Addendum à mon précédent billet

Les 22 réacteurs dont parle le candidat Hollande sont des CP (0, 1 ou 2) répartis sur les CPN de Fessenheim, Bugey, Le Blayais, Chinon, Dampierre et Cruas totalisant une puissance effective de 20 000 MWe.
Dans l’hypothèse électoraliste où les deux tranches de Fesseinheim (1760 MWe) seraient arrêtées dès l’élection de Hollande, ce qu’il ne cesse de répéter, il en résulterait un surcoût de 4,85 milliards d’euros par an (pétrole ou gaz importés) pour produire la même quantité d’électricité avec des centrales thermiques classiques qui n’existent pas (!) et qu’il faudrait construire dans l’urgence. Ou installer également dans l’urgence une forêt d’éoliennes et j’insiste sur le mot forêt.
Supposons que l’on remplace les deux unités de Fessenheim par des éoliennes de 5 MWe de puissance. Avec un facteur de charge de 20 % il en faudrait 352 x 5 = 1760. Le facteur 5 tient compte de la charge moyenne de l’éolienne.
Vous avez bien noté ! Pour 1760 mégawatt électriques installés il faut 1760 éoliennes d’une puissance de 5 mégawatts compte tenu du facteur de charge de 20 %.
Est-ce bien raisonnable ?
Chacun est libre de rêver mais quand on est confronté à de tels chiffres, le rêve n’a plus de place …

Entre la date de mise en chantier d’une unité type N4, très proche de l’EPR, et son raccordement au réseau il faut entre 8 et 10 ans. Il est donc urgent, dans tous les cas de figure, d’envisager dès aujourd’hui la mise en chantier d’au moins 12 EPR et dans 10 ans la coalition socialo-écologiste pourra s’enorgueillir d’avoir réduit le parc nucléaire français de 10 réacteurs et de n’avoir pas contribué significativement au réchauffement de la planète !
Et si le développement des voitures électriques prend de l’ampleur, alors il faudra revoir ma copie (voir un précédent billet sur ce blog).
C’est le programme des écologistes si j’ai bien compris : ne pas enfumer la Terre entière …

Note : CPN = centre de production nucléaire, CP = type de réacteur.

A propos du rapport de la Cour des Comptes sur les coûts de la filière nucléaire …

C’est incroyable mais pourtant bénéfique que le tremblement de terre japonais du 11 mars 2011 suivi de la catastrophe nucléaire que l’on sait ait remué les esprits de par le monde et en particulier en Europe, en Allemagne où le lobby écologiste a arraché à Angela Merkel à son corps défendant l’arrêt du nucléaire à l’horizon 2020, en Italie où la décision de tout arrêter a aussi été prise, sans parler de la Suisse ou de la Belgique. Seule la Grande-Bretagne et la France semblent tenir à leur parc électronucléaire.
Je ne voudrais pas insinuer que la raison en est que ces deux pays sont les seuls en Europe à détenir un arsenal atomique mais à n’en pas douter la rapprochement totalement anecdotique que je fais ici ne passe pas inaperçu.
La publication de divers rapport ces derniers jours alimente donc, en cette période électorale, le débat. Il y a eu le rapport de l’ASN début janvier 2012, disponible en ligne :

http://www.asn.fr/index.php/Les-actions-de-l-ASN/Le-controle/Evaluations-complementaires-de-surete/Rapport-de-l-ASN

Ce long rapport que je n’ai pas entièrement lu mais qui permet de mieux connaître comment fonctionne une centrale nucléaire a mis l’accent, accident de Fukushima oblige, sur la sécurité et en particulier les séismes, essentiellement pour l’unité de Fessenheim, les inondations (allusion au tsunami qui a suivi le séisme japonais) et les pertes de source électrique de secours ou encore des systèmes de refroidissement d’urgence et auxiliaires (qui sont doublés voire triplés dans la version EPR). Les autres installations relatives à la filière nucléaire ont été également inspectées.
En définitive, l’exploitant (EDF) et le concepteur (AREVA) ont donc été priés de bien vouloir respecter les diverses recommandations qui ont été concrétisées dans ce rapport. Il en résultera un coût intégré dans ceux de la maintenance habituelle.
L’accident de Seveso avait conduit à mettre en conformité un certain nombre d’installations de l’industrie chimique, souvent très proches de grandes agglomérations, au niveau de la sécurité et des risques de pollution gazeuse ou liquide, mise en conformité qui fut étalée sur plusieurs années et intégrée aux opérations de maintenance programmées.

Aujourd’hui 31 janvier 2012 la Cour des Comptes a rendu public (non encore en ligne) un rapport sur le coût de la filière électronucléaire qui s’élève à 228 milliards d’euros. Pour 58 unités cela correspond si je calcule bien à 3,93 milliards par unité toutes dépenses confondues, ce qui n’est pas aussi élevé qu’on veuille bien le croire.
Mais le point le plus intéressant qui ressort de ce rapport (que j’espère pouvoir lire un jour) est la mise en avant de l’évolution du parc français.
Je cite Didier Migaud, président de la cour des comptes, dans son interview au Monde (http://www.lemonde.fr/economie/article/2012/01/31/la-cour-des-comptes-releve-les-nombreuses-incertitudes-qui-pesent-sur-la-filiere-nucleaire_1636732_3234.html#ens_id=1504462) :

D’ici à la fin de 2022, 22 réacteurs sur 58 atteindront quarante ans de fonctionnement. Dans l’hypothèse d’une durée de vie de quarante ans et d’un maintien de la production électronucléaire à son niveau actuel [74 % de la production d’électricité], il faudrait donc un effort considérable d’investissement à court terme, qui paraît très peu probable, voire impossible, y compris pour des considérations industrielles. Cela signifie qu’à travers l’absence de décision d’investissement, une décision implicite a été prise qui nous engage déjà: prolonger nos centrales au-delà de quarante ans, ou faire évoluer significativement et rapidement le mix énergétique vers d’autres sources d’énergie, ce qui suppose des investissements complémentaires.

On comprend clairement que l’abandon d’une partie du nucléaire (ce que préconise François Hollande) a aussi un coût considérable qu’il n’était pas dans la mission de la Cour des comptes d’évaluer. Mais on peut facilement établir une comparaison avec le Japon. Les dernières données économiques disponibles pour ce pays font état d’un renchérissement de la facture d’importation de gaz et de pétrole de 10 milliards d’euros par mois pour l’arrêt de la presque totalité du parc électronucléaire de ce pays (279 Twh, 44104 MWe). Il est donc très facile d’établir une comparaison avec la France (407 Twh, 63130 MWe). L’arrêt préconisé par François Hollande de 22 réacteurs (si j’ai bien lu) les CP0, CP1 et CP2, correspondrait à l’importation de combustible fossile (gaz ou pétrole) pour une valeur en euros actuels de 4,6 milliards d’euros par mois soit plus de 55 milliards d’euros par an, soit le coût de presque 8 EPR ! Or pour remplacer ces 22 unités de 900 MWe, pour faire court, il faudrait 11 EPR si la politique énergétique de la France reste résolument attachée au nucléaire afin d’honorer les engagements relatifs aux émissions de CO2, engagements que le Japon a allègrement abandonné, et pour cause.
Je rappelle que le nucléaire représente en France seulement 32 % de la totalité de l’énergie primaire consommée, le reste se répartissant à parts sensiblement égales entre le transport et le chauffage + l’industrie. On est donc loin, très loin du tout renouvelable sans rejets de CO2 dont parlent certains candidats à la présidentielle que je ne nommerai pas…

Si la politique énergétique future est infléchie en faveur d’un abandon progressif du nucléaire au profit d’autres énergies renouvelables (hors combustibles fossiles, charbon, pétrole ou gaz) il est difficile de trouver quel sera le coût du remplacement au moins des 22 tranches 900 Mwe (Hollande n’en a pas parlé et s’en est bien gardé) mais si l’on observe ce qui se passe en Allemagne, réseaux inadaptés, grande distance entre le parc éolien et les régions consommatrices d’électricité et nécessité d’importer de l’électricité des voisins européens quand le vent est inexistant ou insuffisant ou encore trop violent, au risque de déstabiliser l’ensemble du réseau électrique européen, tous les arguments et faits exposés ici sont explicites.
En conclusion la France ne peut pas se permettre en l’état actuel de la technique d’abandonner d’un coup de baguette magique la filière électronucléaire ni aujourd’hui, ni dans 20 ans ni ultérieurement.

Démographie, oui mais quelles prévisions ?

Je suis tombé ce soir sur un article du Figaro dont voici le lien :

http://www.lefigaro.fr/conjoncture/2012/01/30/20002-20120130ARTFIG00660-les-defis-du-japon-face-au-declin-de-sa-population.php

Je ne veux pas faire une fixation sur le Japon par les temps qui courent, mais tout de même …
Voici le commentaire laissé sur le site du Figaro (je ne suis jamais assuré qu’un quotidien en ligne publie mes commentaires) :
Comment peut-on avec assurance faire des projections sur 50 ans, je me le demande. Que va-t-il arriver pendant le demi siècle à venir ? Personne ne peut honnêtement le prédire. C’est comme si on avait prédit au début des années 50 internet, les empreintes génétiques, les téléphones portables, les cocottes minute, que sais-je ? Je trouve ce genre d’élucubration intellectuelle hautement suspect !
Pour ce qui est du Japon, pays que je connais bien pour y séjourner au moins deux fois par an, il suffirait d’un petit effort du gouvernement pour inverser la tendance et encourager les jeunes générations à procréer…
Cependant, on peut aussi considérer que ce pays est entré pour toutes sortes de raisons dans ce que j’appellerai le raisonnable. Je m’explique : pourquoi une croissance à tout prix ? Pour rembourser la dette colossale du pays ? Que nenni !
Pour soutenir la consommation intérieure ? Une chimère ! Pour continuer à grignoter des terres agricoles et construire des maisons et des buildings à perte de vue ? Absurde !
Non, le Japon, par la force des évènements semble, et je le souhaite, prendre la voie de la non croissance, tout en restant un leader mondial dans les hautes technologies même si la population va décroitre dans les prochaines années. Mais où est le mal ?
J’ai déjà disserté en détail sur l’évolution démographique de la Chine, de l’Inde et du Japon sur mon blog . La population chinoise est 10 fois supérieure à celle du Japon. Dans quelques années, la Chine, en raison de la politique de l’enfant unique, va voir sa population régresser d’environ 10 millions d’habitants pas an (le Japon 1 million par an) puis cette tendance va s’accentuer car les tranches d’âge fertiles seront déficitaires (pour des raisons différentes de celles du Japon) et le processus s’accélérera inéluctablement pour aboutir à une population vers 2060, si j’ose faire un pronostic, de l’ordre de 800 millions d’habitants. Faisant le même type de projection pour le Japon, la population de ce pays serait alors de 80 millions d’habitants … Pourquoi pas ?
Dans 50 ou 60 ans, il n’y aura presque plus de pétrole, certainement plus de poissons dans les océans, le climat sera devenu hostile, les russes auront fini depuis longtemps de massacrer la forêt boréale sibérienne, l’Amazonie n’existera plus depuis bien longtemps, l’Andalousie sera un désert de sable comme l’Italie du sud, et même le verdoyant Périgord sera recouvert de dunes où quelques rares buissons tenteront de survivre …
En conclusion, faire des projections hasardeuses sur l’évolution de la population japonaise relève d’un exercice de style suspect !

Disons que l’ensemble des pays développés vont voir leur population décroître puis ce sera le tour des pays en voie de développement et inéluctablement le processus s’accélérera en raison de la raréfaction des ressources naturelles, ou de l’émergence d’épidémies incontrôlables ou encore de conflits meurtriers, dernière hypothèse parmi les plus probables, mais sans être un oiseau de mauvaise augure, il est évident que la population humaine pose problème pour la pérennité même de l’habitabilité la planète.
Alors faut-il se réjouir de telles nouvelles alarmantes ?
Merci à ceux de mes lecteurs qui oseront laisser des commentaires, je suis curieux de voir leurs réactions !

Manoeuvres électoralistes (encore!)

Voici un dépêche d’agence sur laquelle je suis tombé par hasard aujourd’hui :

Chasse: vers une levée du moratoire concernant deux espèces d’oiseaux


PARIS – Les moratoires en vigueur depuis 2008 sur la chasse de deux espèces d’oiseaux, l’Eider à duvet et le Courlis, devraient être prochainement levés, a indiqué lundi un représentant de la Fédération nationale des chasseurs (FNC), après avoir été reçu à l’Elysée par Nicolas Sarkozy.

Le chef de l’Etat a également indiqué qu’il respecterait le récent avis du Conseil d’Etat imposant d’avancer au 31 janvier la fermeture de la chasse à certaines oies, mais a évoqué la possibilité de dérogations limitées à des fins scientifiques, selon Thierry Coste, conseiller politique de la FNC.

Le président Sarkozy, accompagné par la ministre de l’Ecologie Nathalie Kosciusko-Morizet, a reçu des représentants de plusieurs fédérations de chasseurs à la veille d’une réunion mardi du Conseil national de la chasse et de la faune sauvage, organisme chargé de délivrer des avis sur le sujet.

Le 23 décembre, le Conseil d’Etat avait enjoint au ministère de l’Ecologie de fixer une nouvelle date de clôture, qui ne soit pas postérieure au 31 janvier, pour la chasse à certaines oies, qui était jusqu’ici fixée au 10 février, afin de préserver la période de reproduction des oiseaux.

Ce jugement avait été salué par les associations de défense de l’environnement et des oiseaux, mais avait provoqué la colère des chasseurs, qui sont 1,2 million environ en France.

Selon M. Coste, à partir du 1er février, les oies ne pourront pas être chassées, sauf dans le cas d’une dérogation scientifique qui est très limitée.

M. Sarkozy a, en parallèle, annoncé la levée de deux moratoires sur le Courlis et l’Eider à duvet, deux des trois espèces d’oiseaux bénéficiant de moratoires de cinq ans, décidés en 2008 après des négociations entre chasseurs et écologistes.

Le problème, c’est que depuis que ces moratoires ont été signés, aucune étude n’a été engagée par le ministère de l’Ecologie pour évaluer l’état des populations de ces oiseaux, a assuré M. Coste.

Il s’agit très clairement d’un cadeau aux chasseurs, a dénoncé le président de la Ligue de protection des oiseaux, Allain Bougrain-Dubourg, qui a précisé que les représentants des associations écologistes avaient décidé de boycotter la réunion de Conseil national de la chasse et de la faune sauvage, mardi.

Plusieurs ONG de défense de l’environnement avaient adressé vendredi une lettre ouverte à M. Sarkozy pour lui demander de faire respecter les engagements pris par le passé et pour dénoncer la surenchère en période préélectorale d’une partie du monde de la chasse.

C’est souvent dans les périodes électorales qu’on est un peu mieux écoutés, mais ce n’est pas un privilège qui nous est octroyé, a fait valoir M. Coste.

Il a précisé que M. Sarkozy s’était également engagé à ce que deux propositions de loi actuellement en discussion au Parlement -l’une sur le contrôle des armes et l’autre sur une simplification de la chasse- seraient votées avant la fin de son mandat. Ces deux textes sont souhaités par les chasseurs et soutenus par les parlementaires de gauche comme de droite, a précisé M. Coste.

(©AFP / 30 janvier 2012 17h57)

Quelques milliers d’oiseaux migrateurs plus ou moins épuisés par leur périple bisannuel abattus par des sauvages qui ne respectent rien sinon leurs instincts sanguinaires, ça vaut bien un petit geste de la part du président de la République.
Je voudrais poser une question ouverte à Nicolas Sarkozy :
Favoriser cet instinct des chasseurs est-il du ressort ou des prérogatives d’un président ?
Je sais bien que avoir à portée de la main le bouton qui peut le cas échéant déclencher le feu nucléaire est largement suffisant pour satisfaire des instincts de destruction mais autoriser les chasseurs à faire n’importe quoi n’est pas du ressort du président à moins d’avoir de bas instincts électoralistes.
Quelques plumes d’oies ou d’eiders valent bien quelques centaines de milliers de voix pour se faire réélire et clamer ensuite d’une voix de fausset « on a gagné ! » comme si l’urgence économique actuelle avivait aussi cet instinct de domination.
C’est dérisoire ! C’est complètement déplacé !
Gagner quoi, au juste ? Le droit régalien d’autoriser les massacre des oiseaux migrateurs par des imbéciles bornés mais aussi de précieux électeurs ! Mais oui ! Voilà où en est le niveau de la politique française.
Je me fais de plus en plus de souci pour l’avenir de mes petits enfants.
Que va faire Hollande avec les chasseurs, lui qui s’est plus ou moins allié avec les « verts » ? Attendons une réaction du PS à ce nouveau coup en provenance en direct de l’Elysée …

Fukushima, et après ?

Je suis allé à Tokyo quelques jours après le tsunami du 11 mars 2011 et je viens de revenir après un séjour d’un mois toujours à Tokyo. Ce que je peux dire, c’est que la conscience citoyenne est exemplaire en ce qui concerne par exemple le chauffage et l’éclairage domestique, et je ne parle pas des restrictions l’été dernier avec les conditionneurs d’air. Mais je voudrais tout de même ajouter un commentaire circonstancié sur le fait que certains médias ont mis en scène des opposants qui soit-disant campent vers la station de métro de Kazumigaseki alors que l’homme que j’ai vu sur la photo est un clochard qui avait l’habitude de dormir sous la voie ferrée tout près du siège de TEPCO. Je connais très bien ce quartier car mon fils travaille dans une tour située juste en face de TEPCO. La désinformation est une sorte de mission pour certains médias et connaissant le Japon pour y avoir séjourné près de trois années en temps cumulé depuis 7 ans, je peux affirmer que la population continuera à aller travailler chaque jour, que les tremblements de terre ont toujours fait partie de la vie, du quotidien des Japonais, et que la majorité des victimes du 11 mars est due au tsunami. Que je sache, il n’y a pas pour l’instant de victimes de l’accident de Fukushima-Daiichi hormis les deux employés de la centrale emportés par le tsunami. Ce qui est arrivé au Japon a ravivé de vieilles peurs qui ne sont pas contrôlées par la population non informée des avantages de cette source d’énergie. Je suis justement allé à Tokyo en mars dernier pour rassurer mon fils qui vit dans cette ville car j’ai travaillé durant toute ma carrière avec des radio-isotopes et j’ai aussi été consultant auprès d’EDF et je sais de quoi je parle. J’insiste sur le fait que l’arrêt de 49 réacteurs (dont les 4 endommagés de Fukushima-Daiichi a conduit à un surcoût mensuel de 10 milliard d’euro au Japon qui a vu cette année 2011 sa balance commerciale déficitaire pour la première fois depuis 32 ans !
Je n’ose pas imaginer quel serait le coût pour la France de l’abandon pur et simple du nucléaire !
L’Allemagne qui donne des leçons de bonne conduite à tout le monde pollue gravement le ciel européen en brûlant de la lignite et en défigurant des régions entières par l’extraction de ce combustible de mauvaise qualité tout en en contribuant gravement au réchauffement climatique avec la bénédiction des partis écologistes.
Le Japon a quitté le protocole de Kyoto à la suite du tremblement de terre du 11 mars 2011 et ne pourra pas le réintégrer tant que le parc nucléaire n’aura pas été sécurisé et une partie au moins redémarré.

En ce qui concerne l’accident même de Fukushima, il faut rappeler que seule cette centrale et trois réacteurs de celle-ci ont été endommagés par le tsunami puisque les systèmes de refroidissement ont été eux-mêmes détruits par la vague de 14 mètres qui a fait très probablement des dégâts impossibles à réparer à temps si cela avait pu être envisagé compte tenu des moyens de communication également détruits par le tsunami.
A ma connaissance, les autres réacteurs japonais (à l’heure où j’écris ce billet il n’y en a plus que deux en fonctionnement !) n’ont pas subi de dégâts irrémédiables et pourraient être remis en fonctionnement sans incidents.

Le fait que psychologiquement les municipalités et les préfectures hésitent, voire refusent, à/de donner leur approbation pour un redémarrage des réacteurs une fois ces derniers sécurisés, tient uniquement à la peur d’un autre séisme de grande ampleur.
Depuis le 11 mars 2011 il y a eu 1765 tremblements de terre au Japon, et ce samedi 28 janvier 2012, huit secousses ont été enregistrées dont deux ressenties nettement à Tokyo. J’ai moi-même fait l’expérience de la secousse du 1er janvier puisque j’étais à Tokyo.

Quand le Japon s’est lancé dans le développement de l’énergie nucléaire civile, les ingénieurs savaient que le pays se trouve dans une zone de haute sismicité et il se trouve que le risque de tsunami fut ignoré au début du programme nucléaire civil japonais pour une raison encore obscure.
Certes les réacteurs de Fukushima-Daiichi sont d’un type ancien de technologie General Electric (BWR-3 et BWR-4) mis en service à partir de 1971 et de par leur conception ancienne vulnérables aux séismes, mais c’est, faut-il le répéter, le tsunami qui est la cause primaire de l’accident ayant conduit au rejet, après des feux d’hydrogène dus à la fusion partielle des assemblages de combustible, de césium et d’iode. Et le césium a durablement contaminé des milliers d’hectares de bonnes terres agricoles.

Si l’on examine le parc des réacteurs nucléaires japonais, on s’aperçoit que les plus récents sont des réacteurs type PWR (technologie initiale Westinghouse développée notamment en France). Certains d’entre eux ont été mis en service il y a quelques années seulement.

Etablissons donc une comparaison pour illustrer mon propos.
Supposons que des Caravelle soient encore en service, je ne parle pas des bateaux de Christophe Colomb mais de l’avion construit et commercialisé au début des années soixante par Sud-Aviation qui deviendra plus tard Airbus, et que l’un de ces avions vieillissant s’écrase. Ce n’est pas pour cette raison qu’on clouera au sol tous les aéronefs existants et qu’on vérifiera tous ces derniers. Quand l’Airbus A330 Rio-Paris s’est perdu dans l’Atlantique, on a remplacé les sondes anémométriques dites Pito supposées défectueuses mais on n’a pas pour autant interdit tous les avions utilisant les mêmes sondes de voler.
C’est pourtant ce genre de stratégie que le Japon semble avoir adopté. Puisqu’il y a eu un tsunami destructeur ayant résulté en l’accident nucléaire grave que l’on sait, on arrête tous les réacteurs, même les plus récents comme ceux des sites de Shika, Tomari ou Shimane pour les plus récents.
C’est un non-sens économique qui est accentué par le renchérissement récent de la facture énergétique du pays.

Combien de temps le gouvernement japonais persistera dans cette attitude irresponsable nul ne le sait, à moins qu’un black-out plonge l’agglomération de Tokyo-Chiba-Yokohama dans l’obscurité ou pire l’île d’Hokkaido ou même de Kyushu. Alors la population reverra comme le gouvernement sa copie.

Devant l’appétit énergétique il n’y a pas trop de choix, le nucléaire ou l’enfumage de la planète entière, surtout quand on considère que le développement de la filière thorium peut assurer les besoins énergétiques de l’humanité pour des milliers d’années !

J’ai pris des photos de la déforestation de la plus grande forêt boréale, en Russie, en survolant cet immense pays en avion il y a quelques jours : on massacre cette immense source de recyclage du gaz carbonique et personne ne s’en émeut vraiment…

Conditionnel passé

Que mes lecteurs se rassurent, je n’ai pas lu entièrement le programme de François Mitterand, NON, François Hollande, pardon, qu’on trouve par exemple avec ce lien :

http://www.lepoint.fr/politique/election-presidentielle-2012/document-le-programme-de-francois-hollande-26-01-2012-1423761_324.php

Mais ce lien peut aussi le faire :

http://www.lours.org/default.asp?pid=307

Premier constat, Hollande utilise un nombre incalculable de fois le JE suivi d’un futur car tout est au futur. Vous me direz, normal puisque c’est un programme électoral et électoraliste pur jus et même les plus inféodés des affidés de Hollande ne s’y tromperont pas, dans deux ans, si ce triste démagogue est élu, il parlera au conditionnel passé pour tenter de mobiliser ses troupes déçues par les deux premières années désastreuses de son quinquennat. Ce seront surtout les classes moyennes qui seront vraiment touchées avec par exemple deux mesures prises au hasard: la CSG et la CRDS fusionnées avec l’IRPP ou encore la progressivité des tarifs de l’eau et de l’électricité, en fonction de quoi ? des revenus ? (proposition 42), si j’ai bien compris.
La CSG et la CRDS représentent 8 % du revenu net soit 12,5 % du revenu brut, c’est comme ça qu’il faut calculer ! C’est donc une nouvelle forme d’impôt à taux fixe qui va devenir variable en fonction des revenus.
Mais pour l’eau et l’électricité, c’est encore plus étrange car il n’y a pas de détails précis, cet individu s’en garde bien, comme dans beaucoup d’autres propositions, car ce serait trop affolant de donner des chiffres précis.
C’est vraiment surréaliste d’entendre de tels propos d’un politicien qui se réclame de gauche et qui perçoit néanmoins un salaire (et des revenus ?) de 30 000 euros par mois !
Non, vraiment, je ne peux en aucune manière être convaincu par une seul des quelconques propositions de Hollande, c’est une suite diarrhéique pour plaire aux homosexuels, aux handicapés, aux curés et aux franc-maçons, oui ! lisez bien ! aux enseignants et aux cheminots, aux fonctionnaires (rien n’est dit sur l’harmonisation du régime de retraite du secteur public avec celui du privé que Sarkozy aurait du entreprendre), et même aux personnes souffrant d’Alzheimer qui, tout le monde le sait, se déplacent pour aller voter …
Bref, c’est écoeurant de lire un tel amoncellement de démagogie.
Pour en revenir à l’usage du futur qui va passer au conditionnel passé dans deux ans (« S’il n’y avait pas la crise ça ne serait pas arrivé ») je me demande si Hollande lit la presse économique tous les jours. Aucune prévision optimiste n’apparait au fil des jours. L’Europe va entrer dans une période de récession peut-être durable.
Voici deux liens pour les anglophones :

http://www.thedailybeast.com/newsweek/2012/01/22/imf-head-christine-lagarde-exclusive-interview.html

http://www.guardian.co.uk/news/datablog/2012/jan/24/imf-world-economic-outlook

Alors, même avec une croissance pour la France en 2012 de 0,2 % puis un poussif 1 % en 2013, à n’en pas douter une seconde, si Hollande est élu président de la République, il parlera dans deux ans au conditionnel passé : « Si j’avais su, j’aurais pas dit ça ».
Ca me rappelle Petit Gibus dans la guerre des boutons : « Si j’avais su, j’aurais pas venu » (à L’Elysée ?)

Réaction à un article du NouvelObs intitulé « Les Chinois bientôt dans le nucléaire français ? »

En réponse à l’article publié dans le NouvelObs.com de ce jour, je me suis permis de réagir. Voici le lien de l’article :

http://tempsreel.nouvelobs.com/planete/20120125.OBS9762/info-obs-les-chinois-bientot-dans-le-nucleaire-francais.html

Il n’y a pas de quoi fouetter un chat ! Il s’agit d’un accord de coopération comme EDF en a signé avec l’Afrique du Sud, la Grande-Bretagne et les USA probablement dans les mêmes termes.
Je voudrais rappeler au journaliste qui a livré ce document et en a souligné certains mots et phrases qu’il aurait été préférable qu’il montre le document sans en encadrer certains mots : un journaliste doit citer des faits et non pas les interpréter.
Je rappelle un fait qui passa inaperçu en son temps. En 1983, Framatome, licencié de Westinghouse pour la construction de réacteurs à eau pressurisée en France (mais aussi en Afrique du Sud et en Corée) voulait passer un accord de coopération avec l’URSS. A l’époque je travaillais à l’EDF et j’ai personnellement alerté le Président de la République du danger d’un tel projet puisque la licence Westinghouse était encore pendante. Ce n’est plus le cas aujourd’hui avec EDF, libre de choisir ses fournisseurs – AREVA n’a pas le monopole de la construction de réacteurs ni de la fourniture de combustible, ni du retraitement – et donc libre de passer des accords d’ingénierie et de développement avec qui cette société le désire. Il est naturellement évident que le gouvernement a eu son mot à dire dans cet accord mais je rappelle tout de même qu’EDF est maître d’oeuvre conjoint pour la construction de centrales nucléaires en Chine.
Dans le même ordre d’idées Airbus Industries, consortium européen, a passé des accords avec la Chine pour la construction d’avions sur le sol chinois et il n’y a rien a redire.
Je ne comprend donc pas les réactions épidermiques teintées d’idéologie des lecteurs ni la parti-pris du journaliste qui présente ces documents …

Addendum à ce commentaire :

Je suppose que la position du journaliste auteur de cet article relève d’un « effet Fukushima » comme j’avais disserté de ce même « effet » dans divers post de ce blog. Cependant, j’insiste sur le fait que ce n’est pas la première fois qu’EDF signe des accords de coopération avec d’autres exploitants étrangers dans le domaine du nucléaire. En effet EDF est un producteur d’électricité et est connu comme tel à l’étranger (en anglais « utility »), EDF est aussi le maître d’oeuvre dans le cadre de ses activités d’électricien et est aussi reconnu comme tel à l’étranger.
Les décisions relatives à la production électro-nucléaire sont prises sur le long terme et doivent l’être avec les producteurs d’électricité expérimentés et reconnus comme tel. L’expérience d’EDF est unique au monde et il est normal que des pays étrangers fassent appel à son savoir-faire.
Encore une fois cet article, tendancieusement présenté par le journaliste du Nouvel Observateur comme une aliénation de la France, est un article polémiste qui, tsunami japonais ou pas, ne changera en rien la politique d’EDF dans ses coopérations déjà largement engagées avec plusieurs pays du monde conscients que l’électro-nucléaire ne doit pas être jeté aux oubliettes.

Dernières nouvelles du Japon

Japon: 1er déficit commercial depuis 31 ans en 2011, annus horribilis

Tokyo (awp/afp) – Le Japon a subi en 2011 son premier déficit commercial annuel depuis 1980, à cause des perturbations liées au séisme du 11 mars, d’une facture énergétique renchérie par l’accident de Fukushima et de la vigueur du yen.

Le déficit commercial de la troisième puissance économique mondiale a atteint 2492,7 milliards de yens (près de 25 milliards d’euros) sur l’ensemble de l’année, a annoncé mercredi le ministère des Finances.

Les importations ont bondi de 12,0%, à cause d’une facture énergétique renchérie par l’envolée des achats en valeur de pétrole (+21,3%) et de gaz naturel liquéfié (+37,5%).

Outre la hausse des tarifs, le Japon a dû importer du gaz comme jamais pour approvisionner ses centrales thermiques, afin de compenser l’effondrement de la production nucléaire d’électricité du pays après l’accident de Fukushima.

Depuis cette catastrophe, la pire du secteur depuis celle de Tchernobyl (Ukraine) en 1986, les réacteurs arrêtés pour maintenance régulière n’ont pas pu redémarrer en raison de l’obligation préalable d’effectuer des tests de résistance et d’obtenir l’approbation des autorités locales. Au 31 décembre, l’archipel ne disposait que de 6 unités en service sur un total de 54.

Le Japon a aussi élevé ses acquisitions de produits alimentaires, de 12,4% en valeur.

En 2011, les exportations se sont effritées pour leur part de 2,7% par rapport à celles de 2010, plombées par un recul des livraisons à l’étranger de semi-conducteurs (-14,2%) et de voitures (-12,1%).

La production des fabricants d’électronique et des constructeurs d’automobiles a été très perturbée par le séisme et le tsunami qui ont dévasté la région du Tohoku (nord-est) le 11 mars.

Usines endommagées, approvisionnement interrompu ou réduit pendant des semaines, ces puissants secteurs de l’économie nippone ont connu un printemps désastreux qui les a contraints à diminuer leurs ventes hors du Japon.

A l’automne, des inondations historiques en Thaïlande ont en outre perturbé les circuits habituels d’échanges de pièces détachées et produits finis, alors que la situation venait à peine de revenir à la normale au Japon.

Ces difficultés ont été aggravées par la vigueur historique du yen qui a renchéri leur production « made in Japan » et amoindri la valeur de leurs revenus encaissés à l’étranger. Considérée comme une devise refuge par temps économique incertain, la monnaie nippone a fait l’objet d’achats massifs d’investisseurs effrayés par les turbulences financières internationales.

En deuxième partie d’année, la dégradation de la conjoncture mondiale en lien avec la crise européenne d’endettement a de surcroît réduit les débouchés des firmes nippones.

Au sein de la région asiatique en croissance, le déficit commercial nippon vis-à-vis de la Chine, son premier partenaire commercial, a quintuplé et son excédent s’est notablement réduit envers la Corée du Sud et Taïwan.

Le bénéfice tiré de ses échanges de biens a diminué de 8,2% face aux Etats-Unis et de 31,3% vis-à-vis de l’Union européenne à l’économie chancelante.

« Le commerce japonais a été cette fois frappé des deux côtés », a résumé Satoshi Osanai, économiste à l’Institut de recherche Daiwa, rappelant que la chute des exportations observée en 2008, année du pic de la crise financière, n’avait pas été accompagnée d’une hausse des importations, à l’inverse de 2011.

Les économistes soulignent que les circonstances de l’année passée furent exceptionnellement négatives pour l’archipel, mais plusieurs facteurs pesant sur son commerce pourraient néanmoins perdurer.

Même si elle redémarre quelque peu, la production nucléaire du pays ne retrouvera sans doute pas ses niveaux d’antan, lorsqu’elle assurait quelque 30% de la production d’électricité locale, ce qui maintiendra la facture énergétique à des niveaux coûteux.

Le yen risque pour sa part de rester élevé en 2012 et de peser encore sur la compétitivité des produits fabriqués au Japon pour l’exportation, à moins d’une brusque éclaircie sur l’économie mondiale.

(AWP / 25.01.2012 06h31)


Mon commentaire: ceci corrobore les remarques que je faisais dans mon précédent post en relation avec le renchérissement du coût de l’énergie avec l’arrêt de 90 % des réacteurs nucléaires du pays …

Commentaire laissé ce jour sur Rue89

En réponse à l’article de Alissa Descotes-Toyosaki paru sur Rue89 et dont voici le lien :

http://blogs.rue89.com/alissa-descotes-toyosaki/2012/01/24/dans-le-campement-des-anti-nucleaire-kasumigaseki-226335#comment-2737427

Je voudrais faire quelques remarques à propos de ce reportage. Je suis allé à Tokyo quelques jours après le tremblement de terre suivi du tsunami qui a fait les dégâts que l’on sait. Je ne polémiquerai nullement sur le contenu de cet article mais je ferai seulement part de mes impressions du moment. A la fin du mois de mars dernier, tous les réacteurs nucléaires exploités par TEPCO étaient arrêtés pour des raisons de sécurité et les escalators des stations de métro ou de train étaient à l’arrêt pour économiser de l’énergie, seuls les ascenseurs étaient opérationnels pour les vieux et les femmes avec enfants. L’éclairage était largement diminué de moitié dans les couloirs du métro. Les citoyens avaient reçu pour consigne de faire le maximum d’économies d’électricité chez eux. Et cet élan citoyen a permis d’éviter un black-out dès la fin du mois de mars. Au courant de l’été, une directive applicable à toute l’agglomération de Tokyo, incluant Chiba et Yokohama a enjoint la population à réduire drastiquement l’usage des conditionneurs d’air tant au bureau qu’à la maison, ce que les Japonais ont fait dans l’ensemble. Il n’y a pas eu non plus de black-out pendant l’été, pourtant une des périodes les plus consommatrices en électricité.
Je suis revenu à Tokyo en décembre et même attitude générale de la population, restriction drastique du chauffage domestique (il faisait 7 degrés le matin dans la maison de mon fils et la même température le soir quand il rentrait chez lui : les Japonais arrêtent le chauffage la journée quand ils ne sont pas chez eux ainsi que la nuit, allez demander aux Français de faire la même chose !), encore que la plupart des postes de chauffage est alimentée par le gaz naturel d’importation.
Il n’y a pas eu de coupures d’électricité, mais tout ceci, malgré la discipline exemplaire du peuple japonais, a eu un coût que, certes, un pays comme le Japon peut supporter car son économie est toujours largement excédentaire mais qui se chiffre à environ 10 milliard d’euros de plus par mois si l’on compare en mois glissant sur l’année 2010. Ces 10 milliard d’euros (1 trillion de yens) ont été soustrait de l’économie japonaise, et pourtant l’énergie nucléaire ne représentait que 30 % de la production totale d’électricité avant le tsunami du 11 mars. Ces données qui peuvent être retrouvées facilement dans les revues économiques prouvent ceci avec clarté : dans un pays hautement industrialisé comme le Japon avec une population essentiellement urbaine de 125 millions d’habitants, un tiers de la production électrique avec des énergies fossiles importées (le Japon a quitté le protocole de Kyoto à la suite de l’accident de Fukushima) représente donc un coût de 10 milliard d’euros par mois. L’Allemagne dont le dynamisme industriel est comparable au Japon avec une population de 30 millions inférieure produit environ 25 % de son électricité à partir du nucléaire (probablement moins à ce jour mais les données sont difficiles à trouver). On peut établir une comparaison grossière entre la situation allemande qui veut (et a décidé sous la pression des écologistes) sortir du nucléaire dans les 10 ans et la situation actuelle du Japon qui a réduit de facto sa production électronucléaire de 80 %. Cependant la comparaison s’arrête là car le Japon doit importer 100 % de l’énergie fossile pour produire l’électricité dont il a besoin alors que l’Allemagne a choisi, apparemment avec l’accord des écologistes, de défigurer ses paysages, de détruire des villages entiers pour exploiter la lignite afin de produire de l’électricité de manière extrêmement polluante et d’ouvrir les vannes au gaz naturel russe.
Si un black-out survient soit sur l’île de Honshu ou celle de Kyushu, alors sera immédiatement remise en question la décision d’arrêter tous les réacteurs nucléaires. Ceux qui auront passé avec succès les tests de sureté seront certainement remis en marche quant aux plus anciens, à n’en pas douter, ils seront définitivement arrêtés.
Je rappelle, selon les données disponibles, que le surcoût financier pour produire seulement un tiers de l’électricité est de 120 milliard d’euros par an pour le Japon malgré la discipline citoyenne exemplaire, je le répète, de chaque individu …
La comparaison avec le Japon s’arrête donc là.

Maintenant, pour répondre à Madame Alissa Descotes-Toyosaki, j’ai remarqué que sur l’une des photos on voyait en arrière plan l’hôtel Intercontinental sur Hibiya-dori, si je ne me trompe, effectivement tout près de la station de métro de Kazumigaseki (d’ailleurs le siège de TEPCO se trouve sur Kazumigaseki-dori). L’homme pris en photo est un clochard bien connu des salary-men travaillant dans le quartier, je l’ai moi-même vu à de nombreuses reprises trimbalant ses sacs variés. Il avait pour habitude de dormir sous la voie de chemin de fer qui se trouve tout près du siège de TEPCO avant le tsunami. J’émets donc de sérieux doute sur la véracité de ce reportage si je m’arrête à cette remarque purement anecdotique. Ce clochard (et pourtant il y en a très peu dans le quartier d’Hibiya contrairement à Shinjuku) a donc participé à une mise en scène propagandiste. Au début du mois de janvier, j’ai vu des paysans de la préfecture de Fukushima manifester devant le siège de TEPCO pour réclamer des indemnisations et c’est bien compréhensible, ils ont tout perdu en raison de la contamination par le césium 135. Mais je n’ai jamais vu ce clochard roder alentour alors que j’étais dans ce quartier tous les jours pour aller déjeuner avec mon fils qui se trouve par un hasard tout à fait favorable pour mon argumentaire travailler dans un building en face du siège de TEPCO.

Vous avez dit développement durable ?

vue aérienne en Sibérie-2

On parle de la déforestation en Malaisie, en Indonésie et au Brésil …
Voilà ce que l’on peut observer en survolant la Sibérie. La forêt sibérienne est la plus grande forêt boréale du monde. Il faut des centaines d’années pour que les arbres atteignent une taille respectable. La folie humaine est en train de dévaster ce joyau sans se poser de questions autres que l’appât du gain immédiat.
Chaque parcelle de forêt accessible est dévasté. A n’en pas douter, des routes seront créées au mépris de l’environnement pour continuer à exploiter cette immense forêt qui couvre onze fuseaux horaires, ce sera pire que les émissions de gaz carbonique pour la dégradation du climat.

vue aérienne en Sibérie-1