Triste tropique … (A propos des îles Mariannes – 1)

Loin de moi l’idée de paraphraser Claude Levy-Strauss qui est à mes yeux l’un des plus grands cerveaux du XXe siècle, j’ai titré ce billet ainsi car il correspond bien à l’impression que j’ai ressenti en arrivant à Saïpan, l’une des îles des Mariannes du Nord. Depuis l’invasion de cet archipel par les Américains en 1944, ces dernier ont bouté les Japonais hors des îles (beaucoup d’entre eux se sont suicidés en se jetant du haut de falaises variées) et paradoxalement, la vie semble être restée immobile malgré le bull-doser yankee. Quand je parle du bull-doser yankee je veux dire, je veux dire tout le bien mais aussi tout le mal qu’apportent les Américains en territoire conquis. Certes, ils ont créé des routes, un hôpital, des écoles, des commissariats de police, des bases militaires, des centrales électriques, mais ils ont aussi apporté leur cortège de « bull-shit » comme disent les Québequois, des produits de consommation dont on se passerait volontiers, genre coca-cola, naturellement, ou toutes sortes de produits alimentaires inutiles, surtout dans un pays tropical où il suffit de gratter un peu la terre pour se nourrir, et aussi les stations d’essence pour alimenter les grosses voitures, c’est fou comme les Américains sont attachés à leur tas de tôle ! et plus il consomme de carburant plus ils semblent comblés, et la télévision, naturellement avec ses programmes totalement débiles, moralisateurs, faussement pudibonds, mais avec une soixantaine de meurtres par heure … enfin du « bull-shit » pour résumer l’impact de l’american way of life sur la vie locale. Dans tous les pays tropicaux il y a des cocotiers et des bananiers, eh bien, comble de l’ironie, on trouve dans les « markets », « mart » pour faire plus couleur yankee, des bananes estampillées Del Monte ou Dole à côté des petites sucrées locales. Bonjour l’empreinte carbone pour les dites bananes, elles viennent du Costa-Rica (le seul pays démilitarisé du monde) où justement Del Monte (ou peut-être Dole ou Chiquita, je ne sais pas trop) règne en maître pour que les peons se grillent au soleil pour enrichir ces grosses multinationales au fonctionnement opaque. D’ailleurs au Costa-Rica, seuls les employés yankee des trois sœurs sont autorisés à porter une arme. Au cas où les travailleurs des bananeraies se rebelleraient, il vaut mieux avoir un bon vieux gros revolver à la ceinture comme John Wayne dans Rio Bravo …

Passons, quand on arrive à l’aéroport de Saïpan, on est d’emblée confronté au bull-shit (encore) américain, les paperasseries et autres misères administratives auxquelles vous font subir des employés de la police des aéroports, des gens bedonnants, obséquieux, fiers d’emmerder au maximum une fournée de Japonais et de Coréens qui ne sont pas, de toute évidence, les bien-venus, et cerise sur le gâteau si je puis dire, avec mon fils, nous étions des ressortissants français et nous avons eu droit à un traitement de faveur. La France n’a pas d’accord de visa touristique avec le Commonwealth des Iles Mariannes du Nord (CNMI) et il nous a fallu au bas mot presque une heure, après une heure de queue (pour un malheureux Boeing 757 en provenance de Tokyo) pour enfin être en possession du sésame, l’ESTA, ne me demandez pas ce que ça signifie, je n’en sais rien, mais maintenant j’ai un visa valable environ 18 mois pour entrer sur le territoire américain mais ce truc est peut-être valable seulement aux Mariannes, je n’en sais rien. De toute manière, comme je n’ai pas du tout envie d’aller aux USA, ma question n’a aucune importance.

Enfin dehors, chaleur vraiment agréable, la vraie chaleur tropicale, genre 30-32 degrés, un peu de vent (les alizés) le ciel bleu avec des petits nuages blancs, des ibiscus et au loin quelques cocotiers naturellement.

Puis trajet de l’aéroport à l’hôtel dans un genre de gros « Espace » Chevrolet, on sent la puissance animale sous le capot ! Comme le chauffeur roule doucement nous avons tout le temps d’observer le surréalisme de cet endroit. Il y a plus de ruines et de bâtiments abandonnés que de vrais constructions propres et accueillantes. On dirait que l’endroit a été sinistré, que les gens on fui abandonnant des restes de béton qui est envahi par les herbes folles et les lianes. Juste à la sortie de l’aéroport, il y a une sorte de construction surréaliste en béton bien gris à cause de l’air marin, on dirait un maquette d’un film de cape et d’épée, un genre de chanteau inachevé en carton pâte. Le chauffeur nous apprendra que ce devait être un hôtel construit par un investisseur coréen mais que tout est abandonné. Nous n’en sauront pas plus. D’ailleurs à quoi bon puisque nous sommes venus pour profiter du soleil et de la mer et pas pour faire de l’ethnologie !

Finalement, toute les hypothèses ont traversé l’esprit curieux de mon fils qui s’est renseigné après coup, à son retour à Tokyo, sur l’état de l’économie du CNMI. Cet endroit a été prospère mais il est presque à l’abandon aujourd’hui. C’est à cause d’un gros « bull-shit » bien organisé, mais on en reparlera dans un autre billet

 

Toujours depuis Tokyo, aujourd’hui 26 décembre…

Il fait beau et froid, le mont Fuji semble fumer car des nuages se forment en son sommet mais je pense qu’il s’agit plutôt de neige soulevée par le vent du nord violent venant tout droit de Sibérie. Il n’y a pas de nuages dans le ciel ou très peu, l’air est un peu piquant mais vivifiant …
A Kishijoji de matin, j’ai capté cette affiche dans un couloir de la station de train qui dit en gros « allez voir ce qui s’y passe pour ne pas oublier … »

Et puis à 13h30 (5h30 heure de Paris) j’ai vu des paysans de la préfecture de Fukushima manifester devant le siège de TEPCO pour leur survie …

Nouvelles du Japon

Je n’ai pas trop écrit ces derniers jours sur mon blog, mais que les lecteurs occasionnels se rassurent, je ne les oublie pas.
Hier soir dimanche, en rentrant de Saipan vers Tokyo pour y retrouver la froidure et la ville (que j’aime beaucoup par ailleurs), en dehors de cet espèce d’abandon de la tropicalité que j’avais imposé à ma vie durant trois années au Vanuatu, j’ai subitement renoué avec l’actualité en dépliant le Japan Times daté du 25 décembre. On était en effet le 25 décembre et nous quittions le soleil pour retrouver l’hiver …
Et je suis tombé par hasard sur une lettre à l’éditeur du Japan Times écrite par un Autrichien nommé Andreas Kolbe. Il commentait un article paru dans le même quotidien au sujet de l’acteur de théâtre Taro Yamamoto. Ce dernier (voir les liens) a profité de « l’effet Fukushima » dont j’ai longuement parlé dans les lignes de ce blog pour disons, se faire valoir, en allant manifester par exemple avec les écologistes allemands contre le passage du train de déchets nucléaires provenant de l’usine de la Hague.
Et ça ne vous rappelle rien ? Je n’avais jamais entendu parler de Taro Yamamoto avant de lire ce courrier des lecteurs du Japan Times, le genre de quotidien que je ne lis pas particulièrement assidument puisqu’il est destiné aux Américains résidant au Japon et que les informations y sont distillées selon les opinions des journalistes, tous américains …
mais tout d’un coup, j’ai établi un parallèle troublant entre Yamamoto et Banon. Tristane Banon, avant l’incident du Sofitel de New-York, je ne connaissais pas cette personne et pour tout avouer, jamais je n’en aurais entendu parler sans cet incident new-yorkais qui s’est transformé par la suite en tsunami politique français, contrairement à Fukushima, conséquence bien et tristement réelle d’un vrai tsunami.
Voilà un bel exemple d’exploitation des évènements pour sa propre promotion…
C’est bien triste, et d’autant plus regrettable que j’assistais aujourd’hui, devant le siège de TEPCO à une manifestation des agriculteurs de la préfecture de Fukushima qui réclament au moins de quoi survivre, privés de leurs terres et de leurs maisons, et voués à l’oubli et à la mort non pas par l’effet des radiations (mais quelles radiations ?) mais par simple famine, car ils n’ont plus rien, comme des familles de Bophal qui avaient tout perdu après l’explosion d’isocyanate de méthyle …
Des victimes collatérales du progrès technologique, comme les mineurs chinois et les techniciens des plateformes pétrolières.

…………………………………………………..

Je me suis arrêté sur un article, ou plutôt une lettre à l’éditeur du Japan Times du dimanche 25 décembre écrite par Andreas Kolb (Vienne, Autriche) et intitulée « Ridiculous antinuclear claims » que je me suis donné la peine de traduire ci-après (sans dictionnaire … et si l’auteur se reconnaît qu’il me pardonne les erreurs de traduction).

Liens : http://www.japantimes.co.jp/text/rc20111225a3.html

(pour l’article relatif à l’action de Taro Yamamoto)

http://www.japantimes.co.jp/text/nn20111222a9.html

A propos de l’article de Kyodo du 22 décembre « Actor uses lessons learned overseas to fight nuclear energy », (en français les leçons tirées par l’acteur de l’étranger pour combattre l’énergie nucléaire), ce que l’acteur japonais Taro Yamamoto ignore est qu’en Allemagne, les enfants sont endoctrinés pour haïr l’énergie nucléaire. Les enfants allemands ne deviennent pas intéressés dès leur plus jeune âge par la politique, ils sont endoctrinés par leurs professeurs pour suivre le politiquement correcte du moment.
Les protestations antinucléaires après l’accident de Fukushima du 11 mars le prouvent. Même si quelque 200 000 personnes ont manifesté contre le nucléaire, les compteurs Geiger étaient devenus introuvables. Je doute qu’un quelconque de ces protestataires comprenne même de loin comment fonctionne une centrale nucléaire et ce qu’est une radiation.
La Chancelière allemande Angela Merkel a alors enfreint la loi en déclarant que le pays supprimerait l’énergie nucléaire. Il y a maintenant des procès se chiffrant en millions d’euros émanant des compagnies d’électricité allemandes contre cette décision.
Les politiciens ont utilisé cette catastrophe à des fins politiques. Le parti vert a même déclaré qu’un accident du type de Fukushima pouvait très bien arriver en Allemagne, et il a gagné sur de telles affirmations outrageuses.
Pire, une compagnie allemande qui s’était impliquée au Japon, après l’accident, pour le sauvetage des victimes, avait fui le pays craignant un imaginaire nuage radioactif mortel alors que d’autres missions de secours d’autres pays ont fait leur travail normalement. Un avion de ligne commerciale allemand n’a pas voulu voler jusqu’à Tokyo de peur des radiations. En comparaison, Air France-KLM a continué à assurer ses vols sur Tokyo et récemment un groupe de musiciens allemands a refusé d’embarquer pour le Japon toujours pour cette peur irrationnelle de quelque chose qu’ils ne comprennent pas.
Les médias allemands ont écrit les articles ridicules sur ce qui arrivait au Japon, y compris en prétendant que TEPCO obligeait les sans-abri, les étrangers et même des mineurs à aller travailler sur le site de Fukushima. Ces médias ont présenté le Japon comme un système féodal et inhumain, faisant réapparaître le mythe du « péril jaune ».
Ainsi, si Yamamoto essaie de prendre l’Allemagne pour exemple, il fera seulement de l’imitation. En tant qu’acteur, il fait preuve des mêmes vieilles émotivités et je doute qu’il connaisse quoi que ce soit de la physique nucléaire.
Voici ma proposition : Par quel autre moyen pourrions-nous produire de l’électricité ? L’éolien ? C’est incroyablement inefficace. Solaire ? Ce n’est absolument pas rentable. Et ces deux sources d’énergie sont dépendantes d’un système chaotique non linéaire, la météo !
Avec le solaire et l’éolien, le pays aurait besoin d’une refonte du réseau de distribution car ces deux sources d’énergie sont totalement incapables de répondre aux fluctuations de la demande. Et ceci aggraverait encore plus les énormes investissements auxquels sont confrontées compagnies d’électricité.
Le Japon est un pays idéal pour exploiter l’énergie géothermique, mais avant que cette alternative soit opérationnelle, le nucléaire est la voie à suivre et c’est pour cette raison que ce pays poursuit ses recherches sur la fusion et la filière thorium.
Ce que Yamamoto ignore probablement est que l’accident de Tchernobyl (Avril 1986) n’était pas le résultat d’une mauvaise conception du réacteur lui-même, mais d’une défaillance humaine au cours d’une expérience menée sur un équipement de technologie peu évoluée et de qualité médiocre qui se trouva hors de contrôle, ce qui provoqua l’accident. De plus à Tchernobyl, il n’y avait pas d’enceinte de confinement.
Quiconque compare Tchernobyl et Fukushima apporte la preuve qu’il ne connaît rien du tout au nucléaire …

Commentaire laissé sur Slate

A vrai dire, mon commentaire n’a pas été retenu par les modérateurs de Slate car il devait leur sembler trop agressif (ou trop lucide) …
Je suis loin de me prendre pour Don Quichotte mais je ne renie pas mes opinions.
Je suis brûlé sur de nombreux blogs et quotidiens car je suis classé pro-nucléaire. Le Figaro ne veut plus entendre parler de mes commentaires comme le blog de Paul Jorion que je ne lis plus alors que j’appréciais profondément les commentaires économiques de François Leclerc, je suis presque mal venu sur le blog d’Olivier Berruyer qui est pourtant d’une excellente qualité mais là encore j’ai eu l’audace de défendre l’avenir de l’électro-nucléaire … enfin, et cerise sur le gâteau, j’ai osé me prendre à un analyste qui mettait « Fukushima » à toutes les sauces, un peu comme Madame Duflot, alors dorénavant je me contenterai de faire des remarques exclusivement sur la pluie, le beau temps et la position de la Lune par rapport à Jupiter … Ce sera moins constructif mais plus agréable à lire.
Je pars au Japon demain pour un mois rejoindre mon fils, son adorable épouse et leur fille qui me réjouit le coeur et j’oublierai très vite ce qui se passe dans cette Europe moribonde qui va plonger dans une insupportable récession et je ferai tout ce qui sera en mon pouvoir pour tenter d’obtenir un visa de résident temporaire car, vraiment, le panier de crabes européen me révulse !

Déficit français et « acquis sociaux » …

Commentaire laissé sur Slate :

Tout le problème des déficits de la France peut se résumer en une phrase courte : les « acquis sociaux » sont ingérables s’il n’y a pas de croissance.
Les trois principaux postes budgétaires français sont : 1 – la charge de la dette (autant de richesse non réinvestie ), 2 – l’éducation nationale (personnel pléthorique et mal géré), 3 – la défense nationale (pharaonique pour un petit pays comme la France).
On ne peut pas réduire la charge de la dette qui augmente chaque jour puisqu’on emprunte pour payer les intérêts de cette dette et les titres arrivant à maturité.
Restent l’éducation nationale et la défense.
L’éducation nationale. Au risque de choquer beaucoup de français, l’éducation nationale est devenue un prestataire de service employant un nombre choquant de personnes (850 000 enseignants et 250 000 autres fonctionnaires qui n’enseignent pas) soit une personne pour 12 élèves ! De toute évidence il faut dégraisser ce mammouth monstrueux.
La défense. Faut-il rappeler que le maintien de la dissuasion nucléaire française coûte plus de 4 milliard d’euros par an ! L’armée française compte 230 000 fonctionnaires hors gendarmerie nationale. C’est aussi un monstre qu’il faut dégraisser.
Alors, les « acquis sociaux », gratuité des soins médicaux et de presque tous les médicaments utiles ou inutiles, le régime des retraites très avantageux par rapport à la majorité des autres pays de l’OCDE, faut-il le rappeler clairement au risque de choquer encore, … alors avec des coupes budgétaires drastiques dans l’éducation et la défense par une réorganisation en profondeur de ces deux postes de dépense, alors les « acquis sociaux » que veulent à tout prix défendre les syndicats (très peu représentatifs, faut-il aussi rappeler ce dernier point) alors, oui, ils pourront être maintenus en période de faible croissance voire de récession comme le seront les années à venir, n’ayons pas peur des mots !!!

Commentaire à cet article : http://www.slate.fr/story/47271/sortie-crise-euro-inegalites#linkreact

Crise européenne et « effet Fukushima »

J’ai fait une revue des titres de Une des journaux du matin (vendredi 9 décembre) et partout j’ai noté qu’enfin (!!!) les chefs d’Etat européens étaient arrivés à un accord capital pour sauver l’euro après une nuit de négociations.
On est sauvés …
Pourtant, il n’y a pas besoin de lire entre les lignes pour se rendre compte que c’est encore une réunion pour rien, car rien de concret n’est sorti finalement de cet accord.

1 – Aucun pouvoir accru de la BCE pour financer les pays en difficulté, Italie et Espagne par exemple. L’Allemagne ne veut pas entendre parler d’euro-bonds et encore moins de planche à billets.

2 – Un nouvel instrument de financement a été évoqué (le MES, ce nom a du faire rire Cameron puisque « mess » en anglais veut dire merdier, pagaille …) et semble-t-il le FEFS est mort-né puisque les tiroirs caisse sont vides. Et pour se dédouaner de leur incompétence, les chefs de gouvernement (qui se sont auto-proclamé experts en économie) vont prêter au FMI qui prêtera aux pays européens indigents, pour ménager la susceptibilité de Madame Merkel qui ne veut pas entendre parler de bancarisation du FESF ou du MES, peu importe l’appellation de l’usine à gaz …

3 – Mario Draghi (BCE) n’a aucun pouvoir sinon d’assécher progressivement le système bancaire en rachetant en catimini des titres de dette souveraine arrivées à maturité et dont le remboursement par les états requiert de nouvelles dettes (un genre de Ponzi à la mode Madoff qui était un enfant de coeur), mais gelant immédiatement l’équivalent de ces montants rachetés en soustrayant de la masse monétaire autant d’euros qui ne circulent plus, si j’ai bien compris (que les lecteurs de mon blog me corrigent si mon interprétation est erronée).

4 – Cameron ne veut pas entendre parler d’une régulation des activités opaques de la City qui représentent 15 % du PIB de la Grande-Bretagne et pour une raison évidente : ce que les financiers américains ne peuvent plus faire légalement à Wall Street peuvent se livrer à leurs activités à la limite de l’escroquerie à Londres, sans être inquiétés. L’euroscepticisme des anglais et le coup de gueule de Cameron sont le reflet du pouvoir de la City, un point c’est tout. Pour exemple, et Cameron s’est bien gardé d’en faire la publicité, d’ailleurs il faut lire la presse ultra-spécialisée pour en être informé, la faillite de la branche européenne de MF Global fin octobre n’a pas fait la une des journaux français. Pourtant cet événement est révélateur des activités douteuses de la City télécommandées par Washington pour déstabiliser la zone euro de concert avec les agences de notation (Moody’s vient de dégrader aujourd’hui la note des banques françaises).

5 – Et cerise sur le gâteau, cet accord parle de sanction aux pays qui ne respecteraient pas les règles de rigueur budgétaire, sans plus préciser quelles seraient ces règles ni ces sanctions et comment les dits paieraient leur PV. Encore un écran de fumée.

Finalement, la montagne a accouché d’une souris mort-née.

Je viens d’entendre Monsieur Jacques Sapir déclarer au micro de France Culture :
« Cet accord n’est qu’un immense mensonge ».
Voilà qui est bien dit et qui résume ce que je viens d’écrire.

Alors, me direz-vous, et « l’effet Fukushima » dans tout ça ?

C’est très simple à expliquer mais naturellement mon propos présent n’a rien à voir avec la catastrophe nucléaire japonaise, mais plutôt avec ce qui attend la zone euro : un collapsus, un peu comme la fusion du cœur d’un réacteur nucléaire qui tombe au fond de la casserole !

Pour faire encore une fois bref, l’Europe s’enfonce inexorablement dans la dépression. A n’en pas douter, et je tiens le pari, plusieurs grandes banques européennes, même des TBTF, vont faire faillite dans les prochains mois, comme les liquidités vont aller en diminuant, en raison entre autres des plans de rigueur budgétaires, la récession sera inévitable, elle a d’ailleurs déjà commencé mais pudiquement personne n’en parle pour ne pas paniquer les citoyens.
Dès lors, on assistera à une « japonisation » de la zone euro : récession et déflation, ce que le Japon a vécu et vit encore en partie depuis la crise financière du début des années 80.
Seule différence de taille, les dettes souveraines des pays de l’euro-zone sont détenues par des non-résidents contrairement à la dette du Japon.
La récession annoncée de la zone euro entrainera une récession planétaire, cette zone étant la première économie mondiale, faut-il le rappeler, un géant sans tête aux pieds d’argile englués dans les malversations des financiers apatrides.
Bonne journée et bon week-end !

Note : TBTF = too big to fail

Effet Fukushima (suite)

Je viens de lire un article paru ce soir dans Marianne2.fr.
Je cite :
« Nordstream et Southstream sont dénués de toute dimension politique » promettait Medvedev en décembre 2010 aux mauvais esprits qui voyaient dans les deux super gazoducs russes dirigés vers l’Europe des chevaux de Troie de l’influence russe. Au Sud, la Turquie a négocié pied à pied le droit de passage du gaz russe, mettant sur la table la question de son adhésion à l’Union Européenne et un « péage » qui devrait lui rapporter près de 500 millions d’euros par an. Promu par l’UE, le gazoduc South Stream passera par le fond de la mer Noire, dans les eaux territoriales turques, et reliera le littoral russe au littoral bulgare. D’une capacité de 63 milliards de m3 de gaz, il acheminera environ 35% du gaz russe destiné à l’Europe à partir de 2015. Au nord, les ex-républiques soviétiques ont vu débarqué avec un regard méfiant ce tuyau inquisiteur, inauguré en présence de nombreux dirigeants européens le 8 novembre dernier.

Indirectement, Fukushima a changé la donne. L’abandon du nucléaire par les allemands a rendu le dossier encore plus politique. « Le volume de gaz fourni sera comparable à l’énergie produite par onze centrales nucléaires » a affirmé Vladimir Poutine lors de la cérémonie d’inauguration du premier pipeline à laquelle était présent Gerhard Schroder. L’ancien chancelier allemand est le président du consortium de ce projet Nordstream si peu politique…

Pour consulter l’article, voici le lien : http://www.marianne2.fr/Paris-Berlin-Moscou-de-plus-en-plus-de-gaz-dans-l-eau_a213330.html

Nous nous trouvons donc au coeur de la panique énergétique que connait l’Allemagne qui doit dès à présent arrêter un réacteur nucléaire par an pour respecter les engagements pris par Angela Merkel auprès des écologistes allemands puisqu’il s’agit d’arriver dès 2022 à l’abandon total de l’énergie nucléaire dans le package énergétique de l’Allemagne. j’ai bien calculé, il s’agit pour ce pays de simplement supprimer 21,5 GW électriques dont des unités de production mises en service pour la plus récente en 1989 (un réacteur PWR de 1400 MW) qui pourrait encore produire de l’électricité à bas coût en comparaison du gaz russe jusqu’en 2050 et même au delà. Or la Russie, malgré les contrats à moyen et long terme d’approvisionnement de gaz naturel, ne pourra pas se soustraire aux soubresauts du marché dictés par les aléas géopolitiques, en particulier au Moyen-Orient, puisque le prix du gaz est universellement indexé sur le pris du pétrole, que ce soit le Brent ou le Light Sweet Crude.
Disons, pour faire plus synthétique, que l’Allemagne s’est inconsidérément rendue prisonnière de considérations idéologiques qui vont lui être fatales avant la fin de la prochaine décennie.
Je m’explique plus clairement pour ceux qui doivent réfléchir en lisant mes propos (sans aucune connotation blessante vis-à-vis de mes lecteurs) les Allemands ont délibérément opté pour une dépendance énergétique totale de l’extérieur car en dehors de la lignite dont regorge, certes, ce pays, l’évolution vers un « moins polluant » que vont finalement demander les Verts allemands devra inévitablement se traduire par des investissements considérables tant dans l’éolien et le photovoltaïque que la biomasse au risque de décimer les forêts bavaroises … mais ceci n’est pour le moment au’un détail, je veux parler des forêts.
Résumons : l’énergie éolienne n’est viable qu’au nord du pays, comme en France d’ailleurs (essentiellement le long des rivages de la Manche), mais le réseau de transport est totalement inadapté dans ce pays pour la raison suivante : les parcs éoliens existants et futurs sont situés le long de la Mer du Nord. Ce sont E.ON et Vattenfall qui contrôlent ces gisements, si l’on peut parler ainsi. Les deux plus puissantes compagnies, EnBW et RWE, par ailleurs exploitants de l’essentiel des réacteurs nucléaires, contrôlent l’essentiel de la consommation électrique allemande, sud et sud-ouest du pays. Dès lors, l’ensemble du pays va se trouver pris à son propre piège politique, je dis bien politique, car il semble finalement que les considérations énergétiques sur le long terme ne sont que des considérations politiciennes de court terme.
Il serait tout à fait intéressant qu’EDF, le principal stabilisateur du réseau électrique européen continental, décide que, pour des raisons climatiques, toute fourniture vers l’Allemagne soit suspendue pour une durée indéterminée, ce serait immédiatement le black-out dans la plus importante économie de l’Europe ! Le gazoduc North Stream a été conçu pour s’affranchir des exigences de l’Ukraine, mais ce projet est essentiellement dédié aux besoins énergétiques de l’Allemagne; Il faut lire dessous les cartes !
Voilà un deuxième « effet Fukushima » flagrant qui va conduire la nation allemande vers une dépendance humiliante vis-à-vis de la Russie.
Encore heureux que la France puisse résister, quel que soit le futur président de la République, au diktat des fournisseurs d’énergie fossile grace au parc électronucléaire fiable et éprouvé dont dispose ce pays pour parer à tout asservissement énergétique auquel l’Allemagne s’est abandonnée sous la pression des écologistes.
Prochain billet, je promets, l’effet Fukushima sur la crise financière européenne …

La crise, quelle crise ? L’effet Fukushima

La crise, quelle crise ?

J’étais un habitué du blog de Paul Jorion, mais comme je suis taxé de pro nucléaire, on ne considère plus mes commentaires.
Il semblerait qu’il soit très mal vu d’être pro nucléaire depuis le tremblement de terre japonais du 11 mars 2011 à 14h46 heure locale.
Pour les curieux voir ce site :
http://www.japanquakemap.com/#
Il s’en est suivi la catastrophe de la centrale nucléaire de Fukushima qui a été largement « instrumentalisée » par les partis politiques européens en panne d’arguments convaincants non seulement au niveau de la politique énergétique de leurs pays respectifs mais aussi pour se promouvoir en experts en économie, découvrant par là que « le monde doit changer » depuis Fukushima.
Il semble qu’il y ait maintenant en Europe un mouvement global tous horizons lié à cette catastrophe. Quelle aubaine ! Et aussi quelle scandaleuse utilisation d’un événement qui a meurtri en profondeur des villes et des villages entiers, détruit des centaines d’installations industrielles de haute technologie, des milliers d’hectares de rizières et de vergers et, tous ces politiciens ont tendance à l’oublier, occasionné la mort et la disparition de plus de 25 000 personnes. Mais cet aspect du tremblement de terre est presque oublié, on n’a retenu QUE la fusion du combustible des trois réacteurs mis à mal par cette secousse tellurique gigantesque suivie d’un non moins gigantesque et dévastateur tsunami, la cause primaire de cette catastrophe.

D’où la surenchère des médias, des politiciens, des écologistes en particulier, pour terroriser les populations et « stigmatiser », encore un mot dont j’ai horreur, l’énergie nucléaire dans son ensemble.
Les écologistes allemands qui se permettent de donner des leçons aux Français à propos de la centrale électro-nucléaire de Fessenheim oublient de reconnaître que leur pays pollue gravement le ciel européen avec les rejets des centrales thermiques brûlant de la lignite dont le sol allemand est très riche. La lignite est extraite à ciel ouvert et les compagnies minières n’hésitent pas à détruire des villages entiers et défigurer durablement le paysage de la Rhénanie et du Wurtemberg.
Bientôt, il y aura un nuage permanent de fumée au dessus de l’Allemagne, comme à Pékin …

Voilà où on en est, c’est « l’effet Fukushima » …

Et ce n’est pas tout, le Japon est accusé de tous les maux, y compris de déstabiliser l’économie européenne, en donnant un très mauvais exemple de gestion de sa dette souveraine ! Ça c’est aussi « l’effet Fukushima » ?
Certes, plus de la moitié des réacteurs nucléaires japonais sont encore à l’arrêt. Mais la conséquence est considérable : au mois d’août, les achats d’hydrocarbures et de gaz ont augmenté respectivement de 40 et 18 % par rapport au mois d’août 2010, pour une facture supplémentaire équivalant à 7,5 milliards d’euros, pour un seul mois !
Ça c’est l’effet du tremblement de terre du 11 mars puisqu’en tout état de cause, avec ou sans catastrophe nucléaire, tous les réacteurs auraient été vérifiés après une telle secousse tellurique pour d’évidentes raisons de sécurité.

En France en particulier, où les risques sismiques sont limités, « l’après Fukushima » a conduit à une vérification générale des installations électro-nucléaires, ce qui n’est pas à déplorer. Puis les socialistes ont baissé leur culotte de manière éhontée sous la pression des écologistes que je qualifie de néo-trotskistes post-soixante-huitards attardés, totalement déconnectés des réalités économiques pour quelques circonscriptions électorales afin de pouvoir constituer un groupe parlementaire au Palais Bourbon.

Mais je me pince pour pour vérifier que je ne rêve pas !!!

Enfin, tous les prétextes sont bons pour maintenir une pression psychologique anti-nucléariste auprès de la population française que le Général de Gaulle qualifiait de « veaux », donc malléables à mercie pour finalement considérer que l’énergie nucléaire est en crise et le sera durablement. Le train de déchets provenant du traitement des combustibles irradiés provenant d’Allemagne et retournant à l’envoyeur aux termes de contrats dûment signés entre les compagnies électriques allemandes et Areva a donné lieu à une médiatisation déplorable et obscène. Et pour bien enfoncer le clou, des agitateurs terroristes de Greenpeace, une organisation dont on n’ignore pas le financement obscur, a décidé de démontrer que les installations électronucléaires françaises sont vulnérables. J’ai même lu dans la presse irresponsable qu’ils étaient entrés dans le cœur des centrales. Je me suis repincé pour être certain que je n’hallucinais pas. C’est quoi et c’est où le cœur d’une centrale nucléaire ? Et puis il y a eu l’épisode de l’iode 131 au dessus de l’Europe. C’est tout juste si EDF n’a pas été accusé de négligence ! Faut-il rappeler qu’une des sources loin d’être négligeables de pollution radioactive sont les hôpitaux et les laboratoires de recherche en chimie et en biologie qui produisent d’ailleurs le plus gros volume de déchets radioactifs de faible activité, mais tout le monde ignore ce « petit » détail.

La crise économique et finançière européenne, orchestrée par les USA, n’est pas un « effet Fukushima » , OUF !
Ce sera l’objet d’un prochain billet

Commentaire laissé sur Slate

La crise, quelle crise ?

J’étais un habitué du blog de Paul Jorion, mais comme je suis taxé de pro nucléaire, on ne considère plus mes commentaires.
Il semblerait qu’il soit très mal vu d’être pro nucléaire depuis le tremblement de terre japonais du 11 mars 2011 à 14h46 heure locale.
Pour les curieux voir ce site :
http://www.japanquakemap.com/#
Il s’en est suivi la catastrophe de la centrale nucléaire de Fukushima qui a été largement « instrumentalisée » (je n’aime pas trop ce terme) par les partis politiques européens en panne d’arguments convaincants non seulement au niveau de la politique énergétique de leurs pays respectifs mais aussi pour se promouvoir en experts en économie, découvrant par là que « le monde doit changer » depuis Fukushima.
Il semble qu’il y ait maintenant en Europe un mouvement global tous horizons lié à cette catastrophe. Quelle aubaine ! Et aussi quelle scandaleuse utilisation d’un événement qui a meurtri en profondeur des villes et des villages entiers, détruit des centaines d’installations industrielles de haute technologie, des milliers d’hectares de rizières et de vergers et, tous ces politiciens ont tendance à l’oublier, occasionné la mort et la disparition de plus de 25 000 personnes. Mais cet aspect du tremblement de terre est presque oublié, on n’a retenu QUE la fusion du combustible des trois réacteurs mis à mal par cette secousse tellurique gigantesque suivie d’un non moins gigantesque et dévastateur tsunami, la cause primaire de cette catastrophe.

D’où la surenchère des médias, des politiciens, des écologistes en particulier, pour terroriser les populations et « stigmatiser », encore un mot dont j’ai horreur, l’énergie nucléaire dans son ensemble.
Les écologistes allemands qui se permettent de donner des leçons aux Français à propos de la centrale électro-nucléaire de Fessenheim oublient de reconnaître que leur pays pollue gravement le ciel européen avec les rejets des centrales thermiques brûlant de la lignite dont le sol allemand est très riche. La lignite est extraite à ciel ouvert et les compagnies minières n’hésitent pas à détruire des villages entiers et défigurer durablement le paysage de la Rhénanie et du Wurtemberg.
Bientôt, il y aura un nuage permanent de fumée au dessus de l’Allemagne, comme à Pékin …

Voilà où on en est, c’est « l’effet Fukushima » …

Et ce n’est pas tout, le Japon est accusé de tous les maux, y compris de déstabiliser l’économie européenne, en donnant un très mauvais exemple de gestion de sa dette souveraine ! Ça c’est aussi « l’effet Fukushima » ?
Certes, plus de la moitié des réacteurs nucléaires japonais sont encore à l’arrêt. Mais la conséquence est considérable : au mois d’août, les achats d’hydrocarbures et de gaz ont augmenté respectivement de 40 et 18 % par rapport au mois d’août 2010, pour une facture supplémentaire équivalant à 7,5 milliards d’euros, pour un seul mois !
Ça c’est l’effet du tremblement de terre du 11 mars puisqu’en tout état de cause, avec ou sans catastrophe nucléaire, tous les réacteurs auraient été vérifiés après une telle secousse tellurique pour d’évidentes raisons de sécurité.

En France en particulier, où les risques sismiques sont limités, « l’après Fukushima » a conduit à une vérification générale des installations électro-nucléaires, ce qui n’est pas à déplorer. Puis les socialistes ont baissé leur culotte de manière éhontée sous la pression des écologistes que je qualifie de néo-trotskistes post-soixante-huitards attardés, totalement déconnectés des réalités économiques pour quelques circonscriptions électorales afin de pouvoir constituer un groupe parlementaire au Palais Bourbon.

Mais je me pince pour pour vérifier que je ne rêve pas !!!

Enfin, tous les prétextes sont bons pour maintenir une pression psychologique anti-nucléariste auprès de la population française que le Général de Gaulle qualifiait de « veaux », donc malléables à mercie pour finalement considérer que l’énergie nucléaire est en crise et le sera durablement. Le train de déchets provenant du traitement des combustibles irradiés provenant d’Allemagne et retournant à l’envoyeur aux termes de contrats dûment signés entre les compagnies électriques allemandes et Areva a donné lieu à une médiatisation déplorable et obscène. Et pour bien enfoncer le clou, des agitateurs terroristes de Greenpeace, une organisation dont on n’ignore pas le financement obscur, a décidé de démontrer que les installations électronucléaires françaises sont vulnérables. J’ai même lu dans la presse irresponsable qu’ils étaient entrés dans le cœur des centrales. Je me suis repincé pour être certain que je n’hallucinais pas. C’est quoi et c’est où le cœur d’une centrale nucléaire ? Et puis il y a eu l’épisode de l’iode 131 au dessus de l’Europe. C’est tout juste si EDF n’a pas été accusé de négligence ! Faut-il rappeler qu’une des sources loin d’être négligeables de pollution radioactive sont les hôpitaux et les laboratoires de recherche en chimie et en biologie qui produisent d’ailleurs le plus gros volume de déchets radioactifs de faible activité, mais tout le monde ignore ce « petit » détail.

La crise économique et finançière européenne, orchestrée par les USA, n’est pas un « effet Fukushima » , OUF !
Ce sera l’objet d’un prochain billet.

Addiction à Internet

Ce matin, il ne me restait plus que quelques dizaines de centimes d’euro dans mon porte-monnaie !
Confiant, je vais retirer de l’argent dans le distributeur de billet en bas de chez moi, la Caixa. Pas de chance, ma carte Visa electron est refusée. J’essaie ma Visa internationale, même chose !
Je vais essayer dans la ville, on a vite fait le tour, d’autres distributeurs de billets : Santander, BBVA, Caja Canarias et enfin Banesto !
Toujours le même résultat, mes cartes sont refusées.
Je commence à douter, à excréter pas mal d’adrénaline en imaginant toutes sortes de scénarios aussi sombres les uns que les autres, comme par exemple une erreur de ma banque (Deutsche Bank, une too big to fail, c’est presque pour cette raison que mon compte est ouvert dans cette banque et non pas dans les banques espagnoles toutes aussi en mauvais état les unes que les autres, encore que Santander et BBVA sont presque aussi too big to fail) mais bon, mes cartes sont peut-être démagnétisées toutes les deux pour une raison inconnue mais concomitante, ce dont je doute. Mon doute s’amplifie, je me mets à transpirer, à trembler, à avoir le souffle court, à regarder les passants avec suspicion et dégout. Puis je me pose la question stupide de savoir si le prélèvement de 400 euros n’est pas trop élevé en cette période de début de mois où les Espagnols viennent de toucher leur salaire et leurs allocations de chômage et se sont précipités pour retirer des espèces comme je le fais bêtement au même moment qu’eux mais pour d’autres raisons vitales, à savoir simplement pour aller déjeuner et acheter un peu de lait et de bière puisque demain mardi est un jour férié pour une raison que j’ignore.
Finalement je pénètre dans la banque située au rez-de-chaussée de mon immeuble cossu avec vue sur la mer. Une charmante blonde que j’ai maté pendant une demi-heure de queue (la banque était bondée pour les raisons que j’ai expliqué juste avant) parle heureusement anglais et examine mes cartes et finit par découvrir que la Deutsche Bank est déconnectée du réseau, en faisant une manipulation sur sa machine connectée à Internet. Je commence à respirer normalement en jetant des coups d’oeil libidineux sur son abondante poitrine. ma respiration redevient presque normale, l’air conditionné de l’agence de la Caixa (il fait 25 degrés dehors) a tendance à sécher ma transpiration, et après une poignées de longues minutes, sur présentation de mon passeport, cette très (j’ai ajouté un superlatif) charmantissime employée de banque finit par me faire remplir un papier, me le faire signer et me donner quelques centaines d’euros.
La vie reprend quelques couleurs …
Comme quoi, être déconnecté chez soi, on peut toujours regarder un film téléchargé ou écouter de la musique téléchargée aussi, mais quand c’est la carte de crédit qui est déconnectée, plus rien ne va …
Vive Internet !!!

Mercredi, je retournerai voir cette blondinette pour lui proposer de venir admirer la vue sur la mer depuis ma modeste demeure … mais je dois rêver.