Nouvelles de Tokyo (Shibuya)

Après l’Arabie Saoudite où le Prince héritier, préparant les purges exceptionnelles auxquelles il devait penser, avait octroyé il y a une dizaine de jours la citoyenneté officielle à un robot, peut-être pour remplacer tous les « corrompus » du Royaume par des robots bien propres, c’est maintenant au tour de la ville de Shibuya, en réalité un quartier de Tokyo bien connu des touristes, de franchir le pas et de déclarer citoyen à part entière un robot. Il s’agit d’un enfant de sept ans dont le minois est le résultat de la synthèse de centaines de visages de passants parcourant le célèbre Shibuya Crossing (voir le lien) pris en photo pour créer le visage de cet enfant ressemblant à s’y méprendre à n’importe quel enfant de cet âge au Japon.

Il ne risque pas de souffrir d’allergies ni de tabagisme passif et il sera dédié à la prise de photos et à l’observation minutieuse des passants, un robot espion ? Dans un deuxième temps il prodiguera des conseils d’un voix suave aux résidents du quartier dans le cadre d’une mission consistant à servir d’interface entre eux et la mairie centrale de Tokyo, tout un programme !

Source et illustration : BioEdge et pour les curieux : http://www.youtube.com/watch?v=_9pavMzUY-c

Nouvelles du Japon

Nouvelles du Japon

Dans le domaine de la robotique le Japon fut un précurseur et reste encore leader mondial incontesté. L’une des conséquences majeures de la robotique est la disparition de nombreuses occupations manufacturières. Ce sont des machines qui maintenant fabriquent, emballent, étiquettent et bientôt expédieront les produits sans aucune intervention humaine avec des machines volantes ou roulantes automatiques. Le capital humain d’une entreprise coûte très cher et une machine travaille mieux et beaucoup plus rapidement que l’ouvrier. L’un des domaines manufacturiers qui a été le plus rapidement envahi par les robots est l’industrie automobile sans que pour autant le prix des véhicules ait sensiblement diminué, mais c’est un autre problème.

Le Japon mise sur une plus grande robotisation de toutes sortes d’activités compte tenu du vieillissement de la population et du manque criant de main-d’oeuvre : quand il y a 130 offres d’emploi à peine 100 sont satisfaites et dans l’administration nippone extrêmement tatillonne c’est quasiment la pénurie. Dans le but de rentabiliser ses activités la compagnie d’assurance Fukoku Mutual Life a décidé de robotiser la gestion des déclarations et autres documents de ses clients. C’est une étape importante dans le domaine de la robotique car elle fait largement appel à l’intelligence artificielle. Il s’agit d’un robot mis au point par IBM pour scanner les documents provenant par exemple d’un hôpital afin de déterminer le montant des remboursements à cet hôpital et les indemnités à éventuellement verser au client. Un seul poste robotique remplacera 34 employés en « col blanc » ce qui permettra, selon un communiqué de presse de cette compagnie d’accélérer la gestion des dossiers.

Il s’agit de l’ordinateur IBM « Watson » développé spécialement pour la reconnaissance vocale qui est adapté ici à la reconnaissance des textes (voir le lien). La société Fukoku Mutual Life a déjà introduit l’IBM Watson Explorer pour la reconnaissance vocale lors des appels téléphoniques de ses clients et envisage d’étendre les capacités de cette machine très prochainement. Le robot ne supprimera pas de postes de travail, du moins dans un premier temps, mais les employés libérés de tâches administratives ingrates seront, comme l’espère la direction de l’entreprise encore plus efficaces dans leur travail …

Après les robots manufacturiers et les véhicules sans chauffeurs ce seront bientôt des millions d’employés en « col blanc » qui verront leur emploi directement menacé par des ordinateurs de plus en plus « intelligents » … Quel bel avenir en perspective !

Source : Mish Shedlock et aussi https://en.wikipedia.org/wiki/Watson_(computer)

Des drones de partout pour combattre le chômage ? Pas vraiment …

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On peut presque prédire que le chômage ne va pas décroître dans les années à venir. En dehors des plombiers, des électriciens, des plaquistes, ébénistes, carreleurs et éventuellement tailleurs de pierre, le secteur du bâtiment doit s’adapter à la pénurie de main-d’oeuvre, en particulier au Japon. Il y a bien des imprimantes 3D capables de construire une maison en 24 heures mais ce ne sont encore que des projets de démonstration. L’un des postes les plus ingrats dans le bâtiment est celui des fouilles et des fondations. La société Komatsu, basée à Tokyo, vient de mettre en place un projet très sérieux de construction de pelleteuses sans conducteurs commandées par des drones de la société Skycatch connectés effectuant des relevés en temps réel au centimètre près du terrain et envoyant ces derniers à un ordinateur qui calcule également en temps réel la tâche à accomplir par ces machines ou plutôt ces robots-pelleteuses. En cas de problème un assistant pourra toujours sauter dans la cabine de l’engin et remédier à la situation. Le salaire horaire d’un conducteur d’engin est en effet exorbitant, mais là n’est pas le problème.

Il existe déjà des machines automatiques et des petits véhicules sans conducteur dans certaines mines mais le projet de Komatsu semble revêtir une toute autre dimension car un chantier de construction n’a rien à voir avec une galerie de mine. Il s’agit d’un site dynamique sur lequel d’autres personnes interviennent. Les drônes de la société Skycatch Inc, basée à San Francisco, reviennent automatiquement à leur base quand leur batterie d’accumulateurs a besoin d’être rechargée ! Ils permettent pour un investissement modique de se passer de conducteurs d’engins et ce genre de personnel est tout simplement en voie de disparition au Japon et dans bien d’autres pays …

Le fossé se creuse donc rapidement entre les politiciens qui veulent à tout prix combattre le chômage endémique et la course à la rentabilité en particulier dans un pays comme le Japon où la pénurie de main-d’oeuvre est critique. Et cette course est favorisée par la politique des banques centrales qui impriment de la monnaie et ont réduit les taux d’intérêt à leur minimum, c’est-à-dire zéro et la politique démagogique et suicidaire pour la création d’emploi de revalorisation systématique des salaires comme en France, en Allemagne ou encore aux USA. Il y a déjà des robots fabriquant des robots et la tendance va s’accélérer à n’en point douter.

Les camionneurs organisent des opérations escargot car ils exigent une augmentation de leur salaire. Savent-ils que dans dix ans, peut-être un peu plus, je le leur souhaite, leur métier aura disparu ? Les camions seront conduits par des ordinateurs connectés à des drones avec suivi en temps réel de leur progression sur des routes et autoroutes spécialement équipées de bornes sans fil, alimentées par des panneaux solaires (au moins une utilisation intelligente de cette technologie) qui guideront le véhicule par simple interaction avec l’ordinateur de bord. Toutes les tâches répétitives et dégradantes seront progressivement remplacées par des machines. Le chômage, quoiqu’en pensent les politiciens qui n’ont jamais été capables d’appréhender intelligemment l’avenir, continuera d’augmenter. Pourquoi maintenir deux pilotes dans un avion alors que durant 90 % du temps de vol tout est automatique ? Combien de trains et de rames de métro pourraient fonctionner automatiquement ? Le taxi sans chauffeur va bientôt devenir une réalité !

Sources : WSJ ( http://www.wsj.com/articles/drones-next-job-construction-work-1421769564 ) et http://blog.skycatch.com/2015/01/20/skycatch-partners-with-one-of-the-largest-and-most-innovative-heavy-machinery-makers-komatsu-to-automate-constructor-job-sites-world-wide/

La 3D dans la vie de tous les jours ? Pour bientôt !

Il y a plusieurs jours je suis allé au coin de ma rue confier une petite statuette un peu érotique sculptée par l’auteur de mes jours à un imprimeur. Pas n’importe quel imprimeur puisqu’il sévit dans trois dimensions. J’ai ainsi pu découvrir avec cet Anglais fort sympathique ce qu’est l’impression 3D, que ce soit la reproduction d’objet après scanning ou la création de novo de structures issues de l’imagination de celui qui sait utiliser un logiciel de création graphique en trois dimensions. Une technique tellement tributaire de l’informatique que sans le développement récent de la puissance de calcul des ordinateurs elle n’aurait pas pu voir le jour et envahir progressivement la vie quotidienne. On peur faire des photos en 3D, résultat surprenant basé sur l’épaisseur de la couche de matière plastique déposée qui filtre plus ou moins les rayons lumineux quand on visionne le résultat par transparence, tout simplement bluffant.

Le scanning de la petite statuette a créé beaucoup de problèmes en particulier de réflexion des rayons laser car cette statuette est en métal. Un peu de poudre et les réflexions parasites ont été éliminées mais le traitement ultime du fichier, une vingtaine de gigas tout de même, a fait apparaître d’autres bugs que le logiciel de retraitement ne pouvait pas prendre en compte en raison de la taille du fichier de scanning. Il a fallu tout recommencer à zéro pour obtenir un ensemble de données moins volumineux. Et c’est sur ce point qu’achoppe l’impression 3D car l’opérateur doit maîtriser l’ensemble de la technologie afin d’évaluer quels paramètres il doit introduire dans le logiciel pour arriver à un résultat satisfaisant en particulier quand l’objet à reproduire est complexe. Quant aux imprimantes elles-mêmes, elles demandent une surveillance de tous les instants, l’enceinte peut être trop chaude ou trop froide, des gouttes de plastique peuvent se déposer intempestivement là où il ne faut pas, tout l’ensemble peut subitement se bloquer pour une raison inconnue ? Je parle d’une petite imprimante à 2000 euros. Cet anglais débordant d’idées réalise aussi des répliques avec une imprimante sous vide partiel qui projette des goutelettes microscopiques de matière et le résultat est surprenant.

L’impression 3D a déjà envahi toutes sortes de domaines de l’industrie ou encore de la médecine. Dans ce dernier cas la machine est capable de projeter des cellules vivantes pour constituer une structure tridimensionnelle qui va reproduire un organe. Avec des résines et des micro-billes métalliques on peut reproduire une bielle ou un vilbrequin de moteur de voiture, ce n’est pas encore complètement au point mais il est certain qu’un jour prochain, quand on achètera une voiture, le manuel d’entretien comprendra des liens informatiques pour télécharger les dossiers permettant de reproduire les pièces d’un carburateur ou d’une pompe avec une imprimante située au coin de la rue.

Plus encore, dans le domaine de l’alimentation, l’impression 3D fait une entrée prometteuse ! Le fabricant italien de pâtes Barilla vient de créer une joint-venture avec la société néerlandaise TNO pour l’impression 3D de pâtes. Imaginez que vous arriviez avec votre petite amie dans un restaurant et vous donnez avec une clé USB le fichier contenant la forme des pâtes que vous voulez faire imprimer et que vous avez créé la veille sur votre ordinateur au lieu de vous abrutir devant la télévision, des petits cœurs et des marguerites, par exemple, en moins de dix minutes le chef viendra servir dans l’assiette de votre petite amie un assortiment de cœurs et de marguerites pour lui prouver votre grand amour le jour de la Saint-Valentin. C’est pas beau !

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Au dernier salon informatique de Las Vegas, une imprimante 3D spécialement modifiée dans ce but, était capable de produire des petits gâteaux aux formes aussi inattendues qu’alléchantes, un domaine où l’imagination est sans limites. En quelques minutes le tour est joué. Bientôt, il y aura dans certaines cuisines spécialisées des séries d’imprimantes produisant à des vitesses record des petits canapés et des petits fours, les cuisiniers dignes de ce nom ne serviront qu’à faire les préparations qu’ils introduiront dans des réservoirs et les machines feront le reste.

Peut-être qu’à l’heure qu’il est ma petite statuette a pu être reproduite éventuellement en plus grande taille, j’irai m’en enquérir ce soir.

Bons rêves

Source et illustration : itwire.com

Nouvelles de Tokyo (électronique)

Actuellement se déroule au Tokyo Big Sight Convention Center un salon des technologies disons innovantes du nom de Ceatec. La présentation d’un robot qui cueille les fraises après avoir reconnu à l’aide de caméras si la fraise est bien mûre à point et qui les range avec précaution dans des barquettes n’est presque rien à coté de lunettes capables de traduire en anglais un menu écrit en japonais, de servir d’écran tactile virtuel ou encore de reconnaître des visages … C’est le dernier né des joujoux technologiques présentés par NTT Docomo, le géant de la téléphonie japonaise. Pour lire un menu écrit en japonais, il suffit de le regarder et les lunettes permettent de voir l’image retouchée du menu traduit en anglais ou une autre langue en surimpression. On est déjà dans la fiction. Plus encore, ces lunettes permettent de reconnaître des visages s’ils sont enregistrés dans son smartphone et une fonctionnalité permet d’afficher (en sur-impression visuelle) les informations relatives à cette personne si elles ont été enregistrées dans le téléphone, du genre nom et prénom, occupation, numéro de téléphone, etc. Picasa fait déjà ça mais le degré de sophistication est arrivé avec ces lunettes bien au delà ! Mais mieux encore, en regardant une surface plane rectangulaire du genre feuille de papier A4 posée sur une table ou un coin de mur blanc, les lunettes transforment cette surface en pavé tactile virtuel sur lequel on va pouvoir utiliser ses doigts exactement comme on le fait sur le pavé tactile de son smartphone ou d’une tablette. Reliées (sans fil) à son smartphone (ou un ordinateur) les lunettes reconnaissent les mouvements des doigts et les transforment en instructions afin de voir leur déplacement dans l’écran doublement virtuel que l’on voit grâce aux lunettes en surimpression. Si on devient accro à ce genre d’accessoire, ce qui pourrait arriver plus tôt qu’on ne peut l’imaginer on n’aura plus qu’à dématérialiser notre corps pour devenir un être totalement virtuel … strawberry fields

Source : Agence JiJi

 

Le contrôle direct d’un robot par la pensée

Quand un opérateur contrôle un petit hélicoptère (on aurait tendance à dire drone) uniquement avec sa pensée, on croit voir un film de science fiction. Et pourtant c’est vrai comme le montre une vidéo en provenance du Collège d’Engineering de l’Université du Minnesota. La tête de l’opérateur est couverte d’un casque positionnant 64 électrodes qui envoient les signaux électriques du cerveau à un ordinateur qui les analyse en temps réel et envoie le signal de télécommande au petit hélicoptère. Pour faire tourner le petit modèle réduit, l’opérateur lève le bras gauche, à droite, le bras droit et pour s’élever il lève les deux bras. Le fait de bouger les bras requiert une activité cérébrale qui est enregistrée par le système encéphalographique transmis à l’ordinateur par un fil, mais ce pourrait être en wifi. Il n’y a pas de joystick ni de boite de commande, rien, juste le cerveau dont les signaux électriques sont décryptés par l’ordinateur qui les transforme en commandes pour le petit hélicoptère. Encore plus extraordinaire, l’opérateur ne voit pas l’engin volant mais ce que « voit » ce dernier par l’intermédiaire d’une petite caméra retransmis sur un écran. Il regarde l’écran et fait évoluer par sa pensée l’hélicoptère. La cybernétique vient donc de franchir une étape considérable dans la commande, directement par le cerveau du sujet, de prothèses artificielles ou de tout autre équipement pour handicapés et de multiples autres applications peuvent être d’ors et déjà imaginées ou envisagées comme des robots de surveillance ou d’intervention en milieu hostile. Certes, il faut que l’opérateur s’entraine comme doivent s’entrainer des manipulateurs de produits dangereux en laboratoire ou dans toute autre situation délicate car l’interface cerveau – ordinateur n’est pas invasive et ne demande pas au manipulateur de bouger un membre mais de simplement penser à le bouger !

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Si le lien ci-dessous n’est pas opérant, allez sur le lien de la source, c’est assez époustouflant.

http://www.youtube.com/watch?v=6LWz4qa2XQA&feature=youtu.be

Source : http://www.iop.org/news/13/jun/page_60302.html