède définitivement au pouvoir planétaire et totalitaire. Le marxisme et le fascisme se sont inspirés des idées de Rousseau, la nature humaine n’a pas changé en quelques siècles, l’humanité est mûre pour être de nouveau asservie comme aux heures les plus sombres de l’histoire récente …

Un exemple de la globalisation planétaire rampante de cette affaire de climat peut être illustrée par les quotas de carbone ou droits à polluer qui sont en théorie gérés par la Banque Mondiale. Chaque pays, chaque industriel, chaque avion (voir la taxe Chirac) peut polluer mais doit payer. Et quand il outrepasse les quotas, il peut acheter à un pays peu pollueur des quotas supplémentaires. Une partie de la transaction est prélevée et reversée à la Banque Mondiale. On assiste donc sous l’égide des Nations-Unies à une globalisation totalitaire du commerce du carbone ! C’est tout de même invraisemblable qu’on en soit arrivé à ce point de démagogie mais cette démarche est parfaitement cohérente avec les desseins hégémoniques des puissances financières mondiales qui dominent depuis bien longtemps le monde politique, monde qui n’a de fait même plus droit à la parole.

Et puisque comme le démontra majestueusement Estienne de la Boétie dans Le Discours de la Servitude Volontaire (à réécouter en français moderne, voir le lien), nous sommes tous consentants, nous sommes donc également tous prêts à faire des sacrifices, comme autrefois avec les curés pour le salut de notre âme pour les indulgences achetées à prix d’or car nous devions avoir peur de l’au-delà, mais cette fois il s’agit de la peur climatique pour sauver la planète : une nouvelle religion dans ce monde déshumanisé et miné par le terrorisme sur le terrain comme au Moyen-Orient mais surtout par le terrorisme climatique idéologique organisé par les Nations-Unies et ses organisations satellites officielles comme la Banque Mondiale et l’IPCC ou non gouvernementales et tentaculaires comme Greenpeace pour asservir l’ensemble de l’humanité, mener le peuple crédule par le bout du nez, perdant progressivement tout libre arbitre, comme le firent pendant des siècles et le font toujours les religions. Et c’est particulièrement significatif que le pape actuel n’ait pas manqué l’occasion de prendre position en faveur de la perturbation climatique et récupérer au profit de l’Eglise catholique cette rocambolesque histoire, peut-être bien pour engranger aussi des profits, allez savoir … Le peuple, le bas-peuple, les « sans-dents », sont déjà rançonnés par des impôts et des taxes totalement injustifiées destinées à financer les énergies alternatives dites renouvelables et tout cet argent prélevé sur leur pouvoir d’achat sert à enrichir une minorité de financiers et de politiciens tout aussi mafieux les uns que les autres. La marche vers un totalitarisme mondial a déjà commencé et il n’y a plus aucun moyen pour en stopper l’emprise. Puisque 99 % des (pseudo)scientifiques affirment que les activités humaines perturbent le climat alors 99 % de la population doit oeuvrer dans le sens du sauvetage de la planète.

Par extension et découlant également directement des idées de Rousseau ce sauvetage de la planète englobe également toute une série d’autres problématiques similaires dans leurs attendus. La lutte incessante contre les plantes génétiquement modifiées anti-naturelles, contre l’utilisation de pesticides artificiels, contre la vaccination également contre nature ou encore contre l’énergie nucléaire – il fallait laisser l’uranium là où il se trouvait comme le gaz de schiste – font partie de ce sauvetage global de la nature et de la planète Terre et toutes ces approches sont présentées de telle manière qu’elles suscitent la peur tout en développant un sentiment de culpabilité au plus profond de chaque individu, ce qui est le but recherché, une sorte de résurgence de la notion religieuse chrétienne et totalement abjecte du péché originel. Stupéfiant et tout simplement et très justement terrifiant !

https://audiolivres.wordpress.com/2009/03/21/la-boetie-discours-de-la-servitude-volontaire/

Illustrations : Rousseau (Wikipedia) et Claude Rich jouant le rôle de Galilée dans le film « Galilée ou l’amour de Dieu » de Jean-Daniel Verhaeghe (2006). Il faut préciser que Claude Allègre, astrophysicien de son état et ancien ministre de la recherche, fut l’auteur du scénario de ce film avec Jean-Claude Carrière …

Les anglophones peuvent aussi visionner ce documentaire : https://www.youtube.com/watch?v=52Mx0_8YEtg

Un vaccin contre la bronchiolite (RSV) à la fin de l’année ?

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Le RSV (virus syncytial respiratoire) est une maladie très commune chez les enfants et parfois les adultes et chez les « vieux » elle conduit souvent, pour une personne sur six, à une pneumonie létale. Le RSV est la cause de ce qu’on appelle la bronchiolite, une sorte d’engorgement des bronches. S’il s’agit d’une maladie virale relativement bénigne son coût pour la société est loin d’être négligeable puisqu’on estime que pour la seule Europe celui-ci atteint plus de un milliard d’euros par an. Que pourrait-on faire avec une telle somme ? Tout simplement vacciner les enfants et éventuellement les adultes car des estimations puremement financières arrivent à une somme identique. Or jusqu’à très récemment il n’existait pas de vaccin ni de traitement efficace. Ce virus est connu depuis une soixantaine d’années mais toutes les tentatives pour mettre au point un vaccin ont échoué et ces échecs successifs s’expliquent par la structure particulière de ce virus.

Il s’agit d’un virus à ARN qui code pour seulement 11 protéines. Chacune de ces protéines joue un rôle dans la virulence. Quand le virus pénètre dans une cellule, par exemple de l’épithélium de la trachée, il oriente la machinerie cellulaire pour produire ses propres protéines et permettre ainsi de se multiplier. Les cellules ne comprennent plus rien et le virus se fait en quelque sorte de la place en obligeant les cellules à fusionner les unes avec les autres pour former un syncytium, une sorte de cellule géante avec plusieurs noyaux. Le système immunitaire a alors toutes les peines à organiser une défense de l’organisme. Une autre particularité de ce virus est qu’il se polymérise en filaments (voir illustration Wikipedia) entrainant une inflammation des bronches et une abondante sécrétion de mucus. Enfin, cerise sur le gâteau, si l’organisme réussit à produire des anticorps, leur efficacité n’est pas parfaite et l’année suivante l’immunité aura pratiquement disparu. Les spécialistes des vaccins ne disposent que du chimpanzé comme animal modèle de laboratoire ce qui grève considérablement le coût des travaux de recherche.

Compte tenu de tous ces facteurs, la société Novavax, basée à Gaithersburg dans le Maryland, développe depuis quelques années une approche différente consistant à produire les protéines recombinantes de l’enveloppe du virus de telle manière qu’elles se présentent sous forme de nanoparticules après avoir fusionné plusieurs gènes pour former des protéines virales géantes. À l’aide d’un adjuvant composé essentiellement de lécithine modifiée et d’une saponine un essai clinique en phase 2 conduit sur 1600 adultes a montré sans ambiguité que la réponse immunitaire atteinte était robuste et avait permis de réduire de plus de 45 % les infections par le RSV. Ces essais ont été conduits avec des adultes car il ne faut pas oublier de mentionner que seulement aux USA près de 15000 personnes meurent chaque année d’infection par le RSV et près d’un million doivent être hospitalisées pour les mêmes raisons.

Il reste maintenant à accélérer l’étude en phase 3 et étendre les essais cliniques aux enfants. D’ors et déjà un petit essai clinique est en cours avec des femmes enceintes dans l’espoir de déterminer si l’immunité induite par le vaccin et acquise par la mère sera transmise à l’enfant via le lait maternel. Cette approche un peu différente est basée sur le fait que le seul traitement existant contre le RSV, extrêmement coûteux, est l’administration d’anticorps monoclonaux (AstraZeneca). Cependant ce traitement n’est réservé qu’aux enfants prématurés ou présentant des insuffisances cardiaques ou pulmonaires. L’essai clinique en phase 3 sur plusieurs dizaines de milliers d’adultes est programmé pour la fin de cette année et coïncidera avec la recrudescence hivernale de la bronchiolite à RSV. Combiné au vaccin contre la grippe, une autre préoccupation de la société Novavax, on peut espérer à terme en une diminution significative et durable des affections pulmonaires virales.

Sources : Novavax et Reuters

Bref billet d’humeur économique

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Les majors du pétrole, BP, Exxon et autres Total ne sont pas à court d’imagination pour réaliser des profits en ces temps de disette car ils souffrent tout autant de la chute des cours du pétrole – le WTI est passé sous la barre des 40 dollars en fin de semaine et le Brent s’en rapproche – que les pays producteurs comme l’Arabie Saoudite, la Russie ou le Vénézuela. Comme l’activité économique mondiale se ralentit en raison du trébuchement soudain mais prévisible de la Chine et qu’on est en passe de s’acheminer vers une crise encore plus profonde que celle de 2008, alors comme il n’y a plus de capacité de stockage du pétrole sur terre puisque les stocks sont énormes car la consommation diminue, ces majors réservent tous les gros tankers disponibles pour les remplir de brut et partir en haute mer en attendant que les cours remontent. Cette stratégie est d’autant plus abordable que le BDI (Baltic Dry Index) a atteint des profondeurs abyssales et qu’aucun affréteur n’ose plus se lancer dans l’acheminement de pétrole où que ce soit. Il faut en effet environ 6 dollars par baril pour payer la location d’un tanker et acheminer la cargaison à destination et comme les cours ne cessent de chuter, plus personne ne se risque dans ce business. Shell vient de réserver le TI Oceania, l’un des plus gros vaisseaux capable d’embarquer plus de 3 millions de baril, en faisant le pari que les cours remonteront aux alentours de 50 dollars. Ça revient tout de même et au mieux à 40000 dollars par jour de mettre à l’abri une telle cargaison en attendant des jours meilleurs … Le gros problème est que cette crise qui se profile pourrait durer un peu trop longtemps :

West Texas

au delà de 24 mois et si les cours ne sont pas revenus à 50 dollars le baril l’opération spéculative se transformera en une gigantesque perte nette. Il a fallu un peu plus de deux après la chute des cours de fin 2007 pour que le baril revienne à 100 dollars, les majors font donc ce pari risqué. Peut-être sont-ils mieux renseignés que n’importe quel analyste économique … rassurant n’est-il pas ? Heureusement que le FMI clame encore que la croissance de l’économie chinoise sera encore de 6,8 % en 2015. Ben voyons ! Le FMI semble ignorer que la consommation d’énergie de la Chine ne pourrait croître que d’à peine plus de 1,5 % cette année selon ces mêmes majors du pétrole qui ont naturellement pris en compte ce paramètre. Ce lundi 24 août 2015 toutes les bourses asiatiques chutent encore … Cherchez l’erreur !

Illustration TI Oceania (Wall Street Journal), 380 mètres de long, 68 mètres de large, tirant 24,5 mètres, imposant … Cours du WTI

Vol MH370 : la justice française dans le collimateur

Debris that has washed onto the Jamaique beach in Saint-Denis is seen on the shoreline of French Indian Ocean island of La Reunion, August 3, 2015. REUTERS/Jacky Naegelen

Debris that has washed onto the Jamaique beach in Saint-Denis is seen on the shoreline of French Indian Ocean island of La Reunion, August 3, 2015. REUTERS/Jacky Naegelen

Depuis le rapatriement du flaperon du boeing 777 du vol MH370 retrouvé sur une plage de l’île de la Réunion c’est la guerre des chefs en France entre le parquet, le BEA, la gendarmerie et la police, on ne sait pas trop. On peut même dire que c’est un vrai imbroglio et ça ne fait pas avancer la situation, bien au contraire. Pourtant depuis des dizaines d’années les enquêteurs des services de sécurité aérienne ont notoirement fait progresser la sécurité des vols avec des accidents devenus de plus en plus rares. En France comme d’ailleurs dans un certain nombre d’autres pays ces expertises sont disputées, c’est le cas de le dire, par diverses juridictions. Quand le crash du vol Germanwings eut lieu, ce fut presque une foire d’empoigne entre la gendarmerie et le pouvoir judiciaire, et vus de l’extérieur ces évènements révèlent l’organisation totalement ubuesque qui perdure en France car il n’est nullement défini qui est au service de qui ou de quoi.

Le pouvoir judiciaire français est impliqué dans cette enquête car 4 voyageurs français se trouvaient à bord du vol MH370 mais c’est la gendarmerie qui a retrouvé le morceau de flaperon sur une plage de la Réunion. Le BEA français est régulièrement sollicité puisque plus de 40 % des avions qui volent dans le monde ont été construit par Airbus en France. C’est assez facile à comprendre et pourtant la situation s’éternise alors que ce flaperon, correctement expertisé – on pense tout de suite aux barnacles, à leur âge, aux analyses qui pourraient éventuellement révéler la composition chimique des eaux dans lesquelles le flaperon a dérivé et pendant combien de temps il a dérivé, en d’autres termes quel chemin putatif ce flaperon a emprunté – pourrait constituer une lueur d’espoir pour les familles, pas seulement françaises, qui comptent parmi elles un disparu.

L’enquête est réalisée dans la plus profonde opacité avec l’interférence constante entre le Parquet et les services d’investigation du BEA. Et pourtant les enquêteurs doivent se conformer aux directives de l’organisation onusienne de l’aviation civile qui ont pour mission de prévenir de futurs accidents ( http://www.icao.int/Pages/default.aspx ). La mission de ces enquêtes n’est pas de désigner un coupable mais de prévenir que de tels accidents surviennent et d’améliorer la sécurité des aéronefs, selon Paul-Louis Arslanian, ancien directeur du BEA français.

On ne peut que déplorer que 17 mois après l’accident, la justice française se soit accaparée l’enquête pour la simple raison qu’un bout d’aile a été retrouvé sur une île française … Le BEA français ( http://www.bea.aero/index.php ) et son équivalent malais ont été tout simplement évincés de l’enquête et vu de l’extérieur, tant de Chine que de Malaisie ou d’Australie, ça commence à faire terriblement désordre. Quand un ATR 42-300 de Trigana Air Service s’est écrasé le 17 août 2015 en Indonésie, le BEA français a dépêché le lendemain trois enquêteurs à la demande du gouvernement indonésien. Que s’est-il passé à la Réunion ? La gendarmerie a récupéré la pièce « à conviction » et l’a livrée au pouvoir judiciaire français. Ce même puvoir judiciaire a convoqué le directeur du BEA afin qu’il livre à la police les derniers enregistrements des conversations dans le cockpit du vol MH370 ! Pire, les instances malaises, chinoises et australiennes impliquées dans l’enquête n’ont été convoquées que trois jours plus tard en France pour assister à l’inspection du flaperon sous le contrôle du Parquet et non pas du BEA. Le Ministre des Transports de Malaisie, Monsieur Liow Tiong Lai, a déclaré qu’il était déplorable que ce soit la justice française qui se soit emparée de l’enquête en violation des bonnes pratiques internationales d’enquêtes sur les accidents aériens.

Il est urgent de réformer ce système obsolète d’un pouvoir judiciaire français qui se réserve le droit absolu d’enquêter sur un accident qui a eu lieu à des milliers de kilomètres de Paris très certainement dans les eaux internationales. La crédibilité du BEA a été ternie par les tergiversations des juges et ravivé la risée de nombreux pays vis-à-vis de l’administration française. Si au moins ce genre de situation déplorable pouvait induire une nouvelle réglementation à l’échelle européenne mais on est en droit d’en douter. Toujours est-il que la confiance a été perdue et qu’il se pourrait bien que les juges en charges de l’enquête au niveau français fassent l’objet d’une plainte internationale pour manquement à la transparence et à la coopération qui constituent une entrave à la bonne poursuite des recherches … Triste France et comme le dit H16 ce pays est foutu !

Inspiré d’une dépêche de Reuters

Le glyphosate (et Monsanto) revient sur le devant de la scène

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Outre les articles consacrés à la supercherie éhontée du triste Séralini qui tenta de publier des expériences truquées sur les effets cancérigènes du glyphosate, j’avais également écrit quelques billets dans ce blog relatifs à cet herbicide (voir les liens) et les conclusions bâclées de l’IARC (Centre International de Recherche sur le Cancer, basé dans la bonne ville de Lyon) au sujet du glyphosate refont surface. Il ne faut en effet pas « lâcher le morceau » car tout est bon pour ternir l’image de la société Monsanto, l’une des pires bêtes noires des écologistes de tout poil. L’IARC n’est pas un centre de recherche au sens premier du terme mais une espèce d’usine à gaz rassemblant des fonctionnaires grassement payés par les Nations-Unies, donc par les impôts que paient les contribuables, qui pour 99 % d’entre eux ignorent tout de la biologie la plus basique. Aucune recherche digne de ce nom n’est effectuée dans le building de l’IARC que je connais bien pour y avoir erré plusieurs fois à la recherche de documents d’ailleurs introuvables. Dans cet endroit surréaliste quand on est familier d’un laboratoire de recherche en biologie il y a surtout des papiers et des ordinateurs. Ces fonctionnaires passent leurs journées à compiler les articles scientifiques mentionnant une molécule X ou Y pour pondre un rapport, le plus souvent sous l’influence de groupuscules écologistes (au sens politique du terme), afin d’influencer les régulateurs dans un sens prédéterminé.

La décision de classer le glyphosate comme probable (voir note en fin de billet) cancérigène a fait tellement de bruit médiatique que même Mademoiselle Ségolène s’en est personnellement émue, et ce d’autant plus qu’elle avait certainement eu vent en son temps des lamentables travaux de Séralini. On se trouve donc dans la continuation directe de ce combat organisé contre la société Monsanto et tous les moyens sont bons pour enfoncer le clou ! Le dernier en date des arguments susceptibles d’alimenter cette polémique idéologique est la soit-disante invasion incontrôlable de plantes invasives résistantes au glyphosate. Par exemple une plaie qui défigure la Californie est l’invasion des eucalyptus qui poussent spontanément n’importe où et favorisent finalement des feux de broussailles. Seul le glyphosate vient à bout de cette invasion. Les détracteurs du glyphosate prétendent que l’invasion de la vergerette, ou vergerolle du Canada (Conyza canadensis, voir illustration) est due au fait que cette plante est devenue résistante au glyphosate et qu’il n’existe plus d’outils chimiques pour s’en débarrasser. Pour ces raisons il serait alors préférable selon les écologistes d’interdire l’utilisation du glyphosate …

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Les compilation de l’IARC auraient décelé une corrélation entre l’apparition de myélomes et l’utilisation de glyphosate. Le souci dans cette étude réside dans le fait que les populations témoins utilisées dans ces études en comparaison de celles, agriculteurs, utilisant le glyphosate à des fins professionnelles se sont révélées être également utilisatrices de cet herbicides. En effet, une majorité de ces « témoins » rejetaient dans leurs urines du glyphosate car ils utilisaient ce produit pour désherber leur terrasse ou les allées de leur parc ou de leur jardin. Le glyphosate n’est en effet pas réservé aux agriculteurs et c’est ce point qui a ému Mademoiselle Ségolène. Autant dire que les conclusions de l’IARC sont sans valeur car aucune différence dans l’apparition de myélomes n’a pu être démontrée entre ces deux populations étudiées. Pour la petite histoire, s’il fallait aujourd’hui homologuer le vinaigre comme conservateur ce serait impossible car l’acide acétique est classé comme corrosif et peut attaquer l’épithélium de l’oesophage.

Sous peine de me répéter le glyphosate inhibe une activité enzymatique qui n’est présente que chez les végétaux. L’une des approches serait d’utiliser du glyphosate radioactif et d’identifier toutes les protéines et acides nucléiques humains ou d’origine animale sur lesquels il a tendance à se fixer avec une affinité notoire. Expérimentalement c’est très simple à réaliser, en termes scientifiques on parle de dialyses à l’équilibre sur des fractions sub-cellulaires, une technique triviale en biologie. On disposerait alors d’indications pour orienter des investigations plus détaillées. On peut douter que les fonctionnaires de l’IARC aient un jour entendu parler de cette technique et que l’IARC puisse disposer de tels moyens …

Toujours est-il que le lièvre a été levé et que tous les moyens sont devenus bons pour l’abattre, je veux parler du glyphosate.

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https://jacqueshenry.wordpress.com/2015/01/01/quand-les-ecolos-se-prennent-les-pieds-dans-le-tapis/

https://jacqueshenry.wordpress.com/2015/03/07/la-chimiophobie-une-nouvelle-maladie-incurable/

Note.  Probable : Étymologiquement ce terme signifie « pouvant être prouvé ». Ce n’est pas en compilant des articles scientifiques disparates n’ayant souvent aucun lien entre eux qu’on peut prouver quoi que ce soit. Les preuves ne peuvent être apportées qu’à l’issue d’expérimentations réalisées selon un protocole reproductible respectant les règles déontologiques élémentaires de la science sans qu’il n’existe initialement la moindre présomption sur les résultats finaux. Malheureusement la science est devenue prisonnière de l’idéologie dominante actuelle qui prône un retour à la nature telle qu’elle existait quand l’homme vivait encore dans des cavernes et se nourrissait des fruits de ses chasses et de ses cueillettes. Ce n’est pas avec de tels a priori idéologiques qu’on pourra faire progresser le savoir, certainement pas dans le domaine de la recherche sur le cancer.

Source : Associated Press