La fin des critères ESG ?

Sur ce blog j’ai souvent dénoncé l’imposture des critères ESG, une invention de la gauche progressiste européenne reprise par les USA qui prétend avoir une influence sur les marchés dans le cadre de la sempiternelle idéologie « climatique » de préservation de la planète. Wall Street, il ne faut pas se leurrer, a fait pression sur le législateur américain pour réviser la copie relative à ces critères ESG et la conséquence ne s’est pas fait attendre. Le Congrès américain maintenant aux mains de la majorité républicaine vient de dégainer le coup mortel pour rendre tout simplement caduques les critères ESG dans l’économie et les marchés américains. L’Europe (voir le tableau ci-dessous) va-t-elle continuer encore longtemps à faire respecter par les investisseurs ces critères ESG ? Il s’agit d’une question de vie ou de mort pour l’Union européenne. En effet ce ne sont pas la crise ukrainienne ou les problèmes énergétiques qui vont précipiter la chute de l’Europe mais la fuite des capitaux, une véritable hémorragie, qui quittent l’Europe pour s’investir en Asie, sans oublier de mentionner les délocalisations massives des entreprises européennes vers les Etats-Unis comme BASF et VolksWagen qui envisagent de tout simplement de fermer leurs usines en Allemagne. Il s’agit chaque semaine et parfois chaque jour de la fuite de dizaines de milliards d’euros (ou de dollars comme vous voudrez) qui fuient l’Europe pour être investis en Asie, au Vietnam, Laos, Cambodge, Thaïlande, Mianmar, Malaisie, Indonésie et Philippines. C’est là-bas que ça se passe parce que ces pays veulent accélérer leur développement et non seulement améliorer le niveau de vie de leurs citoyens mais également atteindre une reconnaissance au niveau international. Il faut ajouter que tous ces pays se moquent allègrement de l’idéologie de protection de la planète, de la taxe carbone et de ces stupides critères ESG.

L’Europe, le berceau de la civilisation occidentale et le lieu de naissance de la démocratie ne vit plus que dans ses souvenirs de domination du reste du monde. Les temps ont changé ! Demandez à un investisseur de Kuala-Lumpur ce qu’il pense des critères ESG ou des mesures de réduction des émissions de carbone, il vous répondra qu’il s’en moque. Et si vous lui faites remarquer que la ville basse de Kuala-Lumpur est trop polluée par les touk-touks, il vous prendra pour un fou, cette ville n’est pas dirigée par des psychopathes écolos comme Hidalgo. Pour lui c’est le développement de son pays qui est la priorité. Voici ci-dessous la traduction d’une note de Mizuho, organisme bancaire et d’investissement japonais. Tout est dit ! 

Le Congrès américain adopte la Rule Prevention Act sur les facteurs ESG

Le 1 mars 2023. Le Congrès américain a adopté la Loi sur la prévention des règles ESG, qui interdit aux fonds de pension d’entreprises de tenir compte des facteurs ESG. Alors que la loi avait une majorité écrasante à la Chambre des représentants, elle a été adoptée avec une faible marge au Sénat, avec 50 pour contre 46 contre, deux démocrates ayant voté pour le projet de loi. Ces deux démocrates étaient les représentants Jon Tester (Montana) et Joe Manchin (Virginie-Occidentale), qui représentent tous deux des États riches en ressources et sont susceptibles de faire face à de féroces batailles électorales l’année prochaine. Dans le Parti républicain, où l’ancien président Donald Trump a toujours une influence cachée, de nombreux membres du Congrès croient que les ESG sont une croyance de gauche et représentent une menace pour le capitalisme américain. En décembre dernier, le ministère du Travail a annoncé des règles permettant aux fonds de pension de tenir compte des facteurs ESG en vertu des obligations fiduciaires énoncées dans la Employment Retirement Income Security Act (ERISA), mais la nouvelle Loi sur la prévention des facteurs ESG annule ces règles. Les règles du DoL couvrent $12 t (12000 milliards de dollars, t = tera) dans les fonds de pension avec 150 millions de participants. Selon les médias, le président Biden exercera son veto présidentiel pour la première fois, et les GEI risquent de devenir un enjeu majeur lors de l’élection présidentielle de 2024. Toutefois, le 4 mars,  (l’analyste) Barron a signalé que les grandes entreprises américaines ne renoncent pas à une gestion axée sur la durabilité.

Développements anti-ESG au niveau des États

En Floride, le gouverneur Ron DeSantis, l’un des candidats républicains à la présidence aux côtés de l’ancien président Trump, a présenté un projet de loi le 13 février qui interdirait aux fonds de pension de l’État de la Floride (avec $180b (b = milliards) la prise en compte des facteurs ESG dans les décisions de placement. Au Texas, un bastion républicain comme la Floride, le contrôleur Glenn Hegar (en charge des questions fiscales de l’État) a envoyé une lettre à cinq fonds de pension de l’État le 22 février (y compris le système de retraite des enseignants du Texas (TRS)), leur rappelant la loi de l’État adoptée en 2021 qui leur interdit de mettre des fonds dans des gestionnaires d’actifs qui boycottent les sociétés énergétiques. BlackRock a investi 108 milliards de dollars dans les sociétés pétrolières et gazières du Texas et a déclaré qu’il ne boycottait pas l’industrie des combustibles fossiles. Bien que BlackRock, qui est susceptible de faire l’objet de critiques de la part de groupes environnementaux, demeure membre de la Net Zero Asset Managers Initiative (NZAM), Vanguard, qui a le deuxième actif géré en importance après BlackRock à 8,1 t $, a annoncé son retrait de NZAM le 7 décembre 2022. Vanguard a déclaré que la raison pour laquelle elle quittait NZAM était d’expliquer clairement aux investisseurs son approche des risques importants, y compris les risques liés au climat, et de préciser que Vanguard s’exprime de façon indépendante sur des questions importantes pour les investisseurs.

L’UE resserre les normes pour les obligations vertes

Pendant ce temps, dans l’UE, le 28 février, la Commission européenne, le Parlement européen et les États membres se sont mis d’accord sur de nouvelles normes pour empêcher l’écologisation des marchés obligataires. Pour utiliser le terme « vert » dans la nouvelle norme, plus de 85% des fonds collectés doivent être affectés à des activités conformes à la taxonomie de l’UE. Les sociétés qui émettent des obligations devront indiquer comment ces activités contribuent à leurs plans de transition au changement climatique. Selon la plate-forme européenne sur la finance durable, moins de 3% de l’activité économique mondiale répond à la taxonomie de l’UE. Environ 500 milliards de dollars en obligations vertes ont été émis en 2022, mais le montant des obligations libellées de façon durable devrait diminuer considérablement à l’avenir. Pendant ce temps, lorsque nous avons visité les investisseurs boursiers japonais au Royaume-Uni et en Suède en février, nous avons eu l’impression que l’intérêt pour les facteurs ESG est en baisse.

Le tableau ci-dessus confirme cette impression mais l’Europe persiste encore en prenant des risques inouïs pour l’avenir de son économie qui devient progressivement exsangue, la raréfaction des investisseurs pénalisant l’ensemble de l’industrie et de l’économie. Tout cela pour satisfaire l’idéologie de gauche qui prône une économie bas carbone (cf. la transition énergétique et les dispositions de réduction des émissions de carbone) et une gouvernance privilégiant l’égalité homme-femme dans les entreprises. Je résume mais c’est là que réside l’idéologie progressiste décadente constituée d’un fatras invraisemblable d’arguments tous aussi stupides les uns que les autres.

Source : Mizuho

On parle de reprise économique : de qui se moque-t-on ?

L’un des indicateurs économiques le plus en amont est le BDI, « Baltic Dry Index », mesure internationale du prix du fret maritime. Quand ce prix augmente il y a une recrudescence du transport maritime puisque la demande s’amplifie, c’est la loi du marché. La crise de 2008, dite des « subprimes » a été précédée d’une forte augmentation du BDI et lorsque cette crise a éclaté l’indice a chuté verticalement en raison de l’absence de liquidités sur les marchés, les banques ne voulant plus se prêter entre elles car la méfiance avait envahi tout le système. Le BDI a alors stagné durant toute la crise de l’euro depuis 2010, les banques centrale créant de la monnaie de manière totalement déraisonnée pour tenter de faire repartir l’économie. Cette attitude des banques centrales aura ensuite pour conséquence une forte inflation dont toute l’Europe souffre aujourd’hui. Il ne faut pas croire que la cause en est les évènements d’Ukraine, le mal avait été créé par les banques centrales. L’augmentation du prix de l’énergie n’est pas non plus lié à ces évènements mais au tarissement des investissements dans le secteur pétrolier et gazier en raison de la mise en place des critères ESG. L’investissement dans ce secteur détermine en effet l’évolution des prix sur le long terme et il faut raisonner non pas en mois ou années mais en dizaines d’années.

La reprise économique de la Chine tant attendue depuis la fin de l’épidémie de coronavirus n’a pas l’air de se profiler à l’horizon si on examine toujours le BDI et discuter du pic pétrolier qui expliquerait pourquoi le prix des hydrocarbures qui augmente est la préoccupation des activistes de gauche comme Jancovici. Le fameux « peak oil » arrivera certainement un jour mais nul ne sait quand et il faudrait disposer d’une fameuse boule de cristal pour se livrer à une quelconque prédiction. Bref, l’économie mondiale, surtout occidentale est à l’agonie pour toutes les raisons effleurées c-dessus. À quoi servent aujourd’hui les milliers de bateaux au mouillage devant les grands ports de la côte ouest des USA ou en Mer du Nord ? À alimenter la spéculation car la plupart d’entre eux, vraquiers ou tankers, sont pleins en attendant des jours meilleurs. La situation n’est pas non plus florissante en Chine car l’ « usine du monde » traverse une grave crise immobilière que le gouvernement central n’arrive pas à résoudre et le mécontentement des épargnants chinois devient dans certaines régions du pays incontrôlable.

Donc, la reprise économique n’est pas d’actualité et les heures sombres sont devant nous, tant en Europe qu’en Amérique du Nord. L’aspect le plus dangereux de cette situation est la montée du bellicisme occidental. Si le monde politique aussi bien occidental qu’oriental ne décide pas de mettre un terme par la diplomatie aux évènements d’Ukraine alors cette crise économique actuelle sera franchement dévastatrice. Il n’y a aucune raison d’être optimiste et le BDI est bien là pour nous le rappeler. Source : tradingeconomics.com lundi 20 février 2023. 

Bonus. Souvenirs de Jerome Bosch

Bonus. Souvenirs de Jerome Bosch

Lorsque j’habitais à Tenerife j’ai été contraint de faire une longue escale à Madrid entre deux avions pour faire renouveler mon passeport. Comme j’avais beaucoup de temps à encore perdre j’avais pris un taxi pour aller perdre ce temps intelligemment au Musée du Prado. Après Goya et Velasquez je me suis longuement attardé devant le triptyque de Jerome Bosch « Le Jardin d’Eden ». Il s’agit du nom donné au volet central, ceux de gauche et de droite étant la création de l’homme et l’enfer respectivement. Ce triptyque mondialement connu est une peinture de la vie de l’humanité telle que se l’imaginait l’artiste, une immense réjouissance érotique en groupe. Tous les acteurs sont nus et se livrent ostensiblement aux plaisirs de la chair sans retenue aucune. Il existe sur internet des images en haute définition de cette œuvre magistrale et découvrir les moindres détails de cette peinture est fascinant. C’est pour cette raison que je suis resté aussi longtemps à admirer le triptyque au Prado. Quelques détails, source : site du Musée du Prado.

Europe : les derniers râles avant la mort économique définitive ?

En prenant pour exemple l’hégémonie impérialiste américaine, l’Union européenne, encore plus à l’avant-garde dans la mise en place des critères ESG que son suzerain, les USA qui ne respectent pas en particulier ces critères compte tenu de l’étendue de leur territoire, et voulant passer pour le meilleur élève du monde dans la lutte contre le changement du climat et la préservation de l’environnement l’Europe a décidé de se faire littéralement seppuku. La mise en place aux frontières de l’UE de ces critères va donc précipiter la chute globale de l’économie européenne déjà fragilisée par la déconnection de l’Europe à l’énergie bon marché en provenance de Russie selon les souhaits et les agissements non dissimulés de Washington.

Quelques 50000 entreprises étrangères à l’Union européenne devront satisfaire à ces critères ESG européens contraignants. Ces compagnies devront fournir les éléments officiels d’un audit prouvant qu’elles respectent ces critères. Dans le cas contraire elles subiront d’importants droits de douane pour pénétrer le marché européen. Il est évident que ces mesures sont principalement dirigées contre la Chine. En effet, l’objectif des Etats-Unis non dissimulé également est d’affaiblir l’économie chinoise mais ce sera peine perdue comme pour les sanctions prises contre la Russie dont l’économie s’est rapidement adaptée contrairement à celle de l’Europe.

La directive européenne « Corporate Sustainability due Intelligence » toujours en cours de débat au Parlement européen pour son extension aux compagnies non européennes sera appliquée dès l’année 2025 (lien ci-dessous). Le projet de directive englobera également les fournisseurs des sociétés devant satisfaire les critères ESG européens. Ce ne seront donc pas 50000 compagnies industrielles, commerciales et de services qui seront concernées mais plusieurs centaines de milliers. Diverses taxes seront mises en place à l’importation vers l’Europe sur présentations des documents requis dans les cas où le non respect de l’environnement et l’empreinte sur ce dernier, les rejets de CO2, les conditions de travail et le profil social des entreprises si par exemple elles emploient des personnels mineurs ou utilisent le travail forcé. Ce dernier critère sera une porte ouverte pour fermer définitivement le marché européen à toutes sortes d’entreprises de taille variée.

Devant cette épée de Damoclès qui menace la Chine, celle-ci a déjà pris les devants avec la Belt & Road Initiative pour inonder tous les pays de l’ouest du continent asiatique hors Europe avec l’active collaboration de pays comme la Russie, le Kazakhstan, l’Iran, la Turquie et le Pakistan, le pharaonique projet de modernisation du Trans-sibérien et la main-mise sur divers ports européens dont Athènes-Le Pirée et plus récemment ceux d’Anvers et de Hambourg. La cavalerie financière que pratique la Banque Centrale Européenne ne permet plus de réaliser les investissements dans les infrastructures portuaires et la Chine devient de facto le principal acteur financier dans ce secteur européen en se débarrassant au passage de ses T-bonds américains. Les ports de Nantes-Montoire et Carthagène pourraient bien subir le même sort. La mise en place stricte des critères ESG à l’entrée du marché européen est donc une pure illusion puisque aujourd’hui même moins de un container sur 1000 est inspecté ! Les députés européens et les fonctionnaires de la Commission européenne planent donc sur leurs nuages idéologiques.

Cependant ces décisions revêtant un caractère protectionniste ne va qu’aggraver la situation économique de l’Union européenne avec une situation sociale qui ne fait que se détériorer, l’exemple de la Grande-Bretagne est significatif, et une appauvrissement des classes moyennes en raison d’une inflation qui ne cesse de croître. Encore une fois l’Union européenne punit sa population sans pour autant avoir le pouvoir d’infliger de lourdes contraintes à ses partenaires commerciaux hors d’Europe, contraintes qui n’auront aucun effet sur ces derniers. Tout va bien à Moscou et à Shangaï, merci.

https://commission.europa.eu/business-economy-euro/doing-business-eu/corporate-sustainability-due-diligence_en

Source partielle South China Morning Post :https://www.scmp.com/business/article/3210126/climate-and-sustainability-how-impending-eu-laws-esg-disclosures-will-be-matter-survival-asian?utm_term=Autofeed&utm_medium=Social&utm_content=article&utm_source=Twitter#Echobox=1676351771

Les pays occidentaux ont-ils encore une notion de morale économique ?

La notion de réchauffement du climat d’origine anthropique, toujours non prouvée formellement, est la porte grande ouverte à toutes sortes de dérives dont la cause sous-jacente est d’ordre financier. Les énergies renouvelables n’auraient jamais connu un tel essor si des contrats léonins de prix garantis ne faisaient pas miroiter une rente mirifique aux investisseurs. Cette disposition est l’une des principales causes du tarif de l’électricité dans les pays européens, les analystes oublient trop souvent de le mentionner. Les délocalisations de pans entiers de l’industrie vers des pays peu respectueux de l’environnement et des émissions de carbone, toujours dans le même registre, conduisent les pays occidentaux à envisager de mettre en place une taxe carbone à l’importation des produits en provenance de ces pays. C’est le cas de l’Europe et de l’Amérique du Nord.

Cette mesure supposée protéger les industries domestiques est en réalité un protectionisme déguisé et dissimulé sous l’idéologie climatique. Dans ce sens le Parlement européen est arrivé à un accord incluant dans une première étape les industriels européens en les obligeant à respecter les quotas d’émission de carbone mis en place par la Commission européenne. Dans la réalité, encore une fois, cette mesure dissimule une autre réalité : combattre avec d’autres armes les effets de l’Acte de Réduction de l’Inflation « Inflation Reduction Act, IRA) qui a été mis en place par l’administration Biden en août 2022. Il s’agit de consacrer 370 milliards de dollars pour soutenir la politique industrielle verte. Mais cette définition dissimule une série de mesures de soutien aux entreprises qui produisent sur le sol américain avec des avantages fiscaux et des subventions diverses. L’Europe a été prise au piège et lors du dernier conseil européen (19 décembre 2022) la présidente de la Commission a présenté un plan pour aider l’innovation industrielle pour atteindre la neutralité carbone avec un volet devant faciliter le commerce équitable et ouvert. Bien que personne ne connaisse le montant financier de ce plan de relance économique organisé autour d’un fonds européen de souveraineté personne ne s’attend à un miracle.

Dans la réalité des faits économiques l’Europe un seul est prévisible : une diminution de plusieurs points de l’activité économique européenne en raison du coût exorbitant de l’énergie. Le monde politique européen se félicitera d’ici la fin de l’année d’une forte réduction des émissions de carbone, le Fonds monétaire international prévoyant une chute de l’activité frôlant les 5 % en Europe en 2023. Ainsi se justifieront les mesures prises par le Conseil européen et encore une fois le carbone et le climat servent d’alibi. Mais la mauvaise foi de la Commission ne s’arrête pas là. Pour faire bonne figure l’Europe a mis au point une « usine à gaz » financière afin de contrôler le carbone « importé » aux frontières depuis les pays situés hors de l’Union européenne :

Afin de satisfaire les places boursières ce système outrageusement complexe opérera sous la houlette du système d’émissions commerciales plus connu sous le nom d’ETS-EU (Emissions Trading System Europe). La Commission européenne se défend en prétendant que ce système n’est qu’un mécanisme d’ajustement pour harmoniser la production hors Union européenne à celle de l’Union elle-même. Allez comprendre ! En réalité il s’agit de mettre en place des droits de douane à l’entrée du marché européen et les taxes récupérées seront utilisées pour aider les entreprises résolument engagées dans une politique de neutralité carbone. Il est difficile d’imaginer que ce plan puisse réussir pour deux raisons. Le taux de l’inflation en 2023 dans l’ensemble de l’Union européenne sera d’environ 12 %, certaines prévisions des groupes de grande distribution prévoient une augmentation des prix pour certains articles de consommation courante pouvant atteindre plus de 50 %. Le CBAM (Carbon Border Adjustment Mechanism, lire aussi ceci : https://ieep.eu/news/agreement-on-cbam-a-long-way-to-go/ ) peut déjà être considéré comme une coquille vide qui ne suffira pas à stabiliser l’inflation, le but initial officiel, mais au contraire en favorisera l’envolée compte tenu du ralentissement général de l’activité industrielle au sein de l’Union. En conclusion ce sont les ménages modestes qui paieront la note … Ce CBAM est une pure folie, celle qui caractérise une manœuvre désespérée devant une catastrophe inévitable !

« 2023, année de tous les dangers … » Rectificatif

Entre 1971 et 2022 le dollar US a perdu 7,67 fois son pouvoir d’achat. En d’autres termes il faut aujourd’hui 7,67 dollars pour acquérir le même bien qu’avec 1 dollar en 1971 (https://www.in2013dollars.com/us/inflation/1970?amount=1 ). Revenons donc sur le cours de l’or qui était de 23,8 dollars pour une once d’or en 1970. Si on ne considère que la valeur faciale du dollar, erreur dans le calcul présenté dans le précédent billet, la chute de la valeur du dollar n’a été que de 82 % au cours de cette période de 51 ans.

En tenant compte de l’érosion monétaire du dollar on arrive donc à une valeur fictive de l’once d’or en août 2020 de 1939 x 7,67 = 14872 dollars d’aujourd’hui pour une once d’or.

De toute évidence le cours de l’or n’a pas suivi celui de l’inflation. Si des instances internationales décidaient d’ajuster le cours de l’once d’or au prix indiqué ci-dessus, une éventualité qui n’est pas une fiction, alors les pays détenteurs d’or et surtout les pays producteurs, Russie, Chine, Australie principalement, se trouveraient dans une position dominante. Compte tenu du rapide calcul ci-dessus qui a intérêt à ne pas actualiser le cours de l’or et à attribuer à ce métal sa vraie valeur ? Mais j’arrête là ce court rectificatif au billet précédent.

Les paramètres de l’économie japonaise feraient pâlir plus d’un pays européen. L’inflation est proche de zéro en raison de l’approvisionnement en énergie primaire qui entre dans le cadre de contrats à long terme, charbon, pétrole ou gaz liquéfié. Le chômage est inférieur à trois pour cent de la population active malgré un grand nombre de seniors toujours en activité, ce qui paraît paradoxal. À peine 2 % des jeunes diplômés de cette année ont renoncé à trouver un travail car ils ont choisi de poursuivre des études supérieures plus longues. L’activité industrielle est toujours très dynamique malgré une ralentissement des économies voisines, Chine, Corée. Le secteur du bâtiment est toujours très actif et constitue avec l’automobile et les machines-outils le principal moteur de l’économie. En ce qui concerne les taux d’intérêt, tous les taux à moins de 5 ans d’échéance sont négatifs et le taux de référence des bonds à 10 ans, qui avait évolué aux alentours de 0,25 % est retombé à 0,18 % et dans le même temps le yen s’est raffermi par rapport au dollar ces dernières 24 heures.

Je ne reviendrai pas sur la dette du Japon car comme chacun sait la transparence est totale puisque les dettes des collectivités locales, des fournisseurs d’énergie électriques et des compagnies de transport, pour ne prendre que ces trois exemples, sont comptabilisées dans le calcul de la dette globale du pays.

Je ne voudrais pas paraître un oiseau de mauvais augure mais le secteur de l’immobilier comprenant également le marché de la maison individuelle a toujours été scruté de près par les analystes financiers car il s’agit d’un moteur de croissance essentiel pour l’économie. Ne disait-on pas au cours des « trente glorieuses » : quand le bâtiment va, tout va. J’ai pu observer au cours des derniers mois la multitude de chantiers de toutes tailles dans tous les quartiers de Tokyo que j’ai pu traverser en train. C’est tout simplement étonnant. Et l’explication se trouve dans la faiblesse des taux d’intérêt des prêts immobiliers.

Ce n’est pas le cas en Europe et encore moins aux USA. Considérons donc la première économie du monde et son marché immobilier. Tous les indicateurs sont au rouge aux USA et les passer en revue est riche d’enseignements. Le nombre de mises en chantier est passé en territoire négatif depuis plus d’un an, les taux des prêts sont les plus élevés depuis 2008, le coût annuel des remboursements de ces prêts a augmenté de 80 % en moins d’un an. Pour les ménages la possibilité d’accès à la propriété est la plus faible depuis 1970. Le prix des maisons est plus élevé qu’en 2006-2007. Depuis plus de 40 ans il n’y a plus de « bon moment » pour acheter une maison, les ventes de maisons neuves se sont effondrées ces derniers mois, les ouvertures de dossiers de prêt ont atteint leur niveau le plus bas depuis 22 ans et enfin le coût des garanties inclues dans le calcul de l’inflation est le plus élevé jamais atteint.

La situation de crise devient donc impossible à éviter d’autant plus que la réserve fédérale, pensant juguler une inflation à deux chiffres, a augmenté son taux directeur de 150 points de base en quelques jours seulement. Vers quoi s’achemine-t-on aux USA ? Vers une crise qui fera paraître celle de 2008 comme un petit grain de sable dans le rouage économique nord-américain. Et comme il se doit ce sont tous les pays occidentaux qui paieront pour cette crise dont la cause première est l’argent facile depuis cette crise de 2008 déversé sans discernement dans l’économie. Cette situation encourage les pays occidentaux, surtout européens, qui se prétendent des démocraties, à prendre des mesures privatrices de libertés, comme la monnaie électronique, le contrôle des changes et des dépenses, la surveillance des comptes en banque et bien d’autres vexations. Tout cela est fait pour masquer la totale incompétence des dirigeants politiques qui n’ont rien trouvé d’autre, comme excuse, d’incriminer la Russie en raison du conflit ukrainien. Demandez à un Américain moyen rêvant de sa maison individuelle ce qu’il en pense, il éclatera se rire …

La dette de la France a atteint des niveaux stratosphériques

Selon un analyste financier dont j’ai oublié le nom d’autant plus que je n’ai pas noté le lien de son exposé a déclaré que le PIB de la France n’atteindrait que 2150 milliards d’euros en 2021 en raison des pertes fiscales dues à la baisse des activités industrielles et commerciales et de la chute de la consommation des ménages. Ce PIB était encore d’environ 2300 milliards en 2019. En 2019 la dette officielle de l’Etat français atteignait un peu moins de 115 % du PIB, la France n’était pas encore le bonnet d’âne dans ce domaine économique. Certes la notion de PIB est contestable et son calcul par les fonctionnaires du Ministère des finances est très critiquable. Mais comme il faut une référence pour mesurer la longueur des chaussettes cet analyste financier a donc considéré le PIB. Malgré ce que déclare le Ministre des finances il n’y aura pas de croissance économique en France en 2021 et la situation du pays continuera à se dégrader quelle que soit la nature du ou des nouveaux mutants du coronavirus mais aussi en raison d’une remontée des taux d’intérêts et du renchérissement de l’euro.

Voici donc les données qu’indiquait cet analyste que j’ai soigneusement notées :

Dette officielle de l’Etat français : 2650 Md €, dette « coronavirale oblige »

Dette des entreprises liées à l’Etat (EDF, SNCF, RATP, Hôpitaux, etc, hors entreprises privées : 3500 Md €

Hors-bilan (dont en particulier le financement des retraites des personnels employés de l’Etat et des collectivités locales) : 2000-2500 Md €. D’autres analystes prétendent que ces « hors-bilan » seraient beaucoup plus élevés, de l’ordre de 4000 Md € voire plus encore. Je ne dispose d’aucuns éléments de jugement. Total : 8100 – 8650 Md €

Cet analyste n’a pas attaché d’importance à la dette des ménages, 1500 Md € environ qui est équilibrée par l’épargne de ces mêmes ménages, statistiquement parlant, sous forme de dépôts à terme et d’assurances-vie.

Il est donc arrivé à un résultat en pourcentage du PIB de 375 à 400 % selon le montant du PIB qu’il prédisait lui-même ! La France, l’une des premières puissances économiques du monde il y a encore 40 ans, a déjà fait faillite sur le papier. Que va-t-il arriver aux Français demain, dans quelques mois, quelques années ? D’abord le gouvernement français videra les comptes d’épargne des Français puis réduira drastiquement les retraites de tous y compris les maigres retraites versées par la Caisse d’Assurance vieillesse, ce que le gouvernement grec a fait sans se poser de questions morales. Ça ne sera pas suffisant et de loin quels que soient les plans de relance provenant de la Commission européenne. Le plan de relance destiné à la France couvre à peine le montant de la fraude sociale dénoncée par Charles Pratts … Les Français se retrouveront tous en slip et alors le gouvernement n’aura plus d’autre choix que de faire défaut comme l’Argentine l’a fait et la douce France que chantait Charles Trenet deviendra tout simplement un endroit invivable.

La France est dirigée par un apprenti banquier qui déroule le tapis rouge aux investisseurs étrangers en particulier américains ainsi qu’aux donneurs de conseil comme McKinsey comme s’il n’y avait pas assez d’énarques et de polytechniciens pour conseiller le gouvernement français. De plus le gouvernement français, à bout de souffle sur le plan financier, a laissé une société financière comme BlackRock s’occuper à terme du système de retraite nouvelle version par capitalisation à points, une arnaque organisée pour que BlackRock engrange un maximum de profits. Pourquoi le gouvernement français a-t-il fait ce choix ? Parce qu’il ne faut pas vexer BlackRock qui, parmi d’autres investisseurs étrangers est l’un des plus gros détenteurs des capitaux des entreprises du CAC40. On trouve, dans les portefeuilles confiés à la gestion de BlackRock, Safran : 6,34 % du capital, Axa : 5,87 %, Sanofi : 5,6 %, SG : 5,5 %, Valeo, Saint-Gobain, Vinci, Klepierre, Total : 5 % de chacune, Schneider : 4,9 % ainsi que BNP, Accor : 4,8 %,Michelin : 4,75 % ainsi que Technip, Vivendi et enfin Lafarge (maintenant absorbé par Holcim) seulement 3 % ! Toutes capitalisations étrangères confondues, banques, hedge funds, gestionnaires de fonds comme BlackRock, dans le CAC40, la moitié de cet indice est entre des mains étrangères, donc la France n’appartient plus à la France. Et pourquoi donc ? Tout simplement parce qu’un pays dont le déficit de la balance des paiements est déficitaire depuis plus de 40 ans n’a plus de ressources pour investir dans sa propre industrie, et c’est l’une des principales raisons de la désindustrialisation de la France. C’est mon analyse que je ne partage qu’avec moi-même.

Si la situation sociale se dégradait brutalement, pour quelque raison que ce soit, alors la France serait reléguée au niveau d’un pays du tiers-monde. Il restera la Joconde, la Vénus de Milo et l’Origine du Monde à vendre. Je vais faire ici un aveu à mes lecteurs de France : je pense aujourd’hui que je ne retournerai jamais dans mon pays natal … et il y a dans cette décision un coût personnel, je ne reverrai jamais deux de mes enfants et huit de mes petits-enfants avant ma mort, je me suis résigné car je n’ai pas envie de me faire poignarder au premier coin de rue pour quelques euros alors que j’ai peut-être encore quelques années à vivre. https://www.google.com/url?sa=t&rct=j&q=&esrc=s&source=web&cd=&cad=rja&uact=8&ved=2ahUKEwiBp-7Kh6fwAhVF1hoKHdJJBbsQ3ywwAHoECAMQAg&url=https%3A%2F%2Fwww.youtube.com%2Fwatch%3Fv%3DsnXXOBMlqBU&usg=AOvVaw0v275UimBO8ejfoTSo9yAQ

Pour paraphraser Trenet mon cœur ne bat plus pour la France …

Tesla ne réalise pas ses profits en vendant ses voitures électriques

Tesla a affiché sa première année complète de bénéfice net en 2020 – mais pas en raison des ventes à ses clients. Onze États américains exigent que les constructeurs automobiles vendent un certain pourcentage de véhicules zéro émission et d’ici 2025 il n’y aura plus d’automobiles avec moteur à combustion interne. S’ils ne le peuvent pas, les constructeurs automobiles doivent acheter des crédits réglementaires à un autre constructeur automobile qui répond à ces exigences … comme Tesla, qui vend exclusivement des voitures électriques.

C’est une activité lucrative pour Tesla – rapportant 3,3 milliards de dollars américains au cours des cinq dernières années, dont près de la moitié en 2020 seulement. Les 1,6 milliard de dollars de crédits réglementaires reçus l’année dernière ont largement dépassé le bénéfice net de Tesla de 721 millions de dollars, ce qui signifie que Tesla aurait autrement enregistré une perte nette en 2020. « Ces gars-là perdent de l’argent en vendant des voitures. Ils gagnent de l’argent en vendant des crédits (cf. note en fin de billet). Et les crédits disparaissent », a déclaré Gordon Johnson de GLJ Research et l’un des plus gros « baissiers » sur les actions de Tesla.

Les hauts dirigeants de Tesla admettent que l’entreprise ne peut pas compter sur cette source de liquidités. « C’est toujours un domaine qu’il nous est extrêmement difficile de prévoir », a déclaré Zachary Kirkhorn, directeur financier de Tesla. « À long terme, les ventes de crédits réglementaires ne seront pas une partie importante de l’activité, et nous ne planifions pas l’activité en fonction de cela. Il est possible que pendant quelques trimestres supplémentaires, cela reste solide. Il est également possible que ce ne soit pas le cas ».

Tesla rapporte également d’autres mesures de rentabilité, comme le font de nombreuses autres entreprises. Et par ces mesures, les bénéfices sont suffisamment importants pour ne pas dépendre des ventes de crédits pour être dans le noir. La société a déclaré un bénéfice net ajusté pour 2020 (hors éléments tels que la rémunération à base d’actions de 1,7 milliard de dollars) de 2,5 milliards de dollars. Sa marge brute automobile, qui compare les revenus totaux de son activité automobile aux dépenses directement associées à la construction des voitures, était de 5,4 milliards de dollars, même en excluant les revenus des ventes de crédits réglementaires. Et son flux de trésorerie disponible de 2,8 milliards de dollars a augmenté de 158% par rapport à un an plus tôt, un revirement spectaculaire par rapport à 2018 lorsque Tesla brûlait de l’argent et risquait de manquer de trésorerie.

Ses partisans disent que ces mesures montrent que Tesla gagne enfin de l’argent après des années de pertes dans la plupart de ses secteurs d’activité. Cette rentabilité est l’une des raisons pour lesquelles l’action s’est si bien comportée pendant plus d’un an.

Mais le débat entre les sceptiques et les adeptes de l’entreprise pour savoir si Tesla est vraiment rentable est devenu une « guerre sainte », selon Gene Munster, associé directeur de Loup Ventures et un analyste technologique de premier plan. « Ils débattent de deux choses différentes. Ils ne parviendront jamais à une solution », a-t-il déclaré. Munster pense que les critiques se concentrent trop sur la façon dont les crédits dépassent toujours le revenu net. Il soutient que la marge brute de l’automobile, à l’exclusion des ventes de crédits réglementaires, est le meilleur baromètre de la réussite financière de l’entreprise. « C’est un indicateur avancé de cette mesure du profit de Tesla », a-t-il déclaré. « Il n’y a aucune chance que GM et VW gagnent de l’argent sur cette base avec leurs véhicules électriques ».

L’avenir de Tesla

La haute performance boursière de Tesla – en hausse de 743% en 2020 – en fait l’une des entreprises américaines les plus dotées en capital au monde. Pourtant, les 500000 voitures vendues en 2020 ne représentaient rie en comparaison des 70 millions de véhicules qui ont été vendus dans le monde. Les actions de Tesla valent maintenant à peu près autant que celles des 12 plus grands constructeurs automobiles réunis qui vendent plus de 90% des automobiles dans le monde.

Ce que Tesla a que les autres constructeurs automobiles n’ont pas, c’est une croissance rapide – la semaine dernière, Tesla prévoyait une croissance annuelle des ventes de 50% dans les années à venir, et il s’attend à faire encore mieux que cela en 2021 alors que d’autres constructeurs automobiles luttent pour revenir aux niveaux de ventes pré-pandémie. L’ensemble du secteur évolue vers un avenir entièrement électrique, à la fois pour répondre à des réglementations environnementales plus strictes à l’échelle mondiale et pour satisfaire l’appétit croissant pour les véhicules électriques, en partie parce qu’ils nécessitent moins de main-d’œuvre, moins de pièces et coûtent moins cher à construire que les voitures à essence traditionnelles. « La plupart des gens s’entendent sur le fait que les véhicules électriques sont l’avenir », a déclaré Munster. « Je pense que c’est une hypothèse fiable ». Bien que Tesla soit le principal fabricant de voitures électriques, il fait face à une concurrence accrue car pratiquement tous les constructeurs automobiles déploient leurs propres véhicules électriques, ou prévoient de le faire. Volkswagen a dépassé Tesla en termes de ventes de véhicules électriques dans la plupart des pays d’Europe. GM a déclaré la semaine dernière qu’il espérait passer complètement à des voitures sans émissions d’ici 2035. « La compétition rend les voitures de Tesla inutiles », a déclaré Johnson de GLJ Resarch, « Nous ne voyons pas cela comme un modèle commercial durable ».

D’autres analystes affirment que le cours de l’action de Tesla est justifié compte tenu de la manière dont il peut bénéficier du passage aux véhicules électriques. « Ils ne resteront pas à 80-90% de part du marché des véhicules électriques, mais ils peuvent continuer à se développer même avec une part de marché beaucoup plus faible », a déclaré Daniel Ives, analyste technologique chez Wedbush Securities. « Nous considérons un objectif de 3 à 4 millions de véhicules par an vers 2025-2026, avec 40% de cette croissance venant de Chine. Nous pensons maintenant qu’ils sont sur la trajectoire même sans ces crédits véhicules électriques et que l’entreprise sera toujours rentable ».

Source et illustration : CTV News

Note. Prochain article dans la même rubrique : le coût des voitures électriques. Le cas de Renault est exemplaire. Cette entreprise ne fabrique pratiquement plus de véhicules sur le sol français, tout au plus quelques chaines d’assemblage à partir de pièces provenant de l’étranger existent encore. La seule source de revenus de Renault est la vente à crédit et le leasing : ce n’est plus une entreprise industrielle, c’est un organisme financier. Relire aussi sur ce blog : https://jacqueshenry.wordpress.com/2017/04/23/elon-musk-un-genie-un-doux-reveur-un-escroc-ou-les-trois-a-la-fois/

La France s’enfonce dans la faillite, c’est une simple affaire de règle de trois !

J’aime bien faire des « règles trois », c’est à peu près tout ce qui me reste des mathématiques que j’ai appris au cours de mes études secondaires, bien qu’ayant frayé plus tard avec approches graphiques un peu compliquées pour tenter d’expliquer comment un enzyme fonctionnait puisque les enzymes se trouvaient au centre de mes travaux ce recherches. L’utilisation de coordonnées polaires en introduisant des variables intrinsèquement liées afin d’aboutir à des représentations graphiques auraient effrayé n’importe quel mathématicien. La différence entre un mathématicien et un biologiste est fondamentale car le mathématicien raisonne dans l’abstraction alors que l’expérimentateur dispose de données numériques issues de ses mesures ou de ses dosages indirects avec un appareil de mesure. Malgré tout le biologiste est pollué par le mathématicien car il voudrait décrire à l’aide d’équations si possible simples les phénomènes souvent très complexes qu’il a observé. En 1934 Hans Lineweaver et Dean Burk ont publié dans The Journal of The American Chemical Society un article qui indiquait comment décrire à l’aide d’équations très simples et par conséquent par une représentation graphique également très simple le moyen de déterminer les paramètres fondamentaux d’une cinétique enzymatique avec une règle sur un graphique. C’est probablement l’article dans le domaine de la chimie biologique le plus cité de tous les temps.

Aujourd’hui utiliser des représentations dites « double inverse » dépasseraient le premier analyste financier tout simplement parce que ces spécialistes pour lesquels je ne manifeste strictement aucun respect puisqu’ils se trompent toujours, une véritable prouesse, n’ont jamais apparemment appris à faire une règle « de trois ». À l’époque où ma mère m’apprit à lire, écrire et compter la règle de trois était l’un des premiers piliers du raisonnement arithmétique car c’était la première étape vers l’abstraction des mathématiques. À l’âge de 7 ans la notion de zéro était déjà compliquée à intégrer mais la règle de trois constituait une autre étape considérable.

Bref, il semble que les analystes économiques et, pire encore, le propre ministre de l’économie de la France ignorent les uns comme l’autre ce qu’est une règle de trois. J’ai écouté ce lundi soir un débat entre deux analystes financiers qui se targuent d’être des spécialistes dans leur domaine. Je suis tombé de très haut en constatant leur totale ignorance et je vais m’expliquer. Ils débattaient de la chute du PIB de la France en 2020 en raison de la gestion surréaliste de l’épidémie de SARS-CoV-2. Cette chute du PIB, selon les données officielles, serait de 9 %, soit une chute du PIB de 207 milliards d’euros en se référant au PIB de 2019. Sauf que ces analystes ont oublié de mentionner que dans le même temps, c’est-à-dire en 2020, la France a emprunté sur les marchés l’équivalent de 30 % de son PIB, une paille ! Considérant que le PIB de la France en 2019 était de 2300 milliards d’euros, donnée que l’on peut d’ailleurs contester si le raisonnement que je vais exposer s’applique aussi pour l’exercice 2018-2019, alors la France a emprunté «environ » 700 milliards en 2020 puisque, officiellement, la dette du pays est passée de 100 à 130 % du PIB. Faites le calcul, ce ne sont que des règles de trois … J’ai comme l’impression que le Ministre des finances français, qui ne sait pas combien il y a de m2 dans un hectare, a oublié que cet accroissement de la dette a été incorporé dans le calcul du PIB. Ceci signifie que à ces 700 milliards de dette supplémentaire il faut ajouter les 207 milliards de chute du PIB, toujours par rapport à 2019, et je sais faire une simple addition, on arrive à 900 milliards d’euros en arrondissant un peu.

Donc, en reprenant le montant du PIB de 2019 de 2300 milliards d’euros, la chute en cette même année 2020 du PIB est alors de 900/23 = 39 %. Ceci veut tout simplement dire que la France est en faillite.

La France ne survit aujourd’hui qu’en empruntant. Le pays ne va plus pouvoir emprunter sur les marchés et son seul recours sera alors la BCE qui, comme chaque européen le sait ou à tort l’ignore (parfois il vaut mieux ignorer les évidences qui fâchent), est contrôlée par l’Allemagne. Si les agences de notation internationales classent la dette de la France dans la catégories des « bonds pourries » le Président français ira faire la manche à Berlin. Les taux d’intérêt consentis par les bailleurs ne pourront qu’augmenter et la France, qui ne disposent d’aucunes réserves de change, ne pourra plus honorer sa dette. Son problème est qu’elle ne peut plus dévaluer sa monnaie puisqu’elle est prisonnière de l’euro. La monnaie était le seul pouvoir régalien important de l’Etat français et il l’a abandonné. Par voie de conséquence l’euro a enrichi les riches, appauvri les pauvres et détruit le tissu industriel français, belle réussite. Si les Allemands s’en sont sorti c’est tout simplement parce qu’ils ont maîtrisé les salaires en accord avec les syndicats, quelque chose d’inconcevable en France, et le tissu industriel allemand a survécu grâce aux efforts des salariés à qui on avait expliqué qu’ils n’avaient pas trop le choix.

Les premiers Français concernés par la situation gravissime du pays, qui étrangement échappe aux analystes économiques, seront les retraités, ceux qui ne sont pas morts du SARS-CoV-2. Quand le Président français ira faire la manche à Berlin la Chancelière allemande lui répondra : « chacun sa merde ».

Il faudrait donc s’attendre dans les prochains mois à une diminution des retraites, à une diminution des salaires des fonctionnaires, à une diminution des prestations sociales et à une mise sous tutelle de la France par la BCE dirigée par l’ex-présidente du FMI, ce même FMI qui a mis à genoux la Grèce pour des raisons sensiblement identiques à celles auxquelles est confrontée la France aujourd’hui. Pire encore les banques françaises, toutes au bord de la faillite, et les compagnies d’assurance qui collectent l’épargne des Français encore crédules verront fondre leurs bilans puisque la dette de la France sera déclassée par les agences de notation. Qu’arrivera-t-il alors ? Ce sera pire que Chypre, les Français seront tous ruinés … Franchement, entre nous, chers lecteurs de mon blog, ne croyez-vous pas que nous sommes gouvernés par des illettrés qui ne savent même pas faire une règle de trois ? Les Français devront souffrir en silence puisque ce sont eux qui ont mis au pouvoir ces ignorants avec leurs bulletins de vote …

Note. Pour une bonne compréhension du processus très complexe de la dette dans la zone euro puisque les Etats ne peuvent plus dévaluer leur propre monnaie, la BCE rachète sur le second marché les titres de dette souveraine émis par les Etats auxquels souscrivent des investisseurs résidents comme les banques et les compagnies d’assurance mais également des non-résidents. La BCE débloque alors des liquidités pour les banques qui ont déposé en collatéral ces titres de dette à la BCE. Au final le bilan de la BCE augmente. Mais un jour ou l’autre il faudra siffler la fin de la partie. Je ne suis pas du tout économiste et si j’ai écrit dans ce billet des monstruosités, que mes lecteurs n’en tiennent pas compte.

La « japonisation » des économies de l’Europe occidentale ?

J’ai encore entendu un analyste économique clamer à nouveau la semaine dernière que les économies comme celles de la France, de l’Italie, de l’Espagne et de bien d’autres pays européens se japonisaient. Qu’entendait-il par là ? Tout simplement que les banques centrales de ces pays imprimaient de l’argent et rachetaient les obligations émises par leurs Etats respectifs et qu’elles déposaient ces dernières auprès de la Banque centrale européenne, c’est du moins c’est ce que j’ai compris. Cet analyste établissait un parallèle avec le système financier japonais qui selon lui procédait à ce type de manipulation monétaire depuis des années ajoutant qu’ « il n’y avait qu’à constater le montant astronomique de la dette de l’Etat japonais ». J’appelle ce genre d’analyse une escroquerie intellectuelle. En effet, prenons le cas de la France qui est officiellement endettée à hauteur de 120 % de son produit intérieur brut. Les réserves de change de la France sont égales à zéro puisque la balance commerciale est chroniquement déficitaire. Le pays a même vu sa balance commerciale agricole déficitaire en 2019 pour la première fois depuis le début des années 1950, une prouesse. Comme la moitié de la dette souveraine de la France est détenue par des non-résidents le pays est donc dans l’obligation d’emprunter sur les marchés pour rembourser ses titres de dette détenus par exemple par le Japon ! À la dette souveraine officielle de la France il faut ajouter tous les « hors-bilan », une entourloupe d’Alain Juppé pour rassurer le chaland car déclarer publiquement que la dette de la France est plutôt proche de 350 % du PIB ferait mauvais genre. Ces hors-bilan comprennent les dettes des entreprises publiques, des départements, des régions, des hôpitaux ainsi que des caisses de retraites des fonctionnaires de l’Etat et des collectivités locales et le montant global est énorme.

Aujourd’hui la dette souveraine du Japon représente, certes, plus de 250 % du PIB du pays mais dans l’exercice comptable du ministère des finances japonais il n’y a pas de hors-bilan, même la colossale dette de Japan Rail est incluse dans le calcul. La balance commerciale japonaise est largement excédentaire, les réserves de devises sont considérables, le Japon détient des quantités massives de T-bonds américains qui sont aussi liquides que le dollar lui-même et les fonds de pension sont tous nantis. Enfin la dette du Japon est détenue maintenant à plus de 90 % par des résidents dont ces fonds de pension. Enfin la BoJ et le Trésor japonais ont fusionné « sur le papier ». Il s’est agi en effet d’une opération comptable blanche, un jeu d’écritures à somme nulle.

J’aimerais bien que l’économie française se « japonise » ! Le seul homme politique français ayant eu le courage de dire haut et fort que la France était en faillite fut Français Fillon. On sait ce qui lui est arrivé pour cet écart de langage. Oui, Fillon avait raison, la France est bien en état de mort économique et financière et les imbécillités à répétition des dirigeants dans la gestion de l’épidémie de SARS-CoV-2 n’ont fait qu’aggraver une situation économique déjà catastrophique. Les dirigeants politiques français n’oeuvrent pas pour le bien de leur pays mais pour celui de leur propre portefeuille, ils sont tous corrompus par le système qui est lui-même corrompu et inefficace en raison de l’omniprésence d’une administration jalouse de ses prérogatives et de ses privilèges. Ce n’est pas ainsi qu’un pays doit être géré. Au Japon si un ministre tente de se faire rembourser une note de taxi ou un repas auquel assistait une personnalité qui ne devait pas être présente il se fait limoger sur le champ. J’aimerais bien que la France se « japonise ». J’aimerais bien que les dirigeants français mettent de l’ordre dans une administration tentaculaire et inefficace, j’aimerais bien que le train de vie de l’Etat soit réduit des deux tiers et que toutes les gabegies, fraudes et ententes entre amis soient dénoncées par la justice, encore faudrait-il que cette justice soit réellement indépendante. J’aimerais bien que la France se « japonise » …