Une nouvelle particule découverte au LHC du CERN

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Pour un non-initié comme votre serviteur le titre de cette publication sonne étrangement : « Observation of structure in the J/ψ-pair mass spectrum ». Si vous n’avez rien compris, rassurez-vous, je n’ai rien compris aussi. Mais comme je suis curieux je suis allé voir dans le détail ce que signifiait cette publication co-signée par 800 scientifiques émanant du LHC au CERN. Il s’agit de la découverte d’une nouvelle particule sub-atomique et pour comprendre l’importance de cette découverte, outre celle du boson de Higgs, il faut remonter au milieu des années 1960 lorsque deux physiciens, l’un au CERN et l’autre au Caltech à Pasadena, tentèrent une sorte de mise en ordre de toutes les particules sub-atomiques qui venaient d’être mises en évidence. Murray Gell-Mann du Caltech proposa de nommer ces particules des quarks et ce nom resta. On sait aujourd’hui qu’il existe six différents quarks selon leur nombre quantique et leur masse (énergie exprimée en électronsvolt divisée par le carré de la vitesse de la lumière) : up, down, charm, strange, top et bottom. Il existe également six anti-quarks de charge opposée. Pour terminer la description de ces étranges entités physiques un quark s’associe avec l’anti-quark correspondant pour former un meson et trois quarks forment des baryons. Les mesons sont instables et se désintègrent pour former des électrons, des neutrinons ou des photons selon leur nature, c’est-à-dire selon leurs composants élémentaires. L’interaction forte de trois quarks aboutit à la formation de baryons, les constituants de la matière telle que nous la connaissons depuis l’hydrogène jusqu’à l’uranium et au delà.

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La théorie n’excluait pas l’association de plus de trois quarks et en effet un nouveau meson X(3872) fut mis en évidence en 2003 au KEK Laboratory au Japon d’une masse de 3872 MeV/c2, selon la célèbrissime formule d’Einstein réécrite ainsi : m = E/c2 . Il fallut attendre encore plusieurs années pour que les physiciens réalisent que ces mesons « exotiques » étaient en réalité des associations de plus de trois quarks : deux quarks charm relativement lourds et deux ou trois autres quarks plus légers, up, down ou strange (voir les masses respectives dans l’illustration, Wikipedia). Le nouveau meson découvert au LHC, appelé X(6900), est constitué de 4 quarks charm, il possède une masse de 6900 MeV/c2 et il se désintègre en formant deux mesons appellés « J/psi » formés chacun d’un quark charm et d’un anti-quark charm eux-mêmes associés par interaction forte. Ces mesons chimériques se désintègrent à leur tour en un rayon gamma et un gluon … Cette découverte est importante dans la mesure où elle met en évidence un parallélisme entre les interactions fortes quark-quark et les interaction fortes entre les baryons, par exemple entre neutrons et protons dans un noyau atomique. Les physiciens arrivent donc à décrire une sorte d’édification de « molécules » formées de quarks un peu comme un atome de carbone forme une molécule de méthane avec 4 atomes d’hydrogène bien que le niveau des interactions – forte dans un cas et faible dans l’autre – ne puissent pas être comparé. Peut-être qu’un jour en décortiquant l’infiniment petit avec des détecteurs d’une dimension gigantesque (illustration) on arrivera à unifier l’ensemble des lois qui décrivent l’univers.

Source partielle : The Conversation, illustrations CERN et Wikipedia.

Des faux dieux pour des âmes perdues

L’environnementalisme, avec ses menaces de feu et de soufre, est la nouvelle religion. Mais où sont l’humilité, la compassion, la transcendance spirituelle ?

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L’une des parties les plus intéressantes du nouveau livre de Michael Shellenberger, « Apocalypse Never : Why Environmental Alarmism Hurts Us All », est le dernier chapitre, intitulé « False Gods for Lost Souls ». Shellenberger observe que, selon la mère de Greta Thunberg, des pronostics climatiques effrayants étaient en partie responsables de la descente de sa fille dans une dépression durable à l’âge de 11 ans. Selon le père de Greta, l’activisme climatique l’a aidée à surmonter sa dépression. Cette histoire est poignante … On se demande combien de jeunes de sa génération ont connu des problèmes de santé mentale similaires. Il y a tellement de prédicateurs de rue sur notre place publique, promettant le feu et le soufre, incitant à la repentance …

La famille Thunberg aide à illustrer le point de vue de Shellenberger selon lequel :

Aujourd’hui, l’environnementalisme est la religion laïque dominante de l’élite éduquée de la classe moyenne supérieure dans la plupart des pays développés et dans de nombreux pays en développement. Il fournit une nouvelle histoire sur notre objectif collectif et individuel. Il désigne les bons et les méchants, les héros et les mauvais. Et il le fait dans le langage de la science, ce qui lui donne une légitimité.

Mais cette religion n’élève pas les esprits, ne nourrit pas les orphelins ou ne bénit pas les pauvres. Plutôt que de réconforter les personnes âgées, cela les condamne à la misère par temps froid. Vue dans son ensemble, cette religion nuit plutôt qu’elle ne guérit.

Voici quelques citations supplémentaires de ce chapitre:

La négativité a triomphé de la positivité. Au lieu de l’amour, du pardon, de la gentillesse et du royaume des cieux, l’environnementalisme apocalyptique d’aujourd’hui offre la peur, la colère et des perspectives étroites d’éviter l’extinction.

Les histoires qu’on nous raconte ne sont pas prises à la légère. L’image promue par les écologistes apocalyptiques est inexacte et déshumanisante. Les humains ne détruisent pas la nature sans réfléchir.

Les émissions sont un sous-produit de la consommation d’énergie, qui a été nécessaire pour que les gens puissent sortir eux-mêmes, leurs familles et leurs sociétés de la pauvreté et atteindre la dignité humaine.

La grande majorité des gens dans le monde veulent à la fois la prospérité et la nature, pas la nature sans prospérité.

Le livre dont il est question dans le billet de Donna Laframboise traduit ci-dessus est maintenant un best-seller aux USA ! Le changement climatique est réel mais ce n’est pas la fin du monde. Ce n’est même pas notre problème environnemental le plus grave. Michael Shellenberger se bat pour une planète plus verte depuis des décennies. Il a aidé à sauver les derniers séquoias non protégés du monde. Il a co-créé le prédécesseur du Green New Deal d’aujourd’hui. Et il a dirigé avec succès l’effort des climatologues et des militants pour maintenir les centrales nucléaires en fonctionnement, évitant ainsi un pic d’émissions. Mais en 2019, comme certains affirmaient que « des milliards de personnes allaient mourir », contribuant à une anxiété croissante, y compris chez les adolescents, Shellenberger a décidé qu’en tant qu’activiste environnemental de longue date, grand expert en énergie et père d’une fille adolescente, il devait parler pour séparer la science de la fiction. Malgré des décennies d’attention des médias, beaucoup restent ignorants des faits de base. Les émissions de carbone ont atteint un sommet et sont en baisse dans la plupart des pays développés depuis plus d’une décennie. Les décès dus à des conditions météorologiques extrêmes, même dans les pays pauvres, ont diminué de 80% au cours des quatre dernières décennies. Et le risque de réchauffement de la Terre à des températures très élevées est de plus en plus improbable grâce au ralentissement de la croissance démographique et à l’abondance du gaz naturel. Curieusement, les personnes les plus alarmistes sur ces problèmes ont également tendance à s’opposer aux solutions évidentes. Qu’est-ce qui se cache vraiment derrière la montée de l’environnementalisme apocalyptique ? Il y a de puissants intérêts financiers. Il y a des désirs de statut et de pouvoir. Mais surtout, il existe un désir de transcendance chez les personnes supposées laïques. Cette impulsion spirituelle peut être naturelle et saine. Mais en prêchant la peur sans amour et la culpabilité sans rédemption, la nouvelle religion ne parvient pas à satisfaire nos besoins psychologiques et existentiels les plus profonds. (fiche explicative d’Amazon)

Et pour les curieux : https://fr.wikipedia.org/wiki/Michael_Shellenberger

Un prochain billet de Michael Shellenberger lui-même traduit par mes soins.

Source : blog de Donna Laframboise, journaliste canadienne.

 

Corollaire au billet précédent à propos de l’article du Professeur Thorsten Polleit : le cas de la Chine.

La grande majorité des structures familiales de la Chine telles qu’étudiées par Emmanuel Todd dans son sublime ouvrage « L’origine des systèmes familiaux » sont de type communautaire patrilocal (CP dans la terminaison de Todd), une grande communauté familiale réunissant le père et ses fils mariés (ou non), l’ensemble étant sous l’autorité du père. Ce type de structure familiale peut comprendre plusieurs générations sous le même toit. Elle a favorisé l’émergence de systèmes politiques autoritaires tels que le communisme, mais bien avant le communisme la Chine était dirigée par un empereur secondé par une administration tentaculaire contrôlant étroitement l’ensemble de la population. Pourquoi mentionner la Chine dans ce débat relatif à l’émergence d’un néo-marxisme dans les pays occidentaux, tout simplement parce que la Chine s’est orientée vers un système politique atypique réunissant un communisme autoritaire à l’image de la famille communautaire à la tête de laquelle se trouve le « patriarche » détenteur de l’autorité – pour la nation chinoise le parti communiste avec à sa tête son premier secrétaire – et un capitalisme autorisant paradoxalement l’apparition de grandes fortunes restant étroitement surveillées par l’appareil du parti. En 30 ans la Chine a réussi à sortir de la pauvreté plus de 300 millions de personnes, une prouesse inégalée dans le monde, et a promu l’apparition d’une classe moyenne aisée disposant d’un pouvoir d’achat presque équivalent à celui de la petite bourgeoisie des pays occidentaux avec cependant un immense réservoir de main d’oeuvre qualifiée très mal payée en regard des salaires moyens des ouvriers des pays de l’Europe occidentale. Il serait plus proche de la réalité de comparer les ouvriers chinois à ceux de pays comme la Bulgarie ou la Roumanie.

Ce système politique et économique est unique au monde et les résultats sont satisfaisants … sauf pour les pays occidentaux qui sont prisonniers de leurs contradictions idéologiques comme l’article de Polleit l’a clairement souligné. Si les Etats-Unis mais également un certain nombre de pays européens organisent un dénigrement systématique du système politique chinois c’est parce qu’ils en sont arrivé au constat que le système politique dirigiste des pays occidentaux ne peut pas fonctionner pour une simple raison : il faut être Chinois pour vivre harmonieusement dans un tel système, en d’autres termes il faut posséder cette mentalité ancestrale de l’acceptation d’une autorité. Comme Todd l’a souvent souligné dans ses ouvrages cette mentalité ne disparaît pas alors qu’aujourd’hui les structures familiales chinoises contemporaines ressemblent beaucoup plus à la famille nucléaire – le couple et les enfants (le plus souvent pas d’enfant du tout) – comme dans n’importe quel pays européen.

Il n’est donc pas surprenant compte tenu de ces observations que la Chine ait réussi cette alliance pouvant paraître contre nature d’un régime communiste autoritaire et d’un capitalisme presque débridé. Alain Peyrefitte l’avait bien compris dès 1971 alors que la Chine s’enfonçait dans sa révolution culturelle en écrivant dans un contexte pourtant différent dans son fameux essai « Quand la Chine d’éveillera … » que lorsque ce pays disposera des technologies modernes il finira par dominer le monde. C’est précisément ce qui se passe aujourd’hui et c’est la raison pour laquelle la Maison-blanche est si nerveuse. Les dirigeants américains comme européens devraient plutôt comprendre que leur système capitaliste néo-marxiste ne peut pas fonctionner. Et c’est déjà trop tard … Suite de cette réflexion dans un prochain billet.

 

Changement climatique et coronavirus : une aubaine pour les néo-marxistes

Article du Professeur Thorsten Polleit initialement paru sur le site du Mises Institute.

Dans le Manifeste communiste (1848), Karl Marx (1818-1883) et Friedrich Engels (1820-1895) ont prédit que le capitalisme conduirait à l’appauvrissement de la classe ouvrière. Pourquoi ? Eh bien, pour augmenter les profits sur le capital investi, ont soutenu Marx et Engels, les entrepreneurs (les capitalistes) exploiteraient les travailleurs. Ils réduiraient les salaires et aggraveraient les conditions de travail en augmentant, par exemple, les heures de travail. De ce point de vue, Marx et Engels avançaient une théorie de la paupérisation par le capitalisme.

L’ « Exploitation » des travailleurs

Les marxistes ne soutiendraient pas que les salaires des travailleurs baisseraient en termes absolus, mais certainement en termes relatifs : les revenus salariaux du plus grand nombre augmenteraient moins que les revenus des capitalistes, rendant ainsi les premiers plus pauvres et les seconds plus riches au fil du temps. Surtout en temps de crise, qui sont inévitables et récurrents dans une économie capitaliste, les travailleurs seraient particulièrement touchés, ce qui entraînerait un recul de leurs conditions économiques et financières par rapport à celles des capitalistes.

« Impérialisme » capitaliste

Pour aggraver les choses, les marxistes soutiennent que le capitalisme entraînerait un colonialisme et un impérialisme violents. Comme les capitalistes paient moins pour le travail que ce qui devrait lui être conféré, les travailleurs ne peuvent pas acheter tous les produits disponibles. Le capital à la recherche de profits cherche donc à ouvrir de nouveaux marchés dans d’autres parties du monde. Des conflits pour savoir qui contrôle ce qui survient entre les nations, ouvrent la voie à la guerre. C’est en fait le message que Vladimir Lénine (1870 -1924) a adressé à ses lecteurs dans son livre de 1917 « Imperialisme : Le plus haut stade du Capitalisme ».

Si le capitalisme est mauvais – s’il apporte l’exploitation, la misère et même la guerre à un grand nombre de personnes, et que tout cela profite aux capitalistes – n’est-il pas juste par conséquent de tout faire pour vaincre le capitalisme et le remplacer par le socialisme-communisme, une alternative censée apporter la paix, l’égalité et une vie plus heureuse pour les peuples de ce monde ? Une économie saine révèle que la critique marxiste du capitalisme, ainsi que l’enthousiasme démesuré pour le socialisme-communisme, équivaut à une pure confusion intellectuelle.

Ce qu’est vraiment le capitalisme : coopération pacifique

Beaucoup de gens ne savent pas ce que signifie réellement le capitalisme. Le capitalisme est l’ordre social et économique dans lequel les moyens de production sont la propriété privée. Dans sa forme originelle pure, le capitalisme signifie le respect inconditionnel de la propriété privée des gens, des marchés libres et, surtout, une forme d’État qui se limite à protéger les personnes et leurs biens contre les agressions de l’intérieur et de l’extérieur des frontières du pays. Le capitalisme « pur » est sans aucun doute propice à une coopération pacifique et productive aux niveaux national et international. C’est le capitalisme qui rend possible la production de masse, la production de biens et de services pour la consommation du plus grand nombre. Les gains de productivité qu’elle crée se traduisent par une tendance à une augmentation continue du niveau de vie moyen des personnes. Les producteurs sont soumis au principe du profit et des pertes : ils ne sont économiquement récompensés que si et quand leurs produits répondent aux préférences des consommateurs. S’ils ne le font pas, les entrepreneurs subiront des pertes, les obligeant à améliorer leur production au profit de leurs clients.

Le capitalisme pur n’est pas seulement un mécanisme intégré pour améliorer le bien-être matériel des masses. Ce qui est particulièrement merveilleux, c’est que sous le capitalisme pur, les salaires des gens ne dépendent pas de la productivité individuelle des travailleurs, mais de la productivité marginale du travail en général. Supposons qu’une entreprise fasse une innovation productive. Pour embaucher une nouvelle main-d’œuvre, elle doit payer des salaires plus élevés que ceux payés par d’autres employeurs. Ces derniers, pour conserver leur personnel, devront également offrir un salaire plus élevé au profit des travailleurs moins productifs.

Il convient également de noter ici que le capitalisme pur encourage la division du travail entre les personnes, aux niveaux national et international. Ceci, à son tour, incite les gens à rechercher une coopération pacifique plutôt qu’un conflit : tout le monde se rend compte qu’il est payant de coopérer, que cela est mutuellement avantageux pour toutes les parties concernées. En d’autres termes le capitalisme pur est une recette de paix. Dans un monde de capitalisme pur, il n’y aurait tout simplement aucune raison de conflits violents à grande échelle, encore moins de guerres d’État.

Interventionnisme versus capitalisme

Pourquoi tant de gens nourrissent-ils du ressentiment ou même de la haine contre le concept de capitalisme ? Une réponse est qu’ils regardent vraisemblablement autour d’eux et voient les nombreux maux dans ce monde, tels que la récurrence des crises financières et économiques, le chômage de masse, les programmes de sauvetage qui enrichissent les grandes entreprises sans tenir compte du sort des petites et moyennes entreprises, l’augmentation chronique du coût de la vie, l’inégalité croissante des revenus et des richesses et enfin les tensions et conflits géopolitiques croissants.

Malheureusement, tous ces maux sont attribués au capitalisme. Une conclusion fatale, cependant, car il n’y a pas de capitalisme pur, ni aux États-Unis ni en Europe, en Asie, en Amérique latine ou en Afrique. Ce que nous trouvons, ce sont des systèmes économiques et sociétaux interventionnistes, collectivistes et parfois même socialistes. Surtout dans le monde occidental, pratiquement tous les États, et les groupes d’intérêts spéciaux qui exercent une grande influence sur eux, ont réussi à remplacer de plus en plus le peu qui reste du système capitaliste au cours des dernières décennies.

Les États se sont ingérés dans tous les domaines de la vie des gens. Qu’il s’agisse de l’éducation (jardin d’enfants, écoles, universités), de la santé, des retraites, des transports, de l’ordre public, de l’argent et du crédit, ou de l’environnement : les États et leurs gouvernements sont devenus des acteurs majeurs des marchés de biens et de services, transformant les marchés libres en marchés régulés et dirigés, augmentant de plus en plus les impôts, sapant et même détruisant de plus en plus l’institution de la propriété privée.

L’interventionnisme étatique affaiblit la création de richesse offerte par le capitalisme

Une économie saine nous dit que les systèmes interventionnistes-collectivistes, et pire encore les systèmes socialistes, ne fonctionnent pas pour le plus grand bénéfice de tous. Tous ces systèmes sont beaucoup moins efficaces que le capitalisme pur en termes de création de richesse matérielle et s’avèrent même être des échecs absolus dans le cas du socialisme. Le problème particulier avec les systèmes interventionnistes-collectivistes est que pour l’observateur non informé, ils peuvent bien apparaître comme du capitalisme, ce qui fait que dans l’opinion tous les maux de l’interventionnisme-collectivisme sont attribués au capitalisme.

La vérité, cependant, ne pourrait pas être plus différente. L’interventionnisme-collectivisme travaille à l’élimination des vestiges capitalistes. Les crises que ces systèmes provoquent inévitablement, le mécontentement qu’ils créent chez un grand nombre de personnes, sont interprétés comme le résultat du capitalisme, et donc, en conséquence, les gens appellent à mettre fin au capitalisme, à le remplacer par un meilleur, plus juste et plus fiable ordre économique et sociétal. Cependant, il serait naïf de supposer que le problème se limite à un manque de compréhension d’une économie saine.

On blâme le capitalisme pour les maux causés par les États

Les idéologues de la gauche politique ne sont pas moins importants. Sachant que les chances d’établir un socialisme-communisme pur et simple dans le monde occidental par un bouleversement violent ont été assez faibles ces dernières années, ceux de la tradition marxiste ont adapté leur stratégie : ils recherchent une transformation progressive de ce qui reste de l’économie libre et de son système sociétal en discréditant le capitalisme, en reportant tout le mal et tous les problèmes de société sur le capitalisme, en le transformant en une Némésis moderne ennemi de l’humanité.

Ceci, cependant, est une mauvaise interprétation intentionnelle de ce qui se passe réellement. C’est donner une mauvaise couleur à la réalité avec des conséquences tragiques. Les gens écoutent le message « propagandisé » à maintes reprises : que le capitalisme scellera leur destin, qu’il rend les riches plus riches aux dépens des pauvres, qu’il provoque des turbulences financières et économiques toujours plus grandes, qu’il ne crée pas suffisamment d’emplois et ne les sécurise pas, qu’il détruit l’environnement et ainsi de suite. Tout cela n’est rien d’autre que de donner un nouveau visage à la théorie de la misère de Marx.

Les Néo-marxistes n’attendent pas la révolution

Cela fait le jeu des néo-marxistes qui cherchent à contrôler les affaires économiques et sociétales, s’efforçant d’établir un « nouvel ordre mondial ». La diffusion de l’interventionnisme est certainement un jalon dans cette direction. Parce que l’interventionnisme, s’il n’est pas stoppé et inversé, conduit au socialisme. Et le point culminant logique du socialisme est une lutte pour la domination mondiale, car le socialisme ne peut exister dans des zones limitées de la surface de la terre, surtout pas s’il existe encore des systèmes plus ou moins capitalistes.

Les marxistes au sens traditionnel du terme peuvent s’attendre à ce que le capitalisme rende le monde mûr pour le socialisme. Les néo-marxistes, en revanche, ne voudraient pas attendre que les choses suivent leur chemin : ils recherchent l’action. Insuffler à la population la crainte que le capitalisme ne puisse surmonter les problèmes économiques, sociaux et environnementaux urgents du monde, que le capitalisme soit la cause profonde de toutes ces difficultés, caractérise la stratégie des néo-marxistes. Cela dit, «le changement climatique» et la pandémie de coronavirus sont pour eux de bonnes coïncidences.

Changement climatique

Dans le cadre de la promesse de prévenir le changement climatique, les gouvernements sont censés mener des interventions de marché vraiment radicales : imposer des taxes et manipuler les prix des biens et des services, déterminant ainsi politiquement la taille et la structure de la demande des consommateurs et des investissements. En fait, sous l’appellation « politique du changement climatique » qui sonne bien, les politiques d’extrême gauche peuvent effectivement pousser les économies vers la planification centralisée : l’élite dirigeante détermine qui produit quoi et quand et à quels coûts, et qui doit consommer quand et quoi.

La panique virale

L’épidémie de coronavirus offre à tous les ennemis du capitalisme pur une opportunité encore plus grande d’abattre le peu qui reste du système de marché libre. Avec l’aide de verrouillages coercitifs – prétendument une mesure pour «combattre le virus» – les gouvernements peuvent détruire directement le capital des entreprises, boycotter le commerce mondial et provoquer un chômage de masse, laissant ainsi un grand nombre de personnes découragées et réceptives à encore plus d’interventionnisme et de collectivisme ou même de politique purement socialiste.

La peur est connue pour être le fondement du pouvoir de tout gouvernement. Les néo-marxistes, et ceux qui sont en faveur de l’établissement d’un contrôle mondial central, ont de plus en plus incorporé cette malheureuse vérité dans leur agitation politique pour détruire ce qui reste du marché libre et de l’ordre social libre, et d’autant plus que leur théorie de la paupérisation – l’appauvrissement des masses par le capitalisme – a lamentablement échoué. La question de savoir si cet assaut néo-marxiste peut réussir ou échouer est d’une importance capitale pour la grande majorité des peuples.

Seul le capitalisme peut fournir les biens et services nécessaires

Le capitalisme pur est la seule forme d’organisation économique et sociétale viable. Dans son « Socialism: An Economic and Sociological Analysis » datant de 1951 (publié pour la première fois en 1922 sous le titre « Gemeinwirtschaft: Untersuchungen über den Sozialismus »), Ludwig von Mises (1881-1973) note: « Le capitalisme est cette forme d’économie sociale dans laquelle toutes les carences du système socialiste sont rendues meilleures. Le capitalisme est la seule forme concevable d’économie sociale qui soit appropriée pour répondre aux exigences que la société fait de toute organisation économique » (p. 220).

Ignorer les enseignements de l’économie saine sur le capitalisme et le socialisme et céder aux idées propagées par le néo-marxisme conduirait en fin de compte à la destruction des fondations mêmes sur lesquelles repose le bien-être matériel de milliards de personnes sur ce globe. Cela entraînerait une grande misère, voire des famine et des conflits violents. Il est donc grand temps d’exposer avec audace les erreurs et les confusions de l’idéologie interventionniste-collectiviste et socialiste-marxiste et d’appeler courageusement à rétablir le capitalisme pur.

Le Dr Thorsten Polleit est professeur honoraire à l’Université de Bayreuth. Fervent disciple de l’école autrichienne d’économie, il agit également à titre de conseiller en placement et publie régulièrement des tribunes sur le site du Mises Institute.

Nouvelles du Japon : à propos de sushi et de sashimi

Dans la ville de Chuo-ku à Tokyo qui englobe le fameux quartier de Ginza et la gare ferroviaire de Tokyo Central il y a une multitude de restaurants de sushi et de sashimi. Déguster ces délicatesses typiquement japonaises n’est pas sans risque et l’expérience d’une jeune Japonaise de 25 ans vient le prouver. Avoir dégusté divers poissons crus dans un des restaurants spécialisés du quartier Tsukiji où se trouvait le grand marché au poisson de Tokyo qui vient d’être relocalisé mais où il reste encore une multitude de restaurants fameux cette personne commença à souffrir de douleurs au niveau de la gorge dès le lendemain de son festin. Après 5 jours, constatant que son état empirait elle alla consulter à l’hôpital international Saint-Luke toujours dans le même quartier.

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Un examen visuel diagnostiqua la présence d’un nématode noir de près de 4 centimètres de long qui avait élu domicile dans les replis de l’amygdale gauche de la souffrante. Le médecin put extraire sans difficulté le parasite et la jeune femme fut totalement guérie en quelques jours. Si ce ver Anisakis simplex de la famille des nématodes Pseudoterranova (ne pas confondre avec le think-tank écolo) avait atteint l’estomac il aurait été beaucoup plus difficile de traiter la patiente qui aurait alors été à la merci de toutes sortes de symptômes allergiques provoqués par la présence de ce parasite. Si le séjour de ce ver est rare au niveau du pharynx le nombre de cas ne cesse d’augmenter dans le monde ainsi que, naturellement, au Japon. Moralité de ce cours récit : dégustez des sushi et des sashimi avec précaution et à vos risques et périls car la larve du nématode est presque invisible.

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Brève. La psychose coronavirale a dépassé les limites de la bêtise humaine.

Durant le XVIIIe siècle et la première moitié du XIXe siècle, la période dite Edo, le Japon se replia sur lui-même. Cette période de strict isolationisme arriva à son terme avec la restauration Meiji (1867-1912) qui préfigurait le Japon moderne. La fin de la période Edo japonaise coïncida avec la fin de la seconde guerre de l’opium (1856-1860) organisée par les pays européens pour ouvrir la Chine au commerce. Peut-être que le Japon accepta de s’ouvrir au monde occidental en constatant les atrocités invraisemblables commises par les Anglais, les Français et les Américains sur le sol chinois. Le pillage du palais d’été de l’empereur n’est qu’un épiphénomène car la réalité de cette guerre de l’opium est toute autre. Il y eut environ 30 millions de Chinois proprement massacrés dans la joie partagée par les trois puissances hégémoniques de l’époque, les livres d’histoire tant français qu’anglo-saxons semblent l’avoir oublié. Les informations circulant jusqu’au Japon, le nouvel empereur ouvrit son pays à l’influence occidentale pour éviter que des puissances occidentales envahissent le pays et massacrent ses sujets. Néanmoins le Japon est resté fondamentalement un pays insulaire et ce petit rappel historique permettra à mes lecteurs de comprendre l’objet de mon billet du jour.

Einstein disait que la bêtise humaine donnait une assez bonne idée de l’infini et il semble bien que cette bêtise n’a en effet pas de limite. L’exemple actuel du Japon en est une illustration. Mon fils est résident permanent au Japon depuis près de 15 ans. Il habite et travaille à Tokyo, il a fondé une famille en épousant une Japonaise avec laquelle il a eu deux charmants enfants inscrits au Consulat de France, donc de nationalité française au moins jusqu’à leur majorité. En ces temps troublés par la pandémie de grippe coronavirale (« la » Covid comme disent certains, j’ignorais que les virus avaient un sexe) si mon fils, pour des raisons professionnelles ou familiales, devait se rendre en France il ne pourrait plus rentrer au Japon bien qu’étant résident permanent. Si un Japonais résidant à Paris désirait aller visiter sa famille au Japon il pourrait sans problème entrer au Japon – parce qu’il est Japonais – mais pas mon fils puisqu’il arriverait d’un pays à risque comme pourtant ce Japonais hypothétique que je viens de mentionner.

Comme chaque année je vais voir mon fils et sa famille à Tokyo au printemps et à l’automne. J’ai été privé de mon séjour printanier en raison de la quarantaine et j’envisage d’aller à Tokyo fin septembre-début octobre. Mon fils m’a vivement conseillé de me renseigner auprès du Consulat du Japon à Madrid avant de décider des dates de mon séjour.

Il m’est difficile de comprendre pourquoi les autorités japonaises font une distinction entre les ressortissants japonais résidant à l’étranger et les ressortissants étrangers résidant au Japon. C’est peut-être le cas pour d’autres pays mais à mes yeux je trouve ce type de disposition totalement stupide sans aucune espèce de justification ni logique ni scientifique. On a donc bien ici une preuve de l’infinité de la bêtise humaine surtout quand le cerveau est déréglé par la peur … ce qui est le cas dans le monde entier en ce moment.

Comme je l’ai exposé dans l’introduction historique de ce billet le Japon est un pays insulaire et tout intrus est considéré comme étranger donc d’un statut social inférieur. Ces dispositions sanitaires stupides et discriminatoires prises par les autorités japonaises ne sont motivées que par ce lointain souvenir de l’ère Edo qui prônait un isolationnisme strict … en quelque sorte un retour aux heures sombres de l’histoire, mais je m’égare, très nerveux à l’idée que je ne pourrai peut-être pas voir mes petits-enfants ni mon fils cet automne.

Covid-19 : L’hydroxychloroquine pourrait sauver des dizaines de milliers de personnes si elle était largement prescrite

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Le professeur d’épidémiologie de Yale, le Dr Harvey Risch, a déclaré sur le plateau de l’émission « Ingraham Angle » de Fox News qu’il pensait que l’hydroxychloroquine pourrait sauver 75 000 à 100 000 vies si elle était largement utilisée pour traiter le COVID-19, et qu’il est malheureux qu’une « guerre de propagande » ait été menée sur les médicaments couramment prescrits, une propagande qui ne repose sur aucuns «faits médicaux».

« Il y a beaucoup de médecins qui m’ont informé avoir reçu des remarques hostiles en disant que toutes les preuves sont mauvaises pour cela et, en fait, ce n’est pas du tout vrai », a déclaré Risch lundi, ajoutant qu’il pensait que le médicament devrait être utilisé comme prophylactique pour les travailleurs de la santé de première ligne, comme cela a été fait en Inde.

Des chercheurs du système de santé Henry Ford dans le sud-est du Michigan ont découvert que l’administration précoce d’hydroxychloroquine rend les patients hospitalisés beaucoup moins susceptibles de mourir : https://www.ijidonline.com/article/S1201-9712(20)30534-8/fulltext

Cette étude, publiée dans l’International Journal of Infectious Diseases, a déterminé que l’hydroxychloroquine a fourni une «réduction du rapport de risque de 66 %, et l’hydroxychloroquine + l’azithromycine une réduction de 71 pour cent, par rapport à l’absence traitement.

La mortalité en milieu hospitalier était de 18,1% dans l’ensemble, 13,5 pour cent avec juste de l’hydroxychloroquine, 22,4 pour cent avec l’azithromycine seule et 26,4 pour cent avec aucun des deux médicaments. « Des essais prospectifs sont nécessaires » pour un examen plus approfondi, notent les chercheurs, tout en concluant : « Dans cette évaluation multi-hospitalière, lors du contrôle des facteurs de risque de COVID-19, le traitement par l’hydroxychloroquine seule et en association avec l’azithromycine était associé à une réduction de mortalité associée au COVID-19 ». (voir la vidéo, lien en fin de billet)

« Toutes les preuves sont en fait satisfaisantes quand elles sont utilisées en ambulatoire. Néanmoins, les seules personnes qui disent réellement cela font partie des médecins qui sont en première ligne pour traiter ces patients à travers le pays et ce sont eux qui sont à risque et on les force à ne pas suivre ce traitement », a ajouté Risch, arguant que les HSH (administrations hospitalières américaines) refusent de reconnaître les avantages du médicament, et font taire activement ceux qui tentent de montrer l’efficacité de l’hydroxychloroquine.

« Imaginez combien de personnes sont mortes à cause de la « guerre de propagande » des médias » a conclu le Docteur Harvey Risch. « Nos résultats diffèrent de certaines autres études », a déclaré le Dr Marcus Zervos, chef de l’unité des maladies infectieuses du système de santé Henry Ford. « Ce que nous pensons être important dans nôtre cas … c’est que les patients ont été traités tôt. Pour que l’hydroxychloroquine ait un bénéfice, il faut que le traitement soit mis en place avant que les patients ne commencent à souffrir de certaines des réactions immunitaires sévères qu’ils peuvent avoir avec le COVID. »

Lien vidéo : https://youtu.be/wr8CpMudkrE

L’Europe, Macron et le mal de tête …

Mardi soir 21 juillet le Président Macron s’est adressé aux Français sur la chaine TF1 depuis Bruxelles (il me semble, mais comme je ne regarde jamais les chaines de télévision françaises je n’en suis pas certain) et des millions d’entre eux ont avalé sans protester ses mensonges, en particulier quand il a clamé que l’aide européenne ne coûterait pas un sou aux contribuables français. J’avoue que j’ai été surpris que les commentateurs béni-oui-oui habituels n’aient pas relevé ce bon mot du président.

Alors j’ai mis ma tête entre les mains et j’ai lu rapidement le document émanant de la Commission européenne relatif à cet accord « le plus historique de tous les autres accords historiques européens » qui va donc marquer l’histoire, c’est bien la définition du mot historique, n’est-ce pas ? Il marquera l’histoire comme étant la plus grande entourloupe jamais concoctée pour appauvrir encore plus les contribuables européens et par voie de conséquence les contribuables français. Si vous désirez lire ce document munissez-vous d’aspirine et de café pour ne pas sombrer dans une somnolence et une céphalée difficiles à gérer : https://www.consilium.europa.eu/media/45125/210720-euco-final-conclusions-fr.pdf

Il y a quelques passages qui encouragent la méditation comme par exemple celui-ci page 14, alinéa 18 du document : « Compte tenu de l’importance de la lutte contre le changement climatique conformément aux engagements pris par l’Union en vue de mettre en œuvre l’accord de Paris et les objectifs de développement durable des Nations unies, les programmes et instruments devraient contribuer à l’intégration de la lutte contre le changement climatique dans toutes les politiques et à la réalisation de la valeur cible globale d’une affectation d’au moins 30 % du montant total des dépenses à charge du budget de l’Union et des dépenses au titre de Next Generation EU à des mesures en faveur d’objectifs climatiques. Les dépenses de l’UE devraient concorder avec les objectifs de l’accord de Paris et le principe de « ne pas nuire » du pacte vert pour l’Europe. Une méthode efficace de suivi des dépenses liées au climat et de leur exécution, y compris l’établissement de rapports et des mesures pertinentes en cas de progrès insuffisants, devrait garantir que le prochain CFP dans son ensemble contribue à la mise en œuvre de l’accord de Paris. La Commission présente chaque année un rapport sur les dépenses liées au climat. Afin de tenir compte des conséquences sociales et économiques de l’objectif consistant à parvenir à la neutralité climatique à l’horizon 2050 ainsi que du nouvel objectif climatique de l’Union à l’horizon 2030, il sera créé un mécanisme pour une transition juste comprenant un fonds pour une transition juste ».

Et page 41, alinéa 84 dans la rubrique ressources naturelles et environnement : « Le financement au titre de cette rubrique est axé sur l’apport d’une valeur ajoutée par une politique agricole, maritime et de la pêche durable et modernisée, ainsi que par la poursuite de l’action pour le climat et la promotion de la protection de l’environnement et de la biodiversité. L’intégration des questions climatiques dans l’ensemble du budget et l’intégration accrue des objectifs environnementaux confèrent à cette rubrique un rôle déterminant dans la réalisation de l’objectif ambitieux qui consiste à porter à au moins 30 % la part des dépenses de l’UE contribuant à la réalisation des objectifs en matière de climat ».

Que faut-il attendre de telles mises en demeure de la part de la Commission au sujet de l’utilisation de ces prêts requalifiés de « dons » ? Tout simplement une main-mise de la Commission sur les affaires intérieures des Etats. Il sera donc demandé aux gouvernements nationaux de mettre en place diverses taxes et contributions pour le sauvetage du climat puisqu’il est question dans toutes les rubriques abordées de climat et de l’accord de Paris. Un impôt européen sera également créé alors que Madame Merkel ne voulait pas en entendre parler pour financer cette aide exceptionnelle de 750 milliards d’euros. Il ne sera pas appelé impôt mais contribution, les contribuables s’y reconnaîtront. La valse des nouvelles taxes va donc commencer : taxe sur les matières plastiques non recyclables, taxe sur le diesel (on se souvient de la révolte des Gilets Jaunes à ce sujet), taxes généralisées sur le carbone, depuis une taxe sur l’accès à internet dont le fonctionnement produit beaucoup de carbone (ne parlons même pas de la 5G), taxe sur les grandes entreprises et les acteurs internationaux qui ne respecteront pas les nouvelles directives européennes dites « bas carbone objectif 2050 ». Pour la taxe sur le carbone importé, il faut être créatif pour en arriver à de telles dénominations. Il faudrait plutôt dire tout simplement droits de douane sur tous les produits importés ayant produit du carbone dans les pays d’où ils proviennent hors zone européenne, ce serait plus clair.

Pour faire passer cette supercherie dans l’opinion les entreprises importatrices au sens large et les grandes chaines de distribution genre Lidl, Mercadona ou Carrefour seront taxées mais il est évident qu’elles répercuteront ces taxes dans le prix des denrées et c’est donc finalement le consommateur qui paiera. Par exemple le service gratuit de messagerie de Google pourrait devenir payant si l’Europe décide de taxer les GAFAM et tout compte Facebook pourrait aussi le devenir à terme. J’imagine la réaction des Américains et des Chinois qui se moquent du changement climatique : ils vont découvrir qu’ils ont un nouvel ennemi commun, l’Europe, avec la France comme leader dans la créativité fiscale. Enfin si on examine les tableaux récapitulatifs des sommes engagées la Commission européenne, donc la Banque centrale européenne, va emprunter sur les marchés 390 milliards d’euros. La France contribuera au remboursement de cette dette « solidaire » à hauteur de 75 milliards d’euros alors qu’elle ne recevra que 40 milliards d’euros dans le cadre de ce programme d’aide. Il faudra donc au gouvernement français trouver dans la poche des contribuables 35 milliards d’euros ! Toute cette mise en scène de mauvaise qualité risque de se très mal se terminer.

Lire aussi : https://ec.europa.eu/info/live-work-travel-eu/health/coronavirus-response/recovery-plan-europe_fr c’est un peu plus lisible mais il n’y a pas de détails …

Retour sur la grippe asiatique de 1957-1959

En 1957 dans ma campagne natale l’année fut marquée par l’arrivée du premier tracteur de facture américaine. Il était muni d’une grosse poulie latérale qui permit de remplacer la machine à vapeur servant à actionner la grosse batteuse qui allait de ferme en ferme pour traiter le blé. Les « évènements » d’Algérie constituaient le gros morceau des actualités à la radio puis ce fut le 4 octobre où nous écoutions tous l’étrange bip-bip venu de l’espace et bien que mes connaissances de l’espace étaient limitées à l’observation du ciel la nuit la comète de Arend-Roland que je pus observer au printemps de cette année-là me paraissait être liée à ces signaux provenant de l’espace. Personne ne savait que nous allions vivre un hiver difficile non pas en raison du froid, ce n’était plus qu’un mauvais souvenir de l’année précédente, mais avec l’arrivée d’une mauvaise grippe. Naturellement, où que l’on vive, à la ville ou à la campagne, nous n’étions pas préparés. Il n’existait que très peu d’antibiotiques à cette époque, de la pénicilline, quelques sulfamides et un tout nouveau produit, la streptomycine, qui n’était pas encore disponible. Une grippe se soignait donc avec les remèdes traditionnels que nos aïeuls avaient utilisé pendant des générations : des inhalations, des cataplasmes avec des graines de moutarde sur le torse, des soupes d’oignons et si la fièvre ne diminuait pas alors mes parents se résignaient à téléphoner au vieux docteur de famille qui de toutes les façons était impuissant devant un mal qu’il ne savait pas soigner. Il ne disposait que d’aspirine pour combattre la fièvre. Cette hiver-là un jeune poulain d’une des fermes du hameau mourut du tétanos et cet événement fit passer la grippe au second plan. L’animal fut enterré dans un grand trou et la carcasse fut transportée par les paysans avec des précautions particulières comme par exemple des grands gants de cuir aux mains et des tabliers de cuir ressemblant à ceux du forgeron maréchal-ferrant du village. Puis ils recouvrirent le corps du poulain avec de la chaux vive et rebouchèrent le trou. Enfin une petite clôture isola le petit tertre du reste du pré.

La grippe ne fit pas trop de ravages dans ce coin de campagne paisible, en dehors de quelques vieux dont on disait qu’ils étaient déjà tellement malades « qu’ils ne passeraient pas l’hiver », mais j’appris de nombreuses années plus tard, je veux dire récemment, en me plongeant dans un article paru en 2015 dans The Journal of Infectious Diseases que cette grippe provoqua la mort de 39800 personnes en France. Ce nombre répertorie tous les décès liés à des problèmes respiratoires au cours de la période 1957-1959 pour une population de 44,3 millions d’habitants. En Italie cette même grippe provoqua la mort de 27700 personnes pour une population de 49,2 millions d’habitants, en Espagne ce fut une hécatombe avec 94000 morts pour une population de 29,5 millions d’habitants, et enfin en Suède 8000 morts pour une population de 7,4 millions d’habitants. Il faut ajouter à cette série les USA avec 61500 pour une population de 170 millions de personnes et le Japon avec 89000 morts pour une population de 91 millions d’habitants.

Naturellement cette grippe à virus Influenza A ultérieurement identifié de type H2N2 ne fut pas traitée de la même manière que la récente grippe à SARS-Covid-19. Il n’y eut ni confinement de la population, ni port de masques ni tests de détection par PCR (cette technique n’existait pas et on ne connaissait rien ni des ARNs ni de l’ADN), bref, l’épidémie suivit son cours normal et il y eu deux vagues successives d’ampleurs variables selon les pays. Comme j’aime bien les règles de trois, ça a le mérite de clarifier les idées, je me suis donc amusé à calculer quelle serait aujourd’hui la mortalité d’une telle grippe avec les populations actuelles et les moyens sanitaires et hospitaliers de l’époque sans confinement, sans tests, sans pistage des cas positifs et avec peu d’antibiotiques pour traiter les infections pulmonaires bactériennes. Le résultat est le suivant :

France : 60200, Italie : 39900, Espagne : 151000, Suède : 11135, USA : 119400 et Japon : 123300. Comparons ce chiffrage virtuel avec les dernières données de la Johns Hopkins University. France : 30177, Italie : 35058, Espagne : 28422, Suède : 5639, USA : 143800, Japon : 985. Comment expliquer ces différences ? Il y a d’abord deux pays à écarter de ces comparaisons, d’une part l’Espagne alors sous la coupe de la dictature franquiste était un pays pauvre, avec peu d’infrastructures hospitalières, une industrie balbutiante et un degré de développement qui classerait aujourd’hui ce pays parmi ceux du « tiers-monde ». Le Japon sortait d’une guerre longue et meurtrière et son industrie et son commerce commençaient à peine à voir le bout du tunnel de la reconstruction. Le conflit coréen allait quelques années plus tard stimuler l’industrie japonaise mais le pays était encore en ruine. Pour les autres pays listés ici on ne peut que constater que la grippe coronavirale dont nous sortons à peine a été beaucoup moins meurtrière que la grippe asiatique, toutes choses égales par ailleurs comme ce fut l’hypothèse dans ce calcul. Pour les USA l’état de santé global de la population s’est dégradée au cours des 40 dernières années avec une épidémie alarmante de surpoids combinée au diabète. La dégradation de cet état sanitaire est bien montrée par une autre statistique qui montre une augmentation de la mortalité infantile et une diminution de l’espérance de vie. Ces données statistiques ont conduit Emmanuel Todd a écrire un livre intitulé « Après l’Empire » en 2001 prédisant la chute des USA. Enfin le Japon fait figure d’ovni avec une population de 126 millions d’habitants et 28 % de la population ayant plus de 65 ans. Le tissu hospitalier ainsi que la médecine de ville y sont très denses et la très grande majorité des Japonais ont accès à une protection de santé d’excellente qualité financée par les entreprises pour leurs employés. Les habitudes sociales ont fait le reste pour que le Japon ne comptabilise que 985 morts : port du masque dès que l’on présente des symptômes de rhume ou de grippe (les enfants apprennent cela à l’école), on ne se sert jamais le main, on se salue, et on ne s’embrasse jamais sur les joues …

Source des données statistiques : Journal of Infectious Diseases, 2016, vol. 213, pp. 738-745

Le grand « reset » basé sur l’énergie verte est voué à l’échec.

Avant propos. Après la pandémie coronavirale les « forces de l’ombre » ont immédiatement embrayé sur le climat et la situation préoccupante qui doit être traitée aussi efficacement que cette pandémie. Je fais de l’humour mais les chefs d’Etat européens ont insisté à l’issue de leurs négociations marathon que les capitaux débloqués pour aider les pays européens les plus fragilisés devraient respecter des « critères climatiques », je n’invente rien. On ne peut que s’attendre à de très mauvaises surprises. Ci-après figure la traduction d’un article de Gail Tverberg, une actuaire partageant en partie les thèses de Jean-Marc Jancovici au sujet de l’énergie et du pic pétrolier. On ne sait d’ailleurs pas trop si Jancovici s’inspire des thèse de Gail Tverberg ou l’inverse dans la mesure où Tverberg travaillait dès le début des années 1970 pour une compagnie d’assurance américaine, elle est donc bien plus âgée que Jancovici. Diplômée de l’Université de Chicago Tverberg s’est intéressée au cours de sa carrière à l’évolution des prix de l’énergie. Elle n’a jamais dissimulé sa sympathie pour les mouvements écologistes dont en particulier Greenpeace et elle est convaincue de l’imminence du réchauffement climatique. Ce long article que j’ai pris la peine de traduire puisqu’il ne figure nulle part en français a le mérite d’être clair et semble-t-il objectif. Pour Gail Tverberg, c’est du moins ce que j’ai compris, coronavirus ou pas, c’est le marché qui décidera et les décisions politiques ne pourront pas influer sur les tendances économiques à moins de continuer à détruire les économies occidentales. Dès lors l’épicentre mondial de l’économie se déplacera vers l’Extrême-Orient, et il est inutile de le nier c’est déjà le cas. J’ai inséré quelques remarques et précisions entre parenthèses et en italique.

Il semble qu’une réinitialisation d’une économie devrait fonctionner comme la réinitialisation d’un ordinateur : éteignez-le et rallumez-le : la plupart des problèmes devraient être résolus. Cependant, cela ne fonctionne pas vraiment de cette façon pour l’économie. Examinons quelques-uns des malentendus qui amènent les gens à croire que l’économie mondiale peut évoluer vers un avenir à énergie verte.

[1] L’économie ne ressemble pas vraiment à un ordinateur qui peut être allumé et éteint : l’économie est plutôt comparable à un corps humain mort, une fois éteinte.

Un ordinateur est quelque chose qui est fabriqué par des humains. Il y a un début et une fin au processus de création. L’ordinateur fonctionne parce que l’énergie sous forme de courant électrique le traverse. Nous pouvons couper et rallumer l’électricité. D’une manière ou d’une autre, presque comme par magie, les problèmes de logiciels sont résolus et le système fonctionne mieux après la réinitialisation qu’avant (ce qui n’est pas toujours le cas).

Même si l’économie ressemble à une construction faite par les humains, elle est vraiment extrêmement différente. En termes de physique, c’est une « structure dissipative ». L’économie ne peut « croître » qu’en raison de sa consommation d’énergie, comme le pétrole pour alimenter les camions et l’électricité pour alimenter les machines.

Le système s’auto-organise en ce sens que de nouvelles entreprises sont créées en fonction des ressources disponibles et du marché apparent des produits fabriqués à partir de ces ressources. Les anciennes entreprises disparaissent lorsque leurs produits ne sont plus nécessaires. Les clients décident de ce qu’ils achètent en fonction de leurs revenus, du montant de la dette dont ils disposent et du choix des produits disponibles sur le marché.

Il existe de nombreuses autres structures dissipatives. Les ouragans et les tornades sont des structures dissipatives. Les étoiles aussi. Les plantes et les animaux sont des structures dissipatives. Les écosystèmes de toutes sortes sont des structures dissipatives. Toutes ces choses grandissent pendant un certain temps et finissent par s’effondrer. Si leur source d’énergie est supprimée, ils échouent assez rapidement. La source d’énergie pour les humains est la nourriture de divers types; pour les plantes, c’est généralement la lumière du soleil (avec le CO2 comme aliment de base).

Penser que nous pouvons éteindre et rallumer l’économie revient presque à supposer que nous pouvons ressusciter les êtres humains après leur mort. C’est peut-être possible dans un sens religieux. Mais supposer que nous pouvons le faire avec une économie nécessite un énorme acte de foi.

[2] La croissance économique est assujettie à un modèle fini, plutôt que simplement augmenter sans limite.

De nombreuses personnes ont développé des modèles reflétant le fait que la croissance économique semble se produire par vagues ou par cycles. Ray Dalio montre un graphique décrivant sa vision du cycle économique dans un aperçu de son prochain livre « The Changing World Order ». La figure 1 est le graphique de Dalio, avec quelques annotations que j’ai ajoutées en bleu.

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Les modélisateurs de toutes sortes aimeraient penser qu’il n’y a pas de limites dans ce monde. En réalité, il y a de nombreuses limites. C’est le fait que les économies doivent contourner ces limites qui conduit à de tels cycles. Quelques exemples de limites incluent des terres arables inadéquates pour une population croissante, l’incapacité de lutter contre les agents pathogènes et un approvisionnement énergétique qui devient excessivement coûteux à produire. On peut s’attendre à ce que les cycles varient rapidement, à la fois à la hausse et à la baisse du cycle plus rapidement.

Le danger d’ignorer ces cycles est que les chercheurs ont tendance à créer des modèles de croissance économique future et de consommation d’énergie future qui sont loin d’être synchronisés avec ce à quoi on peut vraiment s’attendre. Les modèles précis doivent inclure au moins une version limitée du dépassement et de l’effondrement sur une base régulière. Les modèles de l’économie future ont tendance à être basés sur ce que les politiciens aimeraient croire ce qui se produira, plutôt que sur ce que l’on peut s’attendre à ce qu’il se produise dans le monde réel.

[3] Les prix des produits de base se comportent différemment à différents stades du cycle économique. Au cours de la seconde moitié du cycle économique, il devient difficile de maintenir les prix des matières premières suffisamment élevés pour les producteurs.

Il est communément admis que la demande de produits énergétiques sera toujours élevée, car tout le monde sait que nous avons besoin d’énergie. Ainsi, selon cette croyance, si nous avons la technologie pour extraire les combustibles fossiles, les prix finiront par augmenter suffisamment pour que les ressources en combustibles fossiles puissent être facilement extraites. Beaucoup de gens craignent que nous ne « manquions » de pétrole. Ils s’attendent à ce que les prix du pétrole augmentent pour compenser les pénuries. Ainsi, de nombreuses personnes pensent que pour maintenir un approvisionnement adéquat, nous devrions nous préoccuper de compléter les combustibles fossiles par l’énergie nucléaire et les énergies renouvelables.

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Si nous examinons les prix du pétrole (graphique 2), nous voyons qu’au moins récemment, ce n’est pas ainsi que les prix du pétrole se comportent réellement. Depuis la flambée des prix du pétrole en 2008, le gros problème est que les prix tombent trop bas pour les producteurs de pétrole. À des prix bien inférieurs à 100 dollars le baril, le développement de nombreux nouveaux champs pétrolifères n’est pas économique. Les bas prix du pétrole sont particulièrement un problème en 2020, car les restrictions de voyage associées à la pandémie de coronavirus réduisent la demande (et les prix) de pétrole même en dessous de ce qu’ils étaient auparavant.

Curieusement, les prix du charbon (figure 3) semblent suivre un modèle très similaire aux prix du pétrole, même si l’on pense généralement que le charbon est disponible en grande quantité, et que le pétrole est généralement considéré comme en état de pénurie.

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En comparant les figures 2 et 3, nous constatons que les prix du pétrole et du charbon ont atteint un sommet en 2008, puis ont fortement reculé. Le moment de cette baisse des prix correspond à la «crise de la dette» à la fin de 2008 qui est illustrée à la figure 1.

Les prix ont ensuite atteint un autre sommet en 2011, après plusieurs années de Quantitative Easing (QE). Le QE vise à maintenir le coût d’emprunt à un niveau bas, encourageant le recours à davantage de dette. Cette dette peut être utilisée par les citoyens pour acheter plus de produits fabriqués avec du charbon et du pétrole (comme des voitures et des panneaux solaires). Ainsi, le QE est un moyen d’augmenter la demande et donc de contribuer à augmenter les prix de l’énergie. Au cours de la période 2011-2014, le pétrole a pu mieux maintenir son prix que le charbon, peut-être en raison de sa pénurie d’approvisionnement. Une fois que les États-Unis ont mis fin à leur programme de QE en 2014, les prix du pétrole ont chuté brutalement (figure 2).

Les prix étaient très bas en 2015 et 2016 pour le charbon et le pétrole. La Chine a stimulé son économie et les prix du charbon et du pétrole ont pu augmenter à nouveau en 2017 et 2018. En 2019, les prix du pétrole et du charbon chutaient à nouveau. La figure 2 montre qu’en 2020, les prix du pétrole ont de nouveau chuté, à la suite de toute la destruction de la demande causée par tous les arrêts économiques provoqués par la pandémie. Les prix du charbon ont également chuté en 2020, selon Trading Economics ( https://tradingeconomics.com/commodity/coal ).

[4] Les prix bas depuis la mi-2008 semblent conduire à la fois au pic du pétrole brut et au pic du charbon. La production de pétrole brut a commencé à baisser en 2019 et devrait continuer de baisser en 2020. L’extraction du charbon devrait commencer à baisser en 2020.

Dans la dernière section, j’ai montré que le pétrole brut et le charbon ont tous deux le même problème : les prix ont tendance à être trop bas pour que les producteurs réalisent un profit en les extrayant. Pour cette raison, les investissements dans de nouveaux puits de pétrole sont réduits et des mines de charbon non rentables sont fermées ( https://www.oilandgas360.com/coronavirus-threatens-to-hobble-the-u-s-shale-oil-boom-for-years/ , https://www.argusmedia.com/en/news/2115543-china-outlines-coal-capacity-plan-for-2020 )

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La figure 4 montre que la production mondiale de pétrole brut n’a pas beaucoup augmenté depuis 2004. En fait, la production de l’OPEP n’a pas beaucoup augmenté depuis 2004, même si les pays de l’OPEP font état de réserves de pétrole élevées et, en théorie, ils pourraient pomper plus de pétrole s’ils le voulaient.

Au total, les données de BP montrent que la production mondiale de pétrole brut a chuté de 582 000 barils par jour si on compare 2019 à 2018. Cela représente une baisse de 2,0 millions de barils par jour de la production de l’OPEP, compensée par des augmentations plus faibles de la production aux États-Unis, au Canada et Russie. La production de pétrole brut devrait encore baisser en 2020, en raison de la faiblesse de la demande et des prix.

En raison de la faiblesse des prix du charbon, la production mondiale de charbon est sur un plateau cahoteux depuis 2011. Les prix semblent être encore plus bas en 2020 qu’en 2019, exerçant une pression à la baisse supplémentaire sur l’extraction du charbon en 2020.

[5] Les modélisateurs ont oublié le fait que l’extraction de combustibles fossiles disparaîtrait à cause des bas prix, laissant presque toutes les réserves et autres ressources dans le sol. Les modélisateurs ont plutôt supposé que les énergies renouvelables seraient toujours une extension d’un système alimenté par des combustibles fossiles.

Ce que la plupart des gens ne comprennent pas, c’est que les prix des produits de base sont fixés par les lois de la physique, de sorte que l’offre et la demande sont en équilibre. La demande est vraiment très proche de «l’abordabilité» (néologisme déduit de « affordability »). S’il y a trop de disparité salaire / richesse, les prix des matières premières ont tendance à baisser trop bas. Dans un monde globalisé, de nombreux travailleurs ne gagnent que quelques dollars par jour. En raison de leurs bas salaires, ces travailleurs faiblement rémunérés n’ont pas les moyens d’acheter une grande partie des biens et services du monde. L’utilisation de robots a tendance à produire un résultat similaire car les robots ne peuvent pas réellement acheter des biens et des services fabriqués par l’économie.

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Ainsi, les modélisateurs examinant le rendement énergétique de l’énergie investie (energy return on energy invested, EROI) pour l’éolien et le solaire ont supposé qu’ils seraient toujours utilisés à l’intérieur d’un système alimenté par des combustibles fossiles qui pourrait fournir un équilibrage fortement subventionné pour leur production intermittente. Ils ont fait des calculs comme si l’électricité intermittente équivaut à l’électricité qui peut être contrôlée pour fournir de l’électricité lorsque cela est nécessaire. Leurs calculs semblaient suggérer qu’il serait utile d’installer des énergies éolienne et solaire. Ce qui a été oublié, c’est que cela n’était possible que dans un système où d’autres carburants permettraient un équilibrage à un coût très bas. (EROI : https://en.wikipedia.org/wiki/Energy_return_on_investment )

[6] Le même problème de faible demande conduisant à des prix bas affecte des produits de toutes sortes. En conséquence, il est peu probable que de nombreuses ressources futures sur lesquelles les modélisateurs comptent, et sur lesquelles les entreprises dépendent pour emprunter, ne soient pas vraiment disponibles.

Des productions de toutes sortes sont affectées par une faible demande et des prix de vente bas. Le problème à l’origine des prix bas semble être lié à une spécialisation excessive, à une utilisation excessive des biens d’équipement pour remplacer la main-d’œuvre et à une mondialisation excessive. Ces questions sont toutes liées aux besoins d’une économie mondiale qui dépend d’un haut niveau de technologie. Dans une telle économie, une trop grande partie de la production de l’économie est consacrée à la production d’appareils et à la rémunération de travailleurs hautement qualifiés. Il en reste peu pour les travailleurs non qualifiés.

Les bas prix de vente des produits de base empêchent les employeurs de payer des salaires adéquats à la plupart de leurs travailleurs. Ces bas salaires, à leur tour, alimentent les soulèvements que nous avons constatés ces dernières années. Ces soulèvements font partie des «Révolutions et guerres» évoquées dans la figure 1. Il est difficile de voir comment ce problème disparaîtra sans un changement majeur de «l’ordre mondial», mentionné dans la même figure.

Étant donné que le problème des bas prix des produits de base est très présent, notre capacité à produire des batteries de secours de toutes sortes, y compris la capacité de fabriquer des batteries, devrait devenir un problème croissant. Les produits de base, comme le lithium, souffrent de prix bas, tout comme les prix bas du charbon et du pétrole. Ces bas prix entraînent des baisses de leur production et des soulèvements locaux (cf. les évènements de Bolivie et https://www.benchmarkminerals.com/lithiums-place-in-chiles-social-unrest/ ).

[7] Prises isolément les énergies renouvelables intermittentes ont une utilité très limitée. Leur vraie valeur est proche de zéro.

Si l’électricité n’est disponible que lorsque le soleil brille ou lorsque le vent souffle, l’industrie ne peut pas planifier son utilisation. Son utilisation doit être limitée aux applications où l’intermittence n’a pas d’importance, comme le pompage de l’eau pour que les animaux la boivent ou le dessalement de l’eau. Personne n’essaierait de fondre des métaux avec de l’électricité intermittente parce que les métaux se solidifieraient au mauvais moment, si l’électricité intermittente disparaissait soudainement. Personne n’alimenterait un ascenseur avec de l’électricité intermittente, car une personne pourrait facilement être piégée entre les étages. Les propriétaires n’utiliseraient pas l’électricité pour alimenter les réfrigérateurs, car il est fort probable que les aliments se gâtent lorsque l’électricité est coupée pendant de longues périodes. Les feux de signalisation fonctionnent parfois, mais pas d’autres.

Le Liban est un exemple de pays dont le système électrique ne fonctionne que par intermittence. Il est difficile d’imaginer qu’un autre pays veuille imiter le Liban. Le manque d’approvisionnement en électricité fiable a contribué à l’apparition des manifestations au Liban ( https://english.alarabiya.net/en/features/2019/10/25/Daily-power-cuts-expensive-generators-Electricity-woes-spark-Lebanon-protests )

[8] Le véritable coût de l’énergie éolienne et solaire a été caché à tout le monde, en utilisant des subventions dont le coût total est difficile à déterminer.

Chaque pays a sa propre façon de subventionner les énergies renouvelables. La plupart des pays accordent à l’éolien et à l’énergie solaire une subvention de priorité. Les investisseurs reçoivent également une rémunération à taux fixe. Ces deux éléments sont des subventions. Aux États-Unis, d’autres subventions sont enfouies dans le système fiscal. Récemment, il a été question d’utiliser le QE pour aider les fournisseurs d’énergie éolienne et solaire à réduire leur coût d’emprunt.

Les journaux rapportent régulièrement que le prix de l’énergie éolienne et solaire est à la «parité du réseau», mais ce n’est pas du tout comme si on comparait deux pommes dans un panier. Pour être utile, l’électricité doit être disponible lorsque les utilisateurs en ont besoin. Le coût du stockage est beaucoup trop élevé pour nous permettre de stocker l’électricité pendant des semaines ou des mois quand elle est produite.

Si nous devions utiliser l’électricité intermittente comme substitut aux combustibles fossiles en général, nous aurions besoin d’utiliser l’électricité intermittente pour chauffer les maisons et les bureaux en hiver. Le soleil est abondant en été, mais pas en hiver. Sans stockage, on ne peut même pas compter sur les panneaux solaires pour fournir aux propriétaires de la chaleur pour préparer le dîner après le coucher du soleil le soir. Une quantité incroyablement gigantesque de stockage serait nécessaire pour stocker la chaleur de l’été à l’hiver.

La Chine précise qu’elle dispose de 42 milliards de dollars de subventions non remboursables pour l’énergie propre, et ce montant augmente chaque année. Les pays s’appauvrissent maintenant et les impôts qu’ils peuvent percevoir sont moins élevés en raison de l’appauvrissement des populations. De ce fait leur capacité à subventionner un système électrique coûteux et peu fiable disparaît. ( https://www.bloombergquint.com/technology/china-has-a-42-billion-clean-energy-debt-and-it-s-getting-worse ).

[9] L’énergie éolienne, solaire et hydroélectrique ne représente aujourd’hui qu’un peu moins de 10% de l’approvisionnement énergétique mondial.

Nous nous faisons des illusions si nous pensons que nous pouvons nous en sortir avec un si petit approvisionnement énergétique total.

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Peu de gens comprennent ce qu’une petite part de l’énergie éolienne et solaire du monde fournit aujourd’hui. Les montants indiqués à la figure 6 supposent que le dénominateur est l’énergie totale (y compris le pétrole, par exemple) et pas seulement l’électricité. En 2019, l’hydroélectricité représente 6,4% de l’approvisionnement énergétique mondial. Le vent représente 2,2% et le solaire 1,1%. L’ensemble des trois représente 9,7% de l’approvisionnement énergétique mondial.

Aucun de ces trois types d’énergie n’est adapté à la production d’aliments. Le pétrole est actuellement utilisé pour labourer les champs, fabriquer des engrais, des herbicides et des pesticides, et pour transporter les produits de l’agriculture réfrigérés jusqu’au marché.

[10] Peu de gens comprennent à quel point l’approvisionnement énergétique est important pour donner aux humains le contrôle sur d’autres espèces et agents pathogènes.

Le contrôle d’autres espèces et agents pathogènes a été un effort en plusieurs étapes. Ces dernières années, cet effort a impliqué des antibiotiques, des antiviraux et des vaccins. La pasteurisation est devenue une technique importante dès les années 1800.

Le contrôle humain sur d’autres espèces a commencé il y a plus de 100 000 ans, lorsque les humains ont appris à brûler de la biomasse pour de nombreuses utilisations, notamment pour la cuisson des aliments mais aussi pour effrayer les prédateurs ce qui a conduit à la destruction de forêts entières pour améliorer leur approvisionnement alimentaire. Dans mon article de 2018, « Supplemental energy puts humans in charge », j’ai exposé les preuves de l’importance du contrôle du feu par les humains. Dans les couches inférieures d’une grotte en Afrique du Sud, les grands félins étaient les dominateurs : il n’y avait pas de dépôts de carbone provenant du feu et des os humains rongés étaient dispersés autour de la grotte. Dans les couches supérieures de la même grotte, les humains avaient clairement pris le contrôle de l’espace. Il y avait des dépôts de carbone provenant de feux et des os de grands félins qui avaient été rongés par les humains étaient éparpillés autour de la grotte ( https://ourfiniteworld.com/2018/08/02/supplemental-energy-puts-humans-in-charge/ ).

Nous avons affaire au COVID-19 aujourd’hui. Les hôpitaux d’aujourd’hui ne sont possibles que grâce à un mix énergétique moderne. Les médicaments sont très souvent fabriqués à partir de pétrole. Les équipements de protection individuelle sont fabriqués dans des usines du monde entier et expédiés là où ils sont utilisés, généralement en utilisant du pétrole pour le transport.

Conclusion

Nous semblons en effet nous diriger vers une grande réinitialisation. Cependant, il y a peu de chances que l’énergie verte puisse jouer le plus qu’un petit rôle. Les dirigeants sont souvent confus dans leurs décisions en raison de la modélisation erronée qui a été effectuée. Étant donné que l’approvisionnement mondial en pétrole et en charbon semble décliner à court terme, les chances que la production de combustibles fossiles augmente un jour aussi haut que les hypothèses formulées dans les rapports du GIEC semblent très minces.

Il est vrai que certains appareils à énergie verte peuvent continuer à fonctionner pendant un certain temps. Mais, alors que l’économie mondiale continue de se dégrader, il sera de plus en plus difficile de fabriquer de nouveaux équipements d’énergie renouvelable et de réparer les systèmes existants. On peut s’attendre à ce que les prix de gros de l’électricité restent très bas, d’où la nécessité de continuer à subventionner les énergies éolienne et solaire.

La figure 1 indique que nous pouvons nous attendre à davantage de révolutions et de guerres à ce stade du cycle. Au moins une partie de ces troubles sera liée aux bas prix des produits de base et aux bas salaires. La mondialisation tendra à disparaître. La réparation des lignes de transport de l’électricité deviendra un problème croissant, tout comme de nombreuses autres tâches associées à la disponibilité de l’approvisionnement en énergie.

Source : https://ourfiniteworld.com/2020/07/17/why-a-great-reset-based-on-green-energy-isnt-possible/

Commentaire de votre serviteur. L’exposé de Gail Tverberg est sans appel. Sa conclusion est effrayante mais on n’est pas obligé d’y croire. Je reste optimiste quant à un sursaut de sagesse et de lucidité de la part du monde politique qui selon cette conclusion devrait craindre pour son avenir car à un moment ou à un autre les peuples se retourneront contre les politiciens. Mes lecteurs savent que je suis un fervent partisan de l’énergie nucléaire or Gail Tverberg ne mentionne jamais cette source d’énergie électrique dans son exposé. De mon point de vue un « grand reset » énergétique consisterait en une décision de dimension mondiale pour développer à une vitesse accélérée l’énergie nucléaire en privilégiant les « SMR », petits réacteurs nucléaires modulaires, adaptés aux réseaux d’électricité existants. Des organismes intergouvernementaux tels que l’IAEA pourraient voir étendre leurs missions pour contrôler le cycle du combustible ainsi que la sécurité des installations. Sans développement massif de l’énergie nucléaire l’humanité signe son arrêt de mort en se donnant les moyens d’éviter le scénario catastrophe de Ray Dalio (fig. 1) car l’énergie nucléaire est la seule alternative plausible d’autant plus qu’avec le développement attendu des réacteurs à neutrons rapides les réserves en uranium et thorium permettraient à l’humanité de vivre avec les standards de vie actuels pendant des dizaines de milliers d’années. La notion de « monde limité » (finite world) revêt alors une signification contestable.