Pourquoi Sirius disparaît à l’horizon ?

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Dimanche dernier 25 septembre en allant à Tokyo, j’ai donc survolé le sud de la Finlande puis les immenses étendues glacées de la Russie, durant 7 à 8 heures en direction de l’est. Inutile de dire que durant presque tout le trajet jusqu’à Khabarovsk il y avait une couverture nuageuse continue qui interdisait tout point de vue sur ces plaines parsemées de puits de pétrole pendant des milliers de kilomètres. Au milieu de la nuit sibérienne je me suis promené dans l’avion pour me dégourdir et boire une bière et un whisky ou un whisky et une bière, je ne sais plus, puis j’ai regardé le ciel et quelque chose m’a paru bizarre. La constellation d’Orion, au sud, était parfaitement visible ainsi que d’autres étoiles que je connais bien pour avoir navigué de nuit alors que le GPS n’existait pas. Il n’y avait en effet pas d’autre choix à l’époque que de faire le point sur les étoiles et relever par exemple Bételgeuse, Sirius et Procyon était assez pratique car ces trois étoiles forment un triangle équilatéral parfait. Sirius et Procyon sont respectivement les étoiles les plus lumineuses du Grand Chien et du Petit Chien et Bételgeuse, facilement reconnaissable car elle est rouge, l’étoile la plus brillante d’Orion.

Bref, j’ai cherché en vain Sirius alors que cette étoile aurait dû être visible y compris dans le grand nord surtout depuis une altitude de 35000 pieds. Avec un peu d’habitude il est facile à partir de deux points de trouver le troisième qui forme avec ces deux derniers un triangle équilatéral. J’en ai donc déduit que quelque chose d’anormal obscurcissait le ciel pour que Sirius soit invisible même si Sirius devait se trouver proche de l’horizon. La seule explication plausible est que cet horizon était voilé par une sorte de brume qu’il était impossible d’apprécier du le regard. Finalement j’ai en quelque sorte eu confirmation de mes suppositions quand le Soleil a mis beaucoup de mal à sortir d’une espèce de coton voilant justement l’horizon. L’avion se trouvait quelque part au nord-ouest de Khabarovsk et quand il a survolé cette ville relativement importante située à une trentaine de kilomètres de la frontière avec la Mandchourie au bord de la rivière Amour il faisait « grand jour » comme on disait dans ma campagne lyonnaise natale.

L’horizon était anormalement blanc, comme s’il y avait une autre couche de nuages à une altitude supérieure à 35000 pieds (10500 mètres) dans laquelle l’avion allait devoir pénétrer.

L’étoile Sirius avait donc bien été voilée par la présence imperceptible d’une sorte de brouillard ténu de cristaux de glace dont il n’est possible de déceler la présence qu’en portant son regard vers l’horizon. Je n’avais pas rêvé. Je décrirai dans un prochain billet l’explication que j’ai pu trouver à ce phénomène nouveau pour moi, habitué à survoler la Sibérie depuis que je vais régulièrement au Japon au moins deux fois par an depuis 2006.

Le psoriasis et l’urushiol : même cause et mêmes effets

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Les plantes de la famille des Anacardiacées ont la fâcheuse propriété de contenir dans leurs feuilles une molécule très fortement allergène et quand on se frotte malencontreusement sur une de ces feuilles d’apparence anodine on peut souffrir pendant plusieurs semaines d’une dermatite dite vésiculo-pustuleuse hyperallergique. Il s’agit de l’urushiol du nom japonais de l’arbre à laque ( urushi, Toxicodendron vernicifluum, ). L’urushiol est une substance collante et huileuse qui s’incruste sur la peau et si on tente de l’éliminer en se savonnant énergiquement on aggrave la situation par frottements. Tout pour plaire …

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C’est en tentant d’expliquer la propriété allergène de l’urushiol qu’une équipe de biologistes de l’Université Monash en Australie a découvert le mécanisme d’action d’une protéine des membranes cellulaires appelée CD1a, très abondante dans la peau au niveau des cellules dites de Langerhans, dont on ignorait la fonction exacte. Il s’agit d’un composant du système d’histocompatibilité qui se lie à des acides gras et si ces derniers ne sont pas étrangers à l’organisme il ne se passe rien. Dans le cas de l’urushiol la réponse conséquente à la liaison de cette molécule avec la protéine CD1a est presque immédiate, particulièrement spectaculaire et douloureuse.

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Les souris, animaux de laboratoire largement utilisés pour toutes sortes d’expérimentations, ne synthétisent pas de CD1a et sont donc inutiles pour étudier les propriétés allergèniques de produits nouveaux ou déja connus pour être des allergènes. C’est en modifiant le patrimoine de souris pour les obliger à produire la protéine CD1a que ces dernières sont devenues sensibles à l’urushiol. Ces mêmes souris ont été utilisées pour étudier le psoriasis, une réaction auto-immune, et en bloquant la protéine CD1a à l’aide d’anticorps monoclonaux spécifiquement dirigés contre celle-ci il a été possible d’obtenir une amélioration du psoriasis et … de l’effet de l’urushiol ! Ces travaux ont été réalisés dans le cadre d’une collaboration entre l’Université Monash à Melbourne et la Harvard Medical School. Comme quoi les plantes sont toujours utiles pour élucider les mystères de la santé …

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Source : Monash University News Desk, Illustrations Wikipedia et Monash University

Crise climatique. Les biocarburants : un rêve de plus !

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Utiliser des panneaux solaires d’une efficacité maximale de 18 % – quand il y a du soleil – pour alimenter des LEDs dont l’efficacité est, elle, de 46 % en théorie semble être la meilleure solution pour éclairer des algues qui vont à leur tour produire des biocarburants avec un rendement qui n’atteint même pas 1 % dans le meilleur des cas, voilà la matérialisation du rêve consistant à mobiliser du carbone pour préserver la santé de la planète. Ensuite il faut valoriser ces biocarburants car une purée d’algues est loin d’être satisfaisante pour faire tourner un moteur. Il s’agit de processus chimiques eux-mêmes coûteux en énergie et enfin il faudra transporter ces biocarburants à l’aide de véhicules si possible électriques …

Voilà résumée en trois phrases la situation du rêve écologiste depuis que le CO2 a été déclaré en haut lieu ennemi public numéro un. Tous calculs faits, et naturellement sans considérer le retour sur investissements, ce dernier point est tout simplement ignoré, pour le bilan final atteint en divisant le nombre de watts-équivalents des biocarburants finaux par le nombre de watts incidents provenant de l’énergie solaire, au mieux 277 watts/m2, on arrive au résultat assez impression d’un rendement ne dépassant pas 0,1 %. C’est ce qui ressort d’une étude bibliographique exhaustive parue dans la revue Nature (voir le DOI, en accès libre).

Mais puisqu’il s’agit de sauver la planète de l’asphyxie et de la suffocation et que les investissements sont financés par les contribuables, tout ça ne compte pas, il va donc être procédé à des investissements coûteux pour finalement obtenir quelques grammes par jour de biocarburants par m2 au sol et tout le monde sera content, surtout les écologistes. Le souci réside dans le fait que les algues n’absorbent pas la lumière dans toutes les longueurs d’onde du spectre visible de la lumière solaire. Idéalement il faudrait « transformer » la longueur d’onde de la lumière incidente pour qu’elle devienne mieux utilisable par les algues. C’est un peu dans cette direction que des travaux de recherche se sont orientés mais les rendements photosynthétiques n’augmentent péniblement que de 20 %. On arrive alors à un rendement énergétique global de 0,12 % dans le meilleur des cas ! La belle affaire …

Enfin, d’autres travaux de recherche s’orientent vers une ingénierie génétique pour modifier et optimiser l’équipement photosynthétique des algues. Malheureusement le système récupérateur de l’énergie des photons solaires est extrêmement complexe et il faudra peut-être des dizaines d’années pour obtenir des super-algues. Un jour apparaîtront des installations comprenant des millions d’hectares de panneaux orientables (illustration) contenant des algues dans un milieu liquide pour produire quelques dizaines de tonnes de biocarburant par jour, si tout se passe bien, mais on peut toujours rêver …

Source et illustration : Nature, doi: 10.1038/ncomms12699

Hippocrate n’aurait peut-être pas dit non …

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Le Docteur Donald Cline aujourd’hui âgé de 77 ans est poursuivi par la justice de l’Etat d’Indiana pour avoir inséminé une cinquantaine de fois des patientes de sa clinique privée avec son propre sperme avec l’accord tacite de son épouse. Devant le juge il a tout simplement déclaré qu’il était difficile de trouver du sperme frais. Il faut dire qu’à sa décharge il n’existait pas de technique de conservation du sperme dans de l’azote liquide après l’avoir additionné d’un liquide protecteur. Les tests génétiques ont mis en évidence seulement 8 cas avérés d’enfants issus du sperme de ce docteur.

Le cas de Donald Cline n’est pas unique puisqu’on autre médecin américain sévissant cette fois dans une clinique de Virginie spécialisée en gynécologie a probablement été le père de plus de 75 enfants dans les années 70-80. Ce Docteur Cecil Jacobson fut condamné pour fraude et incarcéré durant 5 ans au début de l’année 1992 alors qu’il était un spécialiste reconnu aux USA pour avoir été pionnier dans le domaine du diagnostic de la trisomie 21 en pratiquant des amniocentèses. Il fit pourtant remarquer aux juges qu’il n’existait aucune loi à l’époque qui interdisait ce genre de pratique. Aujourd’hui les dons de sperme ne sont plus vraiment anonymes puisque souvent les enfants conçus ainsi ont le droit, au moins aux USA, de faire une recherche de paternité.

Mais ce n’est pas le plus « performant » des médecins dans le domaine. Le Docteur Bertold Wiesner, gynécologue londonien, insémina avec son propre sperme autour de 1000 femmes durant sa carrière et les estimations sont assez incroyables puisqu’il aurait donc eu plus de 700 enfants biologiques, les archives de la clinique en question ayant été détruites par son épouse et assistante.

Source et illustration : Bioedge

Retour sur les tardigrades

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Il y a quelques mois j’avais écrit un billet sur les tardigrades (voir le lien) dans lequel il était fait mention d’une controverse au sujet de leur patrimoine génétique. Inutile de rappeler ici ce qu’est un tardigrade car l’objet de ce présent billet tente de trouver une explication aux propriétés d’extrème résistance de ces animalcules. Une équipe de biologistes de l’Université de Tokyo dirigée par le Docteur Takekazu Kunieda a réalisé le séquençage de l’ADN du tardigrade Ramazzottius varieornatus particulièrement résistant aux radiations ionisantes et à la dessication totale. Afin d’expliquer les mécanismes de résistance remarquables de ces petits acariens ils ont ensuite étudié l’expression des gènes induite par les conditions extrêmes et les résultats obtenus sont tout à fait surprenants.

Le premier résultat global est la séquence finale du génome complet de ce tardigrade qui code pour 19521 gènes. Un peu plus de 50 % de ces gènes présentent des similitudes avec ceux des autres métazoaires et 40 % sont uniques aux tardigrades. Pour le reste il reste encore quelques incertitudes résultant probablement de traces de contaminations à hauteur de seulement 1,8 % et enfin une centaine de gènes effectivement exprimés par le tardigrade sont le résultat d’un transfert horizontal, c’est-à-dire provenant de virus, de champignons ou de bactéries. Il faut garder à l’esprit que le tardigrade vit dans l’eau et se nourrit de détritus. il est donc exposé dans son milieu naturel à toutes sortes de microorganismes.

La partie la plus intéressante de ces travaux de recherche est la présence chez le tardigrade de toute une série d’activités enzymatiques qui le protègent des phénomènes d’oxydation apparaissant lors de la dessication ou à l’exposition aux radiations ionisantes. Les enzymes très présents sont ceux qui détruisent l’eau oxygénée apparaissant lors de la dessication. D’une part le tardigrade dispose de deux fois plus de l’enzyme appelé superoxyde-dismutase qui détruit l’eau oxygénée, un poison mortel pour les cellules, que n’importe quel autre métazoaire, y compris l’homme ! Il possède également plusieurs formes de certains enzymes de réparation de l’ADN ou de la chromatine alors que par exemple chez l’homme ces activités particulières n’existe que sous une seule forme.

Mieux encore, toutes les voies métaboliques de dégradation existant normalement dans les cellules et pouvant faire apparaître de l’eau oxygénée chez les métazoaires, y compris l’homme, sont réduites à leur plus simple expression ou ont totalement disparu chez le tardigrade afin qu’il soit mieux protégé contre le stress dit oxydatif. De plus le tardigrade a mis au point des systèmes qui protègent son équipement en protéines de la coagulation à la chaleur (le tardigrade supporte allègrement des températures de plus de 100 degrés) et de la dénaturation lors de dessication extrême, des protéines uniques dans le monde vivant. Enfin au niveau des mécanismes de protection de l’ADN, le tardigrade exprime à des niveaux records une protéine spéciale qui compacte le complexe ADN-chromatine lors de la multiplication cellulaire, une protéine qui existe aussi chez les cellules embryonaires y compris d’origine humaine et dont le rôle, pour faire bref, est d’éviter à la cellule de faire n’importe quoi lors d’une division. Cette protéine particulière protège l’ADN efficacement lors d’un traitement avec des radiations ionisantes en favorisant l’intervention des activités enzymatiques de réparation de l’ADN.

Pour le tardigrade la nature a admirablement bien fait les choses …

Source : Nature en accès libre, doi : 10.1038/ncomms12808 Illustration (Nature) : tardigrade dans des conditions normales, à droite tardigrade déshydraté. Les traits symbolisent 100 microns.

https://jacqueshenry.wordpress.com/2015/12/14/la-controverse-du-tardigrade/

Billet d’humeur politique : le déficit français

Billet d’humeur politique : le déficit français

La dernière trouvaille du capitaine de pédalo à 300 euros par jour de soins capillaires est, c’est promis-juré, de réduire le déficit en 2017 à 2,7 %. J’ai lu ça hier dans une dépêche d’agence que je n’ai pas pris la peine de mémoriser tant cette immense nouvelle me paraissait incongrue. Le « grand timonier du bateau France » (allusion à Mao) ne parle pas du déficit commercial récurrent qui a vidé les réserves de devises de la France, si tant est qu’il y en a eu un jour, mais bien du déficit de l’Etat. Est-ce bien raisonnable de faire une telle déclaration tonitruante reprise, bien naturellement, par les médias subventionnés par les contribuables … de qui se moque-t-on ?

Pour ce faire la France emprunte chaque semaine sur les marchés entre 5 et 9 milliards d’euros, je répète chaque semaine, suivez l’actualité financière, parfois à des taux négatifs, parfois sur des durées atteignant 50 ans : après moi le déluge (et le naufrage du pédalo) doit se dire l’énergumène ignare qui est à la tête du pays.

Le petit Macron, sous prétexte de créer un parti politique nouveau, a en réalité quitté le navire car il savait parfaitement qu’il prenait l’eau de toutes parts. C’est un malin ce Macron, il a bluffé tout le monde !

Reprenons donc les calculs. Avec une dette qui augmente presque exponentiellement il est certain que le déficit de la France va s’améliorer comme le PIB. Prenez un ménage qui emprunte pour acheter une automobile, une télévision à écran ultra-plat dernier cri ou un iPhone 7, son train de vie s’est amélioré. Au final ce ménage a l’illusion qu’il est plus riche et que sa situation économique s’est améliorée puisqu’il dispose de biens dont il peut jouir mais qui appartiennent à ses créanciers. Mais ce n’est qu’une illusion passagère car, comme pour l’Etat français et tous les autres Etats « cigales » du ClubMed, et bien sûr les ménages, il faudra un jour rembourser cette dette car les banquiers sont loin d’être des philanthropes, une autre illusion des politiciens.

Ce seront vous, chers lecteurs pas encore à la retraite, contrairement à votre serviteur, qui verrez la retraite que vous espérez percevoir, car on vous l’a promise, amputée d’un bon tiers voire plus, ce seront aussi vos enfants et vos petits-enfants qui paieront la mauvaise gestion du pays depuis la fin du règne du Roi Giscard Premier. Comme tout bon auvergnat il comptait les sous et tout compte fait, restons dans le domaine financier, l’état de l’économie française était plutôt satisfaisant durant son règne, en tous les cas la France était respectée par les pays étrangers. Ensuite ce fut la débandade totale, Mitterand, le pire de tous les présidents français, Chirac, pas vraiment mieux, on pourrait dire aisément pire car il se moquait de la France, Sarkozy, un coquin patenté qui ose se représenter devant les citoyens, il faut dire que les électeurs sont tellement des veaux dociles et stupides (comme disait De Gaulle) qu’ils pourraient encore le placer au trône du Château de l’Elysée, puis le Capitaine de pédalo, un ineffable incompétent … Un bilan tout simplement désolant et presque kafkaïen !

Si vos petits-enfants trouvent un emploi, ce qui n’est pas du tout certain, plus de la moitié de leur salaire partira en impôts pour rembourser cette dette étatique qui dépasse les 250 % du PIB en ajoutant les « hors-bilan » créés par Juppé que des millions de cons pourraient aussi élire comme le prochain président, encore que ce fut une décision subreptice et hautement vicieuse de Chirac.

Les fameux « hors-bilan » ne sont pas pris en compte dans le calcul de la dette de l’Etat français alors qu’un pays comme le Japon, la proie des critiques les plus acerbes des commentateurs économiques, y compris des Econoclastes, inclue dans sa dette l’ensemble des dettes des services et entreprises gérées par l’Etat. C’est loin d’être le cas en France à la suite de l’entourloupe comptable de Juppé (de Chirac) : la dette d’EDF (avec Hinkley Point C et la fermeture de Fessenheim ça va s’améliorer, c’est certain), la dette de la SNCF ou de la RATP, la dette colossale des caisses de retraite des fonctionnaires qui n’est toujours pas financée, la dette des hôpitaux publics et de la sécurité sociale, un gouffre sans fond, la dette des municipalités, des départements, des régions et j’en passe, on arrive à plus de 250 % du PIB, c’est-à-dire en gros au niveau peu enviable du Japon tant décrié par des spécialistes comme Olivier Delamarche que j’apprécie par ailleurs pour ses analyses économique pointues. Marisol Machin a déclaré hier que le « trou » de la Sécu allait disparaître. Ah bon ? Avec quoi va-t-il être bouché, devinez : avec encore plus de dette émise sur les marchés !

À moins que l’Etat ne fasse défaut ce qui sera alors bien pire … Il ne reste donc plus qu’une issue et si on relit l’histoire passée et celle-ci est bien réelle puisqu’elle fait partie justement du passé : pour faire tourner la machine économique qui s’est grippée il faudra se résigner à faire la guerre comme l’envisage très sérieusement Hitlerie Clinton. Quel bel avenir ! Comptez vous sous, peut-être que dans quelques mois il n’y aura plus rien dans votre poche ni dans la mienne d’ailleurs …

Spectaculaire résistance aux antibiotiques …

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La bactérie Escherichia coli aussi appelée colibacille mesure environ 2 microns de long et est munie de flagelles pour se déplacer. Elle se divise toutes les 20 minutes et c’est peut-être l’animal de laboratoire le plus étudié et également le plus utilisé dans l’industrie. Elle est cultivée sur des milieux nutritifs semi-solides dans des boites circulaires communément appelées boites de Petri. Ce n’est pas très spectaculaire et les cultures dégagent une odeur fade un peu écoeurante. Pourtant des biologistes de l’Université de Haïfa en Israël ont réalisé une expérience spectaculaire pour mettre en évidence le comportement de cette bactérie quand elle est soumise à des concentrations croissantes d’antibiotiques.

Plutôt que d’utiliser des boites de Petri classiques l’équipe de biologiste dirigée par le Docteur Roy Kishony a construit une immense boite de culture de 120 centimètres de long et de 60 centimètres de large constituée d’une couche de gélose opacifiée avec de l’encre sur laquelle a été étalée la couche de milieu semi-solide comprenant 9 zones dans lesquelles ont été incorporées des quantités croissantes d’antibiotique de zéro à 3000 unités de concentration minimale inhibitrice (MIC). Le processus de croissance des bactéries a été filmé à raison d’un cliché toutes les 10 minutes pendant une douzaine de jours soit environ 16000 générations, un temps d’évolution qui représenterait pour l’homme près de 500000 ans !

Chaque fois que les bactéries ont rencontré un concentration croissante d’antibiotique dans le milieu de culture leur croissance s’est arrêtée puis une bactérie a muté et a poursuivi sa croissance après avoir construit une résistance à l’antibiotique.

De proche en proche l’accumulation de mutations a permis aux bactéries d’envahir la totalité de cette immense boite de culture en s’adaptant au milieu de plus en plus hostile. Cette expérience spectaculaire montrait l’adaptation au trimethoprim avec une souche de coli sensible à cet antibiotique. Voici le lien d’un film réalisé durant près de 12 jours et accéléré 18000 fois : http://science.sciencemag.org/content/sci/suppl/2016/09/07/353.6304.1147.DC1/aag0822s1.mov

Plus intéressant encore, après avoir repéré sur les clichés les endroits où à partir d’une seule bactérie émergeait une nouvelle croissance, il a pu être possible de visualiser en quelque sorte l’arbre phylogénétique conduisant les bactéries à être de plus en plus résistantes à l’antibiotique comme le montre l’illustration ci-après dans laquelle la couleur des points représente le rapport entre le nombre de bactéries mutantes et le nombre de bactéries « sauvages » (wild type, WT), MIC étant la concentration inhibitrice minimale.

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Les biologistes ne se sont pas arrêté là malgré l’aspect spectaculaire de ces travaux. Ils ont analysé les mutations induites par la présence de l’antibiotique. Deux gènes ont subi des mutations, des SNPs, et ces gènes codent pour l’ADN-polymérase, l’enzyme qui sert à copier l’ADN lorsque la bactérie se divise, et un autre enzyme clé du métabolisme appelé dihydrofolate réductase et impliqué en particulier dans la synthèse des constituants de l’ADN.

Juste pour l’anecdote, les bactéries ont parcouru durant cette expérience à l’échelle humaine plus de 80000 kilomètres tout en étant soumises à un environnement de plus en plus hostile et en s’adaptant remarquablement à ce dernier.

Source et illustrations : Science doi : 10.1126/science.aag0822 article aimablement communiqué par le Docteur Kishony vivement remercié ici.

Un sombre histoire de sucre

Il y a 50 ans presque jour pour jour une équipe de médecins biologistes de l’Université d’Harvard aux USA publia une revue bibliographique mettant en cause les acides gras et le cholestérol dans les maladies cardiovasculaires et dédouanant les sucres, en particulier le sucre de betterave ou de canne. Cette étude fut commandée par la très puissante Fondation pour la Recherche sur le Sucre (Sugar Research Association, SRA) basée comme par hasard à Washington. Il s’agit aux USA d’un des plus puissants lobbys, après naturellement celui de l’armement, et qui a ses entrées directement au Congrès et la porte de la Maison-Blanche lui est ouverte. Alors qu’en 1965 une équipe de biologistes avait clairement montré que le fructose, l’un des éléments constituant le sucre de table (la structure cyclique à 5 atomes), qu’il provienne de betteraves ou de canne, favorisait l’élévation des taux de cholestérol et de triglycérides dans le sang en provoquant dès lors des accidents cardiovasculaires, la SRA finança ces biologistes d’Harvard pour réfuter fermement les résultats émanant de l’Université du Minnesota.

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Les biologistes de l’Université du Minnesota avaient comparé l’état de santé des personnes ne mangeant que très rarement du sucre de table et se contentant de pommes de terre ou de pain pour leur apport en carbohydrates avec ceux qui abusaient de sucreries en tous genres. Ils se rendirent compte très rapidement et sans équivoque que le fructose était la source de tous ces maux.

Le principe de cette action anti-scientifique par nature de la Sugar Research Association était que les corps gras, le cholestérol et les acides gras insaturés avec les oeufs, la viande grasse et le beurre, étaient nocifs pour la santé et que réduire l’apport en corps gras pouvait parfaitement être pallié par une consommation plus élevée de sucre de table afin de remédier au déficit calorique d’un régime alimentaire pauvre en graisses. Les calculs prospectifs de la SRA mentionnaient une augmentation possible de 30 % de la consommation de sucre. Les travaux de Peter Kuo et David Bassett qui incriminaient le fructose, parus dans les Annals of Internal Medicine en 1965, furent mis promptement sous le tapis dans la revue commandée et financée par la SRA. Un autre article parut pourtant au début de l’année 1966 dans la revue Clinical Nutrition, des travaux dirigés par le Professeur Willard Krehl, qui confirmaient que le sucre de table est nocif car il induit une augmentation du taux de cholestérol dans le sang en raison encore une fois de la présence de fructose. La SRA demanda aux coauteurs de la revue bibliographique qu’ils finançaient de modifier in extremis leur texte afin qu’il paraisse dans les temps pour pouvoir influer sur les décisions de la FDA relatives aux directives nutritionnelles qui devaient être rendues publiques à brève échéance. La revue parut en deux parties dans le New England Journal of Medicine (NEJM) au tout début de l’année 1967 et rassemblait un tissu éhonté d’affirmations mensongères qui constituèrent rapidement la doxa tant auprès du corps médical, nutritionnistes compris, que dans les sphères gouvernementales et médiatiques, surtout médiatiques, sous la pression incessante de la SRA.

L’avenir du sucre était assuré. Aucun pays dans le monde n’osa remettre en cause l’article paru dans le NEJM qui faisait et fait toujours autorité en matière de santé et de médecine. La plupart des pays développés n’osèrent même pas contester les décisions de la FDA relatives aux « directives nutritionnelles » largement inspirées de documents issus de la Sugar Research Association !

Bien que le fructose ait été reconnu comme néfaste pour la santé dès l’année 1965 la Sugar Research Association, en étroite collaboration avec, cela va de soi, les compagnies Coca-Cola, Pepsi et General Food, promut dans les années 1990 les avantages du sirop de sucre enrichi en fructose en raison de son pouvoir sucrant comme s’il fallait aggraver la situation sanitaire de centaines de millions de personnes de par le monde … puisqu’ils savaient que le fructose est nocif comme les cigarettiers savaient que la fumée était cancérigène. L’histoire du fructose est révélatrice des pratiques scandaleuses de la Sugar Research Association. Le sucre obtenu à partir du maïs échappe aux conditions fiscales contraignantes relatives au sucre de betterave ou de canne. De ce fait les producteurs de sirops sucrés réalisent encore plus de profits sans se soucier un instant de la santé des consommateurs. Il s’agit d’un des plus grands scandales sanitaires de ces 50 dernières années et dont les conséquences se feront sentir pendant encore de nombreuses années avec une épidémie d’obésité, de maladies cardiovasculaires et de diabète … On ne change pas les habitudes alimentaires de peuples entiers en un clic, il faut deux générations pour que la prise de conscience soit suivie d’effet.

Source : JAMA Network et STAT

Note 1 : Le lièvre, si l’on peut dire, fut levé par une ex-dentiste, le Dr Cristin Kearns, qui alla fouiner dans les archives de l’Université d’Harvard, inquiète de l’état de santé dentaire de ses patients qui consommaient tous trop de sucre. Un grand nombre d’entre eux souffraient également de problèmes cardiaques et d’obésité …

Note 2 : Ayant écrit ce billet le 18 septembre, j’ai eu la surprise de constater que le site Contrepoints que je lis chaque jour et qui republie parfois certains de mes billets avait mis en ligne le 20 septembre (hier) un article intitulé « L’industrie du sucre sape notre santé » sous la plume d’une certain Charles Boyer. Je pense que cet auteur a eu accès aux même sources d’information et n’a même pas pris la peine de relater le détail des intrigues menées par la SRA. J’ajoute que citer le Daily Mail au sujet des statines ou encore de faire référence à un reportage de LCI démontrent la médiocre qualité de cet article. Il est bien connu que ce quotidien anglais fait partie de la presse de caniveau et que les programmes de LCI sont scrutés par les représentants des intérêts financiers américains actionnaires de TF1 !

Note 3 : Enfin, pour les curieux le fructose aboutit inexorablement dans la voie de dégradation des sucres vers l’acétyl-coenzyme A qui ne peut être utilisé que pour produire de l’énergie sous forme d’ATP ou synthétiser des acides gras et du cholestérol quand les besoins en énergie réorientent le métabolisme vers cette voie. C’est la raison pour laquelle ce sucre est toxique quand il est ingéré à hautes doses comme avec les sodas et autres pâtisseries industrielles et que l’on ne se livre pas à des exercices physiques quotidiens suffisants. C’est aussi simple à comprendre que cela, pour un (ancien) biologiste, naturellement.

Les bruits de bottes sont de plus en plus audibles

 

Les Américains, fervents supporters de Daesh, en ont profité pour bombarder ce dernier samedi des positions de l’armée syrienne régulière tuant 62 soldats et en blessant une centaine d’autres lors du cessez-le-feu décidé d’un commun accord entre la Russie, la Turquie, Damas et les USA. La position de l’armée régulière syrienne a été affaiblie et les terroristes de Daesh en ont profité pour regagner du terrain près de la ville de Deir-Ezzor en bénéficiant par cette occasion d’une ravitaillement en armements made in USA. Il y avait aussi des avions australiens, danois et britanniques : c’est une guerre mondiale ?

Il semble que Vladimir Poutine ne tient pas compte des enseignements du passé récent. À la suite de l’effondrement du rideau de fer, Washington promit à Gorbachev que l’OTAN ne progresserait pas d’un pouce vers l’est. Sous l’impulsion de Bill Clinton cette même OTAN a disséminé des fusées nucléaires à quelques kilomètres des frontières actuelles de la Russie. Et Poutine pense toujours qu’il peut faire confiance aux Américains !

Les Américains, à l’évidence, sont sur le point de mettre en place un deuxième front dirigé contre la Russie, en l’occurence en Syrie, après avoir provoqué un coup d’état à Kiev et installé un fasciste de la pire espèce à la tête de l’Ukraine. Une manoeuvre qui a ensuite permis à la Maison-Blanche d’accuser la Russie d’annexion de la Crimée et de soutien (sinon d’invasion) du Donbass dont la population russophone et orthodoxe ne veut plus entendre parler des fascistes de Kiev à la solde de la CIA.

Le même scenario déjà inscrit dans l’agenda du Département d’Etat américain est de supprimer Assad qui a le défaut d’être un allié de Moscou et de Téhéran et d’instaurer un chaos total comme en Irak et en Libye pourvu que le pétrole puisse être ensuite récupéré par les majors américaines et qu’au passage le complexe militaro-industriel américain réalise le maximum de profits.

Il se trouve que le monde entier peut basculer à tout moment dans une guerre totale … surtout si Hitlery Clinton est élue présidente.