Il est nécessaire de faire un bref rappel historique de l’histoire de Rome pour comprendre le sens profond du titre de ce billet. La personnalité même de Cincinnatus est entourée de légende, certes, mais il faut retenir qu’il se retira sur ses terres avec gloire après une brillante carrière d’homme d’état et de chef des armées de la République romaine naissante. En 461 avant l’ère commune le malaise entre les plébéiens, comprenez le peuple, et les patriciens (on dirait aujourd’hui les dirigeants politiques) qui refusaient d’accorder à leur peuple des lois plus libérales comme on pourrait le dire aujourd’hui créèrent une situation conflictuelle. Les plébéiens désiraient des lois dans lesquelles la notion d’égalité seraient introduite. La tension se faisait donc sentir dans Rome, capitale de la jeune république romaine. Un événement extérieur aux conflits juridiques dont le but était de clarifier et de mettre en application la constitution de cette nouvelle petite république mit en danger son existence même. Rome était entourée à l’est par des massifs montagneux peuplés par diverses tribus dont les Sabines, les Aequiens ou encore les Hernicains, les Etrusques au nord et les Latins au sud. Ces derniers avaient intégré la nouvelle république. Les Aequiens harcelaient le flanc est de la petite république de Rome. Les patriciens confrontés dans la ville de Rome par la protestation du peuple qui exigeait une constitution, emmenés par le fils, Caeso, de Cincinnatus et également affaiblis par la menace aequienne firent appel au père de Caeso, Cincinnatus le père, on dira plus tard comme pour Pline : « l’ancien » et son fils, « le jeune ».
Cincinnatus quitta son exploitation agricole et arriva à Rome. Il fut mandaté par les patriciens pour remettre de l’ordre dans la République, réorganisa l’armée afin qu’elle soit capable de protéger la République et imposa une constitution. L’une des dispositions les plus marquantes qu’il mit en place fut la possibilité pour les plébéiens d’accéder au poste de consuls. Enfin il posa les premières pierres du code juridique, le droit romain, qui sera un exemple pour l’Europe pendant des siècles puis il retourna s’occuper de ses terres. J’ai lourdement abrégé cet période de l’histoire de la jeune république de Rome mais je ne pense pas avoir trop fait d’erreurs malgré le fait que je ne suis pas du tout un spécialiste de l’histoire de Rome, je suis simplement curieux.
Il y a un parallélisme surprenant entre la situation de la République de Rome 461 années avant l’ère commune et celle de la France d’aujourd’hui et c’est cette réflexion qui m’a conduit à écrire ce billet. Comme au temps de Cincinnatus les citoyens français manifestent dans les rues pour leur liberté que les patriciens d’aujourd’hui rognent depuis des mois. Ces patriciens sont les représentants des consuls romains. Il s’agit des élites au pouvoir qui décident maintenant en bafouant la constitution, celle que les plébéiens réclamaient à Rome. Un constitution qui devait reconnaître la liberté et l’égalité des citoyens au sein de la toute jeune république de Rome. Il a fallu à la France et aux Français 2239 années d’errance pour que la Révolution française reconnaisse l’égalité aux citoyens français. Aujourd’hui la République de Macron n’a pour d’autre but que d’abolir l’égalité des Français et de réduire leurs libertés. Quant à la fraternité, un autre mot lourd de sens ajouté aux deux premiers et qui tous les trois figurent sur les frontons de tous les bâtiments officiels « liberté, égalité, fraternité », elle est également battue en brèche en instillant chez chaque Français une espèce de culpabilité si on ne se fait pas « vacciner » et si tel est le cas on est ostracisé, on devient un rebut de la société. L’égalité et la fraternité sont donc également piétinées par un éventail de décrets qui ne sont plus soumis à l’examen des représentants du peuple.
La plèbe romaine, le peuple français d’aujourd’hui, a manifesté son mécontentement et a fini par obtenir des « consultes » de faire appel à une personnalité extérieure auréolée d’une réputation qui était toujours présente dans les mémoires. En ces temps de campagne électorale française une multitude presque obscène de candidats, la plupart étant attirés par les ors des palais de la République, se précipitent pour profiter finalement des honneurs que pourraient leur procurer l’accession à la charge suprême. C’est tout simplement indécent car la France est en danger. La menace n’est plus externe comme au temps de Cincinnatus mais interne. Il s’agit des quelques 300 zones périurbaines hors de contrôle. La plèbe, le peuple, est dépouillée de ses droits et il est temps qu’un nouveau Cincinnatus apparaisse.
J’ai examiné quelques-uns des candidats qui, les commissures des lèvres humides en rêvant de la magistrature suprême, se sont déclarés candidat pour le grand raout électoral de l’année prochaine. Parmi tous ces politicards de médiocre qualité hormis quelques exceptions que je vais énumérer il est évident qu’il faut d’abord ne pas considérer les candidats kmers verts, des opportunistes de caniveau comme ils en ont l’habitude. Viennent ensuite les partis extrêmes idéologiquement, l’ultra-gauche qui veut transformer la France en une République populaire marxiste : les Français n’en veulent pas. L’ultra-droite incarnée par une figure ayant perdu toute son aura depuis qu’elle a renié ses positions politiques qui attiraient encore les Français quand le suffrage universel a été contourné par l’un des pires présidents de la France. C’est fini pour cette personne. L’illustrissime acteur des plateaux télé, pourtant pétri de la grandeur de la France et immense connaisseur de l’histoire de son pays, vous le reconnaîtrez, n’a pas la carrure d’un président. Qu’il reste chroniqueur et journaliste, c’est son métier. L’ancien haut fonctionnaire aux affaires économiques, fin connaisseur des rouages de l’Etat français puisqu’il fut l’une des pièces de ce mécanisme complexe, est beaucoup trop docte et parfois méprisant pour que le peuple le comprenne malgré le fait qu’il n’énumère que des vérités, malheureusement pour les Français, il n’est pas non plus un Cincinnatus si nécessaire à la France et aux Français et c’est regrettable car je l’aurais bien vu revêtir l’habit du grand responsable de l’Etat.
Je m’efforce de chercher parmi tous ces gens un Cincinnatus, il n’y en a aucun. Il y a peut-être l’ancien ministre converti à l’apiculture. Je ne lui veux aucun mal mais s’occuper de quelques ruches n’a rien à voir avec la responsabilité que représente la direction d’un pays en totale perte de vitesse. Il reste alors deux possibilités et non des moindres bien qu’elles soient totalement différentes, un haut gradé de l’armée comme le fut Cincinnatus dont le souvenir était bien présent chez la plèbe de la république romaine ou bien alors une personnalité extérieure jamais élue en France mais ayant occupé de très hautes fonctions internationales puis européennes. Je doute que les Français choisissent ce dernier candidat au poste d’un Cincinnatus pour la nation française qui flirte aujourd’hui avec sa propre mort. Ce dernier candidat au poste de nouveau Cincinnatus est en effet d’une incompétence qui n’a d’égale que celle du Président actuel de la France. Je laisse à mes lecteurs le soin de reconnaître l’identité des acteurs de ce jeu de dupes qui se prépare et se terminera à n’en pas douter très mal avant même les prochaines élections présidentielles.
Cincinnatus a été auréolé d’une grande part de légende mais il a bel et bien existé. Il fit une brève apparition dans la république de Rome, ayant tous les pouvoirs, afin de remettre de l’ordre dans le fonctionnement de son pays puis il s’en alla retourner cultiver ses terres. Il était déjà âgé pour l’époque, on dirait aujourd’hui qu’il était à la retraite, mais d’une main de fer il affermit la République de Rome naissante qui quelques centaines d’années plus tard devint un immense empire. Cherchez un nouveau Cincinnatus, il est là, devant vos yeux, et portez le à la direction de la France, elle en a grandement besoin …
Lien : https://en.wikipedia.org/wiki/Lucius_Quinctius_Cincinnatus .