Depuis plusieurs années la Turquie, membre très important de l ‘OTAN, la plus importante armée et une population supérieure à celle de l’Allemagne, subit des attaques de la part du bras séculier de l’Oncle Sam, si on peut dire les choses ainsi, c’est-à-dire Wall Street et la City. La lire turque est attaquée sur les marchés car, ne voulant pas sanctionner directement le pays, les Etats-Unis n’ont trouvé que ce moyen de coquins pour signifier à la Turquie qu’elle est trop rebelle et n’est pas le bon élève de Washington. De nombreux pays ont payé très cher de ne pas faire « ami-ami » avec les Américains … Après avoir acheté à la Russie des systèmes de défense anti-missile S400 et adopté une position ambigüe dans la guerre civile syrienne, les Américains ont même osé tenter un coup d’Etat à partir de l’immence installation aérienne américaine d’Incirlik située sur le sol turc. La Turquie est un partenaire militaire des Etats-Unis au sein de l’OTAN depuis 1952 … Ce coup d’Etat avorté (juillet 2016), organisé par des militaires turcs proches des forces de l’OTAN, donc américaines, et avec l’appui de la CIA, fut déjoué in extremis car les services de renseignement turcs ont été avertis par leurs homologues russes. Le chef de l’Etat turc est immensément reconnaissant à l’égard de son homologue russe pour lui avoir sauvé la vie.
Dans ce contexte la suite des évènements en particulier en Ukraine n’a fait que rapprocher la Turquie de la Russie. La demande d’adhésion de la Suède et de la Finlande à l’organisation atlantique a eu pour conséquence un très évident énervement d’Erdogan car ces deux pays abritent des opposants turcs tandis que les Etats-Unis protègent Fethullah Gülen, l’ennemi juré du chef de l’Etat turc. Wall Street a donc organisé sur les marché une attaque en règle de la lire turque. Entre 2016 et aujourd’hui la lire turque a perdu 600 % de sa valeur par rapport à l’euro et au dollar. Au cours de l’année 2022, le rythme de l’inflation en Turquie était de 84 %. Dans ces conditions les Turcs, pour tenter de préserver un tant soit peu d’épargne, avaient pris l’habitude d’acheter des euros ou des dollars auprès des banques de détail turques. Déçu par les tergiversations de l’Union européenne pour l’adhésion de la Turquie à la zone euro, les banques turques n’avaient plus que des dollars à proposer à leurs clients qui voulaient se constituer un petit portefeuille de devises « solides ». Cependant il est nécessaire à ce point du récit de mentionner que les salaires, y compris du moindre ouvrier agricole, sont indexés sur l’inflation et dans leur vie quotidienne les Turcs ne se sentent pas concernés par la situation financière du pays. L’économie turque est florissante et ce d’autant plus que la lire turque est fortement dévaluée par rapport aux autres devises.
Pourtant il se passe quelque chose d’étrange en Turquie et j’avoue ne pas arriver à analyser de manière satisfaisante les derniers évènements. Il y a quelques jours un court article de Tyler Durden (ZeroHedge) mentionnait une information pour le moins surprenante dont personne, aucun analyste financier, aucun média occidental, ne reprit. Les banques de détail turques ne proposent plus de dollars à leurs clients sous prétexte qu’elles n’en ont plus. Nul ne sait précisément si la situation est réellement une pénurie de dollars sur les marchés ou s’il y a une autre raison dissimulée au moins par la banque centrale turque, toujours est-il que les banques de détail d’Istanbul et d’Ankara ont proposé à leurs clients des renminbi convertibles en lieu et place des dollars US. Depuis plusieurs jours je réfléchis pour trouver une explication rationnelle à cette information. Mais je ne suis pas du tout un spécialiste de la finance surtout quand il faut tenir compte des agissement glauques de Wall Street et de la City, dans le cas présent aux ordres de Washington.
Il y a tout de même un point important à souligner : cette proposition des banques de détail turques n’est pas surprenante dans la mesure où la Chine et maintenant une multitude d’autres pays mettent en place un panier de devises (dominée par le renminbi convertible) pour faciliter les échanges internationaux dans la « zone Brics étendue » afin de s’affranchir de la tutelle du dollar US. La mise en place de cette alternative au dollar tombe à point nommé car elle est très facilitée par la perte de confiance unanime envers le dollar depuis les sanctions financières totalement illégales décrétées par les Etats-Unis et l’Europe à l’encontre de la Russie. Tous ces pays qui veulent rejoindre le club des Brics dont la liste s’amplifie sans cesse, depuis l’Argentine et le Brésil, l’Iran, l’Inde, l’Indonésie, l’Algérie et tout récemment les Philippines, ont perdu toute confiance dans le billet vert, se sentant menacés par les lois d’extraterritorialité américaines pouvant pénaliser tout Etat ou toute entreprise « ennemis » des USA qui commerce en dollars.
Une autre explication peut être trouvée dans cette information qui je le répète n’a pas été mentionnée par les grands « merdias » occidentaux pourrait aussi révéler la rareté du dollar sur les marchés. Les indices boursiers bondissent de records en records et cette performance n’est peut-être qu’une façade qui dissimule ce que personne ne veut éventer ou reconnaître, précisément un dollar de plus en plus rare ayant pour conséquence un très faible volume des transactions boursières et par conséquent de forts mouvements de hausse quand de rares acheteurs se présentent. Si tel est le cas, et j’avoue que je me trouve dépourvu d’arguments, cette défiance vis-à-vis du dollar US est un très mauvais signe avant coureur de ce qui pourrait advenir dans les prochains mois : une chute brutale du dollar en raison de cette perte de confiance. Les conséquences pour un béotien comme votre serviteur sont difficiles à décrire. Un très grand nombre de pays détenteurs de T-bonds US vont devoir faire face à de graves difficultés comme la Chine et le Japon. Par exemple, l’or va mécaniquement atteindre, toujours libellé en dollar ce qui ne signifiera plus rien, des sommets et tout le système financier international va enfin se retrouver dans une situation « normale ». Les quatre principaux pays détenteurs et acheteurs d’or : Chine, Russie … et Turquie ! pourront alors mettre en place un système financier alternatif dans lequel le dollar US ne jouera plus aucun rôle. Selon certaines sources d’informations les réserves en or de la banque centrale chinoise sont au moins quatre fois plus importantes que celles de la FED. Et toutes ces information « à bas bruit », des signaux faibles, doivent être pris en considération pour tenter de comprendre ce qui se passe en ce moment afin d’imaginer quelle va être l’évolution de la situation dans les prochains mois. Les évènements d’Ukraine, il faut donc le reconnaître, auront au moins une conséquence salutaire et bénéfique pour le monde entier : l’impérialisme américain va disparaître dans les oubliettes sordides et puantes de l’histoire … Et la Terre continuera de tourner (plus librement !).
Le document suivant est une traduction d’un article de Paul Driessen paru sur le site Eurasia Review. Voici la liste ci-dessous des 15 premières sociétés de gestion de fond dans le monde.
Avertissement. Votre fonds de retraite a peut-être été manipulé par BlackRock ou d’autres gestionnaires d’actifs de Wall Street qui ont décidé unilatéralement que les dizaines de milliers de milliards de dollars de l’argent d’autres personnes qu’ils contrôlent devraient être utilisés pour promouvoir des causes politiques qu’ils favorisent – pour « rendre le monde meilleur ».
Comme la plupart des gens le savent, ESG signifie protection de l’environnement, justice sociale et gouvernance des affaires corporatives et sociétales. Ce sont des causes nobles. Toutefois, en ce qui concerne les facteurs ESG, ils sont axés sur des programmes progressistes et éveillés, et la prévention des « cataclysmes climatiques causés par l’homme » est la priorité. Les actifs du Fonds sont utilisés pour mettre en œuvre des programmes climatiques « carboneutres » et punir en les privant d’investissement les entreprises d’extraction de combustibles fossiles.
Cette approche étroite crée de graves problèmes. Ces milliers de milliards de dollars sont censés être investis passivement dans des fonds indiciels et autres, en vertu d’obligations fiduciaires visant à garantir un rendement maximal à l’appui des comptes de retraite et de placement des États, des administrations locales, des entreprises et des particuliers. Dans le cadre des facteurs ESG, cependant, les rendements élevés sont trop souvent sacrifiés pour servir des programmes politisés, souvent en collusion avec les gouvernements, les militants de diverses ONGs et d’autres institutions financières, et donc aussi en violation des lois antitrust et des principes éthiques fondamentaux.
C’est pourquoi le gestionnaire d’actifs Vanguard a récemment quitté la « Glasgow Financial Alliance for Net Zero »( GFANZ, https://www.gfanzero.com/about/ ) parrainée par les Nations Unies. Pendant ce temps, l’Arizona, la Floride, le Kentucky, la Louisiane, le Missouri, la Caroline du Nord, le Texas, la Virginie occidentale et d’autres États retirent des dizaines de milliards de dollars gérés par BlackRock, State Street et d’autres sociétés de gestion d’actifs de Wall Street, pour violation des obligations fiduciaires. Ce n’est que la pointe de l’iceberg de la fraude.
Les praticiens ESG “expérimentés” utilisent également des définitions ESG étroites pour signaler les vertus, pontifier et imposer des programmes normatifs avec peu ou pas de considération pour les conséquences. Lorsque la « menace existentielle des changements climatiques causés par l’homme » est le principal arbitre, les énormes problèmes associés au remplacement des combustibles fossiles par des « énergies propres et renouvelables » sont simplement ignorés, supprimés et censurés de l’analyse.
Les gens et les réalités de la planète doivent absolument être inclus dans toute analyse ESG éthique. Protection de l’environnement. Plutôt que d’examiner uniquement les températures, les tempêtes, les sécheresses, la montée des mers et les autres coûts environnementaux que les modèles climatiques attribuent faussement aux émissions de combustibles fossiles, toute fiche de pointage ESG précise et honnête doit également évaluer les énormes impacts écologiques des batteries éoliennes et solaires (WSB, acronyme de Wind Solar Battery) des systèmes énergétiques qui remplaceront supposément le pétrole, le gaz et le charbon. Les systèmes WSB et les lignes de transmission associées n’apparaissent pas spontanément, via Materials Acquisition for Global Industrial Change (MAGIC). Ils nécessitent une exploitation minière à une échelle sans précédent. Le premier lot d’éoliennes offshore du président Biden nécessiterait à lui seul 110 000 tonnes de cuivre, raffinées à partir de 25 000 000 tonnes de minerai, après l’enlèvement de 40 000 000 tonnes de morts-terrains – plus des millions de tonnes de fer, de manganèse, d’aluminium, de nickel, béton, plastiques et autres matériaux… de milliards de tonnes de minerais.
Le remplacement de toute la production d’électricité au charbon et au gaz aux États-Unis par le WSB – plus les véhicules à essence et les cuisinières et chauffages au gaz – nécessiterait des dizaines de milliers d’éoliennes, des milliards de panneaux solaires, des milliards de modules de batteries pour les véhicules et le stockage d’électricité de secours. et des milliers de kilomètres de nouvelles lignes de transport. Est-ce que BlackRock a calculé les besoins en matière de minerais et d’exploitation minière pour cela ? Pour une transition mondiale ?
Toutes ces turbines, tous ces panneaux, tous ces modules, toutes ces lignes de transport, toutes ces mines, toutes ces usines de traitement et toutes les autres usines doivent être situés quelque part. Les potentats ESG ont-ils déterminé dans quelle arrière-cour ils iront ? (Probablement pas celui de Larry Fink ou de John Kerry). Ont-ils évalué les impacts sur les paysages, les habitats, les rapaces et autres espèces sauvages ? la pollution de l’air et de l’eau provenant des mines et d’autres opérations ? la probabilité que les baleines franches de l’Atlantique Nord en voie de disparition (il reste une cinquantaine de ces baleines) disparaissent à cause des éoliennes installées au large de la côte atlantique des États-Unis ? Est-ce que toutes ces mines, fonderies, usines et impacts WSB obtiennent même des scores ESG (évidemment négatifs) ?
Justice sociale. La théologie des facteurs ESG soutient que les pauvres et les personnes de couleur souffrent le plus des changements climatiques. En réalité, ce sont eux qui profitent le plus d’avoir des carburants et de l’électricité abondants, fiables et abordables – pour les voitures, les emplois, les maisons modernes, la cuisine, le chauffage et la climatisation. En fait, les pauvres et les gens de couleur ne se portent pas très bien en Grande-Bretagne et en Europe, où la « transition vers l’énergie verte » est bien engagée. Plus de sept millions de ménages britanniques sont tombés dans la « précarité énergétique » cet hiver, et des « chambres chaudes » spéciales ont été aménagées pour aider les gens à survivre au gel. Les manchettes récentes indiquent que la Grande-Bretagne pourrait avoir des pannes d’électricité à l’échelle nationale et des fermetures d’usines et des mises à pied importantes cet hiver. En Allemagne, les familles font le plein de bougies, afin de pouvoir au moins lire pendant qu’elles frissonnent de chômage chez elles. Des gens meurent – qui auraient survécu à des maladies et à des problèmes de santé préexistants – s’ils n’avaient pas été aussi pauvres, au froid et mal nourris. Aux États-Unis, 14 % des aînés ont sauté des repas et 10 % ont retardé ou annulé des procédures médicales ou rationné des médicaments d’ordonnance en 2022 en raison de la forte hausse des prix de l’énergie, de la nourriture et d’autres produits. Des scores ESG honnêtes tiendraient-ils également compte de tout cela ?
Les pays en développement ont désespérément besoin d’électricité fiable et abordable pour créer des emplois, sortir les familles de la pauvreté, moderniser les maisons, les écoles et les hôpitaux, fournir de l’eau propre et remplacer le bois et le fumier pour la cuisine et le chauffage. Encore aujourd’hui, des millions de parents et d’enfants meurent de maladies respiratoires et intestinales inédites dans les pays riches, parce qu’ils n’ont pas d’électricité. La notation ESG ne tient pas compte de tout cela, entrave activement l’investissement dans les centrales à combustibles fossiles en Afrique et dans d’autres pays, et tente de limiter le financement de l’énergie éolienne et solaire et des emplois et niveaux de vie que cette énergie limitée et dépendante des conditions météorologiques peut soutenir. C’est loin d’être éthiquement ou socialement responsable.
Gouvernance des affaires corporatives et sociétales. Les activistes ESG et les institutions financières coopèrent et s’allient avec les entreprises, le gouvernement fédéral, les États et les administrations locales pour servir le programme de la crise climatique, et chasser les investissements des énergies fossiles pour les transformer en énergies « renouvelables ». Il s’agit essentiellement de fascisme, d’un système économique dans lequel le gouvernement ne possède pas les moyens de production, mais les contrôle au moyen de lois, de politiques et d’ententes avec des institutions financières, des sociétés, des militants, des médias et des universitaires. Tout aussi troublant, les facteurs ESG entraînent inévitablement un désenclavement des pays industrialisés modernes, car leurs usines et leurs emplois migrent vers la Chine, l’Inde et d’autres pays qui ne sont pas tenus, en vertu d’accords climatiques, de réduire leur consommation de charbon et de gaz naturel dans un avenir rapproché, n’ont aucune intention de le faire et brûlent des quantités records de charbon pour assurer une électricité fiable et abordable.
Cela soulève également des préoccupations inquiétantes en matière de sécurité nationale, alors que les États-Unis et leurs alliés deviennent de plus en plus dépendants des usines chinoises et des chaînes d’approvisionnement contrôlées par la Chine pour l’énergie éolienne, solaire, batterie, transformateur, communication, informatique, soins de santé et même défense / armes, matières premières et technologies.
Les défenseurs des facteurs ESG minimisent ces préoccupations, même s’ils ne tiennent pas compte du fait que la hausse vertigineuse de la demande de matières premières dans le cadre des programmes de carbo-neutralité provoquerait une flambée des prix pour des produits de base de plus en plus rares, et mettrait ainsi en péril les infrastructures énergétiques et les économies des pays du monde entier. Les mots escroquerie et fraude me viennent à l’esprit. Mais un terme encore meilleur a ses origines en Chine – Shanghaied : utiliser la ruse, l’intimidation ou la violence pour forcer quelqu’un à servir votre marine… ou entreprise. Dans ce cas, les pressions ESG obligent les investisseurs, les entreprises et les pays à servir les intérêts des secteurs des gouvernements et des entreprises de la Chine, qui contrôlent les chaînes d’approvisionnement et la fabrication de technologies de tous genres, en particulier dans le secteur de l’énergie. Les grilles de performance ESG n’y accordent aucune attention non plus.
En fait, BlackRock, State Street, d’autres piliers ESG, leur gouvernement et leurs alliés environnementalistes semblent déterminés à détruire notre planète avec de l’énergie « verte », pour la sauver des calamités des combustibles fossiles qui existent dans les modèles climatiques et les imaginations fiévreuses (comme dans « La terre a de la fièvre ») … mais pas dans le monde réel.
En ce Noël ou Hanoukka, donnons à nos amis, à nos parents et à nos institutions financières le don de principes environnementaux, sociaux et de gouvernance sages, honnêtes, précis et pertinents.
Note au sujet de l’auteur : Paul Driessen est agrégé supérieur de recherche au Committee For A Constructive Tomorrow (CFACT) and Center for the Defense of Free Enterprise (CDFE), des instituts de politique publique à but non lucratif qui se concentrent sur l’énergie, l’environnement, le développement économique et les affaires internationales. Au cours d’une carrière de 25 ans qui comprenait des mandats au Sénat des États-Unis, au département de l’Intérieur et à une association du commerce de l’énergie, il a souvent parlé et écrit sur la politique énergétique et environnementale, le changement climatique mondial, la responsabilité sociale des entreprises et d’autres sujets. Il a également rédigé des articles et des articles professionnels sur la vie marine associée aux plateformes pétrolières au large des côtes de la Californie et de la Louisiane, et a produit un documentaire vidéo sur le sujet.
Note de votre serviteur. Les critères ESG ont été mis en place à la suite d’une lente genèse datant du Congrès mondial de Rio de 1992 organisé par Maurice Strong. L’idéologie de la perturbation du climat d’origine humaine fortement soutenue par les mouvements progressistes universitaires et gouvernementaux a conduit aux critères ESG dont le but inavoué est de détruire l’ensemble du système productif moderne lentement mis en place depuis la révolution industrielle. Ces critères n’ont qu’un but, appauvrir les pays occidentaux développés que l’idéologie progressiste considère comme nuisibles pour la planète. Il s’agit d’une nouvelle religion puisqu’elle est adossée à un dogme, celui du réchauffement du climat d’origine anthropique. Cette origine du réchauffement est attribuée au CO2 produit par l’activité humaine utilisant les combustibles fossiles carbonés. Aucune démonstration scientifique satisfaisante n’a pu permettre d’établir un réel effet de ce gaz sur le climat, en particulier le supposé “effet de serre” de ce dernier. Le climat a toujours évolué depuis des millions d’années et, activité humaine ou pas, l’espèce Homo sapiens n’existe que depuis 100000 ans et le climat continuera à évoluer quoiqu’en pensent ou puissent faire les investisseurs.
Il reste que la manne potentiellement distribuée conformément aux critères ESG dépasse l’entendement. Il s’agit en effet de plus de 90000 milliards de dollars en gestion qui recherchent des investissements. Les gestionnaires de fond, afin de se conformer aux critères ESG, font appel à des agences de notation qui, en retour évalueront la pertinence des investissements qu’auront réalisé ces gestionnaires. Il existe cinq agences de notation des critères ESG. Au cours d’une multitude de fusions et acquisitions ces organismes opaques souvent contrôlés par des organisations non gouvernementales, opérant donc en toute impunité, ont tout pouvoir sur les places financières. Il s’agit de Vigeo-EIRIS filiale de Moody’s, MSCI qui contrôle Standard&Poors, Oekom absorbé par ISS (Institutional Shareholder Services), l’une des plus importantes société de conseils en matière d’ESG et enfin Sustainalytics, basée à Chicago, principal instigation du scandale Volkswagen, entre autres coups tordus conformément aux critères ESG. Toutes ces firmes, compte tenu de l’immense pactole que constituent les conseils aux gestionnaires de fond, ont eu des démêlés avec les agences de contrôle des marchés boursiers dont en particulier la SEC. On ne peut que constater que la “mondialisation” est très bien organisée et a de beaux jours devant elle. Au sujet de Volkswagen relire ce billet sur le présent blog : https://jacqueshenry.wordpress.com/2018/04/07/la-guerre-commerciale-dans-tous-ses-etats-le-cas-de-volkswagen/
1- Comment le dollar est devenu une puissante arme de domination politique après 1971
Pratiquement tout le monde admet que le système monétaire international basé sur le dollar américain vit ses derniers jours. Surfant sur le prestige d’une victoire militaire en Europe, les accords de Bretton Woods signés en juillet 1944 entre quarante quatre pays – et officiellement destinés à remettre sur pied la machinerie du système monétaire international – organisaient, en réalité, la naissance de l’empire américain et celle d’un nouveau culte du veau d’or, en faisant du dollar la seule monnaie mondiale de référence. De plus, conformément à la logique de tous les empires et à leur volonté de domination mondiale, ces « accords » créaient dans la foulée les puissants appendices de la suprématie financière de l’empire sur le monde – le Fonds monétaire international (FMI) et la Banque internationale pour la Reconstruction et le Développement (BIRD), plus connue sous le nom de Banque mondiale.
Cependant, à la faveur, si je puis dire, de la cuisante défaite militaire de son armée au Vietnam et du poids financier insupportable que cette guerre avait imposée à un pays qui n’était plus en mesure de garantir la convertibilité du dollar en or, le Président des USA de l’époque, Richard Nixon, avait annoncé, le 15 août 1971, la « suspension provisoire » de cette obligation de convertibilité sur laquelle reposaient la crédibilité et la sincérité des accords de 1944. Pour donner le change, Richard Nixon jugea bon de préciser que cette décision avait été prise « en pleine collaboration avec le Fond monétaire international (FMI) et ceux qui font du commerce avec nous« , alors que cette décision avait été prise dans le plus grand secret par les dirigeants américains. Et il avait ajouté ces paroles ailées : « Nous allons faire pression pour qu’interviennent les réformes nécessaires, en vue de la mise en place urgente d’un nouveau système monétaire international ».
Or, non seulement rien n’a été commencé, pour l’excellente raison que c’est sur eux-mêmes que les États-Unis auraient dû faire « pression« , puisqu’ils sont les seuls obstacles aux réformes du système monétaire. Le « provisoire » est devenu définitif. De plus, ils ont, bien au contraire, utilisé tous les subtertuges et tous les moyens dilatoires en leur pouvoir afin d’empêcher que la réforme ait lieu.
Leur comportement est compréhensible dans la mesure où ils défendent férocement leurs intérêts. Ils ont grassement profité de la forfaiture du coup d’État monétaire de Richard Nixon, qui leur assurait une domination financière, commerciale et même psychologique sur le reste du monde et ils n’ont jamais eu la moindre intention d’apporter quelque changement que ce soit à un système aussi profitable à leurs intérêts. En effet, à partir du 15 août 1971, tous les autres États de la planète se sont trouvés suspendus à leurs décisions nationales. Pendant que la monnaie de l’empire flottait au gré des choix politiques et économiques de leurs dirigeants, ils pouvaient se permettre d’accroître leur dette en toute impunité. L’augmentation exponentielle de leur endettement et la dévalorisation de leur monnaie par rapport à l’or se trouvaient en quelque sorte neutralisées par les dommages collatéraux et l’incertitude permanente que les yoyos du dollar créaient chez leurs concurrents.
« Le dollar est peut-être notre devise, mais c’est votre problème », avait asséné cyniquement en 1973 le secrétaire du trésor américain, John Connally, aux Européens médusés. On ne pouvait mieux résumer la situation.
Ce nouveau mécanisme a contraint le Fonds monétaire international (FMI) et la Banque mondiale (BM) à se transformer en gigantesques usines à gaz monétaires, afin de donner l’illusion d’un minimum d’honnêteté dans les transactions entre les États et entre les particuliers. Il a fait le bonheur des banquiers et autres spécialistes des jeux boursiers, lesquels ont pu se livrer avec la délectation dont on mesure les résultats dans leurs bilans à l’heure actuelle, à des paris et à des jeux sur les parités des monnaies qui relèvent plutôt du casino que de l’économie. Hedge funds, Private equities, Subprimes, Monolines, Assets under management (AUM), Credit default swaps (CDS), Collaterised debt obligation (CDO), effets de levier se sont mis à danser une farandole endiablée dans nos cervelles pétrifiées.
On remarquera la complicité demeurée sans failles du FMI avec le pouvoir politique américain qui avait présidé à sa création en 1944. En effet, dans les statuts du Fonds il est expressément interdit aux pays qui en sont membres, de lier leur devise à l’or, donc de créer une monnaie fixe et stable. La seule référence admise était le dollar.
Lorsqu’en 1992, la Suisse a voulu devenir membre du FMI, elle a dû modifier une Constitution qui prévoyait que la devise nationale devait être couverte à 40% par l’or. Or, quand le dollar s’est mis à flotter et que le flottement de toutes les autres monnaies est devenu la norme universelle, ce fut le point de départ de la financiarisation d’une économie qui changeait de nature et qui s’est envolée dans la moyenne région de l’air qu’évoquait Descartes. La rupture entre l’économie réelle, celle qui fait la richesse et la prospérité des nations, et une économie virtuelle de parieurs et de joueurs fut consommée.
L’extrême complication du système a permis toutes les fraudes, tous les abus et a donné lieu à des valses de milliards de dollars ou d’euros qui ne correspondaient à aucun enrichissement réel des nations. Certes, en tant que Français nous avons été indignés par le racket de près de neuf milliards que les États-Unis ont extorqués à la BNP. Mais quand la BNP a payé rubis sur l’ongle, nous nous sommes interrogés, stupéfaits : où, quand et par quel mécanisme cette banque a-t-elle gagné autant d’argent ? Il a été dit qu’il s’agissait de « fonds propres ». Comment les a-t-elle acquis ? Avec les frais qu’elle a l’audace de ponctionner sur les petits dépôts de ses clients ?
Pendant que les milliards gagnés ou perdus au jeu de la bourse s’accumulent dans les bilans des banques, les peuples deviennent de plus en plus pauvres.
En 2011, le président Vladimir Poutine pouvait déjà déclarer que « les États-Unis vivent en parasites de l’économie mondiale avec leur monopole du dollar« . Et il ajoutait : « Ils vivent au-dessus de leurs moyens et transfèrent une partie du poids de leurs problèmes sur l’économie mondiale ».
La monnaie est un moyen de domination et une arme politique très efficace. Grâce à la mise en place de leur système d’espionnage planétaire et l’ajout léonin de l’extension de leur législation intérieure au reste de la planète, les États-Unis contrôlaient tous les échanges commerciaux. Ils se permettaient de « sanctionner » telle ou telle entreprise ou nation qui s’avisait de ne pas respecter leurs oukazes politico-commerciaux.
Les neuf milliards de dollars escroqués à la BNP évoqués ci-dessus en sont un exemple spectaculaire. Mais d’autres sociétés ou États ont subi la même « punition » qui enrichit à peu de frais le budget américain. De plus, personne n’oublie les « sanctions » politiques édictées contre les États récalcitrants – notamment l’Iran ou la Russie – auxquelles la troupe acéphale des vassaux européens a emboîté le pas sur ordre exprès du maître d’outre-Atlantique, malgré les ravages que les contre-sanctions russes occasionnent à leurs économies et alors qu’elles sont indolores au donneur d’ordre d’outre-Atlantique.
Augmentée d’année en année, la dette américaine est devenue une gigantesque pyramide de Ponzi de dettes qui ne seront jamais remboursées, d’autant plus que, de grand pays industriel à la fin de la deuxième guerre mondiale, l’Amérique a si bien délocalisé ses entreprises afin de profiter de la main-d’œuvre bon marché des pays du tiers monde que les États-Unis sont devenus un empire militaire prédateur, qui consacre plus de la moitié de son budget à nourrir le Pentagone. Le premier État qui vendra massivement les bons du trésor imprimés par le veau d’or américain – donc ses reconnaissances de dette – sera peut-être remboursé, mais il déclenchera un cataclysme financier dont on a peine à se représenter l’intensité et les ravages économiques et sociaux qu’il induira.
2- Vive les DTS (Droits de tirage spéciaux)
Il se dit, dans les milieux « informés », qu’existent depuis des années des négociations secrètes dirigées par le Fonds monétaire international (FMI) et la Banque des Règlements internationaux (BRI) sise à Bâle, afin de préparer un nouveau système monétaire international à partir de l’actuel DTS.
DTS, quesaco ? Des Droits de tirage spéciaux. Mais les trois mots font question. Quels droits ? À quelles conditions s’opèrent les tirages ? Qui peut « tirer » ? S’il existe des tirages « spéciaux », quid de ceux qui seraient « normaux » ? Si le DTS a vocation à devenir une nouvelle monnaie, comme certains l’imaginent, il est important de savoir de quoi on parle. Comme le disait l’éminence grise du président Woodrow Wilson, Edward Mandell HOUSE : La chose la plus difficile au monde est de suivre à la trace n’importe quelle idée jusqu’à sa source ». Or, la source des DTS se trouve au FMI. Je vais donc essayer de présenter le plus simplement possible la manière dont il a été procédé à l’accouchement de ces fameux DTS, de leur rôle actuel et de celui, imprévisible, que l’avenir est censé leur assurer.
Quelques mots sur le fonctionnement du FMI, inventeur du DTS.
Créé dans la foulée des accords de Bretton Wood de 1944, qui établissait la domination monétaire américaine sur le monde, le FMI est une sorte de club auquel peuvent adhérer les États qui répondent aux statuts de l’organisation, moyennant paiement d’une cotisation. Cette cotisation est calculée selon des critères complexes, qui tiennent compte de la richesse présente et potentielle de l’État candidat, de la qualité de sa gestion, de ses ressources naturelles, de l’importance de sa population, de son désir d’adhérer à l’idéologie libérale, de son respect de « droits de l’homme », etc. On comprend qu’il faille deux gigantesques gratte-ciel pour loger le personnel affecté à ces travaux !
En échange, comme dans tous les clubs huppés, les membres jouissent de certains avantages. En l’espèce, ce sont des possibilités de refinancement, évaluées en fonction du montant de la cotisation que les membres se sont engagés à verser à cet organisme. Ils bénéficient alors de « droits de tirage normaux« , calculés à cinq fois le quart du montant de leur cotisation et appelés quotas.
Les cent quatre-vingt neuf États membres du FMI peuvent s’enorgueillir de participer au projet grandiose, exposé sur le site du FMI, et qui consiste à promouvoir la coopération monétaire internationale, à faciliter l’expansion et la croissance équilibrées du commerce mondial, à promouvoir la stabilité des échanges, à aider à établir un système multilatéral de paiements, à mettre (généreusement) leurs ressources (mais moyennant des garanties adéquates souvent léonines) à la disposition (momentanée) des pays confrontés à des difficultés de trésorerie – donc à des pays pauvres dont les cotisations sont insuffisantes pour jouir de quotas suffisants afin de couvrir leurs besoin en matière de refinancement.
C’est précisément aux États dont les quotas sont trop faibles, en raison de la faiblesse de leurs cotisations, que sont réservés les fameux « droits de tirage spéciaux » (DTS). En réalité, ils ne sont rien d’autre qu’une forme de dette à l’égard du FMI ou d’un autre État membre, mais toujours accompagnée de l’obligations politique de libéraliser leur économie conformément aux lois du marché. Mais, augmentée d’un intérêt composé, la dette initiale finit, au fil du temps, par grossir d’une manière telle qu’elle affaiblit sur la durée les États prétendument « bénéficiaires » plutôt qu’elle ne les sauve. Lorsque tel ou tel État se vante d’avoir « annulé la dette » d’un pays pauvre, il s’agit, en général, de l’annulation totale ou partielle des intérêts, le principal ayant été remboursé depuis belle lurette.
Les droits de tirage spéciaux (DTS)
La création des DTS par le FMI date de 1969. C’était le temps heureux de la stabilité du système monétaire avec l’or comme monnaie internationale de référence et du dollar convertible en or. Comme l’or est en grande partie phagocyté par la bijouterie et certaines industries de pointe, la quantité d’or disponible afin d’assurer la stabilité d’échanges commerciaux en forte expansion était devenue insuffisante. C’est ainsi qu’a été créée une sorte de monnaie fictive internationale, qui n’en est pas vraiment une, plutôt une « unité de compte », exclusivement échangeable entre banques centrales et, à l’origine, fondée sur le seul dollar. Aucun particulier, aucune société n’ont jamais détenu ou échangé de DTS. À l’origine, un DTS était équivalent à une once d’or et valait 35 $.
Note. J’ai mis en ligne sur mon blog cet article pour bien préciser que je suis un complotiste souhaitant la chute du système dollar. Et comme pour insister je souhaite également la chute de l’euro.
Depuis août 2019 la tendance de l’évolution des taux à dix ans émis par la France est orientée vers une augmentation. Ces taux fluctuaient autour de zéro depuis mai de la même année. Ce 17 janvier ce taux a atteint 0,358 %, pas de quoi affoler l’Agence France Trésor ni le patron de Bercy car la France continue à emprunter à court terme avec des taux négatifs. Et c’est presque le jack-pot pour les finances publiques de la France puisque les intérêts des emprunts à un mois sont toujours à moins 0,64 % ! Pour prêter de l’argent à l’Etat français sans se faire arnaquer, du moins sur le papier, il faut consentir à placer son argent pendant 20 ou 30 ans, les taux étant respectivement de 0,67 et 1 %. On est encore très loin des taux à 10 % de la fin des années 1970.
Mais comme je l’ai suggéré les investisseurs croient en la pérennité de l’Etat français et ils ne s’attache qu’au taux pratiqué à ce jour. Mais si on prend en compte une inflation de 7 % ( ce qui était le cas dans les années 1970 et Pierre Jovanovic parle de 15 % d’inflation aujourd’hui) alors un investisseur courageux qui prêtera sur 10 ans une certaine somme d’argent aura perdu tout son capital au cours de cette période. De plus cette remontée des taux affaiblit la valeur négociable sur le second marché de ces titres de dette souveraine. La Banque Centrale Européenne tente de contrôler ce second marché de la dette, pas seulement celle de la France, et pour tenter d’assainir ce marché elle a vendu il y a quelques jours pour 945 milliards d’euros de dette souveraine émise par les Etats de la zone euro, devinez à qui ? À l’Arabie saoudite et au Qatar, via des gestionnaires de fonds américains, puisque la BCE n’a pas trouvé d’autres investisseurs … La BCE vend la dette des Etats de la zone euro aux seuls Etats disposant de liquidités, les monarchies pétrolières du Moyen-Orient, c’est un fait nouveau qui devrait attirer l’attention des peuples et des candidats à la présidentielle française.
La situation est donc très grave, personne n’en parle, y compris Eric Zemmour, pourtant concerné directement par cet événement soigneusement occulté par les grands médias européens et français. Qu’adviendra-t-il quand ces gigantesques gestionnaires de fond, américains faut-il le préciser, demanderont des comptes aux Etats. Qu’adviendra-t-il quand les Saoudiens réclameront leur « pognon » qui se sera évaporé en raison de l’inflation ? La conversion de toutes les églises et de tous les temples en mosquées et l’installation de la charia ? La BCE est donc d’une inconséquence coupable en ayant outrepassé sa mission et les Etats de la zone euros, pourtant, ne réagissent pas. On vit dans un monde potentiellement très dangereux …
La Chine et la Russie s’orientent progressivement vers un arrangement pour atteindre une dédollarisation de leurs économies depuis que la crise financière mondiale de 2008 a révélé les risques d’une dépendance excessive à l’égard des États-Unis. Cependant, les sanctions économiques américaines contre Moscou et Pékin semblent avoir intensifié la recherche d’alternatives.
Miser sur Washington
L’architecture financière centrée sur l’Amérique est une immense source de pouvoir. La plupart des échanges internationaux sont effectués en dollars américains, le transfert des paiements passe par le système de transaction SWIFT* (voir notes en fin d’article) sur lequel le pays a une immense influence, tandis que le financement provient des banques d’investissement dirigées par les États-Unis, la dette est classée par les agences de notation américaines et même les principales cartes de crédit sont américaines. Ces instruments économiques de pouvoir permettent à Washington de gérer son empire – il peut gérer d’énormes déficits commerciaux, collecter des données sur ses adversaires, accorder un traitement favorable à ses alliés et écraser ses adversaires avec des sanctions.
L’architecture financière centrée sur les États-Unis n’est plus viable. La Maison Blanche a perdu le contrôle de son déséquilibre commercial négatif, la dette devient incontrôlable et l’inflation galopante détruit la monnaie. Pire encore, Washington utilise son architecture financière comme un outil de politique étrangère en imposant des sanctions à ses adversaires. La stratégie de sécurité américaine confirme que la Chine et la Russie sont les deux principaux États dans le collimateur de Washington, ce qui oblige Moscou et Pékin à établir une architecture financière alternative découplée des États-Unis.
Dédollarisation
La dédollarisation, la réduction de la dépendance au dollar américain comme monnaie de réserve et de transaction, est un défi immense car le rôle dominant du dollar américain définit le système financier international depuis plus de 75 ans. Le dollar a maintenu sa position forte pour trois raisons principales : la taille énorme de l’économie américaine, la préservation de la valeur du dollar en maintenant l’inflation à un niveau bas et le marché financier ouvert et liquide. Alors que l’économie américaine est en déclin relatif, l’inflation est incontrôlable et ses marchés financiers sont utilisés comme une arme – les fondements du rôle durable du dollar touchent rapidement à leur fin.
Un partenariat financier entre la Chine et la Russie, premier importateur mondial d’énergie et premier exportateur mondial d’énergie, est un instrument indispensable pour détrôner le pétrodollar. En 2015, environ 90 % des échanges entre la Russie et la Chine étaient réglés en dollars, et en 2020, les échanges libellés en dollars entre les deux géants eurasiens avaient presque diminué de moitié, avec seulement 46 % des échanges en dollars. La Russie a également ouvert la voie en réduisant la part du dollar américain dans ses réserves de change. Les mécanismes de dédollarisation du commerce sino-russe sont également utilisés pour mettre fin à l’utilisation du billet vert avec des tiers, des progrès étant observés dans des pays tels que l’Amérique latine, la Turquie, l’Iran, l’Inde, etc. Les États-Unis ont injecté des dollars. au monde entier pendant des décennies, et à un moment donné, la marée changera à mesure que la mer de dollars rentrera chez elle avec une valeur de plus en plus diminuée.
Opérations financières
Le système SWIFT pour les transactions financières entre les banques du monde entier était auparavant le seul système pour les paiements internationaux. Ce rôle central de SWIFT a commencé à s’éroder lorsque les États-Unis l’ont utilisé comme arme politique. Les Américains ont d’abord expulsé l’Iran et la Corée du Nord, et en 2014, Washington a commencé à menacer d’expulser également la Russie du système. Au cours des dernières semaines, la menace d’utiliser SWIFT comme arme contre la Russie s’est intensifiée.
La Chine a répondu en créant le CIPS** et la Russie a développé le SPFS***, les deux étant des alternatives à SWIFT. Même plusieurs autres pays européens se sont regroupés avec une alternative à SWIFT pour limiter la juridiction extraterritoriale de Washington et ainsi continuer à commercer avec l’Iran. Une nouvelle architecture financière sino-russe devrait intégrer le CIPS et le SPFS, et les rendre plus accessibles aux tiers. Si les États-Unis expulsaient la Russie, le découplage de SWIFT s’intensifierait encore.
Banques de développement
Le FMI, la Banque mondiale et la Banque asiatique de développement, dirigés par les États-Unis, sont des instruments renommés de la politique économique américaine. Le lancement de la Banque asiatique d’investissement pour les infrastructures (AIIB) dirigée par la Chine en 2015 est devenu un tournant dans l’architecture financière mondiale, alors que tous les principaux alliés des États-Unis (à l’exception du Japon) se sont engagés au mépris des avertissements américains. La nouvelle banque de développement, anciennement appelée banque de développement des BRICS, était une étape supplémentaire vers le découplage des banques de développement dirigées par les États-Unis. La Banque eurasienne de développement et la future Banque de développement SCO**** sont davantage des clous dans le cercueil des banques de développement contrôlées par les États-Unis.
Effets de synergie
La Chine et la Russie ont également développé leurs propres agences de notation et remplacé la position dominante de Visa et Mastercard dans leurs pays respectifs. Cette nouvelle architecture financière est complétée par un partenariat énergétique et un partenariat technologique, car ni la Chine ni la Russie ne veulent dépendre des industries de haute technologie américaines alors qu’elles entrent dans la quatrième révolution industrielle. En outre, la Chine et la Russie cherchent à éviter les couloirs de transport dominés par les États-Unis. La Chine a investi des milliards de dollars dans son initiative « la Ceinture et la Route » pour de nouveaux corridors terrestres et maritimes, tandis que la Russie a avancé un programme similaire mais plus modeste qui comprend le développement de l’Arctique en tant que route maritime en partenariat avec la Chine. Le financement et la gestion de ces programmes de haute technologie et corridors de transport auront des effets de synergie positifs pour la poursuite du développement d’une nouvelle architecture financière internationale.
Les États-Unis peuvent utiliser davantage de sanctions pour s’opposer au développement d’une architecture financière internationale multipolaire, bien que la coercition économique continue ne fera qu’augmenter la demande de découplage avec l’Amérique. La première règle des sanctions est que lorsqu’elles perdurent, les cibles des sanctions apprendront à vivre sans la puissance belligérante. Ce qui a commencé comme un effort pour affaiblir et isoler les adversaires de Washington finit par isoler les États-Unis.
Article de Glenn Diesen, Professeur à l’Université de la Norvège-Sud-Est
Notes. SWIFT : Society for Worldwide Interbank Financial Telecommunication, comprend plus de 3000 employés et utilise un système informatique en perpétuelle amélioration pour être capable de gérer plus de 40 millions de transactions financières chaque jour entre environ 11000 établissements financiers et bancaires. Cette entreprise est étroitement contrôlée par les Etats-Unis. CIPS : Cross-Border Inter-Bank Payments System est un organisme de gestion de transactions bancaires situé à Shanghaï censé gérer les transactions libellées en yuans. Malgré sa création en 2015 cet organisme n’a pas encore atteint sa maturité. SPFS, littéralement Système pour le Transfert de Messages Financiers, créé par la Banque Centrale de Russie gère les transactions de plus de 400 « clients » dans le monde. Ces deux systèmes utilisent la même syntaxe que SWIFT. SCO : Shanghai Cooperation Organisation, pendant de la Banque Mondiale, couvre les 3 cinquièmes de la zone asiatique et 40 % de la population mondiale. Il faut enfin rappeler qu’il existe des accords de « swap » entre la Chine et le Japon ainsi qu’entre la Corée et la Chine.
La Disclosure Insight Action (DIA), aussi appelée CDP, est une ONG basée à Londres avec une antenne à Tokyo dont l’activité consiste à attribuer une note aux entreprises dans le cadre de leur respect de l’environnement. Cette notion est vague malgré le fait que l’un des principaux critères permettant ce classement est, en autres aspects, les émissions de carbone, la préservation des forêts et des ressources en eau. Cette organisation a passé au crible 13000 entreprises, celles qui ont daigné répondre à leurs enquêtes, et 17000 autres entreprises n’ont pas daigné donner suite aux sollicitations de DIA. Parmi les 13000 entités industrielles et commerciales considérées seules 272 ont été finalement classées dans la catégorie A, les autres étant reléguées dans les catégories B à D et ne pouvant que peu accéder aux investisseurs qui respectent les critères ESG.
Il est intéressant de noter que parmi ces 272 entreprises figurent par exemple Diageo, Infosys, PepsiCo, TetraPak, AstraZeneca, Colgate Palmolive et Lenovo. Il faudrait que DIA-CDP explique pourquoi PepsiCo figure dans cette liste puisque avec CocaCola et tous les producteurs d’eaux minérales en bouteille elle figure parmi les plus gros pollueurs de la planète, les bouteilles en polyéthylène-téréphtalate (PET) n’étant recyclées que dans de rares pays développés. À l’autre extrémité du classement on trouve Chevron, ExxonMobil, Glencore et Berkshire Hathaway, par exemple, déclassées d’office puisqu’elles n’ont pas daigné répondre à l’enquête. Curieusement malgré les critères retenus par DIA on retrouve dans ce classement Holcim et UBS. Il faut être convaincu qu’UBS ne cible ses investissements dans les secteurs industriel et commercial que si ces derniers respectent strictement les critères ESG, je demande à voir. Plus étonnant encore est la présence du cimentier suisse quand on sait que la production d’une tonne de ciment provoque fatalement la production d’une tonne de CO2. À ma connaissance, mais je dois être mal informé, aucun cimentier dans le monde ne s’est aventuré dans la capture du CO2 émis car le prix du ciment quadruplerait immédiatement.
Si vous voulez des éclaircissements, les voici. Le seul piège à CO2 efficace et économique est la chaux vive ou CaO, le principal composant du ciment, selon la réaction CaO + CO2 → CaCO3, l’inverse exact de la production du ciment. Par conséquent un cimentier tuerait immédiatement son activité s’il lui prenait l’envie de piéger le CO2 qu’il dégage
À quoi sert un tel classement ? C’est très simple ! Pour les traders il faut un support à la cotation des divers indices permettant de réaliser des gains sur l’évolution des critères ESG afin d’orienter leurs options sur le marché par exemple des permis d’émission de carbone. Il existe 7 indices qui servent d’orientation. Une revue de ces indices est édifiante. Le CRB index (Thomson Reuters) est une moyenne arithmétique des prix « futures » des 19 principales « commodities » englobant l’énergie, l’agriculture, les métaux précieux et les métaux industriels de base. Le LME index (London Metal Exchange) concerne six métaux : Aluminium, cuivre, zinc, plomb, nickel et étain. Le GSCI (Standard&Poor) est un indice composite englobant 24 « commodities » n’intéressant que les investisseurs sur les « futures » long terme. Le Wind Energy Index englobe toutes les sociétés cotés du secteur de l’énergie éolienne et des fournisseurs de ce secteur. Cet indice chute depuis plus d’un an pour des raisons encore mal connues (mais j’ai ma petite idée). De loin l’indice le plus actif est l’EU Carbon Permit index. Il s’agit de la cotation des permis d’émission de carbone mise en place par l’Union Européenne et qui sert de référence mondiale aujourd’hui ( https://ec.europa.eu/clima/eu-action/eu-emissions-trading-system-eu-ets_en ). Ce marché très actif ouvre toutes sortes de possibilités de gains pouvant à la limite être spéculatifs. En effet le cours des permis d’émission est passé en 5 ans de 4 à 85 euros/tonne et a triplé depuis le 1er janvier 2021. Il concerne toutes les activités industrielles et commerciales et constitue donc un facteur non négligeable d’inflation des prix. Restent le Nuclear Energy Index et le Solar Energy Index dont le marché des futures fluctue, le premier vers la hausse (20 % de hausse depuis le début de l’année 2021) et le second au comportement erratique qui rend ce indice maintenant très spéculatif.
Tous ces indices subissent le classement du Disclosure Insight Action car seuls les « bons élèves » respectant les critères ESG sont pris en compte. En conclusion ces entités para-gouvernementales ou plutôt para-boursières favorisent la spéculation, autant dire que dans ce marché des « futures » sur les indices cités ci-dessus, sans cette « agence de notation » d’un nouveau genre, beaucoup de traders seraient au chômage. Il existe d’autres agences de classement sur la base du respect des critères ESG dont par exemple Moody’s et MSCI (ex Morgan Stanley).
Notes. « Commodity » = toute matière première cotée sur les marchés boursiers et par extension les indices mentionnés ci-dessus et certains produits dérivés cotés sont considérés comme « commodities ». Exemples : nickel, soja, blé, cuivre, électricité, têtes de bétail, … « Futures » : il s’agit de véritables contrats sur l’évolution future d’un indice ou d’une corbeille d’indices. Le prix est prédéterminé pour une date spécifique entre parties qui ne se connaissent pas. L’actif peut être une « commodity » ou un instrument financier. Les contrats futurs comprennent deux partenaires l’acheteur qui est en position « longue » et le vendeur en position « courte ». Les premiers contrats future concernaient les denrées agricoles. L’acheteur n’avançait qu’une partie de la somme due sur une récolte à venir et au terme du contrat, c’est-à-dire à la date de fin de contrat fixée, l’acheteur pouvait réaliser des bénéfices très élevés en cas, par exemple, de mauvaise récolte. Pour l’anecdote les premiers véritables contrats « future » apparurent en 1697 à Osaka au Japon à la demande des samouraïs qui étaient le plus souvent rémunérés en riz et qui réclamaient une conversion stable en monnaie en cas d’une succession de mauvaises récoltes, c’est-à-dire le but précis des contrats future, une protection contre les aléas des cotations. Les « futures » sont beaucoup plus simples à utiliser que les actions ou encore les obligations car il s’agit d’agréments entre deux parties sur l’évolution des indices. À ce sujet l’EU Carbon Permit Index est peut-être l’une des rares réussites de l’Union européenne sur le plan de la finance internationale, mais il faut relativiser car ni les USA, ni l’Inde ni la Chine ne souscrivent à ce marché très opaque dont il faudra un jour dénoncer à quel point il favorise toutes sortes de prises de risque. En effet cet indice est exclusivement négocié sur le marché des « futures » et je peux sans risquer de me tromper qu’il s’agit d’une grande escroquerie répondant aux insistantes demandes des écologistes pour taxer les émissions de carbone devenues un admirable instrument de spéculation puisque le volume des permis d’émission est par définition limité dans la mesure où la finalité de la mise en place de ce système est de réduire les émissions de carbone. Reprenons l’exemple d’Holcim. Cette société va tenter d’acheter des droits d’émission de carbone sur le marché de l’indice des permis d’émission de carbone si elle envisage une reprise économique. Détentrice de « futures » elle pourra alors proposer un ciment à un prix abordable et pourra ainsi conquérir de nouveaux marchés. Malgré toutes ces remarques l’évolution du seul Carbon Permit Index impactera l’ensemble des économies occidentales et tout ça va certainement mal se terminer …
Réflexions personnelles. Depuis le 15 août 1971 le dollar n’est plus adossé à l’or sur décision du Président américain Richard Nixon. Que s’est-il passé depuis ? Les Américains n’ont jamais cessé d’inonder l’ensemble des économies mondiales de dollars dévalués. La mise en place du système SWIFT, l’emprise impérialiste des Etats-Unis sur l’Europe via l’OTAN et sur la Corée, le Japon, Taïwan et les Philippines, pays dont l’armée américaine profite encore aujourd’hui de l’implantation d’installations militaires, certaines d’entre elles nucléarisées, avec un droit de regard sur le fonctionnement économique et social de ces pays alors la décision de Nixon prend une toute autre signification. Il s’agit de la construction de l’hégémonie américaine sur tout le monde occidental en incluant les pays d’Asie libérés ou vaincus à la fin de la deuxième guerre mondiale cités ci-dessus. J’allais oublier la Thaïlande où plusieurs installations militaires américaines sont encore pleinement opérationnelles. L’Américain moyen de l’Arkansas ou du Minnesota n’a pas ressenti d’effet de ce bouleversement de la politique monétaire américaine dans sa vie quotidienne, son billet vert est resté le même mais depuis lors tous les pays, autres que les USA, se sont retrouvés contraints d’utiliser le dollar US dans toutes leurs transactions trans-nationales. Les institutions financières américaines ont ensuite été pratiquement contraintes d’internationaliser leurs activités et je pense ici, dès la mise en place par les Etats-Unis à la fin des années 1980 des systèmes de communication adéquats, aux systèmes de cartes de crédit largement dominés par les Américains, comme par exemple VISA, MASTERCARD et AMEX, et pourquoi ? Afin que les USA puissent contrôler toutes les transactions commerciales de quelque volume que ce soit dans tous les pays et en temps réel. Les progrès de l’informatique et la mondialisation du réseau de communication ont accéléré ce processus d’emprise totale des Etats-Unis sur l’ensemble des pays du monde.
La décision de Nixon avec ses conséquences fut dissimulée par des événements conjoncturels. Dès 1965 De Gaulle avait exigé de l’or en contrepartie des dollars accumulés par la Banque de France (à cette époque la balance commerciale français était positive !). La Bank of England osa la même manœuvre en 1970, ce qui fit réagir la FED et cette décision de Nixon fut ainsi expliquée : ou bien le dollar restait adossé à l’or et les réserves d’or de la FED allaient s’évaporer rapidement ou bien la parité dollar/or de 35$/once était annulée. Mais cette décision cachait le grand dessein impérialiste américain que les financiers de la City de Londres pressentaient. Le monde se trouvait alors en pleine « guerre froide » et personne n’osa réagir. La chute du mur de Berlin, pour faire un raccourci historique, rebattit les cartes géopolitiques et au fil des années les émergences de la Chine et de la Russie et l’enlisement bureaucratique de l’Europe (voulue et souhaitée par les USA) ont fait le reste. Note. Je rappelle que les principales cartes de crédit américaines, majoritairement VISA, traitent aujourd’hui plus de 100000 transactions par seconde 24/24 heures.
Aujourd’hui, 50 ans après la décision de Nixon, deux pays et non des moindres ont choisi d’adosser leur monnaie (sur le marché international mais pas chez eux) sur l’or. Il s’agit de la Russie et de la Chine qui ont compris l’entourloupe américaine et ne cessent d’augmenter leurs réserves d’or. Pourquoi donc avoir fait ce choix puisque l’or est qualifié de « relique barbare » ? Tout simplement pour permettre au rouble et au yuan d’acquérir une certaine crédibilité sur les marchés mondiaux et dans le même temps parce que n’importe quelle personne censée sait que l’or est une valeur immuable car ce métal est rare depuis des temps immémoriaux. Le dollar a perdu 85 % de sa valeur par rapport à l’or, pour l’euro c’est presque pire encore et c’est d’ailleurs l’une des principales raisons de la quasi absence de l’euro dans les transactions internationales car les réserves de la BCE ne sont que du papier sans valeur intrinsèque. Pourquoi les Américains cherchent par tous les moyens à attaquer la Chine et la Russie sur le plan psychologique en colportant des fausses nouvelles, Navalny par ci, coronavirus par là, tout simplement parce que l’administration américaine sait que les jours du dollar sont comptés. La véritable inondation du monde entier de monnaie américaine dévaluée a ouvert la porte à toutes sortes d’excentricités boursières et permis l’édification de fortunes obscènes tout en appauvrissant les populations. Des spéculations sur les matières premières, l’énergie, les services (dont les services hospitaliers comme on a pu le constater lors de la pandémie coronavirale), et des conflits fomentés par les Etats-Unis dans des pays qui ne les concernent pas au nom de la démocratie, tout cela a contribué à ternir l’image des USA mais surtout du dollar qui est la monnaie parallèle du Pakistan au Pérou et de l’Afrique du sud à l’Egypte, affaiblissant de ce fait les économies des pays qui, naïvement, croyaient que le dollar allait être leur sauveur. Qu’on se souvienne ici de l’Argentine, bon élève de Washington, devenue un pays de seconde zone par la seule volonté de la Maison-Blanche. Très peu de pays ont osé se rebeller contre les Etats-Unis mais la France est une exception avec De Gaulle qui osa mettre tous les GIs dehors et rompre avec l’OTAN puis de Villepin qui vota au nom de la France contre l’intervention américaine en Irak. La France a d’ailleurs payé très cher cette intervention mais détailler cet épisode m’entrainerait trop loin.
La carte économique du monde se redessine mais qu’en est-il dans ce nouveau paysage du Japon, toujours considéré comme la troisième économie mondiale ? Par de nombreux aspects le Japon reste toujours un Etat vassal des Etats-Unis. Priée par l’administration américaine de souscrire aux emprunts américains, la BoJ est censée rétrocéder ses dollars contre des T-bonds auprès de la FED, et de ce fait le Japon est l’un des premiers créanciers des USA avec paradoxalement la Chine qui croule également sous les dollars et les T-bonds. Le Japon accueille sur son territoire une quinzaine d’installations militaires américaines et ce pays est également contraint pour des raisons qui m’échappent toujours d’acheter des denrées alimentaires américaines que les Japonais ne consomment pas comme par exemple du riz. Dire que le Japon est une démocratie, c’est exact, mais c’est aussi un pays qui ne peut pas faire ce qu’il veut car les Américains veillent. Par exemple le Japon a été contraint d’acheter des thérapies géniques américaines pour combattre le SARS-CoV-2 avec interdiction d’acheter le vaccin chinois qui, lui, est un vrai vaccin au sens traditionnel du terme, conséquence 900 morts depuis le début de la campagne toute récente de vaccination. Mais pour ce qui concerne les investissements à l’étranger du Japon compte tenu de sa balance commerciale pléthoriquement excédentaire les Etats-Unis n’exercent pas trop leur droit de regard sauf s’il s’agit de pays ennemis des Etats-Unis.
Après 50 ans combien de temps encore l’hégémonie du dollar et les lois extraterritoriales américaines qui y sont liées, un sommet de la mauvaise foi et des manigances américaines dignes des plus grand criminels des années 1930 à Chicago, pourront-elles perdurer ? Pas très longtemps selon mon humble avis. Et ceci pour de multiples raisons mais je me contenterai de faire mention ici de seulement les deux principales arnaques créées par la FED suivie ensuite par diverses banques centrales depuis la crise de 2008. Cette crise révéla, à la faveur de l’argent facile créé par les banques centrales, la mystification des organismes bancaires créant des produits financiers artificiels pour réaliser le maximum de profits mais l’édifice s’est effondré et le problème central de cette crise financière n’a jamais été résolu alors qu’il était issu des banques américaines et tous les pays de l’OCDE ont payé pour les exactions des banques américaines. La deuxième raison est l’apparition des taux d’intérêts négatifs qui défient la logique la plus élémentaire, une situation jamais vécue dans l’histoire de l’humanité depuis que la notion de monnaie existe. Il n’y a pas de doute ce système ne pourra pas survivre à une nouvelle crise inévitable.
Quelle sera l’allumette qui enflammera et réduira en cendres le système financier mondial piloté par Wall Street ? Une crise financière mondiale infiniment plus profonde que celles de 2008 ou encore des dot.com et y compris de 1929. Le dollar ne survivra pas à une telle crise. On ne connait pas qui ou quoi mettra le feu à cette allumette, peut-être un non-évènement demain matin ou dans un mois, mais certainement au cours des douze prochains mois. Les temps vont donc être difficiles mais le seul espoir sera de balayer l’hégémonie du dollar et de dire merci à Nixon qui aura finalement favorisé la mort de l’impérialisme monétaire américain et de l’impérialisme américain tout court.
Si on relit l’histoire, celle qui n’a pas été réécrite par les politiciens, les deux dernières guerres mondiales ont eu pour origine des problèmes monétaires. La première guerre mondiale vit son origine dans la suppression de la parité franc français/or, si je me souviens bien, et la deuxième guerre mondiale, du moins en Europe, eut pour origine le traité de Versailles qui provoqua une hyper-inflation en Allemagne et la montée du nazisme. Alors aujourd’hui si cette crise financière aboutit à une guerre, celle-ci conduira inévitablement à une disparition de toute vie sur la Terre, les trois principaux protagonistes de cette future crise, les Etats-Unis, la Russie et la Chine étant des puissances nucléaires. En pensant protéger les réserves d’or des Etats-Unis vous avez aussi préparé la ruine du système dollar, Merci Monsieur Nixon …
Les critères ESG ont été mis en place dans les pays occidentaux (Europe + Amérique du Nord + Australie et Nouvelle-Zélande + Corée et Japon) sous la pression constante des « Khmers verts » dans le but non dissimulé de réduire les émissions de carbone supposées être néfastes pour le climat. Certaines sociétés comme Total ont changé le nom de leur raison sociale, une couche de vernis pour ne plus être privés d’investissements provenant des gestionnaires de fonds comme par exemple BlackRock, et cette société s’appelle maintenant « Total Energies », sous-entendu Total s’intéresse aussi aux énergies dites vertes comme EDF en France qui doit perdre des milliards d’euros chaque années pour acheter de l’énergie « verte » alors que le marché est saturé par la production d’électricité d’origine nucléaire ou hydroélectrique parce que la demande est faible. Bref, les gestionnaires de fonds doivent, avant de décider d’un investissement, s’assurer que le destinataire est bien conforme aux critères ESG.
Ainsi ces fonds se sont orientés vers des entreprises qui n’ont même pas besoin de capitaux pour assurer leur croissance. C’est le cas de la Nouvelle-Zélande, un pays situé aux antipodes de l’Europe, qui dispose de réserves de charbon (souvent de mauvaise qualité), de pétrole et de gaz. Les compagnies néo-zélandaises de production d’électricité sont de petite taille, certaines d’entre elles sont contrôlées par l’Etat et d’autres se sont spécialisées dans les énergies renouvelables comme la géothermie ou l’éolien. Cette orientation a immédiatement attiré les investisseurs avides de sociétés remplissant les critères ESG. C’est ainsi que des mouvements de capitaux, certes pas encore considérables, ont fait leur apparition et par voie de conséquence des petites compagnies fournissant de l’électricité en Nouvelle-Zélande ont vu leur capital social multiplié par trois, quatre ou cinq car l’appétit des investisseurs pour ces sociétés au label ESG ne restent que les seules vers lesquelles il est possible d’investir en espérant quelque profit.
Pourquoi une telle situation ? Tout simplement parce que des commissions et des organismes opaques liées au système financier mondialisé comme par exemple MSCI filtrent la qualité des investissements : si ce n’est pas ESG c’est niet ! Ce qui est déroutant dans toute cette histoire tient au fait que les opportunités de profit se raréfient compte tenu des taux d’intérêt presque nuls et que les ETF et autres produits dérivés deviennent de moins en moins profitables, au sens étymologique du terme. Pourquoi cet engouement soudain pour des petites sociétés d’un petit pays très riche en ressources minérales qui ne compte que … 5 millions d’habitants ?
Mais puisque les sources de profit se raréfient les gérants de portefeuille se réorientent vers les quotas carbone. Il existe déjà un marché de ce genre de nouvel eldorado financier. Et il y a très gros à gagner. Conclusion : les écologistes avec les « green-energy bonds », ont gagné mais finalement ce sont les consommateurs qui seront étripés pour enrichir ces initiés. Il y a de quoi en avoir la nausée. Liens :
Ce n’est probablement pas par là que le gigantesque collapsus de l’édifice financier mondiale était attendu. Il y a quelques jours, curieusement, je relatais l’engouement incroyable des citoyens chinois pour les cryptomonnaies, une sorte de drogue qui représentait du rêve. Quelques jours plus tard la Banque Centrale chinoise a interdit toute transaction commerciale libellée en cryptomonnaies mais elle a également admis que les Chinois pouvaient continuer à s’amuser avec ces dernières un peu comme s’ils jouaient à la loterie sans jamais gagner le gros lot. Comme toutes les banques centrales des Etats voir échapper à son contrôle une monnaie, pilier du pouvoir d’un pays, la banque centrale de la Chine a ainsi décidé de créer son crypto-yuan. Il n’en fallait pas plus pour que le cryptocosme de ces monnaies virtuelles soit lourdement pénalisé, information entrainant une chute brutale de toutes ces valeurs pas vraiment « liquides ».
Les répercussions sur les marchés ont été immédiates et souvent surprenantes. Tous les « futurs » sur les matières premières ont chuté et les cours de ces dernières ont baissé. Le S&P500 qui avait chuté ces derniers jours a repris de la vigueur entrainé par les « technologiques ». Cette volatilité mondiale des marchés ne peut pas être expliquée par le simple fait que la banque centrale chinoise a décidé d’introduire un crypto-yuan. Ce serait dissimuler la profonde inquiétude des marchés mondiaux devant le spectre de l’inflation qui devient de plus en plus visible. C’était prévisible. L’administration américaine a inondé son pays avec de l’ « helicopter-money » sans comprendre que cet afflux immense de liquidités allait se répandre sur tous les marchés mondiaux. Le dollar est toujours la monnaie de référence pour toutes les transactions mondiales. Cette abondance de billets verts a pour effet de déstabiliser les marchés devenus sans repères car les taux d’intérêts sont proches de zéro dans la plupart des pays occidentaux. Un ou deux points d’inflation et la conflagration sera générale alors les traders tentent de réaliser encore quelques maigres profits de plus en plus illusoires.
En conclusion cette décision de la banque centrale chinoise n’est pas une très bonne nouvelle. Cependant une crise financière généralisée pourrait survenir pour n’importe quel petit grain de sable …
La Chine avec sa population stabilisée à 1,39 milliards d’individus voudrait paraître le bon élèves de l’énergie propre à l’horizon 2050. C’est pourquoi le développement du programme électro-nucléaire est classé prioritaire. Après avoir sorti de la pauvreté cinq cent millions de personnes, plus que la population de l’Union européenne, en moins de 20 ans l’augmentation du niveau de vie de ce pays va inexorablement avoir pour conséquence une augmentation de la consommation d’énergie. Cette tendance va s’accélérer avec la production massive de véhicules électriques.
Mais, contrairement à ce que l’on pourrait croire en Occident, il existe un autre secteur de consommation d’énergie qui devrait préoccuper le gouvernement chinois, il s’agit des cryptomonnaies. En Europe et aux USA on croit que les cryptomonnaies ont été créées par les Occidentaux et sont utilisés par eux seuls. C’est loin d’être le cas. Le premier à avoir imaginer ce que l’on appelle maintenant la « blockchain » est un cryptographiste appelé David Chaum au début des années 1980. Il faudra près de 30 ans pour que les progrès de l’informatique permettent une concrétisation du concept de chaine de documents contenus dans un bloc d’informations crypté et certifié par un code unique, transférable et considéré comme une valeur liquide. C’est à peu près ce que j’ai compris de la « blockchain. C’est Satoshi Nakamoto qui a dans les faits introduit la blockchain en 2008 mais on ne sait pas s’il s’agit d’un individu ni même s’il s’agit d’un Japonais.
Bref, la blockchain est devenue un véritable sport national en Chine, une sorte d’échappatoire à la main-mise de l’Etat central sur les individus, une bouffée d’oxygène idéologique. L’essor des cryptomonnaies chinoises est devenu tel qu’il représente aujourd’hui plus de 65 % de toutes les transactions cryptées du monde. Tout le monde parle en Occident du Bitcoin mais c’est un nain par rapport au Poolin, la cryptomonnaie la plus populaire de Chine suivie par AntPool, une émanation lointaine d’Alibaba, le plus grand groupe de commerce digital du monde fondé par Jack Ma maintenant en délicatesse avec le pouvoir central chinois pour abus de position dominante sur le marché digital. Les tribulations à la limite de la légalité d’un Elon Musk au sujet du BitCoin semblent alors totalement ridicules et tous les commentaires des analystes financiers le sont encore plus !
Curieusement ce même pouvoir central chinois laisse le champ libre aux cryptomonnaies dans ce pays pourtant dominé par le parti communiste. Il ressort que les cryptomonnaies sont devenues en Chine le nouvel opium dont les citoyens ont besoin pour vivre un quotidien le plus souvent morne et répétitif. Si un de moi-milliard de personnes ont été sorties de la pauvreté en un temps record, les estimations révèlent qu’un demi-milliard de personnes utilisent quotidiennement des cryptomonnaies aujourd’hui en Chine. Mais il y a un problème : la consommation d’électricité nécessaire pour le mining, en d’autres termes la mise en place de transactions cryptées. Aujourd’hui la blockChain consomme plus d’électricité en Chine que toute l’Italie, soit 300 TWh par an ! Qu’à cela ne tienne, la Chine construit des centrales électriques brûlant du charbon en attendant que les quelques 20 réacteurs nucléaires en cours de construction soient opérationnels, car il y a une urgence pour maintenir la population dans le calme …