Chronique japonaise (suite)

Mon fils a pris deux jours de congés de maladie, terrassé par une gastroentérite, j’en ai été témoin, et il a utilisé un tiers de ses jours de congés de maladie pour l’année 2014. Mais comment fonctionne au Japon le système des arrêts de travail indemnisés pour des raisons de santé ? C’est une vraie information sur laquelle devrait se pencher la ministre de la santé française. Le système d’indemnisation des arrêts de travail pour maladie au Japon reste à l’entière discrétion des entreprises. Dans ce pays il n’y a pas de règle générale imposée par un Etat tout puissant qui comme en France veut s’occuper de tout. La règle généralement adoptée est la suivante : chaque salarié a droit à 6 jours d’arrêt de maladie par an. Au delà de ces six jours les arrêts de travail sont décomptés des congés payés qui sont en général de 15 jours ouvrables par an en dehors des fêtes et autres jours fériés officiels. Si pour les besoins de la cause, plus précisément en raison d’une longue maladie, le malade est immobilisé plus longtemps, il doit obtenir un certificat médical qu’il présente à son assureur qui décidera ou non de prendre en charge cet arrêt de travail si la période d’arrêt a épuisé les jours de congés payés.

Il ressort de ce système qu’au Japon il faut d’abord être vraiment malade pour mettre en jeu ses congés payés et la plupart des salariés japonais réfléchissent plutôt trois fois qu’une pour accepter un arrêt de travail pour fait de maladie, à moins d’un cas de force majeure qui doit de toutes les façons être justifié. Ensuite, de nombreux ongles retournés, des brûlures superficielles, des douleurs parfois imaginaires et de simples rhumes sont tout simplement ignorés, sans parler des congés de maladie pour convenance personnelle, règles douloureuses ou petite déprime passagère à répétition, bref chacun est responsabilisé non pas devant l’Etat tout puissant et protéiforme comme en France et dans bien d’autres pays de l’OCDE mais devant lui-même.

Il existe naturellement des dispositions particulières pour les longues maladies mais encore une fois toutes les justifications doivent être présentées à l’administration ou auprès des compagnies d’assurance privées. On en est encore très loin en France, à plusieurs révolutions près … Mais au fait combien de milliards d’euros pourraient être économisés en France avec une réforme de ce genre s’alignant sur ce système japonais qui n’est pas unique d’ailleurs au Japon ? Et si le gouvernement français prenait une décision en ce sens appliquée à la lettre tant pour le secteur privé que pour le secteur public (surtout le secteur public) qui, au fond de lui-même, réagirait négativement au risque de voir tout le système d’assurance maladie imploser ? Qui irait manifester de Nation à Bastille pour défendre des privilèges acquis qui sont la porte ouverte à toutes sortes de fraudes et d’abus ? Cinq, dix milliards, quinze milliards d’économies ?

Les Japonais sont donc globalement en bonne santé et la meilleure preuve est le nombre de centenaires que compte le pays mais le vieillissement de la population fait aussi que le système de santé public est en déficit et le serait certainement beaucoup plus si le dispositif d’indemnisation des congés de maladie était aussi laxiste que celui appliqué en France !

De plus en plus de cancers du pancréas en Europe, mais pourquoi ?

Capture d’écran 2014-04-25 à 20.21.47 Capture d’écran 2014-04-25 à 20.23.23 Il faut parfois 20 ans pour qu’un cancer du pancréas se déclare et il est alors naturellement bien trop tard. C’est la raison pour laquelle ce cancer est le plus souvent mortel (quelques % de survie à 5 ans) car les traitements administrés sont tous des tentatives de la dernière chance, il n’y a plus beaucoup d’alternatives possibles. Deux équipes de médecins des universités de Milan et de Lausanne ont épluché les statistiques des pays de l’Union Européenne et sont arrivé à la conclusion pas très réjouissante que le nombre de cancers du pancréas va continuer à progresser inexorablement alors que la plupart des autres types de cancer ont tendance à régresser mis à part les cancers du poumon chez les femmes. Les cancers pris en compte dans cette étude comprennent ceux de l’estomac, du poumon, du colorectum, du pancréas, du sein, de l’utérus y compris du col, de la prostate et les leucémies sur la période 1970 – 2009 avec des données additionnelles pour les six principaux pays de l’Union européenne, France, Allemagne, Italie, Pologne, Espagne et Grande-Bretagne jusqu’en 2011. De cette étude il ressort clairement que le nombre de cancers augmente année après année et tout ce que l’on peut raconter sur une alimentation saine et équilibrée supposée prévenir les cancers, par exemple du colon, n’a pas plus d’effet que les battements d’aile d’un papillon au milieu de la pampa argentine sur la météo dans le massif des Grisons. Force est de constater que le nombre de cancers du poumon croit chez les femmes alors qu’il décroit chez les hommes. Encore une fois il ne faut pas porter un jugement de valeur du genre les hommes sont plus sensibles aux campagnes contre le tabagisme que les femmes, ce qui ne veut rien dire du tout. Une des explications pourrait se trouver dans ces campagnes de sensibilisation au « genre » qui ne sont pas un fait particulier à la France. Le « genre » est aussi à l’ordre du jour dans d’autres pays européens et également aux USA. Pour le Japon (où je me trouve en ce moment à Tokyo pour ma plus grande satisfaction) les femmes sont des femmes qui parfois se promènent dans la rue ou dans le métro en kimono, quel autre accoutrement peut-il faire aussi subtilement ressortir la féminité qu’un kimono ? Le « genre » au Japon, ce sera pour plus tard. Si l’occurrence des cancers du poumon augmente chez les femmes l’explication est toute simple, ces dernières fument pour s’assumer et égaliser socialement les hommes, fumer c’est plus viril, et il y en qui n’hésitent pas à fumer le cigare ! C’est comme montrer ses seins couverts de décalcomanies ça fait aussi presque viril, je veux parler du mouvement hautement ridicule dit des « Femen » qui n’a pas encore réussi à me convaincre. Pour ne pas passer pour un horrible macho l’explication pourrait se trouver dans la combinaison pilule-tabac mais l’étude ne précise rien sur ce point précis … Pour l’augmentation des cas de cancers du pancréas, autant chez les femmes que chez les hommes, la situation est un peu plus complexe puisque pour parfaire cette étude il faudrait remonter 20 ans en arrière et disposer de données détaillées qui puissent expliquer ce phénomène. L’augmentation des diabètes de type 2 et l’obésité jouent certainement un rôle non négligeable mais ce sont des facteurs aggravants qui restent à prouver avec des statistiques détaillées. La prédisposition familiale au cancer du pancréas est par ailleurs considérée comme non significative du point de vue statistique, entendons-nous. Enfin, pour rendre encore la situation plus préoccupante il n’existe aucun test de dépistage du cancer du pancréas comme pour la prostate ou le colon. Il ressort donc de cette étude un sentiment de malaise inexpliqué sauf pour le cancer de la fumeuse. Source : doi:10.1093/annonc/mdu138 

Chronique japonaise (suite)

Multiple_rotavirus_particles

Mon petit-fils va au kinder-garten, en français jardin d’enfants, mais il ne doit pas y avoir d’équivalent japonais pour ce mot puisque les Japonais utilisent l’allemand plutôt que le français dont ils sont très friands. Bref, mon petit-fils a ramassé une gastro-entérite, affection virale dont le nom a aussi changé puisqu’on appelait ce dérangement « grippe intestinale » quand j’étais enfant. Comme mon petit-fils est un petit gamin costaud et que les enfants ont cette faculté oubliée des adultes de savoir ce qu’il faut faire en cas de dérangement intestinal, il n’a rien mangé pendant deux jours puis les seuls signes manifestes de sa « gastro » ont été des couches débordantes de liquide nauséabond. Mon fils l’a changé et naturellement, deux jours plus tard il était sérieusement malade. Par contre ma petite fille est presque passée indemne à travers les nuages de virus auxquels nous avons tous été soumis. Et il m’a fallu quatre jours supplémentaires pour à mon tour pour être complètement cassé, ma tuyauterie interne étant totalement déréglée et évacuant par le haut et par le bas des miasmes peu ragoutants. Saloperie de virus !

De toute évidence, les enfants sont les réservoirs de virus variés qu’ils côtoient au jardin d’enfants et se font un plaisir de les rapporter à la maison. Et si on les vaccinait ? Comme pour le vaccin contre la grippe, dont il a été montré le bénéfice indirect sur l’entourage, la vaccination contre le rotavirus de type A, la cause la plus commune de gastro-entérite chez l’enfant et de toute évidence transmissible aux adultes, serait bénéfique en termes économiques et également plus prosaïquement pour le confort personnel. Il existe deux vaccins disponibles contenant un virus atténué, le Rotarix et le RotaTeq dont l’efficacité a été prouvée par les études détaillées de Cochrane Collaboration en 2012. Pourquoi s’exposer à des risques inutiles qui sont coûteux pour la société comme je le mentionnais plus haut. Mon fils a dû renoncer à aller travailler pendant deux jours, consultation médicale en sus (qui ne sert à rien sinon a signer le document d’arrêt de travail, le médecin étant impuissant devant cette maladie), et en multipliant par des millions de cas, ça finit par coûter des milliards d’euros, de yens ou de dollars.

Le cas du Vermont (épisode # 2)

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J’avais relaté la décision du gouverneur du Vermont de fermer définitivement la centrale nucléaire Yankee en septembre dernier (voir le lien) pour des raisons strictement idéologiques alors que la Commission de Sureté Nucléaire américaine avait autorisé la prolongation de son fonctionnement jusqu’en 2032. Cette fois-ci le même gouverneur, écologiste franchement borné, a décidé que dorénavant toute la nourriture disponible sur les linéaires des supermarchés de l’Etat devrait afficher sans ambiguité la présence d’organismes génétiquement modifiés et de leurs dérivés y compris en quantités fifrelinesques. Peter Shumlin (voir photo), le gouverneur de ce minuscule état – 0,28 % de la population américaine – persiste et signe dans la bêtise en déclarant qu’il signera l’arrêté obligeant les industriels de l’agro-alimentaire à indiquer les quantités de produits issus de plantes transgéniques dans leurs produits. Par exemple le ketchup qui contient du sirop de maïs devra indiquer que ce sirop provient d’érable ou de maïs non transgénique ce qui relève de l’illusion aux USA ou encore que la mayonnaise ne contient pas de lécithine de soja également transgénique, encore du domaine du surréalisme ou enfin que l’huile végétale de cuisson ne contient pas d’huile de coton transgénique. Ce qui coince, pour le moment du moins, c’est une disposition fédérale qui stipule qu’une telle loi ne peut être adoptée que lorsqu’un Etat contigu adopte la même disposition. Or en Nouvelle-Angleterre seuls le Maine et le Connecticut ont envisagé une telle décision. Ils ne sont pas limitrophes du Vermont !

Tout n’est pas gagné pour le gouverneur du Maine car il se heurte à un des lobbys les plus puissants des USA, l’association des professionnels de l’alimentation (Grocery Manufacturers Association) qui a immédiatement clamé que cette démarche était prise dans la mauvaise direction, et on n’a aucune peine à les comprendre. L’argument avancé par ces politiciens soucieux de se voir réélus (comme en France) c’est de caresser la bête dans le sens du poil et c’est une stratégie bien connue. Le mot d’ordre est que les consommateurs ont le droit de savoir ce qui entre dans la composition de ce qui est dans leur assiette. Et on ne peut que douter du degré de préoccupation des Américains en ce qui concerne la qualité de ce qu’ils ingurgitent tant ils sont habitués à la malbouffe. Qu’il y ait des plantes transgéniques ou des dérivés de celles-ci ne changera rien ou plutôt si, la qualité et la sécurité des aliments risquent de se détériorer et les cabinets d’avocats se frottent déjà les mains quand il y aura des « class actions » ici et là à cause d’intoxications ou de tromperie sur la qualité.

La FDA (Food and Drug Administration) et l’association BIO (Biotechnology Industry Organization) si bien nommée ( ! ) répètent à longueur de rapports qu’il n’y a aucune différence matérielle ou chimique décelable y compris à l’échelle moléculaire entre les plantes transgéniques et leurs contre-parties non modifiées, ce qui est parfaitement vrai. Or le gouverneur du Vermont, qui est décidément plongé dans un obscurantisme militant frisant la malhonnêteté déclare que « les plantes génétiquement modifiées présentent un risque potentiel pour la santé, la sécurité, l’agriculture et l’environnement ». On retrouve la dialectique des climatologues « auto-proclamés » de l’IPCC car présenter un risque potentiel ne veut rien dire : ou c’est oui ou c’est non et dans les deux cas il faut présenter des arguments convaincants. La FDA, forte de plus de 25 années de retour d’expérience, de dizaines de milliers de publications scientifiques impartiales dûment soumises à l’examen de spécialistes impartiaux avant publication et de millions d’hectares de cultures de plantes transgéniques a dit « non ». Pour dire « oui, les plantes transgéniques sont dangereuses » il faut apporter des preuves, comme pour le climat d’ailleurs, or il n’y en a pas et on tombe alors dans de la pseudo-science qui rappelle étrangement les alchimistes d’un autre temps. Le gouverneur du Maine est contre l’uranium, contre les plantes transgéniques mais pour le climat il doit être pour le réchauffement puisque les températures hivernales du Maine ne sont pas vraiment attirantes … Le monde régresse, la science est manipulée par les politiciens à des fins idéologiques et c’est vraiment inquiétant !

Source : Associated Press y compris la photo du Gouverneur du Vermont.

https://jacqueshenry.wordpress.com/2013/09/01/le-cas-du-vermont/

Il faut interdire le Triclosan !

Il est certain que de nombreux cancers sont la résultante de multiples facteurs qui se conjuguent pour dérégler la machinerie en charge de copier l’ADN au cours d’une division cellulaire. Et ce n’est pas une mince affaire car il y a 46 brins d’ADN à copier représentant en tout plus de 3 milliards de base. Au cours de ce processus incroyablement rapide le moindre « grain de sable » et tout est possible en particulier l’apparition de cellules cancéreuses. Cette apparition de cellules cancéreuses peut aussi être favorisée par des effets sur le métabolisme et en particulier celui des hormones stéroïdes qui agissent en de nombreux points particuliers du fonctionnement cellulaire notamment au cours de la duplication de l’ADN lors d’une division cellulaire. Ces « grains de sable » peuvent être ce que l’on appelle des perturbateurs endocriniens et l’industrie chimique est une grosse productrice de molécules susceptibles de présenter une activité indésirable de ce type. Certes les intentions des chimistes sont louables puisque leur argument est qu’ils s’occupent de notre santé mais peu d’études ont été réalisées sur les risques réels de certains produits couramment employés dans une maison plusieurs fois par jour que ce soit par des adultes ou, pire, par des enfants sous prétexte qu’il faut se laver les mains, se brosser les dents, se shampouiner les cheveux, en un mot être propre. Et c’est là le danger car une utilisation quotidienne de certains produits d’hygiène élémentaire peuvent se révéler à la longue particulièrement dangereux voire mortels.

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C’est le cas du Triclosan qui devrait être purement et simplement interdit en raison de ses effets sur l’environnement en particulier le plancton, mais c’est une autre histoire. Une équipe de biologistes de l’Université de Chungbuk en Corée (du sud) s’est penchée sur le pouvoir perturbateur du Triclosan sur deux régulateurs essentiels du cycle cellulaire les cyclines D1 et p21. Ce sont des entités protéiques interagissant avec des récepteurs des hormones thyroïdiennes et de l’estradiol déclenchant une cascade de signaux essentiels pour la bonne coordination de la division cellulaire. En étudiant l’effet du Triclosan sur des cellules de glande mammaire en culture ou sur des tumeurs mammaires humaines greffées chez des souris immunodéprimées, ces biologistes ont montré que l’expression des cyclines était altérée et cela conduisait à une prolifération cellulaire hors de contrôle, ce qui constitue en soi un résultat inquiétant. Mais plus alarmant encore, les tumeurs mammaires implantées chez les souris dont la nourriture contenait du Triclosan grossissaient beaucoup plus vite qu’en l’absence de cet antibactérien. L’illustration ci-dessous (tirée de Chemical Research in Toxicology) montre la transformation des cellules de glande mammaire en culture sous l’effet du Triclosan (TCS) et d’un autre perturbateur endocrinien l’octylphénol (OP) en regard de deux contrôles l’un avec de l’huile de maïs et l’autre avec de l’estradiol (E2) en présence ou non d’un inhibiteur du récepteur de l’estradiol (ICI). Le cliché supérieur de droite montre l’apparition de cellules cancéreuses et cette simple expérience comparative indique que le Triclosan agit directement sur le signal secondaire induit par récepteur de l’estradiol en modifiant la cascade de signaux subséquents. Il s’agit d’une preuve directe que le Triclosan présente un effet oncogène sur la cellule.

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Le Triclosan est ajouté aux savons, aux pâtes dentifrices, aux liquides pour vaisselle, aux liquides et gels bains de bouche, aux déodorants, aux sprays de nettoyage des mains sans alcool mais aussi aux sacs destinés à recevoir des ordures ménagères, à certains produits vestimentaires comme les chaussettes ou encore les taies d’oreiller. De quoi se soumettre quotidiennement à des doses presque constantes et loin d’être négligeables de ce produit. Plus de 70 % de la population des pays de l’OCDE éliminent du Triclosan dans leurs urines, preuve qu’ils sont soumis en permanence à ce produit qui n’a pas d’autre avantage que de réduire la plaque dentaire et les gingivites quand il est incorporé aux pâtes dentifrices, encore qu’il y a des alternatives moins toxiques. Pour ce qui est de la propreté des mains, un savon classique est tout aussi efficace que le Triclosan.

Pour aggraver la situation, le Triclosan s’accumule dans la nature et l’exposition au soleil le transforme en dioxine, tout pour plaire ! Mais le lobby des industries chimiques ne l’entend pas de cette oreille et considère qu’il s’agit d’un produit dont les bénéfices sur la santé humaine sont bien supérieurs aux risques de développement de cancers. Chacun son choix mais je persiste et signe en réclamant l’interdiction de ce produit !

Les populations ou groupes ethniques « reliques »

 

Il est maintenant admis que l’homme moderne est apparu en Afrique et qu’il a migré « out of Africa » par vagues successives vers le continent asiatique. Il y eut diverses émigrations depuis l’Afrique avant l’homme moderne mais on parle dans ce cas d’hominidés (voir le lien) et non d’Homo sapiens sapiens ou homme moderne. Une première vague, vers 130000 ans avant notre ère, fut une migration qui suivit étrangement les côtes nord de l’Océan Indien pour finalement aboutir à l’Australie en passant par la Malaisie, puis les Molluques et la Papouasie-Nouvelle Guinée et enfin la Mélanésie. Ce n’est que bien plus tard, il y a 50000 ans avant notre ère, qu’une deuxième vague de migration « out of Africa » envahit l’Asie et l’Europe cette fois par les terres si l’on peut dire ainsi. Ces migrations dont les origines sont probablement consécutives à des modifications climatiques ont été récemment précisées en rapprochant divers éléments d’analyse qui peuvent paraître disparates au premier abord mais qui au final constituent un ensemble cohérent de données ayant permis de confirmer à défaut de preuves archéologiques directes que la route de la première vague de migration avait bien suivi les côtes de l’Océan Indien. Une équipe d’archéologues de l’Université de Tübingen en collaboration avec l’Université de Ferrare et le Muséum d’Histoire Naturelle de Paris a rassemblé une série d’indices anatomiques des hommes modernes, des évidences génétiques et enfin des similitudes des langues locales. Il s’agit d’un immense travail de rapprochement de ces éléments qui a permis d’en déduire la route de migration qui a laissé des traces et en particulier des populations dites « reliques » qui n’ont que peu évolué en cent et quelques milliers d’années.

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C’est un résultat assez inattendu qui permet d’expliquer l’hypothèse des « Negritos », un terme ethnographique qui se réfère à certaines peuplades d’Asie du Sud-Est, en particulier aux Philippines, partageant des traits phénotypiques similaires comme une petite taille, un peau sombre et des cheveux crépus que l’on retrouve depuis l’Inde jusqu’à l’Australie en passant par la Mélanésie. Rien qu’aux Philippines il y a cinq ethnies reliques, au nord de l’archipel les Agta, les Aeta et les Iraya, et au sud de l’archipel les Mamanwa et les Ati. Ces groupes ethniques ne sont liés que par leur langage dérivé de l’austronésien, une langue générique appelée austrique qui se distingue par des phonèmes particuliers et est à l’origine de nombreux dialectes parlés en Asie du Sud-Est. Ce qui a tout de suite intrigué les chercheurs de l’Université de Tübingen est la ressemblance de ces langues avec le dravidien, langue également générique englobant divers dialectes locaux, plus d’une centaine, parlés dans le sud du sous-continent indien comme par exemple le Tamil, dialecte sri-lankais ou le Telugu, dialecte commun dans l’Etat d’Andhra Pradesh. Le cas des Mélanésiens est plus complexe car il faut distinguer les habitants des plateaux de Papouasie-Nouvelle Guinée et les peuplades des zones côtières qui ne partagent pas des langues de la même origine austrique. Ce sont les habitants des plateaux de cette grande île qui ont essaimé vers les îles Bismarck, les Iles Salomon, le Vanuatu et la Nouvelle-Calédonie et leurs proches cousins ont atteint l’Australie. On pourrait interpréter cette différence comme résultant de la deuxième vague de migration qui a finalement atteint la Papouasie-Nouvelle Guinée repoussant les peuplade préexistantes vers les plateaux ou les incitant à émigrer vers les archipels mélanésiens du sud emportant avec eux leur patrimoine linguistique, mais il s’agit d’une pure spéculation de ma part. Il y a des similitudes entre le dravidien, le japonais et la langue des aborigènes d’Australie car ces langages sont dits agglutinatifs et la construction générale des phrases suit l’ordre sujet-objet-verbe. Le caractère agglutinatif du japonais peut de loin se retrouver dans les caractères kanji mais certains mots complexes du japonais parlé sont de toute évidence agglutinatifs. Le terme agglutinatif signifie la création d’un mot nouveau par association de plusieurs autres mots en un seul. L’analyse de toutes ces langues locales a permis tout de même de reconstruire la route migratoire empruntée par ces hommes modernes il y a une centaine de milliers d’années. Et cette reconstruction d’après les langues diverses parlées par ces populations reliques a été appuyée par des particularités anatomiques des os du crâne dont l’os temporal et des données génétiques de ces populations.

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Les Papous des hauts plateaux de l’île de Bornéo ainsi que les Mélanésiens et les Aborigènes d’Australie constituent avec les ethnies isolées des Philippines ces populations reliques qui présentent toutes des trait communs avec les Indiens parlant un dialecte dravidien apparenté aux langues austriques. Pour les paléontologues il reste à effectuer un immense travail de recherche de sites archéologiques le long de cette route pouvant confirmer la présence de ces voyageurs qui ne se déplaçaient pas si vite qu’on peut le croire, seulement quelques kilomètres ou dizaines de kilomètres chaque année, se nourrissant des fruits de la mer et devenant plus tard, pour satisfaire leur curiosité, des navigateurs capables d’effectuer de longues traversées, cent mille ans c’est long …

Les données de la génétique permettent de calculer le nombre de générations d’une durée moyenne de 28 ans séparant une population relique d’une autre en se basant sur ce qu’on appelle la dérive génétique qui prend en compte les mutations spontanées ponctuelles accumulées au cours du temps, les SNP mentionnés dans plusieurs billets de ce blog, SNP ou single nucleotide polymorphism. Plus de 4000 générations séparent les Mélanésiens actuels des Africains de l’Est, alors que les Negritos Aeta et Agta des Philippines n’en sont séparés que de 3259. Il a fallu près de 700 générations soit 20000 ans pour que ces peuplades passent des Philippines au Vanuatu si tel fut le cas. Il est plus probable que les « out of Africa » naviguèrent d’île en île depuis Bornéo. Cent mille ans ont été nécessaires pour atteindre l’Australie, le peuplement de l’Australie par les Aborigènes est donc relativement récent comme celui du Japon puisque l’analyse génétique indique qu’il a fallu 96000 ans pour que ces peuples migrants atteignent l’archipel nippon. Les données de la génétique permettent aussi de déterminer avec une précision étonnante quand l’archipel nippon a été peuplé par rapport au peuplement de la Mélanésie par les habitants des hauts plateaux de Bornéo, le plus récent peuplement humain, et on arrive à environ 17000 ans, ce que les études archéologiques des Aïnos confirme. De toutes ces études il ressort un arbre philogénétique intéressant :

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Pour la compréhension de cette figure : AU, Australie, CA, Asie Centrale, EA, Afrique de l’Est d’où sont originaires les migrations, JP, Japon, ME, Mélanésie englobant les îles Salomon et le Vanuatu, NE, « Negritos » Aeta et Agta des Philippines, NG, Papous des hauts plateaux de Papouasie-Nouvelle Guinée, NI, Inde du Nord, SA, Afrique du Sud et SI, Inde du sud. La flèche rouge indique la migration provenant du Japon qui s’est mélangée avec les « Negritos » il y aurait une dizaine de milliers d’années avant notre ère.

On arrive donc à une bonne image du peuplement de l’Asie et de l’Australasie. Reste à déterminer si les Denisovan et les peuples de l’Altaï que rencontrèrent les hommes modernes lors de la deuxième vague migratoire (50000 ans avant notre ère) n’avaient pas aussi migré vers le sud et l’est. L’absence totale de restes archéologiques ne facilitera pas la tâche des chercheurs à moins d’un hasard comme la science en rencontre parfois. Il faut rappeler que les ancêtres des Néandertaliens avaient quitté l’Afrique, entre un million et un demi-million d’années auparavant, soit bien avant ces migrations relativement récentes de l’homme moderne hors de l’Afrique, cent à cent-dix mille puis cinquante mille ans avant notre ère.

Source : Universität Tübingen

Voir aussi : https://jacqueshenry.wordpress.com/2014/01/30/notre-arbre-genealogique-se-precise/

https://jacqueshenry.wordpress.com/2014/02/09/les-plus-anciennes-traces-de-pas-humains-en-dehors-de-lafrique/

Pour les curieux, un tableau tiré des PNAS :

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Chronique du Japon

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J’ai visité le sanctuaire shinto Yasukuni il y a quelques années car il fait partie des beaux sanctuaires de Tokyo. Il se situe dans un endroit aéré d’où on a une vue sur la ville assez agréable et le dépouillement est presque austère contrairement aux temples bouddhistes dont j’ai eu une indigestion à Bangkok. Ce sanctuaire conserve les mannes des guerriers japonais qui ont, avec patriotisme défendu leur pays, comme les grognards de Napoléon ont défendu les intérêts de l’Empire et comme les GI ont protégé la bannière étoilée. On ne va pas refaire l’histoire, c’es inutile. Toutes les guerres engendrent leurs lots d’atrocité et ce n’est pas parce que le vainqueur de la deuxième guerre mondiale, nommément les USA, a organisé un procès et condamné des militaires japonais pour crimes contre l’humanité et des Allemands pour le même genre de crime qu’il faut soixante-neuf ans après ces évènements particulièrement sombres pour l’ensemble de l’humanité remuer la merde.

Les politiciens japonais se rendent traditionnellement dans ce sanctuaire et cette démarche n’a strictement rien de politique et n’est nullement la conséquence d’un renouveau nationaliste ou militariste, c’est une tradition, point à la ligne. Le Président de la République française va se prosterner trois fois par an sur la tombe du soldat inconnu sous l’Arc de triomphe, l’emblème en plein cœur de Paris des exactions multiples des armées françaises dans toute l’Europe. Allez-y, retrouvez les noms des victoires des armées de voyous qui combattaient pour la grandeur de la France et qui ont massacré jusqu’au dernier vivant des villages et des villes entières depuis l’Espagne jusqu’à la Russie. Quand les Américains, après avoir incendié Tokyo, plus de 400000 morts, et largué deux bombes nucléaires sur le sud, se sont refait une bonne conscience en condamnant pour crime de guerre quelques soldats japonais, puisqu’ils étaient vainqueurs ils avaient raison et n’étaient pas eux-mêmes des criminels. Ben voyons !

Combien de villages coréens puis vietnamiens ont été anéantis au napalm et au phosphore par ces valeureux guerriers aux mains blanches ? Les Américains criminels de guerre ? Bien sûr que non, il ne faudrait tout de même pas inverser les rôles. Toutes les guerres sont par essence criminelles, j’aimerais bien que quelqu’un me prouve le contraire. Les rois très catholiques espagnols avaient les mains couvertes de sang, ont-ils été condamnés pour crimes de guerre ? Bien sûr que non, ils violaient les femmes, exterminaient les enfants et suppliciaient les adultes au nom de la religion. Les Américains ont massacré dans des conditions effroyables des populations partout dans le monde au nom de la démocratie et de la liberté. Ils étaient en guerre contre le Japon et ils ont commis les pires atrocités contre les Japonais lors de la reconquête du Pacifique. Ils étaient vainqueurs donc blanchis. Les Américains criminels de guerre ? Vous voulez rire !

Alors, qu’on arrête d’être faux-culs, les Chinois et les Coréens en premier lieu et que les Américains reconnaissent que eux aussi sont des criminels de guerre, que les Russes reconnaissent que Staline était un criminel, que les chinois reconnaissent que Mao était aussi un criminel, et que le sanctuaire Yasukuni ne soit plus qu’un lieu de recueillement au même titre que l’Arc de Triomphe à Paris, le cimetière d’Arlington près de Washington et bien d’autres monuments commémoratifs des atrocités sans nom que l’humanité est capable de commettre sans état d’âme.

Photo de Justin Bieber via Business Insider

La biomasse, source d’énergie renouvelable ? Pas tant que ça !

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La biomasse, cette tarte à la crème si l’on peut parler ainsi de cette supposée source d’énergie considérée comme inépuisable, n’est pas aussi reluisante qu’on l’affirme en termes de rejets de CO2, ce gaz dangereux pour le climat dont on ne dit donc que du mal alors qu’il est aussi essentiel pour la photosynthèse que l’oxygène que l’on respire pour rester en vie. Inutile de faire encore un cours de biochimie. La biomasse, dans l’esprit des écologistes qui veulent à tout prix remplacer le pétrole, le charbon et l’uranium par du « renouvelable », c’est le bois, la paille, les fanes de maïs et de rutabaga, surtout le rutabaga puisqu’il n’y aura bientôt plus de maïs car celui-ci sert déjà de plus en plus à produire de l’éthanol pour faire rouler les voitures. En 2013 quarante pour cent du maïs nord-américain a été utilisé pour produire de l’éthanol, et donc on peut s’attendre à une aggravation mondiale du marché du maïs vers la hausse sachant que les USA produisent aussi 40 % du maïs mondial. Tout ça pour dire que les rutabagas ont un bel avenir devant eux ! Les rutabagas, alias topinambours me rappellent personnellement de mauvais souvenirs. Quand j’étais enfant, il m’arrivais de déterrer quelques tubercules de cette plante et de croquer avidement dans la chair blanche légèrement violacée et sucrée sachant pourtant que je souffrirais de violents maux de ventre quelques heures plus tard.

Les fanes de nombreuses cultures vivrières constituent donc une source d’éthanol moins immorale que le maïs, encore que … Imaginons que les Japonais produisent de l’éthanol avec leur riz qui est pour eux comme un dieu, imaginons les Français convertissant 80 % de la production de vin en alcool, tout ça pour remplir les réservoirs des voitures … mais comme c’est renouvelable, c’est politiquement correct de se lancer dans des projets de ce genre. La biomasse est un terme vague qui englobe le lisier de porc, les bouses de vache et le fumier, des trucs qui puent déjà au départ et avec lesquels on peut produire du méthane qui est chargé en produits soufrés et qu’il faut purifier soigneusement avant de l’utiliser. La biomasse c’est aussi les copeaux de bois ou la sciure avec les fanes des cultures, dont les rutabagas et la paille. Mais faire de l’éthanol avec ces déchets n’est pas du tout simple même si sur le papier la cellulose et la lignine sont constituées de sucres, mais mettez de la sciure de bois dans de l’eau, ajoutez des levures, il ne se passera rien, alors qu’avec de la farine de maïs ou de toute autre céréale, la même tentative aboutit à un jus alcoolisé exploitable facilement à peu de frais.

Les résidus ligneux doivent être convertis en sucres susceptibles d’être consommés par les levures pour produire de l’alcool. Ce processus dégage du CO2 – ça les écolos oublient d’en parler, c’est dérangeant – selon l’équation chimique ci-dessous qui schématise la fermentation alcoolique :

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Si on englobe l’énergie nécessaire pour hydrolyser les résidus ligneux avec de l’acide sulfurique, les traitements catalytiques et enzymatiques nécessaires pour rendre ensuite ces sucres fermentescibles, la note est plutôt douloureuse et de nombreuses études ont clairement montré que les biocarburants produits par cette filière émettent globalement, y compris la combustion finale de l’alcool par le moteur d’une voiture, 7 % de CO2 de plus que de l’essence traditionnelle obtenue à partir du pétrole. Ces 7 % sont obtenus dans la situation la plus optimiste consistant à produire de l’alcool à partir de biomasse dans une région de culture intensive, par exemple de maïs, afin de minimiser au mieux les coûts d’acheminement des fanes et des rafles. C’est un peu comme les sucreries qui se trouvent dans les régions productrices de betteraves et non pas à des centaines de kilomètres ou les distilleries dans les îles qui sont toutes situées au beau milieu des champs de cannes à sucre, ce qui est par exemple le cas aussi au Brésil, premier producteur d’éthanol du monde. Toutes les études réalisées sur le bilan carbone de l’utilisation de la biomasse (University of Nebraska-Lincoln, crédit photo de la même source) pour produire de l’éthanol sont défavorables mais rien n’arrêtera le mouvement puisqu’il en a été décidé ainsi pour épargner, soit dit en passant de manière totalement erronée, l’état de l’atmosphère. L’EPA (Environmental Protection Agency, USA) a édicté une contrainte qui stipule que la production de biocarburants à partir de biomasse agricole doit être de 60 % inférieure aux carburants issus du pétrole en terme de rejet global de CO2, combustion finale incluse. On est encore très loin de cet objectif !

Imposer par des mesures fiscales ou tarifaires les biocarburants a d’ors et déjà pour conséquence de voir une série de petites entreprises de raffinage de pétrole tout simplement mettre la clé sous la porte car l’adjonction d’un pourcentage (au moins 10 %, mais ce pourcentage varie selon les Etats américains) d’éthanol dans l’essence réduit à néant leur marge bénéficiaire déjà restreinte dans le meilleur des cas et ces raffineurs perdent chroniquement de l’argent. Tous les arguments idéologiques erronés des écologistes, en premier lieu Obama, ont conduit à la production massive d’éthanol à partir du maïs et les projections pour 2014 font frémir : les USA convertiront 5 milliards de boisseaux (35,2 litres soit 25,4 kg) de maïs, en termes compréhensibles 125 millions de tonnes, pour produire 13 milliards de gallons (3,78 litres) d’éthanol soit environ 50 millions de mètres cube (les puristes pourraient convertir en barils soit 315 millions de barils d’éthanol), ce qui ne représentera QUE 12 % de tout le carburant utilisé sur le territoire américain. Mais les conséquences sur le marché mondial du maïs seront gigantesques pour peu que se greffe une mauvaise récolte dont la cause sera naturellement attribuée immédiatement au changement climatique. Il faut se souvenir que les cours du maïs fixent aussi ceux du lait, du fromage, des œufs, de la viande, des sirops de sucre et des autres céréales, or les réserves mondiales de céréales couvraient au début de ce mois d’avril 2014 à peine deux mois de consommation, le plus bas niveau depuis 30 ans.

Puisque les écologistes sont si soucieux de l’environnement, ils devraient admettre que la culture du maïs orientée vers l’éthanol, et qui est lourdement subventionnée par l’administration Obama, a aussi pour effet de fragiliser les sols et de détruire en grande partie les haies qui avaient été à grand peine reconstituées pour réduire l’érosion afin d’augmenter la production. Mais au Brésil, c’est bien pire. L’appât du gain a eu pour résultat la destruction pure et simple de millions d’hectares de forêt pour planter de la canne à sucre et du soja dans le but de produire des agrocarburants. Une étude réalisée à l’Université de Sao Paulo a montré que l’effet sur l’empreinte carbone globale était catastrophique : tout l’éthanol produit après la destruction des forêts émet globalement 50 % de carbone de plus dans l’atmosphère que les carburants classiques dérivés du pétrole. Qu’à cela ne tienne, le Brésil, à la recherche de cash, exporte de l’éthanol, tant pis pour la forêt amazonienne !

Que ce soient le maïs ou la canne à sucre qui produisent facilement un éthanol à un prix abordable ou l’utilisation des déchets agricoles et forestiers qui constituent une aberration économique, ces choix ont été fait dans la précipitation, une conséquence de la peur du réchauffement climatique profondément ancrée dans la tête des politiciens par les experts de l’IPCC, une précipitation injustifiée en terme de préservation de l’environnement alors que l’arrivée au stade industriel d’algues et de bactéries génétiquement modifiées permettra, dans un très proche avenir et à moindre coût et surtout sans monopoliser des terres noblement destinées à l’alimentation humaine et animale, de produire un biodiesel satisfaisant. Mais encore une fois ce sont les pays dont les ressources agricoles sont limitées, en particulier les pays pauvres, qui subiront les contre-coups de plein fouet de ces politiques absurdes et criminelles.

Sources : University of Nebraska-Lincoln et Forbes Magazine

NIPPC ou IPCC, le choix est simple

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J’ai parcouru un peu en pointillé et en diagonale le rapport du NIPCC (Nongouvernmental International Panel on Climate Change), un organisme indépendant constitué d’une trentaine de scientifiques qui ont parcouru la littérature pour tenter d’incriminer le changement climatique sur la faune, la flore et la santé animale et humaine. Mille pages rassemblant une multitude de références bibliographiques ! Où on apprend que toutes les prévisions alarmistes de l’IPCC ne sont que du vent, de l’intoxication idéologique, à croire que les « experts » auto-proclamés de ce machin onusien ne sont pas des scientifiques mais des politiciens ou plutôt des activistes directement issus des ONG devenues expertes dans la manipulation des masses et des décideurs. On se demande comment ces gens feignent d’ignorer tous les résultats d’observations provenant du monde entier dont aucun, absolument aucun, confirment leurs hypothèses délirantes. Par exemple l’acidification des océans tant redoutée par les « experts » de l’IPCC, pour ne prendre qu’un exemple parmi une multitude d’autres, n’est en rien prouvée et on peut même affirmer que toutes les expérimentations simulant un triplement du taux de CO2 atmosphérique voire plus tendent à démontrer le contraire. Pour les plantes, c’est pire encore, plus il y a de CO2, plus les plantes (et le phytoplancton) poussent vite et plus il fait chaud plus cette croissance est rapide, autant dire que les prévisions alarmistes des « experts » de l’IPCC, encore une fois, sont totalement erronées. L’ensemble du règne animal a été passé en revue et pas un article n’arrive à confirmer les hypothèses de ces escrocs, car il faut reconnaître que ce sont des manipulateurs, pas plus scientifiques que la vendeuse de cigarettes de mon quartier à Santa Cruz ou que le fabricant de tofu d’Ogikubo à Tokyo. On a l’impression d’halluciner. Les ours blancs ne disparaissent pas, c’est faux, les oiseaux migrateurs ne sont pas perturbés par le CO2, c’est faux, la sécheresse provoquée par le réchauffement climatique, qui n’a toujours pas eu lieu, n’a pas fait disparaître la savane subtropicale, au contraire, elle reverdit. Les coraux ne disparaissent pas, ce sont des symbiotes photosynthétiques et comme les plantes terrestres et les algues, ils ont tendance à proliférer ! Les « experts » de l’IPCC font du journalisme plutôt que de la science. Ils choisissent des faits divers et en font une règle générale. Ca s’appelle de l’honnêteté scientifique et puisqu’ils sont 2500 à chanter d’une seule voix les psaumes alarmistes de l’Eglise de Scientologie Climatique tout le monde les croit, à commencer par Obama sans parler de Hollande, vicié politiquement jusqu’à la moelle par les écologistes, Merkel qui a capitulé devant les Verts allemands et les Suisses qui vont organiser des votations pour savoir s’ils faut remplacer les centrales nucléaires par des moulins à vent, parce que le nucléaire et le CO2 c’est lié !

On marche sur la tête, la pseudoscience a pignon sur rue, qui doit-on croire ? La majorité tonitruante et idéologue ou les vrais scientifiques besogneux et honnêtes ? Pour ma part j’ai choisi depuis longtemps puisque je n’ai jamais cru au réchauffement climatique ni à l’effet de serre ni à la toxicité du CO2 … Bonne lecture (en anglais).

Lien : http://nipccreport.org/

La maladie de Parkinson : une maladie auto-immune ?

Les causes de la mort des neurones dopaminergiques du cerveau au cours du développement de la maladie de Parkinson sont toujours inconnues. De nombreuses hypothèses ont été formulées mais aucun fait scientifique n’a pu encore apporter d’explication satisfaisante. Tout ce que l’on sait est que les neurones meurent irrémédiablement et les thérapies existantes ne sont que des palliatifs à la déficience accrue en dopamine. L’a priori est qu’au niveau des neurones il n’y a pas d’antigènes de surface susceptibles d’être reconnus par le système immunitaire mais ce dogme pourrait être remis en cause à la suite d’une observation faite par l’équipe du Professeur de neurobiologie David Sulzer à l’Université Columbia. Quand une cellule est attaquée par un virus ou une bactérie, elle extériorise des antigènes en provenance de ces agents pathogènes à l’extérieur de leur membrane cellulaire. Le système immunitaire reconnaît alors ces antigènes à l’aide des lymphocytes T et ces derniers tuent la cellule supposée dangereuse. Le fait que les neurones ne possèdent pas cette faculté d’exposer des antigènes à leur surface est expliqué par le fait que la capacité de régénération des neurones dans le cerveau est sinon impossible du moins extrêmement limitée. Or ce dogme vient d’être remis en cause et rend donc possible que la maladie de Parkinson puisse être au moins en partie d’origine auto-immune ou que le processus d’attaque par les lymphocytes T apparaisse durant la phase terminale de la maladie. Certains neurones, au moins chez la souris, expriment le complexe majeur d’histocompatibilité qui sert de récepteur pour les lymphocytes T. Cette situation n’avait pas été observée avec les neurones d’origine humaine. L’équipe de l’Université de Columbia vient de prouver le contraire : des neurones à catécholamine de la substance grise et du locus coeruleus d’origine humaine étaient capables d’exprimer le complexe d’histocompatibilité et qu’il en était de même pour des neurones dopaminergiques dérivés de cellules souches. Par exemple les neurones catécholaminergiques (sécrétant la norépinéphrine et l’épinéphrine) de souris en culture sont très sensibles à l’induction du complexe d’histocompatibilité par l’interféron en comparaison des autres types de neurones en culture. D’autres stimuli ont également été découvert comme l’alpha-synucléine dont certains fragments de dégradation sont impliqués dans le développement de la maladie d’Alzheimer ainsi que les stress oxidatifs. L’illustration montre l’alpha-synucléine colorée en rouge par fluorescence avec des anticorps et l’apparition du complexe d’histocompatibilité (fluorescence dans le vert) dans des neurones en culture. En fond noir : complexe d’histocompatibilité et alpha-synucléine, en fond gris microscopie en lumière visible et reconstitution avec les clichés par fluorescence.

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Cette situation assez alarmante a été vérifiée en réussissant à induire le complexe d’histocompatibilité avec l’ovalbumine, une protéine étrangère aux neurones et constitutive du blanc d’oeuf, et en présence des lymphocytes T appropriés les neurones étaient condamnés à la mort. Il ressort donc de cette étude qu’une réponse immunitaire indésirable pourrait être éventuellement à l’origine de la maladie de Parkinson et si tel est le cas on est en droit de se demander comment il sera possible de contrôler tous les facteurs pouvant initier l’apparition du complexe d’histocompatibilité à la surface des neurones, de même qu’on est incapable de contrôler les maladie auto-immunes comme le diabète de type I, la sclérose en plaques, la maladie de Guillain-Barré ou encore la maladie coeliaque induite par le gluten …

Source : Columbia University