J’ai capté ce tableau lors de la petite entrevue hebdomadaire du Professeur Raoult (lien) et j’ai cherché à comprendre quels agissements délictueux avaient conduit ces entreprises à être condamnées à payer des amendes faramineuses à la suite de de plaintes de patients ou de familles de patients. Elles s’en moquent car les amendes qui leur ont été infligées ne représente dans la majorité des cas de très faibles pourcentages de leur chiffre d’affaire ou même de leurs bénéfices nets. Il est très instructif de connaître les détails des déboires de ces entreprises qui réalisent souvent des chiffres d’affaire supérieurs au PIB de nombreux Etats.

Le cas de Johnson & Johnson est emblématique. En dix ans J&J a déboursé la bagatelle de 14,76 milliards de dollars, assez pour construire deux réacteurs nucléaires type EPR. J&J, dans l’épidémie des opioïdes, a payé 5 milliards de dollars. Ce n’est pas tout. Fin 2019 J&J fut condamné à une amende de 4,5 milliards de dollars pour une affaire relative à un talc que les femmes appliquent à leur parties intimes qui s’est révélé provoquer des cancers des ovaires. Heureusement que l’affaire a été dévoilée car ce talc était réservé aux fesses des bébés mais leur mère en utilisait la majeure partie pour ses propres soins. Toutes sortes d’autres affaires ont secoué modérément J&J dont des tampons périodiques irritants et démêlés avec des concurrents. Tant que l’argent rentre tout est permis.
Bayer s’est distingué aussi par l’énorme montant des amendes payées s’élevant à 13,7 milliards de dollars. Beaucoup d’affaires ayant secoué cette entreprise étaient liées à des non respects de droits de propriété. Mais le rachat de Monsanto en 2018 confronta Bayer à une suite de procès concernant le RoundUp et le Dicamba, deux herbicides controversés. Cette controverse a été alimentée par des organisations non gouvernementales opposées à la commercialisation des plantes de grande culture modifiées génétiquement pour être résistantes à ces herbicides. Il s’agissait de faux procès car ces deux herbicides ne présentent aucunes des toxicités prétendument affirmées par ces organisations. La FDA (Food and Drug Administration) et l’EPA (Environmental Protection Agency) ont par la suite convenu de la totale innocuité de ces deux molécules bien que Bayer ait été contraint de débourser 10 milliards de dollars quelques semaines avant la décision conjointe FDA-EPA pour mettre un terme aux poursuites judiciaires. L’affaire des facteurs de coagulation VIII et IX remontant aux années 1980 préparés à partir de sang humain se révélèrent, pour certains lots contaminés par le HIV. Dans de nombreux pays d’Amérique latine et d’Asie des milliers d’hémophiles souffrirent alors du SIDA. Les juristes de Bayer s’illustrèrent en mettant en avant le fait que les patients pouvaient avoir été contaminés lors de pratiques sexuelles non protégées. Comme pour Pfizer avec sa thérapie génique à ARN messager le dossier de sureté relatif à ces facteurs de coagulation présenté par Bayer était très mal étayé au niveau des contrôles de qualité.
Le cas de Merck est tout aussi édifiant. Au total cette société a payé 10,47 milliards de dollars d’amende dans le cadre de class-action diverses, le Vioxx censé traiter la polyarthrite conduisit à la mort d’au moins 45000 personnes car cette molécule provoquait des crises cardiaques mortelles. Merck a payé 4,85 milliards de dollars pour que toute poursuite cesse. Le Vioxx a été retiré du marché. Une multitude d’autres affaires a secoué la réputation de Merck y compris une affaire de fraude fiscale qui lui coûta à elle seule 2,3 milliards de dollars.
Pfizer, aujourd’hui bien connu pour son pseudo-vaccin à ARN messager supposé protéger contre le coronavirus, a payé au total 10,2 milliards de dollars d’amendes. La spécialité de Pfizer, pour gagner de l’argent, consistait à fabriquer et vendre des produits qui ne lui appartenaient pas sans autorisation de mise sur le marché pour des applications thérapeutiques non autorisées par le régulateur. Cette pratique était étayée en corrompant les médecins prescripteurs et en réalisant des essais cliniques bâclés comme par exemple celui qui fit scandale au Nigeria au sujet d’un antibiotique expérimental administré à 200 enfants lors d’une épidémie de méningite. Cinquante de ces enfant moururent et beaucoup d’autres souffrent toujours de séquelles mentales et locomotrices. Ça se passait en 1996. Le plus gros scandale reste à venir avec la thérapie génique anti-coronavirus qui aboutira probablement à la disparition de cette entreprise de gangsters quand la FDA, notoirement corrompue non seulement par Pfizer mais également par toute la corporation pharmaceutique, reconnaitra finalement le nombre astronomique de décès, d’avortements spontanés et d’invalidités provoqués par ce traitement toxique.
On arrive à Purdue Pharma dont a parlé longuement le Professeur Raoult. Ce laboratoire appartenant à la famille Sackler est le premier fabricant de l’antidouleur oxycontine. L’oxycontine est dérivée de la codéine, un antitussif très connu, molécule elle-même dérivée de la morphine. Purdue prépare aussi la codéine et la morphine à usage clinique. L’abus d’oxycontine a provoqué la mort par overdose de plus de 400000 personnes, cette molécule anti-douleur étant vendue sans ordonnance. Une multitude d’Etats des Etats-Unis ont poursuivi Purdue Pharma auxquels se sont joint un grand nombre de pays occidentaux, y compris le Japon et l’Australie. Purdue a payé une amende de 9,2 milliards de dollars et la famille Sackler, pour échapper à toute poursuite judiciaire, a abondé un trust à hauteur de 10 milliards de dollars pour dédommager les parents des victimes de l’oxycontine et la société a été mise en faillite.
Comme Pfizer GSK (Glaxo-SmithKline) est champion dans la corruption des médecins prescripteurs pour surtout prescrire hors autorisation de mise sur le marché toutes sortes de médicaments dont GSK n’était parfois même pas propriétaire. Ces exactions concernaient une bonne douzaine de spécialités et toutes ces occurrences ont été traitées par la justice américaine mais aussi à Hong-Kong où des hauts cadres de GSK se sont retrouvés en prison. Le cas du vaccin anti-influenza provoquant des narcolepsies irréversibles n’est qu’une goutte dans l’océan d’amendes qu’a payé GSK pour un montant total de 8,7 milliards de dollars.
Quels enseignements tirer de cette incroyable énumération ? C’est simple. Les laboratoires pharmaceutiques disposent de moyens financiers considérables. Dans ces conditions tous les coups pour réaliser encore plus de profits sont permis au détriment de la santé des populations. Ainsi la corruption des autorités de santé, des régulateurs, des médecins traitants et parfois des gouvernements eux-mêmes n’atteint même pas les budgets de publicité pour promouvoir un médicament nouveau dont les potentiels effets secondaires ont été à peine effleurés. Ces énormes entreprises n’ont ni foi ni loi et le récit ci-dessus l’illustre. Seul le profit est important, la science et la médecine sont très secondaires. Les gouvernements sont devenus des clients et les patients sont ignorés.
Lien : https://www.youtube.com/watch?v=o8NdYfw2BoE à 8mn31