La plus importante avancée géopolitique : le rapprochement Téhéran-Ryad

Je suis consterné par la pauvreté des informations que diffuse la rare émission d’une chaine de télévision française que j’appréciais encore en post-diffusion. Il s’agissait de l’émission animée par Christine Kelly « Face à l’Info » de Cnews. Aujourd’hui cette émission débat de faits divers et des problèmes sociétaux de la France, affligeant. Fort heureusement, afin de tenter de m’informer de ce qui se passe en France et dans le monde il ne me reste plus que le journal télévisé de TVL et l’émission sur cette même chaine intitulée « Le Samedi Politique » animée par l’excellente Élise Blaise, et c’est tout. Outre les sites d’information scientifique je navigue sur CGTN, AL24News, Rumble ou d’autres sites comme EurasiaReview, Réseau International, GlobalResearch et d’autres sites d’information dignes de ce nom, le reste étant trop entaché de propagande occidentale. On s’informe comme on peut.

J’ai donc trouvé cette émission très intéressante sur AL24News qui a motivé mon envie d’écrire ce papier (lien en fin de billet) et qui éclaire objectivement l’opinion des Français en particulier, trop occupés par des problèmes politiciens domestiques d’une médiocrité consternante. C’est la nouvelle de géopolitique la plus importante des deux ou trois dernières décennies et elle s’explique assez aisément. Le rapprochement politique et commercial entre l’Iran et l’Arabie saoudite sous l’égide de la Chine n’est pas un effet du hasard. À première vue on peut qualifier cette démarche comme étant anti-américaine, ce n’est pas faux puisque les Etats-Unis ont déclaré que leur ennemi numéro un était la Chine. Mais ce n’est qu’en partie vrai et je vais tenter de l’expliquer. L’Iran nourrit une haine anti-américaine depuis des dizaines d’années à la suite du renversement de Mossadegh en 1953, démocratiquement élu mais accusé de sympathies pour l’Union soviétique. Un coup d’état organisé par le MI6 et la CIA le destitua pour installer un dictateur sanguinaire encensé par les Occidentaux, le Shah, qui ne parlait même par le perse ! Les Anglais en voulaient à Mossadegh qui envisageait de nationaliser la compagnie pétrolière britannique implantée en Iran et les Américains, empêtrés dans la guerre anti-communiste de Corée, étaient motivés par leur croisade anti-bolchévique dans cette région stratégique du Moyen-Orient.

Du côté de l’Arabie saoudite les accords dits « du Quincy » en février 1945 entre Roosevelt et le Roi Ibn Saud officialisaient ce qui allait par la suite être le « pétro-dollar ». Il fallut de nombreuses années aux Saoudiens pour comprendre qu’ils avaient été dupés par les Américains avec cet arrangement léonin que l’on peut résumer ainsi : « Vous me vendez votre pétrole à un prix préférentiel et garanti, je vous vends des armes en retour pour votre protection et « entre parenthèses » je contrôle votre politique étrangère et nos dollars reviennent ainsi chez nous ». Quelque chose comme un accord rappelant étrangement les fameux traités inégaux imposés à la Chine au dix-neuvième siècle par l’Europe. L’arrivée de MBS au pouvoir a changé la donne. L’un des évènements majeurs qui a secoué en le dramatisant l’Occident est le découpage en rondelle du journaliste Khashoggi considéré par Ryad à juste titre comme un agent américain. Ce règlement de compte a été suivi par la décision des l’Arabie Saoudite de se faire payer en renminbi convertibles par la Chine pour toute livraison de pétrole. Si cette dernière décision signifie un rapprochement entre l’Arabie et la Chine elle revêt un autre sens, une lassitude des Saoudiens de leur vassalisation par les Etats-Unis. Par exemple les Saoudiens se moquaient du Yémen mais ils ont été contraints par les USA de se servir de leur armement strictement défensif pour détruire les positions des rebelles Houtis financés par l’Iran dans le Sud Yémen. Et c’est ce financement iranien qui déplaisait aux Américains, un autre conflit organisé par « proxy », une habitude chez les yankees.

Devant la soif d’investissements et de modernisation de leur pays les Saoudiens ont naturellement fait appel aux investisseurs chinois qui ne se sont pas fait prier car cette région du Moyen-Orient est essentielle pour les approvisionnements en énergie de la Chine et c’est aussi un point d’arrivée du projet chinois strictement commercial « Belt&Road ». Pour les Chinois il restait un point à régler : la stabilité politique dans la région. En effet, pour Pékin faire des affaires est synonyme de calme politique et social : on ne fait pas de commerce les armes à la main, un petit détail que les Américains n’ont jamais compris ! Les Occidentaux ayant catalysé le rapprochement de la Russie et de la Chine, un fait entendu, la Chine a alors tissé des échanges commerciaux avec la Turquie, toujours pour commercer (la Chine est devenue le premier partenaire commercial de la Turquie depuis quelques années) mais afin d’établir cette stabilité politique et sociale il fallait également pour Pékin s’intéresser à la Syrie, un problème plutôt compliqué pour arriver à une règlement définitif de ce conflit qui a ruiné le pays. Il y a en effet une multitude d’acteurs dans cette guerre civile d’un nouveau genre largement initiée encore une fois par les Etats-Unis qui a déjà occasionné plus de 500000 morts civils et militaires depuis 2011. La Syrie est gouvernée par la minorité alaouite proche des chiites, les Américains, les Anglais, les Français et les Iraquiens ainsi que la Turquie sont impliqués dans le conflit. La Russie est intervenue dans le cadre d’un accord d’assistance mutuelle préexistant. Et la Chine voudrait que ce pays soit stabilisé pour développer ses ambitions commerciales. Puisque trois des intervenants, Russie, Iran et Turquie, ont été approchés par la Chine pour un règlement du conflit il fallait également préparer un rapprochement de l’Arabie saoudite avec l’Iran. C’est un peu l’analyse qu’il est possible sinon raisonnable de faire aujourd’hui.

La concrétisation du rapprochement entre l’Arabie saoudite et l’Iran doit se faire à marche forcée car ces deux pays n’y trouveront que des avantages. Oublions les « petits Etats » de la région comme le Qatar, les Émirats arabes unis, Oman et quelques autres miettes sans oublier l’Etat zombie qu’est la Jordanie entièrement contrôlée par les USA qui n’a d’autre choix que d’assister au massacre de son peuple de cis-Jordanie par les colons illégaux israéliens. Cet événement doit faire rire les Chinois accusés par l’Occident de persécuter les minorités musulmanes du nord-est de l’Empire du Milieu. Il est probable que les accords bâclés dits « d’Abraham » seront dénoncés un jour ou l’autre car l’ensemble des pays musulmans sont tout simplement excédés par l’attitude raciste, belliqueuse et anti-musulmane d’Israël depuis l’arrivée des extrémistes ultra-religieux au pouvoir. Cette nouvelle donne géopolitique est justifiée également par le manque de confiance d’un grand nombre de pays envers les USA qui peuvent séquestrer à tout moment les avoirs de n’importe quel pays (notamment l’Arabie saoudite !) et de n’importe quelle personne physique libellés en dollars et pas nécessairement déposés dans une banque américaine. Cette nouvelle attitude de méfiance est une conséquence mondiale des sanctions unilatérales infligées à la Russie depuis le rattachement de la Crimée à la Fédération de Russie et renforcées depuis le début des événement d’Ukraine et l’Arabie saoudite se sent menacée à juste titre puisqu’elle facture son pétrole à la Chine en renminbi convertibles et a refusé lors de la récente visite de Biden à Ryad d’augmenter sa production de pétrole pour mettre la Russie en difficulté, deux situations qui énervent les USA. Enfin, il faut également considérer le fait que la Russie va sortir vainqueur du conflit ukrainien, cela ne fait aucun doute (à mon humble avis que je partage par exemple avec Jacques Baud ou Pierre Conesa) et alors la Chine en sortira renforcée devant les velléités guerrières des USA à son égard, et pour terminer je dirai que la conjoncture internationale actuelle va aboutir à une remise à plat de l’ordre mondial. J’arrête là cette analyse et je laisse à mes lecteurs le plaisir de se livrer à leur propre analyse. Pour approfondir les propos de ce billet voici le lien : https://www.youtube.com/watch?v=ixH6ldTzlr4&ab_channel=AL24news-%D9%82%D9%86%D8%A7%D8%A9%D8%A7%D9%84%D8%AC%D8%B2%D8%A7%D8%A6%D8%B1%D8%A7%D9%84%D8%AF%D9%88%D9%84%D9%8A%D8%A9

Réflexions de géopolitique : Ukraine, Organisation de Coopération de Shanghaï

Pierre Conessa a qualifié la propagande occidentale de « viol des foules ». Je trouve l’expression particulièrement significative et les faits le prouvent. Un jour ou l’autre la vérité surgira mais il faut être patient et également user de discernement en utilisant pour s’informer un large éventail de sources pour être capable de réaliser des recoupements. C’est la seule approche honnête que de nombreux journalistes ne prennent mais pas la peine de choisir. En France ils reprennent une dépêche de l’AFP, ajoutent quelques mots pour mettre en exergue un passage ou au contraire à tronquer la dépêche pour en dissimuler les aspects qui ne correspondent pas à la ligne idéologique de leur employeur. On peut appeler cette attitude comme de l’autocensure mais je considère qu’il s’agit plutôt de propagande. Le monde occidental est gavé de propagande jusqu’à la nausée, qu’il s’agisse du changement climatique ou des évènements d’Ukraine. Les agissements de la CIA en Géorgie sont, il fallait s’y attendre, une nouvelle tentative vers la recherche de la démocratie. Et ce type d’intervention souterraine des services américains pour installer la démocratie s’est invariablement terminé par un conflit armé ou un coup d’Etat suivi d’une dictature dans des pays aussi divers que le Guatemala, le Chili ou l’Ukraine.

Le cas de l’Ukraine est un exemple anthologique puisque comme l’explique l’article de Laurent Brayard paru sur le site Donbass-Insider, dès le lendemain des évènements de Maïdan l’OTAN, le bras armé extraterritorial des Américains, a entrainé l’armée ukrainienne en vue d’un conflit armé avec la Russie. Hollande et Merkel n’ont rien fait pour que les accords de Minsk soient respectés par l’Ukraine pour laisser au régime de Kiev le temps de fortifier la véritable triple « ligne Maginot » entourant les oblasts de Lougansk et Donetsk. Le canal d’irrigation provenant du barrage sur le Dniepr situé en amont de Kherson destiné à acheminer l’eau à la Péninsule de Crimée a été coupé et l’alimentation électrique de la péninsule a subi de nombreuses coupures dans le but de faire comprendre à la population criméenne exclusivement russophone qu’elle avait fait une erreur en organisant un référendum démocratique et honnête pour demander son rattachement à la Russie.

Cette demande n’a même pas été examinée par l’ONU. Il s’est agi d’une violation de la Charte des Nations-Unies qui reconnaît le droit des peuples à disposer de leur destinée. Il en fut de même pour les deux républiques auto-proclamées du Donbass. Je rappèle ici que ces mêmes Nations-Unies n’ont jamais entériné le référendum organisé par la France aux Comores dont le résultat fut le rattachement à la France de l’île de Mayotte.

Les Américains, via l’OTAN, avaient donc un plan bien établi 8 années avant l’intervention de la Russie à la demande de ces deux républiques auto-proclamées. À l’évidence les Etats-Unis ont refusé de faire figurer à l’ordre du jour l’examen du dossier de ces deux républiques puisque cela aurait contrecarré leur plan d’agression du Donbass par le régime nazi de Kiev avec le soutien non officiel de l’OTAN. Ce plan américain consiste à vaincre la Russie dans le but de faire main-basse sur les immenses richesses du sous-sol russe, projet conforme aux multiples interventions américaines dans le monde entier pour contrôler les gisements de pétrole, l’USGS, équivalent du BRGM français, étant parfaitement au fait des réserves du sous-sol de presque tous les pays du monde … sauf de la Russie. Une grande partie de la Sibérie n’a pas encore été prospectée correctement et personne ne sait ce qu’il y a sous la majeure partie des traps de Sibérie, un territoire grand comme 14 fois celui de la France recouvert de coulées de basalte. L’un des gisements miniers le plus connu est celui de Norilsk dont les réserves en nickel, cobalt et palladium sont les plus importantes du monde. Il se trouve à la limite de ces traps dans le grand nord sibérien.

Ainsi conformément à la politique impérialiste des Américains ils ont mis le pied en Ukraine dès la chute de l’Union soviétique en organisant la révolution de couleur de 2004 puis les événement de Maïdan, les élections présidentielles officielles ayant permis l’arrivée d’une personnalité pro-russe. Ces évènements, personne ne le nie aujourd’hui, furent organisés et financés par la CIA. Il s’agit de la stratégie classique de déstabilisation d’un pays dont la ligne politique est contraire à l’agenda de domination du monde par Washington. C’est exactement ce qui se passe actuellement en Géorgie, c’est ce que les Américains ont organisé à Hong-Kong il y a quelques années et c’est ce qui aurait pu arriver en France si les électeurs avaient élu Mélanchon, un crypto-marxiste admirateur de Maduro, à la tête de l’État français. En Europe la Commission tient en laisse tous les gouvernements et cette Commission est sous la haute surveillance des Américains.

Mais de nombreux signes de rébellion apparaissent presque chaque jour et je n’en citerai que l’un des plus importants et récent pour ensuite digresser sur l’organisation de coopération de Shanghaï. Le 10 mars 2023, le site Arab News en français a mis en ligne un article relatant l’accord signé à Pékin dont le but est de rétablir des relations diplomatiques entre l’Arabie saoudite et l’Iran sous la houlette de la Chine. Dans un délai de 2 mois ces deux pays rouvriront leurs ambassades respectives, l’accord de coopération en matière de sécurité signé en 2001 sera réactivé, le Ministre saoudien des Affaires étrangère, le prince Faisal ben Farhane, a déclaré que cet accord découle, je cite, « de la vision du royaume basée sur la préférence pour les solutions politiques et le dialogue, et de sa volonté de la perpétuer dans la région ». Comme pour les accords commerciaux entre l’Arabie saoudite et la Chine de vente de pétrole payé en renminbi convertible, on constate un silence pesant de la Maison-Blanche.

Dans le même registre 25 pays et non des moindres comme l’Iran mais également l’Algérie se sont rapprochés de l’Organisation de Coopération de Shanghai (SCO). Le SCO est à l’origine un élargissement d’un groupe de pays dit « groupe des cinq » créé en 1996 regroupant dans un accord de coopération économique et d’assistance mutuelle la Chine, le Kazakhstan, le Kyrgystan, la Russie et le Tajikistan. Avec ces pays l’Inde et le Pakistan constituent l’instance suprême du SCO qui vient d’admettre en tant qu’observateurs les pays suivants : Mongolie, Iran, Afghanistan, Biélorussie, Sri Lanka, Turquie, Cambodge, Azerbaijan, Nepal, Arménie, Egypte, Qatar et Arabie Saoudite. Le cas de l’Algérie est particulier car ce pays ne se trouve pas dans le continent de la grande Asie. Il faut rappeler que selon les statuts du SCO les pays membres et observateurs doivent signer des accords d’assistance militaire et de sécurité, de coopération économique et de mise en place d’une devise alternative au dollar US adossée à un panier de monnaies dans lequel le renminbi convertible constituera la référence.

Si les Américains arrivaient à considérer que tous ces pays sont hostiles aux Etats-Unis et constituent donc un danger pour leur sécurité alors ses velléités guerrières envers la Chine alors en toute logique les Etats-Unis seraient bien avisés d’adopter un profil bas car cette organisation compte parmi ses membres cinq pays disposant d’un arsenal nucléaire dont en particulier la Russie et la Chine et ce dernier pays se dote de vecteurs hypersoniques avec la bienveillante coopération de la Russie. C’est la raison majeure pour laquelle je pense personnellement que les Etats-Unis n’interviendront pas au sujet de Taïwan. Mais je peux me tromper … Liens :

L’OTAN entraînait des soldats ukrainiens depuis au moins 2015

https://www.arabnews.fr/node/356691/monde-arabe

https://en.wikipedia.org/wiki/Shanghai_Cooperation_Organisation

Que se passe-t-il en Turquie ? Et que va-t-il se passer dans le monde ?

Depuis plusieurs années la Turquie, membre très important de l ‘OTAN, la plus importante armée et une population supérieure à celle de l’Allemagne, subit des attaques de la part du bras séculier de l’Oncle Sam, si on peut dire les choses ainsi, c’est-à-dire Wall Street et la City. La lire turque est attaquée sur les marchés car, ne voulant pas sanctionner directement le pays, les Etats-Unis n’ont trouvé que ce moyen de coquins pour signifier à la Turquie qu’elle est trop rebelle et n’est pas le bon élève de Washington. De nombreux pays ont payé très cher de ne pas faire « ami-ami » avec les Américains … Après avoir acheté à la Russie des systèmes de défense anti-missile S400 et adopté une position ambigüe dans la guerre civile syrienne, les Américains ont même osé tenter un coup d’Etat à partir de l’immence installation aérienne américaine d’Incirlik située sur le sol turc. La Turquie est un partenaire militaire des Etats-Unis au sein de l’OTAN depuis 1952 … Ce coup d’Etat avorté (juillet 2016), organisé par des militaires turcs proches des forces de l’OTAN, donc américaines, et avec l’appui de la CIA, fut déjoué in extremis car les services de renseignement turcs ont été avertis par leurs homologues russes. Le chef de l’Etat turc est immensément reconnaissant à l’égard de son homologue russe pour lui avoir sauvé la vie.

Dans ce contexte la suite des évènements en particulier en Ukraine n’a fait que rapprocher la Turquie de la Russie. La demande d’adhésion de la Suède et de la Finlande à l’organisation atlantique a eu pour conséquence un très évident énervement d’Erdogan car ces deux pays abritent des opposants turcs tandis que les Etats-Unis protègent Fethullah Gülen, l’ennemi juré du chef de l’Etat turc. Wall Street a donc organisé sur les marché une attaque en règle de la lire turque. Entre 2016 et aujourd’hui la lire turque a perdu 600 % de sa valeur par rapport à l’euro et au dollar. Au cours de l’année 2022, le rythme de l’inflation en Turquie était de 84 %. Dans ces conditions les Turcs, pour tenter de préserver un tant soit peu d’épargne, avaient pris l’habitude d’acheter des euros ou des dollars auprès des banques de détail turques. Déçu par les tergiversations de l’Union européenne pour l’adhésion de la Turquie à la zone euro, les banques turques n’avaient plus que des dollars à proposer à leurs clients qui voulaient se constituer un petit portefeuille de devises « solides ». Cependant il est nécessaire à ce point du récit de mentionner que les salaires, y compris du moindre ouvrier agricole, sont indexés sur l’inflation et dans leur vie quotidienne les Turcs ne se sentent pas concernés par la situation financière du pays. L’économie turque est florissante et ce d’autant plus que la lire turque est fortement dévaluée par rapport aux autres devises.

Pourtant il se passe quelque chose d’étrange en Turquie et j’avoue ne pas arriver à analyser de manière satisfaisante les derniers évènements. Il y a quelques jours un court article de Tyler Durden (ZeroHedge) mentionnait une information pour le moins surprenante dont personne, aucun analyste financier, aucun média occidental, ne reprit. Les banques de détail turques ne proposent plus de dollars à leurs clients sous prétexte qu’elles n’en ont plus. Nul ne sait précisément si la situation est réellement une pénurie de dollars sur les marchés ou s’il y a une autre raison dissimulée au moins par la banque centrale turque, toujours est-il que les banques de détail d’Istanbul et d’Ankara ont proposé à leurs clients des renminbi convertibles en lieu et place des dollars US. Depuis plusieurs jours je réfléchis pour trouver une explication rationnelle à cette information. Mais je ne suis pas du tout un spécialiste de la finance surtout quand il faut tenir compte des agissement glauques de Wall Street et de la City, dans le cas présent aux ordres de Washington.

Il y a tout de même un point important à souligner : cette proposition des banques de détail turques n’est pas surprenante dans la mesure où la Chine et maintenant une multitude d’autres pays mettent en place un panier de devises (dominée par le renminbi convertible) pour faciliter les échanges internationaux dans la « zone Brics étendue » afin de s’affranchir de la tutelle du dollar US. La mise en place de cette alternative au dollar tombe à point nommé car elle est très facilitée par la perte de confiance unanime envers le dollar depuis les sanctions financières totalement illégales décrétées par les Etats-Unis et l’Europe à l’encontre de la Russie. Tous ces pays qui veulent rejoindre le club des Brics dont la liste s’amplifie sans cesse, depuis l’Argentine et le Brésil, l’Iran, l’Inde, l’Indonésie, l’Algérie et tout récemment les Philippines, ont perdu toute confiance dans le billet vert, se sentant menacés par les lois d’extraterritorialité américaines pouvant pénaliser tout Etat ou toute entreprise « ennemis » des USA qui commerce en dollars.

Une autre explication peut être trouvée dans cette information qui je le répète n’a pas été mentionnée par les grands « merdias » occidentaux pourrait aussi révéler la rareté du dollar sur les marchés. Les indices boursiers bondissent de records en records et cette performance n’est peut-être qu’une façade qui dissimule ce que personne ne veut éventer ou reconnaître, précisément un dollar de plus en plus rare ayant pour conséquence un très faible volume des transactions boursières et par conséquent de forts mouvements de hausse quand de rares acheteurs se présentent. Si tel est le cas, et j’avoue que je me trouve dépourvu d’arguments, cette défiance vis-à-vis du dollar US est un très mauvais signe avant coureur de ce qui pourrait advenir dans les prochains mois : une chute brutale du dollar en raison de cette perte de confiance. Les conséquences pour un béotien comme votre serviteur sont difficiles à décrire. Un très grand nombre de pays détenteurs de T-bonds US vont devoir faire face à de graves difficultés comme la Chine et le Japon. Par exemple, l’or va mécaniquement atteindre, toujours libellé en dollar ce qui ne signifiera plus rien, des sommets et tout le système financier international va enfin se retrouver dans une situation « normale ». Les quatre principaux pays détenteurs et acheteurs d’or : Chine, Russie … et Turquie ! pourront alors mettre en place un système financier alternatif dans lequel le dollar US ne jouera plus aucun rôle. Selon certaines sources d’informations les réserves en or de la banque centrale chinoise sont au moins quatre fois plus importantes que celles de la FED. Et toutes ces information « à bas bruit », des signaux faibles, doivent être pris en considération pour tenter de comprendre ce qui se passe en ce moment afin d’imaginer quelle va être l’évolution de la situation dans les prochains mois. Les évènements d’Ukraine, il faut donc le reconnaître, auront au moins une conséquence salutaire et bénéfique pour le monde entier : l’impérialisme américain va disparaître dans les oubliettes sordides et puantes de l’histoire … Et la Terre continuera de tourner (plus librement !).

Pourquoi il faut se souvenir du discours de Poutine à la conférence de Münich en 2007

Article d’Alfred-Maurice de Zayas paru sur le site CounterPunch le 13 février 2023 dont le titre original est « Remembering Vladimir Putin’s speech of 10 February 2007 at the Munich Security Conference ». Alfred-Maurice de Zayas est un historien, juriste et écrivain de nationalité helvético-américaine qui fut notamment ancien conseiller du secrétaire général des Nations-Unies ( https://en.wikipedia.org/wiki/Alfred-Maurice_de_Zayas ). L’Occident, selon Alfred de Zayas a laissé passer l’occasion d’établir un nouveau cadre de sécurité qui, après la guerre froide, aurait pu garantir la paix. Son analyse point par point du discours de Poutine jette une lumière crue sur la responsabilité de l’OTAN dans la guerre d’Ukraine et sur le rôle des médias. À lire avec attention.

l y a seize ans, le 10 février 2007, le président russe Vladimir Poutine a prononcé un discours historique lors de la conférence de Munich sur la sécurité. C’était une formulation claire de la politique étrangère russe de l’après-guerre froide, axée sur la nécessité du multilatéralisme et de la solidarité internationale.  Les grands médias n’ont pas donné beaucoup de visibilité à l’analyse de la sécurité de Poutine en 2007, et ils ne le font toujours pas.  Pourtant, cela vaut la peine de revenir sur ce discours.

En 2007, j’ai perçu les implications du discours de Poutine et j’ai même distribué le texte à mes étudiants de l’École de diplomatie de Genève.  Parfois, je distribue le discours de Poutine en même temps que le brillant discours d’ouverture du président John F. Kennedy à l’American University[1] le 10 juin 1963. C’est un appel à la rationalité qui a conservé toute sa pertinence.  Si tout le monde le lisait et appliquait ce qu’il contient, nous ne nous trouverions pas dans la situation dangereuse et tragique que nous connaissons aujourd’hui.

Permettez-moi de citer Kennedy : « Tout en défendant leurs propres intérêts vitaux, les puissances nucléaires doivent éviter les confrontations qui amènent un adversaire à choisir entre une retraite humiliante ou une guerre nucléaire. Adopter ce genre de ligne de conduite à l’ère nucléaire ne serait qu’une preuve de la faillite de notre politique – ou le souhait d’une mort collective pour le monde entier.« [2]

Je partage parfois avec mes étudiants l’article publié dans le New York Times par notre diplomate par excellence George F. Kennan. Il mettait en garde contre le fait de revenir sur notre parole donnée à la Russie en étendant l’OTAN vers l’est, contrairement aux assurances données par notre secrétaire d’État James Baker à Mikhaïl Gorbatchev : « Pourquoi, avec toutes les possibilités pleines d’espoir engendrées par la fin de la guerre froide, les relations Est-Ouest devraient-elles devenir centrées sur la question de savoir qui serait allié avec qui et, par voie de conséquence, qui serait contre qui dans un futur conflit militaire fantaisiste, totalement imprévisible et des plus improbables ? Pour dire les choses crûment, l’élargissement de l’OTAN serait l’erreur la plus fatale de la politique américaine de toute l’ère de l’après-guerre froide. On peut s’attendre à ce qu’une telle décision enflamme les tendances nationalistes, anti-occidentales et militaristes de l’opinion russe ; à ce qu’elle ait un effet négatif sur le développement de la démocratie russe ; à ce qu’elle rétablisse l’atmosphère de la guerre froide dans les relations Est-Ouest et à ce qu’elle oriente la politique étrangère russe dans des directions qui ne nous plaisent pas du tout…  » [3].

Les voyants auraient dû clignoter lorsque Poutine a prononcé son discours de Munich en 2007, dix ans après l’avertissement de Kennan. Dans ce discours, Poutine a calmement exprimé son inquiétude concernant : « des « bases américaines légères avancées » de 5000 militaires chacune. Il se trouve que l’OTAN rapproche ses forces avancées de nos frontières, tandis que nous – qui respectons strictement le Traité – ne réagissons pas à ces démarches.
Il est évident, je pense, que l’élargissement de l’OTAN n’a rien à voir avec la modernisation de l’alliance, ni avec la sécurité en Europe. Au contraire, c’est un facteur représentant une provocation sérieuse et abaissant le niveau de la confiance mutuelle. Nous sommes légitimement en droit de demander ouvertement contre qui cet élargissement est opéré. Que sont devenues les assurances données par nos partenaires occidentaux après la dissolution du Pacte de Varsovie ? Où sont ces assurances ? On l’a oublié. Néanmoins, je me permettrai de rappeler aux personnes présentes dans cette salle ce qui a été dit. Je tiens à citer des paroles tirées du discours de M. Werner, alors Secrétaire général de l’OTAN, prononcé à Bruxelles le 17 mais 1990 : « Que nous soyons prêts à ne pas déployer les troupes de l’OTAN à l’extérieur du territoire de la RFA, cela donne à l’Union soviétique des garanties sûres de sécurité »
.

Malheureusement, l’accueil réservé au discours de Poutine en Occident a été minimal. Ses avertissements et ses prédictions n’ont pas été pris au sérieux. C’est peut-être parce que nous avons une perception déformée de la réalité, une sorte de solipsisme ancrée dans notre vision égocentrique du monde. La plupart des Occidentaux n’étaient et ne sont toujours pas au courant du discours de Poutine ni, d’ailleurs, des textes des deux propositions qu’il a mises sur la table en décembre 2021 : deux projets de traités solidement ancrés dans la Charte des Nations unies, concrétisant la nécessité de s’entendre sur un modus vivendi et de construire une architecture de sécurité pour l’Europe et le monde.

Les grands médias portent une responsabilité considérable dans le fait qu’ils n’ont pas informé le public du discours de Poutine et de ses offres répétées de négocier de bonne foi, comme l’exige l’article 2, paragraphe 3, de la Charte des Nations unies. Il est clair que l’expansion de l’OTAN et la militarisation de l’Ukraine constituent une menace existentielle pour la Russie, et que la diabolisation malveillante de la Russie et de Poutine depuis le début des années 2000 a entraîné une menace, un « risque » de recours à la force, ce qui est interdit par l’article 2(4) de la Charte des Nations Unies.

Comme je l’ai compris à l’époque et aujourd’hui, le discours de Poutine était une main tendue à l’Occident. C’était la preuve qu’il était prêt à s’asseoir et à discuter du nouvel ordre mondial après la guerre froide.

Mikhaïl Gorbatchev, Boris Yeltzin et Poutine n’ont cessé d’exprimer leur souhait de tourner la page de la confrontation entre les États-Unis et l’Union soviétique et d’ouvrir un nouveau chapitre de coopération dans l’intérêt de l’humanité tout entière.

Certains hommes politiques et universitaires occidentaux partageaient également l’espoir que le monde pourrait enfin mettre en œuvre le désarmement au service du développement, que les deux grandes puissances nucléaires réduiraient leurs stocks et finiraient par interdire les armes nucléaires. Imaginez si tous les fonds qui ont été et sont encore consacrés à l’armée, aux bases militaires, à l’achat de chars, de missiles et d’armes nucléaires étaient disponibles pour financer l’éducation, la santé, le logement, les infrastructures, la recherche et le développement !

L’humanité a eu un bref moment d’espoir transcendantal. Le président Bill Clinton a brisé cet espoir lorsqu’il a consciemment rompu les promesses faites par James Baker à Gorbatchev selon lesquelles l’OTAN ne s’étendrait pas vers l’est. Il s’agissait d’un orgueil démesuré à courte vue, l’expression de la conviction que nous étions la seule superpuissance, capable de dicter aux autres ce qu’ils devaient faire ou ne pas faire. Les politiciens occidentaux se sont réjouis du fait que la Russie ne pourrait rien faire contre notre abus de confiance. Nous avons triché, comme nous trichons si souvent dans les relations internationales. Je dirais même que nous avons développé une « culture de la tricherie »[4], consistant à profiter de l’autre chaque fois que cela est possible. C’est perçu presque comme de l’habileté, une vertu séculaire.

Et pourtant, la Russie ne menaçait personne en 1997 – elle voulait rejoindre l’Occident sous la bannière des Nations unies et de la Charte des Nations unies qui s’apparente à une constitution mondiale. C’est d’ailleurs le seul « ordre international fondé sur des règles » existant dans le monde. Mais les États-Unis ne partageaient pas la vision d’un monde multipolaire et du multilatéralisme. Et à ce jour, les États-Unis croient toujours en leur propre « exceptionnalisme » et aux fantasmes impérialistes de Zbigniew Brzezinski [5] et Paul Wolfowitz.

Des universitaires avisés comme les professeurs Richad Falk, Jeffrey Sachs, John Mearsheimer et Noam Chomsky ont reconnu depuis longtemps les erreurs colossales commises par les politiciens américains, de Clinton à  Joe Biden en passant par George W. Bush, Barack Obama et Donald Trump. Hélas, ces professeurs ne chantent pas la chanson que le complexe militaro-industriel-financier veut entendre, et c’est pour cette raison que les médias mainstream ne leur donnent pas de visibilité.

Dans une société démocratique, le public a le droit de savoir et doit avoir accès à toutes les sources d’information et d’analyse. Hélas, les grands médias américains s’adonnent depuis des décennies au « Russia-bashing » et s’ingénient à dénigrer les politiciens russes, la culture russe et même les athlètes russes. Je me souviens encore des choses ridicules qui ont été écrites sur les athlètes russes pendant les Jeux olympiques d’hiver de Sotchi en 2014. Je me souviens des caricatures négatives dans la presse et de la diffamation incessante des Russes dépeints comme des totalitaires.  C’est la création artificielle de tels sentiments négatifs envers d’autres peuples et cultures qui facilite la propagande de guerre et sert à justifier les sanctions et les crimes de guerre, tout cela en violation de l’article 20 du Pacte international relatif aux droits civils et politiques et en violation de la Constitution de l’UNESCO.

Le problème ne se limite pas aux États-Unis – il est emblématique pour l’ensemble de l’Occident. Les professeurs ou les journalistes qui ont essayé de rester objectifs et de faire des reportages équilibrés ont été (et sont) dénoncés comme des marionnettes de Poutine, des idiots utiles ou (en Allemagne) des « Putin Versteher » – comme s’il était en quelque sorte inapproprié de faire un effort pour comprendre le point de vue de Poutine, et de ne pas simplement avaler le récit biaisé que les médias mainstream nous vendent. On pourrait penser que toute personne intelligente voudrait comprendre la façon dont Poutine, Zelensky, Biden, Scholz, Macron, etc. voient réellement les choses.

Il est vrai que nombre de nos meilleurs esprits ont compris le danger que représentait l’expansion de l’OTAN.  Beaucoup ont compris que si nous continuions à provoquer l’ours russe, tôt ou tard, l’ours répondrait. En août 2008, le président géorgien Mikheil Saakashvili, poussé par les États-Unis, a décidé d’attaquer l’Ossétie du Sud. Après la réponse décisive et proportionnée de la Russie dans cette courte guerre, j’ai pensé que nous aurions pu apprendre quelque chose. Hélas, nous n’avons rien appris. Nous avons continué les provocations et la propagande de guerre.

Il semble que nous, les Occidentaux, vivions dans nos propres bulles. Premièrement, nous sommes convaincus que nous sommes « les gentils » par définition. C’est un élément de foi. On me l’a inculqué au lycée à Chicago, à l’université et à la faculté de droit de Boston. Je l’ai absorbé de la presse, des films d’Hollywood, de la littérature. L’endoctrinement tant doux que dur a été complet, et notre faculté d’autocritique reste terriblement sous-développée. Deuxièmement, nous, les États-Unis, sommes un continent séparé par deux océans de l’Europe, de l’Afrique et de l’Asie. Nous avons l’illusion d’être invincibles. Hélas, à l’ère nucléaire, aucun endroit sur la planète n’est sûr.

Permettez-moi de revenir sur la guerre de l’information et les médias. Il est certain que la propagande que Washington et Bruxelles produisent et diffusent dépasse de loin tout ce que Goebbels a pu faire avec sa propagande nazie. Et il ne s’agit pas seulement de la désinformation et des récits biaisés du New York Times, du Washington Post, du Times, du Frankfurter Allgemeine Zeitung, d’El Pais, voire du Neue Zürcher Zeitung – il s’agit de la suppression de la dissidence, de la suppression d’autres points de vue et perspectives. C’est précisément la raison pour laquelle des millions de personnes en Occident restent si ignorantes, et c’est pourquoi RT et Sputnik sont calomniés et censurés. Parce que « Big Brother » ne permettra pas que le grand public comprenne que le conflit en Ukraine a une longue histoire, que l’OTAN n’est pas le « gentil ».  Peut-être qu’un jour, lorsque nous saisirons l’ampleur des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité commis par les États membres de l’OTAN en Yougoslavie, en Afghanistan, en Irak, en Libye et en Syrie, nous comprendrons que l’OTAN – à l’origine une alliance défensive légitime – s’est progressivement transformée en une organisation criminelle au sens des articles 9 et 10 du Statut de Nuremberg.

Notes:

1.https://www.jfklibrary.org/learn/about-jfk/historic-speeches/american-university-commencement-address

2.See also my essay https://www.counterpunch.org/2022/09/14/natos-death-wish-will-destroy-not-only-europe-but-the-rest-of-the-world-as-well/

3.https://www.nytimes.com/1997/02/05/opinion/a-fateful-error.html

4.https://www.counterpunch.org/2022/01/28/a-culture-of-cheating-on-the-origins-of-the-crisis-in-ukraine/

5.The Grand Chessboard: American Primacy and Its Geostrategic Imperatives. New York: Basic Books, 1997

Retour sur le conflit ukrainien et réflexions personnelles de géopolitique

Comme se plaisait à le dire Pierre Desproges « je ne partage mes idées qu’avec moi-même » et cet adage s’applique pleinement aux propos du présent billet. Il y a une année à la demande des républiques sécessionnistes de Donetsk et de Lugansk qui selon la Charte des Nations-Unies auraient normalement dues être reconnues comme telles par la communauté internationale conformément au principe d’autodétermination des peuples la Russie est intervenue massivement dans le Donbass. Depuis 2014 les autorités de Kiev, profitant de l’inaction convenue de Paris et Berlin de non respect des accords de Minsk, ont mis en place une sorte d’immense ligne de défense de plus de 1000 km de long parfois infranchissable le long des oblasts russophones du Donbass et l’armé ukrainienne s’apprêtait à attaquer et détruire jusqu’au dernier les habitants de ces régions. Les services de renseignement russe comme américain le savaient et c’est cette situation qui décida la Russie à intervenir pour protéger ses frères coreligionnaires et russophones de ces oblasts. Voila les fait et personne ne peut les nier.

Au sud du Donbass la Crimée qui décida démocratiquement de son rattachement à la Fédération de Russie était menacée de coupures d’eau potable et d’actes terroristes dans le but de déstabiliser cette région. Cette situation obligea la Russie à construire un pont reliant cette péninsule au reste de la Fédération en un temps record. Pendant le même temps les massacres et les destructions dans la région côtière au nord de la Mer d’Azov laissaient planer un menace permanente contre la péninsule de Crimée. Tous ces faits ne peuvent non plus être niés et leur conjonction détermina la Russie à intervenir pour remettre de l’ordre, en quelque sorte, et protéger toutes ces population russophones. Jamais les Nations-Unies n’ont reconnu la décision unilatérale de la Crimée d’être rattachée à la Fédération de Russie conformément à la Charte fondatrice de cet organisme. Toujours des faits indéniables.

Cette intervention que l’on peut qualifier d’humanitaire de la Russie, selon les critères avancés par Bernard Kouchner a contrecarré les objectifs des Etats-Unis et de l’ensemble des pays membres de l’OTAN, objectifs résumés ainsi : rayer la Russie du monde politique pour piller ad libitum les ressources de son sous-sol, le peuple russe étant constitué de sous-hommes honnis depuis l’épisode bolchévique. C’était sans prendre en considération la formidable métamorphose de ce pays depuis l’éviction de Boris Yeltsine largement corrompu et manipulé par les Etats-Unis avec l’arrivée de Vladimir Poutine qui redonna confiance à ce peuple à la dérive depuis la chute du mur de Berlin. L’incroyable modernisation de l’économie du pays, œuvre du maître du Kremlin, ne fut pas évaluée à sa juste mesure et c’est là l’erreur majeure des Occidentaux toujours enfermés dans leur idéologie de maîtrise du monde en appliquant cette idéologie par des désastres dans de nombreux pays afin d’instaurer l’ordre libéral et démocratique conceptualisé par Londres et Washington qui depuis plus de 50 ans n’a été couronné que par des destructions dans tous les pays qui ont été les théâtres de ce type d’interventions. Finalement le seul résultat tangible est une haine grandissante des anglo-saxons dans de nombreux pays qui ne nourrissent plus qu’un objectif, s’affranchir de l’hégémonie du dollar comme monnaie de référence.

Ainsi l’intervention de l’OTAN en Ukraine que plus personne ne peut nier eut pour conséquence un rapprochement de la Russie et de la Chine, la mise en place de moyens de transactions monétaires indépendantes de tous les systèmes hégémoniques mis en place par les anglo-saxons, comprenez les places financières de New-York et de Londres, le contournement des sanctions à l’égard de la Russie qui se retournent contre leurs instigateurs serviles, comprenez les pays européens, et l’élargissement du Club des BRICS à des pays encore inattendus il y a encore quelques mois comme l’Algérie ou encore l’Indonésie et enfin les accords commerciaux entre la Chine et l’Arabie saoudite, la Maison-Blanche cherchant toujours à installer des mesures de rétorsion de toutes les façons trop dangereusement à mettre en place dans cette région du Golfe persique. Le point le plus significatif est le rapprochement maintenant acquis de la Chine et de la Russie avec également l’Iran, le Brésil et l’Inde. Dans ces conditions un conflit armé entre les USA et la Chine devient de moins en moins probable pour deux raisons. Quoiqu’en pensent les marionnettes décérébrées mises en place par Washington en Europe, et quoi qu’il arrive dans les prochains mois avec la destruction totale de l’Ukraine, la Russie ne peut pas courir le risque d’être vaincue par ces marionnettes. 

Les conséquences pour l’Union européenne sont vastes et conduiront à une dissolution de l’Union européenne déjà affaiblie industriellement et commercialement qui est inévitable. C’est toujours ma propre opinion que personne n’aborde clairement.

Non seulement la Russie sortira en vainqueur de ce conflit car pour sa propre sécurité elle ne peut pas se permettre de le perdre et la redistribution des cartes géopolitiques et le nouvel allié Russie-Chine interdira tout conflit armé direct entre la Chine et les USA. À terme Taïwan et la Chine trouveront un accord de reconnaissance mutuelle. Si les Américains manifestent encore quelques doutes à ce sujet ils ont néanmoins conscience de l’immense effort d’armement de la Chine qui peut d’ors et déjà ruiner en quelques heures la flotte navale américaine du Pacifique. Réellement les Occidentaux, je pense aux pays européens, doivent dans l’urgence prendre conscience de l’évolution de ces enjeux géopolitiques nouveaux. Feignent-ils de les ignorer pour plaire à Washington ou alors sont-ils tous devenus idiots ? Le nouvel ordre mondial se dessine mais ce n’est celui que ce néo-nazi qu’est Klaus Schwab avait imaginé dans le cadre de sa mégalomanie paranoïaque. Ce nouvel ordre mondial sera multipolaire, chaque nation respectant l’autre et commerçant pour l’amélioration du bien-être des peuples. La Chine a toujours été un peuple de commerçants et la Russie un peuple multi-ethnique assis sur un immense territoire aux richesses naturelles sans équivalent dans le monde et dont le pragmatisme et les vues à long terme de ses dirigeants ont oeuvré pour l’amélioration des conditions de vie de son peuple.

Au terme de ce billet j’ai encore quelques frémissements d’optimisme en pensant à mes petits-enfants franco-japonais qui verront probablement leur pays suivre le chemin de De Gaulle qui pria les Américains de plier bagages en rétablissant des accords gagnant-gagnant avec leurs voisins, Chine comprise, une fois affranchis de la tutelle colonialiste des Américains, il faut appeler les choses par un mot le plus proche de la réalité.

La géopolitique c’est comme l’Univers et comme un cocon de ver à soie

Lorsque je contemple avec émerveillement les images transmises par le télescope James Webb, alors que dans le même temps je suis confronté à un flux continu d’informations, je me dis qu’il est possible de contester toutes ces informations car jamais la vérité n’est abordée avec franchise et toutes les affirmations des journalistes sont teintées de mensonges. Les images de ce merveilleux télescope ont le mérite d’être des observations objectives et factuelles de l’Univers tel qu’on le soupçonnait avec les données recueillies par son prédécesseur le télescope Hubble. Pour se faire une idée de l’incroyable diversité des objets répandus dans tout l’Univers il suffit de contempler ces images, ici le fameux “quintet” de galaxies avec en toile de fond les plus lointaines autres galaxies de l’Univers. On pourrait rapprocher cette image des 5 continents de la Terre. Les dernières théories des astrophysiciens prennent en compte un réseau de “fils” gravitationnels reliant les galaxies les unes aux autres avec des flux de matière dont la convergence créé une nouvelle galaxie. C’est peut-être là qu’il faut rechercher la matière noire et l’énergie noire.

Il en est de même de la variété des changements auxquels les peuples de la Terre sont déjà soumis car l’histoire, comme le temps, ne s’arrête jamais. Il faut, pour discerner toutes les tendances parfois contradictoires en apparence qui affluent de toute part, posséder une puissance d’analyse susceptible d’en faire une synthèse compréhensible. Il faut être un remarquable analyste de la géopolitique pour conclure que l’évolution de la géopolitique est ainsi et quelles sont les raisons profondes de cette évolution. Et il est rare de trouver dans le fatras des informations quel est le véritable fil conducteur reliant tous ces paramètres qui pris isolément ne revêtent aucune signification. C’est un peu la situation des enfants qui étaient entrainés autrefois dans les magnaneries pour trouver le bout de l’unique fil qui forme un cocon de soie : la géopolitique est comme un cocon de ver à soie, elle est constituée d’un seul fil conducteur et bien malin celui qui arrive à en trouver le bout et le dérouler pour comprendre le véritable puzzle complexe que constitue cette géopolitique. Il y a très longtemps que je ne regarde plus la télévision. J’avais acheté une antenne parabolique quand je vivais au Vanuatu car l’occasion des Jeux Olympiques de Sydney m’avait convaincu d’effectuer cet achat d’autant plus que j’aime beaucoup cette magnifique ville et que le Vanuatu n’avait qu’une heure d’avance sur la côte est de l’Australie. Ici à Papeete la compagnie de téléphone a insisté pour me vendre un abonnement télévisuel et j’ai refusé.

Pour toutes les sources d’information que je parcours chaque matin il est extrêmement rare de trouver une analyse géopolitique de valeur. Par hasard, il y a deux jours, j’ai regardé un exposé d’Alain Juillet présenté devant un auditoire de l’Institut des Hautes Etudes de Défense Nationale de Provence il y a quelques semaines. C’est un pur délice ! On comprend tout ce qui se trame dans le monde sans que personne, je dis bien personne, n’en soupçonne la formidable interconnexion à l’échelle de la planète. Aucune région du monde n’est épargnée par le fil conducteur de la géopolitique et l’évolution de celle-ci. Comme le cocon du ver à soie il n’y a qu’un seul fil conducteur dans l’évolution de la géopolitique de même que toutes les galaxies sont connectées entre elles par un flux gravitationnel et un flux de matière. Je conseille donc très vivement les lecteurs de ce blog de regarder avec attention, y compris deux fois de suite s’il le faut, car tous les mots de l’exposé d’Alain Juillet sont pesés et empreints d’une lourde signification. Et à 80 ans Alain Juillet a l’esprit beaucoup plus clair que la très grande majorité des journalistes qui s’agitent sur le papier des quotidiens et sur l’écran plat des télévisions. Bon visionnage ! https://www.youtube.com/watch?v=XHjObEp-2iA

Géopolitique. L’année 2023 pourrait devenir “radioactive”

Il faut se rendre à l’évidence : tous les dirigeants européens ont enfoui leur tête dans le sable et nient le danger qui menace le monde entier et en particulier l’Europe occidentale. Ces politiciens ne sont tout de même pas totalement stupides ou alors les électeurs ont été abusés par leur intelligence de théâtre consistant à faire en sorte d’être réélus. L’exemple le plus significatif qui a concerné les Français récemment est l’élection présidentielle. Alors que les observateurs avisés et les services de renseignement savaient que la situation ukrainienne ne pouvait que dégénérer, inutile de rappeler les velléités génocidaires du gouvernement ukrainien à l’égard des population russophones, tous savaient et pourtant au cours de cette campagne électorale le sujet concernait des affaires domestiques médiocrement intéressantes. Personne n’a abordé le sujet qui concerne le monde entier, c’est-à-dire un conflit en Ukraine en gestation soigneusement préparé par les vassaux européens otaniens de Washington jusqu’à son explosion. Personne n’a abordé le danger qui se profilait : un conflit généralisé entre les USA et leurs vassaux européens et tous les autres pays et non des moindres puisqu’il s’agira de la Chine, de la Russie, de l’Iran et d’une multitude d’autres pays qui ne supportent plus l’hégémonie de Washington et du dollar US sur le monde.

Aujourd’hui la situation en Ukraine peut dégénérer à tout instant et autant les Allemands que les Français le savaient puisqu’ils n’ont pas fait leur devoir d’éviter le conflit actuel en activant les accords de Minsk-2. Tout au contraire ils ont préparé cette guerre qui s’aggravera et se mondialisera quand les Britanniques et les Américains enverront des bataillons sur le théâtre du conflit. Le conflit actuel entre l’OTAN et la Russie par matériel, capitaux et mercenaires interposés deviendra ouvert et ce conflit se généralisera en quelques jours, il ne faut plus rêver. Les motivations des Américains suivis par les Anglais sont de deux ordres. Le peuple russe est constitué d’ethnies diverses mais le “russe blanc” de l’ouest du pays est un slave pratiquant une religion considérée comme déviante, le christianisme orthodoxe : des sous-hommes qui ne sont pas protestants ni anglo-saxons … il ne faut pas chercher plus loin les origines du mépris que manifestent les Anglais et les Américains pour les Russes. L’autre motivation des Américains est de maintenir leur suprématie assise sur le monde depuis la fin de la seconde guerre mondiale et pour atteindre ce but il y a deux paramètres à maîtriser : la monnaie et les ressources naturelles. Or la Russie est le pays du monde dont le sous-sol est le plus riche, c’est incontestable. Et depuis que les habitants de la Crimée ont décidé de leur rattachement à la Fédération de Russie à la suite d’une consultation populaire, exactement ce qu’avait organisé la France aux Comores, l’une des îles ayant choisi de rester française, la Russie a été punie par des mesures financières. Qu’à cela ne tienne ces sous-hommes slaves se sont organisés pour s’affranchir des contraintes monétaires liées à l’utilisation du dollar universellement sur les marchés. Sentant le vent venir les Chinois, entre parenthèses également considérés comme des sous-hommes par les Anglo-saxons, ont fait de même et se sont rapproché de la Russie.

N’y a-t-il pas là assez de motifs pour faire nerveux l’Oncle Sam ? Par conséquent une guerre étendue est devenue inévitable et ce sont les anglo-saxons qui seront les grands perdants. L’Europe otanienne n’est déjà plus que l’ombre d’elle-même. Et quand on sait que les grandes villes européennes se trouvent à moins d’une heure de portée des missiles hyper-soniques russes chargés d’ogives nucléaires toutes au moins dix fois plus puissantes que celle larguée sur Hiroshima les Européens devraient, dans un ultime sursaut de sagesse entamer des négociations avec la Russie plutôt que de livrer massivement des armes et des subsides au régime le plus corrompu du monde. Mais la corruption faisant aussi partie du style de vie des anglo-saxons dans ces conditions ils pensent que tout est pour le mieux dans le meilleur des mondes. Les suisses ont déjà prévu un tel conflit nucléaire et ils remettent en état et réapprovisionnent leurs abris anti-nucléaires. À ce propos je me souviens être allé rendre visite à des amis rencontrés au Vanuatu à Veysonnaz dans le Valais. Leur maison disposait d’un abri anti-nucléaire comme beaucoup d’habitations individuelles en Suisse. Personne ne connait la parade à ces nouvelles armes. Et les destructions potentielles sont inimaginables : Londres, Paris, Berlin et Bruxelles seront les premières cibles !

Si n’importe quel politiciens européen censé et non aveuglé par l’idéologie raciste et mercantile des anglo-saxons prenait conscience du danger il déciderait immédiatement pour la survie de son peuple de négocier avec le Kremlin qui en intervenant manu militari en Ukraine n’a fait que protéger ses frères russophones persécutés et bombardés depuis les évènements de Maidan. Pourquoi Kouchner et BHL, les deux apôtres de l’intervention humanitaire, n’ont-ils jamais réagi à cet état de fait dans le Donbass ? Trente mille morts depuis Maidan ne leur suffisait pas … parce que les Russes, comme je l’ai écrit plus haut, sont des slaves (“slave” en anglais veut dire esclave), donc des sous-hommes. C’est bien triste et je suis beaucoup plus pessimiste qu’Alastair Crooke dans son éditorial du 13 janvier mis en ligne sur le site Strategic Culture (https://strategic-culture.org/news/2023/01/13/the-2023-war-setting-the-theatre/ )

Deux enfants de putes !

Depuis que j’ai laissé sur ce blog un article intitulé “Fils de pute …” en octobre 2016 je me sens libre de relater mes impressions sur la géopolitique actuellehttps://jacqueshenry.wordpress.com/2016/10/03/fils-de-pute/ en des termes crus. En ce début d’année qui n’augure vraiment rien de bon je voudrais établir un parallèle entre le prix Nobel de la paix Obama et le couple d’enfants de pute que sont Merkel et Hollande. Consécutivement Merkel et Hollande ont déclaré qu’ils n’avaient jamais soutenu les accords ni de Minsk-1 ni de Minsk-2 dont ils étaient garants avec le président russe et le Conseil de sécurité des Nations-Unies. La raison de leur mépris pour ces accords était claire : laisser à l’Ukraine le temps de s’armer et de s’organiser pour parer à l’évidence d’une invasion de la Russie dont le but était défendre, protéger et libérer les populations civiles russophones de l’est et du sud de l’Ukraine soumises à des bombardements incessants et des séries de décisions vexatoires mises en place par le gouvernement de Kiev depuis le coup d’Etat de Maïdan fomenté par la CIA et Victoria Nulland. Les estimations font état de 15000 à 30000 morts civils dans le Donbass depuis les évènements de Maïdan. Le choix de la population de la péninsule de Crimée d’être rattachée à la Fédération de Russie à la suite d’un référendum démocratique a conforté le gouvernement ukrainien à intensifier ses efforts de fortification du “front” défini comme la frontière ethnique entre les ukrainophones et les russophones.

Le Président de la Fédération de Russie espérait que ces accords de Minsk éviteraient un conflit qui, à ses yeux, allait devenir inévitable si la situation des populations du Donbass continuait à empirer. Merkel et Hollande trainèrent les pieds pour faire respecter par Kiev ces accords de Minsk comme ils l’ont déclaré tout récemment. Ces deux fauteurs de guerre, sous les ordres de Washington et de son bras armé l’OTAN, sont donc restés lamentablement inactifs. Ce sont eux les responsables du conflit actuel qui se terminera sans aucun doute par une destruction de l’Ukraine et sa partition en diverses entités comprenant la partie très majoritairement russophone du Donbass jusqu’à Odessa, une rétrocession des territoires anciennement parties intégrantes de la Hongrie à la fin de la première guerre mondiale, de des territoires la Pologne à la suite du redécoupage des frontières à l’époque de Staline et de la Roumanie dépossédée de la Moldavie devenue une république soviétique à l’issue de la seconde guerre mondiale également selon la volonté de Staline. Ces trois pays ont affirmé leurs revendications territoriales car les frontières actuelles sont pour le moins artificielles.

Durant l’occupation allemande la grande moitié sud-ouest de l’Ukraine fut nazifiée et il en reste aujourd’hui un noyau dur de nationalistes qui ne cachent pas leur sympathie pour l’ancien régime nazi, les bandéristes du nom de leur chef et inspirateur Stepan Bandera, l’un des pires criminels de guerre du vingtième siècle, dont l’idéologie criminelle a été reprise par les bataillons Azov par exemple qui se sont fait un plaisir de massacrer de sang froid les civils innocents du Donbass.

Ceci étant écrit l’objectif présent du Président de la Fédération de Russie est d’affaiblir le potentiel humain de l’armée ukrainienne et de détruire systématiquement les équipements militaires qui ont été fournis par l’Occident pour alimenter ce conflit dans le but d’affaiblir la Russie. On assiste aujourd’hui à une aide militaire massive de la Chine, de l’Iran et même de la Corée du Nord apportée à la Russie pour renforcer son potentiel destructeur afin de mettre un terme à ce conflit. La guerre d’usure mise en place par Moscou avec l’appui des Républiques du Donbass consiste à réduire le potentiel humain de l’armée ukrainienne. On parle de près de 1000 combattants mis hors d’état chaque jour tués et blessés, près des “chaudrons” fortifiés situés à l’ouest de Donetsk, dans les localités d’Artemiosk et Soledar. Le nombre de combattants qui seront pris au piège dans ces chaudrons dont l’encerclement est en bonne voie est estimé à plus de 70000 ! Lorsque ces “citadelles” fortifiées imbriquées dans le paysage urbain seront tombées alors les bombardements qui ont débuté en 2015 sur la ville de Donetsk cesseront et les civils pourront reprendre une vie normale.

Depuis que j’ai laissé sur ce blog un article intitulé “Fils de pute …” en octobre 2016 je me sens libre de relater mes impressions sur la géopolitique actuellehttps://jacqueshenry.wordpress.com/2016/10/03/fils-de-pute/ en des termes crus. En ce début d’année qui n’augure vraiment rien de bon je voudrais établir un parallèle entre le prix Nobel de la paix Obama et le couple d’enfants de pute que sont Merkel et Hollande. Consécutivement Merkel et Hollande ont déclaré qu’ils n’avaient jamais soutenu les accords ni de Minsk-1 ni de Minsk-2 dont ils étaient garants avec le président russe et le Conseil de sécurité des Nations-Unies. La raison de leur mépris pour ces accords était claire : laisser à l’Ukraine le temps de s’armer et de s’organiser pour parer à l’évidence d’une invasion de la Russie dont le but était défendre, protéger et libérer les populations civiles russophones de l’est et du sud de l’Ukraine soumises à des bombardements incessants et des séries de décisions vexatoires mises en place par le gouvernement de Kiev depuis le coup d’Etat de Maïdan fomenté par la CIA et Victoria Nulland. Les estimations font état de 15000 à 30000 morts civils dans le Donbass depuis les évènements de Maïdan. Le choix de la population de la péninsule de Crimée d’être rattachée à la Fédération de Russie à la suite d’un référendum démocratique a conforté le gouvernement ukrainien à intensifier ses efforts de fortification du “front” défini comme la frontière ethnique entre les ukrainophones et les russophones.

Le Président de la Fédération de Russie espérait que ces accords de Minsk éviteraient un conflit qui, à ses yeux, allait devenir inévitable si la situation des populations du Donbass continuait à empirer. Merkel et Hollande trainèrent les pieds pour faire respecter par Kiev ces accords de Minsk comme ils l’ont déclaré tout récemment. Ces deux fauteurs de guerre, sous les ordres de Washington et de son bras armé l’OTAN, sont donc restés lamentablement inactifs. Ce sont eux les responsables du conflit actuel qui se terminera sans aucun doute par une destruction de l’Ukraine et sa partition en diverses entités comprenant la partie très majoritairement russophone du Donbass jusqu’à Odessa, une rétrocession des territoires anciennement parties intégrantes de la Hongrie à la fin de la première guerre mondiale, de des territoires la Pologne à la suite du redécoupage des frontières à l’époque de Staline et de la Roumanie dépossédée de la Moldavie devenue une république soviétique à l’issue de la seconde guerre mondiale également selon la volonté de Staline. Ces trois pays ont affirmé leurs revendications territoriales car les frontières actuelles sont pour le moins artificielles.

Durant l’occupation allemande la grande moitié sud-ouest de l’Ukraine fut nazifiée et il en reste aujourd’hui un noyau dur de nationalistes qui ne cachent pas leur sympathie pour l’ancien régime nazi, les bandéristes du nom de leur chef et inspirateur Stepan Bandera, l’un des pires criminels de guerre du vingtième siècle, dont l’idéologie criminelle a été reprise par les bataillons Azov par exemple qui se sont fait un plaisir de massacrer de sang froid les civils innocents du Donbass.

Ceci étant écrit l’objectif présent du Président de la Fédération de Russie est d’affaiblir le potentiel humain de l’armée ukrainienne et de détruire systématiquement les équipements militaires qui ont été fournis par l’Occident pour alimenter ce conflit dans le but d’affaiblir la Russie. On assiste aujourd’hui à une aide militaire massive de la Chine, de l’Iran et même de la Corée du Nord apportée à la Russie pour renforcer son potentiel destructeur afin de mettre un terme à ce conflit. La guerre d’usure mise en place par Moscou avec l’appui des Républiques du Donbass consiste à réduire le potentiel humain de l’armée ukrainienne. On parle de près de 1000 combattants mis hors d’état chaque jour tués et blessés, près des “chaudrons” fortifiés situés à l’ouest de Donetsk, dans les localités d’Artemiosk et Soledar. Le nombre de combattants qui seront pris au piège dans ces chaudrons dont l’encerclement est en bonne voie est estimé à plus de 70000 ! Lorsque ces “citadelles” fortifiées imbriquées dans le paysage urbain seront tombées alors les bombardements qui ont débuté en 2015 sur la ville de Donetsk cesseront et les civils pourront reprendre une vie normale.

Géopolitique : commentaires

Les pays occidentaux commencent à réaliser qu’ils persistent dans l’erreur consistant à soutenir l’Ukraine qui depuis 2014 bombarde systématiquement les populations civiles sans défense du Donbass. Elles n’ont que deux défauts aux yeux du gouvernement de Kiev, être russophones et pratiquer la religion orthodoxe. Après 20000 morts la Russie a réagi malgré une multitude de tentatives de médiation avec les accords de Minsk que ni l’Allemagne ni la France n’ont fait respecter. L’inertie coupable de ces deux pays était télécommandée par Washington et l’OTAN. Autant l’Allemagne que la France n’ont pas mesuré les conséquences d’une intervention de la Russie pour sauver un peuple frère. On ne peut que constater que ces deux pays sont dirigés par des marionnettes animées par la main de Washington qui a tout de suite vu que le conflit ukrainien était une guerre par procuration qui ne les concernait pas directement et également que l’opportunité d’affaiblir l’économie européenne pour mieux la contrôler était une aubaine.

Les gesticulations insignifiantes du philosophe en chemise blanche n’y feront rien. Ce triste individu devrait relire l’histoire et il découvrirait peut-être l’ « inconscient » de l’Histoire dont il prétend incarner le concept. La « guerre de 1936 » comme l’appellent les Espagnols présente des similitudes troublantes avec les évènements d’Ukraine. Après avoir massacré allègrement et par idéologie des dizaines de milliers d’ecclésiastiques et de grands propriétaires terriens, dévastant ainsi le patrimoine millénaire de leur pays en brûlant des bibliothèques contenant des manuscrits datant d’avant la découverte de l’Amérique, les démocraties occidentales bien-pensantes ont aidé ces républicains criminels en leur fournissant des armes et en les aidant humainement avec les brigades internationales. L’armée espagnole a réagi comme il fallait le faire : rétablir l’ordre, et ce fut la guerre civile destructrice et meurtrière qui s’ensuivit.

Aujourd’hui en Ukraine c’est l’armée russe appuyée par les milices russophones du Donbass qui remet de l’ordre dans ce pays dirigé par des nationalistes extrémistes qui se moquent des droits les plus élémentaires des citoyens, outre la corruption omniprésente à tous les niveaux qui y règne. L’armée levée par Franco était espagnole et non pas étrangère et elle a rétabli l’ordre dans son pays. L’armée russe s’est arrogé le droit de rétablir l’ordre dans la partie russophone de l’Ukraine, un droit certes contesté par les Occidentaux mais pour abonder dans cette comparaison avec la « guerre de 1936 » derrière que droit les belligérants occidentaux s’appuyaient-ils pour intervenir en Espagne ?

BHL a oublié l’histoire. C’est un pseudo-philosophe de théâtre, il me fait penser à Zelinsky, un bouffon ! Il parle de l’inconscient de l’histoire mais il ne comprend pas un mot de ce qu’il écrit. Triste France qui a suivi cet idéologue de pacotille pour détruire la Libye. Les politiciens français sont eux-mêmes devenus des bouffons. Je commence à haïr mon pays natal et c’est bien triste …

Réflexions géopolitiques

En ce jour du 11 novembre célébrant la fin de la première guerre mondiale il m’a paru opportun d’écrire quelques remarques sur l’actualité géopolitique du moment. Nous sommes encore le 10 novembre en Polynésie et il est 9h50 du matin à l’heure où je termine la rédaction de ce billet.

Alors que la Russie fait croire aux Occidentaux qu’elle s’enlise dans un conflit qu’elle ne maîtrise plus, les Américains songent sérieusement à entrer en conflit direct avec la Chine avant que ce que pays n’ait acquis la maîtrise des mers en construisant en série des croiseurs, des porte-avions et des sous-marins. En Ukraine le commandement militaire russe a préféré se retirer de la rive gauche du Dniepr en aval du barrage de Novaya Kahovka que le régime de Kiev menace de faire sauter. Une telle éventualité submergerait toute la région en aval du barrage par une vague de 4 mètres de haut, y compris la ville de Kherson mais, pire encore, priverait d’eau la péninsule de Crimée. Si le régime nazi et corrompu de Kiev que les Occidentaux soutiennent sans état d’âme, un peu comme Pétain soutenait Hitler, prenait le risque de bombarder ce barrage je donne peu de chance de survie aux principales villes d’Ukraine occidentale ainsi qu’aux infrastructures de ce pays encore opérationnelles.

Les Occidentaux fournissent en armes l’Ukraine nazie, armes payées par les contribuables. Ils seront directement responsables devant le monde entier de leurs mensonges et de leurs faits de guerre. Les Occidentaux, je veux dire plus précisément l’Union européenne dont deux des principaux pays s’étaient engagés à faire appliquer les accords de Minsk-2, ont failli en raison des pressions américaines. Ils sont directement responsables de l’aggravation inévitable maintenant du conflit dans tout le territoire ukrainien. L’Europe est un ramassis de peuples sans âme asservis par les Etats-Unis et ils sont incapables de réagir positivement à ce conflit qui se déroule à leur porte. Aucun des hauts responsables politiques européens ne peut comprendre que l’OTAN ne sert que les intérêts du complexe militaro-industriel américain, que c’est une organisation mafieuse qui ne respecte pas les peuples et leur volonté. De Gaulle avait très bien compris ce problème, mais où se trouve un homme de la stature visionnaire de De Gaulle aujourd’hui ?

Quant aux velléités belliqueuses des USA à l’égard de la Chine il faut se souvenir que les Américains n’ont jamais gagné une seule des guerres qu’ils avaient eux-mêmes fomenté depuis la fin de la seconde guerre mondiale, encore faut-il être honnête car ce ne sont pas les Gis qui ont vaincu Hitler mais bien l’armée rouge. Après avoir tout fait pour rapprocher la Chine de la Russie ces dernières années, au cas où les Américains décidaient d’entrer en conflit avec la Chine il y a fort à parier qu’immédiatement la Russie aidera les Chinois en leur fournissant leur arme imparable que constituent les missiles supersoniques, arme que ne possèdent pas les Américains. De même que les sanctions contre la Russie se sont retournées catastrophiquement contre leurs promoteurs, de même des sanctions contre la Chine mettraient en péril des pans entiers des économies occidentales, y compris américaines.

S’en prendre à la Russie par Ukraine interposée a été une grave erreur des Occidentaux, faire de même avec la Chine en avançant comme prétexte Taïwan sera une erreur beaucoup plus dommageable tant pour les Occidentaux que pour le reste du monde.

Enfin pour conclure ces réflexions il me paraît inconcevable qu’un pays nucléarisé, les 5 membres du Conseil de Sécurité auxquels il faudrait ajouter l’Inde, le Pakistan et Israel, ose « tirer » le premier sur son ennemi avec une arme nucléaire car ces pays le savent : en quelques heures ce serait la fin du monde. Et c’est très simple à comprendre : il y a dans le monde environ 5000 armes nucléaires opérationnelles d’une puissance dévastatrice 50 à 100 fois supérieure à celle d’Hiroshima …