Le plaisir sexuel féminin : tout un programme …

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Katherine Rowland est journaliste et essayiste et elle s’est intéressé au plaisir sexuel féminin pendant de nombreuses années. Elle vient de publier un essai qui a eu un très gros succès outre-Atlantique intitulé « The Pleasure Gap » sous-titré les femmes américaines et la révolution sexuelle inachevée, résultat de 5 années d’investigations. Elle a eu des entretiens avec 120 femmes âgées de 22 à 72 ans et des dizaines de professionnels de la santé sexuelle. Elle a rencontré des veuves, des jeunes-mariées, des vraies et des fausses monogames, des femmes avides d’aventures passagères ou au contraire soumises, des femmes ne pouvant pas vivre pleinement sans relations amoureuses multiples. Enfin, Katherine Rowland a enquêté sur les travaux concernant la recherche du « viagra pour femmes » et les pratiques hétérodoxes d’éducation sexuelle à Los Angeles consistant à présenter en spectacle un couple hétérosexuel faisant l’amour devant une assistance féminine en cours de thérapie sexuelle.

Les conclusion de cette journaliste sont lapidaires : le manque ou le peu de désir sexuel des femmes n’est pas d’ordre physiologique mais relève d’un mélange de conditions sociales concourant à affaiblir ce désir, qu’il s’agisse d’obligations professionnelles ou de vie familiale. Les femmes se comportent alors sexuellement par obligation, par générosité ou tout simplement pour être tranquilles. La question que beaucoup de femmes formulent en présence d’un conseiller médical est la suivante : »Qu’est-ce qui ne va pas avec moi ? ». La réponse des spécialistes est le plus souvent trop simpliste car ils sont persuadés que la libido féminine est moins exacerbée que celle de l’homme et que c’est un fait qu’il faut admettre, le « gap », le fossé.

Une étude réalisée en 2018 concernant plus de 50000 femmes américaines (lien) a choisi non pas de partir de l’a priori que la libido féminine est de faible intensité mais de rechercher les causes physiologiques et psychologiques de cette faiblesse de libido partant du principe que la réponse sexuelle de la femme est triphasique : désir, excitation et orgasme. Le désir étant donc la première étape de ce processus il convient d’en étudier le mécanisme et c’est ce que Freud résumait en une courte phrase : « Que veut une femme ? » mais qui peut être reformulée de la manière suivante : « comment une femme en vient à éprouver un désir sexuel ? ». Le sujet est complexe car il fait intervenir une multitude de paramètres comme les fantasmes, les affects, le contexte socioculturel, le statut hormonal du moment au cours du cycle menstruel et enfin l’intervention subconsciente comme Platon l’a si bien formulé par cette célèbre phrase : « L’amour est désir et le désir est manque ». Il s’agit de la définition de l’ « eros » des Grecs et pour la femme comme pour l’homme de la sensation de manque qui ne sera satisfaite que par l’orgasme consécutif à l’excitation physique.

Il est donc aisé de comprendre que le désir sexuel féminin peut paraître mystérieux ou complexe pour l’homme qui est soumis à ses instincts comme le disait le Marquis de Sade : « Tout homme est un tyran quand il bande », en d’autres termes l’homme ne recherche que l’accomplissement de son instinct de procréateur matérialisé par son orgasme éjaculatoire. Et c’est dans le contexte de cette différence entre les femmes et les hommes que l’influence socioculturelle prend plus d’importance chez les femmes. Ces dernières confondent alors pour plus de 40 % d’entre elles le dysfonctionnement de leur libido et l’influence socioculturelle mais seulement 30 % avouent avoir régulièrement un orgasme avec leur partenaire masculin alors que ce pourcentage atteint plus de 80 % chez les lesbiennes. Cependant les lesbiennes font souvent l’expérience d’une chute brutale de leur désir sexuel qui les conduit à chercher une autre partenaire paradoxalement plus fréquemment que pour les couples hétérosexuels. En moyenne cette chute brutale du désir apparaît après au moins 2 années de relations sexuelles. L’usure du couple existe donc aussi chez les lesbiennes. Et ce phénomène d’usure demande un effort constant pour être évité afin de ne pas mettre en péril la pérennité du couple.

La femme est prête à tout pour être aimée au sens grec de « agape » y compris à se donner physiquement alors que l’homme est au contraire prêt à tout pour faire l’amour au sens du grec « eros » pour satisfaire son instinct. De par mon expérience personnelle je conteste en partie les conclusion de cette étude largement reprise par Katherine Rowland dans son article paru sur le site du Guardian. En effet, la femme devient amoureuse puis aime profondément l’homme qui est capable de la satisfaire sexuellement, régulièrement et durablement, tout en lui faisant comprendre également qu’elle est désirable. En d’autres termes, chez la femme, l’amour procède de la satisfaction sexuelle et la femme voudra garder pour elle, et elle seule, son partenaire sexuel si celui-ci la satisfait. C’est peut-être ce point que Katherine Rowland n’a peut-être pas osé aborder car cette vision masculine de la situation peut être confondue avec l’instinct dominateur de l’homme.

Un dernier aspect de la relation sexuelle entre femme et homme abordé par cette journaliste est la simulation de l’orgasme par les femmes. Selon une étude parue en 2010 dans la revue Archives of Sexual Behavior 80 % des femmes hétérosexuelles font semblant d’avoir un orgasme une fois sur deux quand elles font l’amour avec leur partenaire et parmi elles un quart simulent presque systématiquement un orgasme bien vécu. Je n’arrive pas à concevoir comment un homme peut ne pas s’apercevoir qu’il a été leurré. La raison en est simple. Comme pour l’homme, après avoir fait l’expérience d’un orgasme suffisamment intense la femme a tendance à vouloir s’assoupir. Faut-il que simuler un orgasme soit aussi coûteux en énergie qu’un orgasme réel ? Cette attitude de la femme signifie également qu’elle veut « garder » son partenaire pour elle malgré le fait qu’elle n’est pas satisfaite, attitude qui s’explique alors pour d’autres raisons que la stricte relation amoureuse.

Billet inspiré d’un article paru sur le Guardian et d’une conférence du philosophe André Comte-Sponville dont j’ai égaré le lien.

https://link.springer.com/article/10.1007%2Fs10508-018-1212-9

Des biologistes dénoncent la pratique transgenre

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Deux biologistes ont dénoncé le «déni sexuel» dans un éditorial du Wall Street Journal. Colin Wright, de Penn State University, et Emma Hilton, de l’Université de Manchester, soutiennent que l’existence de deux sexes seulement, hommes et femmes, est un fait scientifique et que l’idéologie transgenre est «une théorie académique excentrique».

Comme ils le soulignent, même les revues scientifiques promeuvent une vision non binaire du sexe. «L’idée de deux sexes est simpliste», a déclaré Claire Ainsworth dans la revue scientifique Nature en 2015 (lien) : «Les biologistes pensent maintenant qu’il existe un spectre plus large que cela.» Un article de Scientific American en 2018 affirmait que «les biologistes pensent maintenant qu’il existe un spectre plus large que les femmes et les hommes binaires». Et en 2018, le New York Time a expliqué «Pourquoi le sexe n’est pas binaire» (liens en fin de billet)

Wright et Hilton décrivent ces vues comme «une tendance dangereuse et anti-scientifique vers le déni pur et simple du sexe biologique». Ils poursuivent: «Caractériser cette ligne de raisonnement comme n’ayant aucun fondement dans la réalité serait un euphémisme flagrant. C’est faux à toutes les échelles de résolution imaginables. »

Ce n’est plus un sujet de plaisanterie, disent-ils:

« Le temps de la politesse sur cette question est révolu. Les biologistes et les professionnels de la santé doivent défendre la réalité empirique du sexe biologique. Lorsque des institutions scientifiques faisant autorité ignorent ou nient un fait empirique au nom de l’accommodement social, c’est une trahison flagrante envers la communauté scientifique qu’elles représentent. Ils sapent la confiance du public dans la science et c’est dangereusement malsain pour les plus vulnérables. »

Note. Il existe quelques mutations génétiques qui perturbent l’établissement du sexe au cours du développement de l’embryon en interférant avec la synthèse des hormones sexuelles. La duplication de l’un des gène sexuels X ou Y conduit également à des ambiguïtés. Forcer la nature après la naissance en imposant à un enfant normalement constitué un traitement hormonal afin qu’il « change » de sexe est criminel. Ce type de manipulations devrait être interdit par la loi. La fréquence de mutations ou de duplication de gènes sexuels conduisant à un sexe indéterminé à la naissance est de l’ordre de 1 cas pour 1000 naissances. Pour l’anecdote une amie de ma mère était sage-femme (en anglais midwife) et elle racontait qu’au cours de sa carrière elle avait préféré abréger la première minute de vie de centaines de nouveaux-nés présentant à l’évidence des ambiguïtés au niveau sexuel puisque l’un des rôle des sages-femmes était (j’ignore si ce métier existe toujours) de déclarer à la mère la nature du sexe de son enfant.

Source : BioEdge

https://www.wsj.com/articles/the-dangerous-denial-of-sex-11581638089

https://www.nature.com/news/sex-redefined-1.16943

https://www.scientificamerican.com/article/sex-redefined-the-idea-of-2-sexes-is-overly-simplistic1/

https://www.nytimes.com/2018/10/25/opinion/sex-biology-binary.html

Brève. L’éthique des examens médicaux de virginité ?

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Si vous suivez le rappeur américain T.I. (illustration) sur les réseaux sociaux, vous savez qu’il a des opinions non conventionnelles sur les femmes. Par exemple, interrogé sur les aspirations présidentielles d’Hillary Clinton, il a déclaré que le monstre du Loch Ness avait de meilleures chances d’être élu: «le monde n’est pas encore prêt».

Cela, naturellement, lui a attiré de nombreux sarcasmes, mais ce n’était rien comparé à son aveu qu’il accompagnait sa fille, maintenant âgée de 18 ans, chez son gynécologue chaque année pour vérifier si elle était encore vierge. «Juste après l’anniversaire que nous célébrons», T.I. a déclaré lors d’une interview en podcast. «Habituellement, comme le lendemain de la fête, elle apprécie ses cadeaux. Je mets une note collante sur la porte: «Gyno. Demain. 9H30».

Sa fille a réagi au tumulte en le désabonnant sur Twitter et Instagram.

Les législateurs de New York ont également réagi en introduisant une loi interdisant aux médecins d’effectuer des examens de virginité. « La procédure invasive d’un examen de virginité viole la sainteté et la pureté d’une femme« , a déclaré la sénatrice Roxanne Persaud. «Qu’il s’agisse d’une enfant ou d’une adulte, cela viole non seulement les motivations morales, mais aussi la vie privée d’une femme et de son médecin».

Cependant, la bioéthicienne Bonnie Steinbock soutient dans le blog du Hastings Center que légiférer n’est pas la bonne réponse. Elle convient que les tests de virginité sont moralement répréhensibles pour un certain nombre de raisons – à part le fait qu’ils ne sont pas fiables.

Cet objectif n’est pas atteint par une loi interdisant les tests de virginité, mais en communiquant le fort consensus professionnel interdisciplinaire sur l’importance d’une communication ouverte et honnête entre les parents et les enfants sur le sexe, le respect des parents pour les nouvelles attitudes des adolescents et les droits de ces adolescents à la confidentialité médicale et à leur vie privée.

Source : BioEdge. Autre lien :

https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC3153128/

Le rôle du clitoris revisité

En avant-propos de ce billet je ne voudrais pas que mes lecteurs croient que je suis un obsédé du sexe. Chaque fois que j’écris un billet sur la sexualité, pourtant au centre de la vie quotidienne de tout couple hétéro- ou homo-sexuel normalement constitué, je constate que les commentateurs de ces billets, que je remercie ici, se font rares car ils n’osent pas s’aventurer ou s’épancher en exposant leur opinion au sujet des choses du sexe. Le climat, ou la constante de Hubble ( ! ) c’est plus intéressant, « vraiment au centre des préoccupations de tous les jours », j’allais dire plus payant, alors que mon blog est gratuit … Pourtant quelle que soit l’évolution du climat et de la cosmologie, le sexe restera toujours au centre de la vie quotidienne, qu’on le veuille ou non. Je qualifierai n’importe quel lecteur de mon blog ne jugeant pas opportun de laisser un commentaire même bref, alors qu’il en a très envie, au sujet de ce billet tout simplement de se mentir à lui-même … La suite de ce billet présente donc succintement une fantastique compilation de tous les travaux relatifs au clitoris, de son rôle dans la reproduction et naturellement de son rôle dans le plaisir sexuel de la femme, compilation écrite minutieusement par le Docteur Roy J. Levin. Bonne lecture !

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La première description anatomique détaillée du clitoris est attribuée à Matteo Realdo Colombo, un chirurgien et anatomiste qui enseigna l’anatomie à Padoue vers les années 1540. Colombo (illustration, ne pas confondre avec l’inspecteur) attribua au clitoris une fonction sexuelle en insistant sur le fait que la partie visible de cet organe à part entière, pour lui, était prolongée autour de l’entrée du vagin. Cette découverte fut oubliée pendant de nombreuses années car si Colombo écrivit que « le clitoris est le siège du plaisir féminin » dans ses écrits d’anatomie intitulés « De Fabrica » et publiés après sa mort en 1559 il fallut attendre la publication en 1844 du recueil du Professeur d’anatomie allemand Georg Kobelt pour enfin trouver une description anatomique exacte de l’ensemble de cet organe sans toutefois lui attribuer un rôle physiologique particulier (illustration ci-après). À nouveau le clitoris tomba dans l’oubli et personne ne se pencha sur la fonction du clitoris dans la reproduction. Quant à sa fonction favorisant le plaisir sexuel féminin il n’était plus question d’en parler, le XIXe siècle profondément pudique ayant répandu une chape de silence sur la science de la sexualité. Des médecins comme Sigmund Freud préconisaient l’ablation chirurgicale du clitoris pour soigner les femmes « trop portées sur le sexe », comprenez les nymphomanes, et des centaines de publications ont nié toute implication de cet organe dans le mécanisme de la reproduction. En quelque sorte le clitoris était diabolisé.

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Il faudra attendre les travaux des Docteurs William Masters et Virginia Johnson (M&J) effectués de 1957 à 1990 concernant la nature de la réponse sexuelle humaine pour enfin attribuer au clitoris sa vraie fonction physiologique dans le processus de reproduction. L’ouvrage de Masters et Johnson « Human Sexual Response » publié en 1966 constitue une étape déterminante dans la compréhension du rôle du clitoris dans le processus complexe de la reproduction, ce processus débutant par la pénétration du pénis dans le vagin pour que le sperme soit déposé au bon endroit, c’est-à-dire le plus près possible du col de l’utérus. Afin que cette pénétration ne soit pas douloureuse il faut que le vagin soit « lubrifié » naturellement à défaut de lubrifiant exogène et c’est là que débute le rôle du clitoris.

Tout commence, comme le décrivirent pour la première fois clairement et en détail M&J, par le désir sexuel. Comme toute manifestation de désir la finalité de ce dernier est d’aboutir à une récompense. Dans le cas du désir sexuel la récompense sera l’orgasme. Chez la femme ce désir sexuel, au sens physique du terme, est favorisé par une stimulation de la partie externe du clitoris. Le clitoris a été trop souvent considéré uniquement comme l’organe du plaisir féminin et sa fonction première dans le mécanisme de reproduction a été sinon ignorée, du moins minimisée et que M&J ont démystifié comme étant une fausse association entre le plaisir de la femme et le processus de reproduction. De fait, une femme n’éprouvant aucun plaisir peut parfaitement être fécondée au cours d’un rapport sexuel mal vécu et cette observation banale conduisit beaucoup de praticiens à dissocier le plaisir sexuel de toute autre fonction physiologique, pour eux inexistante.

M&J ont montré que la stimulation du clitoris provoque une augmentation du rythme cardiaque ayant pour premier résultat une augmentation de la pression artérielle. En conséquence le débit sanguin au niveau du vagin augmente significativement. La vasomotricité de ce tissu est diminuée. Presque simultanément il y a l’apparition d’une transudation neurogène du tissu vaginal qui provoque une lubrification. Ce n’est pas tout : l’augmentation de la pression artérielle a aussi pour effet d’augmenter la pression partielle d’oxygène au niveau de l’épithélium vaginal. Ce n’est pas un détail car les spermatozoïdes, pour se déplacer, consomment beaucoup d’oxygène. Les sécrétions permettant la lubrification du vagin ont aussi pour autre rôle d’augmenter le pH de la lumière vaginale. Le vagin est en effet colonisé par des lactobacilles qui excrètent de l’acide lactique et ce pH légèrement acide (environ pH = 6) protège le vagin des agressions externes par des microorganismes indésirables.

Curieusement tous ces éléments factuels étudiés en détail pendant de nombreuses années par M&J n’ont que peu été pris en considération par les sexologues qui dissocient encore la fonction de plaisir du clitoris de sa fonction collaborative dans le processus de reproduction. Pourtant divers auteurs ont remarqué que le volume du clitoris augmentait significativement durant les quelques jours suivant l’ovulation, jusqu’au jour 20 suivant cette ovulation, une sorte d’ « érection » favorisée par un afflux de sang sous dépendance hormonale, le taux d’estradiol et de FSH augmentant au moment de l’ovulation. Cette observation prouve bien que le clitoris joue un rôle dans le processus de reproduction puisqu’il est particulièrement sensible durant l’ovulation et les quelques jours qui suivent.

Au niveau cérébral, au cours d’une stimulation du clitoris la situation est plutôt simple et elle indique un fonctionnement particulier de cet organe. Le clitoris est innervé par une branche du nerf pudendal comme le pénis chez l’homme alors que le vagin est sous la dépendance du nerf pelvique. Au niveau du cerveau les informations remontant depuis le clitoris affectent presque exclusivement l’insula de l’hémisphère gauche du cortex cérébral. Lors de la stimulation du clitoris et de la partie antérieure du vagin au cours d’un coït (pénétration du pénis) non seulement l’insula est affectée, plus grande activité détectée par imagerie par résonance magnétique ou imagerie par émission de positrons, mais le gyrus temporal supérieur, le thalamus et le gyrus préfrontal droit sont également affectés. Ces effets sur le cerveau bien identifiés par imagerie sont indépendants du cycle menstruel et cette observation est en accord avec le fait que la femme est réceptive durant tout le cycle. Chez les primates, dont les êtres humains font partie, seules les femelles bonobos et dans une moindre mesure les femelles chimpanzés sont réceptives en permanence.

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L’étude du plaisir sexuel s’est aussi penchée sur le cas des femmes excisées, il y en a environ 200 millions dans le monde, et elle a conclu qu’il était très difficile pour ces femmes d’atteindre un orgasme mais qu’en outre la « préparation » du vagin à recevoir le sperme est défectueuse. Les études ne sont pas suffisamment documentées pour montrer que la fertilité de ces femmes est diminuée en raison de l’ablation rituelle du clitoris mais que la lubrification du vagin est systématiquement défectueuse. Un dernier point intéressant est à signaler. Lorsque les petites lèvres fusionnent avec le capuchon clitoridien le gland du clitoris devient alors cryptique car il est complètement dissimulé. Seulement trois cas cliniques ont décrit les effets bénéfiques d’une intervention chirurgicale consistant à réinstaurer l’accessibilité externe du gland du clitoris. Les trois femmes ayant subi cette intervention bénigne ont indiqué que leur vie sexuelle avec tout ce que cela comporte avait été considérablement améliorée. Encore une fois ces exemples prouvent que le clitoris fait partie de la vie intime de la femme outre le fait qu’il est essentiel pour la préparation du vagin à la réception du sperme et donc à la participation de cet organe au processus d’activation des spermatozoïdes, le mécanisme de capacitation étant sous la dépendance non seulement de composants du sperme issus de la prostate mais également des sécrétions vaginales, les sécrétions des vésicules séminales, la majeure partie du sperme, apportant la source d’énergie nécessaire aux spermatozoïdes sous forme de quantités massives de fructose. Ceux-ci n’ont en effet que quelques heures devant eux pour rencontrer un ovule …

Source : Clinical Anatomy, 2019, article aimablement communiqué par son auteur le Docteur Roy J. Levin, biologiste et médecin britannique retraité, https://doi.org/10.1002/ca.23498

Les attitudes sexistes envers la sexualité trompent les femmes en matière d’orgasme – et pire encore

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Traduction d’un article de la journaliste Rebecca Hitchen paru sur le Guardian.

Le mythe selon lequel les femmes « doivent se contenter d’avoir des relations sexuelles et sans plus » nie leur droit au plaisir et rend encore plus difficile la condamnation des violeurs. On aimerait penser aujourd’hui que les femmes et les hommes sont égaux sur le plan sexuel, pourtant il n’en est rien selon un sondage de la coalition End Violence Against Women mené auprès de 4000 adultes. Cette enquête révèle que les deux cinquièmes des personnes interrogées pensent que les hommes veulent avoir plus de relations sexuelles que les femmes. Pire encore près de la moitié des personnes ayant répondu à l’enquête considèrent que, au sein d’un couple hétérosexuel, ce sont les hommes qui prennent l’initiative d’avoir un rapport sexuel et décident d’y mettre fin quand ils ont atteint un orgasme. En revanche les femmes sont considérées comme plus enclines à refuser une relation sexuelle mais néanmoins à se soumettre pour rendre leur partenaire satisfait. Ces observations démontrent que le sexe est plus l’apanage de l’homme que de la femme, car l’orgasme féminin est toujours considéré par l’homme comme évasif voire inexistant. Pourtant, le fait est que cet « écart d’orgasme » existe, pour la femme, uniquement chez les couples hétérosexuels en raison du manque de compréhension et d’effort de réciprocité car les lesbiennes ne connaissent pas ce problème.

Il est triste de constater que les attentes des femmes en matière de plaisir ou d’orgasme lors des rapports sexuels sont moindres que celles des hommes et il est triste aussi de constater que ce fait est accepté et considéré comme prévu et donc « normal ». Et cette attitude s’auto-perpétue car si les femmes croient que vivre une relation sexuelle est communément admis ces dernières seront peut-être moins disposées à exprimer leurs besoins et leurs désirs en particulier lors de leurs premières expériences mais aussi lorsqu’elles avancent en âge. Elles peuvent aussi ressentir une certaine pression de la part de leur partenaire qui ne veut pas entendre parler d’inconfort ou de douleurs lors de l’acte sexuel.

Enfin, lorsque le sexe n’est devenu qu’un des éléments d’une relation de long terme, à côté d’une inégalité persistance dans le milieu professionnel, des tâches ménagères, des attentes bienveillantes et de celles sexo-spécifiques des autres personnes, une discussion franche abordant un autre plaidoyer en faveur de l’équité peut constituer une bataille de trop. Les inégalités sexuelles entre femme et homme ont revêtent une importance capitale en soi car les femmes sont en droit d’espérer profiter de relations sexuelles équilibrées fondées sur le plaisir partagé. Cela ne devrait plus être considéré comme contestable mais apparemment c’est encore ainsi.

Mais il y a plus encore en jeu. Les préjugés sexistes au sujet du sexe qui ont été identifiés lors de cette enquête peuvent également constituer une sorte d’alibi pour que certains hommes développent un sens plus solide de leur droit à la sexualité conduisant alors à minimiser voire excuser ceux qui harcèlent ou obligent les femmes à avoir des rapports sexuels. Si on combine ces a priori que les hommes veulent davantage de sexe et que les femmes sont juste moins motivées et plus enclines à refuser, alors l’homme se retrouve dans une situation vraiment toxique, si on peut qualifier cette situation ainsi, en considérant que les femmes sont les gardiennes de leur sexe et dont le rôle est de gérer leurs interactions sexuelles et l’accès à leur corps. Par voie de conséquence si les femmes sont dans la réalité celles qui contrôlent l’accès des hommes aux relations sexuelles alors elles prennent la responsabilité de la qualité de ces relations.

Ce raisonnement conduit donc à attribuer aux femmes la responsabilité des risques de violence et de viols qu’elles peuvent encourir. C’est d’ailleurs toujours la femme qui subit la première une enquête détaillée si un viol a eu lieu et si elle le prétend alors que le comportement de l’homme n’est examiné qu’accessoirement. La justice considère que l’homme, dans ce cas, aura été motivé d’une manière ou d’une autre et aura été alors poussé à avoir une relation sexuelle non consentie. Les statistiques indiquent d’ailleurs que moins de 1 % des hommes refusent d’avoir une relation sexuelle lorsqu’ils sont sollicités et pourtant 2 % seulement des hommes considèrent que être un homme est synonyme de relation sexuelle. D’où la mise en place de cette réthorique au sujet des violences sexuelles : une mascarade malheureuse destinée à dissimuler ce gros malentendu entre femmes et hommes, l’homme ayant perdu le contrôle de la situation. Ce sont des mythes puissants aux conséquences néfastes, alors que si nous considérions le sexe différemment, sur la base de l’égalité, ce type de situation serait beaucoup moins probable.

Ce sexisme focalisé sur l’acte sexuel prend son importance lorsque nous tentons d’expliquer ce qui ne va pas dans une société qui ne parvient pas à dissuader, réduire et prévenir le viol. Ceci explique pourquoi les poursuites pour viol dûment signalé échouent régulièrement car la police comme les procureurs ont implicitement décidé qu’ils ne pourraient pas défendre leur dossier s’ils pensaient qu’un jury considérerait d’abord que la femme a échoué dans le contrôle qu’elle est censée assumer avant même de considérer que l’homme savait qu’il avait franchi la ligne rouge. Pour toutes ces raisons il est nécessaire d’appeler les couples à davantage d’échanges et de conversations sur les pratiques sexuelles réelles. Il est essentiel que les hommes reconnaissent leur responsabilité et acceptent de rendre des comptes à la fois au sujet du sexisme qui les habite mais aussi pour le devoir de participer à de bonnes relations sexuelles. Il faut mettre fin à cette notion surannée selon laquelle le sexe est une pratique « faite » aux femmes qu’elles doivent subir et parvenir à une situation où l’entente enthousiaste, le consentement mutuel, l’égalité avec et dans le plaisir que procurent les relations sexuelles sont la norme. Le sexe sera tellement plus beau quand il sera totalement égalitaire comme il l’était à l’adolescence …

L’érotisme au Moyen-Age : surtout de la poésie.

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La pièce de théâtre écrite par Eve Ensler, créée en 1996 au Westside Theater à New-York intitulée « Monologues avec mon Vagin », remporta un vif succès outre-Atlantique. Elle fut inspirée par un poème supposé dater de la Renaissance, aux alentours des années 1500 intitulé « Der Rosendorn » dont deux copies furent retrouvées, l’une à Karlsruhe et l’autre à Dresde. En réalité ce poème date du Moyen-Age puisqu’un fragment servant à consolider la reliure d’un livre de théologie a été retrouvé dans la bibliothèque de l’abbaye de Melk en Autriche au bord du Danube et daté des années 1300. Cette découverte réécrit donc l’histoire de la sexualité de cette époque.

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Le poème, considéré comme le premier texte érotique connu, relate le dialogue entre une jeune femme vierge et son sexe. L’argument de la jeune fille est de considérer que son aspect extérieur est suffisant pour séduire un homme alors que sa vulve n’est pas de cet avis, soutenant que c’est elle, avec son vagin, qui attire l’homme et lui procure le vrai plaisir et non pas ses parures, ses vêtements ou sa coiffure. Finalement le dialogue arrive à la conclusion que la femme et son sexe forment un tout indissociable.

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Nul ne sait si c’est une femme ou un homme qui est l’auteur de ces lignes. Ce thème du dialogue entre un personnage et son sexe semblait popularisé dans les fabliaux que récitaient des ribauds lors des foires provinciales en particulier dans le nord de la France. L’un de ceux-ci est « Le Chevalier qui faisait parler les cons et les culs » écrit par un certain Garin au XIIIe siècle. Ce thème a été repris par Diderot dans son premier roman (anonyme) « Les Bijoux Indiscrets » datant de 1748 mettant en scène un monarque et sa favorite. Le monarque est muni d’un anneau magique qui permet de faire parler la vulve de sa favorite (on suppose qu’il s’agissait de la Pompadour) afin de tout lui avouer sur sa vie intime. Contrairement au « Der Rosendorn » il y a alors dichotomie entre la femme et son sexe en usant d’un artifice. L’érotisme médiéval était aussi imprégné de poésie figurative comme on peut le constater avec cette broche en or fin datant du Moyen-Age qui décrit la vénération du pénis pour la vulve, trois pénis portant en procession une vulve, une broche probablement exhibée seulement de privé. Des représentations érotiques ne datent pas du Moyen-Age puisqu’il y a plus de 35000 ans nos ancêtres représentaient déjà des sexes féminins sur des parois de grottes comme ici dans la grotte Chauvet près de Vallon-Pont-d’Arc en France.

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Inspiré d’un article paru sur le Guardian

Clitoridienne ou vaginale ? Telle est là la question …

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L’idée m’est venue d’écrire ce billet assez décapant pour les âmes sensibles en conversant par courrier électronique interposé avec une amie vivant en France alors que je réside dans une contrée ensoleillée à près de 3500 kilomètres de celle où se trouve celle-ci. J’ai écrit ce billet avant de partir pour Tokyo et j’hésitais beaucoup à le mettre en ligne. Je me suis enfin décidé …

Nous conversions donc très librement de sexualité, de plaisir sexuel tant masculin que féminin, rien de plus naturel puisque le sexe, il faut le reconnaître, se trouve au centre des préoccupations presque quotidiennes de tout un chacun. Tous ceux qui nient cet état de fait de l’homme (et de la femme) d’aujourd’hui sont tout simplement des « faux-culs » comme disaient Brassens, Gainsbourg ou encore Desproges et aussi, il ne faut pas l’oublier l’inoubliable Pierre Perret, des personnages qui ont malheureusement disparu du paysage médiatique contemporain bien-pensant et qui parlaient de sexe sans trop de retenue.

Aujourd’hui être conforme aux usages consiste à parler de mouvements féministes, de LGBT, d’égalité des genres, mais l’aspect fondamental de la sexualité qui diffère entre femmes et hommes en raison de leurs natures génétiques et biologiques différentes est tout simplement ignoré car pour ces idéologues reconnaître cette différence introduirait une sorte de discrimination « genrée ». Donc après plusieurs semaines de réflexions au sujet de l’opportunité de mettre ce billet en ligne j’ai fini par me décider, tant pis pour les âmes sensibles, et je m’excuse auprès d’elles (les âmes sensibles) par avance puisque ma démonstration a voulu que je me trouve acteur dans cette histoire comme vous allez le découvrir.

Cette amie entra dans le vif du sujet en entamant, donc, une conversation relative au plaisir sexuel de la femme. Vaste sujet abordé plutôt par des hommes que par des femmes, ce qui est d’ailleurs surprenant : comme si les hommes s’étaient arrogé le privilège ou le droit d’avoir mis au grand jour le mystère de l’orgasme féminin à la suite de doctes conclusions. Je ne parlerai même pas de Sigmund Freud qui était fondamentalement un pervers sexuel refoulé méprisant profondément les femmes. Pour lui une femme libertine était une hystérique qu’il fallait traiter dans un établissement spécialisé. J’ai toujours adoré les femmes libertines qui aiment le plaisir, pour moi ce sont des femmes normales qui se sont affranchies de la pression moralisatrice issue essentiellement des préceptes religieux qui ont muselé générations après générations l’ensemble de nos sociétés occidentales.

L’évolution moderne dans la perception de la sexualité est devenue une caricature que pour ma part je considère comme une déviance insupportable. Pour ne citer qu’un exemple, si la disponibilité en hormones sexuelles de synthèse n’existait pas il n’y aurait pas de transsexuels. Par ailleurs l’homosexualité masculine ou féminine a toujours existé ainsi que le contrôle des naissances. Je n’éprouve rien contre la pilule ou les homosexuels et les homosexuelles, à un tout petit détail près : quand deux jolies filles me disent d’aller voir ailleurs, maintenant plus beaucoup parce que je ne suis plus – et de très loin – un jeune premier comme Macron, je trouve (je trouvais) que c’était à pleurer de douleur. Quant à avoir une relation avec un homme cela contreviendrait à ma nature fondamentalement hétérosexuelle.

Revenons donc à la distinction entre les vaginales et les clitoridiennes, objet de cette conversation électronique avec cette amie française qui se qualifie elle-même de libertine. Quand je lui écrivis qu’à mon humble avis il n’y avait pas de femmes dites « vaginales » elle fut à moitié surprise et je lui demandais de me décrire ses propres arguments. Elle reconnut que finalement son vagin ne jouait qu’un rôle insignifiant dans son plaisir et qu’à ses copines qui lui demandaient pourquoi elle leur répondait que pour elle c’était son clitoris et « tout son clitoris » qui était important. Excellente remarque qui ne passa pas inaperçue pour moi, vieux briscard trousseur de jupons compulsif durant les décennies passées. Elle mentionna donc « tout son clitoris » et me fit remarquer que l’éducation sexuelle que les enseignants des écoles dispensent (comme si les parents ne pouvaient pas prendre en charge l’éducation sexuelle de leurs enfants, c’est à pleurer aussi) ne mentionnaient pas que la partie visible de cet organe du plaisir de la femme ne représente qu’à peine 5 % de ce dernier. Cette amie libertine avait découvert qu’elle pouvait avoir du plaisir avec la partie cachée de son clitoris et qu’elle en avait pris conscience, par conséquent elle entretenait à dessein auprès de ses copines cette ambiguïté.

Alors pourquoi, à mon humble avis, les femmes dites « vaginales » n’existent pas. Je pourrais dire que le récit très personnel et vécu qui va suivre est « une étude de cas » comme se plaisent à le dire les médecins et là j’entre dans le vif du sujet de ce billet qui risque de choquer mes lectrices et mes lecteurs puritains mais je m’en moque.

Je fis la connaissance il y a bien des années d’une riche veuve esseulée d’à peu près mon âge et elle s’était persuadée que je serais l’homme qui lui procurerait enfin le plaisir (sexuel) tant attendu depuis son enfance. Il est vrai qu’elle s’était empressée, une fois devenue veuve, de trouver l’amant idéal quoi qu’il puisse arriver. Je fis donc ce qu’il fallait faire comme « préliminaires » et ce que les lesbiennes connaissent parfaitement. Le mot préliminaire me rappelle le magnifique film de Robert Mulligan « A Summer 42 » avec l’irrésistible Jennifer O’Neill (illustration) … Je découvris que cette belle femme n’avait pas de clitoris. La toute petite partie externe de cet organe spcifique du plaisir féminin était dans son cas totalement dissimulée par la convergence de ses petites lèvres. Il était invisible, insensible et inaccessible, tout simplement.

Ma tâche se révélait maintenant ardue. J’introduisis alors le brûleur dans la chaudière, une expression qui n’est pas de mon fait mais dont j’aimerais retrouver l’origine – je crois que je l’ai entendue dans un film – et rien, aucune réaction. Mon expérience relativement bien documentée des relations sexuelles réussies me fit comprendre qu’il fallait stimuler la partie interne et invisible du clitoris de cette femme franchement handicapée par la nature, la pauvre … Je me livrais donc à un exercice particulier que m’avait enseigné une de mes anciennes conquêtes consistant à rester totalement immobile et à contracter mon attribut viril toutes les cinq à dix secondes, en quelque sorte en guise de préliminaires … C’est carrément épuisant surtout quand il faut tenir le choc pendant un quart d’heure et … Oh miracle ! pourraient dire certains ou certaines, ma nouvelle partenaire vécut d’un seul coup et sans prévenir un gigantesque orgasme, le premier de sa vie, tellement intense que j’eus peur qu’elle ait une syncope, orgasme qui dura, je n’avais pas de chronomètre à mon poignet, au bas mot deux minutes, un raz de marée de plaisir.

Ceci prouve que la supposée sensibilité de l’entrée du vagin s’explique par la présence de la partie interne du clitoris qui entoure cette dernière et qu’une femme peut atteindre son plaisir par ce subterfuge. Je pense tout particulièrement à toutes ces malheureuses qui ont subi de par le monde une excision rituelle. Cette histoire est entièrement vraie et je souhaite à mes lectrices d’en prendre bien note. Pour moi qui ne suis pas écolo(giste) j’ai été interpellé par ce site : https://www.neonmag.fr/eco-orgasme-peut-on-baiser-bio-469736.html : c’est un peu n’importe quoi …

Les docteurs Frankenstein qui redirigent le sexe des enfants : à hurler d’horreur …

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Le monde médical a perdu la tête non seulement avec la nature elle-même mais également avec la vie d’enfants en se hasardant dans des expérimentations radicales et irréversibles qui n’ont pas fait preuve de leur efficacité pour le bonheur des enfants. Les médicaments bloquant la puberté, les mastectomies, les chirurgies vaginales – tous des gestes médicaux irréversibles – ne sont que quelques-unes des méthodes expérimentales radicales et extravagantes utilisées chez l’enfant. Cette folie mercantile doit cesser.

Imaginez que vous soyez le parent d’un garçon de 5 ans qui vous informe avec toute son innocence un jour qu’il est une fille. Bien entendu votre réaction serait de rire et non pas de téléphoner tout de suite à la clinique « trans-genre » la plus proche. Vous n’arrivez pas à comprendre comment votre garçon a pu en arriver à croire à une telle chose. C’est peut-être parce qu’il en a entendu parler à la garderie ou qu’il a vu un programme à la télévision. En tout état de cause votre garçon insiste sur le fait qu’il s’identifie comme une « femme ».

Peut-être que le personnel de l’école où va votre fils vous alertera au sujet du comportement de votre garçon et vous encouragera à consulter un médecin et vous espérez que ce professionnel de santé saura vous fournir, à vous et à votre enfant, des conseils pour dissiper la confusion qui s’est installée dans l’esprit de ce dernier. Préparez-vous à être déçu car en effet selon les directives médicales en vigueur votre médecin sera obligé de suivre ces directives professionnelles connues sous le nom de « soins affirmatifs ». À première vue cela vous paraîtra beau et sans danger mais en réalité ce programme pourrait être qualifié de totalement diabolique.

En se conformant à l’approche « soins affirmatifs » le médecin est tenu de suivre les instructions de l’enfant – et non l’inverse – car beaucoup de gens pensent que la relation médecin-patient dans ce cas particulier fonctionnerait mieux. En d’autres termes si le garçon dit au médecin qu’il « croit être une fille, ce médecin doit se conformer à cette « réalité » quelle que soient les évidences biologiques … c’est le début de la folie.

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En tant que parent de l’enfant, le médecin vous encouragera à commencer à appeler votre fils « ma fille » et à l’aider à choisir un prénom féminin ainsi que des vêtements de fille. Les enseignants seront invités à autoriser votre fils à utiliser la salle de bain des filles à l’école. La question de la stigmatisation sociale liée à un tel changement de mode de vie, accompagnée de brimades, est pourtant rarement prise en compte. Les thérapeutes aborderont rarement les implications d’un tel changement mental et physique pour la simple raison qu’ils considèrent que ce changement est réversible au cas où l’enfant change d’état d’âme par la suite. Si seulement c’était aussi facile que ça …

Arrêtons-nous un instant pour se poser la question la plus évidente, question que devraient se poser les professionnels de la santé : « N’est-il pas terriblement naïf de soutenir la croyance éphémère d’un enfant qui croit encore au Père Noël et qu’il ou elle est du sexe opposé ?« . N’y a-t-il pas une grande probabilité pour que cet enfant soit temporairement confus et que son désir de changer de sexe finisse par disparaître ? Il y a encore à peine dix ans jamais on avait entendu parler de telles situations alors qu’on a tendance à croire aujourd’hui qu’il s’agit d’une véritable épidémie. Plutôt que de réaliser une approche psychologique plus pragmatique avec l’enfant le corps médical a tendance à accélérer le processus de changement de genre. C’est à ce point précis que commence l’horreur.

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Elaine, membre du groupe de défense des droits de l’enfant Kelsey Coalition, est la mère d’une fille qui a subi des interventions médicales irréversibles (pour devenir un homme) a clairement compris que la transition était extrêmement préjudiciable à la santé et au bien-être de son enfant. « Dès le début de l’adolescence les « soins affirmatifs » consistent à traiter les enfants avec des hormones sexuelles croisées » a-t-elle déclaré lors d’une table ronde organisée par la Heritage Foundation. « On teste la testostérone chez les filles de moins de 12 ans et les oestrogènes chez les garçons. Ce sont des traitements hormonaux lourds qui ont un impact sur le développement du cerveau et la santé cardiovasculaire et qui peuvent augmenter les risques de cancer ». Puis on arrive à la table d’opération où les adolescents, manquant totalement de maturité mentale pour vraiment réaliser l’importance sur le santé future de leur choix, s’exposent au bistouri pour des opérations chirurgicales irréversibles. Pour les filles c’est une double ablation des glandes mammaires et le façonnage de faux pénis dérivés d’un morceau de chair prélevé sur d’autres parties du corps, des procédures sans précédent dans l’histoire de la médecine. Elaine a mentionné l’histoire ahurissante de l’enfant Jazz Jennings qui fut diagnostiqué comme souffrant d’une « dysphorie du genre » et fut de ce fait élevé comme une fille dès l’âge de 5 ans. À onze ans il fut soumis à un traitement hormonal et à 17 ans il fut soumis à une opération chirurgicale pour retirer son pénis et créer un vagin simulé avec une partie de la paroi de son estomac. Après l’opération la cicatrisation de Jazz commença a créer de sérieux problèmes et des épanchement sanguins apparurent. Une intervention chirurgicale en urgence fut pratiquée. Selon le médecin généraliste de Jazz quand il fut mis sur la table d’opération quelque chose se « liquéfia » littéralement et toute la plaie s’ouvrit béante.

Devant la Heritage Foundation Elaine a qualifié le cas de Jazz comme étant une expérimentation médicale sur un enfant, expérience qui s’est déroulé depuis qu’il avait 12 ans. Il est intéressant de rappeler le scénario dramatique qui a captivé les Etats-Unis entiers de la transition sexuelle présentée à la télévision de Caitlyn Jenner, née Bruce Jenner, ancien médaillé d’or olympique, probablement le plus grand athlète américain de tous les temps.

La question évidente est de savoir combien d’enfants entrant dans l’adolescence et constatant les changements de leur propre corps ont décidé par eux-mêmes et objectivement de subir un changement de sexe sans avoir été influencés par les médias qui montrent de telles célébrités ayant opté pour un changement de genre à moins que leurs propres parents aient abordé la question au cours du dîner du soir. Et pourtant peu de personnes doutent encore de l’énorme impact des médias sur les adolescents et en particulier de la télévision qui montre ces célébrités. En fait il s’agit bien de cette notion qui sous-entend le concept d’un « modèle positif ». Il n’est pas certain que Caitlin Jenner en soit convaincue.

Selon le Docteur en médecine Michael Laidlaw ces enfants qui font l’expérience de ce que la communauté médicale a surnommé « la dysphorie de genre » vont au delà de leur condition, soit naturellement soit avec l’aide d’un thérapeute. Entre temps, selon Laidlaw, de nombreuses filles et garçons présentant ces symptômes de dysphorie sont atteints de troubles neuro-psychiatriques et d’autisme. Les médias sociaux et YouTube, les vidéos très frénétiques sur YouTube des personnes « en transition » semblent jouer un rôle, une sorte de contagion qui vulgarise cette idée auprès des populations. Ce mouvement se fonde sur l’idée libérale moderne d’ « identité de genre » définie comme « le sens interne central du genre de la personne » indépendamment de ce que prouvent les faits biologiques déterminant leur sexe. Le Docteur Laidlaw a présenté le meilleur exemple à l’encontre des parents et de leurs enfants qui s’étaient empressés de conclure que ces derniers avaient besoin de bloqueurs de puberté, par exemple, ou de doses massives d’hormones lorsqu’il a exposé les risques de cancer associés à ces traitements et ce que signifie un cancer:

« Si un enfant ou toute autre personne que vous connaissez avait un cancer vous voudriez d’abord des résultats pathologiques et une imagerie qui prouve que la maladie existe avant d’administrer une chimiothérapie très éprouvante. Pourtant on autorise des enfants à subir des interventions chimiques et chirurgicales lourdes avant même d’apporter le moindre élément de preuve démontrant la présence du « sexe opposé » chez cet enfant« .

En d’autres termes la communauté médicale bouleverse non seulement la nature mais aussi la vie des enfants avec des expérimentations radicales et irréversibles qui n’ont pas prouvé le bonheur et le bien-être de ceux qui subissent ces expérimentations. Les médecins ordonnent des thérapies très nocives en l’absence de diagnostic objectif et ceci est contraire à la déontologie médicale.

Faut-il encore répéter ici ce qui est pourtant connu depuis des millénaires ? Il n’y a que deux sexes. Le sexe est identifié à la naissance sans ambiguïté, personne ne l’assigne. Les médecins n’attribuent pas arbitrairement un sexe mâle à une personne et femelle à une autre. Tout le monde sait comment identifier le sexe d’un enfant. Demandez à votre grand-mère qui ne lit pas les journaux et ne regarde pas la télévision comment on identifie le sexe d’un enfant. Elle vous dira exactement comment faire !

Article paru sur le site Strategic Culture Foundation sous la plume de Robert Bridge le 14 avril 2019

Les couples qui programment leurs ébats intimes

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C’est un article du Guardian sous la plume de la journaliste Sirin Kale qui rapporte l’habitude de certains couples de programmer leurs relation sexuelles pour préserve l’étincelle du désir ou restaurer l’intimité mise à mal par des périodes de stress, de libido trop faible ou de fatigue. Pour un couple savoir que tel jour de la semaine ils feront l’amour est un outil permettant de maintenir la cohésion qui pourrait être érodée par la monotonie et l’habitude. C’est créer dans le couple la situation de l’attente d’un rendez-vous amoureux. D’autres couples peuvent décider d’avoir une relation sexuelle seulement deux fois par semaine. Ce n’est pourtant pas l’attitude adoptée par la majorité des ménages qui restent persuadés que la spontanéité du désir est au contraire appréciable ou que plus on a de rapports sexuels plus on forme un couple épanoui. Cet a priori a cependant été dénoncé par de nombreux auteurs dont le sexologue George Loewenstein de l’Université Carnegie Mellon aux USA en analysant le comportement sexuel de 70 couples stables. Le résultat global de cette étude est résumé dans ce petit graphique :

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L’optimum de satisfaction est atteint pour une fréquence de 8 rapports par mois … Programmer les relations sexuelles au sein d’un couple n’exclut naturellement pas la spontanéité du désir …

Petite anecdote. Alors que je passais quelques mois à Koh Chang, une île située au sud-est de la Thaïlande, quelques amis me proposèrent de les accompagner pour aller en bateau dans une des petites îles au sud de la grande île où se trouve un parc national marin. Je crois me souvenir qu’il s’agissait de Koh Wai que j’on rejoignait en bateau depuis le port de Bang Bao situé au sud de Koh Chang. Dans le groupe se trouvait une Québécoise dont l’époux avait pris un autre bateau pour aller faire de la plongée alors que nous n’allions qu’observer les poissons avec un masque et un tuba. Nous buvions des bière servie par la barmaid qui était en réalité un trans-genre et la conversation dériva sur le sexe. Cette Canadienne qui, comme toutes les Québécoises n’avait pas froid aux yeux, nous annonça avec un sérieux convaincant que pour maintenir la cohésion de son couple elle offrait une petite gâterie à son époux chaque mercredi soir (comprenez : une fellation) et comme il attendait ce jour avec impatience toute la semaine il était très prévenant et bon époux attentionné car le moindre écart de langage ou de comportement durant la semaine le privait de cette « gâterie ».

Sources : doi 10.1016/j.jebo.2015.04.021 et The Guardian

Esthétique du sexe vue par une photographe britannique

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Je parcours les titres du Guardian chaque jour et je suis fasciné quand ce quotidien en ligne totalement gratuit ose aborder des sujet décapants si on est imprégné de cette morale judéo-chrétienne rétrograde qui a, pendant des siècles, rabaissé la sexualité au niveau du caniveau. Les Anglicans ont bien compris depuis le Roi Henry VIII que les prêtres étaient des hommes comme tout le monde et que par conséquent ils avaient le droit de vivre avec une épouse, copuler et engendrer des enfants, si possible dans la « position du missionnaire » afin que leur partenaire ait quelque chance d’atteindre le plaisir. Les catholiques purs et durs ont banni ces horribles turpitudes et il est arrivé ce qui était prévisible, l’épidémie de pédophilie qui ravage les prêtres condamnés au célibat et donc à la pédophilie ou à l’onanisme. De ce fait l’image de l’église catholique s’est considérablement dégradée dans l’opinion de catholiques pourtant convaincus. Pour les Anglais et encore plus pour les Canadiens les choses du sexe font partie du quotidien. Au Canada, et en particulier au Quebec, ce sont les femmes qui « chassent » et elles se moquent des a priori religieux ou moraux.

En Grande-Bretagne, le Guardian est là pour le prouver, le sexe et la sexualité occupent une position centrale qui ne doit pas être négligée par un média de grande diffusion. En définitive il n’y a que deux préoccupations majeures dans la vie quotidienne de tout individu : l’argent et le sexe. L’argent concerne la vie de tous les jours puisque ce que l’on gagne matérialisé sous forme de billets de banque est le résultat de la création de richesse par le travail qui au final nous permet de vivre, de nous nourrir, de nous loger, d’assurer notre descendance et c’est sur ce point que l’argent rejoint le sexe, la procréation. Comme n’importe quel autre animal nous sommes sur terre pour assurer la perpétuation de notre espèce et il est vain de le nier. Pour élargir ce lien entre argent et sexe, la prostitution et la grossesse pour autrui sont deux approches différents permettant de lier le sexe, l’argent et la procréation, étant entendu que les femmes ont le droit de disposer de leur corps, un droit inaliénable qui ne concerne que les individus et certainement pas les politiciens qui s’agitent périodiquement à ce sujet.

Quand Victoria Bateman donne une conférence dans la tenue d’Eve (billet du 11 février dernier) elle n’enfreint aucune loi. La photographe britannique Laura Dodsworth (illustration) a peint en photos la relation entre le sexe et l’aspect, non pas de l’acte sexuel lui-même, mais de sa véritable image anatomique, disons pour un couple normal, perçue au quotidien. Cette photographe a d’abord réalisé en quelque sorte un reportage sur les seins et il est surprenant de réalisme, jugez par vous-même avec ces trois photos :

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Puis elle s’est intéressée aux pénis et cette mosaïque est tout aussi réaliste qui aurait fait l’objet d’une éloge dithyrambique de la part de Pierre Perret :

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Pour parfaire son oeuvre Laura Dodsworth s’est alors penchée sur la vulve, vaste programme … Elle insiste sur le fait que la femme, à moins de se contorsionner ne peut pas voir son sexe et elle utilise maintenant son smart-phone pour réaliser un selfy de sa vulve – dixit Laura Dodsworth – alors que l’homme a le privilège de pouvoir contempler son « service trois pièces » en toute liberté. Cette constatation est d’ailleurs une preuve supplémentaire de la différence entre une femme et un homme. Cette artiste du 24×36 numérique n’a pu que constater l’immense diversité esthétique du sexe féminin. La perception, par l’homme, de l’esthétique intrinsèque d’un sexe de femme n’est pas objective puisqu’elle est corrompue par le fait que l’homme est aussi un géniteur soumis à ses instincts et le spectacle d’un sexe de femme éveille ces instincts. Laura Dodsworth a inclut dans cette mosaïque de sexes féminins sa propre vulve :

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Pour l’anecdote, je me souviens il y a bien longtemps m’être trouvé au bord d’une piscine avec deux femmes, la mère et la fille, et nous étions tous les trois nus pour profiter pleinement du soleil. La fille, qui de mémoire devait avoir environ 25 ans, me demanda sans aucune gène et devant sa mère, un peu amusée, en écartant légèrement ses jambes, si je trouvais son sexe agréable à regarder, si je le trouvais beau. Je signale au passage que ni la mère ni la fille ne s’épilaient. Je fus surpris par cette question car je ne prêtais pas particulièrement attention aux sexes ni de la mère ni de la fille, car, comme aurait dit Pierre Desproges, je regardais voler les papillons. Bref je ne sus pas trop quoi répondre et cette fille dit alors : « Moi je ne le trouve pas beau ».

Source et illustrations : The Guardian

Et pour approfondir la relation entre argent, bonheur et sexe, une causerie avec la sociologue Eva Illouz, d’origine marocaine, professeur à Princeton et à l’Université de Nanterre à voir absolument : https://www.youtube;com/watch?v=dTtirdyvqww