Sur ce blog j’ai souvent dénoncé l’imposture des critères ESG, une invention de la gauche progressiste européenne reprise par les USA qui prétend avoir une influence sur les marchés dans le cadre de la sempiternelle idéologie « climatique » de préservation de la planète. Wall Street, il ne faut pas se leurrer, a fait pression sur le législateur américain pour réviser la copie relative à ces critères ESG et la conséquence ne s’est pas fait attendre. Le Congrès américain maintenant aux mains de la majorité républicaine vient de dégainer le coup mortel pour rendre tout simplement caduques les critères ESG dans l’économie et les marchés américains. L’Europe (voir le tableau ci-dessous) va-t-elle continuer encore longtemps à faire respecter par les investisseurs ces critères ESG ? Il s’agit d’une question de vie ou de mort pour l’Union européenne. En effet ce ne sont pas la crise ukrainienne ou les problèmes énergétiques qui vont précipiter la chute de l’Europe mais la fuite des capitaux, une véritable hémorragie, qui quittent l’Europe pour s’investir en Asie, sans oublier de mentionner les délocalisations massives des entreprises européennes vers les Etats-Unis comme BASF et VolksWagen qui envisagent de tout simplement de fermer leurs usines en Allemagne. Il s’agit chaque semaine et parfois chaque jour de la fuite de dizaines de milliards d’euros (ou de dollars comme vous voudrez) qui fuient l’Europe pour être investis en Asie, au Vietnam, Laos, Cambodge, Thaïlande, Mianmar, Malaisie, Indonésie et Philippines. C’est là-bas que ça se passe parce que ces pays veulent accélérer leur développement et non seulement améliorer le niveau de vie de leurs citoyens mais également atteindre une reconnaissance au niveau international. Il faut ajouter que tous ces pays se moquent allègrement de l’idéologie de protection de la planète, de la taxe carbone et de ces stupides critères ESG.
L’Europe, le berceau de la civilisation occidentale et le lieu de naissance de la démocratie ne vit plus que dans ses souvenirs de domination du reste du monde. Les temps ont changé ! Demandez à un investisseur de Kuala-Lumpur ce qu’il pense des critères ESG ou des mesures de réduction des émissions de carbone, il vous répondra qu’il s’en moque. Et si vous lui faites remarquer que la ville basse de Kuala-Lumpur est trop polluée par les touk-touks, il vous prendra pour un fou, cette ville n’est pas dirigée par des psychopathes écolos comme Hidalgo. Pour lui c’est le développement de son pays qui est la priorité. Voici ci-dessous la traduction d’une note de Mizuho, organisme bancaire et d’investissement japonais. Tout est dit !
Le Congrès américain adopte la Rule Prevention Act sur les facteurs ESG
Le 1 mars 2023. Le Congrès américain a adopté la Loi sur la prévention des règles ESG, qui interdit aux fonds de pension d’entreprises de tenir compte des facteurs ESG. Alors que la loi avait une majorité écrasante à la Chambre des représentants, elle a été adoptée avec une faible marge au Sénat, avec 50 pour contre 46 contre, deux démocrates ayant voté pour le projet de loi. Ces deux démocrates étaient les représentants Jon Tester (Montana) et Joe Manchin (Virginie-Occidentale), qui représentent tous deux des États riches en ressources et sont susceptibles de faire face à de féroces batailles électorales l’année prochaine. Dans le Parti républicain, où l’ancien président Donald Trump a toujours une influence cachée, de nombreux membres du Congrès croient que les ESG sont une croyance de gauche et représentent une menace pour le capitalisme américain. En décembre dernier, le ministère du Travail a annoncé des règles permettant aux fonds de pension de tenir compte des facteurs ESG en vertu des obligations fiduciaires énoncées dans la Employment Retirement Income Security Act (ERISA), mais la nouvelle Loi sur la prévention des facteurs ESG annule ces règles. Les règles du DoL couvrent $12 t (12000 milliards de dollars, t = tera) dans les fonds de pension avec 150 millions de participants. Selon les médias, le président Biden exercera son veto présidentiel pour la première fois, et les GEI risquent de devenir un enjeu majeur lors de l’élection présidentielle de 2024. Toutefois, le 4 mars, (l’analyste) Barron a signalé que les grandes entreprises américaines ne renoncent pas à une gestion axée sur la durabilité.
Développements anti-ESG au niveau des États
En Floride, le gouverneur Ron DeSantis, l’un des candidats républicains à la présidence aux côtés de l’ancien président Trump, a présenté un projet de loi le 13 février qui interdirait aux fonds de pension de l’État de la Floride (avec $180b (b = milliards) la prise en compte des facteurs ESG dans les décisions de placement. Au Texas, un bastion républicain comme la Floride, le contrôleur Glenn Hegar (en charge des questions fiscales de l’État) a envoyé une lettre à cinq fonds de pension de l’État le 22 février (y compris le système de retraite des enseignants du Texas (TRS)), leur rappelant la loi de l’État adoptée en 2021 qui leur interdit de mettre des fonds dans des gestionnaires d’actifs qui boycottent les sociétés énergétiques. BlackRock a investi 108 milliards de dollars dans les sociétés pétrolières et gazières du Texas et a déclaré qu’il ne boycottait pas l’industrie des combustibles fossiles. Bien que BlackRock, qui est susceptible de faire l’objet de critiques de la part de groupes environnementaux, demeure membre de la Net Zero Asset Managers Initiative (NZAM), Vanguard, qui a le deuxième actif géré en importance après BlackRock à 8,1 t $, a annoncé son retrait de NZAM le 7 décembre 2022. Vanguard a déclaré que la raison pour laquelle elle quittait NZAM était d’expliquer clairement aux investisseurs son approche des risques importants, y compris les risques liés au climat, et de préciser que Vanguard s’exprime de façon indépendante sur des questions importantes pour les investisseurs.
L’UE resserre les normes pour les obligations vertes
Pendant ce temps, dans l’UE, le 28 février, la Commission européenne, le Parlement européen et les États membres se sont mis d’accord sur de nouvelles normes pour empêcher l’écologisation des marchés obligataires. Pour utiliser le terme « vert » dans la nouvelle norme, plus de 85% des fonds collectés doivent être affectés à des activités conformes à la taxonomie de l’UE. Les sociétés qui émettent des obligations devront indiquer comment ces activités contribuent à leurs plans de transition au changement climatique. Selon la plate-forme européenne sur la finance durable, moins de 3% de l’activité économique mondiale répond à la taxonomie de l’UE. Environ 500 milliards de dollars en obligations vertes ont été émis en 2022, mais le montant des obligations libellées de façon durable devrait diminuer considérablement à l’avenir. Pendant ce temps, lorsque nous avons visité les investisseurs boursiers japonais au Royaume-Uni et en Suède en février, nous avons eu l’impression que l’intérêt pour les facteurs ESG est en baisse.

Le tableau ci-dessus confirme cette impression mais l’Europe persiste encore en prenant des risques inouïs pour l’avenir de son économie qui devient progressivement exsangue, la raréfaction des investisseurs pénalisant l’ensemble de l’industrie et de l’économie. Tout cela pour satisfaire l’idéologie de gauche qui prône une économie bas carbone (cf. la transition énergétique et les dispositions de réduction des émissions de carbone) et une gouvernance privilégiant l’égalité homme-femme dans les entreprises. Je résume mais c’est là que réside l’idéologie progressiste décadente constituée d’un fatras invraisemblable d’arguments tous aussi stupides les uns que les autres.
Source : Mizuho