L’objet de cet article n’est pas l’Ukraine ni les menées géopolitiques américaines en Asie mais un fait de société très alarmant qui résume l’état de la société américaine au bord d’un gouffre existentiel. Il s’agit de la forte augmentation de la mortalité infantile en 2019, 2020 et 2021. Le très sérieux Journal of American Medical Association (JAMA) décrit les faits dans un éditorial paru le 13 mars 2023 (doi : 10.1001/jama.2023.3517). L’accroissement de l’espérance de vie globale a cessé de croitre aux Etats-Unis dès 2010 et cette tendance est plus prononcée chez les enfants et les seniors. En ce qui concerne plus précisément la mortalité des enfants, l’effet coronavirus a été négligeable puisqu’il ne rend compte que de 20 % de cette augmentation de mortalité. Cependant, toutes causes confondues et dans la tranche d’âge de un à dix-neuf ans cette mortalité a augmenté de 10,7 % entre 2019 et 2020 et encore de 8,3 % entre 2020 et 2021. Cette augmentation est la plus forte depuis plus de 50 ans. Dans cette tranche d’âge la plus importante augmentation de mortalité a été observée pour les enfants de 10 à 19 ans. Les trois principale causes de cette mortalité sont les homicides, les suicides, les empoisonnements par des drogues, illicites ou non, et l’alcool.
Le nombre de suicides chez les adolescents avait déjà augmenté dès 2013 atteignant jusqu’à 69,5 % d’augmentation en 2019 avant l’apparition du coronavirus. Dans cette tranche d’âge 10-19 ans l’augmentation de morts par overdose de drogues a augmenté, sur cette même période 2013-2019, de 113,5 %. Enfin l’usage d’armes à feu par ces jeunes adolescents explique un pourcentage élevé de cette mortalité, jusqu’à 47 %, incluant aussi les suicides, les homicides et les agressions racistes entre blancs et noirs ou « latinos ». Les enfants d’origine africaine ont 20 fois plus de chance de mourir par armes à feu que les blancs ! Le tableau dressé par cet éditorial du JAMA fait froid dans le dos. Et si on se contente d’en faire une analyse objective on arrive à la constatation que la société américaine, qu’il s’agisse des parents ou du système scolaire, ne prend plus soin de sa jeunesse. La crise sociale que subit la société américaine au niveau des coûts des dépenses de santé a complètement occulté les progrès de la médecine pédiatrique. L’avenir de ce pays est donc en grave danger …
Un exposé du journaliste d’investigation Jonathan Alpeyrie devant le Cercle Aristote fait froid dans le dos. Je conseille à mes lecteurs de le voir car il décrit quelle est l’intensité des ravages de la drogue généralisés sur tout le territoire nord-américain, y compris le Canada. Les statistiques officielles font état d’au moins 100000 morts par overdose chaque année aux USA et ce chiffre est très en dessous de la réalité. Les circuits de distribution sont parfaitement organisés allant jusqu’à une corruption des médecins des petites villes pour prescrire des opioïdes disponibles dans n’importe quel drug-store. Alpeyrie décrit même les morts par overdose d’enfants de 10 ans qui ont été psychologiquement déstabilisés par l’épidémie de coronavirus et ont perdu leurs repères. Le pouvoir fédéral laisse faire, la frontière mexicaine est totalement poreuse et tout est permis.
Une nouvelle drogue vient d’apparaître et ce journaliste ne l’a pas mentionné mais ses ravages prennent déjà une ampleur exponentielle très préoccupante. Il s’agit de la xylazine, une molécule qui ne coûte rien et est normalement réservée aux traitements vétérinaires. Découverte par Bayer dans les années 1960 elle présente les propriétés suivantes : sédatif, anesthésique, relaxant musculaire et analgésique. Il s’agit d’un agoniste des récepteurs adrénergiques alpha-2.
À Puerto Rico ce produit tend à remplacer toutes les autres drogues récréatives beaucoup plus coûteuses mis à part le fentanyl. Les stocks réservés à l’usage vétérinaire pour les chevaux, les bovins et d’autres animaux sont régulièrement divertis pour un usage humain avec souvent la complicité des grossistes qui fournissent ces vétérinaires. Les adeptes de cette nouvelle drogue se ruent sur elle, en particulier tous les adeptes de drogues plus coûteuses. Apparue dès 2010 à Puerto Rico la xylazine s’est rapidement répandue à Philadelphie puis Baltimore et d’autres villes comme Chicago, ces grands centres urbains où les autorités sont des démocrates qui laissent faire. Les distributeurs (qu’on appelle « dealers ») ont commencé à couper l’héroïne ou l’oxycontine, voire le fentanyl avec la xylazine (malgré le fait que le prix du fentanyl sur le marché des stupéfiants est relativement modéré par rapport à celui des opioïdes dérivés de la morphine ou de la thébaïne), en vendant ces mélanges un peu moins cher que leur équivalent pur, ou supposé pur. La xylazine est une molécule très facile à synthétiser et son prix est modique, à peine un dollar le comprimé !
La dangerosité de ce produit réside dans ses effets secondaires sur le système sanguin lié à son effet sur les récepteurs adrénergiques. La pression sanguine est rapidement déréglée passant d’un épisode d’hypertension à une hypotension périphérique persistante. Le sujet drogué ne s’en souvient pas puisqu’il est en proie durant plusieurs heures à une sédation profonde qui peut être une source de dépression respiratoire fatale. Cette hypotension périphérique va provoquer des nécroses des tissus mal irrigués et en hypoxie prolongée. Il se forme alors des plaies qui déroutent les médecins puisque cette situation s’aggrave rapidement car l’usage de la xylazine est hautement addictif, beaucoup plus gravement que le fentanyl. Le sujet drogué ne se rend même plus compte qu’il est en train de littéralement pourrir sur pieds. Un article paru en 2011 décrit l’histoire des effets de cette drogue qui transforme rapidement ses usagers en véritables lépreux rejetés comme autrefois par la société (doi : 10.1186/1747-597x-6-7 en accès libre).
La société américaine est entrée dans la voie de l’autodestruction, plus personne ne peut le nier, c’est la conclusion que je me permets de tirer de cette situation lamentable. Et les Etats-Unis prétendent que leur modèle d’ « american way of life » et de démocratie devrait être imité par tous les pays du monde ! Cette désagrégation de la société nord-américaine, le Canada étant confronté aux mêmes problèmes de drogues que son voisin, se répand dans beaucoup d’autres pays d’Amérique latine et naturellement en Europe occidentale dont l’Union européenne, conglomérat hétéroclite d’imitateurs serviles des Etats-Unis qui semble adopter une attitude de laisser-faire. Au dix-neuvième siècle les Européens voulurent imposer l’usage de l’opium en Chine, la Grande-Bretagne en tête, pour détruire ce pays. On assiste maintenant et paradoxalement à un développement extraordinaire de la Chine si on se souvient de l’histoire passée car ce pays fut aussi au bord de l’autodestruction avec la révolution culturelle de Mao.
J’ignore si la Chine est également victime de ces drogues psychotropes mais d’autres pays d’Asie ont strictement interdit l’usage de toutes ces drogues illicites. Il s’agit principalement de la Malaisie, de l’Indonésie et des Philippines. La Thaïlande, toujours occupée militairement par les Etats-Unis, a sombré dans la drogue et la prostitution, deux phénomènes sociétaux liés. Je me suis rendu à Kuala-Lumpur et à l’aéroport de grands panneaux avertissent dans toutes les langues que l’usage de drogue illicite est passible de la peine de mort sans procès. Tous les voyageurs sont minutieusement fouillés. Je me souviens d’avoir assisté à l’arrestation d’un voyageur par la police dont le bagage avait été « marqué » par un chien, spectacle auquel j’ai pu également assister à l’aéroport de Sydney, ce voyageur arrivant à Kuala-Lumpur fut certainement exécuté au sabre dans les 24 heures qui suivirent, sans aucune procédure juridique et le consulat de son pays reçut une note laconique pour le prévenir aimablement de cet événement.
L’avenir de l’humanité ne se trouve plus en Occident, c’est très clair. Pour conclure ce billet il est intéressant de mentionner que les intermédiaires de synthèse chimique de ces produits psychotropes comme le fentanyl et la xylazine proviennent principalement d’usines chimiques chinoises et indonésiennes mais leur utilisation est double car ces « synthons » sont également utilisés pour des synthèses d’autres médicaments et ne sont soumis à aucun contrôle douanier particulier, ce qui n’est pas le cas pour certains solvants organiques, l’isopropanol étant un exemple, utilisés pour la purification de la cocaïne dont le traçage des achats permet de remonter à des laboratoires clandestins. Aux Etats-Unis le fentanyl à lui seul tue par overdose plus de 100000 personnes chaque année, entre la xylazine et le fentanyl lequel de ces stupéfiants sortira gagnant dans cette hécatombe …
Sur ce blog j’ai souvent dénoncé l’imposture des critères ESG, une invention de la gauche progressiste européenne reprise par les USA qui prétend avoir une influence sur les marchés dans le cadre de la sempiternelle idéologie « climatique » de préservation de la planète. Wall Street, il ne faut pas se leurrer, a fait pression sur le législateur américain pour réviser la copie relative à ces critères ESG et la conséquence ne s’est pas fait attendre. Le Congrès américain maintenant aux mains de la majorité républicaine vient de dégainer le coup mortel pour rendre tout simplement caduques les critères ESG dans l’économie et les marchés américains. L’Europe (voir le tableau ci-dessous) va-t-elle continuer encore longtemps à faire respecter par les investisseurs ces critères ESG ? Il s’agit d’une question de vie ou de mort pour l’Union européenne. En effet ce ne sont pas la crise ukrainienne ou les problèmes énergétiques qui vont précipiter la chute de l’Europe mais la fuite des capitaux, une véritable hémorragie, qui quittent l’Europe pour s’investir en Asie, sans oublier de mentionner les délocalisations massives des entreprises européennes vers les Etats-Unis comme BASF et VolksWagen qui envisagent de tout simplement de fermer leurs usines en Allemagne. Il s’agit chaque semaine et parfois chaque jour de la fuite de dizaines de milliards d’euros (ou de dollars comme vous voudrez) qui fuient l’Europe pour être investis en Asie, au Vietnam, Laos, Cambodge, Thaïlande, Mianmar, Malaisie, Indonésie et Philippines. C’est là-bas que ça se passe parce que ces pays veulent accélérer leur développement et non seulement améliorer le niveau de vie de leurs citoyens mais également atteindre une reconnaissance au niveau international. Il faut ajouter que tous ces pays se moquent allègrement de l’idéologie de protection de la planète, de la taxe carbone et de ces stupides critères ESG.
L’Europe, le berceau de la civilisation occidentale et le lieu de naissance de la démocratie ne vit plus que dans ses souvenirs de domination du reste du monde. Les temps ont changé ! Demandez à un investisseur de Kuala-Lumpur ce qu’il pense des critères ESG ou des mesures de réduction des émissions de carbone, il vous répondra qu’il s’en moque. Et si vous lui faites remarquer que la ville basse de Kuala-Lumpur est trop polluée par les touk-touks, il vous prendra pour un fou, cette ville n’est pas dirigée par des psychopathes écolos comme Hidalgo. Pour lui c’est le développement de son pays qui est la priorité. Voici ci-dessous la traduction d’une note de Mizuho, organisme bancaire et d’investissement japonais. Tout est dit !
Le Congrès américain adopte la Rule Prevention Act sur les facteurs ESG
Le 1 mars 2023. Le Congrès américain a adopté la Loi sur la prévention des règles ESG, qui interdit aux fonds de pension d’entreprises de tenir compte des facteurs ESG. Alors que la loi avait une majorité écrasante à la Chambre des représentants, elle a été adoptée avec une faible marge au Sénat, avec 50 pour contre 46 contre, deux démocrates ayant voté pour le projet de loi. Ces deux démocrates étaient les représentants Jon Tester (Montana) et Joe Manchin (Virginie-Occidentale), qui représentent tous deux des États riches en ressources et sont susceptibles de faire face à de féroces batailles électorales l’année prochaine. Dans le Parti républicain, où l’ancien président Donald Trump a toujours une influence cachée, de nombreux membres du Congrès croient que les ESG sont une croyance de gauche et représentent une menace pour le capitalisme américain. En décembre dernier, le ministère du Travail a annoncé des règles permettant aux fonds de pension de tenir compte des facteurs ESG en vertu des obligations fiduciaires énoncées dans la Employment Retirement Income Security Act (ERISA), mais la nouvelle Loi sur la prévention des facteurs ESG annule ces règles. Les règles du DoL couvrent $12 t (12000 milliards de dollars, t = tera) dans les fonds de pension avec 150 millions de participants. Selon les médias, le président Biden exercera son veto présidentiel pour la première fois, et les GEI risquent de devenir un enjeu majeur lors de l’élection présidentielle de 2024. Toutefois, le 4 mars, (l’analyste) Barron a signalé que les grandes entreprises américaines ne renoncent pas à une gestion axée sur la durabilité.
Développements anti-ESG au niveau des États
En Floride, le gouverneur Ron DeSantis, l’un des candidats républicains à la présidence aux côtés de l’ancien président Trump, a présenté un projet de loi le 13 février qui interdirait aux fonds de pension de l’État de la Floride (avec $180b (b = milliards) la prise en compte des facteurs ESG dans les décisions de placement. Au Texas, un bastion républicain comme la Floride, le contrôleur Glenn Hegar (en charge des questions fiscales de l’État) a envoyé une lettre à cinq fonds de pension de l’État le 22 février (y compris le système de retraite des enseignants du Texas (TRS)), leur rappelant la loi de l’État adoptée en 2021 qui leur interdit de mettre des fonds dans des gestionnaires d’actifs qui boycottent les sociétés énergétiques. BlackRock a investi 108 milliards de dollars dans les sociétés pétrolières et gazières du Texas et a déclaré qu’il ne boycottait pas l’industrie des combustibles fossiles. Bien que BlackRock, qui est susceptible de faire l’objet de critiques de la part de groupes environnementaux, demeure membre de la Net Zero Asset Managers Initiative (NZAM), Vanguard, qui a le deuxième actif géré en importance après BlackRock à 8,1 t $, a annoncé son retrait de NZAM le 7 décembre 2022. Vanguard a déclaré que la raison pour laquelle elle quittait NZAM était d’expliquer clairement aux investisseurs son approche des risques importants, y compris les risques liés au climat, et de préciser que Vanguard s’exprime de façon indépendante sur des questions importantes pour les investisseurs.
L’UE resserre les normes pour les obligations vertes
Pendant ce temps, dans l’UE, le 28 février, la Commission européenne, le Parlement européen et les États membres se sont mis d’accord sur de nouvelles normes pour empêcher l’écologisation des marchés obligataires. Pour utiliser le terme « vert » dans la nouvelle norme, plus de 85% des fonds collectés doivent être affectés à des activités conformes à la taxonomie de l’UE. Les sociétés qui émettent des obligations devront indiquer comment ces activités contribuent à leurs plans de transition au changement climatique. Selon la plate-forme européenne sur la finance durable, moins de 3% de l’activité économique mondiale répond à la taxonomie de l’UE. Environ 500 milliards de dollars en obligations vertes ont été émis en 2022, mais le montant des obligations libellées de façon durable devrait diminuer considérablement à l’avenir. Pendant ce temps, lorsque nous avons visité les investisseurs boursiers japonais au Royaume-Uni et en Suède en février, nous avons eu l’impression que l’intérêt pour les facteurs ESG est en baisse.
Le tableau ci-dessus confirme cette impression mais l’Europe persiste encore en prenant des risques inouïs pour l’avenir de son économie qui devient progressivement exsangue, la raréfaction des investisseurs pénalisant l’ensemble de l’industrie et de l’économie. Tout cela pour satisfaire l’idéologie de gauche qui prône une économie bas carbone (cf. la transition énergétique et les dispositions de réduction des émissions de carbone) et une gouvernance privilégiant l’égalité homme-femme dans les entreprises. Je résume mais c’est là que réside l’idéologie progressiste décadente constituée d’un fatras invraisemblable d’arguments tous aussi stupides les uns que les autres.
L’ambassade de Chine a publié une liste des États que les USA ont délibérément agressé et bombardé après la Seconde Guerre Mondiale, sans jamais violer le droit international … évidemment ! J’ai passé en revue tous ces conflits mais il n’existe que peu de statistiques officielles du nombre de morts militaires et civils. Toutes les informations son disponibles sur Wikipedia en anglais si tant est qu’on peut encore considérer cette source de données est fiable. C’est une belle liste à méditer … et la conclusion de l’ambassade de Chine est éloquente. Les interventions américaines hors de leur sol national ont trois motifs principaux : la lutte contre le communisme, la main-mise sur les ressources en hydrocarbures et la protection des entreprises américaines comme par exemple United Fruits au Guatemala qui est caricaturale. Il est vrai que 30 % des terres arables de l’Ukraine ont été vendues à des fonds de pension américains sous forme de cash et de baux emphytéotiques d’une durée de 99 ans et c’est l’une des motivations du conflit ukrainien soutenu par les USA, raison trop peu mentionnée mais qui a son importance. Personne ne sait quel a été le devenir des dizaines de milliards de dollars engloutis dans cette manœuvre. Les petits exploitants agricoles ont été réduits à l’état de salariés d’entreprises américaines, ce qui explique en partie l’exode massif vers la Russie des petits agriculteurs russophones de l’est du pays. Des milliers de villages sont aujourd’hui totalement déserts. Le nombre d’Ukrainiens ayant fui leur pays vers la Russie seulement est estimé à plus de 10 millions … La liste ci-dessous n’est pas exhaustive car ne sont pas incluses les interventions des services américains dans les coups d’Etat, les changements de régime (exemple le Chili) qui ont souvent occasionné de nombreux morts.
Korea et Chine 1950-53 (guerre de Corée) (2,321 millions de morts) Guatemala 1954 (plusieurs milliers de morts), coup d’Etat pour préserver les intérêts de United Fruits à la suite de la décision d’une réforme agraire Indonesia (1958) lutte contre le communisme, CIA, Estimation 15000 morts Cuba (1959-1961) « révolution cubaine », 3000 morts suivi de la « crise des missiles », exode massif vers la Floride, blocus économique toujours en vigueur Guatemala (1960) révolution fomentée par la CIA, 200000 morts, le conflit durera jusqu’en 1970 Congo (1964) coup d’Etat anti-maoïste, 100000 morts Laos (1964-1973) guerre civile, intervention américaine contre le Pathet Lao, 62000 morts Vietnam (1961-1973) 3,4 millions de morts, hypothèse basse. Cambodia (1969-1970) lutte contre le Kampuchea, 285000 morts Guatemala (1967-1969) voir plus haut Granada (1983) coup d’Etat, peu de morts (une centaine) mais risque d’escalade mondiale opposant les USA contre Cuba et l’Union soviétique
Liban (1983, 1984) (frappant des cibles dans les territoires du Liban et de la Syrie) camion piégé tuant des « casques bleus » américains et français à Beyrouth, nombre total de morts inconnu Libya (1986) début des ingérences américaines en Libye, de même que les USA ont soutenu le FLN en Algérie contre la France via l’Egypte. Le conflit se terminera avec l’assassinat de Khadafi à la suite de l’intervention franco-anglaise avec le soutien américain. Nombre de morts total : ? Salvador (1980) guerre civile, intervention USA, Allemagne de l’Est, 80000 morts Nicaragua (1980), voir plus haut Iran (1981), crise des otages de l’ambassade américaine, 8 employés de l’ambassade tués, mise en place du blocus et des sanctions américaines qui existe toujours. Panama (1989) Invasion de Panama par l’armée américaine pour capturer Manuel Noriega, opération qualifiée d’autodéfense par les USA, 3000 morts Iraq (1991-2011) (Guerres du Golfe), libération du Koweit suivie de deux « guerres » sur le sol irakien, plus de 1 million de morts. Kuwait (1991), voir ci-dessus Somalia (1993-2000) intervention anglaise, française et américaine pour « pacifier » le pays en guerre contre l’Ethiopie et en proie à une guerre civile dans les provinces sud. 24000 morts, hypothèse basse. Mise en place durable d’une escouade maritime internationale pour lutter contre la piraterie Bosnia & Yugoslavia (1994, 1995, 1999, jusqu’en 2001) débute par une guerre civile en Bosnie. Premier épisode 30000 morts et autant de civils, nombre de morts (militaires seulement) estimé à 140000, hypothèse basse, données réelles inconnues, probablement plus de 500000 morts civils compris, destruction de Belgrade, déplacement de plus de 4000000 de personnes, intervention de l’OTAN et des USA. Sudan (1998) début du conflit entre le Soudan et les provinces méridionales dès 1983, soutenu par la CIA à la suite de la découverte de pétrole. Fin du conflit en 2005 avec la partition et la création du Sud-Soudan, nombre de morts plus de 2,5 millions essentiellement de famine et d’épidémies Yugoslavia (1999), voir plus haut Yemen (2002- toujours en cours) intervention des Occidentaux, de l’Iran en soutien aux provinces du sud, des Émirats arabes et de l’Arabie saoudite (se contente de bombarder à distance le pays depuis 2007 avec des équipements fournis par les USA et la France, et n’est pas en guerre officiellement. Nombre de morts inconnu, estimé à plusieurs millions en raison de famine et épidémies en particulier des enfants. Désastre humanitaire de grande ampleur.
Iraq (1991-2003) (forces conjointes américaines et britanniques), voir plus haut Iraq (2003-2015), voir plus haut Afghanistan (1998, 2001-2015) débute par une guerre civile après le retrait de l’armée russe. Invasion américaine, etc … 2,5 millions de morts, évacuation des Américains laissant un pays dévasté en proie à des luttes claniques Pakistan (2007-2015), guerre dans les zones tribale du Khyber Pakhtunkhwa. Estimation du nombre de morts par le Watson Institute 39000, intervention américaine limitée à des « observateurs ». Somalia (2007-2008, 2011), voir plus haut Yemen (2009, 2011), voir plus haut Libya (2011, 2015) plus d’un million de morts Syria (2014-présent) pays toujours sous embargo, dévasté, privé de ses ressources pétrolières piratées par les Américains. Nombre de victimes important, certainement plus de 2 millions de morts mais inconnu avec précision. Interventions russe, américaine et européenne (OTAN), turque, iranienne, irakienne, conflit enlisé
Dans son communiqué repris par le Global Times en anglais la Chine nous exhorte à «ne jamais oublier qui est la véritable menace pour le monde ». Mais nous ne risquons pas de l’oublier, la TV nous le répète à longueur de journée, c’est la Russie et la Chine évidemment, ainsi que tous ceux qui « ne respectent-pas-nos-valeurs » démocratiques qui sont les fauteurs de guerre …
Article d’Alfred-Maurice de Zayas paru sur le site CounterPunch le 13 février 2023 dont le titre original est « Remembering Vladimir Putin’s speech of 10 February 2007 at the Munich Security Conference ». Alfred-Maurice de Zayas est un historien, juriste et écrivain de nationalité helvético-américaine qui fut notamment ancien conseiller du secrétaire général des Nations-Unies ( https://en.wikipedia.org/wiki/Alfred-Maurice_de_Zayas ). L’Occident, selon Alfred de Zayas a laissé passer l’occasion d’établir un nouveau cadre de sécurité qui, après la guerre froide, aurait pu garantir la paix. Son analyse point par point du discours de Poutine jette une lumière crue sur la responsabilité de l’OTAN dans la guerre d’Ukraine et sur le rôle des médias. À lire avec attention.
l y a seize ans, le 10 février 2007, le président russe Vladimir Poutine a prononcé un discours historique lors de la conférence de Munich sur la sécurité. C’était une formulation claire de la politique étrangère russe de l’après-guerre froide, axée sur la nécessité du multilatéralisme et de la solidarité internationale. Les grands médias n’ont pas donné beaucoup de visibilité à l’analyse de la sécurité de Poutine en 2007, et ils ne le font toujours pas. Pourtant, cela vaut la peine de revenir sur ce discours.
En 2007, j’ai perçu les implications du discours de Poutine et j’ai même distribué le texte à mes étudiants de l’École de diplomatie de Genève. Parfois, je distribue le discours de Poutine en même temps que le brillant discours d’ouverture du président John F. Kennedy à l’American University[1] le 10 juin 1963. C’est un appel à la rationalité qui a conservé toute sa pertinence. Si tout le monde le lisait et appliquait ce qu’il contient, nous ne nous trouverions pas dans la situation dangereuse et tragique que nous connaissons aujourd’hui.
Permettez-moi de citer Kennedy : « Tout en défendant leurs propres intérêts vitaux, les puissances nucléaires doivent éviter les confrontations qui amènent un adversaire à choisir entre une retraite humiliante ou une guerre nucléaire. Adopter ce genre de ligne de conduite à l’ère nucléaire ne serait qu’une preuve de la faillite de notre politique – ou le souhait d’une mort collective pour le monde entier.« [2]
Je partage parfois avec mes étudiants l’article publié dans le New York Times par notre diplomate par excellence George F. Kennan. Il mettait en garde contre le fait de revenir sur notre parole donnée à la Russie en étendant l’OTAN vers l’est, contrairement aux assurances données par notre secrétaire d’État James Baker à Mikhaïl Gorbatchev : « Pourquoi, avec toutes les possibilités pleines d’espoir engendrées par la fin de la guerre froide, les relations Est-Ouest devraient-elles devenir centrées sur la question de savoir qui serait allié avec qui et, par voie de conséquence, qui serait contre qui dans un futur conflit militaire fantaisiste, totalement imprévisible et des plus improbables ? Pour dire les choses crûment, l’élargissement de l’OTAN serait l’erreur la plus fatale de la politique américaine de toute l’ère de l’après-guerre froide. On peut s’attendre à ce qu’une telle décision enflamme les tendances nationalistes, anti-occidentales et militaristes de l’opinion russe ; à ce qu’elle ait un effet négatif sur le développement de la démocratie russe ; à ce qu’elle rétablisse l’atmosphère de la guerre froide dans les relations Est-Ouest et à ce qu’elle oriente la politique étrangère russe dans des directions qui ne nous plaisent pas du tout… » [3].
Les voyants auraient dû clignoter lorsque Poutine a prononcé son discours de Munich en 2007, dix ans après l’avertissement de Kennan. Dans ce discours, Poutine a calmement exprimé son inquiétude concernant : « des « bases américaines légères avancées » de 5000 militaires chacune. Il se trouve que l’OTAN rapproche ses forces avancées de nos frontières, tandis que nous – qui respectons strictement le Traité – ne réagissons pas à ces démarches. Il est évident, je pense, que l’élargissement de l’OTAN n’a rien à voir avec la modernisation de l’alliance, ni avec la sécurité en Europe. Au contraire, c’est un facteur représentant une provocation sérieuse et abaissant le niveau de la confiance mutuelle. Nous sommes légitimement en droit de demander ouvertement contre qui cet élargissement est opéré. Que sont devenues les assurances données par nos partenaires occidentaux après la dissolution du Pacte de Varsovie ? Où sont ces assurances ? On l’a oublié. Néanmoins, je me permettrai de rappeler aux personnes présentes dans cette salle ce qui a été dit. Je tiens à citer des paroles tirées du discours de M. Werner, alors Secrétaire général de l’OTAN, prononcé à Bruxelles le 17 mais 1990 : « Que nous soyons prêts à ne pas déployer les troupes de l’OTAN à l’extérieur du territoire de la RFA, cela donne à l’Union soviétique des garanties sûres de sécurité ».
Malheureusement, l’accueil réservé au discours de Poutine en Occident a été minimal. Ses avertissements et ses prédictions n’ont pas été pris au sérieux. C’est peut-être parce que nous avons une perception déformée de la réalité, une sorte de solipsisme ancrée dans notre vision égocentrique du monde. La plupart des Occidentaux n’étaient et ne sont toujours pas au courant du discours de Poutine ni, d’ailleurs, des textes des deux propositions qu’il a mises sur la table en décembre 2021 : deux projets de traités solidement ancrés dans la Charte des Nations unies, concrétisant la nécessité de s’entendre sur un modus vivendi et de construire une architecture de sécurité pour l’Europe et le monde.
Les grands médias portent une responsabilité considérable dans le fait qu’ils n’ont pas informé le public du discours de Poutine et de ses offres répétées de négocier de bonne foi, comme l’exige l’article 2, paragraphe 3, de la Charte des Nations unies. Il est clair que l’expansion de l’OTAN et la militarisation de l’Ukraine constituent une menace existentielle pour la Russie, et que la diabolisation malveillante de la Russie et de Poutine depuis le début des années 2000 a entraîné une menace, un « risque » de recours à la force, ce qui est interdit par l’article 2(4) de la Charte des Nations Unies.
Comme je l’ai compris à l’époque et aujourd’hui, le discours de Poutine était une main tendue à l’Occident. C’était la preuve qu’il était prêt à s’asseoir et à discuter du nouvel ordre mondial après la guerre froide.
Mikhaïl Gorbatchev, Boris Yeltzin et Poutine n’ont cessé d’exprimer leur souhait de tourner la page de la confrontation entre les États-Unis et l’Union soviétique et d’ouvrir un nouveau chapitre de coopération dans l’intérêt de l’humanité tout entière.
Certains hommes politiques et universitaires occidentaux partageaient également l’espoir que le monde pourrait enfin mettre en œuvre le désarmement au service du développement, que les deux grandes puissances nucléaires réduiraient leurs stocks et finiraient par interdire les armes nucléaires. Imaginez si tous les fonds qui ont été et sont encore consacrés à l’armée, aux bases militaires, à l’achat de chars, de missiles et d’armes nucléaires étaient disponibles pour financer l’éducation, la santé, le logement, les infrastructures, la recherche et le développement !
L’humanité a eu un bref moment d’espoir transcendantal. Le président Bill Clinton a brisé cet espoir lorsqu’il a consciemment rompu les promesses faites par James Baker à Gorbatchev selon lesquelles l’OTAN ne s’étendrait pas vers l’est. Il s’agissait d’un orgueil démesuré à courte vue, l’expression de la conviction que nous étions la seule superpuissance, capable de dicter aux autres ce qu’ils devaient faire ou ne pas faire. Les politiciens occidentaux se sont réjouis du fait que la Russie ne pourrait rien faire contre notre abus de confiance. Nous avons triché, comme nous trichons si souvent dans les relations internationales. Je dirais même que nous avons développé une « culture de la tricherie »[4], consistant à profiter de l’autre chaque fois que cela est possible. C’est perçu presque comme de l’habileté, une vertu séculaire.
Et pourtant, la Russie ne menaçait personne en 1997 – elle voulait rejoindre l’Occident sous la bannière des Nations unies et de la Charte des Nations unies qui s’apparente à une constitution mondiale. C’est d’ailleurs le seul « ordre international fondé sur des règles » existant dans le monde. Mais les États-Unis ne partageaient pas la vision d’un monde multipolaire et du multilatéralisme. Et à ce jour, les États-Unis croient toujours en leur propre « exceptionnalisme » et aux fantasmes impérialistes de Zbigniew Brzezinski [5] et Paul Wolfowitz.
Des universitaires avisés comme les professeurs Richad Falk, Jeffrey Sachs, John Mearsheimer et Noam Chomsky ont reconnu depuis longtemps les erreurs colossales commises par les politiciens américains, de Clinton à Joe Biden en passant par George W. Bush, Barack Obama et Donald Trump. Hélas, ces professeurs ne chantent pas la chanson que le complexe militaro-industriel-financier veut entendre, et c’est pour cette raison que les médias mainstream ne leur donnent pas de visibilité.
Dans une société démocratique, le public a le droit de savoir et doit avoir accès à toutes les sources d’information et d’analyse. Hélas, les grands médias américains s’adonnent depuis des décennies au « Russia-bashing » et s’ingénient à dénigrer les politiciens russes, la culture russe et même les athlètes russes. Je me souviens encore des choses ridicules qui ont été écrites sur les athlètes russes pendant les Jeux olympiques d’hiver de Sotchi en 2014. Je me souviens des caricatures négatives dans la presse et de la diffamation incessante des Russes dépeints comme des totalitaires. C’est la création artificielle de tels sentiments négatifs envers d’autres peuples et cultures qui facilite la propagande de guerre et sert à justifier les sanctions et les crimes de guerre, tout cela en violation de l’article 20 du Pacte international relatif aux droits civils et politiques et en violation de la Constitution de l’UNESCO.
Le problème ne se limite pas aux États-Unis – il est emblématique pour l’ensemble de l’Occident. Les professeurs ou les journalistes qui ont essayé de rester objectifs et de faire des reportages équilibrés ont été (et sont) dénoncés comme des marionnettes de Poutine, des idiots utiles ou (en Allemagne) des « Putin Versteher » – comme s’il était en quelque sorte inapproprié de faire un effort pour comprendre le point de vue de Poutine, et de ne pas simplement avaler le récit biaisé que les médias mainstream nous vendent. On pourrait penser que toute personne intelligente voudrait comprendre la façon dont Poutine, Zelensky, Biden, Scholz, Macron, etc. voient réellement les choses.
Il est vrai que nombre de nos meilleurs esprits ont compris le danger que représentait l’expansion de l’OTAN. Beaucoup ont compris que si nous continuions à provoquer l’ours russe, tôt ou tard, l’ours répondrait. En août 2008, le président géorgien Mikheil Saakashvili, poussé par les États-Unis, a décidé d’attaquer l’Ossétie du Sud. Après la réponse décisive et proportionnée de la Russie dans cette courte guerre, j’ai pensé que nous aurions pu apprendre quelque chose. Hélas, nous n’avons rien appris. Nous avons continué les provocations et la propagande de guerre.
Il semble que nous, les Occidentaux, vivions dans nos propres bulles. Premièrement, nous sommes convaincus que nous sommes « les gentils » par définition. C’est un élément de foi. On me l’a inculqué au lycée à Chicago, à l’université et à la faculté de droit de Boston. Je l’ai absorbé de la presse, des films d’Hollywood, de la littérature. L’endoctrinement tant doux que dur a été complet, et notre faculté d’autocritique reste terriblement sous-développée. Deuxièmement, nous, les États-Unis, sommes un continent séparé par deux océans de l’Europe, de l’Afrique et de l’Asie. Nous avons l’illusion d’être invincibles. Hélas, à l’ère nucléaire, aucun endroit sur la planète n’est sûr.
Permettez-moi de revenir sur la guerre de l’information et les médias. Il est certain que la propagande que Washington et Bruxelles produisent et diffusent dépasse de loin tout ce que Goebbels a pu faire avec sa propagande nazie. Et il ne s’agit pas seulement de la désinformation et des récits biaisés du New York Times, du Washington Post, du Times, du Frankfurter Allgemeine Zeitung, d’El Pais, voire du Neue Zürcher Zeitung – il s’agit de la suppression de la dissidence, de la suppression d’autres points de vue et perspectives. C’est précisément la raison pour laquelle des millions de personnes en Occident restent si ignorantes, et c’est pourquoi RT et Sputnik sont calomniés et censurés. Parce que « Big Brother » ne permettra pas que le grand public comprenne que le conflit en Ukraine a une longue histoire, que l’OTAN n’est pas le « gentil ». Peut-être qu’un jour, lorsque nous saisirons l’ampleur des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité commis par les États membres de l’OTAN en Yougoslavie, en Afghanistan, en Irak, en Libye et en Syrie, nous comprendrons que l’OTAN – à l’origine une alliance défensive légitime – s’est progressivement transformée en une organisation criminelle au sens des articles 9 et 10 du Statut de Nuremberg.
À la suite du sabotage par explosifs de trois des 4 gazoducs provenant de Russie pour alimenter en gaz naturel l’Allemagne et une partie de l’Europe, l’évidence apparaît maintenant en ce qui concerne l’auteur et instigateur de cet acte terroriste. Le journaliste américain Seymour Hersh a écrit sur son blog un article citant une source proche de l’administration Biden et prouvant enfin que ce sabotage a bien été le fait des Américains. La source de ce document et la traduction en français se trouvent dans les liens ci-dessous.
Le grand dessein des Américains est d’utiliser tous les moyens pour maintenir leur suprématie impérialiste sur l’ensemble du monde et la Russie, dotée d’un sous-sol dont la richesse diversifiée surpasse celle de tous les autres pays du monde, est le premier objectif de cet impérialisme. Il n’y a donc plus aucun doute : ce sont bien les Américains qui ont organisé cet acte terroriste. Ils sont d’ailleurs coutumiers du fait depuis le début des années 1940. Il y eut d’abord l’attaque du port d’Honolulu plus connu sous le nom de Pearl Harbor. Alors que les services de renseignement savaient que la marine japonaise était sur le point d’attaquer ce port militaire où mouillaient trois porte-avions essentiels au dispositif de la marine américaine dans le Pacifique, l’armée américaine a laissé faire. Elle a évacué ces porte-avions vers la haute mer sans lui donner l’ordre d’intercepter l’aviation japonaise, ce qu’elle aurait pu parfaitement faire. Les quelques bâtiments de la marine restant dans le port servaient alors de cible facile pour les Japonais. Ce fut le prétexte justifiant l’entrée en guerre des Américains contre le Japon avec les conséquences que l’on connait dont en particulier la destruction de deux villes japonaises avec une nouvelle arme qui conduisit le Japon à capituler sans condition.
Le deuxième événement qui peut aussi s’apparenter à un acte terroriste entièrement fabriqué par les services américains est l’attaque aérienne par des avions civils des deux tours du World Trade Center à New-York. Les services américains connaissaient tous les acteurs de cet acte terroriste. Ils ont à nouveau laissé faire accuser ensuite la Corée du Nord, l’Afghanistan et je ne sais plus quel autre pays alors que les membres du commando étaient notoirement connus pour être des Saoudiens. Ce fut le prétexte qui conduisit aux interventions militaires au Moyen-Orient que l’on connait. Le sabotage des gazoducs russes en Mer Baltique relève de la même stratégie de domination du monde mais cette stratégie est de plus en plus caricaturale et pourrait devenir encore plus dangereuse pour l’équilibre politique en particulier de l’Europe. Via l’OTAN l’ensemble des pays européens est soumis au bon vouloir des Américains.
Enfin l’évènement du Kosovo, monté de toute pièce par les services américains, et allemands en ce qui concerne la Slovénie et la Croatie, conduisit au démantèlement de la Yougoslavie et à la destruction presque complète de Belgrade, le seul objectif des Américains étant de mettre un terme à l’existence même de la Serbie, pays slave, de religion orthodoxe, donc nécessairement allié de la Russie. Dans le grand échiquier européen il reste un abcès à éliminer, la Turquie. Ce pays est musulman, son chef d’Etat est un frère musulman mais c’est aussi un membre de l’OTAN disposant hors USA de la plus grande armée opérationnelle dans la région. Les Américains ont tenté de renverser Erdogan depuis leur principale installation militaire située dans le pays mais ce sont les Russes qui ont permis de déjouer ce coup. Il s’agissait pour la Russie d’une question de politique intérieure car il existe dans la Fédération de Russie une très importante minorité musulmane turcophone. Bref, les Américains se comportent toujours comme à leur habitude, en terroristes pour accomplir leur grand dessein de domination du monde.
Il y a néanmoins un gros problème dans ce grand dessein, il s’agit de la dédollarisation qu’ont choisi un grand nombre de pays sous l’impulsion de la Chine, de la Russie et de l’Iran suivies par l’Arabie saoudite, pour ne citer que les plus importants pays. L’Algérie, le Brésil et probablement l’Indonésie vont suivre. Que pourront faire les USA ? Faire la guerre à tous ces pays n’est pas envisageable. Dans peu de mois les Américains n’auront plus d’autre choix que celui d’une forme de repli sur eux-mêmes pour se consacrer, enfin, au bien-être de leur population abandonnée à elle-même, à peu près 40 % des citoyens américains qui ne mangent plus à leur faim, qui ne se soignent plus en raison du coût exorbitant des frais médicaux et pour plus de dix millions d’entre eux habitent dans leur voiture. Ce qui abattra cette suprématie américaine sera une révolution intérieure avant que la Maison-Blanche n’envisage une opération militaire contre la Chine …
Lorsque je contemple avec émerveillement les images transmises par le télescope James Webb, alors que dans le même temps je suis confronté à un flux continu d’informations, je me dis qu’il est possible de contester toutes ces informations car jamais la vérité n’est abordée avec franchise et toutes les affirmations des journalistes sont teintées de mensonges. Les images de ce merveilleux télescope ont le mérite d’être des observations objectives et factuelles de l’Univers tel qu’on le soupçonnait avec les données recueillies par son prédécesseur le télescope Hubble. Pour se faire une idée de l’incroyable diversité des objets répandus dans tout l’Univers il suffit de contempler ces images, ici le fameux “quintet” de galaxies avec en toile de fond les plus lointaines autres galaxies de l’Univers. On pourrait rapprocher cette image des 5 continents de la Terre. Les dernières théories des astrophysiciens prennent en compte un réseau de “fils” gravitationnels reliant les galaxies les unes aux autres avec des flux de matière dont la convergence créé une nouvelle galaxie. C’est peut-être là qu’il faut rechercher la matière noire et l’énergie noire.
Il en est de même de la variété des changements auxquels les peuples de la Terre sont déjà soumis car l’histoire, comme le temps, ne s’arrête jamais. Il faut, pour discerner toutes les tendances parfois contradictoires en apparence qui affluent de toute part, posséder une puissance d’analyse susceptible d’en faire une synthèse compréhensible. Il faut être un remarquable analyste de la géopolitique pour conclure que l’évolution de la géopolitique est ainsi et quelles sont les raisons profondes de cette évolution. Et il est rare de trouver dans le fatras des informations quel est le véritable fil conducteur reliant tous ces paramètres qui pris isolément ne revêtent aucune signification. C’est un peu la situation des enfants qui étaient entrainés autrefois dans les magnaneries pour trouver le bout de l’unique fil qui forme un cocon de soie : la géopolitique est comme un cocon de ver à soie, elle est constituée d’un seul fil conducteur et bien malin celui qui arrive à en trouver le bout et le dérouler pour comprendre le véritable puzzle complexe que constitue cette géopolitique. Il y a très longtemps que je ne regarde plus la télévision. J’avais acheté une antenne parabolique quand je vivais au Vanuatu car l’occasion des Jeux Olympiques de Sydney m’avait convaincu d’effectuer cet achat d’autant plus que j’aime beaucoup cette magnifique ville et que le Vanuatu n’avait qu’une heure d’avance sur la côte est de l’Australie. Ici à Papeete la compagnie de téléphone a insisté pour me vendre un abonnement télévisuel et j’ai refusé.
Pour toutes les sources d’information que je parcours chaque matin il est extrêmement rare de trouver une analyse géopolitique de valeur. Par hasard, il y a deux jours, j’ai regardé un exposé d’Alain Juillet présenté devant un auditoire de l’Institut des Hautes Etudes de Défense Nationale de Provence il y a quelques semaines. C’est un pur délice ! On comprend tout ce qui se trame dans le monde sans que personne, je dis bien personne, n’en soupçonne la formidable interconnexion à l’échelle de la planète. Aucune région du monde n’est épargnée par le fil conducteur de la géopolitique et l’évolution de celle-ci. Comme le cocon du ver à soie il n’y a qu’un seul fil conducteur dans l’évolution de la géopolitique de même que toutes les galaxies sont connectées entre elles par un flux gravitationnel et un flux de matière. Je conseille donc très vivement les lecteurs de ce blog de regarder avec attention, y compris deux fois de suite s’il le faut, car tous les mots de l’exposé d’Alain Juillet sont pesés et empreints d’une lourde signification. Et à 80 ans Alain Juillet a l’esprit beaucoup plus clair que la très grande majorité des journalistes qui s’agitent sur le papier des quotidiens et sur l’écran plat des télévisions. Bon visionnage ! https://www.youtube.com/watch?v=XHjObEp-2iA
Lorsqu’on observe l’évolution de la situation économique des pays de l’Europe occidentale le bouc émissaire trop facilement trouvé est le conflit ukrainien et l’arrêt des exportations de gaz à peu de frais en provenance de la Russie garanti par des contrats à long terme. L’inflation serait également provoquée par les mêmes causes. C’est trop facile, ce n’est justifié que par une russophobie alimentée par Washington répandue 24/24 heures par les médias “de grand chemin” aux ordres des politiciens européens eux-mêmes aux ordres des USA. La tendance inflationniste a été provoquée par la création de monnaie par la BCE, la banque centrale britannique et la FED lors de la pandémie coronavirale et l’augmentation du prix des combustibles fossiles avait déjà débuté avant les évènements d’Ukraine en raison du déséquilibre croissant entre l’offre et la demande, déséquilibre provoqué par le tarissement des investissements en raison du respect des critères ESG. Les banques centrales ont encore une fois commis le même erreur : augmenter les taux d’intérêt pour juguler cette inflation. Cette augmentation des taux a un impact aux multiples facettes : sur la capacité d’emprunt des entreprises, sur les retraites par capitalisation en raison de la chute de la valeur nominale des obligations qui perdent leur caractère liquide sur les marchés et enfin, bien plus préoccupant encore, la frilosité des investisseurs, petits et grands, dans le secteur du bâtiment.
C’est précisément ce à quoi on assiste aux Etats-Unis d’une manière extrêmement préoccupante et l’analyse de la situation américaine mérite quelques commentaires, d’autant plus que l’Union européenne a suivi la FED dans cette politique d’augmentation des taux d’intérêt. La chute de l’euro par rapport au dollar, soutenu par des taux plus élevés qu’en Europe, a paniqué les responsables de la BCE et cet organisme a corrigé le tir en augmentant de manière substantielle les taux de base dans la zone euro et tous les autres Etats européens hors zone euro ont suivi la même tendance, y compris la Suisse, craignant une chute de la valeur de leur monnaie par rapport au dollar. La crise obligataire ne pourra pas être enrayée mais c’est avant tout la crise immobilière qui va précipiter dans l’abime l’ensemble des économies européennes. Le vieil adage “quand le bâtiment va bien, tout va bien” va à nouveau se vérifier et ce sera sanglant, pire que la crise des subprimes car dans ce cas la cause première n’aura pas été exportée par les américains qui avaient monétisé de la dette immobilière domestique mais en raison de l’incurie totale des hautes autorités des banques centrales dont la BCE.
La gigantesque crise du secteur “brick&mortar” américain va, il ne faut pas se bercer d’illusion, se répandre en Europe et ce ne sera pas à cause du conflit ukrainien. En un graphique on comprend tout de suite l’ampleur de la crise immobilière américaine :
Après la crise des subprimes provoquée par le laxisme des banques qui accordaient des prêts hypothécaires pour l’acquisition d’un logement à des ménages non solvables que ces mêmes banques ont monétisé pour se débarrasser de ces créances “pourries” les USA ont établi quelques régulations afin d’éviter une nouvelle crise. Il s’agit d’un contrôle plus strict des disponibilités financières des ménages candidats à l’acquisition d’un logement individuel. Les ménages ou les personnes seules sollicitant un prêt immobilier doivent apporter des preuves de leurs revenus afin que l’organisme bancaires puisse ou non accorder un prêt. Il s’agit du “Legal Entity Identifier” (LEI). Ces données statistiques sont corroborées par l’indice de bonne santé du secteur du bâtiment (en rouge, échelle de gauche) que calculent mois après mois les analystes de ce que l’on appellerait en France la Chambres syndicale des entreprises du bâtiment, dans le cas des USA il s’agit de la “National Association of Home Builders” (NAHB). L’indice NAHB est donc très proche du LEI puisque ces deux indices sont liés. À partir de l’année 2018 les taux d’intérêt ont diminué de près de 300 points de base (courbe en bleu, échelle de droite inversée) mais l’indice NAHB a été profondément perturbé par l’épidémie coronavirale avec un retour très rapide à la normale : les taux continuant à diminuer le nombre de demandes de prêts a augmenté et le secteur “brick&mortar” a retrouvé des couleurs. Est alors survenue l’inflation et un coup d’arrêt brutal a été asséné aux demandes de prêt immobilier et le marché est entré dans une spirale dévastatrice beaucoup plus profonde qu’en 2020. Les taux pratiqués pour les prêts immobiliers ont maintenant atteint environ 6,5 % en base annuelle. Si à ce taux est ajouté celui des crédits à la consommation, de l’ordre de 12 %, il est facile de comprendre que la politique de la FED provoque donc un désastre dans le secteur du bâtiment américain. Or selon l’adage cité plus haut cette crise va entrainer une récession incontrôlable de l’économie américaine. Je rappelle ici que 22 % des “millenials” résident chez leurs parents car ils sont dans l’incapacité de satisfaire les critères d’attribution de prêts immobiliers et, plus alarmant encore, 12 % des ménages sans enfants n’ont pas d’autre choix que de vivre dans leur véhicule automobile, toutes ethnies confondues. Et pendant ce temps-là les Etats-Unis continuent à imprimer fraîchement des dollars pour subventionner l’économie de l’Ukraine et ils puisent dans les stocks d’armements et de munitions des bases militaires américaines situées en Europe et en Corée (c’est nouveau) pour soutenir l’armée ukrainienne …
La politique anti-inflation choisie par la FED, inflation qu’elle a créé en augmentant la masse monétaire, va donc dévaster l’ensemble de l’économie des Etats-Unis, pays où le vieil adage “quand le bâtiment va, tout va” revêt toute sa réalité. Comme la BCE suit la même politique la situation européenne du secteur du bâtiment va suivre la même pente. Combinée au renchérissement insoutenable du prix de l’énergie il faut donc s’attendre à une crise économique et sociale majeure qui affectera l’ensemble de l’Union européenne, les mêmes causes produisant toujours les mêmes effets. Le “whatever it takes” de Mario Draghi, quinze années de laxisme monétaire, nécessitera peut-être aussi quinze années pour que l’économie retrouve quelque vigueur. Pour clore ce billet il faut aussi rappeler que le prix des voitures d’occasion a augmenté de plus de 100 % aux USA, le marché de l’automobile neuve est exsangue pour les mêmes raisons mais pire encore les ménages se séparent de leur deuxième voiture car ils en sont contraints pour boucler leurs fins de mois. Tous ces signes concourent pour affirmer une fois encore que la crise économique qui arrive sera vraiment terrible pour toutes les nations et en particulier la France qui ne pourra pas y faire face en raison de son tissu industriel en voie de disparition.
Ce billet est un ensemble de réflexions. Il peut paraître un peu décousu mais le fil directeur reste l’énergie … Ce ne sont pas les évènements d’Ukraine qui sont la cause de l’augmentation internationale du prix de l’énergie contrairement à ce que les médias « main-stream » que d’aucuns traduisent maintenant par « de grand chemin ». Il faut analyser le paysage énergétique des principaux consommateurs de cette énergie depuis l’Amérique du Nord à l’Asie en passant par l’Europe. Depuis l’instauration des critères dits ESG aux alentours de l’année 2010 (https://en.wikipedia.org/wiki/Environmental,_social,_and_corporate_governance ) les grandes compagnies pétrolières et gazières occidentales ont vu les investissements de recherche de nouveaux gisements de pétrole et de gaz réduits de 340 milliards de dollars. Seuls Rosnef et Gasprom qui opèrent exclusivement sur le territoire de la Fédération de Russie ont continué à investir dans la recherche de nouveaux gisements avec des succès majeurs comme dans la Mer d’Okhotsk située entre l’île de Sakhalin au nord d’Hokkaido et la péninsule du Kamchatka. Toutes les explorations et les mises en exploitation des gisements identifiés précédemment ailleurs dans le monde ont été arrêtées. Par conséquent l’offre a diminué en regard de la demande et le jeu naturel de la fixation des prix par le marché a eu son effet.
Aux Etats-Unis lors de la première moitié du mandat Biden l’oléoduc XXL supposé acheminer le pétrole extrait des schistes bitumeux de l’Alberta au Canada a été arrêté et les exploitants de gaz de schiste de roche mère n’a pas été encouragé. L’oléoduc XXL supposé alimenter les raffineries du Texas spécialisées dans le traitement des pétroles lourds type vénézuélien n’est toujours pas d’actualité, l’industrie pétrolière iranienne est toujours soumises aux sanctions américaines, les gisements prometteurs situés au large de la province du Cap en Afrique du Sud ne sont toujours pas en exploitation ainsi que ceux découverts au nord du Brésil et de la Guyane française. Tous conjugués ces éléments ont conduit à une forte augmentation des prix du gaz et des produits pétroliers raffinés. Dès le débuts des évènements d’Ukraine les USA ont retourné leur veste car il y avait de gros profits à réaliser en vendant du gaz de schiste (liquéfié) à l’Europe occidentale. Il ne faut pas être dupe, le sabotage des gazoducs NordStream 1 et 2 a été prémédité pour que les Etats-Unis vendent leur gaz de schiste aux Européens de même qu’ils ne veulent pas entendre parler du gaz iranien.
En ce qui concerne l’énergie nucléaire on peut dire que la situation est identique. Les seuls pays continuant à investir dans cette énergie sont la Chine et la Russie et quelques autres pays dont l’Inde qui construit des unités de production importées de Russie ou de Chine. La Chine développe des SMR haute température très prometteurs et la Russie continue à développer la filière à neutrons rapide que l’Europe malheureusement abandonné lors de la fermeture de l’usine NERSA de Creys-Malville. Les Allemands, sous la pression constante des écologistes (ceux-là mêmes qui ont obtenu la fermeture de l’usine de Fessenheim) ont été contraints de fermer l’ensemble de leur parc nucléaire pour des raisons strictement idéologiques. Dans le même contexte de pression de la part de ces écologistes, les gouvernements successifs français ont lancé dans l’air, sans réfléchir un instant, que le « mix » énergétique français ne devrait comprendre que 50 % de nucléaire, une décision sans aucune espèce de fondement ni économique ni technique. La France, subissant la pression des Allemands, a baissé les bras et s’est conformée au marché spot du kWh dont les modalités ont été mises en place par Berlin et que la France a appliqué servilement (voir à la fin de ce billet à propos des lois NOME et ARENH). En un mot l’unique producteur français (EDF) doit vendre ses kWh à un prix décidé par le gouvernement français aux détaillants qui revendent ces électrons au prix du marché spot déterminé la veille par le fixing sur le prix du dernier kWh produit, dans la plupart des situations par des turbines à gaz. De facto ce prix est indexé sur le prix du gaz.
L’inscription de l’énergie nucléaire dans la nomenclature européenne en tant qu’énergie renouvelable laisse un espoir encore ténu que les investisseurs s’intéresseront à nouveau à cette forme de production d’énergie. Les petits réacteurs modulaires pourraient attirer des capitaux. Mais il reste le combustible le plus utilisé dans le monde pour produire de l’électricité et il s’agit du charbon dont les réserves mondiales prouvées et économiquement exploitables seront en mesure de satisfaire une demande au rythme actuel pendant encore au moins un siècle, d’ailleurs personne n’entend parler d’un « pic de charbon » contrairement au pétrole dont l’avènement est repoussé tous les dix ans. Les investissements se tarissant ce « peak oil » pourrait cependant devenir plus proche.
En résumé le prix de l’énergie ne cessera d’augmenter dans les années à venir malgré le retour sur les marchés de l’Iran et du Vénézuela prévu lorsque le gaz de schiste américain s’épuisera, une éventualité proche dans le temps qu’il faut garder en mémoire. Et au milieu de tout cela les énergies vertes ou dites renouvelables n’ont aucune place économique à laquelle se fier. D’ailleurs le volume des investissements dits ESG ne cessent de décroître, ce qui est un signe de prise de conscience réaliste des investisseurs.
Mais il y a un point qu’il faut aborder ici et qui concerne tous les Français, les entreprises petites et grandes et les particuliers. Un petit historique de la mise en place du marché libre de l’électricité dans l’Union européenne s’impose. En 2011, afin de « libéraliser » le marché de l’électricité la France suit servilement les directives européennes de mise en place du marché de l’électricité et, ce n’est pas une coïncidence, la mise en place de la loi NOME et de la loi ARENHsont adoptées presque à la date du grand tsunami qui ravagea le Japon dont la centrale nucléaire de Fukushima-Daiichi. S’il faut insister sur le cas de la France c’est tout simplement parce l’Etat français est le plus « nucléarisé » du monde et que l’opérateur est une entreprise d’Etat, ce qui déplait aux néo-libéraux et aux écologistes de l’intelligentsia européenne.
doit être ouvert aux opérateurs privés selon les directives européennes de libéralisation totale de tous les marchés. La Commission Champsaur a oublié de comprendre que l’électricité n’est pas une denrée comme les autres parce que les électrons ne peuvent pas être stockés comme par exemple de la laine ou du sucre. Le producteur d’électricité en l’occurence EDF pour la France doit en temps réel adapter la production à la consommation. Cette loi NOME adoptée sous l’administration Sarkozy sur ordre de l’Allemagne n’a donc pas pris en compte cet élément pourtant central. Elle a été suivie de la loi ARENH dont le décret d’application date du 28 avril 2011 ( https://www.cre.fr/Pages-annexes/Glossaire/arenh ) et elle régule le tarif de l’électricité produite spécifiquement par le producteur « historique » français, c’est-à-dire l’électricité d’origine nucléaire associée à l’énergie hydraulique. Il n’est pas difficile de comprendre la forte connotation idéologique de cette loi sous la pression des écologistes allemands. En deux mots il faut fragiliser EDF pour finalement démanteler le parc nucléaire français et la France s’est mise à genoux devant l’Allemagne pour défavoriser EDF en vue de ce démantèlement alors que l’Allemagne venait de décider de l’abandon de son énergie nucléaire après le grand tsunami du 11 mars 2011.
Si on ne prend pas de pincettes pour le dire Sarkozy, puis Hollande qui a laissé faire, sont deux traitres à la nation française. Le président actuel est également un traitre puisque depuis que les vannes approvisionnant l’Europe et en particulier l’Allemagne en gaz russe à bon marché ont été fermées et les gazoducs sous-marins sabotés sur ordre des USA il n’a rien fait pour sauver l’économie française massacrée par des tarifs électriques déments qui ne font qu’enrichir des parasites financiers qui ni ne produisent ni ne transporte les électrons. Pour faire court, les Français doivent payer et c’est leur punition de ne pas avoir suivi l’Allemagne en ne dénucléarisant pas le pays. On vit dans un monde totalement surréaliste créé de toutes pièces par des politiciens corrompus qui ne pensent qu’à leur intérêt personnel et à celui des financiers et se courbent devant le plus fort : pour les Français ce sont les Allemands qui dirigent et pour les Européens ce sont les Américains qui dirigent. Fin de l’histoire. Pour se faire une idée de la crise énergétique actuelle voici une vidéo intéressante : https://insolentiae.com/tv-finance-la-france-a-perdu-sa-souverainete-energetique/
De nombreux pays occidentaux ont suivi à la lettre les résolutions de la COP21 malgré le fait qu’un certain nombre d’entre eux n’aient jamais respecté les précédents accords de Kyoto, mais c’est une autre histoire. Les aléas économiques et conjoncturels ont été prioritaires comme par exemple le Japon qui, après le grand tremblement de terre du 11 mars 2011 décida d’arrêter toutes les centrales nucléaires. Le dernier aléa en date est le conflit ukrainien qui a privé l’Allemagne de son approvisionnement en gaz provenant de Russie pourtant bon marché et assorti de contrats qui n’avaient jamais été remis en cause y compris aux pires moments qui suivirent la dislocation de l’Union soviétique. Aux Etats-Unis l’avenir de l’engagement du respect du “zéro-carbone” à l’horizon 2050 est remis en cause par les grandes compagnies de production d’électricité mais la situation est beaucoup plus critique qu’en Europe, au Japon et y compris en Chine pour une raison évidente : les Américains sont attachés à leur voiture individuelle et aux transports aériens d’une ville à une autre. Il n’existe que très peu de lignes de chemins de fer électrifiées et peu de grandes villes disposent de transports en commun comme le métro et les trains inter-urbains sont lents et desservent mal par exemple les grandes villes de la côte est du pays.
Pour atteindre l’objectif “zéro-carbone” fixé il faudrait construire tellement d’éoliennes et installer tellement de centaines de milliers de fermes solaires que la conséquence serait infime au cas où, improbable, le gouvernement fédéral décidait d’un développement des transports ferroviaires à l’échelle du pays comme la Chine l’a fait en quelques années. La France a supprimé un grand nombre de dessertes ferroviaires régionales au profit des liaisons inter-urbaines à vitesse rapide. Alors le net-zéro sera pour le plus grand émetteur de carbone du monde une totale illusion. Cet objectif du net-zéro est devenu beaucoup plus qu’un slogan d’activistes. Il est devenu l’un des pivots des principes organisationnels des grandes corporations américaines et le plus grand gestionnaire de fonds qu’est BlackRock s’est lancé tête baissée pour contraindre toutes les sociétés dans lesquelles cet organisme possède des participations à se conformer strictement aux critères ESG dont l’objectif “net zéro 2050”.
Les compagnies de production d’électricité américaines ont alarmé les investisseurs avec la publication de deux rapports qui démontrent l’incapacité des USA à atteindre cet objectif. Le premier rapport provenant du Electric Power Research Institute ( https://lcri-netzero.epri.com/en/executive-summary.html ) conclut qu’il sera impossible pour les compagnies d’électricité d’atteindre cet objectif sans même mentionner le secteur du transport automobile car l’électrification de l’ensemble du parc automobile américain est également impossible à atteindre dans l’état actuel des transports ferroviaires. Et les énergies éolienne et solaire ne pourront pas non plus résoudre le problème. Le second rapport issu de l’entreprise gouvernementale mettant en œuvre les normes régissant le réseau électrique interconnecté entre les Etats, North American Electric Reliability Corp. (https://www.nerc.com/pa/RAPA/ra/Reliability%20Assessments%20DL/NERC_LTRA_2022.pdf ) conclut que les réseaux électriques devraint être entièrement repensés pour atteindre l’objectif fixé d’autant plus que la fermeture programmée des centrales électriques utilisant des combustibles carbonées fossiles sans remplacement par d’autres sources d’énergie fiables est une hérésie. Toute adaptation du réseau existant à un développement accru des énergies renouvelables serait tellement coûteux à mettre en place en un si court délai et serait impossible à atteindre d’ici 2050 que cet objectif décidé précipitamment est tout simplement une vue de l’esprit, une fantaisie d’intellectuels comme l’a qualifié un commentateur il y a quelques semaines. Le piégeage du carbone sur les sites de production d’électricité utilisant des combustibles carbonés à une échelle industrielle est impossible à atteindre dans l’état actuel de toutes les techniques connues et si, dans le meilleur des cas il pouvait atteindre ce stade industriel le renchérissement du prix de l’électricité produite atteindrait un facteur supérieur à cinq.
La responsabilité de cet objectif est maintenant entre les mains du Congrès mais comme il n’existe aucune solution il faudra un jour ou l’autre que la lucidité l’emporte sur ces décisions purement idéologiques. Source partielle : wattsupwiththat.com