Que signifie le nazisme ?

par Batiushka. Paru le 29 mars 2022

« Vous devez comprendre que les principaux bolcheviks qui ont pris le pouvoir en Russie n’étaient pas des Russes. Ils détestaient les Russes. Ils détestaient les chrétiens. Poussés par la haine ethnique, ils ont torturé et massacré des millions de Russes sans une once de remords humain. On ne saurait trop insister. Le bolchevisme a commis le plus grand massacre humain de tous les temps. Le fait que la majeure partie du monde soit ignorante et indifférente à cet énorme crime est la preuve que les médias mondiaux sont aux mains des auteurs de ce crime. » (Alexandre Soljenitsyne)

« L’Occident a gagné le monde non pas par la supériorité de ses idées ou de ses valeurs religieuses (auxquelles peu de membres des autres civilisations se sont convertis), mais plutôt par sa supériorité dans l’application de la violence organisée. Les Occidentaux oublient souvent ce fait, les non-Occidentaux jamais. » (Samuel Phillips Huntington, « Le choc des civilisations », chapitre 2)

Le président ukrainien Zelensky est de race juive, comme l’était d’ailleurs le président Porochenko avant lui. Pourquoi alors le gouvernement fédéral russe appelle-t-il son opération spéciale en Ukraine « dénazification » ? Cela semble contradictoire pour la plupart des esprits occidentaux, où le mot « nazi » ne se rapporte étroitement qu’au génocide anti-juif de l’Allemagne du Troisième Reich (Reich = Empire). En d’autres termes, quelle est la compréhension russe, et d’ailleurs non occidentale, du nazisme ?
Tout d’abord, pour les Russes, comme pour beaucoup d’autres, le nazisme est le credo qui, pendant la Seconde Guerre mondiale, a organisé avant tout l’holocauste des Slaves (plus de 30 millions de morts), dépassant de loin l’holocauste des juifs (près de 6 millions de morts), ainsi que le génocide d’autres minorités à cette époque. Le nazisme est le programme pour envahir, tuer, violer, piller et asservir. C’est exactement ce que les nazis ont fait en Union soviétique après 1941. Ils ont envahi les territoires des autres, tué les hommes, violé les femmes (puis les ont tuées – un soldat allemand sur deux était un violeur et un meurtrier en URSS), pillé l’art et la culture, et fait de ceux qui restaient des esclaves, les emmenant dans des usines et des camps d’esclaves en Allemagne, où ils travaillaient jusqu’à leur mort comme serfs du Troisième Reich.

Cependant, les nazis, exclus de la colonisation dans le reste du monde, n’ont fait en Europe centrale et orientale, notamment en Russie, que ce que les autres peuples d’Europe occidentale ont fait dans leurs colonies, comme nous le verrons plus loin. En d’autres termes, ce que l’on entend par « nazisme » n’est pas du tout spécifique à ce que les Allemands ont fait pendant la Seconde Guerre mondiale. Dans ce sens plus large, qui est celui que le gouvernement fédéral russe a à l’esprit aujourd’hui, le nazisme est ce que l’on peut appeler le « suprémacisme occidental », l’idée que les races non occidentales sont des « Untermenschen », des sous-hommes. Par conséquent, comme les « nègres », les « sauvages », les « singes », les « nips », les « gooks », les Russes aussi peuvent être « annulés ».

Cette mentalité trouve ses racines loin dans la barbarie qui a détruit la partie occidentale de l’Empire romain aux quatrième et cinquième siècles de notre ère. Au début, il semblait que les Barbares allaient être christianisés, en particulier aux confins de l’Europe occidentale, en Irlande, en Angleterre, dans la péninsule ibérique et en Italie. Mais dans le noyau géographique central, contrôlé par les Francs, la tentation des barbares de restaurer l’Empire romain païen était trop forte.

Ce renouveau et cette justification de la barbarie sont visibles dans le premier « Reich » (Empire), fondé par le prince germanique Charles le Grand, également connu sous le nom de Charlemagne (747-814). Avant même qu’il ne fonde ce Reich en 800 et ne se nomme lui-même « Empereur », ses forces franques, commandées par Roland, avaient envahi le Pays basque et avaient été vaincues par les Basques encore libres à Ronceveaux en 778 (l’un des mythes fondateurs de la barbarie occidentale), puis en 782 lors du massacre de 4500 Saxons à Verden. En conséquence, ce barbare génocidaire a été appelé « Le Grand » et « Le Père de l’Europe » et a été « béatifié » par le catholicisme romain, la nouvelle religion franque, venue de la Babylone de Rome, que Charlemagne a en fait fondée, en la substituant à l’ancien christianisme orthodoxe, venu de Jérusalem.

Bien que Charlemagne et son Reich se soient rapidement effondrés, ce n’était que le début de la fin. Après lui, les barbares occidentaux ont commencé à rejeter le christianisme. (Voir, The Formation of a Persecuting Society : Power and Deviance in Western Europe, 950-1250 par R. I. Moore, 1987). En effet, au XIe siècle, les barbares, sous la conduite de leurs nouvelles troupes de choc normandes, les SS de l’époque, ont commencé à massacrer et à opprimer les Grecs autochtones dans le sud de l’Italie, puis les musulmans dans la péninsule ibérique et, un peu plus tard, les Mozarabes autochtones chrétiens. Dans le cadre du même processus, en 1066, les SS normands ont envahi l’Angleterre et conquis ce pays, massacrant les indigènes, imposant l’esclavage (« féodalisme ») et le catholicisme romain. De nombreux Anglais se réfugient à Constantinople et dans le sud de la Russie.

Les barbares occidentaux avaient trouvé une justification à leur barbarie, ils n’avaient pas besoin d’essayer de devenir chrétiens, ils pouvaient continuer comme avant, mais sous les nouveaux noms de « catholiques » ou, en langage moderne, de « globalistes ». Après tout, les barbares étaient déjà sauvés, car ils appartenaient désormais à une organisation infaillible, dont le chef détenait pour eux les clés du paradis et qui justifiait toutes sortes de pillages et de meurtres.

Après 1066, l’invasion, le massacre et le pillage du Pays de Galles et de l’Écosse, ainsi que l’imposition de l’esclavage féodal et de la nouvelle « Église » ont rapidement suivi. En 1096, les mêmes barbares occidentaux ont massacré les Juifs en Rhénanie, en route pour massacrer les « Grecs » (= les Chrétiens) et les Musulmans dans leur campagne génocidaire qu’ils ont appelée « la première croisade ». Dans la seconde moitié du XIIe siècle, ces barbares, que l’on appellerait aujourd’hui des nazis, ont poursuivi leurs massacres (« croisades ») au Proche et au Moyen-Orient et ont également envahi l’Irlande entre 1169 et 1172. En 1204, ils massacrent et pillent la capitale chrétienne, la Nouvelle Rome, qu’ils appellent Constantinople.

Au début du XIIIe siècle, les barbares du nord, appelés « Chevaliers teutoniques », ont commencé à envahir, tuer, violer et piller les terres russes. (Voir, Guy Mettan, Russie-Occident, une guerre de mille ans, Genève 2015, en français). Cependant, ce n’est que le début. A la fin du XVe siècle arrive le nazi italien Colomb. En l’espace de 400 ans, ses disciples barbares et primitifs ont massacré environ 100 millions de personnes, qu’ils appelaient les « Indiens », c’est-à-dire les peuples indigènes des Caraïbes (les Espagnols, les Britanniques, les Français et les Hollandais), de l’Amérique du Sud (les Espagnols et les Portugais), de l’Amérique centrale (les Espagnols) et de l’Amérique du Nord (les Britanniques, les Français et les Espagnols). Ils ont volé les vastes territoires américains de deux continents et leurs ressources naturelles, et ont violé, pillé et réduit en esclavage dans des « réserves ».

Cependant, dans le même laps de temps, ils ont fait de même dans une grande partie de l’Afrique (le commerce des esclaves, la guerre des Boers), en Asie, en Inde (voir la « mutinerie des Indes »1, la haie de sel, la famine du Bengale) et en Australasie, en massacrant les Aborigènes, les Maoris, ainsi que les Micronésiens et les Polynésiens. Ce que les nazis ont fait lors de l’holocauste des Slaves (30 millions de morts) en Europe de l’Est, les autres Européens l’avaient déjà fait parmi les peuples indigènes dans le reste du monde, à l’exception des Amériques et de l’Australasie, des Britanniques en Inde, en Chine et en Afrique, des Portugais en Angola et au Mozambique, des Hollandais dans ce qui est aujourd’hui l’Indonésie, des Français en Afrique centrale et du Nord-Ouest et en Asie du Sud-Est, des Belges au Congo, des Allemands en Afrique du Sud-Ouest et plus tard des Italiens en Éthiopie. Tout cela au nom de la « civilisation, de la liberté et de la démocratie ». Pourquoi ne pas planter votre drapeau sur la Lune et la revendiquer ?

Cette barbarie occidentale s’appelait autrefois « le monde libre » (ce n’était pas vraiment ironique…), mais se nomme aujourd’hui « la communauté internationale » (= mafia). Il s’agit du même groupe de pays, totalisant peut-être un milliard de serfs zombifiés, dont les dirigeants se sont octroyés le droit divin de s’asseoir au sommet de la pyramide mondiale des républiques bananières et de racketter et exploiter les autres sous le prétexte du « Globalisme », c’est-à-dire de leur contrôle mondial personnel. Aujourd’hui, ils appellent leur doctrine « laïcité » ; en Russie, elle est appelée « nazisme » ; ailleurs, elle est simplement appelée « exploitation impitoyable ».

Aujourd’hui, à la suite de ce qui se passe en Ukraine, une seule question se pose : Allons-nous directement vers la fin du monde en raison de la corruption globale de cette élite de dirigeants, ou la fin sera-t-elle retardée parce que le monde est sur le point d’être nettoyé de cette élite nazie ?

source : The Saker, traduction : le Saker francophone

Voyez comment les nazis camouflent toujours leurs massacres et leurs guerres avec des noms différents :

Chrétiens anglais = les Anglo-Saxons
Les chrétiens = les Grecs
Le génocide des peuples indigènes et le vol de leurs terres = La découverte du Nouveau Monde
L’invasion franco-britannique de la Russie = La guerre de Crimée
La première guerre de libération des Indiens = la mutinerie des Indes
Le génocide des Chinois par les Britanniques = les guerres de l’opium
Le génocide des colons néerlandais = la guerre des Boers
La Grande Guerre européenne = Première Guerre Mondiale
La guerre euro-américaine = Seconde Guerre Mondiale

L’extinction du silphium : quel rôle de l’activité humaine ?

Je me suis intéressé à un article paru dans la revue Frontiers in Conservation Sciences, le libellé de cette revue étant évocateur. Les auteurs de l’article en sont Paul Pollaro et Paul Robertson de l’Université du New Hampshire aux Etats-Unis. Il s’agit de l’extinction d’une plante incroyablement renommée par les Grecs et les Romains, le Silphium ou en grec silphion. Cette extinction irréversible est considérée comme le premier cas provoqué par l’activité humaine. Il est vrai que le nom de la revue en question ne prête à aucune confusion. L’homme détruit la nature, extermine les animaux sauvages et fait apparaître de nouveaux virus en modifiant l’environnement … En l’an 77 de l’ère commune Pline l’Ancien déclara que cette plante magique avait disparu. L’approvisionnement en silphium provenait de la Cyrénaïque et cette plante était vendue à prix d’or durant les quelques 300 ans précédant l’ère commune, ce qui explique selon l’idéologie actuelle que l’activité humaine provoqua sa disparition. Il existe une multitude de pièces de monnaie en or ou en argent illustrant clairement que le silphium était non seulement une plante recherchée par les rois mais également par les pharaons d’Egypte en des temps reculés qui utilisaient l’exsudat, une gomme odorante, provenant des tiges et des racines du silphium pour procéder à la momification des dignitaires égyptiens. En outre cette plante était recherchée pour ses propriétés médicinales tellement variées qu’elle valait son poids d’or :

L’illustration ci-dessus représente l’une des propriétés du silphium très recherchée par les Grecs, premiers colonisateurs de la Cyrénaïque (Libye actuelle), puis par les Romains : un véritable viagra, d’où la représentation phallique de la plante sur ces pièces d’argent et d’or de Cyrénaïque. Hippocrate, Soranus d’Ephèse et Dioscorides décrivirent les vertus médicinales de cette plante qui curieusement, en raison de la saveur de la résine ou latex exsudant de la racine et des tiges, était utilisée dans l’art culinaire de l’époque. La description de Théophraste d’Erèse dans son traité sur les plantes ne laisse pas de doute, le silphium devait faire partie de la famille des Apiacées et du genre Ferula. Le problème au sujet de toutes ces descriptions de la plante à l’époque est qu’elle avait déjà disparu à jamais. Mais cette disparition était-elle vraiment d’origine humaine, c’est la question à laquelle ont tenté de répondre les auteurs précités.

Il faut d’abord insister sur le fait que les Apiacées du genre Ferula sont des plantes monocarpiques. Elles doivent atteindre une certaine maturité pour fleurir puis mourir. Théophraste d’Erèse a décrit en détail le cycle de cette plante, insistant d’ailleurs sur son caractère monocarpique. Une autre particularité qui échappa à ce botaniste est la germination des graines qui requiert un épisode de dormance à des températures relativement froides. Tous ces détails n’apportaient toujours pas de preuve au sujet de la cause première de la disparition du silphium. Pourtant il n’est pas difficile d’imaginer l’appât du gain qui animait les agriculteurs les incitant à piller les plantes et prélever leur racine charnue avant que celles-ci ne fleurissent.

L’autre hypothèse est le changement progressif du climat qui provoqua une désertification de la Cyrénaïque et une raréfaction des pluies rendant impossible la germination des quelques rares graines issues des plantes épargnées par ces agriculteurs surtout s’ils ne protégeaient pas leur lopin de terre avec des murs éloignant les chèvres. L’hypothèse d’un changement du climat n’a pas pu être confirmée par l’étude des cernes de croissance des cyprès poussant toujours sur les pentes nord du Tassili n’Ajjer car les cyprès ne sont pas réputés pour leur exactitude dans l’étude du climat passé. L’approche choisie fut donc la palynologie ou étude des pollens. Il y eut un changement soudain de la pluviométrie vers le quatrième siècle avant l’ère commune s’accompagnant d’une déforestation et de l’intensification du nomadisme des éleveurs de caprins suivie par la culture des céréales, quand cela était possible, pour répondre à la demande tant des Grecs que des Romains qui occupèrent la Cyrénaïque au début du premier siècle avant l’ère commune. La raréfaction des précipitations fit le reste et la Cyrénaïque actuelle est un devenue un désert. Le Sahara, jadis parsemé de lacs et de rivières n’est plus qu’une étendue de roches et de sable et la Cyrénaïque a suivi le même sort et malgré l’intervention humaine celle-ci n’a pas pu avoir une conséquence significative sur ce changement climatique. La conséquence fut donc l’extinction de cette plante mythique. Source :https://doi.org/10.3389/fcosc.2021.785962 Prochain épisode : la redécouverte du silphium 

Brève. Il y a 80 ans les Japonais attaquaient Pearl Harbor

Des paramètres ont été éludés par les vainqueurs qui ont réécrit l’histoire. Les Japonais considéraient que leurs navires marchands ne constituaient pas une cible militaire, or les Américains ne cessaient de harceler les convois marchands qui sillonnaient le Pacifique dans le but d’approvisionner le Japon en toutes sortes de denrées depuis le début de l’année 1940. Ils décidèrent donc il y a 80 ans d’attaquer le port de Honolulu et de faire le maximum de dégâts.

Malheureusement pour le Japon les services secrets américains interceptaient les messages radio de la marine japonaise, avaient réussi à les décrypter et les 4 porte-avions qui mouillaient à Honolulu prirent le chemin de la haute mer pour échapper à une destruction certaine. Il faudra 4 ans aux Américains pour venir à bout du Japon comme nous le savons.

Dans les livres d’histoire ce 7 décembre 1941 est considéré comme une infamie, mais où précisément se trouvait l’infamie lorsque les américains larguèrent quelques quatre années plus tard la première bombe nucléaire utilisée dans une guerre ?

L’ombre fasciste de la nuit la plus longue de l’opération Barbarossa hante toujours l’Europe. C’est incroyablement préoccupant

Article de Finian Cunningham paru le 22 juin sur le site strategic-culture.org. « Pour comprendre le présent il faut connaître le passé »*.

Cette semaine marque le quatre-vingtième anniversaire de l’invasion nazie de l’Union soviétique. Il s’en est suivi une longue nuit d’horreur au cours de laquelle la Seconde Guerre mondiale s’est intensifiée pour anéantir des dizaines de millions de vies. L’opération Barbarossa a été lancée le 22 juin 1944, à quelques heures du solstice d’été, le jour le plus long de l’année dans l’hémisphère nord. L’invasion comprenait 3,3 millions de soldats du Reich nazi déployés sur une ligne de front de près de 3 000 kilomètres. Elle est considérée comme la plus grande force d’invasion de l’histoire militaire. L’Allemagne nazie était déjà en guerre avec la Grande-Bretagne et la France après avoir conquis la Pologne en septembre 1939. Mais ce qui a suivi dans l’offensive contre l’Union soviétique était la solution finale du génocide nazi à plein régime.

Parmi les troupes régulières de la Wehrmacht se trouvaient des escadrons de la mort SS dont la tâche infernale assignée par les dirigeants nazis était l’extermination des Juifs, des Slaves et des Bolcheviks. Au cours des deux années et demie qui ont suivi avant que l’Armée rouge ne repousse et finalement anéantisse l’Allemagne nazie, jusqu’à 27 millions de citoyens soviétiques mourraient de violence et de privation.

De nombreuses victimes ont été tuées dans des massacres à grande échelle ou après avoir été parquées dans des camps d’extermination, dont la plupart ont été créés sur le territoire polonais. Les plus connus étaient Auschwitz, Treblinka, Belzec, Chelmno, Sobibor et Majdanek, où les chambres à gaz et les crématoires ont fait des millions de morts.

Lors d’une cérémonie de commémoration à Berlin, le président allemand Frank-Walter Steinmeier a parlé solennellement de la guerre nazie lancée contre l’Union soviétique, qualifiant son horreur de « barbarie meurtrière ».

« Dès le premier jour, la campagne allemande a été motivée par la haine, l’antisémitisme et l’anti-bolchevisme, par la folie raciste contre les peuples slaves et asiatiques de l’Union soviétique », a déclaré Steinmeier. « Ceux qui ont mené cette guerre ont tué de toutes les manières possibles, avec une brutalité et une cruauté sans précédent », a-t-il ajouté. « C’était la barbarie allemande, elle a coûté des millions de vies et a dévasté le continent ».

Une correction importante à ces remarques est qu’il ne s’agissait pas uniquement de « barbarie allemande ». La machine à tuer nazie a été aidée et encouragée par d’autres forces européennes, y compris des rangs de collaborateurs d’Ukraine, de Pologne, de Roumanie, de Hongrie, entre autres, ainsi que des États baltes d’Estonie, de Lettonie et de Lituanie. C’était la barbarie fasciste.

L’Allemand Steinmeier a poursuivi en déclarant : « Seuls ceux qui apprennent à lire les traces du passé dans le présent pourront contribuer à un avenir qui évite les guerres, rejette la tyrannie et permet une coexistence pacifique en toute liberté ».

Et c’est ce qui est déconcertant. De nombreux hommes politiques à travers l’Europe et aux États-Unis semblent incapables de lire « les traces du passé dans le présent » pour éviter les guerres et permettre une coexistence pacifique. L’expansion incessante des forces de l’OTAN autour des frontières de la Russie se poursuit sans relâche et avec une rationalisation inquiétante. Comme l’a souligné le président russe Vladimir Poutine dans un article publié dans les médias allemands cette semaine pour commémorer le 80e anniversaire de l’opération Barbarossa, l’expansion imprudente de l’OTAN menace directement la sécurité de l’Europe.

Lors de son sommet annuel qui s’est tenu la semaine dernière à Bruxelles, l’alliance de l’OTAN dirigée par les États-Unis a vilipendé à plusieurs reprises la Russie pour avoir « menacé la sécurité de l’Europe ». Ces accusations déforment la réalité. C’est la posture offensive de l’OTAN envers la Russie qui met en péril la stabilité stratégique.

Comme Poutine l’a noté, lorsque la guerre froide entre l’Occident et l’Union soviétique a pris fin il y a trois décennies, l’Europe a manqué une occasion de faire évoluer les structures de sécurité dans le cadre d’un partenariat avec la Russie. Sous la direction des États-Unis, l’OTAN est devenue une agence de recrutement contre Moscou. Confrontation au lieu de coopération. Malheureusement, il y a peu de signes de ce changement dynamique, malgré les appels de la Russie pour des relations plus raisonnées.

L’alliance de 30 membres comprend désormais des États européens dont les politiciens expriment une russophobie ouvertement déclarée. Sous l’influence malsaine des partis ultranationalistes polonais et baltes, s’est développé un révisionnisme inquiétant concernant la Seconde Guerre mondiale, ou la Grande Guerre patriotique comme on l’appelle en Russie, où les crimes de l’Allemagne nazie sont assimilés, de manière méprisable, aux crimes de l’ère soviétique.

La polarisation de l’Europe a été une politique délibérée sous l’OTAN qui a entraîné des tensions extrêmes entre les États-Unis et leurs alliés, d’une part, et la Russie de l’autre. La désignation de l’Ukraine et de la Géorgie, deux anciennes républiques soviétiques, pour devenir membres de l’OTAN est une provocation calculée contre la Russie. Cette décision pourrait potentiellement voir des missiles balistiques américains installés à la frontière de la Russie par une alliance militaire qui définit la Russie comme une menace pour l’Europe.

Lors de la récente cérémonie commémorative présidée par le président allemand Steinmeier pour rappeler au monde la pire horreur de l’histoire moderne, il faut déplorer que l’ambassadeur d’Ukraine ait refusé d’y assister. L’événement a eu lieu au Musée germano-russe de Berlin. C’était le site où l’Allemagne nazie a signé une capitulation inconditionnelle le 8 mai 1945, devant des représentants de l’Union soviétique, des États-Unis et de la Grande-Bretagne. (La date était le 9 mai à l’heure de Moscou.)

L’ambassadeur ukrainien Andrij Melnyk a rejeté l’invitation car il a déclaré que le lieu était « un affront » car trop axé sur les souffrances de la Russie.

C’est alors que les forces ukrainiennes soutenues par l’OTAN sous le contrôle d’un régime de Kiev qui glorifie les collaborateurs nazis bombardent le peuple russe de l’est de l’Ukraine dans une guerre qui dure depuis plus de sept ans. Le régime de Kiev a été porté au pouvoir par un coup d’État soutenu par les États-Unis et l’Europe contre un président élu en février 2014. Le régime est enhardi dans son agression anti-russe par le soutien financier et militaire de Washington et de Bruxelles.

Il est en effet troublant de constater que même lorsque des dirigeants comme le président allemand Frank-Walter Steinmeier semblent parler solennellement et sagement de l’horreur de la guerre, il y a toujours un manque étonnant de conscience du danger de guerre comme en témoignent les politiques de Washington et de ses alliés. Est-ce vraiment un manque de conscience ou quelque chose de plus cynique ?

L’ombre fasciste de la nuit la plus longue de l’opération Barbarossa hante toujours l’Europe. C’est incroyablement désolant. *Citation ajoutée par votre serviteur et dont j’ai oublié l’auteur.

Retour sur l’ « agent orange », le cas de Madame Tran To Nga

Qui se souvient de la pire défaite de l’armée française depuis 1940 ? Je vais rafraichir la mémoire de mes lecteurs car je m’en souviens très bien. J’étais en pension, j’avais un peu plus de 8 ans et tous les soirs nous écoutions le bulletin d’information à la radio qui entre novembre 1953 et mai 1954 égrenait le nombre de morts dans les rangs de l’armée française. Au cours du siège de Dien bien Phu il y eut officiellement 2293 morts et 11721 prisonniers du côté français et nul ne sait quelles furent les pertes du Viet-Cong. Près de 9000 de ces prisonniers français moururent en captivité. Je m’en souviens, car ces évènements marquèrent à jamais ma mémoire de jeune enfant, qu’on ne parla jamais des prisonniers, du moins en ce qui concernait leur nombre et leur sors. Puisqu’après cette cuisante défaite la France envoya à nouveau des troupes se battre en Algérie il est facile aujourd’hui de critiquer les Américains va-t-en-guerre à nouveau avec l’équipe du vieux Joe, une obsession des démocrates américains car les Français n’ont cessé de faire la guerre pendant plus de dix ans après la fin de la seconde guerre mondiale. Il n’y a pas lieu de s’en vanter. Quand les Français se retirèrent du Vietnam ce furent donc les Américains qui prirent la relève « au nom de la démocratie » et ils n’ont jamais cessé depuis de faire la guerre presque dans le monde entier toujours au nom de la démocratie. Les Français se battaient pour maintenir leur empire colonial mais les Américains se battaient se se battent toujours pour la démocratie. J’avoue que j’ai de la peine à comprendre l’attitude de nos « amis » américains car leur notion de démocratie m’échappe.

Bref, quand les Américains prirent la relève au Vietnam, après la guerre de Corée qui se terminait à peine, ils employèrent les grands moyens : des millions de tonnes de bombes et plus de quarante mille tonnes de défoliant pour repérer les mouvements du Viet-Cong lourdement appuyé par l’armée chinoise dans la forêt tropicale dense. Le produit défoliant était supposé contenir du 2,4,5-T, un défoliant ayant des propriétés herbicides puissantes maintenant interdit mais la commande de l’armée américaine auprès des compagnies de phytochimie s’appelait poétiquement l’ « agent orange » et c’est à ce moment-là que commence l’histoire de Madame Tran To Nga.

Contaminée alors qu’elle était une toute jeune fille cette franco-vietnamienne a toujours combattu pour que le Vietnam soit indemnisé des ravages profonds provoqués par l’agent orange. Tous ses enfants ont souffert de malformations et de diverses maladies dont l’explication se trouve dans le fait que la dioxine présente dans l’agent orange est un agent mutagène puissant et les mutations délétères se transmettent à la descendance (voir infra).

Encore aujourd’hui l’administration américaine et le Pentagone ont toujours refusé de reconnaître leur responsabilité : on était en temps de guerre, les pires crimes contre l’humanité n’étaient pas reconnus et la Ligue des Droits de l’Homme (LDH) était tout simplement ignorée. Si le gouvernement fédéral américain a finalement indemnisé des combattants victimes de l’agent orange à hauteur de 180 millions de dollars en 1984 il s’agissait essentiellement des fonctionnaires de l’armée américaine.

Madame Tran To Nga a décidé de s’attaquer aujourd’hui aux fabricants de l’agent orange. C’est un combat perdu d’avance car ni Dow Chemical ni Monsanto, les deux principales firmes impliquées à cette époque, ne se sentent coupables directement puisqu’elles devaient faire face à une commande massive de l’armée et par conséquent toutes les précautions de fabrication n’ont pas été prises, dans l’urgence, pour satisfaire ces commandes. L’impureté incriminée et le TCDD (2,3,7,8-tetrachloro dibenzodioxin). Cette molécule s’intercale entre les appariements ioniques des bases puriques et pyrimidiques de l’ADN et provoque des erreurs de lecture au cours de la réplication de l’ADN lors par exemple d’une division cellulaire avec apparition de cancers ou pire lors de la gamétogenèse avec transmission à la descendance des erreurs de réplication.

Pour conclure ce billet je voudrais relater l’histoire de la belle-soeur d’origine laotienne d’un de mes amis français résidant ici qui date de seulement d’hier premier mars 2021. Elle a une quarantaine d’années et a eu deux filles qui ont aujourd’hui 14 et 12 ans. L’aînée souffre d’une forme rare de dysfonctionnement de la lignée sanguine blanche avec un fort déficit en plaquettes découvert il n’y a que quelques jours. Il peut s’agir d’une conséquence sur le long terme de l’agent orange puisque le Laos n’a pas été épargné par l’armée américaine lors de la guerre du Vietnam, ce pays étant considéré comme base-arrière et complice du Viet-Cong. La grand-mère de cette jeune adolescente a peut-être été exposée à l’agent orange lors de cette guerre et a transmis une ou plusieurs mutations à sa fille que celle-ci a transmis à l’une de ses filles. Si une mutation ne se trouve que sur l’un des allèles il y a une chance sur deux qu’elle soit transmise à la descendance. Si le gène de l’un des allèles est défectueux il peut être compensé en partie ou totalement par le gène sain. Cette Laotienne, disposant des deux allèles n’a pas souffert de symptômes délétères mais l’une de ses filles a récupéré l’allèle défectueux et pour une raison inconnue le (ou les) gène défectueux s’est exprimé. Ceci peut expliquer pourquoi peut apparaître au cours de la deuxième génération ce type de problème. Cette jeune adolescente a été prise en charge à l’hôpital à Bordeaux … Mais mon hypothèse est peut-être spéculative.

Source partielle et illustration : globalresearch.ca

Brève. Paris, premier mars 1871, les Parisiens se confinent volontairement …

Il y a 150 ans, ce premier mars 1871, conformément aux disposition arrêtées dans la convention d’armistice signée le 26 février par Guillaume Ier et Adolphe Thiers l’armée allemande défile dans Paris. Les termes de cette convention sont humiliants : la France cède à l’Empire allemand récemment proclamé au château de Versailles l’Alsace et la Lorraine mais garde la place de Belfort qui est toujours restée française durant le conflit car vaillamment défendue par le colonel Denfert-Rochereau. En outre la France doit payer à l’Allemagne une indemnité de guerre de 5 milliards de francs-or. Cette convention stipule que l’armée allemande pourra défiler le premier mars sur les Champs-Elysées.

Des détachements de l’armée allemande entrent dans Paris à 10 heures du matin en empruntant l’Avenue de la Grande Armée, arrivent jusqu’à l’Arc de triomphe et descendent l’Avenue des Champs-Elysées. Tout le quartier est gardé par des bataillons de la garde nationale française. Les Allemands vont brièvement occuper le quartier des Champs-Elysées et du faubourg Saint-Honoré. Les Parisiens ont fermé tous les volets des logements, tous les rideaux des magasins ont été baissés, les rues sont désertes … ils se sont tous confiné chez eux pour ne pas voir les pointes des casques prussiens qui préfigurent les « spikes » du coronavirus qui aboutiront à un confinement non pas spontané de la population mais imposé par le pouvoir fascistoïde (cf. Emmanuel Todd) installé dans le faubourg Saint-Honoré aujourd’hui. Comme ils le sont aujourd’hui, ces Parisiens, excédés, humiliés, sacrifiés par un gouvernement fantôme et des représentants du peuple ayant fui à Bordeaux, comme l’Assemblée Nationale qui n’est plus aujourd’hui qu’un vulgaire bureau d’enregistrement des décrets liberticides émanant du prince, vont faire exploser leur ras-le-bol quelques semaines plus tard …

Cent cinquante ans plus tard la France est à nouveau asservie par l’Allemagne et aux ordres des européistes. Miné par une guerre commerciale impitoyable le pays est devenu un désert industriel, la population s’appauvrit, les agriculteurs se suicident et « les quartiers » sont devenus des îlots de non-droit. Tout est à nouveau réuni pour que le peuple, les Gaulois réfractaires, s’insurge à nouveau. L’histoire va-t-elle se répéter ?

Source et illustration : Wikipedia

Brève. Il y a 150 ans … à Paris

Alors que les vols à l’étalage commencent aujourd’hui à prendre une ampleur inquiétante à Paris et dans les grandes villes françaises car de plus en plus de Français (et de Français un peu moins Français) ont faim, il y a 150 ans les Parisiens, assiégés par les Prussiens, commençaient à vraiment souffrir de la faim.

Je lis (Wikipedia) : « ce 16 décembre 1870 les vivres diminuent, la viande qui était rationnée manque totalement ainsi que le bois et le charbon. Le gouverneur de Paris ordonne la réquisition des chevaux, des ânes et des mulets pour les abattre et les manger. On mange du chat, du chien et on chasse les rats » (pour les manger).

Il faudra attendre quelques jours seulement pour que les températures descendent en dessous de moins 10 degrés, ce qui aggravera considérablement la situation sanitaire des Parisiens dont on déplorera parmi eux des décès massifs, par exemple du 11 au 15 décembre 2728 morts, outre les victimes des bombardements.

On est en guerre contre le coronavirus avait dit le Président Macron, il y a 150 ans, à Paris, c’était la guerre, la vraie guerre avec le froid, les pénuries de nourriture, et la totale incurie des politiciens et des militaires. Comme aujourd’hui les Français n’étaient plus gouvernés que par décrets, on était en guerre (comme aujourd’hui), et ils souffraient. Le SARS-CoV-2 a autorisé les autorités politiques françaises à réduire les libertés individuelles en cette année 2020 et à prendre des mesures totalement contraires à la constitution. En 1870, il y a 150 ans, les Parisiens étaient plus libres qu’aujourd’hui ! Macron a revêtu des habits de dictateur et ses sbires sont aux ordres, la police est devenue une milice pro-gouvernementale. Qu’il fasse aussi froid cet hiver qu’en 1870-1871 (moins 9 degrés le 24 décembre 1870) alors les Français pourront à nouveau faire la révolution et embastiller tous ces malfaisants.

Pétition à la Chambre des Députés (1822)

Si on fait un petit retour dans l’histoire de la France, on constatera que les gouvernements ont souvent (trop souvent) méprisé le petit peuple, abrités sous les lambris dorés de la République et dans le cas présent de la royauté au cours de la Restauration, période de 15 années qui suivit la chute de l’Empire français, elle-même suivie de la Révolution de 1830 dite des « Trois Glorieuses » qui établira la monarchie de Juillet, ressemblant au système anglais mais mal ficelé. La pétition qui est l’objet de ce billet a été adressée au Parlement en 1822 pour protester contre les mesures prises par le gouvernement empêchant les villageois de tout simplement se divertir. Il est intéressant de replacer la pétition de Paul-Louis Courier, journaliste et essayiste, dans son contexte politique. La monarchie parlementaire, c’est Louis XVIII qui est sur le trône pour quelques mois encore, est dirigée par le ministre Villèle. Celui-ci a été « parachuté » par les « Ultras », royalistes très proches de l’Eglise, à la tête du gouvernement. Ces Ultras sont sous la coupe du comte d’Artois (futur roi Charles X quelques mois plus tard), un personnage très pieux, et ont obtenu que le gouvernement durcisse la censure de la presse et régente au plus près la vie quotidienne en tentant d’interdire tout comportement qui ne respecterait pas les enseignements de l’Eglise toute puissante.

Les festivités dans les villages de la France profonde, peuplée de d’agriculteurs et de petits artisans juste bons à payer des impôts, sont progressivement interdites dans les bourgs ruraux car ce sont des « rites païens », les garçons se laissant aller à la boisson et les filles se laissant volontiers trousser derrière la première meule de foin ou de paille trouvée. Paul-Louis Courier ose donc envoyer cette pétition au Parlement. Cette pétition restera comme on pouvait s’y attendre lettre morte : ( http://www.bmlisieux.com/litterature/courier/courie01.htm ), lettre morte d’autant plus que le parlement n’avait pratiquement aucun pouvoir, comme aujourd’hui !

Le parallèle entre la France de 2020 et celle des années 1820, il y a donc deux-cents ans, est tout à fait frappante en ce qui concerne l’attitude du gouvernement vis-à-vis de la population. Cette attitude n’a pas changé et se résume en un mot : mépris. Les constantes de la vie des Français n’ont pas évolué en deux siècles à deux exceptions près. D’abord la disparition dans la vie quotidienne de l’omniprésence de l’Eglise, l’Etat, dans sa grande clairvoyance, n’ayant jamais pu remplacer certains enseignements de l’Eglise comme notamment la morale. Ensuite l’autre différence majeure est la désertification des campagnes au profit des villes, petites ou grandes. En 1820, près de 80 % de la population française est rurale, la révolution industrielle ne modifiera le quotidien des Français qu’à partir du second Empire. Avec ces changements l’Etat centralisé a trouvé de nouveaux prétextes et de nouveaux moyens pour toujours emmerder, et de plus en plus, les Français. Cette histoire des bals du village d’Azai (Azay-sur-Cher près du château éponyme) et de leur interdiction est d’une actualité saisissante. L’histoire ne dit pas s’il y avait des chauve-souris et des coronavirus à l’époque mais il est certain qu’il n’y avait pas de multinationale livrant à domicile des tubes de rouge à lèvre, des casseroles ou des tournevis que les supermarchés n’ont plus le droit de vendre …

Il y a 400 ans presque jour pour jour : l’Edit de Pau

En 1589 le roi de Navarre Henri III devient roi de France après avoir abjuré sa religion protestante. On est en pleine guerre civile dans le royaume de France. Les Français s’entretuent pour des histoires de transsubstantiation et de trinité divine. Henri III de Navarre, de sang Bourbon par son père sera sacré roi de France à Chartres sous le nom de Henri IV. Curieusement il restera « propriétaire » de ses domaines d’une étendue considérable s’étendant sur la presque totalité de l’Aquitaine actuelle et comprenant également la principauté d’Andorre. Tout ce sud-ouest plus tard rattaché au royaume de France, nous allons le découvrir, est majoritairement protestant et pour apaiser son peuple et surtout ses sujets de ce grand Sud-Ouest, Henri IV restant au fond de lui-même un protestant convaincu mettra en place l’Edit de Nantes en 1598 deux ans avant son assassinat par un catholique fanatique. Cet édit obtenu après de multiples péripéties mettra fin à la sanglante guerre de religion qui dura trente ans et ravagea la France. Un calme relatif s’instaurant le roi entreprend une série de réformes économiques et, comme les Français ont toujours su le faire, la prospérité revient dans un royaume apaisé. L’essor des arts et des lettres, de l’artisanat et du commerce vont faire renaître une France dévastée par cette guerre fratricide ponctuée de massacres tous aussi écœurants les uns que les autres.

Approchant de la cinquantaine et sans héritier, son union avec Marguerite de Valois (dite la Reine Margot) est sans descendants, Marguerite s’exile dans un château dans le Massif central et rendra l’âme en 1615, Henri IV obtient l’annulation de son mariage par le pape et à la suite du décès de sa compagne Gabrielle d’Estrée qui n’est pas de sang royal le roi épouse Marie de Médicis en la cathédrale Saint-Jean de Lyon en 1600 avec laquelle il aura un héritier mâle très rapidement, le futur roi Louis XIII. Passons sur les qualités de négociateur de Henri IV en pleine guerre de religion mêlant la diplomatie et les jupons (et de nombreux enfants illégitimes mais l’histoire est très diserte à ce sujet), il restait cependant la question du domaine personnel de Henri IV, l’ancien Henri de Navarre, assassiné en 1610. De multiples négociations complexes et à rebondissements aboutiront finalement à l’édit de Pau finalisé au début du mois d’octobre 1620 peu après l’accession au trône royal de Louis XIII après dix années de régence assurées par Marie de Médicis. Cet édit sera promulgué le 19 du même mois. Tout en préservant une certaine autonomie législative au Parlement de Pau ce document rattache de fait l’ensemble du domaine du « roi de Navarre » au royaume de France. Ces domaines comprenaient la Basse-Navarre, le Béarn, le Donezan et quelques marquisats aux confins de l’actuelle région Aquitaine ainsi que la principauté d’Andorre. À ce domaine du roi de Navarre l’édit de Pau réservera un statut spécial en instituant deux co-princes : le roi de France et l’évêque de Seo de Urgel. Il en est toujours ainsi aujourd’hui, le président de la république française étant co-prince d’Andorre.

Il y a donc 400 ans la France commençait à ressembler à ce territoire d’aspect hexagonal d’aujourd’hui. Le bon roi Henri IV restera celui qui a unifié la France et institué toutes sortes de réformes qui favoriseront par la suite l’essor de l’économie de ce pays. Il faut mentionner tout de même que la dot de Marie de Médicis était constituée de suffisamment de florins-or pour que Henri IV puisse rembourser la totalité de la dette du royaume de France à ses créditeurs qui étaient, ironie de l’histoire, en majorité des Florentins. Il y aurait beaucoup à dire sur la révocation de l’Edit de Nantes par ce mégalomane détestable que fut Louis XIV, le petit-fils de Henri IV, une erreur de ce monarque qui eut des conséquences négatives immenses pour le royaume, mais c’est hors du sujet de ce billet. Il est peu probable qu’un quelconque journaliste ou chroniqueur se hasarde à une mention spéciale à l’occasion de ce quatre-centième anniversaire de l’Edit de Pau, et pourtant …

On ne célèbre jamais les défaites de la République : la reddition de Bazaine

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Il y a 150 ans, en cette fin de mois d’août, vers le 18, le maréchal Bazaine, défait quelques jours auparavant par l’armée prussienne à Gravelotte, se réfugie à Metz, une ville fortifiée réputée imprenable. La deuxième armée prussienne s’installe alors autour de Metz pour l’assiéger le 20 août 1870. Le siège durera jusqu’à la fin du mois d’octobre alors que Napoléon III a été capturé le 2 septembre lors de la bataille de Sedan, et la capitulation de l’armée de Mac Mahon le même jour.

Cette résistance de la ville de Metz, traduction dans les faits de l’orgueil délirant de Bazaine, exacerbera la vengeance des Prussiens qui, le jour de la reddition de la ville le 28 octobre, se retrouvera de facto allemande, la ville de Metz devenant la préfecture de la « Lorraine allemande », le nouveau gouverneur étant le Comte Guido Henckel von Donnersmarck, bien avant la signature de l’armistice. La chute de la ville de Metz aura d’immenses répercussions dans l’opinion publique française et Bazaine sera plus tard condamné pour trahison et intelligence avec l’ennemi. Il a été contraint de livrer 226000 personnels militaires aux Allemands dont trois maréchaux et cinquante généraux. L’armement lourd de la ville de Metz contribuera à la mise en place du siège de Paris en 1870-1871 l’armée prussienne arrivant à Melun dès le 12 septembre 1870. On connait la suite …

Source : Wikipedia, peinture de Théodore Devilly décrivant l’adieu des soldats à leurs généraux près de la voie ferrée Paris-Metz