Ce qui fit la renommée du restaurant créé par Jean-Baptiste Troisgros à Roanne en France dans les années 1930 était le fameux saumon à l’oseille. Il s’agissait de saumons pêchés dans la Loire qui remontaient le fleuve pour aller frayer dans les montagnes du Massif central. Aujourd’hui il n’y a plus de saumons, le restaurant « Trois-Gros » ne se trouve plus à Roanne mais dans la paisible bourgade d’Ouches et le saumon à l’oseille a perdu de sa saveur d’antan. Et pourquoi n’y a-t-il plus de saumons qui remontent la Loire ? À cause du réchauffement climatique, ma bonne dame !
Mêmes causes, mêmes effets sur la côte ouest des Etats-Unis : le saumon se raréfie et meurt au fil des rivières avant d’avoir pu frayer pour se reproduire. Le réchauffement du climat est une vraie sauce à l’oseille pour les petits malins qui savent siphonner les généreuses subventions allouées pour la bonne cause par les gouvernements, alors tous les prétextes sont judicieusement exploités pour entretenir la peur du réchauffement auprès des populations qui ne protestent même plus en constatant que leurs impôts et leurs taxes ne cessent d’augmenter alors que de leur vivant leurs efforts individuels ne résulteront au final qu’à une diminution d’une fraction de milliardième de degré du réchauffement apocalyptique qui leur est présenté.
Dans les trois Etats de la côte ouest des Etats-Unis ravagés de l’intérieur par les écolo-gauchistes bon-chic-bon-genre le cas du saumon a été monté en épingle pour accuser encore et encore le réchauffement climatique. Tout se serait très bien passé sans la curiosité d’une escouade pluridisciplinaire pilotée par le Docteur Edward Kolodziej de l’Université de Washington à Seattle. Ce qui a surpris cette équipe était le taux de mortalité élevé des saumons coho (Oncorhynchus kisutch) lorsque les rivières étaient soudainement gonflées par un orage. Comme les chimistes disposent d’outils d’analyse très sophistiqués et très sensibles il a été facile d’analyser tous les polluants pouvant se trouver dans les rivières puis de tester lequel ou lesquels de ces polluants lessivés par les orages et les averses provoquaient la mort des saumons.
La réponse est incontestable : ce n’est pas le réchauffement du climat qui tue les saumons avant de les cuire à point quand ils arrivent dans les lieux de frai comme les vagues de chaleur estivales tuent les vieux en Europe, pays qui ne connaissent que parcimonieusement les conditionneurs d’air, non, pas du tout ! Il s’agit d’un additif de la gomme des pneumatiques améliorant la résistance de cette dernière. Il est honnêtement impossible de douter de la bonne foi des fabricants de pneus qui ont certainement (on peut rêver) étudié la toxicité de la para-phénylènediamine (PPD) ajoutée pour prolonger la vie des pneus puisque ce produit se retrouve fatalement sur la chaussée des rues et des routes lors de l’usure des pneus. En réalité la situation est plus complexe. Ce produit se transforme en présence d’ozone, ce vilain gaz produit par la pollution automobile urbaine, en 6PPD-quinone et c’est ce polluant qu’on retrouve dans les rivières. Il suffit d’environ 1 microgramme par litre de cette 6PPD-quinone pour tuer la moitié des saumons (LC50) :

Si ce n’est ton climat c’est donc ta voiture et tes camions se diront les écolo-gauchistes, toujours prêts à une nouvelle pirouette. Conclusion : puisque les saumons ne disparaissent pas à cause du réchauffement du climat mais à cause des véhicules automobiles alors il faut tous les supprimer. Ne vous faites aucun souci, chers lecteurs, vos enfants et petits-enfants connaîtront le monde merveilleux de la traction animale et de la marine commerciale à voile pourtant tombées aujourd’hui dans l’oubli …
Source et illustration : DOI : 10.1126/science.abd6951