Les punaises de lit vont avoir la vie dure, on a trouvé comment les attirer dans un piège.

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Peut-être l’ignore-t-on en Europe mais l’Amérique toute entière est envahie de punaises de lit, ces charmants suceurs de sang nocturnes qui, je l’avoue, laissèrent un mauvais de mon enfance dans ma mémoire jusqu’à l’apparition du DDT dont l’usage permit d’éradiquer ce fléau, au moins en Europe. Aux USA et au Canada, même les grands hôtels de luxe sont envahis par ce parasite, mais aussi les sièges des trains et des métros ou des salles de cinéma et des millions d’appartements. C’est un véritable cauchemar dont il est presque impossible de venir à bout y compris en employant les grands moyens comme l’enfumage complet d’une maison car les œufs résistent aux pires agents toxiques comme l’acide cyanhydrique. La résurgence des punaises de lit ( Cimex lectularius , photo Wikipedia) est aussi expliquée par leur résistance aux insecticides et la dissémination depuis des réservoirs animaux comme les élevages de poulets mais rien n’est vraiment prouvé.

Depuis une dizaine d’années Gerhard Gries et son épouse Regine s’intéressent de très près à ce parasite désagréable et potentiellement transmetteur de maladies à l’Université Simon Fraser située sur les hauteurs dominant la ville de Vancouver. Leur idée, qui n’est pas nouvelle, a été d’identifier les phéromones qui attirent les punaises entre elles et de constituer des pièges pour les exterminer sans utiliser de pesticides qui de toutes les façons sont de moins en moins efficaces. Ce ne fut pas un travail de tout repos. D’abord il a fallu élever ces sales bêtes au laboratoire et comme elles ne se nourrissent que de sang d’origine humaine, Regine s’est pliée au supplice bihebdomadaire de se faire sucer son propre sang. Fort heureusement et contrairement à son époux et tous les étudiants du laboratoire elle n’a jamais manifesté de réactions inflammatoires ou allergiques ! Il restait à identifier les composés chimiques volatils attirant ces mini-vampires repoussants et là encore les moyens d’investigation modernes ont facilité l’identification des produits. On retrouve parmi ces molécules du sulfure de diméthyle (dimethyl sulfide), du diméthyl trisulfide, deux composés volatils participant à l’odeur caractéristique du chou-fleur en cours de cuisson, par exemple. Mais ces deux produits ne suffisaient pas à eux seuls pour attirer les punaises. Deux aldéhydes, le 2-hexenal et le 2-octenal et une cétone, la 2-hexanone, ont aussi été identifiés. Ces produits étaient déjà connus pour attirer les insectes dans certaines circonstances mais il fallait ce cocktail et seulement celui-là pour attirer les juvéniles et les adultes dans un piège qu’ils aient ou non été satisfaits ou non par un bon repas de sang auparavant.

Restait cependant un dernier élément chimique qui provoque chez les punaises l’arrêt du besoin impérieux de trouver de la nourriture. La surprise fut de trouver, après ce travail de recherche ayant consisté à trouver cinq aiguilles dans une énorme botte de foin car ces molécules sont détectées par les insectes à des concentrations infimes de l’ordre d’une partie par milliard, une molécule d’origine humaine, l’histamine. Et ce fut effectivement une surprise car l’histamine est un important neurotransmetteur et un régulateur de la réponse immunitaire. Curieusement l’histamine semble indiquer aux punaises qu’elles ont trouvé le bon endroit pour se reposer, se nourrir, s’accoupler et pondre leurs œufs. Seul le cocktail complet de ces six composés chimiques a permis d’élaborer un piège efficace et imparable qui va permettre dans un premier temps d’être utilisé pour détecter la présence de punaises dans une chambre à coucher. Il existe bien des chiens renifleurs de punaises mais ils ne sont pas toujours efficaces ! Le développement de pièges mortels sera à n’en pas douter très rapide car Regine Gries, après 180000 piqûres de punaises, ne compte pas en rester là et a déjà établi une collaboration avec la société Contech Enterprises pour la fabrication et la commercialisation des pièges ( http://at.sfu.ca/yzFVpJ ).

Source : SFU University Communications

La Saga des virus géants : vers une explication de l’apparition de la vie ?

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Chantal Abergel et son époux Jean-Michel Claverie (photo ci-dessus), de l’Université d’Aix-Marseille, se sont fait connaître par leur découverte d’un virus géant il y a plus de dix ans qu’ils appelèrent le Mimivirus (Mimicking Microbe virus) car il était tellement énorme en comparaison de tous les autres virus connus qu’on pouvait le confondre avec une bactérie. La chasse aux virus géants qui préoccupe ce couple de scientifiques vient de voir une nouvelle trouvaille dans du permafrost sibérien et il s’agit encore d’un virus géant parasitant des amibes comme les précédents appelé cette fois-ci Pithovirus après le Pandora virus et naturellement le Marseillevirus, tous découverts par le même laboratoire. Si l’on n’est pas un spécialiste des virus l’intérêt de cette énumération s’arrêterait là mais ce qui ressort des études de l’ADN de ces étranges virus est pour le moins déroutant.

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D’abord la grande majorité des gènes de ces virus géants ne présentent aucune similitude avec d’autres gènes de bactéries, de plantes ou d’autres organismes vivants. Il s’agit de la première particularité. Les quelques gènes présentant des analogies avec d’autres organismes vivants placent ces virus, dans l’arbre phylogénétique, entre les archéobactéries et les eucaryotes qui comme vous et moi sont constitués de cellules aux fonctionnalités bien différenciées issues de symbioses primitives. Les mitochondries, ces usines à produire de l’énergie, et les chloroplastes des plantes proviendraient de symbioses anciennes et sont les signes distinctifs des eucaryotes qui possèdent un noyau cellulaire bien distinct.

Or ces virus géants semblent se trouver entre les bactéries primitives et les êtres vivants évolués tels que nous les connaissons. Mais ce « classement » est contraire au principe selon lequel un virus a besoin d’une cellule hôte complexe pour se multiplier car il ne dispose pas de toutes les fonctionnalités requises pour ce processus. Les virus ont donc été classés comme les derniers venus dans l’évolution du monde vivant pour cette raison. Les virus géants ouvrent en réalité la porte vers une toute autre approche dans l’explication de l’origine de la vie.

À l’origine de la vie il y aurait eu une forme très simplifiée de virus, ce qui pourrait expliquer pourquoi la majorité des gènes de ces virus géants n’a rien en commun avec tous les autres gènes des êtres vivants. Il s’agirait de formes ancestrales de vie qui émergèrent de la soupe primordiale océanique. La diversité génétique extraordinaire des virus, qui excède de très loin celle des eucaryotes, vient appuyer cette hypothèse d’une apparition très précoce de ces derniers dans l’évolution du monde vivant. En effet, si ce n’était pas le cas, en d’autres termes si les virus avaient évolué à partir de cellules plus complexes, alors ces cellules posséderaient l’ensemble des gènes viraux ou au moins des formes primitives de ces derniers.

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Il s’agit là d’un problème récurrent auquel font face les biologistes se penchant sur l’évolution. Un exemple maintenant bien documenté est l’origine de l’homme : une des raisons pour lesquelles on peut affirmer que l’humanité est issue de l’Afrique est que la diversité génétique des résidents africains est beaucoup plus importante que celle de toute autre population humaine hors d’Afrique. Cette règle s’applique naturellement pour les virus. Les virus ont su s’adapter en mettant en œuvre des procédés variés de reproduction de leur matériel génétique, les uns proches des archéobactéries et les autres apparentés aux eucaryotes.

Il est donc raisonnable de penser que les virus existaient avant l’apparition de l’ancêtre commun des eucaryotes dont nous faisons partie.

Abergel et Claverie pour leur part pensent que les virus géants ont évolué à partir de formes cellulaires aujourd’hui disparues et qu’ils perdirent au cours de cette évolution leur faculté de réplication comme des formes indépendantes de vie. Bien des questions qui apparaissent et qui trouveront peut-être une réponse permettant de préciser l’apparition de la vie sur la Terre … Nous avons tous en nous quelque chose de viral dans nos gènes.

Lien : Matthieu Legendre,  4274–4279, doi: 10.1073/pnas.1320670111, doi: 10.1073/pnas.1320670111, illustrations Abergel et Claverie.

La vaccination contre le virus du papillome pose toujours problème …

Les opposants à la vaccination contre le HPV (virus du papillome humain) font toujours parler d’eux mais ils ont fini par se dévoiler la face indirectement dans la mesure où leur principal argument contre la vaccination n’était pas de favoriser l’autisme, ce qui n’a encore jamais été démontré formellement, mais d’éventuellement encourager les jeunes filles à avoir un comportement sexuel libéré sachant que le HPV constitue de loin la principale maladie sexuellement transmissible. Plus de risque de se contaminer avec l’HPV, pourquoi se priver ! Les parents bien-pensants de l’Etat de l’Ontario au Canada ont donc, disons malencontreusement, considéré que cette vaccination libérait les mœurs chez les adolescentes et que c’était la porte ouverte au risque de contamination par le HIV (SIDA) ou les virus de l’hépatite également sexuellement transmissibles. Cette association malfaisante, sans faire de jeu de mots, d’a priori fondés uniquement dans des esprits puritains a été magistralement démontée de toutes pièces par une étude portant sur une cohorte de 131781 jeunes filles dont le comportement sexuel a été scrupuleusement étudié en tenant compte de l’introduction de la vaccination (obligatoire) contre le HPV en 2007. En bref, le comportement sexuel des jeunes filles avant la vaccination et après celle-ci, entre 2005/07 puis 2008/09, n’a montré aucune différence significative au niveau des maladies sexuellement transmissibles autres que le HPV ou au niveau des grossesses, deux facteurs révélateurs des relations sexuelles sans protection. Les jeunes filles vaccinées à l’âge de 14 ans, on peut espérer avant leurs premières relations sexuelles, ne se sont trouvées ni plus ni moins enceintes que celles n’ayant pas été vaccinées avant l’introduction du vaccin, de même pour l’occurence des autres MSTs.

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Les doutes d’ordre moral plus que médical ont émané des associations de parents d’élèves catholiques ! Comme si la santé des enfants et des adultes n’avait aucune importance pour eux … L’Archevêque de Calgary (Alberta) a fait circuler une lettre dans tous les diocèses indiquant clairement que cette vaccination était la porte ouverte à toutes les turpitudes et que les familles se devaient d’être vigilantes quant au comportement de leur progéniture déclarant ainsi que « la vaccination proposée à l’école envoie une message clair que les relations sexuelles sont autorisées, avec supposée protection ». De plus, dit cette lettre épiscopale « nous encourageons les parents à bien étudier les fait médicaux concernant cette vaccination et ses effets secondaires possibles ».

Tout est réuni pour intoxiquer les parents crédules en répandant de fausses affirmations. Depuis l’introduction du vaccin, que ce soit du Gardasil ou du Cervarix, jamais aucun effet secondaire n’a pu être clairement avéré et l’efficacité de ces deux vaccins n’est plus à prouver. Que l’Eglise fasse preuve d’obscurantisme n’a rien de nouveau, mais qu’il s’agisse de mettre en péril la santé de leurs ouailles est tout simplement révoltant et dès qu’il s’agit de sexe ça a l’air de préoccuper au plus haut point ces têtes affublées des signes distinctifs de l’élite sacerdotale qui cachent un vrai désert intellectuel … En France, selon les informations dont je dispose, la vaccination des jeunes filles contre le HPV reste encore du domaine privé, ce sont les parents qui décident en suivant (ou non) les conseils de leur médecin généraliste alors que près de 5000 femmes * souffrent de cancers du col de l’utérus chaque année.

* Estimation car les données issues du Ministère de la Santé sont plutôt floues.

http://www.cmaj.ca/content/early/2014/12/08/cmaj.140900

Vers un retour à la normale de l’approvisionnement en Technétium-99m, on peut en douter …

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Je sens déjà que certains de mes lecteurs ne prendront même pas le temps de lire ce billet puisqu’il s’agit de radioactivité qui plus est artificielle puisque le technetium-99m n’existe pas dans la nature, sa durée de demi-vie n’étant que de 6 heures. Six heures ça fait beaucoup mais c’est tellement insuffisant pour le radio-diagnostic médical qu’il n’est même pas la peine d’y songer en trouver le moindre microgramme dans la nature. Mais comme la même nature fait bien les choses au niveau des noyaux des atomes, en bombardant une cible d’uranium-235 fortement enrichi, celui-là même qui sert à faire des bombes, avec des neutrons rapides selon un processus parfaitement contrôlé dans un réacteur nucléaire dédié à cette fonction, il apparaît un produit de fission de cet uranium qui est le molybdène-99, un isotope lui aussi radioactif du molybdène, un métal couramment utilisé dans les aciers spéciaux. Ce molybdène-99 fraichement produit par ce bombardement intense de l’uranium est facilement extrait et se transforme par réarrangement de son noyau (en 66 heures la moitié des noyaux se réarrangent) en technétium-99m, celui qui est utilisé en imagerie médicale. Or la durée de demi-vie du technétium-99m n’est pas suffisamment longue (environ 6 heures, je l’ai déjà dit) pour qu’il puisse être transporté sur les lieux d’utilisation facilement. On préfère donc transporter le molybdène-99 vers les hôpitaux et sur place on extrait rapidement le technétium nécessaire pour les diagnostics avec un appareillage simple et peu coûteux que n’importe quelle laborantine exercée est à même d’utiliser.

Quand on s’est rendu compte de l’intérêt de cet isotope pour l’imagerie médicale dans les années 70, une intense recherche s’est développée pour utiliser ce radio-isotope pour toutes sortes de diagnostics en le couplant à des molécules biologiquement actives permettant de cibler des organes et même parfois l’ensemble du corps. On peut ainsi réaliser une imagerie dynamique très fine de l’ensemble des artères coronaires ou cérébrales en quelques minutes et les doses de radioactivité (rayons gamma) nécessaires pour un examen ont considérablement diminué avec le perfectionnement des caméras à rayons gamma utilisées pour la détection. Plus de 40 millions d’imageries médicales utilisant du technétium sont effectuées chaque année dans le monde, ce qui représente plus de 85 % de tous les traceurs radioactifs utilisés en milieu hospitalier.

Le technétium est donc devenu irremplaçable, or le problème est que les réacteurs produisant le molybdène parent sont vieux et il n’en reste plus que trois dans le monde opérationnels. Il suffit d’un arrêt pour maintenance de l’un de ceux-ci ou moins prosaïquement qu’un incident survienne dans l’une des installation pour que l’approvisionnement en technétium soit gravement compromis. L’installation la plus récente est le réacteur Osiris situé à Saclay en France et il date de 1966 … cela situe la gravité du problème.

Pour des raisons presque surréalistes la production de molybdène-99 ne peut être réalisée de manières techniquement et économiquement maîtrisables et rentables qu’en partant d’uranium-235 hautement enrichi, c’est-à-dire de « qualité militaire », et c’est là que le bât blesse ! Il semble qu’une sorte de psychose a envahi les décideurs comme si la production de molybdène-99 pouvait être répréhensible car la matière première est (serait) la chasse gardée des militaires. Les hôpitaux, dans le monde entier, vont à court terme être en rupture d’approvisionnement en cet isotope crucial pour les diagnostics rapides, efficaces et sans danger dont la variété n’est pas à rappeler une nouvelle fois. Que font les décideurs ? Rien ! On essaie encore d’interdire à l’Iran d’aller au delà de 5 % d’enrichissement en uranium-235 qui ne pourra être utilisé que comme combustible dans des usines de production d’électricité. Aller jusqu’à 95 % pour une centaine de grammes – cela suffirait à satisfaire en molybdène-99 un cinquième des besoins de la planète en technétium – est considéré comme un acte de guerre. Les Américains ont utilisé des arguments fallacieux pour contraindre l’Iran à re-diluer son uranium enrichi à 20 % qui n’était destiné qu’à des installations expérimentales à usage essentiellement médical pour ne pas devenir un producteur significatif d’uranium hautement enrichi car il conduirait à la confection d’armements alors que l’Iran a toujours clamé qu’il ne s’agissait que d’applications civiles et médicales. L’un des plus gros producteurs, la France avec Osiris, doit stopper en 2015 pour une durée indéterminée sa fourniture de molybdène-99 pour des opérations de maintenance et l’approvisionnement mondial sera alors sérieusement compromis.

L’agence de l’Energie Nucléaire de l’OCDE tente donc de trouver une solution à cette situation alarmante. Pour le moment on en est au stade des réunions informelles entre 17 pays de l’OCDE concernés mais aucune issue n’est en vue d’autant plus que le contexte géopolitique actuel ne se prête pas vraiment à des solutions constructives qui pourraient satisfaire les besoins du marché. Et avant qu’un des pays impliqués dans les « discussions » en cours tant au siège de l’Agence Internationale de l’Energie Atomique qu’à la Commission Européenne (mais si ( ! ) la Commission Européenne s’occupe de ce genre de problème) ne décide d’investir en urgence dans un réacteur d’une capacité suffisante pour pallier aux besoins à venir beaucoup de patients attendront peut-être deux ans voire plus avant de pouvoir se soumettre à un examen radiologique souvent vital, autant dire qu’ils auront succombé à la pathologie dont ils souffraient et qui nécessitait ce genre d’investigation radiologique à l’aide de technétium pour être diagnostiquée et cernée avec précision.

Belle illustration de la totale incurie des politiciens dans ce domaine qui les dépasse totalement ! Puisqu’il s’agit d’uranium-235 hautement enrichi, c’est tabou, c’est politique et c’est même stratégique, on doit donc discuter et les Américains, comme on pouvait s’y attendre, se font prier pour autoriser un pays à s’équiper afin de produire ce molybdène-99 dont l’approvisionnement va devenir dès le début de l’année 2015 inévitablement compromis.

Le monde actuel serait tellement plus beau s’il n’y avait jamais eu ni Hiroshima, ni Nagasaki, ni les milliers d’essais atomiques exigés par les militaires. Désolante attitude dans laquelle se complait et finalement se trouve prisonnier le monde entier …

Source partielle : World Nuclear News

Brève : L’obésité est un handicap

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Selon un arrêt de la Cour de Justice Européenne, l’obésité est considérée comme un handicap et doit être traitée comme telle par la justice des pays de l’Union. C’est après avoir été saisie par un homme obèse (160 kg, indice de masse corporelle de 54) qui fut licencié que la justice danoise a transmis le dossier à la Cour Européenne. Considérant qu’il était victime d’une discrimination illégale, le dénommé Karsten Kaltoft avait en effet saisi la justice de son pays pour obtenir des dommages et intérêts. Cette dernière a donc demandé à la Cour Européenne si l’obésité représentait un handicap et sa réponse est affirmative. Toute discrimination relative à l’obésité est donc illégale avec cette restriction qui prête à interprétation : « à condition que, dans des circonstances données, l’état d’obésité du travailleur entraine une limitation qui peut faire obstacle à la pleine et effective participation de cette personne à la vie professionnelle sur la base de l’égalité avec les autres travailleurs et si cette limitation est de longue durée ».

Les employeurs sont donc prévenus mais ils réfléchiront à deux fois avant d’embaucher une personne présentant un surpoids évident … Comme quoi la Cour Européenne de Justice ne mesure pas totalement la portée sociale de ses arrêts. L’obésité est déjà considérée comme une maladie aux USA. C’est aussi une maladie contagieuse qui s’attrape très facilement dans les fast-foods et certains linéaires de supermarchés. À moins de souffrir de pathologies endocriniennes avérées, l’obésité est un choix personnel de mauvais comportement hygiénique. On peut donc aussi se demander sur quelles bases se fonde la Cour Européenne pour considérer que l’obésité est un handicap alors que les personnes en surpoids et/ou obèses se sont elles-mêmes infligé sciemment ce handicap. Il s’agit d’une inquiétante dérive de la justice qui montre par cette décision sa flagrante incompétence.

Source : dépêche ats / 18.12.2014 19h35, illustration The Guardian

Il y a une année le Colorado légalisait l’usage de la marijuana …

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Le Colorado faisait figure de précurseur dans la légalisation de la marijuana mais c’était ignorer que le corps médical de cet Etat avait opté pour un usage contrôlé et limité du cannabis pour traiter des conditions médicales chroniques handicapantes dès la fin des années 2000. Il s’agissait surtout de soulager des patients souffrant de cancers, de sclérose multiple et d’épilepsie et l’utilisation de marijuana à des fins médicales faisait l’objet d’une autorisation délivrée par le gouvernement de l’Etat. Fin décembre 2008 il y avait déjà près de cinq mille médecins titulaires de cette licence. Un an après la légalisation de la marijuana on en compte près de 120000 ! De plus, aujourd’hui, parallèlement à l’usage récréatif de la marijuana, près de 300 centres para-médicaux proposent à la vente de l’herbe aux personnes désireuses d’atténuer leurs douleurs. L’amendement à la constitution de l’Etat du Colorado autorisant l’usage de marijuana permet à n’importe quelle personne majeure de détenir à des fins personnelles une once (28 grammes) d’herbe. Il y a cependant des restrictions comme par exemple fumer un joint en public et cette seule régulation a poussé de nombreuses personnes souffrant de douleurs récurentes à se procurer des extraits concentrés de tétrahydrocannabinol (THC) la principale substance active de l’herbe. Des incidents ont été répertoriés par les autorités en particulier chez des enfants. La quasi interdiction de conduire sous l’effet de l’herbe (5 microgrammes de THC par litre de sang) n’a pas encore pu être vérifiée par les statistiques de la police en regard des autres délits routiers.

Il reste cependant des effets secondaires inattendus de l’usage légal (jusqu’à une certaine limite) de la marijuana. Des petits apprentis chimistes ont cru judicieux d’expérimenter des techniques rudimentaires d’extraction du THC pour échapper de ce fait à la vigilence des autorités. Un solvent efficace pour extraire le THC est en effet le butane et cet hydrocarbure ne se manipule pas aisément avec un équipement mal adapté. Pour cette raison le nombre d’hospitalisations pour brûlures graves a considérablement augmenté ! Reste enfin le nombre d’enfants qui se sont essayé à l’usage de l’herbe et qui ont du être hospitalisés pour des troubles respiratoires ou de violentes douleurs abdominales. Mais les statistiques, encore une fois, n’ont pas comparé objectivement ces incidents à ceux, toujours alarmants en nombre, des intoxications d’enfants à l’aide de capsules de détergents qu’ils confondent avec des bonbons ou d’autres produits sanitaires souvent dangereux et présents dans toutes les maisons …

Source : http://jama.jamanetwork.com/article.aspx?articleid=2022370

Billet d’humeur politique

 

À qui profite la chute spectaculaire du brut ? Voilà une question qui agite les neurones de bien des journalistes mais personne ne trouve de réponse satisfaisante. Le Brent à 59 dollars n’arrange pas les affaires des frackers nord-américains et encore moins les chercheurs d’or noir en eaux profondes. La récession économique généralisée peut être une explication mais l’économie européenne tirera en partie son épingle du jeu puisque l’euro n’a pas autant chuté par rapport au dollar que le baril de pétrole. L’Arabie Saoudite se moque de cette situation puisqu’elle brûle plus de la moitié du pétrole qu’elle pompe pour ses besoins domestiques … Restent donc les trois bêtes noires des USA : l’Iran, la Russie et le Vénézuela qui sont les première victimes de cette chute du prix du pétrole. On pourrait aussi mentionner l’ « Etat Islamique » qui tire une grande partie de ses revenus du marché occulte du pétrole depuis les gisements tant irakiens que syriens qu’il a mis sous sa coupe.

La réponse à la question n’ayant pas de réponse claire, on peut alors se demander si cette situation n’est pas tout simplement orchestrée par les Américains avec l’appui des Saoudiens pour satisfaire leur dessein d’hégémonie mondiale …

Réchauffement global : on calcule, on calcule, on calcule …

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C’est maintenant admis puisque des milliers de « scientifiques » l’ont affirmé, l’eau chaude descend dans les profondeurs des océans. Il s’agit encore de la violation d’une loi physique fondamentale relative à la dilatation des corps sous l’effet de la chaleur, la densité de ces derniers diminuant quand la température augmente en provoquant cette dilatation. Mais qu’à cela ne tienne puisque ça arrange les adeptes de l’Eglise de Scientologie Climatique qui peuvent ainsi affirmer tout et n’importe quoi pourvu que les travaux relatés soient conformes aux principes fondateurs de cette confrérie dont les agissements deviennent de plus en plus sujets à caution.

L’exemple illustrant mon propos vient de l’Université de Washington qui a organisé à grands renforts de « grants » (crédits de recherche) des expéditions au large des côtes de cet Etat du Pacifique Nord jouxtant la Colombie Britannique canadienne. Il paraît que l’eau se réchauffe dangereusement jusqu’à une profondeur de 500 mètres et que ça devient alarmant car les calculs « auraient tendance » à montrer que « si » ce phénomène dû au réchauffement global « s’intensifiait » il y « aurait » alors libération d’immenses quantités de méthane, un gaz notoirement connu pour son « effet de serre ». Pour bien prouver que c’est vraiment alarmant et qu’il faut vite faire quelque chose pour que les océans ne se réchauffent plus (on en a discuté à Lima), les « calculs » ont montré que la quantité de méthane relâchée par ce phénomène de réchauffement entre 1970 et 2013 est supérieure à tout le méthane émis dans la mer et l’atmosphère par l’accident de la plate-forme de forage Deep Water Horizon en 2010. D’après l’un des auteurs de l’article paru dans Geophysical Research Letters du 5 décembre de cette année « les hydrates de méthane sont un immense et fragile réservoir de carbone qui peut être libéré si les températures changent ». Il faut admirer la tournure grammaticale de cette phrase qui utilise au conditionnel des tournures introduisant une ambiguité : « qui peut » … « si ». Ça s’appelle de la science ou plutôt non, c’est de l’intoxication idéologique car tout scientifique vivant de la manne distribuée ad libitum par les comités d’attribution de crédits de recherches dans le domaine du climat et de ses changements se doit d’être en conformité avec les résultats attendus par ces mêmes comités.

On ne reste pas sur sa faim en continuant à lire le communiqué de presse de l’Université (voir le lien en fin de billet) en découvrant cette perle réthorique d’un des auteurs de l’étude : « Même si les observations étaient brutes et plutôt désordonnées, on pourrait discerner une tendance, ça a sauté aux yeux ». Lisez par vous-même en allant sur le lien car l’anglais est une langue plutôt précise. Une mauvaise traduction en français ferait abstraction du conditionnel et transformerait cette fausse affirmation en une vérité, erreur que tout journaliste inféodé à l’idéologie climatique très « tendance » et politiquement correcte s’empressera de faire. L’association de « on pourrait discerner » et « ça a sauté aux yeux » est un joyau d’endoctrinement verbal digne des plus grands orateurs de l’ère de la Troisième Internationale Communiste.

Les projections réalisées à la suite de calculs probablement très « savants » permettent d’estimer que d’ici la fin du présent siècle, tout le méthane mobilisé sous forme d’hydrate pourrait tout simplement disparaître jusqu’à des fonds marins éloignés de trois kilomètres des côtes alors que le phénomène observé se limite pour le moment à une frange éloignée d’un kilomètre de ces dernières, sous-entendu, tout le méthane qui se trouve actuellement près des côtes serait massivement libéré. Les « calculs » indiquent que seulement au large des côtes de l’Orégon et de l’Etat de Washington la quantité de méthane libéré « pourrait » atteindre 400000 tonnes par an ! Comme pour en rajouter une couche à la panique qui envahit le lecteur de cette News, si par un malencontreux hasard des bactéries « se mettaient » à consommer ce gaz, il en « résulterait » une acidification de l’eau avec un apauvrissement concommitent en oxygène. En définitive, tout pour plaire, plus de king-crabs, plus de poissons, une désertification de l’océan à cause du réchauffement climatique !

En conclusion de ces propos déclinés avec un usage inconditionnel du conditionnel, il « faudrait » encore plus de crédits de recherche pour réaliser de nouvelles mesures « qui confirmeraient » alors les calculs et les prédictions. Voilà comment fonctionne la recherche climatique et ça coûte des dizaines de milliards de dollars aux contribuables de tous les pays qui se sont engagé à combattre le réchauffement climatique qui n’arrive toujours pas … Où est passée l’honnêteté scientifique ?

Source et illustration (dégagement de méthane détecté par sonar, on ne sait pas s’il s’agit réellement de méthane puisque ce cliché sonar a été pris par un marin pêcheur … vraiment surréaliste !) :

http://www.washington.edu/news/2014/12/09/warmer-pacific-ocean-could-release-millions-of-tons-of-seafloor-methane/

Le fructose de la junk-food (malbouffe) responsable de l’obésité !

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Une brève communication de l’American College of Neuropsychopharmacology vient de jeter un gros pavé dans la mare bien glauque de l’industrie agro-alimentaire malgré le fait que l’étude réalisée à l’Université de Californie du Sud ne portait que sur 24 personnes, femmes et hommes âgés de 16 à 25 ans. On a fait boire à ces volontaires un grand verre d’eau sucrée mais pas sucrée n’importe comment : soit avec du glucose soit avec du fructose. Puis on leur a montré des images de mets appétissants tout en suivant l’activité de leur cerveau par imagerie fonctionnelle en résonance magnétique. Le résultat est tombé presque comme un couperet : le glucose provoque une sensation de satiété alors qu’il n’en est pas de même pour le fructose. Cette sensation a été suivie par imagerie au niveau du noyau accumbens, une partie essentielle du circuit cérébral de la récompense. Non seulement le fructose diminue le taux de circulation de la leptine, l’hormone de la satiété, mais il accroit la réponse du cerveau au désir de se nourrir tel que l’imagerie fonctionnelle a pu le montrer avec l’activation de ce noyau accumbens ce qui n’est pas le cas pour le glucose.

Le glucose est la première source d’énergie du cerveau et si l’organisme n’a pas le temps de prendre en charge le fructose ajouté à de nombreux aliments sous forme de sirop de maïs enrichi en ce sucre, car son pouvoir sucrant est supérieur à celui du glucose, alors il atteint le cerveau. En effet, le processus de métabolisation du fructose n’est pas immédiat et son ingestion massive et artificielle va perturber la réponse du cerveau et l’envie de se nourrir devient alors compulsive et incontrôlable. Depuis l’introduction de cet « additif » alimentaire peu coûteux, moins taxé que le sucre de betterave ou de canne et qui fait la joie des sociétés impliquées dans la production d’aliments industriels en tous genres, depuis les plats pré-cuisinés jusqu’à toutes sortes de pâtisseries qu’il est inutile d’énumérer ici à nouveau a tout simplement résulté en une véritable épidémie de surpoids et d’obésité. Ces industriels de l’alimentation, de la « junk-food » ou de la confiserie industrielle sont des criminels qui sont entièrement responsables de ces fléaux que constituent le surpoids et l’obésité avec leurs cortèges de pathologies associées.

Les résultats de cette étude corroborent ceux obtenus avec des rats à qui on injectait directement au niveau du cerveau du fructose et dont on observait ensuite le comportement alimentaire. Outre son effet sur le noyau accumbens le glucose réduit l’activité de l’hypothalamus alors que ce n’est pas le cas du fructose. Tous ces éléments concourent à désigner le fructose comme le principal responsable de l’obésité, phénomène préoccupant dans de nombreux pays de l’OCDE et par voie de conséquent à désigner les industriels de l’alimentation comme coupables d’intoxiquer des centaines de millions de personnes. Il est inutile de chercher plus avant d’autres causes à l’obésité et au surpoids comme par exemple une flore intestinale modifiée ou une origine génétique, ce ne sera qu’une perte de temps …

Source : acpn.org, illustration : nucleus accumbens (Wikipedia)