Quelques mémoires de ma carrière de chercheur en biologie (4-bis). Le cas d’un fongicide.

Pour suivre et comprendre cette chronique je suggère à mes fidèles lecteurs de relire les précédents billets relatifs à ce sujet (liens en fin de billet). Je reprends donc le cours de ce récit. Devant ma perplexité vraiment pesante un de mes collègues chimistes, il est vrai que mon hypothèse avait fait le tour du centre de recherche, me signala qu’il restait un petit stock d’Iprodione radioactif marqué avec du carbone-14 et qu’il me serait alors possible de suivre l’évolution du produit avec des cultures in vivo du champignon. Cet éminent chimiste, éminent dans la mesure où il était en charge de synthétiser une molécule à la demande marquée avec du carbone-14 en partant de carbonate de sodium (C14) provenant du CEA, un véritable tour de passe-passe pour un chimiste organicien. Je retournais dans le laboratoire avec une petite fiole contenant une quantité confortable de radioactivité, de l’ordre d’une milliCurie (oui, je suis de la vieille école), et suivant les conseils de ce chimiste j’entrepris de repurifier le composé en question car tout produit radioactif organique subit au cours du temps une dégradation (radiolyse) consécutive aux rayonnements émis par l’isotope même si dans le cas du carbone-14 ces derniers ne sont pas très énergétiques, beaucoup moins en tous les cas que ceux émis par le potassium-40 de nos ossements. Parallèlement je démarrais des cultures d’une souche de champignon résistant au fongicide établie en Israël dans des grands flacons de 5 litres. Personne ne s’inquiéta de la quantité massive de C-14 que je manipulais sans précaution particulière car beaucoup de mes collègues utilisaient des radioisotopes bien plus dangereux comme du phosphore-32 ou encore du fer-59. Conformément à mon hypothèse je devais ne m’intéresser qu’au sort du fongicide advenu à l’intérieur des cellules du champignon, ce qui veut dire que tous les « jus » de culture furent allègrement évacués dans l’évier.

J’entamais alors la lourde tâche de purifier tous les produits radioactifs mineurs apparus au cours de la croissance du champignon résistant car cette résistance, toujours selon mon hypothèse ne pouvait qu’être le résultat d’une modification de l’enzyme cible le rendant insensible au produit provenant de l’Iprodione mais qui n’était pas de l’Iprodione natif. Je m’étais emprisonné dans ma démarche mais il allait s’avérer qu’elle était justifiée. L’extrait provenant des cellules de champignon et non pas du milieu de culture inhibaient effectivement « ma » phosphoglucomutase et je fis une calibration approximative entre un poids sec global et la radioactivité spécifique qui lui était associée (connaissant cette dernière au début de l’expérimentation) pour suivre les taux d’inhibition qui seraient mesurés au cours du processus complexe de purification subséquent qui m’occupa plusieurs semaines.

Enfin, un jour j’avais le produit final dans un petit tube dont l’homogénéité était pour moi satisfaisante selon les critères d’un biochimiste qui sont différents de ceux d’un chimiste et, assez fier de moi, je le soumettais à l’analyse dans le service de spectrographie de masse du Centre de Recherches. La réponse me fut communiquée le lendemain, il s’agissait d’un produit de dégradation de l’Iprodione bien connu qui avait été testé comme fongicide mais n’avait jamais révélé une quelconque activité in vivo. Il me fallut une petite semaine pour étudier toutes les propriétés inhibitrices de ce produit sur « mon » enzyme. Les paramètres d’inhibitions étaient incroyables pour un enzymologiste que je fus durant toute ma carrière. Il ne fallait que quelques fractions de picomoles (10-12 ou un millième de milliardième) par millilitre pour inhiber totalement l’activité de l’enzyme.

Fort de l’ensemble de mes travaux qui avaient duré plus de deux années, je soumettais à mon directeur de recherches le projet de rédiger une publication explosive car ce produit pouvait être un diabétogène potentiel puissant pour les animaux bien que la littérature scientifique n’en ait jamais fait état. Il fallait aussi que la société au sein de laquelle je travaillais accepte que je publie mes travaux. Je me trouvais dès lors confronté non plus à une problématique scientifique pure et dure mais à de réels problèmes humains.

Suite dans l’épilogue qui sera l’objet d’un prochain billet.

https://jacqueshenry.wordpress.com/2018/11/03/quelques-memoires-de-ma-carriere-de-chercheur-en-biologie-3/

https://jacqueshenry.wordpress.com/2018/12/08/quelques-memoires-de-ma-carriere-de-chercheur-en-biologie-4/

Transition énergétique à la française. Sans énergie nucléaire une catastrophe annoncée …

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Dans le cadre de la transition énergétique, écologique, festive et solidaire vers laquelle le gouvernement français veut précipiter le pays il y a comme un gros problème qui révèle l’amateurisme de ce gouvernement. Cette transition semble ne concerner que la production d’électricité. Première erreur ! D’abord la France, en termes d’émissions de carbone liées à la production d’électricité, fait figure d’excellent élève mondial puisque plus de 82 % de cette énergie électrique ne rejète aucun gaz délétère pour le climat car elle est d’origine nucléaire. L’électricité ne représente que 23 % de l’ensemble de l’énergie consommée en France. Vouloir focaliser la transition énergétique seulement sur l’électricité est une malhonnêteté et un non-sens écologique et financier qui dissimule le fait que les politiciens lourdement teintés d’écologie politique anti-nucléaire veulent tout simplement démanteler en partie le parc électro-nucléaire français qui est toujours le meilleur du monde et le restera encore longtemps.

Les postes d’utilisation d’énergie provenant des combustibles fossiles se répartissent entre les transports automobiles (33 %), le chauffage des habitations et le secteur tertiaire (45 %), l’industrie (19 %) et une infime partie dans le secteur agricole. Partant de cette constatation le gouvernement a décidé de taxer les carburants dans le cadre de cette transition énergétique ce qui a provoqué un soulèvement populaire tout à fait justifié. Une lourde taxation du gaz et du fuel domestique devrait automatiquement suivre si le gouvernement est logique avec ses idées mais il semble que le peuple est plus cohérent que le gouvernement car taxer ce peuple pour construire des moulins à vent ne plait pas à tout le monde …

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Parallèlement le gouvernement français, dont la créativité écologique est sans limites, promeut la voiture électrique convaincu qu’encore plus de moulins à vent disséminés dans la campagne française profonde permettront d’assurer le rechargement en temps voulu des batteries de ces véhicules électriques. Deuxième erreur ! Ceci est totalement erroné puisqu’il faut une disponibilité en énergie électrique 24/24 heures pour assurer le rechargement des voitures électriques et non pas quelques heures par jour quand il fait un temps venteux. Et pour les panneaux solaires c’est exactement le même cas de figure : les automobiles circulent plus souvent le jour que la nuit et leurs utilisateurs les rechargent la nuit justement quand il n’y a pas de soleil. Ce n’est que du bon sens basique.

J’ai mentionné sur ce blog à plusieurs reprises que les deux tranches 900 MW électriques de Fessenheim étaient juste suffisantes pour recharger les batteries de 400000 véhicules électriques légers soit environ 1,6 % du parc français de véhicules à l’exclusion des camions. À moins de vouloir obliger autoritairement tous les Français à se déplacer à pied ou en bicyclette ou encore à utiliser les transports en commun – quand il y en a – pour supprimer la totalité des émissions de CO2 produites par les véhicules automobiles il faudrait construire 140 tranches nucléaires du type de celles de Fessenheim ou 78 EPR de 1600 MW électriques, pas moins ! Conclusion : qui va oser prendre une telle décision et la rendre acceptable par le public ? Car il faudrait mettre en chantier dès aujourd’hui deux EPR chaque année pour atteindre les objectifs 2050 de réduction des émissions de CO2 fixés par l’Europe. Et pour « électrifier » entièrement le secteur tertiaire et résidentiel gros producteur de carbone, inutile d’imaginer les scénarios …

Pour les énergies électriques dites renouvelables la France a mis la charrue avant les boeufs sans examiner un seul instant ses voisins, l’Allemagne et le Danemark, dont les programmes de « verdissement » de la production électrique sont des catastrophes écologiques, environnementales, économiques et financières. Sur le papier tout est beau avec ces sources d’énergie intermittentes par nature, mais dans la réalité il n’existe pas à l’heure actuelle de technologies de stockage à grande échelle de l’énergie électrique. Il est probable qu’il faudra attendre des dizaines d’années et des centaines de milliards d’euros d’investissements pour espérer mettre en place des technologies de stockage à très grande échelle de l’électricité. Produire de l’hydrogène – c’est nouveau et c’est écolo car ça ne produit que de l’eau – est une autre lubie car cette « filière » consomme plus d’énergie qu’elle n’en restitue en raison des rendements déplorables tant de la production d’hydrogène elle-même que du fonctionnement des piles à combustible.

Il ne reste donc que l’atome et les écologistes ultra-politisés et pilotés par Greenpeace, une organisation génétiquement allergique à l’uranium, doivent se rendre à cette évidence avant qu’il ne soit trop tard.

Il est clair que remplacer tout le parc automobile d’un pays comme la France avec des voitures électriques constitue un véritable challenge car il faudra alimenter les réacteurs nucléaires de la génération actuelle, c’est-à-dire des réacteurs à eau pressurisée (PWR) qui paraîtront dans quelques décennies complètement démodés en regard, par exemple, des réacteurs à haute température refroidis à l’hélium bénéficiant d’un rendement thermique excellent. Mais comme cette technologie n’est encore qu’en cours de développement expérimental la seule alternative reste le PWR qui bénéficie d’une robuste expérience. La France et la Belgique sont les deux pays au monde les plus « nucléarisés » en termes de production électrique mais il faudra aussi se confronter à l’approvisionnement en combustible pour cette filière PWR qui utilise un uranium enrichi en isotope 235 à hauteur de 4 %.

La France peut servir d’exemple pour qu’il soit permis de faire un peu de prospective. Avec 58 réacteurs de diverses puissances allant de 900 MWe (34 tranches), 1300 MWe (20 tranches) et 4 tranches 1450 MWe la France « consomme » chaque année l’équivalent de 8000 tonnes d’uranium naturel dont environ – toujours en équivalent U naturel – 960 tonnes de MOX et 1120 tonnes (toujours en équivalent U naturel) d’uranium ré enrichi dans les installations ultra-modernes George Besse II. La totalité de l’uranium utilisé en France est importée car toutes les mines d’uranium de l’Hexagone ont été fermées. la France n’importe donc que 6000 tonnes d’uranium naturel sous forme de « yellow cake », soit 7000 tonnes d’oxyde U3O8.

Si tous les pays du monde convertissaient leur parc automobile en voitures électriques la planète serait-elle en mesure de fournir tout l’uranium nécessaire ?

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Selon le dernier rapport de la Nuclear Energy Agency conjointement avec l’IAEA (disponible sur le site de la NEA, n° 7413) d’où ces informations proviennent les réserves mondiales d’uranium métal prouvées se situent dans une fourchette comprise entre 12 et 20 millions de tonnes. À cette estimation très incertaine car comme pour le pétrole de nombreux pays dissimulent leurs véritables réserves il faut ajouter les gisements dits non conventionnels comme les phosphates, les gisements profonds et enfin l’eau de mer. J’ai déjà mentionné ce dernier gisement infini sur ce blog. Quant aux dépôts de phosphate il en existe non pas seulement au Maroc, la première réserve mondiale, mais également en Russie, au nord de la Chine ou encore au Chili. Il reste que l’exploitation des gisements d’uranium est assujettie aux cours mondiaux du Yellow cake et si la demande augmentait en raison de « transitions énergétiques » censément pensées et préparées alors les cours du yellow cake augmenteraient et de nombreux gisements déjà identifiés et non exploités deviendraient rentables.

Si on émet des doutes quant à la fiabilité de l’uranium comme énergie du futur il reste aussi les gisements massifs de thorium et enfin la surrégénération qui a été déplorablement abandonnée par la France. Comme son nom l’indique un réacteur à neutrons rapides surrégénérateur produit plus de combustible qu’il n’en consomme. Il s’agit de plutonium et la France, dans le cadre du projet européen NERSA, maîtrisait parfaitement le retraitement du combustible irradié. Ce fut une catastrophe industrielle dont l’ampleur apparaît maintenant avec cette « transition énergétique » dans laquelle la France s’engouffre en mettant à nouveau la charrue devant les boeufs pour se conformer aux diktats des mouvements écologistes.

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Illustrations : page de titre du rapport de la NEA (yellow cake), principaux pays producteurs d’uranium et connaissancedesenergies.org pour le « paysage » énergétique français. Lire aussi les articles de Michel Gay sur le site Contrepoints du 9 septembre 2018 relatif à la durée d’exploitation d’un réacteur nucléaire et du 21 juillet 2018 au sujet du stockage de l’électricité sous forme d’hydrogène entre autres multiples articles sur le sujet de l’énergie de ce même auteur.

2050 : un beau monde sans carbone …

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Afin de sauver le climat et par conséquent la planète l’objectif fixé par les directives de l’IPCC, organisme onusien bien connu pour sa probité scientifique, est d’atteindre en 2050 un taux d’émissions de carbone égal à celui de l’année 1902. Au début du XXe siècle l’automobile en était à ses balbutiements et il n’y avait que quelques rares trains utilisant le plus souvent du charbon comme combustible mais aussi parfois encore du bois. C’était « le bon vieux temps » … Pourtant l’utilisation intensive des combustibles fossiles dont en particulier le pétrole permit tout au long du XXe siècle une amélioration considérable et incontestable du bien-être général des pays occidentaux. Nous ne pourrions pas imaginer aujourd’hui un déplacement d’une ville à une autre en voiture à cheval, ni nous chauffer en hiver avec une cheminée à foyer ouvert ou encore transpirer en été sans air conditionné ni même ne pas avoir de réfrigérateur à la maison et devoir aller glaner quelque bois mort dans une forêt en y allant en voiture à cheval pour cuisiner ni, enfin, aller puiser de l’eau dans un puits communal ou une rivière proche.

C’est pourtant ce qui attend les pays de l’OCDE si en 2050 les émissions de carbone doivent égaler celles de 1902 conformément aux directives de l’accord sur le climat de 2015.

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Les combustibles fossiles ont permis une immense contribution à la santé publique en réduisant la pauvreté grâce à des progrès techniques rendant la vie plus confortable et saine, en favorisant l’électrification de nombreuses productions industrielles et en induisant une disponibilité en nourriture jamais atteinte auparavant. Remplacer les combustibles fossiles sans un développement massif de l’énergie nucléaire, ce dont les écologistes politiques ne veulent pas entendre parler, par des sources d’énergie alternatives infiniment plus coûteuses et intermittentes sans aucun moyen de stockage techniquement et économiquement abordable avant longtemps signifiera donc un retour de l’humanité au début du XXe siècle si on fait preuve d’optimisme.

Avant l’introduction de l’énergie nucléaire civile au tournant des années 1960 les combustibles fossiles avaient déjà créé l’ère moderne, ils avaient favorisé l’augmentation du niveau de vie, considérablement amélioré la santé et allongé l’espérance de vie tout en sortant des centaines de millions de personnes de la pauvreté.

Ce que nous appelons aujourd’hui la modernité ce sont des villes avec des systèmes de transport rapides et sûrs, avec la télévision, les téléphones mobiles et internet, l’eau courante, un retraitement des eaux usées et des rues asphaltées éclairées la nuit. Toute cette modernité a été rendue possible grâce aux combustibles fossiles puisque aujourd’hui encore plus de 92 % de l’énergie primaire utilisée dans le monde provient des combustibles fossiles. Selon Vaclav Smil (voir les liens en fin de billet) : « L’attribut le plus fondamental de la société moderne est simplement celui-ci : c’est une civilisation à haute densité énergétique basée principalement sur les combustibles fossiles ».

Selon D. Deming sans source d’énergie fiable et disponible à tout moment le monde s’écroulerait. Cet auteur a écrit un scénario fictif assez effrayant mais réaliste de ce qui arriverait à la civilisation nord-américaine si toutes les compagnies extrayant des combustibles fossiles se mettaient en grève illimitée et voici les conséquences d’une telle situation. C’est ce qui attend pourtant le monde dans l’hypothèse d’un monde sans carbone en 2050 qui ne pourra plus être ce qu’il est aujourd’hui sans sources d’énergie économiquement abordables et disponibles à tout moment. Le scénario de Deming est une fiction, un film en accéléré de ce que va devenir l’humanité dans les années à venir.

1. Sans carburant diesel, l’industrie du transport routier va être paralysée. Toutes les denrées sont distribuées aux USA par la route. Les linéaires des supermarchés se retrouveront rapidement vides. La production de denrées alimentaires d’une manière générale s’arrêtera progressivement. Sans diesel aucun engin agricole ne pourra plus fonctionner et les grandes cultures sans pesticides et engrais (tous produits à partir d’énergie fossile et par la chimie du pétrole) se transformeront en friches. L’industrie agricole américaine ne peut pas nourrir 315 millions de personnes avec une agriculture basée sur du fumier comme engrais et la traction animale pour les labours et les récoltes. Après seulement quelques semaines une famine massive commencera à s’installer.

2. Les locomotives (aux USA) utilisent toutes du carburant diesel et sans trains ni camions il ne sera plus possible d’acheminer des matières premières ni des produits finis. Toute les industries lourdes et manufacturières s’arrêteront. Il s’ensuivra des mises à pied massives. Toute activité quotidienne deviendra critique. Seuls les privilégiés disposant d’un cheval pourront se déplacer ou encore marcher pour aller sur leur lieu de travail si tant est qu’il existera encore un travail.

3. Aux USA l’électricité est produite à hauteur de 42 % avec du charbon et de 25 % avec du gaz. En perdant les deux tiers de la production d’électricité le réseau de transport et de distribution de l’énergie électrique sera devenu globalement hors d’usage. Quelques privilégiés habitant près de barrages hydroélectriques ou de centrales nucléaires pourront encore bénéficier d’électricité. En l’absence d’électricité cela signifie aussi qu’il n’y aura plus d’eau dans les maison ni de pompes pour évacuer les eaux usées et les retraiter. Quand les eaux minérales en bouteille auront disparu les habitants n’auront plus d’autre choix que de boire l’eau des rivières et des lacs et alors des épidémies massives de choléra apparaîtront. Sans médicaments la situation deviendra totalement catastrophique.

4. Les hôpitaux pourront continuer à fonctionner avec leurs groupes électrogènes mais sans diesel disponible cette production électrique de secours s’arrêtera aussi. Seule la chirurgie d’urgence pourra être encore pratiquée mais seulement dans des locaux éclairés par la lumière du jour. Et comme le kérosène est aussi un distillat de pétrole les lampes à kérosène ne seront pas non plus une solution pour l’éclairage. Même les bougies sont fabriquées avec de la paraffine provenant du pétrole. Il n’y a aucun doute qu’il sera impossible d’éclairer 135 millions de foyers américains avec des bougies faites avec de la cire d’abeille …

5. En quelques semaines la civilisation américaine reviendra à ce qu’elle était à la fin du XVIIIe siècle ! Toute l’évolution favorisée par le charbon puis le pétrole dès la deuxième moitié du XIXe siècle aura disparu, le produit intérieur brut américain aura chuté de plus de 95 % et la majeure partie de la population aura disparu en raison d’épidémies hors de tout contrôle en l’absence de médicaments.

Ce scénario très sombre de Deming d’un monde futur sans combustibles fossiles peut être sujet à critiques mais il est beaucoup plus vraisemblable que les prédictions de l’Armageddon climatique prédit par l’organisme onusien IPCC et tous les autres organismes non gouvernementaux qui soutiennent ses prédictions. Cette fiction de Deming a le mérite de s’appuyer sur des faits parfaitement prédictibles en cas d’abandon brutal des combustibles fossiles alors que les prévisions de l’IPCC ne s’appuient que sur des hypothèses et des modèles mathématiques. Au contraire de ce qu’affirme l’IPCC et tous les organismes qui soutiennent cette institution onusienne Deming n’a jamais prétendu peindre une fiction inévitable mais celle-ci paraît beaucoup plus crédible que toutes les conséquences supposées d’une catastrophe climatique elle-même hypothétique.

Source : NIPCC, liens. Smil, V. 2005, Energy at the Crossroads : Global Perspectives and Uncertainties, MIT Press

Deming, D. What if Atlas Shrugged ? LewRockwell.com

Climat, IPCC et Nations-Unies : corruption à l’échelle mondiale !

Je me suis reconnecté via mon téléphone portable dont je méconnais toujours les outils d’applications variées que m’a fait découvrir un ami ce soir. Une semaine sans aucune nouvelle du monde de la politique (on peut s’en passer) de la bourse ou de la science, quelles vacances salutaires ! Voici donc un billet que j’ai rédigé il y a quelques jours au cours de mon énième déménagement ici à Tenerife, où il fait presque trop chaud ! Je suis un vrai SDF …

C’est en parcourant le dernier rapport « Climate Change Reconsidered II » émanant du NIPCC (voir lien en fin de billet) que j’ai découvert une pépite à la page 86 de ce document et dont je livre ici une traduction aussi fidèle que possible. Il me semble en effet nécessaire que le public soit informé de faits soigneusement occultés par les médias du monde entier. Il s’agit d’un passage du chapitre 1.4.3 de ce document dont le titre lapidaire est « Bureaucracy ».

Le problème du mauvais fonctionnement des bureaucraties n’est pas un petit problème en ce qui concerne le sujet du changement climatique. Pendant des années les instances directrices de l’IPCC – la bureaucratie en charge d’établir un « consensus scientifique » au sujet de ce qu’il faut faire en ce qui concerne le changement climatique d’origine humaine – ont aussi oeuvré en faveur de l’industrie des énergies renouvelables et il s’agit sans contestation possible d’un conflit d’intérêts flagrant (voir les liens en fin de billet).

Les procédures adoptées par l’IPCC ont été vigoureusement critiquées lors d’un audit réalisé par le Concile Inter Académique ( InterAcademy Council, 2010) une organisation hautement respectable des plus éminentes figures des sciences académiques.

Pire encore que l’IPCC on trouve l’ONU, l’organisation parente de l’IPCC au sein du FCCC (Framework Convention on Climate Change) qui a pour mission de négocier la mise en place et l’implémentation d’un traité contraignant relatif au changement climatique. Un rapport datant de 2013 émanant de la Fondation pour la Défense des Démocraties (Foundation for Defense of Democraties) disait que  » l’ONU est un nid de corruption et d’abus. C’est une organisation opaque bénéficiant de l’immunité diplomatique qui n’a à rendre de comptes à personne … « . Ce rapport rappelle ensuite « le scandale dit pétrole contre nourriture (Irak) pour lequel l’ONU profita de milliards de dollars de pôts-de vin dans le cadre de la corruption de ses fonctionnaires » ce qui a mis en pièce « la promesse faite par la présidence de l’ONU d’une plus grande transparence, de plus de respect, de la fin des viols perpétrés par les casques bleus, de l’élimination des mandataires doublement inutiles et enfin d’une culture plus éthique ». Cette fondation ajoute que « la division d’audit interne de l’ONU (Office of Internal Oversight Services) a été secoué par des scandales et des conflits, y compris un ancien dirigeant de cet office accusant le Secrétaire Général d’actions déplorables dans le but de favoriser l’action des enquêteurs de cette commision, déclarant même que le Secrétaire Général est entré dans une phase de déclin ».

Le gros problème de l’ONU est structurel et non pas de la gestion du Secrétaire Général, quel qu’il soit. Allen (2013) a écrit que « Les Nations-Unies sont un organisme totalement corrompu où la plupart des votes sont contrôlés par une kleptocratie apatride ayant tous les pouvoirs. La plupart des États membres, comme on a coûtume de les appeler, sont considérés comme « non libres » ou « partiellement libres » par la Maison de la Liberté (Freedom House, comprendre le Conseil de Sécurité) où autant la Chine communiste que la Russie ou encore les USA ont un droit de veto. Toute mise en place d’une disposition émanant directement de l’ONU en ce qui concerne le réchauffement global serait synonyme de transferts massifs de richesse depuis les citoyens des pays riches vers les politiciens et les bureaucrates des pays pauvres. Aurement dit – on peut le supposer – il est fait totalement confiance en l’IPCC à ce sujet, oui mais, à part le fait que tous les modèles de cet organisme prédisant un réchauffement global ont déja montré leur incohérence et leur échec ».

Les économistes qui se penchent sur les efforts de l’IPCC et des Nations-Unies pour immédiatement rémédier au changement climatique y voient une capture des réglementations, une vision avec des oeillères (tunnel vision), des risques moraux et de la corruption, en un mot toutes les caractéristiques que l’on peut attendre d’une bureaucratie. Les activistes environnementaux et beaucoup de scientifiques semblent ignorer ces déviances éthiques ou veulent les excuser étant donné la gravité présumée de cette affaire de changement climatique. Mais l’IPCC a eu pour mission de trouver la vérité sur la science du changement climatique et l’ONU a été chargée de la mission de mettre en place un traité global de protection de l’atmosphère. Les raccourcis évidents utilisés ne peuvent plus, ainsi, donner lieu à de quelconques contestations au sujet du changement climatique.

Après chacun de ses scandales révélés, l’ONU a toujours promis de se réformer elle-même. À l’issue du catastrophique audit conduit par l’IAC l’IPCC a promis de se réformer. Ni l’ONU ni l’IPCC ne se sont réformés de l’intérieur car cela leur est impossible. Ces deux organismes ne respectent pas les principes recommandés par Elina Ostrom (voir note). Jamais l’IPCC n’a objectivement étudié le changement climatique car sa mission était uniquement de mettre en évidence un impact humain sur le climat global. L’ONU n’a jamais pu se trouver dans la position de mettre en place un programme global dédié aux défis d’un changement du climat étant donné les droits de veto des dictatures et des régimes politiques corrompus.

Liens.

IAC. 2010. InterAcademy Council : Climate Change Assessments : Review of the Processes ans Procedures of IPCC, The Hague, Netherlands, october 2010.

Laframboise, D. 2013. « Into the dustbin : Rachendra Pachuri, the climate report and the Nobel peace prize ». CreateSpace Independant Publishing Platform.

Dershowitz, T. 2013. United Nations corruption and the need to reform. Foundation for Defense of Democracy (web site). July 28, 2018

Le rapport du NIPCC est accessible sur le site de cet organisme. Elina Ostrom fut la première lauréate féminine du prix Nobel d’économie (2009). Elle consdérait qu’il fallait laisser au peuple décider des choix à adopter pour gérer les ressources communes offertes par la planète plutôt que de laisser le pouvoir politique en décider selon ses bons vouloirs dictés par de puissants lobbys apatrides financiarisés. C’est en quelques mots un résumé des thèses de cette remarquable économiste qui se situa durant toute sa carrière hors des sentiers battus par les écoles de Chicago, Cambridge ou encore de Vienne.

Note. prochain billet : quand j’aurai accès à une connexion filaire. Bonne fin d’année !

Trêve des confiseurs …

Trêve des confiseurs …

Lors de mon dernier séjour à Tokyo nous avons avec mon fils et mon petit-fils ramassé dans une petite rue calme des coings tombés au sol parce qu’ils étaient habités par des vers. J’ai épluché et coupé les fruits en quartiers (il faut un couteau qui coupe très bien) et mon fils a fait cuire le tout. Au final nous étions à la tête de plus d’un kilo de pâte de coing un peu brune qui m’a rappelé celle que préparait ma mère dans mon enfance à la maison. J’ai ramené ici un peu de cette excellente « confiserie » car il s’agit bien d’une confiserie et j’ai saupoudré le tout avec du sucre de canne non raffiné. Je livre une petite astuce aux amateurs que j’ai découvert par hasard. Quand j’ai fait sécher à l’air la pâte de coing celle-ci a attiré immédiatement de minuscules fourmis venues de nulle part. J’ai donc entreposé ma « confiserie » dans le réfrigérateur, ce qui a accéléré le processus de séchage et je terminerai ma dégustation pleine de nostalgie au cours des prochains jours.

Et comme je suis à nouveau en cours de déménagement – la dixième fois en 13 ans – il y aura donc une trêve des confiseurs sur mon blog ! Je serai en effet déconnecté jusqu’au 26 décembre. Joyeux Noël à tous mes respectables lecteurs …

La croisade contre le maïs Mon810 : tout simplement ridicule

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Je voudrais faire ici un commentaire au sujet de l’article de Nathalie MP paru sur le site Contrepoints relatif aux OGMs (lien en fin de billet). Il y a maintenant plus de 25 ans une collègue du Laboratoire de Transgénèse végétale du centre de recherches de Rhône-Poulenc Agro me sollicita pour purifier des quantités importantes d’une nitrilase, un enzyme dont la surexpression avait été induite dans des plantes, je crois me souvenir qu’il s’agissait d’épinards. Cet enzyme était reconnu pour couper un groupement chimique nitrile d’un herbicide nouvellement découvert dans le Centre et donc s’il était surexprimé dans une plante il allait rendre la plante insensible à l’herbicide. Cette cadre de recherche de haut niveau connaissait parfaitement son domaine de haute coûture sur l’ADN avec les moyens expérimentaux de l’époque mais purifier une protéine lui semblait relever de l’alchimie sinon de la sorcellerie. En effet, il faut avoir acquis une expérience particulièrement diversifiée pour purifier une protéine et à plus forte raison un enzyme qui doit présenter aussi une activité spécifique satisfaisante en fin de processus de purification, ce qui constitue parfois un véritable défi. Pour les curieux je ne citerai qu’un seul exemple : pourquoi m’a-t-il fallu réussir à purifier un enzyme particulier dans la seule condition qu’il fallait incorporer au moins 30 % de glycérol en volume dans toutes les solutions que j’utilisais ? Il n’y avait rien d’intuitif pour en arriver à ce choix.

Mais revenons à nos moutons, compte tenu du taux de surexpression de cet enzyme dans la plante le protocole devait pouvoir permettre l’obtention de plusieurs grammes de protéine homogène et si possible active. Le but final était de supplémenter la nourriture de rats et de souris avec celle-ci pour atteindre l’équivalent d’environ 1 kg d’épinards par jour et par rat (ou par souris mais un peu moins tout de même) en termes de nitrilase. Cette expérimentation faisait partie du protocole complexe pour constituer le dossier de demande d’autorisation de mise sur le marché de la molécule herbicide.

J’ignore si Monsanto, tant décrié par des écologistes politiques qui n’y connaissent strictement rien, a mené à bien de tels protocoles pour son maïs transgénique résistant au glyphosate – le glyphosate étant également la bête noire de ces mêmes écologistes – mais il est hautement probable qu’ils ont suivi ce type d’approche exigé par les régulateurs tant aux USA, qu’au Japon ou en Europe. Pour rappel, le maïs Mon810 est génétiquement modifié pour devenir résistant au glyphosate par surexpression de l’enzyme cible, l’EPSP-synthase. Cet enzyme existe dans toutes les plantes, y compris la laitue, et n’est qu’une vulgaire protéine comme tant d’autres et pour moi qui suis un buveur de lait compulsif elle n’est pas très différente de la lactalbumine. Bref, le débat contre le maïs Mon810 est, à ce niveau je dirai constitutif, un faux débat qui fait ressortir, pour un scientifique au fait du problème, l’incroyable mauvaise foi de ces écologistes qui prétendent, droits dans leurs bottes, être en possession d’un savoir suprême relatif à des sujets extrêmement pointus les autorisant à exiger l’interdiction par les politiciens de ces plantes génétiquement modifiées.

Il y a cependant un petit souci qui n’en est d’ailleurs plus un et que ces mêmes écologistes éludent soigneusement quand ils incriminent faussement des semenciers comme Monsanto ou Pioneer mais il y en a d’autres en France comme Limagrain et en Europe également. Ils font un amalgame intolérable entre la modification génétique et les semences. ces deux thématiques n’ont strictement aucun lien entre elles. L’une des activités les plus lucratives des semenciers, dont Monsanto, est de produire des hybrides dits F1 à haut rendement dans des parcelles dédiées et le Mon810 n’est pas commercialisé en tant que tel mais seulement comme hybride F1. Si l’agriculteur met de côté des semences pour les semer l’année suivante, croyant qu’il aura économisé quelque argent il sera douloureusement déçu car les graines de ces hybrides dans la génération suivante dite F2 conduisent à des rendements amputés parfois de plus de 50 %. Autant dire que l’agriculteur qui croyait faire une économie se retrouve lourdement pénalisé financièrement. Ce que reprochent ces ignorants d’écologistes tient du délire idéologique. Tous les agriculteurs du monde entier ne peuvent plus se passer d’hybrides F1 et ils doivent acheter leurs semences tous les ans !

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Monsanto n’a jamais interdit aux agriculteurs de replanter du Mon810 – déjà commercialisé par ses soins dès le début sous forme d’hybride F1 – car cette société sait très bien que les agriculteurs ont autre chose à faire que de produire des hybrides sur une parcelle dédiée à cet effet qui représente un travail loin d’être négligeable. J’imagine difficilement un agriculteur de l’Arkansas perdre du temps à produire ses propres hybrides d’autant plus qu’il lui faut aussi disposer des « parents » dits homozygotes. Comme tous les semenciers aujourd’hui je ne pense pas que Monsanto réalise de gigantesques profits avec le glyphosate lui-même, par contre son centre d’activité est la production d’hybrides F1 entre un homozygote soigneusement sélectionné et un Mon810 également homozygote (qui est effectivement leur propriété jalousement protégée et c’est bien normal) pour produire un F1 pleinement satisfaisant pour l’agriculteur en termes de rendement et de qualité par hybridation avec une autre souche induisant des rendements satisfaisants.

Allez expliquer cela à un écologiste militant comme par exemple en France ce clown par ailleurs ministre opportuniste caricatural, de Rugy je crois. Cet individu totalement ignare croira que vous lui parlez en tagalog ancien …

Illustrations : fleurs mâle et femelle du maïs. La production d’hybrides F1 consiste à polliniser l’un des parents dont les fleurs mâles ont été soigneusement coupées avec le pollen de l’autre parent provenant de ses fleurs mâles. Le semencier ne récolte ensuite que les graines du rang produisant effectivement des F1, en général un rang sur trois, le pollen se dispersant avec le vent dans le cas du maïs. Pour d’autres productions d’hybrides F1 la situation peut être beaucoup plus compliquée. La plupart des grandes cultures vivrières font appel aujourd’hui à ces hybrides F1 qui ont largement contribué à améliorer les rendements outre le fait que les rendements sont assurés pour l’agriculteur et également outre le fait qu’en ce qui concerne le Mon810 le dit agriculteur ne se préoccupera plus dès les semis des herbes adventices qui contribuent aux chutes de rendement ou encore le maïs dit Bt (j’ai oublié le numéro) pour lequel les traitements insecticides sont devenus inutiles. Quand je pense que la France a interdit ces maïs du paysage agricole français, je suis tout simplement consterné. Lien Contrepoints :

https://www.contrepoints.org/2018/12/19/332847-ogm-et-3-hourras-pour-le-mais-transgenique-de-monsanto

Climat et environnement : George HW Bush

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À peine avait-il mis un terme à la punition infligée à Saddam Hussein pour avoir envahi le Koweït (première guerre du Golfe (août 1990-février 1991, on se souvient des images de puits de pétrole du petit émirat en feu) le Président américain Georges H. W. Bush, plein de bonnes intentions pour redorer son image, prit l’initiative de défendre l’environnement et le climat le samedi 13 juin 1992 en recevant le Commandant Cousteau lors de la signature du traité sur le réchauffement global. Depuis lors la propagande mondiale a fait du chemin jusqu’à émouvoir les « gilets jaunes » français qui ont parfois de la peine à boucler leurs fins de mois en raison des taxes sur les carburants supposées aider à juguler ce réchauffement que telle soeur Anne du sommet de sa tour nous attendons toujours.

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Source : Detroit Free Press via Newspapers.com

Un pétrolier à voiles : Retour vers le passé !

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J’ai (re)regardé il y a quelques jour le film « Christophe Colomb » avec Depardieu dans le rôle de l’explorateur et en lisant un article paru sur le site Associated Press daté du 6 décembre 2018 je me suis demandé si je n’avais pas d’hallucinations. L’armateur Maersk a équipé un tanker de 245 mètres de long, le Maersk Pelican, de deux « voiles tournantes » de 35 mètres de haut et 6 mètres de diamètre pour économiser (estimation à vérifier) entre 7 et 10 % de fuel lourd chargé en soufre provenant des « queues » de raffinage et dont on ne sait que faire d’autre que de l’utiliser dans des moteurs diesel deux-temps équipant plus de 50000 gros navires dans le monde. Que l’on ne se méprenne pas il ne s’agit pas vraiment de voiles mais de cylindres tournants dont la rotation est assurée par des groupes électrogènes situés dans le local de la machinerie de propulsion classique. L’estimation précisée plus haut n’a pas encore été vérifiée dans les conditions réelles comme par exemple un voyage entre le Golfe Persique et le port de Rotterdam via le Cap.

Cette technologie qui vit le jour dans les années 1920 redevient aujourd’hui à la mode si on peut dire les choses ainsi en ces temps où les émissions de carbone sont devenues la bête noire des écologistes politiques de tout poil qui veulent absolument que le monde entier fasse un effort pour sauver Gaïa. Il s’agit de mettre à profit les turbulences crées dans un flux d’air – dans le cas d’un navire le vent – pour produire une force de propulsion appellée force de Magnus apparaîssant entre les deux surfaces opposées du cylindre de par la différence des vitesses d’écoulement du flux d’air (voir le lien Wikipedia).

Ces mêmes écologistes mettent la pression sur les affrêteurs et les compagnies aériennes pour qu’ils réduisent leurs émissions de carbone chaque fois que l’IPCC se manifeste publiquement comme ce fut le cas la semaine dernière en Pologne. Ce type d’appoint à la propulsion maritime me fait furieusement penser aux moulins à vent dans le cadre de la production d’électricité, une sorte de rêve coûteux et tout simplement inefficace en arrière plan dans l’illustration (photo de Maersk). Il faut rappeler que les transports commerciaux aériens et maritimes sont exclus du système de taxation mis en place pour sauvegarder le climat pour une raison simple : qui taxer ? l’affrêteur, l’armateur, le client, la compagnie aérienne, le pavillon comme par exemple le Panama ou le Liberia, le loueur d’avion, nul ne le sait et il s’agit d’un problème juridique international défiant l’intelligence des meilleurs juristes. À ce propos on peut se demander à juste titre si la taxe carbone appliquée par le gouvernement français aux billets d’avion de la seule compagnie Air France et instituée par l’administration Hollande est juridiquement valable au niveau international (merci Fabius, du coup je ne voyage plus avec Air France).

Bref, ces « voiles » tournantes ne remplaceront jamais les bons vieux moteurs diesel mais il est raisonnable de songer que dans peut-être moins de 20 ans les gros navires marchands se verront peut-être équipés progressivement de propulsion nucléaire si les militaires abandonnent leur droit de contrôle sur l’uranium hautement enrichi dit de qualité militaire ou bien si la créativité humaine met au point des petits réacteurs nucléaires modulaires à haute température pouvant être rechargés en un temps record lorsqu’un navire est en mouillage au port. Il ne faut pas baisser les bras, le génie créatif des humains est sans limite mais ces gros tubes qui doivent pouvoir être rétractés dans la coque pour un porte-container par exemple me semblent une vue de l’esprit …

Source : Maersk et https://en.wikipedia.org/wiki/Magnus_effect

Un dogme central de la génétique battu en brèche

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Au cours des immenses progrès en 30 ans de la génétique un dogme apparut et que personne n’avait jusqu’à ce jour remis en cause : l’ADN des mitochondries – ces petites centrales énergétiques de la cellule vivante qui produisent de l’ATP en « brûlant » par exemple du glucose et donc en consommant de l’oxygène puis rejetant du CO2 – provenait, au cours de la reproduction sexuelle, de la mère et exclusivement de celle-ci. Les milliers de copies de cet ADN mitochondrial circulaire de 16569 paires de bases codant pour 37 protéines différentes (chez l’homme) et retrouvées dans chaque cellule sont toutes identiques, on dit homoplasmiques en termes savants, c’est-à-dire provenant uniquement de la mère. Lors de la fécondation d’un ovule qui contient des mitochondries de la mère, les mitochondries géantes du spermatozoïde, selon ce dogme, ne pénètrent pas à l’intérieur de l’ovule ou si par erreur certaines d’entre elles arrivent à pénétrer elles sont alors immédiatement détruites. C’est aussi en s’appuyant sur ce dogme que certains aspects des recherches paléogénétiques ont progressé. En effet l’ADN mitochondrial, en termes de mutations, varie plus rapidement que l’ADN nucléaire, un paramètre qui a permis de dater certaines divergences matrilinéaires entre sous-espèces au cours de l’évolution comme par exemple la divergence entre les chimpanzés et les bononos.

Lorsque divers travaux se focalisèrent sur des maladies génétiques d’origine mitochondriale il apparut que cet ADN mitochondrial n’était pas totalement homoplasmique mais qu’il coexistait une forme d’ADN mitochondrial non muté avec la forme mutée. Par exemple dans le cas de la maladie génétique de Leigh qui conduit à un retard mental sévère, des troubles moteurs profonds et la mort à la suite de convulsions et d’insuffisance respiratoire au bout de quelques années, la gravité de ces symptômes a pu être reliée au pourcentage d’ADN mitochondrial défectueux (mutation m.8993T>G) en regard de l’ADN mitochondrial non muté. L’ADN mitochondrial était donc à l’évidence de nature hétéroplasmique. Cette observation a alors conduit des équipes de biologistes des USA, de Chine et de Taiwan – une improbable collaboration internationale – à se pencher séparément et en utilisant des approches expérimentales différentes sur trois familles n’ayant aucun lien entre elles et dont quelques-uns des membres de ces dernières présentaient à des degrés de gravité divers des maladies génétiques d’origine probablement mitochondriale. Ces travaux avaient été initiés à la suite de la naissance d’un « enfant à trois parents » en 2016 dont l’ovule de la mère, porteuse d’une maladie génétique mitochondriale, avait été énucléé, le noyau implanté dans un ovule sain lui-même énucléé au préalable et ensuite fécondé in vitro par un gamète du père puis introduit dans l’utérus de la mère (lien en fin de billet).

L’article dont est inspiré ce billet et aimablement communiqué par le Docteur Taosheng Huang de l’hôpital pour enfants de Cincinnati qui a coordonné ces travaux fait état de la nature hétéroplasmique de l’ADN mitochondrial comme cela a été montré dans le cas de la famille A dont l’arbre généalogique est présenté ci-dessous où les carrés représentent les hommes et les ronds les femmes.

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Les symboles en noir représentent les 4 membres de la famille (II-1, II-3, II-4 et III-6) montrant une transmission biparentale de l’ADN mitochondrial. Les symboles remplis de diagonales représentent les 6 membres de la famille montrant un degré élevé d’hétéroplasmie de cet ADN mais avec transmission par la mère normale (III-1, III-2, III-5, IV-1, IV-2 et IV-3). Les membres de la famille soulignés ont fait l’objet d’une séquençage complet de leur ADN mitochondrial. Il en est ressorti une carte de l’hétéroplasmie de cet ADN :

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Par rapport à une séquence d’ADN mitochondrial de référence figurent en bleu le long de la séquence les variants hérités du père, en rose et en rouge les variants dérivés de la mère. Dans cette famille l’enfant IV-2 de 4 ans avait été diagnostiqué comme souffrant d’hypotonie et de douleurs musculaires. Son état clinique avait été attribué avant même que son ADN mitochondrial ne fut séquencé à une maladie génétique. Sa soeur jumelle (IV-3) présentait un retard d’élocution sans autres symptomes. Leur soeur plus âgée (IV-1) ne présentait aucun symptôme clinique particulier. Leur mère (III-6) avait été diagnostiquée comme souffrant d’une neuropathie légère et de douleurs musculaires au niveau des jambes, symptôme attribué à une sclérose en plaque sans qu’ait été alors suspecté un désordre mitochondrial. Les résultats des séquençages ont donc confirmé la présence de 9 variants homoplasmiques et de 31 variants hétéroplasmiques, 19 d’entre eux provenant du grand-père (II-4), de la mère (III-6) des trois enfants IV-1, IV-2 et IV-3.

Cette étude ainsi que celles effectuées sur deux autres familles confirme qu’il existe bien une hétéroplasmie de l’ADN mitochondrial de type père/mère à des degrés divers expliquant au moins en partie les différences de gravité des symptômes cliniques. À la vue de ces résultats une question apparaît et dont l’éclaircissement demandera probablement des années d’investigation : quelle est la déficience, cette fois au niveau de l’ovule et au cours de la fécondation, expliquant la présence d’ADN mitochondrial d’origine paternelle ? Il s’agit peut-être d’un défaut dans la capacité d’autophagie (il faut parler ici de mitophagie) des mitochondries d’origine paternelles au cours des toutes premières divisions cellulaires de l’embryon ou alors d’une dérégulation de la duplication de l’ADN mitochondrial paternel échappant à tout contrôle nucléaire lors de ces premières divisions cellulaires. Pour confirmer ce type d’hypothèse la tâche risque d’être particulièrement rude et longue.

Source : http://www.pnas.org/cgi/doi/10.1073/pnas.1810946115 aimablement communiquée par le Docteur Huang qui est vivement remercié ici.

Et « enfant à trois parents » : https://doi.org/10.1016/j.rbmo.2017.01.013

Note. Selon le dictionnaire Larousse le dogmatisme est – je cite –  » une attitude philosophique ou religieuse qui, se fondant sur un dogme, rejette catégoriquement le doute et la critique « . Il n’existe par de dogmes dans les disciplines scientifiques, quelles qu’elles soient, car la science évolue sans cesse et les remises en question font partie de l’attitude normale d’un scientifique.

Billet d’humeur politique : l’Europe et les paradis fiscaux

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L’Europe, la première puissance économique mondiale si elle était intégrée politiquement et fiscalement car l’euro n’est qu’une façade creuse, s’en trouverait bien mieux si elle ne tolérait pas une multitude de paradis fiscaux à l’intérieur et autour de son espace. Ces contrées sont une pompe permanente de capitaux qui non seulement échappent aux dispositions fiscales de chacun des pays de l’Union mais ne sont pas ou très peu réinvestis dans les économies nationales.

Pourquoi pas ne pas faire une petite revue de ces paradis fiscaux qui se trouvent parfois à quelques kilomètres de la moindre bourgade européenne. Le plus simple est de commencer par le sud. Il y a Gibraltar, un rocher acquis par le Royaume-Uni à l’issue du traité d’Utrecht (1715). C’est un paradis fiscal notoire. Il suffit de se promener dans les rues où il est incroyable de constater que par exemple toutes les banques françaises ont de luxueuses succursales dans cet endroit surréaliste aux maisons de style Victorien et comble d’ironie les banques espagnoles sont aussi présentes sur le « Rocher ». Quand on remonte plus au nord de la péninsule ibérique on arrive à Andorre, un territoire également minuscule, une co-principauté partagée entre le Président de la République française et l’Evêque de Séo de Urgel. Encore une fois, pourquoi y a-t-il autant d’agences bancaires dans ce mouchoir de poche ? À peu près à la même latitude se trouvent dans la péninsule italienne San Marino et le Vatican, deux autres paradis fiscaux qui préfèrent rester discrets. Qui oserait déclarer haut et fort que la banque du Vatican traficote dans des domaines financiers peu avouables. Il est certain que si cette basilique-Etat pouvait émettre sa propre monnaie, ce serait au monde le seul pays capable d’adosser sa monnaie sur de l’or et des pierres précieuses tant son trésor caché dans ses caves ultra-blindées est gigantesque.

En remontant un peu en latitude on tombe sur un autre rocher, Monaco. Selon le Prince son tout petit pays a mis de l’ordre dans le choix des investisseurs qui viennent y déposer leurs dollars, leurs euros ou leurs francs suisses. Vaste blague ! Rien n’a vraiment changé. Plus au nord encore on arrive à un gros morceau : la Confédération helvétique et son satellite le Liechtenstein. Dans ces deux pays tout est légalement autorisé. Le trafic d’or constitue un élément essentiel de l’économie suisse. Une multitude de grandes multinationales impliquées dans le négoce mondial de matières premières se trouvent comme par hasard localisées en Suisse car l’opacité de leurs comptes, gérés par des banques adéquates, passe au travers des juridictions des pays où elles opèrent et pour les Suisses le Lichtenstein n’est en définitive qu’un moyen de se laver la conscience.

Plus au nord, passons au sujet de la bourse de Zürich, il y a là nouveau un gros morceau, le Duché du Luxembourg, le nec plus ultra des paradis fiscaux les plus opaques du monde. Il existe dans ce petit territoire une multitude d’officines d’avocats spécialisés dans l’optimisation fiscale et les coups tordus en tous genres. C’est la face cachée du Duché : dans chaque petite maison coquette des quartiers résidentiels du Luxembourg il y a un véritable fourmillement de cabinets d’avocats spécialisés en contact direct avec des officines tout aussi souterraines aux Bahamas, aux Bermudes, aux Iles Vierges, à Antigua ou encore Panama, Santa-Lucia, Curaçao.

A peu près à la même latitude se trouvent les Iles Anglo-Normandes. Inutile d’insister qu’il s’agit d’une filiale ilienne de la City, elle-même un gigantesque paradis fiscal. Pas très loin de Londres, à même pas quelques heures de Victoria Station, se trouvent les Pays-Bas, un paradis fiscal qui n’a jamais avoué sa réelle nature.

Ce n’est pas fini, après la City on trouve l’île de Man, petit paradis fiscal presque oublié qui comme les îles anglo-normandes arrange bien les financiers de la City, la City qui traite des transactions mondiales comme l’or, le Libor ou le cours du Brent, des paramètres économiques qui ont des retombées mondiales sans que le citoyen européen ou du monde entier puisse en prendre parfaitement connaissance. Enfin un autre gros morceau tout aussi discret, car dans la grande tradition du catholicisme il ne faut pas offenser autrui, donc respecter la loi, c’est la République d’Irlande. On ne peut pas dire que l’Irlande soit un paradis fiscal mais, comme dans le cas des Pays-Bas, les avantages fiscaux proposés aux grandes entreprises sont tels que de nombreuses multinationales ont choisi de se domicilier dans ce pays ainsi qu’aux Pays-Bas d’ailleurs.

Conclusion : les contribuables européens, de quel pays que ce soit, paient infiniment plus d’impôts qu’ils ne le devraient en raison de l’existence de tous ces paradis fiscaux qui sont de véritables cancers rongeant les économies et les finances des grandes entités nationales comme l’Italie, l’Espagne ou la France. Pourquoi ces pays tolèrent-ils l’existence de ces parasites qui siphonnent la richesse qui devrait rester chez eux ? Parce que les paradis fiscaux au sein de l’Europe participent au grand dessein de main-mise de la grande finance apatride sur le monde pour mettre en place un nouvel ordre mondial …

Et l’Europe est justement la première grosse économie à maîtriser. Et c’est d’autant plus facile que l’Europe est déjà un vassal des USA, ne possède pas de pouvoir politique ni d’harmonie fiscale. Donc les paradis fiscaux européens permettent de canaliser le pouvoir financier vers ces grandes multinationales hégémoniques et tous les moyens de pression sur les contribuables sont bons à prendre. Les grandes multinationales de l’industrie, de l’alimentation, de la chimie, de la pharmacie, de la distribution et de l’énergie sont elles-mêmes sous le contrôle de la grande finance apatride.

Tout le système financier est mondialement interconnecté et la mise en place de la suprématie du dollar, de la Banque mondiale et du Fonds monétaire international sans oublier la Banque des règlements internationaux ou le système Swift a rendu possible la construction progressive de cette gouvernance mondiale pilotée depuis le « Deep State » américain.

Alors les gouvernements ont l’impression d’avoir les coudées franches pour rançonner les petits, les gueux, et tous les prétextes sont bons pour organiser l’instauration étape par étape de ce nouvel ordre mondial. Il n’est même plus question de démocratie, c’est un concept qui a vieilli ! L’opportunité montée de toutes pièces pour siphonner la richesse des classes laborieuses est le sauvetage de la planète avec la préservation du climat, des écosystèmes, des forêts et des espèces en voie de disparition, c’est nouveau (non, pas vraiment, depuis 30 ans déjà) et c’est génial : tous ces sans-dents se sentent concernés car ils sont à longueur d’émissions de télévision culpabilisés et ils doivent donc expier leurs fautes. Cette préoccupation de sauvetage de la planète est un produit vendu par les médias elles-mêmes au service de la grande finance. C’est une partie de l’agenda de la mise en place de ce nouvel ordre mondial qui en a décidé ainsi … Il n’y a pas dans ce projet de totalitarisme à l’échelle mondiale de centre décisionnel ni d’acteurs clairement identifiés. Le grand public connait les noms de certaines organisations non gouvernementales actives (et activistes) sur l’ensemble de la planète pour soutenir cette idéologie mais ce qu’il ignore est l’action incessante et souterraine de clubs financiers supranationaux comme Bilderberg, le Forum économique mondial (Davos), pour la mentionner une deuxième fois la Banque mondiale et enfin, cerise sur le gâteau à laquelle ont déjà goûté à leurs dépens certaines sociétés, l’existence de tribunaux internationaux d’arbitrage largement ignoré par les peuples, un outil imparable pour faire plier un pays récalcitrant. Et ce n’est pas un fait du hasard si ces tribunaux se trouvent à Washington.

Il apparaît néanmoins qu’il y a dans le monde de grands pays récalcitrants non seulement aux mesures démagogiques de sauvetage du climat mais aussi à la main-mise du dollar sur l’économie mondiale. Ce projet de domination du monde est de toute évidence issu de l’aristocratie financière anglo-saxonne et cet agenda est naturellement mal venu en Chine, comme en Inde ou encore en Russie.

J’ai oublié Malte, Chypre mais aussi l’archipel des Canaries (oui c’est vrai …) ou encore Saint-Barth, mais bon, mes lecteurs me le pardonnerons. Commentaire sur l’illustration. Le « rocher » de Gibraltar est peuplé de macaques parfois agressifs. La piste de l’aéroport traversé par l’unique route qui relie cette possession anglaise au reste de l’Espagne péninsulaire traverse la piste qui matérialise la frontière avec l’Espagne et la ville de La Linea de la Concepcion dont l’économie est intimement liée à Gibraltar.