Les plans secrets de Washington

 

Ceci est une traduction aussi fidèle que possible d’un billet du blog de Paul Craig Roberts « Washington’s Secret Agendas » http://www.paulcraigroberts.org/ paru ce 28 septembre 2014 sur son blog.

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On pourrait être en droit de penser que le peuple américain a fini par comprendre que les fausses alarmes que Washington répand n’ont d’autre but que de dissimuler ses intentions cachées. Pas vraiment ! L’opinion publique (américaine) n’a pas compris que prétendre que les Talibans en Afghanistan étaient des terroristes affiliés à Al Qaeda était un mensonge. Les Américains ont financé une guerre de 13 ans qui a enrichi la firme de Dick Cheney, Halliburton, et d’autres firmes privées pour finir par devenir un autre échec de Washington.

L’opinion publique n’a pas compris le mensonge consistant à prétendre que Saddam Hussein en Irak disposait d’ « armes de destruction massive » qui pouvaient constituer une menace pour la nation Américaine et que si les Américains n’envahissaient pas l’Irak ils risquaient un nuage toxique au dessus de n’importe quelle ville des USA. Avec la montée en puissance de l’Etat Islamique (IS, ISIS ou EI) cette guerre (d’Irak) est loin d’être terminée. Des milliards de dollars supplémentaires rempliront les coffres du complexe militaro-industriel américain en combattant des gens qui veulent retracer les fausses frontières du Moyen-Orient créées par les Anglais et les Français à la fin de la première guerre mondiale quand la France et l’Angleterre se sont saisi des territoires de l’ancien Empire Ottoman. L’opinion publique n’a pas compris les mensonges répandus au sujet de Kaddafi en Libye, un pays prospère et stable qui est devenu depuis un immense chaos. L’opinion publique américaine n’a pas compris le mensonge au sujet du programme nucléaire iranien supposé orienté vers des usages militaires. Sanctionné et sous embargo par les Occidentaux l’Iran s’est naturellement tourné vers l’Est privant ainsi un des principaux producteurs de pétrole de la région de la sphère d’influence occidentale. L’opinion n’a pas non plus compris que l’allégation prétendant que Assad utilisait des armes chimiques contre son propre peuple était un mensonge. Les djihadistes que Washington a financé et envoyé en Syrie pour tenter de déchoir Assad se sont révélés par la suite, selon la propagande de Washington, une menace pour l’Amérique.

La plus grande menace pour le monde est la volonté d’hégémonie de Washington. L’idéologie d’une poignée de néo-conservateurs est le ferment de cette idéologie d’hégémonie. On se trouve en face d’une situation dans laquelle une poignée de ces néo-conservateurs psychopathes américains prétendent déterminer la destinée d’un grand nombre de pays. Beaucoup de gens croient encore aux mensonges de Washington mais de plus en plus d’individus considèrent que les USA constituent la plus grande menace pour la paix et tout simplement la vie sur Terre. Considérer que les USA sont « exceptionnels et indispensables » est utilisé pour justifier le droit de Washington à dicter ses volontés à d’autres pays.

Les victimes des bombardements américains sont invariablement des victimes civiles et les morts ne feront qu’intensifier les recrutements de l’Etat Islamique. Il y a déjà des appels pour que des troupes terrestres reviennent en Irak, sinon la civilisation occidentale sera menacée et on finira par avoir la tête coupée. La nouvelle propagande créée de toute pièce à propos de la « menace russe » nécessite plus de dépenses de la part de l’OTAN, plus de bases militaires proches des frontières avec la Russie. Une « force d’intervention rapide » est en cours de création pour répondre à une menace inexistante d’une invasion par la Russie des Etats Baltes, de la Pologne et du reste de l’Europe. En général il faut au public américain trois à quatre ans pour réaliser qu’il a été floué par la propagande mensongère mais pendant cette période ce même public a été abreuvé de nouveaux mensonges et il est sous le choc des nouvelles menaces. L’opinion publique américaine semble incapable de comprendre que comme le premier mensonge, le second, le troisième, le quatrième ou le cinquième étaient bien des mensonges, les suivants seront aussi des mensonges. De plus aucunes des interventions militaires américaines n’ont résulté en une amélioration de la situation des pays attaqués comme Vladimir Poutine l’a fait très justement remarquer. Et le public (américain) et ses représentants au Congrès approuvent chaque nouvelle aventure militaire en dépit des déceptions et des échecs répétés.

Peut-être que si on enseignait aux Américains la vraie histoire au lieu de les abreuver de contes de fées ils deviendraient moins crédules et moins naïfs devant la propagande de Washington. J’ai conseillé la lecture du livre d’Oliver Stone et Peter Kuznick « The Untold History of the US », je recommande maintenant le livre de Stephen Kinzer « The Brothers », la longue histoire des deux frères Dulles John Foster et Allen respectivement au Département d’Etat et à la CIA et leur diabolisation des gouvernements étrangers réformistes qu’ils ont réussi à renverser. Cette histoire des complots répétés des frères Dulles pour renverser successivement 6 gouvernements est révélatrice de la manière d’agir de Washington aujourd’hui.

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En 1953 les frères Dulles ont renversé le leader iranien démocratiquement élu Mossadegh et ont imposé le Shah, empoisonnant ainsi les relations entre les USA et l’Iran jusqu’à aujourd’hui. Les Américains pourraient très bien entrer en guerre contre l’Iran à cause des agissements des frères Dulles. Les Dulles ont renversé le président très populaire guatémaltèque Arbenz parce que sa réforme agraire menaçait leur cabinet juridique Sullivan & Cromwell, l’un de ses principaux clients étant la compagnie United Fruit ! Les deux frères Dulles ont lancé une extraordinaire campagne de désinformation dépeignant Arbenz comme un dangereux communiste étant une menace pour la civilisation occidentale. Ils ont mis en place des dictateurs comme Somoza au Nicaragua et Batista à Cuba pour contrecarrer les projets d’Arbenz. La CIA organisa des bombardements et une force d’invasion. Mais rien ne pouvait être concrètement décidé tant que l’opinion publique nicaraguayenne maintenait son soutien sans faille à Arbenz. Les frères Dulles trouvèrent la solution en contraignant le Cardinal (Francis) Spellman (archevêque de New-York) de convaincre le Cardinal du Nicaragua Rossell y Arellano de faire lire le 9 avril 1954 une « lettre pastorale » dans toutes les églises du pays. Un chef-d’oeuvre de propagande, cette lettre décrivait le Président Arbenz comme un dangereux communiste ennemi de tous les citoyens du Guatemala. Des émissions radiodiffusées truquées décrivirent des victoires imaginaires de combattants de la liberté et des défections de l’armée régulière. Le Président Arbenz demanda au Nations-Unies d’envoyer des observateurs mais Washington fit en sorte qu’aucun observateur ne puisse arriver au Guatemala. L’ensemble de la presse américaine reprit les informations, à l’exception de James Reston. Washington menaça et acheta les hauts gradés de l’armée du Guatemala qui poussèrent Arbenz à la démission. Le « libérateur » choisi par la CIA, le Colonel Castillo Armas, fut installé à la place d’Arbenz. Inutile de dire que c’est à peu de choses près ce qui s’est passé depuis le début de cette année en Ukraine. Le Président Eisenhower remercia la CIA d’avoir évité l’installation d’une tête de pont communiste en Amérique latine et John Foster Dulles fit une déclaration télévisée montrant que les récents évènements du Guatemala révélaient bien « les plans démoniaques du Kremlin » (sic) en dépit du fait que la seule influence étrangère au Guatemala était les deux frères Dulles et seulement eux. Ce qui était réellement arrivé était qu’un gouvernement démocratiquement élu et réformiste avait été renversé parce qu’il dédommagerait United Fruit pour la nationalisation de ses terres en jachère au Guatemala à une valeur enregistrée par cette compagnie pour obtenir des remboursements de taxes (du gouvernement américain) ! L’un des tous premiers cabinets d’avocats, Sullivan & Cromwell, ou plutôt (on devrait dire) l’un des acteurs de la politique étrangère américaine, ne pouvait pas accepter qu’un gouvernement démocratiquement élu nuise aux intérêts de son client d’autant plus que cette firme (United Fruit) était contrôlée par la famille Dulles. Les deux frères ont tout simplement mis en œuvre la CIA, le Département d’Etat et les médias américains pour protéger leurs intérêts privés. L’extraordinaire crédulité du peuple américain, les médias corrompus et le Congrès endoctriné et impuissant ont contribué au succès des frères Dulles pour renverser une démocratie. Il faut remarquer ici que ces événement eurent lieu il y a 60 ans, bien avant les administrations corrompues de Clinton, Bush et Obama comme sans doute les précédentes administrations.

La victime suivante des frères Dulles fut Ho Chi Minh. Ho, un leader nationaliste, demanda aux Américains de l’aide pour libérer le Vietnam de l’oppressante administration colonialiste française. Mais John Foster Dulles, un anti-communiste viscéral, considéra que Ho était au contraire une menace communiste qui voulait appliquer la théorie des dominos sur des innocents occidentaux (en l’occurrence les Français) et Foster Dulles déclara que le nationalisme et l’anti-colonialisme étaient les bases de la subversion communiste. Paul Kattenburg, alors en charge au Département d’Etat des affaires vietnamiennes, suggéra que plutôt que d’entrer en guerre contre les communistes vietnamiens, une aide de 500 millions de dollars pour aider à la reconstruction du pays après la guerre avec la France et les exactions françaises libérerait Ho Chi Minh des supports russes et chinois et par voie de conséquence de leurs influences. Ho réitéra ses demandes d’aide mais l’inflexibilité des frères Dulles clamant une menace communiste prévalut ce qui entraina l’Amérique dans un long et coûteux fiasco appelé depuis lors « la Guerre du Vietnam ». Kattenberg déclara plus tard qu’il était suicidaire pour les USA « de se crever les yeux, de se couper les oreilles, de castrer sa capacité analytique et de refuser la réalité à cause de préjugés aveugles » (sic). Malheureusement pour les Américains et pour le monde entier cette capacité de Washington à « castrer » ses capacités analytiques est une pratique courante.

Les cibles suivantes des frères Dulles furent le Président Sukarno d’Indonésie, le Premier Ministre Patrice Lumumba du Congo et Fidel Castro. Le complot contre Castro fut un tel désastre (la Baie des Cochons) qu’Allen Dulles (patron de la CIA) fut remercié. Kennedy perdit toute confiance en la CIA et promit à son frère Bob que s’il était réélu il atomiserait la CIA en des milliers de morceaux. Quand Kennedy limogea Dulles, la CIA comprit la menace et frappa la première.

Remarque personnelle : serait-ce la CIA qui commandita l’assassinat de Kennedy ? Dans le billet de Paul Craig Roberts il est écrit : When President Kennedy removed Allen Dulles, the CIA understood the threat and struck first. Lire plus loin, il semblerait que Roberts en est convaincu.

Warren Nutter, directeur de thèse de Paul Craig Roberts puis Secrétaire Adjoint à la Défense et à la Sécurité Internationale, enseignait à ses étudiants que pour maintenir sa crédibilité auprès du public, ce que toute démocratie exige, le gouvernement américain devait répéter sans cesse que son action était conforme aux principes fondateurs du pays et devait être ouvertement exposée au peuple. Les desseins cachés des frères Dulles puis des administrations Clinton, Bush et Obama doivent s’appuyer sur le secret et la manipulation et par conséquent minent la crédulité du peuple. Si beaucoup d’Américains sont trop endoctrinés pour comprendre ça, ce n’est pas le cas pour beaucoup d’étrangers (d’autres pays).

Les desseins cachés de la Maison-Blanche ont coûté une fortune en vies humaines et en argent à beaucoup de pays. Essentiellement ce sont les frères Dulles qui créèrent la Guerre Froide avec leur hystérie anti-communiste. Les programmes secrets ont engagé les USA dans des guerres longues, coûteuses et inutiles au Vietnam et au Moyen-Orient. Les desseins secrets de la CIA et de l’armée américaine furent bloqués par John Kennedy qui paya de sa vie cette décision alors qu’il aurait pu mettre fin à la Guerre Froide 20 ans avant que Ronald en saisisse l’opportunité.

Ces desseins secrets ont fait autorité pendant tellement longtemps que le peuple américain est lui-même corrompu et comme on dit « un poisson commence à pourrir par la tête ». La pourriture de Washington envahit maintenant toute l’Amérique.

Note : Washington’s Secret Agendas supporte plusieurs traductions en français ordres du jour, desseins, projets, et bien d’autres … Les ajouts entre parenthèses permettent un meilleure compréhension du texte. Pour l’anecdote l’aéroport international de Washington s’appelle Dulles Airport comme pour honorer les sombres agissements de ce sombre personnage. Illustration John Foster Dulles, Wikipedia. Autre lien : Times BooksISBN 0-805-09497-0

Panique annoncée en Chine

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Les évènements actuels à Hong-Kong représentent un véritable danger pour l’ensemble de la Chine. Résumons : les habitants d’Hong-Kong bénéficient d’un statut particulier au sein du pays, ils élisent leurs représentants auprès des instances gouvernementales de Pékin de manière démocratique et le pouvoir central chinois a au contraire décidé d’imposer « ses » candidats à ces élections, donc pas nécessairement des résidents d’Hong-Kong et la population locale ne veut tout simplement pas en entendre parler. Ce sont les étudiants de l’immense et prestigieuse université de la ville qui ont commencé à manifester jour après jour jusqu’à ce que la situation devienne proprement incontrôlable comme le montre l’illustration datant du 29 septembre (Reuters). Ça sent le début du commencement de la fin du régime communiste totalitaire notoirement corrompu de Pékin qui a mis en place une hiérarchie clientéliste avec un appareil comportant plus de 70 millions d’encartés au parti tous aussi corrompus les uns que les autres. Il n’y a qu’à effectuer un comptage des nouveaux milliardaires chinois, la plus forte augmentation dans le monde, ça fait tout de même désordre dans un pays communiste ! Si ce mouvement se répand dans les grandes villes chinoises, ce sera la fin du régime et par voie de conséquence l’effondrement soudain de l’ensemble de l’économie chinoise avec les répercussions inimaginables sur l’ensemble de la planète ce dont j’ai déjà fait part dans un précédent billet de mon blog. Les événement de 1968 en France ont été initiés par des étudiants, c’est un étudiant qui a été tué sur la place Tian an Men à Pékin ! Seuls les étudiants seraient-ils les seuls conscients des dérives des politiciens tous aussi corrompus les uns que les autres ? C’est pour quand la révolution en France ?

Source : The Daily Beast, lien sur ce blog : https://jacqueshenry.wordpress.com/2014/05/30/quand-la-chine-senfoncera-le-monde-tremblera/

Nouvelles du Japon

 

Des avions déroutés suite à une éruption volcanique au Japon

Un volcan du centre du Japon est entré en éruption samedi. Au moins huit personnes ont été blessées, dont une grièvement, et les avions qui survolent la région ont dû se dérouter pour éviter le panache de fumée.

Selon l’agence météorologique japonaise, le Mont Ontake, qui délimite les préfectures de Nagano et de Gifu, à environ 200 km à l’ouest de Tokyo, est entré en éruption à 11h53 (04h35 en Suisse) et continuait à cracher des nuées ardentes et de la fumée plusieurs heures plus tard.

« Les avions modifient leur plan de vol pour éviter le panache volcanique », a déclaré à Reuters Makoto Hasegawa, responsable des pompiers de la préfecture de Nagano. Aucune centrale nucléaire n’est située à proximité du volcan.

(ats / 27.09.2014 09h17)

Ben voyons ! il est évident qu’on ne construit pas de centrale nucléaire à côté d’un volcan actif ni d’usines ni de grandes villes, encore que Naples est une exception inquiétante. Mais dans la rubrique intox anti-nucléaire il y a ce morceau de bravoure de Janick Magne, cette écolo résidant à Tokyo, ancienne candidate aux législatives briguant la députation pour les Français vivant dans la zone Asie-Pacifique et qui depuis le tsunami géant du 11 mars 2011 est devenue compulsivement anti-nucléaire.

Je livre à mes lecteurs le message concernant la paranoïa de cette triste personne depuis l’évènement du 11 mars 2011 tel qu’il m’a été transmis le 27 septembre (2014) par un fidèle de mon blog résidant à Kawasaki, en quelque sorte la banlieue de Tokyo :

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Il est intéressant de constater que cette agitatrice ne sait visiblement pas de quoi elle parle quand elle cite des becquerels par kilomètre carré. Il semble que c’est une mesure de dose qui vient de sortir de son chapeau sous lequel se trouve un cerveau dérangé et incapable de comprendre ce que signifie un milli-sievert. Elle mélange les becquerels avec les joules et les kilogrammes avec les kilomètres carrés. Avec des écolos de cette trempe et du genre mademoiselle Ségolène, la France et les Français sont vraiment mal barrés !!! Il faut dire qu’en politique plus on est ignorant de ce que l’on est sensé gérer, plus on est respecté, suivez mon regard …

Transmission des caractères épigénétiques : une piste sérieuse.

 

L’ADN, le support de l’information génétique, ne se trouve jamais tout seul en liberté dans le noyau de la cellule mais associé à des protéines architecturales qui font qu’au final, cette immense molécule se retrouve repliée sur elle-même de manière très complexe mais ordonnée conduisant à une sorte d’amas constituant les chromosomes lors de la division cellulaire. Certaines des protéines impliquées dans cette architecture sont appelées histones et quand la cellule a besoin de « lire » un gène, donc une partie de l’ADN, pour synthétiser l’ARN qui sera utilisé par la machinerie produisant les protéines, un processus se met d’abord en place pour libérer en quelque sorte l’ADN et le rendre lisible. Tout le système est régulé à plusieurs niveaux par des processus dits de méthylation soit de l’ADN lui-même soit plus fréquemment des histones liées à l’ADN. On parle alors d’épigénétique et c’est ce mécanisme qui fait qu’avec deux fois 23 chromosomes rencontrés dans toutes les cellules humaines ces dernières ne sont pas toutes identiques car l’expression des quelques 50000 gènes est modulée par justement des processus extrêmement subtiles du domaine de l’épigénétique. Au niveau de l’ADN les méthylations ne concernent pas les parties codantes car ce pourrait être catastrophique. Ce sont les zones de l’ADN dites régulatrices qui sont modifiées et non pas l’information génétique elle-même. Quant aux histones, elles subissent également des méthylations qui réduisent au silence un ou plusieurs gènes qui ne peuvent plus être transcrits puisque l’accessibilité à la molécule d’ADN est devenue impossible. Le processus ne se fait pas n’importe comment et implique une famille d’enzymes capables de transférer trois méthyles sur un lysine particulière des histones H3. Ces enzymes ont été découverts chez la drosophile, la mouche du vinaigre, et les équivalents chez l’homme sont extraordinairement semblables à ceux de la mouche, des végétaux ou de l’autre animal de laboratoire bien connu aussi des généticiens le nématode Caenorhabditis elegans.

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Ce système est en effet nécessaire pour le développement embryonnaire et toute mutation sur les gènes codant pour l’une ou l’autre des deux protéines impliquées (PRC1 et PRC2) est létal que ce soit chez les insectes, les plantes, les poissons ou les mammifères. PRC signifie Polycomb Repressive Complex et ces méthyltransférases sont tellement critiques pour le bon fonctionnement cellulaire qu’une mutation fortuite sur l’un des deux gènes les codant peut conduire à l’apparition de cancers. On a en effet retrouvé des PRC au fonctionnement anarchique dans de nombreuses tumeurs cancéreuses. Chez la femme, qui possède deux copies du chromosome sexuel X, l’un d’eux est totalement réduit au silence après modification des histones H3 par les PRCs toujours sur une unique lysine. Enfin, l’épigénétique concerne également les caractères acquis au cours de la vie qui sont considérés comme transmissibles par le biais de l’épigénétique.

Jusqu’à la publication dans le périodique Science d’un travail réalisé récemment à l’Université de Californie à Santa Cruz on ne connaissait rien du processus de transmission des acquis épigénétiques à la descendance car l’épigénétique a tout de même bousculé les a priori concernant la génétique mais de là à retrouver les modifications induites par l’environnement, la nourriture et bien d’autres facteurs dans le matériel génétique transmis à la descendance constitue une autre révolution dans ce domaine. Restait à prouver comment les choses se passaient. Le petit nématode utilisé est très bien connu des biologistes et des généticiens, c’est la première créature vivante dont la totalité du génome a été séquencée. La plupart de ces vers d’un millimètre de long sont des femelles hermaphrodites mais il y a aussi quelques mâles munis d’un genre de pénis autorisant l’accouplement dans la reproduction sexuée. Tous les éléments étaient donc réunis pour enfin savoir qui du mâle ou de la femelle transmettait les informations épigénétiques. En utilisant un ver mutant incapable de produire l’enzyme nécessaire à la méthylation des histones et en le croisant avec un ver normal, il a été possible de suivre le devenir de la méthylation au cours de la descendance avec des marqueurs fluorescents. Les embryons issus des ovocytes mutants fertilisés avec du sperme normal possédaient six chromosomes méthylés provenant du sperme et six chromosomes non méthylés provenant de l’oeuf. Au cours du développement de l’embryon les cellules se divisent et copient les chromosomes (6 paires) et il se passe un phénomène de dilution des chromosomes marqués provenant du sperme si l’enzyme de méthylation est absent. Au stade 4 cellules la fluorescence du marqueur commence à diminuer et a complètement disparu au stade 24 cellules.

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En faisant l’opération inverse, c’est-à-dire en fertilisant des œufs normaux avec du sperme muté, on retrouvait bien encore une distribution de la fluorescence à 50/50 mais l’enzyme de méthylation apporté par l’oeuf normal a pris ensuite la relève et la fluorescence ne diminue plus après chaque division cellulaire car les chromosomes non méthylés restent non méthylés et finissent par être dilués par les chromosomes normaux. Il y a donc eu transmission de la modification épigénétique à la descendance par l’oeuf.

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Comme le PRC2 du nématode est quasiment identique à son homologue humain ces travaux ont ouvert la porte à l’étude de la transmission des caractères épigénétiques chez l’homme. Les travaux à venir ne manqueront pas de rebondissements puisqu’il y a des douzaines de mécanismes différents de répression des gènes. Si le nématode utilisé ne possède que 1000 cellules (959 pour l’hermaphrodite et 1031 pour le mâle) et exprime 20000 gènes différents et si l’ensemble de cette différenciation cellulaire a été étudiée dans le détail, la situation est infiniment plus complexe pour l’homme. Cependant ce travail a ouvert aussi une porte vers la compréhension de l’apparition de cancers issus d’un dérèglement de la répression des gènes qui constitue le cœur de l’épigénétique.

Sources : UC Santa Cruz Newscenter, Science ( DOI: 10.1126/science.1255023 ) et pour les curieux : http://en.wikipedia.org/wiki/Caenorhabditis_elegans . Je tiens à la disposition de mes lecteurs l’article paru dans Science et aimablement communiqué par le Professeur Susan Strome qui est vivement remerciée ici.

Transition énergétique : la porte ouverte à la corruption !

Transition énergétique: les députés votent un régime dérogatoire pour les sociétés de tiers financement

Paris – Les députés ont adopté jeudi un régime dérogatoire à celui des établissements de crédit pour les sociétés de tiers financement dans lesquelles sont impliquées des collectivités locales et qui font l’avance du coût de travaux, dans le cadre du projet de loi sur la transition énergétique.

Le tiers financement permet à un organisme, qui n’est pas une banque, d’avancer l’argent nécessaire à un investisseur, qu’il remboursera sur les bénéfices réalisés sur son projet. Le texte de la ministre de l’Ecologie Ségolène Royal donne la possibilité à des sociétés d’économie mixte de financer de cette manière certains travaux de rénovation énergétique réalisés par les particuliers sur leurs logements, qui pourront les rembourser grâce aux économies d’énergie réalisées.

Ce mécanisme suscite des réserves de la part des banques qui estiment qu’il ne faut pas le généraliser mais le réserver aux projets les plus risqués. Les pouvoirs publics et les professionnels de la construction y voient cependant un moyen de relancer un secteur du bâtiment en crise. Banquiers, collectivités et investisseurs publics ont travaillé dans le cadre de la Conférence bancaire et financière pour la transition énergétique à un mécanisme satisfaisant.

(…) 

(©AFP / 25 septembre 2014 22h10)

Ça promet ! Il semblerait que la France s’enfonce dans un gouffre dangereux et que naturellement les banques mises à contributions, contraintes et forcées, vont perdre des milliards d’euros. C’est ce qui s’est exactement passé en Espagne et cette expérience ne semble pas calmer les gonades de Mademoiselle Royal qui veut à tout prix précipiter la France dans la ruine. Les banques espagnoles font face à environ (il faut que je révise mes données) 75 milliards d’euros d’impayés de la part de particuliers qui se sont fait piéger par la propagande des écologistes, qui pour installer des panneaux solaires, qui pour participer à l’investissement d’un moulin à vent sur leurs terres (on est en Espagne au pays de Don Quichotte), qui pour installer des double vitrages dans leur logement … et comme si ça ne suffisait pas les diverses mafias qui sévissent en Espagne (et également en France) et ont investi dans les moulins à vent poursuivent les banques qui se sont fait un plaisir prêter à ces gogos car elles considèrent qu’elles ont été flouées par les compagnies d’électricité qui ne leur achètent plus les kW au prix fixé. Ça ne risque pas de s’améliorer puisque ces compagnies ont toutes de graves difficultés financières …

Areva fait dans l’éolien pour plaire à Mademoiselle Royal

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Pendant que l’Occident bon ton emmené par les néocons américains accuse Poutine de tous les maux, la Russie n’en a cure. Le Kremlin vient de signer deux accords coup sur coup pour la construction de centrales nucléaires et pas n’importe où. D’abord huit réacteurs en Afrique du Sud, ça doit faire désordre à la direction d’Areva puisque la centrale de Koeberg fut construite par Framatome et EDF sous licence Westinghouse dans ce même pays. L’Afrique du Sud s’est tournée vers la Russie pour développer son programme électronucléaire et il n’y a pas de doute que le flop de l’EPR en Finlande avec des retards à répétition y est pour quelque chose, à tel point que ce dernier pays envisage de faire aussi appel à la Russie pour continuer son programme nucléaire civil. Toutefois rien n’est encore formellement conclu entre l’Afrique du Sud et Rosatom, 50 à 60 milliards de dollars c’est une grosse somme à trouver. Ça fait encore plus désordre d’apprendre que la Jordanie a également décidé de faire appel à la Russie pour la construction de sa première centrale nucléaire civile. Il doit y avoir des grincements de dents chez Areva qui avait été approché par le gouvernement jordanien. Reste le dynamisme de la Russie dans le domaine des réacteurs à neutrons rapides tant controversé par les Verts à la tête desquels se trouvaient les deux écologistes du moment, Dominique Voynet et Ségolène Royal qui poussèrent le gouvernement Jospin à fermer définitivement le surrégénérateur de Creys-Malville alors que la France et le consortium européen étaient à la pointe mondialement dans cette technologie prometteuse. Ce sont les Russes qui maîtrisent d’ors et déjà cette technologie avec le réacteur BN-600 à neutrons rapides implanté à Beloyarsk en Sibérie, et couplé au réseau électrique depuis 24 ans. Il est refroidi avec du sodium liquide après le réacteur pilote BREST-300, décommissionné, et avant le BN-800 sur le même site qui devrait être couplé au réseau dans les prochaines semaines et peut-être dans quelques années un BN-1200. Il est intéressant de noter que le BN-800 est le premier réacteur à neutrons rapides exporté dans le monde puisque son jumeau est en phase finale de construction en Chine. Le développement des assemblages de combustible MOX et uranium faiblement enrichi conditionnés sous forme de nitrure est terminé et une usine est en cours d’achèvement (voir photo, source Rosatom). En France on continue à démanteler un joyau de la technologie, je veux parler de l’usine de Creys-Malville et ce seront bientôt les deux réacteurs en parfait état de Fessenheim qui seront à leur tour abandonnés aux sirènes de l’écologie obscurantiste. Belle image qui résume le déclin annoncé et inexorable de la France dans le domaine du nucléaire civil. Le modèle technologique français n’est plus que l’ombre de lui-même puisque Areva s’est reconverti dans l’éolien …

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Source : World Nuclear News, vue des réacteur à neutrons rapides BN-600 et BN-800 depuis la ville de Zaretsjny

« The Nixon Shock » et ses conséquences

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Quand Richard Nixon prit les commandes des USA à la Maison-Blanche le 20 janvier 1969, l’économiste en chef de l’époque Arthur Burns remarqua que Nixon semblait très fier de lui-même mais selon ses termes « je me serais senti mieux s’il (Nixon) avait baissé la tête et tremblé un peu ». Nixon héritait d’une économie américaine en surchauffe et l’inflation était déjà un souci. Burns, à 64 ans, allait rejoindre l’administration américaine comme unique conseiller en économie. En 1960, alors vice-président, Nixon visait déjà la Maison-Blanche et Burns l’avait incidemment averti que si la Réserve Fédérale augmentait les taux d’intérêt, son avenir vers la Maison-Blanche serait compromis. Il avait présenté les choses ainsi. La FED resserra les crédit, l’économie entra en récession et Nixon fut battu par Kennedy. Depuis lors Nixon n’oublia jamais la puissance de la FED et se souvint aussi de Burns comme un économiste politiquement avisé.

Burns fut appointé à la direction de la FED dès l’élection de Nixon en 1969 en lui disant à peu près ceci : « voyez tout ça, surtout pas de récession ». En décembre 1969 l’inflation atteignit 6 %, son plus haut niveau depuis la guerre de Corée et cette inflation avait des conséquences internationales fâcheuses car dans le système de Bretton Woods en vigueur depuis la fin de la seconde guerre mondiale, les USA s’étaient engagé à respecter la convertibilité des dollars détenus par les pays étrangers en or au taux fixe de 35 dollars pour une once d’or. Les autres monnaies étaient attachées au dollar et le dollar attaché à l’or, ce qui était LE facteur ayant permis d’établir la suprématie du dollar dans le monde (qui est toujours la monnaie d’échange aujourd’hui).

Durant les premières années qui suivirent la fin de la guerre, le système de Bretton Woods, la petite ville du New-Hampshire où les délégués des 44 nations alliées se réunirent en 1944, marcha à peu près correctement. Le Japon et l’Europe étaient en pleine reconstruction et tous ces pays étaient avides de dollars pour acheter des voitures américaines, de l’acier américain et des machines américaines ! Si tous ces pays accumulaient des réserves en dollars ils étaient également satisfaits de disposer de dollars qui leur rapportaient quelques intérêts plutôt que de posséder de l’or, un métal inerte (qui ne rapportait rien puisque sa parité avec le dollar était fixe). Et enfin, puisque les Américains disposaient des plus grandes réserves (officielles) d’or du monde – 574 millions d’onces à la fin de la guerre – le système de Bretton Woods semblait pourvoir perdurer en toute sécurité.

Mais entre 1950 et 1969, alors que le Japon et les pays européens dont l’Allemagne reconstruisaient leurs économies, la part de l’économie américaine dans le monde chuta de 35 à 27 %. Les autres économies avaient de moins en moins besoin de dollars et de plus en plus besoin de yens, de deutsche marks et de francs. Dans le même temps, la guerre du Vietnam et les programmes domestiques américains inondèrent le monde de dollars. Et ce qui devait arriver arriva, les alliés des USA (au sein du système de Bretton Woods) commencèrent à présenter des dollars contre de l’or métal. Paul Volcker était alors chargé de suivre l’or et les échanges internationaux et depuis quelques temps il était vraiment soucieux de la tournure que prenait soudainement le marché de l’or. Si le cours officiel de l’or était de 35 dollars l’once, il existait un autre marché de l’or à Londres fournissant les joailliers et les dentistes. En 1960, alors que Volcker travaillait à la Chase Manhattan, quelqu’un entra précipitamment dans son bureau pour lui communiquer que le cours de l’or à Londres avait atteint 40 dollars. Même si le prix de l’or finit par reculer, c’était un avertissement clair d’un risque majeur d’inflation.

Quand Nixon arriva à la Maison-Blanche, Volcker avertit le Secrétaire au Trésor David Kennedy qu’ils avaient deux ans pour sauver le dollar. Le déficit de la balance des paiements américaine avait atteint en 1969 sept milliards de dollars, un rien aujourd’hui mais un montant astronomique à l’époque. Cela voulait dire que de plus en plus de dollars s’accumulaient en Europe et au Japon. Volcker pressa les Européens de réévaluer leurs monnaies car si par exemple les Américains voulaient acheter du vin français moins de dollars s’accumuleraient en France. L’Allemagne réévalua modestement le deutsche mark mais les autres pays refusèrent. Les Européens comme le Japon étaient pris au piège : d’un côté ils ne supportaient pas de détenir des dollars (dont ils voulaient se débarrasser contre de l’or) et d’un autre côté il ne voulaient pas non plus tirer un trait sur la dépendance de leurs économies à leurs exportations vers l’Amérique. Nixon avait une patience minimale des choses de la finance internationale. Quand un de ses conseillers l’informa que l’Italie traversait une grave crise monétaire, il répondit « j’en ai rien à foutre de la lire italienne » (sic). Il était préoccupé par l’économie de son pays et en particulier par le problème politiquement sensible du chômage car en dépit des instructions précises données à Burns, l’économie américaine était, en 1970, en récession et avait un chômage qui avait atteint 6 %, le taux le plus élevé depuis dix ans.

Nixon était furieux que Burns n’aie rien pu faire. Il demanda au secrétaire d’Etat au travail George Shultz son avis. Il lui fut répondu que Burns avait limité l’expansion de la masse monétaire à moins de 4 %. Shultz était un ami proche de Milton Friedman, l’architecte de l’école d’économie de Chicago. Selon Friedman le seul outil dont disposait la FED était la monnaie. Il considérait la monnaie en termes d’offre et de demande. Si la FED imprimait des dollars, ceux-ci perdraient de leur valeur, les biens deviendraient plus coûteux et l’inflation apparaîtrait par voie de conséquence. Il savait également que pas assez de monnaie disponible avait aggravé la Grande Dépression de 1929. Burns était proche de Friedman qui avait été son élève à la Rutgers University mais il ne partageait pas pour autant les vues de Friedman et de Shultz qui considéraient que la monnaie était le seul remède possible. Il considérait que d’autres facteurs étaient à considérer comme par exemple le pouvoir croissant des syndicats de travailleurs. La récession de 1970 ne mit pas un terme à l’inflation et Burns écrivit alors « Ce que les gars à la Maison-Blanche ne voient pas c’est que le pays est en face d’un problème entièrement nouveau, une inflation importante en plein milieu d’une récession, les règles de l’économie ne fonctionnent plus comme elles le devraient ». Les prix augmentaient alors que l’économie était au point mort. En dépit de cette inflation galopante, Nixon pressa Burns d’assouplir la politique monétaire. L’indépendance de la FED fut carrément violée sous la pression constante et inimaginable de Richard Nixon. Le climat était devenu très tendu.

En 1971, l’économie américaine vit une timide embellie et Burns accepta une augmentation de la masse monétaire à 8 % le premier trimestre, puis 10 % les trimestres suivants. C’était sauvagement expansionniste. Burns fit peut-être de grossières erreurs d’appréciation mais l’évaluation de la masse monétaire est un exercice particulièrement difficile. Toujours est-il que Nixon persécuta littéralement Burns afin d’obtenir de lui des assouplissement substantiels de la politique monétaire de la FED. Toujours est-il aussi qu’à la fin de l’année 1970 Burns, lors d’une conférence de presse, suggéra l’instauration d’une mécanisme de contrôle des salaires et des prix afin de contenir l’inflation. Friedman considéra cette décision comme une trahison et se brouilla à jamais avec Burns. Au début de l’année 1971 les syndicats du cuivre, de l’acier et du téléphone négocièrent 30 % d’augmentation salariale sur trois ans avec de surcroit des ajustements liés à l’inflation. Ça peut paraître curieux aujourd’hui que le Gouverneur de la FED n’ait pas augmenté les taux avec une inflation à deux chiffres, mais à cette époque la vision moderne du pouvoir d’une banque centrale de contrôler l’inflation n’était pas dans les esprits. L’équilibre budgétaire était considéré comme plus important. Peu d’Américains étaient capables d’associer inflation et chômage. En d’autres termes une fois que l’inflation a démarré aucun gouvernement ne peut accepter une sévère récession et le chômage nécessaire pour mettre un terme à cette inflation. La FED n’avait donc pas de pouvoir.

Friedman insistait sur la nécessité de maîtriser l’inflation qui (basiquement) correspond à la création de monnaie papier car sur le long terme il n’y aurait pas de création d’emplois. Cette prise de position de Friedman devint par la suite une véritable loi économique. Pourtant, à cette époque beaucoup d’économistes considéraient qu’augmenter la masse monétaire pouvait relancer la croissance. Burns supplia presque Nixon de décider de mesures contraignantes pour l’industrie en mettant en place une sorte de comité de sages qui dicteraient une ligne de conduite mais le Président avait politiquement peur que l’électorat considère ces décisions comme des contraintes imposées par la Maison-Blanche. Nixon était plutôt favorable à un équilibre budgétaire malgré les précisions répétés de son proche conseiller Herbert Stein, persuadé qu’il n’y aurait aucun résultat tangible. Ce dernier était persuadé que Nixon ferait tout pour être réélu.

L’inflation américaine s’exporta à l’Europe et au Japon et aux pays dont la monnaie était liée au dollar en vertu du système de Bretton Woods et les pays européens et le Japon se mirent à acheter massivement des dollars. Et pendant ce temps-là arriva ce qui devait arriver, les stocks d’or américains diminuèrent de moitié par rapport à ceux de 1960. Le standard or n’existait plus que par son nom car les banques centrales étrangères détenaient beaucoup plus de dollars que les USA ne détenaient d’or (à 35 dollars l’once). Cette situation rendit l’Amérique particulièrement vulnérable. Au début de l’année 1971 Nixon remplaça le Secrétaire au Trésor par John Connally, un conservateur de la première heure qui considérait les tentatives infructueuses pour remettre l’économie nationale sur les rails, l’inflation, la pression internationale sur le dollar et le déficit commercial en augmentation comme autant d’humiliations pour l’Amérique. De plus les mouvements de protestation contre la guerre du Viet-Nam étaient à leur paroxysme et Connally était au pied du mur et malgré sa méconnaissance des choses de la finance il fit en sorte de combiner les avis de Shultz, Burns et Volcker en une politique cohérente. Il y avait quelques possibilités pour sauver le dollar, une dévaluation vis-à-vis des autres monnaies de par exemple 10 à 15 % mais ça ne marcherait pas parce que les autres pays en feraient immédiatement autant, dévaluer le dollar par rapport à l’or ce qui ne marcherait pas non plus parce les autres pays liés par le système de Bretton Woods en feraient tout autant, enfin geler la convertibilité du dollar en or temporairement. La pression sur le dollar s’intensifia en avril et mai. Les spéculateurs vendirent massivement leurs dollars contre des deutsche marks. L’Allemagne dut acheter début mai 1971 cinq milliards de dollars pour stabiliser les taux de change. Et le 5 mai la banque centrale allemande décida de laisser le deutsche mark flotter. C’était aller dans le sens des idées de Milton Friedman de monnaies librement négociables mais cela ne résolut pas la crise.

L’exode de l’or américain continua et pour couronner le tout, le déficit commercial américain se creusait critiquement avec un chômage qui ne diminuait pas malgré les fermes mesures prises par la Maison-Blanche au début de l’année. Devant cette situation critique Shultz et Volcker préconisaient d’abandonner la parité du dollar avec l’or mais Burns s’y opposait en déclarant que le dollar ne serait alors que … du papier.

Le problème était que si le gouvernement devait à tout prix préserver la parité du dollar avec l’or comment l’administration pourrait-elle en finir avec l’inflation. Devant ce dilemme, la seule solution restante étant de renforcer les contrôles sur l’économie, en d’autres termes forcer les marchés à aller dans une direction vers laquelle ils ne voulaient pas aller. Pour Connally il fallait faire montre d’autorité et jouer les apparences jusqu’au Labor Day (début septembre) pour ne pas créer de remous. Le 12 août la Banque d’Angleterre présenta 750 millions de dollars à garantir contre de l’or. Cet événement provoqua une réunion d’urgence à Camp David le lendemain, la situation devenant critique. Le Secrétaire au Trésor demanda s’il fallait fermer les banques ou abandonner la parité or. Connally fit preuve d’autorité et proposa que les USA abandonnent la convertibilité du dollar en or, de combattre l’inflation qui pourrait résulter de cette décision en gelant les prix et les salaires pendant trois mois et enfin d’instituer une surtaxe de 10 % sur tous les produits importés. Connally pensait que cette surtaxe forcerait les partenaires commerciaux des USA à renégocier les taux de change de leurs monnaies nationales respectives avec le dollar. C’était la fin de l’étalon or et la fin du système de Bretton Woods et c’est Connally qui sortit vainqueur de la confrontation car il présenta cet événement comme une prise de responsabilité des USA devant la crise. Il transforma la chute du dollar, qui aurait pu paraître un immense déshonneur, comme une moment de bravoure. L’aide américaine à l’étranger fut diminuée de 5 % dans la foulée. Restait à trouver un moyen de faire passer la pilule aux Américains. Nixon fit une apparition à la télévision le dimanche soir à l’heure de grande écoute en blâmant les spéculateurs et les taux de change injustes plutôt que la politique monétaire désastreuse du pays qui avaient conduit la Maison-Blanche à prendre cette décision, un véritable morceau de bravoure ! Le lendemain Wall Street fit un bon spectaculaire comme pour accueillir favorablement la nouvelle politique économique décidée par Nixon. Les séquelles du Nixon Shock se font toujours sentir aujourd’hui avec entre autres problèmes l’incapacité de l’administration américaine à régler ses problèmes fiscaux et budgétaires et c’est certainement ce dernier point qui fait que les négociations monétaires avec la Chine ne peuvent toujours pas trouver d’issue favorable. C’en était définitivement terminé du système de Bretton Woods et en 1973 toutes les monnaies flottaient.

La prédiction de Friedman que finalement les taux de change finiraient par s’ajuster d’eux-mêmes se révéla rapidement complètement incorrecte. Le dollar plongea de 30 % en quelques années et la volatilité des monnaies nationales a mis à mal un certain nombre d’économies. En 1997 plusieurs pays d’Amérique latine et d’Asie se retrouvèrent ruinés. Jusqu’à aujourd’hui Volcker regrette encore que le système de Bretton Woods ait été abandonné, il considère que plus personne n’est responsable et il ne mâche pas ses mot en déclarant que « les Européens ne pouvant pas vivre dans l’incertitude ont créé leur propre monnaie et elle a maintenant des problèmes ». La décision de l’abandon de l’étalon or fut dévastatrice pour l’économie américaine qui força finalement la FED fin 1971 à augmenter la masse monétaire malgré le fait que Burns y était formellement opposé. Encore une fois Nixon passa outre.

La politique économique de contrôle strict des prix et des salaires porta ses fruits sur le court terme puisque l’inflation fut maitrisée jusqu’à la fin de l’année 1972, ce qui permit la réélection de Nixon. Les contrôles se révélèrent difficiles à supprimer et perdurèrent jusqu’à la fin de l’année 1974 alors qu’ils étaient prévus pour ne durer que trois mois. La politique de monnaie facile (on appelle ça QE ou quantitative easing aujourd’hui) alimenta la cocotte-minute et l’inflation reprit de plus belle puisqu’au cours de l’été 1974, quand Nixon fut forcé à démissionner (affaire du Watergate), elle atteignait 11 %. L’augmentation des prix et des salaires était devenue consubstantielle avec le système monétaire et fiscal américain. Le Nixon Shock fut en réalité la cause centrale de la grande inflation qui sévit ensuite plusieurs années. Il signait également la fin des relation fixes qui avaient gouverné le monde de la finance internationale. Avant le Nixon Shock, les gens empruntaient pour des périodes fixes à des taux fixes. Ils n’avaient virtuellement pas d’autres alternatives pour leur épargne que de faire appel à leur banque qui rétribuait cette épargne à des taux définis. Le flottement des monnaies entre elles introduisit un nouvel univers de risque et d’instabilité. Pour la première fois les investisseurs avaient la possibilité de spéculer sur les taux d’intérêt ou sur le Franc Suisse. Toutes sortes de nouveaux instruments financiers et d’outils de spéculation se mirent à proliférer. Le monde entier, privé des certitudes du système de Bretton Woods, dut se résigner à vivre des cycles économiques et à faire avec l’instabilité des marchés qu’on vit depuis 1971. Certes l’étalon or était condamné à terme mais le monde de la finance doit retrouver aujourd’hui un autre étalon aussi solide que l’or. Et comme les banques (centrales) ne peuvent faire autrement que de plaire aux politiques en repoussant les récessions il existe un immense risque de gonfler dangereusement les bulles d’actifs financiers.

Jimmy Carter releva Burns de ses fonctions en 1978. L’année suivante, avec une inflation proche de 15 % Burns fit un discours lapidaire fustigeant les banquiers centraux qui ne jouaient pas leur rôle parce que les leaders politiques refusaient qu’ils prennent des décisions douloureuses pouvant déplaire à leurs électeurs. Volcker, devenu patron de la FED, jugula effectivement l’inflation américaine mais au prix d’une très sévère récession. Le dilemme jamais résolu consiste à trouver un compromis entre l’augmentation de la masse monétaire et les aspirations des populations.

(Comme on peut l’observer et presque le prédire à la suite de l’analyse de ces évènements qui changèrent le monde, la monnaie facile qui n’est appuyée sur aucun standard tangible accepté par tous les pays ne pourra que se terminer par une catastrophe planétaire. Il faut ajouter qu’au jour d’aujourd’hui il faut 35 fois plus de dollars qu’en 1971 pour acheter une once d’or, autant dire que le dollar est devenu une monnaie de singe qui emporte toutes les autres monnaies dans son sillage. Et pendant ce temps la on parle de climat aux Nations-Unies, c’est tout simplement affligeant ! Il est maintenant évident que les USA feront tout pour que la suprématie mondiale du dollar dans les échanges internationaux ne soit pas attaquée comme elle le fut par Saddam Hussein. On sait quelles furent les conséquences. Les accords de SWIFT et de swap (je viens de faire un jeu de mot inattendu) entre le Japon et la Chine, annoncés à grands renforts de publicité sont resté lettre morte sous la pression américaine. Il ne reste plus finalement que les armes aux Américains pour défendre leur dollar dont plus personne ne veut. Que par exemple la Russie se tourne vers la Chine et conclue des accords d’échange monétaire avec ce pays très gros demandeur en matières premières, que pourra bien faire l’Amérique sinon allumer un conflit nucléaire qui signera la fin de l’humanité … )

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Traduction aussi fidèle que possible d’un article paru dans Bloomberg Magazine écrit par Roger Lowenstein. Les mentions entre parenthèses sont des ajouts explicatifs et à la fin du texte un commentaire de mon cru. Illustrations Arthur Burns et Richard Nixon avec Mao, Wikipedia.

Triste France, triste monde …

 

Parfois je me demande pourquoi j’essaye par tous les moyens, et souvent c’est difficile, de pondre chaque jour un billet que je mets à la disposition de près d’un millier de lecteurs dans le monde entier, depuis l’Australie jusqu’à très récemment l’Ukraine, cela va de soi, j’ai écrit quelques billets sulfureux au sujet notamment du vol MH17 qui ne sont en rien conformes à la mouvance informationnelle généralement prédigérée par la CIA et d’autres organismes et gouvernements bien-pensants vils serviteurs des USA. A longueur de billets je tente de dénoncer les mensonges organisés par les politiciens à commencer par Obama, repris par Merkel, Hollande, Cameron et bien d’autres. A longueur de billets je tente de dénoncer l’imposture du soit-disant changement climatique basé sur une théorie de l’effet de serre complètement erronée, à longueur de billets je dénonce l’abus des antibiotiques, de la malbouffe et de bien d’autres pratiques. Quand j’ose communiquer quelques nouvelles sur l’évolution du chantier immense et complexe de la centrale nucléaire de Fukushima-Daiichi, je suis trainé dans la boue par des trolls qui feraient mieux de s’abstenir de tout commentaire. J’ai, le premier avril dernier, clairement pris position lors du non-évènement du soixante-quinzième anniversaire de la reddition des républicains espagnols en dénonçant les ignominies perpétrées par ces derniers lorsqu’ils étaient au pouvoir en Espagne, ça n’a pas beaucoup plu à certains de mes lecteurs car ils préfèrent que l’on réécrive l’histoire afin que cette dernière soit conforme politiquement et moralement.

Quand j’ose dire que la célébration du début de la guerre de 14-18 est un scandale obscène, qui d’autre a osé tenir le même genre de propos ? Quand je répète encore et encore que la France est immobilisée tel un insecte dans de l’ambre depuis le régime fasciste et communiste de Vichy puis les ordonnances de 1945 exigées par les communistes du CNR qui ont fait régresser les valeurs républicaines, on a l’air de me prendre pour un fou dangereux. Lequel des trois principes de la République Française est-il encore respecté aujourd’hui, la liberté, l’égalité ou la fraternité ? Parlons-en ! Ces trois principes ne servent plus qu’à orner les façades des écoles et des mairies, ce ne sont plus que des souvenirs, ils ont été dévoyés par des milliers de lois et de règlements qui font que finalement plus personne n’est libre, que les inégalités ne font que s’accroître entre les riches et les pauvres, entre les fonctionnaires et les autres, entre ceux qui font les lois et ceux qui les subissent et que la dite fraternité n’est plus qu’une caricature mise en place par la redistribution forcée de l’impôt dont une large part est accaparée tant par les politiciens que par les syndicats. Une honte ! Quinze milliards d’euros sont détournés pour faire vivre les politiciens et abonder le mille-feuilles administratif français, qui ose en parler ouvertement ? C’est un sujet tabou comme le financement scandaleux des syndicats.

Qui ose s’attaquer aux professions protégées et « réglementées » par des lois qui datent du régime de Vichy, pas seulement les notaires, les taxis ou les pharmaciens, mais aussi l’éducation nationale, les cheminots, le corps médical dans son ensemble qui est rémunéré par l’Etat … Parlons-en : l’éducation nationale est un service et comme tout service il devrait être privatisé au même titre que la SNCF, les régies de transport supposées autonomes comme la RATP, les services de voirie ou d’entretien des routes ou des égouts, ou encore l’assurance maladie et bien d’autres missions que l’Etat s’est accaparé et qui ne sont pas de son ressort. Les gouvernements qui se sont succédé depuis le septennat de Giscard en ont remis une couche : la France est devenue progressivement un état totalitaire à l’image du régime de Vichy. La presse, la radio et la télévision sont contrôlées par l’Etat. Les impôts et autres redevances servent à répandre à grandes louches de fausses informations qui doivent naturellement être politiquement correctes (une expression de Lénine, c’est tout dire), des milliers d’associations doivent être politiquement correctes pour pouvoir être subventionnées par l’Etat, les livres scolaires sont un tissu de mensonges grossiers et d’affirmations aussi arrogantes que stupides comme la théorie du genre ou l’effet de serre qui va tous nous griller comme des toasts, un mot fameux de Christine Lagarde qui ne connait strictement rien aux lois de la thermodynamique. Les grandes maisons d’édition sont devenues des organes de propagande de l’Etat. La dernière invention totalitaire du gouvernement est le contrôle au faciès des voyageurs quittant le territoire ! N’importe quoi … Et pendant ce temps-là la France emprunte en moyenne 8 milliards d’euros par semaine parce que les recettes fiscales chutent, l’économie tourne au ralenti, les entreprises n’investissent plus, le chômage augmente par voie de conséquence et les banques accumulent les profits sur les marchés avec de l’argent dont l’encre est à peine sèche … et on continue à bombarder les fous de dieu au Mali, en Centre-Afrique et en Irak parce qu’il faut bien que la France fasse bonne figure dans le monde. Triste illusion qui ne pourra que très mal se terminer. Et comme se plait à le dire H16, chroniqueur de Contrepoints, ce pays est définitivement foutu !

Dans le genre malbouffe avec le saumon on ne ne peut pas faire mieux !

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Depuis que je me suis approché en Islande d’un élevage de saumons, je n’ai mangé que très rarement de ce poisson. L’odeur insupportable se dégageant de l’entrepôt de nourriture destinée à ces petites bêtes est restée gravée à jamais dans mes neurones. Il y a quelques jours un ami restaurateur venait de se faire livrer du saumon fumé prédécoupé et emballé sous vide en provenance du Chili. Je lui ai demandé de me découper non pas un morceau de saumon mais l’étiquette qui comme pour toute denrée alimentaire est censée préciser peu ou prou les ingrédients du truc en question. Je traduis pour les non hispanophones dont je fais partie les ingrédients qui ne sont pas du saumon :

sel de table, sucre, essence de graines d’aneth, huile de table, huile essentielle de poivre rouge, E551. Fumé avec des bois nobles. Jusque là rien de très alarmant encore que si on cherche la petite bête, pas le saumon mais ce qu’on a ajouté pour qu’il se conserve, on peut avoir des surprises. D’abord pourquoi ajoute-t-on du sucre, mes recherches se sont révélées infructueuses. Ensuite il n’y a aucune indication quant à la composition de l’huile de table. Il s’agit très probablement d’une huile de composition variée contenant un certain pourcentage d’huile de coton et également très probablement hydrogénée pour éviter tout phénomène de rancissement qui serait préjudiciable au goût recherché du saumon. Pour l’agent anti-agglomérant E 551 dit de « libération » si on traduit l’espagnol, il s’agit de nanoparticules d’oxyde de silicium produites industriellement et largement utilisées dans l’industrie agroalimentaire jusqu’à 15 mg par kilo de toutes sortes de denrées. Ce n’est pas beaucoup mais ce n’est pas très naturel non plus surtout quand on sait qu’une récente étude parue dans le périodique Cell Biology and Toxicology ( doi: 10.1007/s10565-014-9271-8 ) indique clairement que même à faibles doses les nanoparticules d’oxyde de silicium sont toxiques pour les cellules en culture et pas n’importe lesquelles, des fibroblastes humains d’origine pulmonaire foetale bien connus des biologistes, les WI-38. Certes il n’y a pas vraiment de danger pour les poumons quand on mange du saumon mais n’importe quel grincheux peut se préoccuper de l’effet de ces nanoparticules sur les fibroblastes et autres cellules buccales ou de l’oesophage … Reste le boucanage, autrement dit le fumage, avec de la fumée de bois nobles. C’est un procédé de conservation comme un autre qui n’a d’autre raison d’être que de stériliser la viande, les constituants de la fumée étant toxiques pour la plupart des bactéries. Est-ce que les industriels de l’aquaculture se préoccupent des bactéricides, des fongicides et des produits anti-parasites déversés par seaux entiers dans les cages emprisonnant les saumons ? Pas vraiment. Pas vraiment non plus pour ce qui entre dans le conditionnement des filets de saumon car le business est tellement immense que tous les coups tordus sont permis.

Conclusion : cette fois c’est définitif, je ne mangerai plus jamais de saumon !