Saisissant !!!

Je viens de lire un article dans le Monde du jour relatif au bisphenol A et que je me permets de reproduire ici avec le lien :

http://www.lemonde.fr/planete/article/2011/10/28/bisphenol-a-un-scandale-mondial_1595537_3244.html#ens_id=1578184

 

Bisphénol A, les dessous d’un scandale sanitaire

Enquête |  | 28.10.11 | 14h19   •  Mis à jour le 29.10.11 | 12h27

Scandale rendu possible par les manoeuvres dilatoires de l’industrie et, surtout, par l’hiatus considérable entre le monde de la recherche académique et la plupart des agences de sécurité sanitaire. Si les agences française et canadienne reconnaissent, depuis peu, les dangers du BPA pour la santé humaine, la très grande majorité des autres continue de minimiser ces risques, en dépit de nombreux signaux d’alerte.Les archives sont souvent impitoyables. Pour qui se plonge dans celles des revues scientifiques, l’affaire du bisphénol A (BPA) a tous les traits d’un scandale sanitaire mondial, potentiellement l’un des plus graves de la décennie écoulée.

 

En particulier ceux qui ont été lancés dès le début des années 2000 par les premiers chercheurs à avoir travaillé sur les effets à faible dose de ce composé chimique omniprésent, surtout dans les conserves et les plastiques alimentaires.

L’affaire est d’une singulière gravité. La liste des effets secondaires potentiels de l’exposition à de très faibles doses de bisphénol A (BPA) – qui perturbe le système hormonal – s’allonge rapidement, à mesure que de nouvelles études sont publiées. Et il en paraît chaque mois.

De plus, c’est l’ensemble de la population qui est exposée. Selon une étude publiée en 2005 dans Environmental Health Perspectives, le BPA est présent dans les urines de 95 % de la population occidentale.

Que sait-on et depuis quand ?

Les premiers indices d’effets biologiques significatifs du BPA à très faible dose apparaissent dans la littérature scientifique dès le milieu des années 1990 avec les travaux publiés par Frederick vom Saal, professeur à l’université du Missouri à Columbia (Etats-Unis).

« En 1996, raconte-t-il, nous avons accidentellement découvert qu’une dose de BPA 25 000 fois plus faible que la plus faible dose étudiée auparavant était à même d’endommager le système reproducteur des souris mâles, lorsque leur mère avait été exposée à ces doses pendant seulement quelques jours au cours de leur grossesse. »

Les travaux de M. vom Saal suggèrent ainsi que l’exposition de rongeurs à des concentrations de l’ordre de la fraction de millionième de gramme de BPA par jour et par kilo de masse corporelle est susceptible de provoquer des effets biologiques significatifs. C’est-à-dire à des doses comparables à celles auxquelles les humains sont exposés.

Largement utilisé depuis la fin des années 1950 par l’industrie du plastique, le BPA présent dans les contenants alimentaires a tendance à migrer, à de très faibles taux, dans la nourriture ou les boissons…

A l’époque, ces faits sont déjà bien connus, de même que les capacités du BPA à mimer l’action de certaines hormones féminines – donc à perturber le système endocrinien. Le faible niveau d’exposition est alors réputé sans risques.

Mais, dès que les travaux pionniers de Frederick vom Saal sont soumis à une revue scientifique – en l’occurrence à Toxicology and Industrial Health -, des industriels s’en inquiètent. Au printemps 1997, un responsable de Dow Chemical, le géant américain de la chimie, demande un entretien à Frederick vom Saal et son coauteur, Wade Welshons, professeur associé à l’université du Missouri.

La rencontre a lieu le 25 avril 1997, en présence de deux autres scientifiques : le patron du département de biologie de l’université du Missouri et un chercheur de l’université de l’Illinois.

Le représentant de Dow Chemical déclare qu’il est dans l’espoir de son entreprise qu’il puisse y avoir « une issue mutuellement bénéfique » à un retrait des travaux soumis pour publication, jusqu’à ce que l’entreprise les « approuve », après avoir fait mener une étude contradictoire par un laboratoire privé sous contrat avec elle.

La scène est détaillée dans une lettre de protestation dont Le Monde a obtenu copie, datée du 12 juin 1997 et adressée par les chercheurs à la Society of the Plastics Industry, l’une des associations des industriels du secteur, et à la Food and Drug Administration (FDA), l’agence de sécurité sanitaire américaine.

L’expression de la recherche d’un « bénéfice mutuel » indigne les scientifiques, qui le font vertement savoir dans leur courrier. Dow Chemical n’a pas répondu aux sollicitations du Monde.

Pour autant, des travaux isolés ne font pas un fait scientifique. Tant s’en faut. « A la fin des années 1990, ces résultats étaient encore controversés », rapporte Patricia Hunt, spécialiste de biologie de la reproduction et professeur à l’université de l’Etat de Washington (Etats-Unis).

De fait, chose étrange et contre-intuitive, d’autres expériences montrent qu’à hautes doses de BPA, des effets remarqués à doses minuscules disparaissent.

Mais la fin des années 1990 voit d’autres chercheurs s’intéresser à la question. Dans le laboratoire de Mme Hunt, par exemple, des effets inattendus sont relevés en 1998 sur des souris femelles exposées accidentellement à des doses infinitésimales de BPA – en particulier des anomalies chromosomiques plus fréquemment observées sur leurs gamètes.

« Si le BPA produit les mêmes effets sur les humains, cela voudrait dire plus de fausses couches et de bébés portant des chromosomes anormaux », explique la chercheuse.

« Nous avons passé plusieurs années à nous assurer que nous comprenions vraiment l’effet avant de publier nos travaux, ce que nous avons fait en 2003, ajoute Patricia Hunt. Mais l’industrie a passé beaucoup de temps à chercher à réfuter nos découvertes et les faire apparaître controversées. »

Le consensus de Chapel Hill

A quel moment la majorité des spécialistes se sont-ils accordés sur la réalité des effets du BPA à faible dose ? « C’est très difficile à dire avec certitude, répond Ana Soto, endocrinologue et professeur de biologie cellulaire à l’université Tufts à Boston (Etats-Unis). Il reste aujourd’hui encore de très rares chercheurs qui ne sont pas et ne seront jamais convaincus ! »

Obtenir un indicateur objectif de l’état d’esprit de la communauté scientifique est pourtant possible. Fin 2004, Frederick vom Saal passe en revue l’ensemble des travaux publiés sur le sujet dans la littérature savante. Le résultat de cette analyse de la littérature est publié dans Environmental Health Perspectives en août 2005. Il est éloquent.

Au milieu des années 2000, pas mois de 115 études sur les effets des faibles doses de BPA sur des animaux de laboratoire avaient été publiées. Parmi elles, 104 avaient été financées par des fonds publics ou des universités, tandis que 11 avaient été commandées par des industriels.

Parmi les premières, 94 études détectent des effets biologiques significatifs, 10 n’y parviennent pas. Quant aux travaux sponsorisés par l’industrie, aucun d’entre eux ne parvient à mettre en évidence le moindre effet.

Les conséquences biologiques mises au jour par la majorité des études financées sur fonds publics balaient un large spectre : altération du système reproducteur des rongeurs et des glandes mammaires des femelles, neurotoxicité, perturbations du système immunitaire, changement du comportement socio-sexuel des animaux, puberté avancée chez les femelles, etc. De nombreux effets surviennent après exposition foetale ou néonatale, se manifestent et perdurent pendant le reste de la vie des animaux.

« En 2005, avec une centaine de telles études sur les animaux, on avait suffisamment d’éléments pour faire jouer le principe de précaution, estime M. vom Saal. On en savait alors beaucoup plus sur le BPA qu’on ne savait de choses sur les phtalates en 1999, lorsqu’ils ont été interdits en Europe dans les jouets… »

Qu’un ou deux chercheurs entreprennent de passer en revue la littérature scientifique disponible ne fait pas pour autant un consensus.

Mais, à l’automne 2006, près de quarante chercheurs internationaux, pour la plupart ayant mené des travaux sur le BPA, sont réunis à Chapel Hill, en Caroline du Nord (Etats-Unis). Ils ne sont pas invités par Greenpeace ou les Amis de la Terre, mais rassemblés en conclave à l’initiative du National Institute of Environmental Health Sciences (NIEHS) américain.

A l’issue de plusieurs jours de colloque, ils rédigent le Consensus de Chapel Hill sur le BPA, qui sera publié quelques semaines plus tard dans la revue Reproductive Toxicology.

A quelle conclusion parvient la quarantaine de chercheurs ?  » La littérature scientifique publiée (…) révèle que plus de 95 % de la population échantillonnée est exposée à des doses suffisantes de BPA pour qu’il soit prévisible que celui-ci soit biologiquement actif, écrivent les auteurs. Le large spectre d’effets indésirables des faibles doses de BPA chez les animaux de laboratoires, exposés au cours de leur développement ou de l’âge adulte, est une cause de grande inquiétude en ce qui concerne des effets indésirables similaires chez les humains. »

Leur inquiétude n’est pas seulement prospective. « Des tendances récentes de maladies humaines peuvent être mises en relation avec les effets indésirables des faibles doses de BPA observés sur l’animal, ajoutent-ils. Par exemple, l’augmentation des cancers du sein et de la prostate, les malformations uro-génitales chez les garçons, le déclin de la fertilité, l’avancement de la puberté chez les filles, les désordres métaboliques comme le diabète de type 2 et l’obésité, de même que des problèmes comportementaux comme le déficit d’attention et l’hyperactivité. »

« Dès 2006, il est impossible de dire que rien ne se passe avec le BPA à faibles doses », conclut Ana Soto.

En 2009, la Société d’endocrinologie américaine sonne l’alarme à son tour sur les perturbateurs endocriniens et le BPA. Pourtant, l’écrasante majorité des agences de sécurité sanitaire continuent à estimer que le BPA ne pose pas de problème aux niveaux d’exposition constatés dans la population.

La fabrication du doute

Comment un tel fossé s’est-il installé entre la petite communauté des spécialistes du BPA et les agences de sécurité sanitaire ?

« L’industrie est parvenue à remporter un extraordinaire succès en finançant et en faisant publier un petit nombre d’études qui ne trouvent jamais rien, explique Frederick vom Saal. Et ce petit nombre d’études parvient à fabriquer du doute et à créer de l’incertitude. Cela permet de créer de la controverse là où il n’y en a pas et, en définitive, cela permet de dire : avant de réglementer, il faut faire plus de recherche, nous avons besoin d’encore dix ans. »

Les industriels, rappelle l’historienne et épidémiologiste Sarah Vogel, de la Johnson Family Foundation, « ne procèdent pas eux-mêmes à ces études, mais les délèguent auprès des laboratoires privés, qui ne font qu’appliquer des procédures de tests standardisées et en rendent publics les résultats ». Ces études répondent à des critères très précis, dits de « bonne pratique de laboratoire ».

Pour les spécialistes du BPA, le biais est, précisément, dans ces fameux tests standardisés. « Depuis plus d’une décennie, il est reconnu que ces tests ne conviennent pas aux perturbateurs endocriniens », estime Patricia Hunt

« Ces études ne voient rien parce qu’elles ont été mises au point dans les années 1950 et sont complètement obsolètes, précise Frederick vom Saal. C’est un peu comme si on cherchait à déterminer le lieu d’alunissage d’astronautes sur la Lune en regardant avec des jumelles ! »

Pourtant, parce qu’ils répondent à des critères utilisés de longue date, les agences de sécurité sanitaires considèrent généralement ces tests comme les plus fiables. Bien souvent, la plupart des études académiques sont ignorées. Une situation « absolument terrifiante », selon Patricia Hunt.

Les toxicologues de la vieille école s’affrontent donc à la biologie du XXIe siècle. D’un côté les experts des agences, formés au dogme de l' »effet dose-réponse », selon lequel l’effet observé doit être proportionnel à la dose de substance qui le suscite. De l’autre, des biologistes pour qui cette loi d’airain n’a plus lieu d’être

De fait, les molécules chimiques qui, comme le BPA, miment certaines hormones peuvent produire des effets importants à des doses minuscule… et n’en avoir aucun à des doses cent fois plus importantes. « Lorsque nous rencontrons les experts des agences, ils nous demandent souvent comment intégrer ces effets à faibles doses dans leurs schémas d’évaluation des risques, raconte un endocrinologue. Or, c’est à eux de s’adapter aux avancées de la science ! »

L’inefficacité des études commandées par l’industrie n’est pas tout. Des chercheurs s’interrogent sur l’intégrité de certaines d’entre elles, en particulier celle menée par Rochelle Tyl (Research Triangle Institute), largement citée dans la plupart des rapports des autorités sanitaires. Comme les autres études de ce type, elle ne distingue aucune conséquence à l’exposition au BPA.

Mais de nombreux spécialistes suspectent ce travail d’être biaisé, voire frauduleux. Peu après sa publication, en 2008 dans Toxicological Sciences, plus de trente chercheurs l’ont réfuté en bloc

Entre autres, ils jugeaient irréaliste le poids considérable des prostates prélevées sur des souris âgées de seulement quatorze semaines, selon la publication de Mme Tyl – qui n’a pas répondu aux sollicitations du Monde

Auditionnée peu après par la FDA pour s’expliquer sur ces mesures surprenantes, la biologiste a contredit sa propre publication en déclarant que les animaux avaient en réalité été sacrifiés à vingt-quatre semaines. « Nous avons demandé à ce qu’une enquête officielle soit menée sur l’intégrité de ce travail », explique M. vom Saal.

Pourtant, cette étude est toujours citée et fréquemment mise sur un pied d’égalité avec des travaux académiques qui n’ont pas souffert de critiques. C’est même elle qui conduit l’Agence nationale française de sécurité sanitaire (Anses) à conclure, dans son dernier rapport, que les effets du BPA sur la prostate des rongeurs sont « controversés ».

C’est dans cette brèche que se sont engouffrés les industriels. Fin septembre, réagissant au rapport de l’Anses sur le BPA, l’Union des industries chimiques rappelait dans un communiqué que « de nombreuses incertitudes scientifiques marquent ce dossier ».

Stéphane Foucart

Je me suis permis de faire un copié-collé de cet article édifiant parce qu’après quelques jours, on ne peut plus accéder aux archives du Monde à moins d’y être abonné.

Et je me permets de rappeler aux quelques lecteurs de mon blog la désastreuse aventure qui m’est arrivée alors que je travaillais au sein du centre de recherches de Rhône-Poulenc Agrochimie (RPA) dans les années 90, plus précisément entre 1992 et 1995.

Depuis 1975, RPA commercialisait un fongicide appelé Rovral dont la matière active est l’iprodione. J’avais entrepris d’élucider le mode d’action de ce produit sans la couverture de la direction de RPA car tout élément d’information nouveau risquait d’interférer avec l’autorisation de mise sur le marché. Je m’explique : quand on obtient un nouvel élément d’information sur l’action d’un produit pharmaceutique ou phytosanitaire, il est du devoir de l’industriel d’en informer les autorités compétentes afin qu’une révision éventuelle de l’AMM soit ouverte.

J’ai donc après trois années de travail découvert sans ambiguité le mode d’action de ce produit représentant à l’époque 500 millions de francs de chiffre d’affaire.

Le Rovral est un fongicide utilisé pour combattre la pourriture du Botrytis cinerea en particulier avec la vigne mais aussi de nombreuses cultures maraîchères et fruitières.

Le seul mode d’action décrit à cette époque était une perturbation du métabolisme de la vitamine C (acide ascorbique) conduisant à une fragilisation de la paroi du champignon à laquelle résultait un éclatement de la cellule et la mort du champignon. Aucune autre explication détaillée autre que des observations microscopiques n’était disponible car on ignorait la cible primaire du pesticide.

J’ai découvert que cette cible primaire était en fait un enzyme qui permet de synthétiser le glucose avec un phosphate en position 1.

Voici un lien pour les curieux :

http://en.wikipedia.org/wiki/Phosphoglucomutase

et cet autre lien pour étayer mes propos :

http://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/6/6a/Phosphoglucomutase_Mechanism.svg

Cet enzyme apour unique rôle de transférer le phosphate introduit en position 6 par une hexokinase quelconque sur la position 1 afin de remonter dans le métabolisme vers la synthèse du glycogène et chez les microorganismes vers la synthèse, entre autres, de l’acide ascorbique. Il n’existe en effet aucune hexokinase capable d’introduire un sucre dans la position 1 directement et ceci pour des raisons de régulation métabolique évidentes car il faut que la cellule soit capable de réguler le flux de glucose vers son stockage sous forme de glycogène et pour la disponibilité dans la synthèse des molécules glycosylées.

Bref, j’ai donc découvert le mécanisme de l’iprodione qui n’agit pas en tant que tel sur cet enzyme mais après avoir subi une oxidation, probablement par l’intermédiaire d’une oxidase à cytochrome et le produit finalement purifié, caractérisé et synthétisé s’est révélé être un inhibiteur incroyablement puissant de la phosphoglucomutase du champignon en question avec un mécanisme d’inhibition de type non compétitif agissant à des concentrations infinitésimales de l’ordre du microgramme par litre !

Naturellement la réaction hostile de RPA ne s’est pas fait attendre. J’ai été interdit de publication car publier de tels résultats revenait à déclarer que l’iprodione était un  puissant diabétogène potentiel, qui plus est à des doses pratiquement indétectables ! Une telle publication était en effet un élément nouveau d’information qui aurait conduit, si les autorités de la sécurité sanitaire en avaient eu connaissance, à une interdiction immédiate du produit. Aujourd’hui, ce produit est toujours fabriqué et vendu au risque de favoriser l’apparition de diabètes de type II.

Or on sait que le nombre de diabètes de type II ne cesse de croître et même si l’on ne peut pas incriminer uniquement l’iprodione, le principe de précaution si cher aux politiciens devrait néanmoins conduire à restreindre l’usage de produits sanitaires dont le mode d’action n’est pas clairement défini.

Cette histoire est à rapprocher du bisphenol A car elle démontre clairement que l’industrie chimique est prête à tout pour réaliser le maximum de profits en courant le risque d’intoxiquer des populations entières et que les protocoles utilisés en toxicologie ne sont pas adaptés aux molécules chimiques agissant à de très faibles doses…

Je tiens à la disposition des lecteurs intéressés le manuscrit de ces travaux sur l’Iprodione que je n’ai jamais tenté de publier.

Réflexion sur la Prius (posté sur le blog de Franckinjapan)

Il est vrai que la Prius est une bonne invention, il y en a quelques-unes ici à Lanzarote...
J'attend de voir le succès ou l'échec de la voiture électrique en location courte durée de Bolloré qui a investi plus d'un milliard d'euros dans ce projet (y compris en investissant dans les gisements de lithium au Chili !). Il faudra que les automobilistes changent également de comportement. Deux exemples significatifs, hier matin, mon neveu Juan m'a emmené à Genève-Cointrain pour prendre mon avion à destination de Madrid. La limite de vitesse est de 130 km/h, on se croit donc obligé de rouler à 130 km/h même si rien ne presse. Quarante-huit heures plus tôt, je suis allé avec ma soeur à Lyon et même chose, 130 puis 110 parce qu'il pleuvait ! Comme si on devait respecter la limite supérieure de vitesse autorisée. C'est du grand n'importe quoi !
Quand mon avion est arrivé à Madrid, compte tenu de la configuration de l'aéroport, l'avion doit suivre tout un parcours complexe le long des taxiways pendant plus de 20 minutes (après 90 minutes de vol ce n'est tout de même pas négligeable). Et là j'en reviens à la Prius. Un brevet a été déposé par une entreprise française pour équiper les essieux des avions de moteurs électriques, des moteurs inspirés de ceux de la Prius qui sont intégrés aux roues. Après l'atterrissage (ou avant le décollage, c'est selon) l'avion n'a plus à mettre les gaz avec les moteurs de propulsion pour faire cent mètres sur le taxiway encombré par des avions qui font la queue en raison du trafic. Ces moteurs seraient alimenté par l'alternateur situé en queue de l'avion sous l'empennage vertical qui fournit l'énergie électrique de l'avion. Résultat : une économie de plus de 10 % de carburant.

Incroyable mais vrai !!!

On parle en ce moment de plus en plus instamment d’un effacement de la dette grecque comme on passe une éponge sur un tableau noir. A ce sujet, je viens de lire deux articles édifiants mais il faut d’abord remettre les pendules à l’heure.

Les Allemands et les Française se livrent à une guerre des mots pour revaloriser le fond européen de solidarité financière à hauteur de 1000 voire 2000 milliards d’euros pour éventuellement faire face à un défaut espagnol ou italien, une éventualité bien plus dangereuse que la dette grecque. Mais là où le surréalisme a atteint des limites c’est cette information révélée par Slate.fr :

http://www.slate.fr/lien/45219/grece-allemagne-france-fregates-contrat

citant l’article suivant que je me permets de copier-coller ici.

Je me suis presque senti pris de vertige en lisant cet article !!!

lien :http://www.corlobe.tk/article26271.html

La France veut vendre des frégates à la Grèce, l’Allemagne tique

 

Par Rédacteur en chef.

Publié le 17 octobre 2011, dernière mise à jour le 19 octobre 2011.

 

Berlin est mécontent d’un contrat d’armement dans lequel la France prévoit de vendre des bâtiments de guerre à la Grèce, pays sur-endetté, gratuitement pendant les 5 premières années, puis avec une importante réduction lorsque le paiement devra intervenir. Le chantier naval ThyssenKrupp et des politiciens allemands prétendent que le contribuable allemand pourrait, in fine, payer une partie de l’accord, et ils veulent que la Chancelière Angela Merkel intervienne.

 

Un énorme contrat d’armement menace de tendre les relations franco-allemandes. Selon des informations obtenues par Der Spiegel, la France veut livrer entre 2 et 4 frégates à la marine grecque et permettre au pays sur-endetté de retarder pendant 5 ans le paiement des frégates (300 millions € pièce).

Selon l’accord, la Grèce aura la possibilité de payer les frégates au bout de 5 ans, avec une remise de 100 millions €, ou de les rendre à la marine nationale française. Ces frégates “furtives” sont conçues pour éviter d’être détectées par les radars ennemis et sont construites par DCNS.

L’accord est critiqué par les concurrents allemands de DCNS, qui ont tenté pendant des années de remporter ce contrat.

Dans une lettre adressée au gouvernement allemand, un dirigeant du groupe ThyssenKrupp se plaint que l’achat des frégates soit, en réalité, en partie financé par les contribuables allemands parce, selon lui, la Grèce pourrait devoir restructurer sa dette.

Un abandon de certaines créances grecques parait de plus en plus probable. Si cela survient et que la Grèce est à nouveau sauvée par des fonds de secours européens, le scénario de Thyssen pourrait se réaliser. Les contribuables allemands garantiraient une part des dépenses du gouvernement grec et ainsi, être forcés de payer pour une partie de l’achat des frégates.

« Pendant que les chantiers navals allemands n’ont pas de commandes, DCNS et les chantiers grecs sont subventionnés et maintenus en vie, probablement avec de l’argent allemand, » soutient le dirigeant de ThyssenKrupp.

Selon un document interne de Thyssen, le contrat pourrait aussi violer les règles européennes sur les subventions et les achats publics. Thyssen a refusé de faire un commentaire sur le sujet.

L’ANALYSE DE LA RÉDACTION :

 

On pourra remarquer que Thyssen n’a pas adopté la même position lorsqu’il s’est agi l’an dernier d’obtenir le paiement des sous-marins qu’elle avait vendu (mais pas encore livré) à la Grèce.

 

Anthropophagie !

Voici un article vu dans Le Monde daté du 17 octobre 2011 et qui ne peut que m’inciter à faire quelques commentaires :

 

Stefan Ramin, un plaisancier allemand de 40 ans, a-t-il été mangé par son guide touristique à Tahiti ? C’est la question que se pose le Times (sur abonnement) après la découverte de restes humains dans un brasier encore fumant dans la zone où le globe-trotter a disparu il y a une semaine.

Originaire de Hambourg, Stefan Ramin voyage autour du monde en catamaran avec sa petite amie, Heike Dorsch, depuis 2008. Mi-septembre, le couple arrive à Nuku Hiva, la plus grande des îles Marquises, en Polynésie française, qui inspira nombre d’histoires à Herman Melville, dont Typee, un Eden cannibale.

Le Hambourgeois entreprend alors de partir en excursion en compagnie d’un guide local, Henri Haiti, a raconté à la police sa petite amie. Stefan Ramin n’est jamais rentré. A son retour, le guide aurait expliqué à Heike Dorsch que le jeune homme était blessé et qu’il avait besoin d’aide. Selon le récit de la jeune femme, il l’aurait alors attachée et agressée sexuellement avant de s’enfuir.

Une vingtaine de policiers et de soldats partis à la recherche du plaisancier découvrent alors des vêtements près d’un feu dans lequel gisent des os, une mâchoire, des dents et des plombages. Des analyses d’ADN ont été ordonnées à Paris. Le procureur a confié à Tahiti Infos qu’il ne subsistait que peu de doutes sur l’origine des restes : il existe « une similitude entre la prothèse dentaire trouvée dans le brasier et les informations qui figurent dans le dossier médical de Stefan Ramin », relate le site.

Le guide, Henri Haiti, demeure introuvable, rapporte La Dépêche de Tahiti. Le quotidien n’évoque pas ouvertement la piste anthropophage, mais dans les commentaires, les internautes laissent libre court à leur imagination.

Les Marquisiens ont longtemps pratiqué le cannibalisme rituel avec les prisonniers de guerre. Herman Melville, l’auteur de Moby Dick, séjourna d’ailleurs quelque temps dans la tribu cannibale des Taipis en 1842. Il n’en garda pas un si mauvais souvenir, puisque ce séjour lui inspira cette phrase : « Plutôt dormir avec un cannibale sobre qu’avec un chrétien ivre. » (Moby Dick). Cette tradition est censée avoir disparu depuis cette époque.

Je suppose que ce plaisancier devait mouiller dans la magnifique baie en eau profonde de Taioae et qu’il a a eu vent de la possibilité de découvrir dans la forêt dense et presque impénétrable de maarés où l’on trouve encore pour certains des pierres sacrificielles érigées pour y tenir arc-boutés les condamnés au ragoût afin de leur arracher le coeur avec un morceau de basalte épointé puis livrer les restes à la foule pour se nourrir.

D’après les récit d’Hermann Melville, ce genre de pratique s’effectuait quand les réserves de fruit de l’arbre à pain se raréfiaient, mais je n’ai jamais cru à cette interprétation. En réalité les Marquisiens reliaient le sacrifice humain avec la croyance que l’on pouvait acquérir la puissance ou l’aura d’un individu en le dévorant. L’anthropophagie aurait disparu des Marquises à la fin du XIXe siècle avec l’arrivée massive des missionnaires et des nonnes, certains d’entre eux (et elles) ayant été sacrifiés pour la propagation de la foi chrétienne comme Blandine fut jetée en pâture aux lions mais survécut puis donnée à un taureau pour qu’il l’encorne mais ce dernier refusa et enfin tuée à coups de glaive car la peur avait envahi ses bourreaux. Le touriste allemand a probablement été assommé, sodomisé puis découpé en morceaux et cuit à la broche quelque part dans la forêt impénétrable de l’île. Son guide, loin d’avoir simplement faim, a peut-être envisagé d’acquérir sa force et sa vitalité. On ne le saura jamais, mais ce qui est certain, encore une fois, c’est que la nature humaine ne change pas aussi vite qu’on le croit : après tout les pratiques anthropophagiques ont disparu il y a seulement un peu plus de cent ans …

Lien :

http://bigbrowser.blog.lemonde.fr/2011/10/17/cannibalisme-un-plaisancier-allemand-a-t-il-ete-mange-a-tahiti/

Quitter le nucléaire ?

Depuis l’accident de Fukushima il y a eu un retournement de tendance au sujet de l’opportunité de poursuivre dans la technologie nucléaire comme source d’énergie à bon marché. Autant les Américains que les Chinois ont repoussé leurs projets d’investissement dans cette technologie alors qu’il y avait une vingtaine de projets en cours en Chine et une demi-douzaine aux USA. Puis, la situation à Fukushima s’éclaircissant progressivement pour atteindre, comme TEPCO l’avait prévu dès la fin du mois de mars 2011, un arrêt à froid comme à Three Miles Island, a resurgi non pas par hasard mais pour des nécessités économiques l’appétit de la Finlande qui envisage la commande d’un deuxième réacteur EPR (1500 MW électrique) et le Royaume Uni qui considère qu’en fait deux ou trois réacteurs du même type seraient dans des délais raisonnables envisageables pour subvenir aux besoins énergétiques du pays. Dans le même sens, les USA n’ont toujours pas pris de position tranchée au sujet de l’énergie nucléaire, certaines « utilities » considérant que cette source d’énergie est pour le moment la moins couteuse et qu’il faut donc en premier recours décider d’investissements dans cette direction. Sans parler de la Corée du Sud ou du Brésil …

J’ai lu dans le même temps, avec une certaine attention, le rapport d’une ONG (financée par l’impôt, faut-il le rappeler) qui prétend que la France, après un certain nombre d’efforts et de changements dans le mode de vie des citoyens, pourra « sortir » du nucléaire dans une vingtaine d’années, et qu’il faut donc dès maintenant envisager d’arrêter les vieilles tranches de 900 MW et progressivement envisager d’acheter de l’électricité aux Allemands qui développent de manière si exponentielle l’énergie éolienne qu’ils pourront pallier aux besoins énergétiques de la France quand cette dernière arrêtera deux à trois réacteurs par an ! (C’est mon interprétation : pour en finir avec le nucléaire dans vingt ans, il faut arrêter trois réacteurs par an !). Une autre étude a montré que pour changer le style de vie en terme de consommation énergétique domestique des français, la note serait salée, de l’ordre de 500 milliards d’euros, soit l’équivalent de trente à quarante réacteurs EPR type Flamanville !

Je voudrais que quelqu’un m’explique la logique inhérente aux partis écologiques, aux partis de gauche, aux diverses ONG plus ou moins populistes sans dire terroristes, je suis vraiment preneur pour une explication claire.

Cependant, comme je l’ai dit de nombreuses fois dans divers commentaires sur de nombreux blogs, la filière eau pressurisée (et surtout la filière eau bouillante, voir Fukushima) n’est pas une technologie d’avenir, en tous les cas pas soutenable à long terme, et que le seul salut d’une humanité condamnée à se restreindre dans les années à venir est le développement de la filière thorium (fluorures fondus) car le thorium est un métal abondant et peu couteux (ne nécessite pas d’enrichissement) et ne peut en aucun cas conduire à la production de plutonium si convoité par les militaires …

Quand une instance mondiale décidera de développer cette filière qui est le seul salut de l’humanité sur le plan énergétique ?

filmographie

J’ai regardé ce jour un film vraiment terrible (en version française) de Mark Romanek intitulé « Never let me go ».

Dans la journée j’avais lu une interview d’Haruki Murakami dans le Guardian, un de mes quotidiens favoris.

Ce film est inspiré d’un roman de Kazuo Ishiguro http://fr.wikipedia.org/wiki/Kazuo_Ishiguro

Et j’ai découvert que « Les Vestiges du Jour » avait été également inspiré d’un roman du même auteur.

Le film Never Let Me Go m’a carrément bouleversé. Même si je déflore l’histoire pour mieux expliquer ce que j’ai ressenti, j’insiste sur la subtilité du non-dit dans toute cette histoire.

Dans l’Angleterre contemporaine, des enfants sont élevés littéralement dans le seul but de donner ensuite leurs organes pour sauver des vies jusqu’à ce que leur propre mort s’en suive, par exemple quand on prélèvera leur coeur, stade ultime d’un processus inexorable de mutilation progressive contre lequel ils ne peuvent pas se révolter à moins qu’un garçon et une fille puissent prouver qu’ils sont amoureux l’un de l’autre auquel cas ils obtiennent un sursis le temps de vivre un peu de bonheur. Mais le système ne l’entend pas de cette oreille et ils sont néanmoins condamnés à leur sort.

Comme j’ai décidé de remplir enfin les formalités administratives pour qu’on puisse à ma mort prélever les organes encore utilisables de ma carcasse, ce film m’a conforté dans cette idée. A vrai dire, en Espagne, il faut en réalité remplir un formulaire spécial pour qu’on ne prélève pas d’organes : tout décédé en milieu hospitalier est un donneur potentiel. La formalité à laquelle je fais allusion facilite en quelque sorte le processus puisque l’on procède avec une simple prise de sang à l’analyse du groupage immunitaire pour trouver aussi rapidement que possible un receveur.

Seul hic, j’ai encore plein de larves de Plasmodium vivax dans le foie et les médecins risquent de ne pas aimer, mais après tout, sauver une vie contre la malaria, le jeu en vaut tout de même la chandelle !

Revoyez Les Vestiges du Jour et Never Let Me Go ! Deux films magnifiques …

deuxième tour des primaires socialistes en France

Je me suis soumis hier soir à la vision du débat entre François Hollande et Martine Aubry, les deux premiers du premier tour de la primaire socialiste.

Il y a eu ce débat complètement faussé sur l’éducation nationale, un thème si cher aux socialistes et ce point mérite quelques explications :

L’éducation nationale française, deuxième poste budgétaire de l’Etat après la charge de la dette, compte 850 000 enseignants et 250 000 autres fonctionnaires dont on ne connait pas précisément le rôle (source Wikipedia). La grande majorité de ces 1 100 000 personnes sont des sympathisants de gauche car ils sont très sollicités par les syndicats puisque c’est une des rares dernières pépinières pour ces syndicats avec les transports (SNCF et RATP). Il fallait donc aux deux impétrants (Aubry et Hollande) d’y aller de leur couplet pour rassurer ce corps électoral non négligeable en formulant des promesses qui ne seront certainement pas tenues (60 000 postes nouveaux par ci, quelques dizaines de millions par là …) pour assurer le service public de manière convenable.

Mais convenable pour qui ? Les élèves, les parents d’élèves ou les enseignants eux-mêmes ?

Et c’est là que le bât blesse. en effet, quand on prend en considération le taux d’absentéisme permanent des personnels de l’Education Nationale, c’est-à-dire à un instant t l’absence de 30 % des enseignants, soit, pour ne considérer que les « enseignants » soit 283 000 personnes, il faudrait embaucher 283 000 personnes pour que tout rentre dans l’ordre ou obliger les 250 000 autres personnes qui n’enseignent pas à réellement exercer ce pourquoi ils sont payés par l’Etat.

J’ai vraiment trouvé que les propositions des deux candidats à la candidature étaient plutôt malhonnêtes en n’allant pas au fond du problème, une réforme en profondeur du système éducatif français et une remise au travail des absents et tireurs-au-flanc en tout genre.

Pour ma part, la seule solution est une progressive privatisation du système comme sont en train de l’expérimenter les anglais avec des expériences pilotes : des établissements scolaires contrôlés par les parents et financés directement par ces derniers (charges déduites directement de leurs impôts)…

Je me suis étouffé de rire en entendant Madame Aubry parler à nouveau, la vraie tarte à la crème, d’égalité salariale hommes-femmes, Hollande prétendre que le TGV français est vendu partout, je me demande où il a trouvé cette information …

Il ne fallait surtout pas parler du projet d’un autre EPR en Finlande et de deux autres en projet en Grande-Bretagne puisque parler du nucléaire ne fait pas bon effet en période électorale (pour attirer les voix écolo) …

Le problème des dark pools de la finance n’a pas non plus été abordé (voirhttp://ccfd-terresolidaire.org/e_upload/pdf/ccfd-rapport-g20-2011-mid.pdf)

A se demander si ces deux tristes guignols savent de quoi ils parlent quand ils mentionnent la nécessité d’un représentant de l’Etat dans les conseils d’administration des banques, une autre suggestion fantasque.

 

En un mot, je suis resté sur ma faim ressentant une angoisse certaine à l’idée de voir l’un de ces personnages à la tête de la France en 2012.

Steve Jobs

J’écris mes billets avec mon Imac et je songeais que l’on aurait pu cloner Steve Jobs avant sa mort.

Voici ce que j’écrivais il y a une douzaine d’années dans un essai que je n’ai jamais tenté de soumettre à un éditeur tant les propos et les thèmes abordés y sont dérangeants :

 


( …)

En ce qui concerne le clonage des animaux supérieurs – y compris l’homme – il est inutile de rappeler que c’est une technique parfaitement réalisable depuis plus de trente ans : une technique qui fait appel à une biologie à peine plus sophistiquée que celle appliquée aux plantes ou aux levures mais également accessible.
Prenons le cas d’un  mammifère quelconque, y compris l’homme. Pour reproduire un mammifère placentaire, c’est-à-dire créer sa copie conforme génétiquement, son alter ego indiscernable, il existe une méthode relativement simple et parfaitement éprouvée avec les animaux d’élevage tels que caprins, ovins ou bovins. Il est important à ce point de notre exposé d’insister sur l’existence de cette technique et, donc, de la décrire en détail pour que l’on ne tente pas d’entacher les propos subséquents d’imposture scientifique.
Nous allons découvrir que le biologiste de cette fin de siècle est bien devenu un véritable apprenti sorcier, un alchimiste du monde vivant qui peut jouer avec l’homme, par conséquent avec lui-même. Il y a tout 
lieu de penser qu’un médecin ou un biologiste fou tentera – ou a peut-être déjà  tenté – l’expérience sur lui-même…

Prenons donc une chèvre et prélevons un des ovules présents dans les ovaires au moment de la période de fécondation. L’ovule est un petit sac contenant une cellule, l’oeuf, qui ne possède que la moitié du patrimoine génétique de l’individu. L’autre moitié du patrimoine sera apportée par le spermatozoïde au cours de la fécondation. Dans notre histoire fictive, il n’y aura pas de fécondation. En effet, l’œuf – non fécondé – va être éliminé par micromanipulation. Il sera remplacé par une cellule primordiale provenant d’un testicule d’un mâle de la même espèce. Une cellule primordiale contient la totalité de cette information nécessaire pour que l’individu puisse voir le jour. Dans le testicule, ces cellules primordiales, en permanente production, subissent une maturation qui conduit finalement au spermatozoïde contenant seulement la moitié de l’information génétique initiale. Cette cellule primordiale est réimplantée dans l’ovule vidé de son œuf. Nous avons ainsi reconstitué artificiellement un œuf fécondé. Ce dernier peut maintenant être implanté dans un utérus « porteur » c’est-à-dire préparé par un traitement hormonal approprié. Nous pouvons imaginer que la donneuse d’ovule peut aussi être la « porteuse » future. La gestation normale conduira à la naissance d’un individu en tous point identique au mâle « donneur », celui sur lequel a été faite la ponction testiculaire.     L’individu ainsi créé s’appelle un clone, un vrai clone. Un clone, certes, décalé dans le temps. L’horloge biologique de la cellule primordiale prélevée n’aura, en effet, été activée qu’au moment du prélèvement. Nous avons produit un clone jeune du mâle donneur. Même si le donneur avait vingt ou cinquante ou quatre vingt ans, son clone ainsi produit n’aurait pas vingt ans ou cinquante ans mais sera un nouveau-né. Ce type d’expérience a été tenté, réussi et répété avec des caprins et des ovins au début des années quatre-vingt.

Les clones sont tous parfaitement identiques au « parent ». La diversité génétique a été effacée.  Ils sont interchangeables et sans identité.

 

 

 

 

 

Commentaire envoyé sur le blog de Paul Jorion

henry38

30 septembre 2011 à 22:26

Je discutais encore hier avec mon fils qui travaille dans une banque d’investissement à Tokyo au sujet des dettes souveraines. La dette de l’Etat Japonais rend celle de la Grèce, par simple comparaison, négligeable. Cependant, vu du Japon, le problème de la Grèce lui rappelait la crise des sub-primes, c’est-à-dire une escroquerie à l’assurance (CDS) organisée par les banques d’affaire américaines qui ont eu l’audace de titriser les créances immobilières. Or, pour les dette souveraines, et en particulier pour la Grèce qui a fraudé scandaleusement pour intégrer la zone euro, il n’y a plus d’assureur ! Pour les sub-primes il y avait AIG et chacun connait le sort de cette compagnie d’assurance qui s’est largement compromise dans ce scandale ! Pour la Grèce, comme pour le Portugal, l’Italie, l’Espagne et peut-être bientôt la France, personne ne veut plus prendre de risque, les banques ne peuvent plus s’assurer contre les risques de leurs turpitudes.
Conséquence immédiate et redoutable : on va assister à très court terme à un assèchement des liquidités avec les effets délétères sur l’économie en général : la crise n’en est qu’à son début.
Pour en revenir au Japon, en quelques mots, la dette y est détenue à plus de 96 % par des résidents (banques et particuliers) alors que la dette de la France est détenue à près de 60 % par des non-résidents et aucun particulier ( ! ). Si les marchés ne peuvent plus s’assurer contre les risques de défaut, la France sera confrontée au même problème que la Grèce ou l’Espagne, mais les Japonais continueront à faire confiance en leurs politiciens par simple civisme, même si ces derniers sont notoirement corrompus.

Répondre

  • johannes finckh
    1 octobre 2011 à 00:49
    Bien vu!
    Ceci dit, tous les épargnants détiennent « à l’insu de leur plein gré » une grande quantité de ces dettes souveraines, car les banques et les assurances ont bien placé les fonds collectés des particuliers dans ces créances pourries.
    pourquoi?
    Parce qu’elles ne pouvaient faire autrement pour payer les intérêts promis aux épargnants.
    Autrement dit, l’assèchement que vous annoncez va ruiner un peu tout le monde!
    Pour reculer ce moment de vérité, les banques centrales, la japonaise autant que la Fed, la BCE et la Bank of England, continueront à arroser à qui mieux mieux pour tenter d’éteindre l’incendie.
    Nous sommes devant un paradigme nouveau au sens où la simultanéité de ce phénomène dans le monde entier obtient que les trappes aux liquidités sont bien gavées partout, et la monnaie ne circule pas bien (90% de la monnaie liquide est dans la trappe!)
    Il n’y a plus véritablement d’autre valeur refuge que le billet de banque lui-même.
    Il suffirait de le rendre « liquide » pour que la crise soit terminée! Car c’est bien ce « refuge » qui est la cause principale de la crise de solvabilité annoncée.
    Comment faire?
    En émettant une monnaie marquée par le temps, un signe monétaire marqué par le temps (le SMT), qui perd de sa valeur faciale à intervalles réguliers pour qu’il ne soit plus susceptible d’être thésaurisé et pour que le capital cesse d’extorquer sa rente qui aggrave toujours et encore l’es endettements publics et privés selon un mode de croissance exponentielle.
    pour en savoir plus, je vous expliquerai ça si vous m’envoyez un mail à johannes.finckh@wanadoo.fr; je vous ferai parvenir un petit livre que j’ai rédigé et publié.
Commentaire a posteriori :
La bourse de NY s’est effondrée ce soir (3 octobre 2011) et demain ne sera pas un meilleur jour sur les places européennes à n’en pas douter.
Quelle explication donner à cette chute brutale des bourses ? A mon avis (et pour le moment je ne le partage qu’avec moi-même) les banques sont à court de liquidités (lire mon commentaire ci-dessus) et vendent en dépit de la solidité des fondamentaux pour faire face au jour le jour. Même si la banque centrale européenne décide de créer encore de la monnaie en rachetant de la dette, cela ne suffira pas. Donc, la crise ne va que s’amplifier dans les jours et semaines à venir.
Bon vent !