ALERTE : bientôt plus de moules-frites !

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Le long de la côte ouest du Canada depuis quelques années et maintenant dans le nord-ouest de l’Espagne, en Galice, c’est la panique, les moules, les clams (ou palourdes) et les coques meurent massivement. Ces mollusques qui se nourrissent en filtrant l’eau de mer étaient considérés comme décimés par un virus dont on n’arrivait pas à identifier la présence.

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Cette fois le mystère est levé, il ne s’agit pas d’un virus mais d’un cancer transmissible comme celui du chien dont j’ai fait une mention dans ce blog il y a quelques semaines. Si le cancer du chien se transmet par contact sexuel, celui des moules est transmis par l’eau de mer qui transporte les cellules cancéreuses au loin. Quand une moule meurt de cette sorte de leucémie ces cellules se dispersent et vont contaminer d’autres moules. On croyait que quand l’hôte d’un cancer mourait c’était terminé, le cancer disparaissait avec lui. Pour le chien, le diable de Tasmanie et les moules ce n’est pas le cas et c’est terrifiant car ces cellules cancéreuses, qui normalement se limitent à une seule espèce, contaminent d’autres espèces de bivalves.

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L’équipe de biologistes dirigée par le Docteur Stephen Goff de l’Université Columbia à New-York a étudié ces cancers dans les moules, les coques (illustration) et deux espèces de clams et en est arrivé à la conclusion que ces cellules cancéreuses provenaient d’une autre espèce de clam. Des mutations ont favorisé l’émergence de cette malignité dans deux lignées cellulaires dont l’une est particulièrement agressive. Comme les mollusques bivalves disposent d’un système immunitaire rudimentaire ils ne peuvent pas se défendre et ce d’autant moins bien qu’ils ne peuvent plus reconnaître ces cellules cancéreuses. Le plus inquiétant dans cette affaire révélée dans un article paru dans le périodique Nature est la confirmation d’une transmission horizontale, c’est-à-dire entre espèces différentes (voir le lien en accès libre) et selon le Docteur Goff ce n’est peut-être pas le seul cas dans le monde vivant … En effet l’origine génétique de ces cellules cancéreuses est le Venerupis corrugata et elles vont infester d’autres espèces de bivalves. Ce clam semble avoir développé une sorte de résistance à ses propres cellules cancéreuses !

Un jour, les moules-frites ne seront peut-être plus qu’un lointain souvenir …

Source : DOI : 10.1038/nature18599

Les guerres climatiques du passé

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Dans les Iles Fiji comme dans bien d’autres îles du Pacifique sud, le passe-temps favori des hommes était de se battre entre tribus pour la conquête de la terre et des femmes. L’île de Vanua Levu, la deuxième plus grande île de cet archipel après celle de Viti Levu où se trouve la capitale Suva, n’a pas échappé à cette triste histoire. C’est toujours le cas aujourd’hui dans les îles Salomon où des guerres intestines permanentes ravagent ce pays paradis des plongeurs sous-marins. L’histoire écrite de Fiji est récente car elle date de l’arrivée des colonisateurs et des missionnaires. La population locale mélanésienne a d’ailleurs failli disparaître au XVIIIe siècle car les missionnaires n’arrivèrent pas seulement avec leurs livres saints mais aussi avec la variole, la grippe et la vérole. Combinées, ces trois maladies constituèrent une sorte de génocide non prémédité puisque plus de 80 % de la population en mourut. Le même phénomène se produisit aussi aux Îles Marquises …

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Ces îles furent occupées par des hommes venant d’Asie il y a plus de 3000 ans et comme ce passé est encore largement inconnu, il en reste cependant quelques indices. Dans les montagnes une équipe constituée d’un archéologue, d’un géographe et d’un géologue de l’Université du Pacifique Sud, de l’Université de la Sunshine Coast (Australie) et du Muséum National de Fiji à Suva, a étudié les restes de fortins que la tradition orale appelle des « koronivalu », littéralement des « villes de guerre ». Les premières descriptions de ces villes fortifiées situées au sommet des montagnes datent du début des années 1800 relatant des constructions au sommet des montagnes de la péninsule de Seseleka. Pourtant de nombreux restes de gros villages datant du début du deuxième millénaire (autour des années 1000) ont été retrouvés tout le long des plaines côtières. Les datations tant de ces villes fortifiées des montagnes que de ces villages côtiers grâce aux amas de coquillages mais aussi des ossements humains parfois enterrés dans des fosses communes ont permis de mettre en évidence un changement radical du mode de vie des habitants de Vanua Levu aux alentours des années 1250. Les mêmes modifications ont été observées lors de recherches archéologiques dans la plupart des îles du Pacifique Sud.

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L’hypothèse retenue pour expliquer l’apparition de ces villes de montagne serait que le niveau de la mer a brusquement baissé, découvrant les lagons coralliens devenus des marais insalubres et abaissant la nappe phréatique d’eau douce des plaines côtières où il ne fut soudainement plus possible de cultiver les plantes vivrières locales comme le tarot ou la patate douce. L’eau douce est plus légère que l’eau de mer et en quelque sorte s’accumule près de la surface des plaines côtières car elle ne se mélange pas à l’eau de mer qui forme un genre de barrage de retenue. Ces plaines sont toutes intensément cultivées car y compris durant la saison sèche il y a toujours de l’eau. Lorsque le niveau de l’océan baissa lors de l’évènement climatique dit de 1300, la mangrove disparut laissant derrière elle des étendues pestilentielles. Les habitants, à court de nourriture n’eurent d’autre choix que d’agresser ceux qui habitaient traditionnellement dans les montagnes et d’investir leurs villages.

Autour des années 1000-1200 à la faveur du réchauffement climatique appelé optimum médiéval, le niveau des mers avait significativement monté permettant l’apparition de lagons coralliens propices à la pêche. La météorologie était relativement calme et prévisible et ces facteurs se conjuguèrent pour favoriser une augmentation de la population et l’apparition d’une société hiérarchisée. Mais très rapidement le climat changea totalement et le niveau de la mer baissa dramatiquement d’environ un mètre. Ce refroidissement généralisé fut suivi du petit âge glaciaire culminant avec le minimum de Maunder et qui perdura jusqu’au XIXe siècle.

Aujourd’hui les Fidjiens sont retournés vivre en bord de mer. Dans l’île de Taveuni à l’est de Vanua Levu, au village de Somosomo où se trouve un panneau dérisoire signalant le méridien 180 degrés, la plage sert de toilettes municipales et les crabes s’affairent pour la nettoyer car il n’y a pas de système d’eau courante. Les habitants continuent par tradition à cultiver leurs jardins perdus dans la montagne au milieu de la forêt et les produits de la mer entrent dans la composition des repas. La tradition orale a oublié en grande partie la période sombre que traversèrent ces îles en raison des changements climatiques, l’évangélisation a pacifié ceux qui échappèrent aux épidémies mais les Fidjiens, fiers de leur origine ethnique, considèrent encore aujourd’hui que leurs compatriotes d’origine indienne, descendants des travailleurs « sous contrat » amenés par bateaux entiers par les Anglais pour cultiver la canne à sucre, sont leurs ennemis qu’ils doivent combattre et mépriser socialement et politiquement. On ne peut que déplorer que l’attitude agressive des Fidjiens d’origine mélanésienne apparue lors de changements climatiques ait perduré jusqu’à nos jours.

Il est difficile d’imaginer le moindre scénario provoqué par le refroidissement climatique annoncé par de nombreux scientifiques et devant se préciser dans moins de dix ans.

Source partielle : Sapiens.org et expériences personnelles. Illustrations Sapiens.org et Wikipedia.

Emissions de carbone : le cas du Missouri

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En quelques chiffres voici la situation du Missouri en termes de production d’électricité. Quatre-vingt-deux pour cent de l’électricité produite dans cet Etat provient du charbon, 2,2 % des énergies dites renouvelables et 11,7 % de l’unique centrale nucléaire de l’Etat située dans le Comté de Callaway au bord de la rivière Missouri. Cette centrale nucléaire qui emploie 800 personnes, sur le site et les contractants externes, produit donc 83 % de l’électricité non carbonée du Missouri, la différence provenant de quelques petites installations hydroélectriques exploitées par des particuliers. La centrale nucléaire à eau pressurisée construite par Westinghouse comporte 4 générateurs de vapeur et sa puissance électrique est de 1300 MWs. Construite à la fin des années 70 et raccordée au réseau en 1984 elle a entièrement été mise aux normes dites « Fukushima » et a été autorisée récemment pour une exploitation jusqu’en 2044.

Pour rappel la centrale nucléaire de Fessenheim a été raccordée pour la première fois au réseau en 1978, elle comporte deux réacteurs de 900 MWs électriques et emploie à plein temps 900 personnes et en période de rechargement en combustible et maintenance jusqu’à 2000 personnes. Son exploitation a été autorisée au moins jusqu’en 2024. Aux USA les autorisations d’exploitation sont revues pour des durées de 30 ans éventuellement renouvelables. La différence entre les régulations américaine et française induit une grande incertitude pour l’exploitant français car une centrale nucléaire constitue un investissement qui doit être planifié sur le long terme et non pas sur une échelle de temps de dix ans.

Revenons à la centrale de Callaway et à la situation énergétique des USA. L’énergie nucléaire fournit à peine 20 % de l’électricité du pays et plus de 60 % de l’énergie décarbonée. Quelques installations ont été récemment fermées pour des raisons non pas environnementales mais économiques, le kW charbon ou gaz naturel étant moins coûteux à produire que le kW nucléaire ! Quatre-vingt-dix-huit réacteurs similaires à celui de Callaway sont en fonctionnement aux USA et il s’agit pour ce pays de prendre en considération l’énergie nucléaire comme source d’électricité décarbonée dans le cadre du Clean Power Plan mis en place par l’administration Obama en 2014. Le Missouri arrive en treizième position pour les émissions de carbone et devrait réduire celles-ci de 37 % d’ici 2030 selon les directives de ce plan, objectif qui de toute évidence ne pourra être atteint sans développer la filière nucléaire. L’Etat du Missouri, devant ce diktat de l’administration centrale, a intenté une action en justice pour invalider le Clean Power Plan ou du moins pour que le Missouri n’y soit plus contraint.

En Californie, la fermeture définitive de la centrale nucléaire de San Onofre en 2012 ( au total 2 GW électriques) a eu pour conséquence une augmentation des coûts de production d’électricité de 350 millions de dollars dès l’année 2013 et un rejet supplémentaire de 9 millions de tonnes de carbone, soit l’équivalent de 2 millions de véhicules automobiles. Pourtant la Californie prétend être à la pointe pour les questions d’environnement … L’orientation plus économiquement accessible est le développement de réacteurs nucléaires modulaires fabriqués en série en usine afin de réduire le montant des investissements car comme le clament les investisseurs il vaut mieux pour préserver le climat investir un dollar dans le nucléaire qu’un dollar dans l’éolien ou le photovoltaïque. Il n’y a pas photo pour l’Etat du Missouri qui a choisi d’étudier les options présentées par TerraPower (Bill Gates) et Nuscale Power pour le développement de petites unités modulaires.

Source partielle : Climatewire, illustration centrale de Callaway

Le dogme « un gène-une protéine » remis en question

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Dans un mémorable article paru dans les PNAS en 1941, George Beadle et Edward Tatum posèrent la première fondatrice de la biologie moléculaire moderne en clamant qu’à un gène correspondait un enzyme. Par extension ce dogme de la biologie a été réécrit « un gène-une protéine » car les protéines ne possèdent pas toutes une activité enzymatique. Tatum et Beadle reçurent le Prix Nobel de Médecine 17 ans plus tard pour cette découverte réalisée en étudiant des mutations chez la moisissure Neurospora crassa. Il faut replacer cette découverte dans son contexte d’alors. On ne connaissait même pas la structure de l’ADN ni le code génétique qui ne fut définitivement décrit qu’en 1961. Aujourd’hui des machines automatiques arrivent à élucider la séquence complète de l’ADN d’un organisme en quelques jours. Notre ADN contient environ 20000 gènes répartis dans 23 chromosomes. Pourquoi alors sommes-nous si différents du petit ver nématode Caenorhabditis elegans dont le génome réparti dans 6 chromosomes code également pour une vingtaine de milliers de protéines ?

Ce sont les progrès modernes d’investigation de la biologie moléculaire qui ont finalement répondu à cette question centrale. Intrigués par la présence de séquences non codantes au sein d’un fragment d’ADN les biologistes ont découvert une multitude de fonctions de modulation de l’expression des gènes puis lors de la transcription de l’ADN en ARN messager un niveau de remaniement permettant au final à un gène de coder pour plusieurs protéines. Comme le montre l’illustration ci-dessous tirée du magazine Quantum chaque enchainement polypeptidique final peut ne pas remplir des fonctions identiques.

L’autre niveau d’interaction des protéines entre elles au sein d’une cellule va permettre alors une différenciation de cette dernière et enfin l’interaction cellule-cellule qui fait également intervenir des protéines conduira à des organes différenciés. C’est la complexité de l’ADN humain qui finalement a rendu possible cette différence entre le ver nématode et l’être humain que nous sommes. L’équipe du Docteur Vidal au Dana-Farber Institute à Boston a examiné 1500 gènes humains et les produits protéiques de ces gènes. Il est apparu qu’un tiers de ces gènes codaient pour au moins deux protéines « soeurs » différentes bien que possédant des analogies de séquences élevées. En étudiant alors les interactions protéine-protéine de ces protéines soeurs avec 15000 autres protéines, les biologistes se sont rendu compte que seulement 21 % d’entre elles interagissaient de manière identique avec ces autres protéines.

À la vue de tels résultats il paraît évident que la régulation du niveau d’expression d’une protéine peut orienter radicalement la fonctionnalité d’une cellule. La biologie moléculaire n’en est donc qu’à ses débuts dans la compréhension de la complexité du monde vivant car tout semble beaucoup plus compliqué que le dogme « un gène-une protéine » …

Inspiré d’un article paru dans Quantum

Cure de jouvence : petites confidences à mes lecteurs

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Je m’administre maintenant depuis une année une dizaine de grammes de glycine chaque jour. Quels sont objectivement les bienfaits de ce traitement peu coûteux ? Je signale à mes lecteurs que j’aurai 71 ans dans quelques jours et que je suis encore sexuellement actif. Ces deux remarques sont importantes pour la compréhension de la suite de ce billet. Le premier effet de la glycine est une croissance plus rapide des ongles des pieds et des mains, des cheveux, de la barbe et des poils pubiens. J’ai remarqué que mes cheveux avaient tendance à grisonner ainsi que quelques poils pubiens. La glycine semble avoir fait généralement régresser ce phénomène également évident au niveau de la barbe. Je ne rase ma broussaille faciale qu’une fois par mois par pure procrastination de longue durée et elle est nettement moins blanche.

Le blanchiment des cheveux est la conséquence d’une élimination défectueuse d’espèces chimiques oxydées. Or cette élimination fait appel à un mécanisme énergétique alimenté par les mitochondries, les petites centrales à énergie des cellules vivantes. Comme la glycine a justement pour effet de préserver la fonctionnalité des mitochondries, il n’est donc pas étonnant que mon système pileux ait retrouvé une petite jeunesse.

J’ai remarqué que mon sommeil était de meilleure qualité : je dors plus longtemps sans interruption et ne souffre plus d’insomnies parfois de plusieurs heures si pour une raison inconnue je me réveille par exemple à deux heures du matin. J’éprouve également l’irrésistible envie de faire une petite sieste de trois quarts d’heure l’après-midi. Comme il est bien connu qu’un sommeil de qualité est nécessaire pour éliminer toutes sortes de déchets cellulaires et que ce processus fait également appel à des équivalents réducteurs (excusez le terme technique) produits par les mitochondries peut-être que mon organisme, mieux préparé à l’élimination de ces déchets, me signale qu’il faut dormir …

J’ai également remarqué que si je décide de marcher une demi-heure en montant – ici toutes les rues sont pentues, la ville part de la mer pour atteindre l’altitude de 600 mètres en quelques kilomètres – je ne souffre plus de courbatures comme cela m’arrivait régulièrement. De plus l’apparition de courbatures m’arrivait fréquemment après avoir honoré ma compagne, un exercice qui fait appel à certains muscles qu’on n’utilise pas de manière intensive normalement. Même cas de figure : plus de courbatures. Encore une fois c’est facile à expliquer puisque les courbatures sont la conséquence d’une production d’acide lactique au niveau des muscles. Or l’acide lactique est un déchet qui doit être éliminé avec l’aide de l’activité mitochondriale. J’ajouterai que ces mêmes mitochondries sont lourdement sollicitées lors d’un effort musculaire intense. La glycine a donc bien un effet bénéfique sur l’activité musculaire.

Comme je prends aussi chaque soir (je ne dîne jamais le soir, un seul repas par jour) douze grammes de levures de bière fraiches depuis plus de 5 ans, je ne peux donc qu’imputer les effets bénéfiques décrits ci-dessus qu’à la seule glycine. Les levures fraiches constituent un apport en oligo-éléments et vitamines complet, ce n’est pas cher, ce n’est pas très bon mais on s’y habitue très vite.

Enfin, je viens de débuter un traitement sur le long terme avec des foies de morue dans leur huile en provenance d’Islande, j’en reparlerai dans six mois si je suis encore en vie …

https://Saint-Jacques-de-Compostelle/2015/06/08/rester-jeune-tres-simple-gavez-vous-de-glycine-acide-amino-acetique/

Marqueurs génétiques : business is business !!!

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La société Color Genomics propose pour 249 dollars la recherche des marqueurs génétiques liés à certaines formes de cancers parmi les plus fréquents. Il s’agit à l’aide d’un échantillon de salive prélevé avec un kit spécial de rechercher 31 marqueurs. Cette société exige de faire appel à un médecin pour effectuer cette démarche particulière car les résultats doivent être interprétés par un spécialiste pour éviter d’alimenter de fausses angoisses. Si le candidat curieux ne veut pas faire intervenir son médecin personnel Color Genomics peut le mettre en contact avec un autre praticien pour interpréter les résultats du test.

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Ce n’est en effet pas parce que par exemple on a une mutation sur le gène BRCA1 qu’on va obligatoirement développer un cancer du sein, du pancréas ou de la prostate. Il existe au jour d’aujourd’hui 13 marqueurs du cancer du pancréas dont les deux gènes BRCA1 et 2. Le style et l’hygiène de vie amplifient cette prédisposition d’origine génétique aux cancers sans que l’on en connaisse encore précisément le mécanisme. C’est la raison pour laquelle les conseils d’un praticien spécialisé sont très fortement encouragés par la société Color Genomics. Les autorités de santé considèrent que seulement 10 à 15 % des cancers sont d’origine génétique, 5 à 15 % d’origine familiale et 70 à 80 % d’origine sporadique inconnue et très largement provoqués par l’environnement et le style de vie. Il n’y a donc pas de quoi s’enquérir systématiquement de cette information génétique. Il est tout de même important de noter que si une femme possède les deux allèles mutés du gène BRCA1, comme c’est le cas pour Angelina Jolie, elle aura 80 % de chances de développer un cancer du sein durant sa vie. Une mutation sur les deux allèles du gène APC conduisent statistiquement à 100 % de chances de cancer colorectal. Mais ce sont des cas plutôt rares …

Ce n’est encore une fois que du gros business as usual !

Source et illustrations : https://getcolor.com/

Brexit : le Royaume-Désuni ?

Curieusement le vote des Anglais qui ont choisi à une courte majorité de quitter le giron de l’Europe a des conséquences imprévisibles, en tous les cas que personne n’avait imaginé.

L’Irlande du Nord, la province oubliée du Royaume-Uni, voudrait tout simplement être rattachée à la République d’Irlande, un Etat parmi les plus prospères de l’Union Européenne. C’est facile à comprendre … Il y a aussi l’Espagne qui vient de proposer une co-gouvernance de Gibraltar avec à terme la restitution de ce territoire hautement stratégique de 7 km2 au Royaume Espagnol. Les électeurs du « caillou » ont massivement voté pour un maintien dans l’Union Européenne. Reste le cas de l’Ecosse qui va à nouveau réclamer son indépendance. La situation des Iles anglo-normandes va aussi se poser. Pourquoi la France ne sauterait-elle pas sur l’occasion afin que ces îles soient annexées purement et simplement à la France !

Changement climatique ? De quoi parlons-nous ?

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La Terre tourne autour du Soleil en suivant une trajectoire elliptique qui n’est pas parfaite car c’est le centre de gravité du couple Terre-Lune qui suit cette trajectoire et non pas notre planète. Mais négligeons ces petites facéties de parcours. Le Soleil se trouve à l’un des foyers de l’ellipse que suit la Terre. Il y a donc au cours de la rotation de la Terre autour du Soleil une variation de la distance Soleil-Terre, certes faible, mais non négligeable de 5 millions de kilomètres. Les termes savants décrivant ces deux positions extrêmes sont l’aphélion début juillet au moment où la Terre est la plus éloignée du Soleil et le périhélion début janvier au moment où la Terre se trouve la plus proche de l’astre de vie. Pour se faire une idée de cette différence de distances elle est égale à 13 fois la distance Terre-Lune. Ces deux positions ne coïncident pas avec les solstices.

Il en résulte donc tout naturellement une variation de la quantité d’énergie en provenance du Soleil atteignant la Terre. Cette variation moyennée est de 22 watts par mètre carré entre janvier et juillet. Si la théorie de l’effet de serre du CO2 était exacte il faudrait que la teneur en ce gaz passe de 400 parties par million en volume (ppmv) en juillet pour atteindre 24700 ppmv en janvier pour que l’on observe une telle différence d’énergie due à cette seule concentration en CO2 atmosphérique atteignant la Terre comme conséquence de cet « effet de serre ». Cette simple remarque relativise l’alarmisme de l’effet de serre !

Fort heureusement le système atmosphère-océans remet de l’ordre et les différences de température ressenties sont très largement amorties. Cependant il faut entrer dans les détails des observations satellitaires pour comprendre comment les faits se déroulent. Curieusement la température moyenne des océans n’évolue pas comme on pourrait s’y attendre de la même façon dans l’hémisphère sud et dans l’hémisphère nord. Puisque la Terre est plus proche du Soleil en janvier on devrait s’attendre à un été austral plus chaud que l’été boréal six mois plus tard avec un Soleil plus éloigné. Or ce n’est pas le cas car l’inertie thermique des océans du sud est plus marquée que celle des océans du nord. Comme l’indique la figure ci-dessous le différentiel de températures de la surface des océans est plus important dans l’hémisphère nord :

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Cette figure décrit l’anomalie des températures de la surface des océans mesurée à l’aide du satellite CERES rapportée à la variation du flux solaire (TOA = top of atmosphere) en utilisant un outil mathématique tenant compte des latitudes. La présence du continent Antarctique recouvert de glace alors que la calotte glaciaire boréale est flottante n’a pas d’influence sur cette anomalie car en se limitant aux zones situées entre 60 degrés nord et 60 degrés sud, le même type d’anomalie est retrouvé.

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Pourquoi alors les océans du nord se réchauffent plus que les océans du sud et vice-versa se refroidissent plus ? La réponse à cette question réside peut-être dans la configuration des courants marins et des continents. En effet, il y a plus de terres émergées dans l’hémisphère boréal et moins de courants de surface et chauds (en rouge) et profonds et froids (en bleu) que dans la confluence des océans Pacifique, Indien et Atlantique dans l’hémisphère sud autour du continent Antarctique. Ces courants, dits thermohalins puisqu’ils résultent essentiellement de différences de densité de l’eau dues à la salinité et à la température, redistribuent plus efficacement l’énergie solaire emmagasinée par les océans dans l’hémisphère sud que dans l’hémisphère nord. Ceci explique que les hivers des régions australes sont plutôt modérés et que les saisons boréales sont plus contrastées.

Finalement la mécanique céleste et l’activité solaire se sont conjuguées dans une harmonie peut-être unique dans l’univers pour que la planète Terre soit habitable et ce ne sont pas des variations infinitésimales de la teneur en gaz soit-disant à effet de serre qui y changeront quoi que ce soit.

Inspiré d’un article paru sur le site Wattsupwiththat

Histoire de moustiques et de téléphones

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Avec l’apparition de l’outil CRISPR-cas9 l’une des approches les plus prometteuses pour l’éradication de la malaria est le moustique génétiquement modifié pour exprimer des anticorps dirigés contre les larves de Plasmodium se trouvant dans les glandes salivaires de ce dernier. J’ai relaté ces travaux dans ce blog il y a quelques mois (voir le lien) et malgré les recommandations positives de l’Académie des Sciences américaine, il se passera encore de nombreuses années avant que ce moustique transgénique soit lâché dans la nature. Ce bloquage plus idéologique que scientifique s’appuie sur le fameux principe de précaution dont la devise peut se résumer ainsi « dans le doute abstiens-toi ». Une telle attitude est devenue en quelque sorte la doxa des mouvements écologistes politisés qui considèrent que toute modification intentionnelle d’un organisme vivant présente des risques pour les écosystèmes sans qu’il soit clairement démontré que ces risques existent réellement.

En ce qui concerne le moustique génétiquement modifié l’un des arguments des opposants à son utilisation comme moyen de lutte contre la malaria est le risque de transmission horizontale à d’autres espèces de moustiques voire d’autres insectes volants ou rampants. Un telle affirmation qui constitue un non-sens scientifique total a été également avancée dans le cas des plantes transgéniques de grande culture. En réalité l’argument est toujours le même : il ne faut pas perturber la nature. Cette attitude dénuée de tout fondement s’illustre par la rumeur selon laquelle les téléphones cellulaires seraient néfastes pour la santé et en particulier pour l’intégrité des fonctions cérébrales. On ne sait pas aujourd’hui exactement combien de téléphones portables sont utilisés dans le monde, peut-être plus de 3 milliards. Combien de tumeurs du cerveau ont pu être attribuées aux très faibles radiations électromagnétiques émises par les téléphones portables, personne ne le sait, pas même les plus éminents neurologues des plus grandes universités du monde. Le (faux) débat sur les effets potentiellement délétères des ondes électromagnétiques continuera à alimenter la presse de caniveau car la peur est un marché très lucratif.

Pourquoi le riz doré est-il considéré comme néfaste tant pour l’environnement que pour la santé ? Alors que ce riz, dont les propriétés nutritionnelles intrinsèques sont strictement identiques au riz « normal », est décrié par cette même mouvance écologiste alors qu’il pourrait sauver des millions de vies, les arguments avancés sont strictement identiques à ceux relatifs aux moustiques génétiquement modifiés ou aux téléphones portables : il faut respecter la nature et la laisser faire son oeuvre, au détriment comme dans le cas du riz doré de la santé humaine.

Il est affligeant de constater que l’opinion publique, manipulée par une fausse propagande, fasse barrage à toute avancée technologique qui pourrait bénéficier au plus grand nombre. J’insiste sur ce dernier point car il rejoint les tendances malthusiennes de ces mouvements de protection de la nature. En sont-ils arrivés à souhaiter un conflit nucléaire qui détruirait la majeure partie de l’humanité mais aussi la majeure partie du monde animal ? Bonne question …

Source partielle : World Economic Forum

https://jacqueshenry.wordpress.com/2015/11/29/paludisme-et-manipulation-genetique-combien-faudra-t-il-de-morts-pour-quune-avancee-decisive-soit-autorisee/

Le grand retour de la Thalidomide

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À la fin des années 1950 la compagnie pharmaceutique allemande Chemie Grünenthal mit sur le marché un médicament destiné entre autres effets à contrecarrer les nausées des femmes nouvellement enceintes, le Contergan. Il fallut plus de six années pour que ce médicament soit reconnu comme un tératogène puissant provoquant des malformations irréversibles comme une absence totale ou partielle des membres ou des malformations cardiaques. Si ce médicament ne fit qu' »une vingtaine » de milliers de victimes parmi les enfants issus de femmes enceintes qui se traitaient pour éviter les nausées, il resta dans les mémoires comme étant le premier grand scandale pharmaceutique qu’aient connu de nombreux pays de par le monde. Fort heureusement la plupart des malformations foetales induites par ce produit conduisaient à une mort du foetus in utero. Néanmoins cette sombre histoire maintenant presque oubliée conduisit les régulateurs à exiger plus de rigueur de la part des laboratoires pharmaceutiques dans le cours des essais cliniques devant aboutir finalement à une autorisation de mise sur le marché.

Il fallut attendre près de 60 années pour comprendre le mécanisme intime de l’effet de la thalidomide sur les foetus lorsque l’on redécouvrit son efficacité pour le traitement de certaines formes de cancers. Le mode d’action de la thalidomide est maintenant connu. Ce produit interagit avec une protéine cellulaire impliquée dans l’angiogenèse et présente une efficacité dans le traitement de certains myélomes. Au cours du développement foetal la thalidomide bloquait la formation des artères et des veines provoquant alors une atrophie des membres, la partie visible de ces effets. De nombreux autres organes étaient atteints et conduisaient à des avortements spontanés, fort heureusement.

La thalidomide connait donc une nouvelle jeunesse inattendue qui rappelle de bien malheureux souvenirs à de nombreuses familles meurtries par la désinvolture des laboratoires pharmaceutiques qui affirmaient pourtant que ce produit n’avait aucun effet adverse …

Source : Université de Munich et Nature Medicine (DOI : 10.1038/nm.4128 )