Le gluten, c’est cette protéine (un mélange de gliadine et de gluténine) gluante et collante, d’où son nom, présente dans le blé, l’orge et le seigle. Non seulement cette protéine n’est pas très digeste mais de plus elle peut entraîner des réactions allergiques pouvant déclencher une destruction de l’intestin grêle, syndrome plus connu sous le nom de maladie coeliaque. Dans ce dernier cas, il vaut mieux s’abstenir de manger quoi que ce soit contenant du gluten. Le gluten est essentiel pour une bonne panification car il forme une sorte de réseau rendant la pâte élastique et collante (qui ne s’en est pas aperçu en préparant une pâte à tarte dans sa cuisine) et emprisonnant les bulles de gaz carbonique à effet de serre produites par les levures qui se gavent des grains d’amidon de la farine quand on fait « lever » la pâte avant de la mettre au four. Je n’en dirai pas plus, je ne suis pas boulanger. L’industrie agro-alimentaire, jamais à court d’idées juteuses (financièrement) s’est donc diversifiée en proposant aux consommateurs de la farine sans gluten et toutes sortes d’aliments dérivés garantis sans gluten. C’est très facile, il suffit de « laver » la farine en mettant à profit le fait que la gliadine et la gluténine ne sont pas solubles dans l’eau. Un filtration et un coup d’évaporateur cyclone et le tour est joué, on produit de la farine sans gluten. Plus question de faire du pain avec cette merde débarrassée des sels minéraux et des vitamines naturellement présents dans la farine normale, mais ce n’est pas le but de l’opération, les consommateurs sont satisfaits puisqu’ils ont maintenant à leur disposition des produits labellisés « sans gluten » comme on trouve maintenant du sel sans sodium ou du lait sans lactose ou même du fromage (pour pizzas) sans produits lactés, je ne sais pas ce que c’est mais je m’abstiens. Mais que faire du gluten ? Là encore les industriels ont trouvé le moyen de valoriser ce gluten dans toutes sortes d’applications aussi ragoûtantes les unes que les autres. En rendant enfin heureux ceux qui ne tolèrent pas le gluten, on fait d’une pierre deux coups, on rend heureux les végétariens parce que le gluten est un produit miracle pour donner de la consistance à des préparations qui n’en ont pour ainsi dire pas. Je n’entrerai pas dans les détails mais on retrouve du gluten dans les saucisses, les hamburgers industriels, les fines tranches de dinde qui se présentent avant d’être coupées sous forme d’une énorme saucisse, dans des confitures, des sauces prêtes à l’emploi, du faux poulet (voir la photo pour vous mettre en appétit) ou encore des glaces en tant qu’agent de texture naturel mélangé avec des extraits d’algues, j’en parle puisque c’est l’été et la saison des cornets de glace dégoulinants et beaux à voir et bons à déguster mais hautement toxiques.

Ce que l’on aperçoit sur cette photo (Wikipedia), ce n’est pas du poulet mais un aliment artificiel ressemblant à de la viande, même la peau de poulet a été imitée, et les ingrédients sont conformes aux attentes des végétariens puisqu’ils sont tous d’origine végétale
Si vous n’êtes pas encore dégouté, j’en rajoute un couche, Katherine Tallmadge, une fameuse nutritionniste américaine le dit clairement, ces intolérances au lactose ou au gluten sont en réalité un effet indirect de l’industrialisation de la nourriture et des règles d’hygiène des élevages. Je m’explique pour une bonne compréhension. Pas le moindre morceau de viande de bœuf, de poulet, de dinde ou de canard est exempt d’antibiotiques massivement utilisés dans les élevages et la flore intestinale s’en trouve amoindrie dans sa diversité. Les bactéries supposées métaboliser le gluten ont disparu de nos intestins. Mais il y a pire, nous sommes devenus tellement jaloux de notre hygiène que nous nous aspergeons au cours de la moindre douche de produits variés qui pénètrent dans notre organisme par la peau et qui modifient également l’équilibre bactérien de notre tube digestif après avoir détruit celui de notre peau. Pire encore, le moindre rhume est une bonne occasion de se momifier avec des antibiotiques inutiles, comme si on n’en avait pas assez, et c’est le coup de grâce, on devient de moins en moins capable de digérer correctement ces aliments industriels dont la qualité est pourtant garantie. Cette nutritionniste incrimine aussi le « trop d’hygiène » avec l’apparition d’allergies variées puisque non seulement on dérègle la flore intestinale mais également la flore bactérienne de la peau. Juste un dernier détail pour vous mettre en appétit, cette farine débarrassée de son gluten est avantageusement utilisée pour fabriquer des fausses chips qui n’ont plus rien à voir avec la pomme de terre, on n’arrête plus le progrès … Bon appétit !