Nouvelle des EPRs de par le monde

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Alors que les premiers mètre cube de béton ont été coulés sur le site d’Hinkley Point C à la fin du mois de mars de cette année pour une inauguration tout électrique de l’installation comportant deux EPRs aux alentours de la fin de l’année 2025 l’Office National d’Audit (NAO) anglais s’est ému des termes du contrat signé entre le gouvernement britannique et EDF, secondé par son partenaire chinois CGN. La construction devrait sauf imprévus coûter un peu plus de 20 milliards d’euros qui seront remboursés par les consommateurs anglais pendant les 35 années suivantes, le prix du MWh ayant été fixé selon les termes du contrat à 92,5 livres, prix corrigé selon le taux d’inflation annuel. Si le marché de gros de l’électricité anglais entrait dans une grande déprime alors ce seront les consommateurs et à défaut les contribuables de sa très gracieuse Majesté qui paieront et la facture risque d’être salée puisque le NAO l’a estimée à plus de 30 milliards de livres au lieu des 6 milliards envisagés lors de la signature du contrat.

Pendant ce temps-là le couvercle de la cuve du réacteur de Flamanville présenterait des défauts de fabrication comme d’ailleurs la cuve elle-même. Il faut prendre avec la plus extrême précaution ces informations car elles émanaient directement de Greenpeace. Cette organisation ne dispose pas de tous les éléments du dossier et elle déplore le manque de transparence d’AREVA et d’EDF. En conséquence toutes les rumeurs défavorables lui sont permises. Cela s’appelle de l’impartialité … En dernier ressort c’est l’ASN qui a pris la décision et la plus favorable afin de ne pas retarder encore et toujours la mise en service de ce réacteur est d’autoriser l’utilisation de ce couvercle durant le premier chargement en combustible et éventuellement le second. Puis ce ne sera pas le premier couvercle qui sera changé en cours d’exploitation … Malgré tous ces aléas l’EPR de Flamanville est prévu pour produire ses premiers méga-watts fin 2018 avec plus de 6 ans de retard et un coût global qui a plus que triplé.

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Quant à l’EPR finlandais dont la construction aura été retardée de près de 7 ans, AREVA (ou du moins ce qu’il en reste) vient de procéder aux premiers essais à froid. Ces essais consistent à remplir l’ensemble du circuit primaire du réacteur avec de l’eau (en l’absence de combustible) et de faire monter la pression artificiellement. Les pompes primaires seront également testées dans le cadre de cette opération qui devrait durer au moins jusqu’à la fin de cet été. L’ensemble sera soumis à une pression supérieure à la pression normalement opérationnelle pour que l’installation soit « timbrée » selon l’expression employée pour toute installation industrielle sous pression. Puis les mêmes essais à chaud se dérouleront dans le courant de l’automne. L’autorisation de fonctionnement devrait être rendue par les autorités compétentes au début de l’année 2018 et le réacteur raccordé au réseau à la fin de la même année, si tout va bien …

Enfin pour les deux EPRs en construction sur le site de Taishan en Chine, la première tranche dont la construction a débuté en 2009 devrait être opérationnelle à la fin de cette année et la seconde unité vers la mi-2018. Restons optimistes … Toujours est-il que tous ces déboires révèlent l’incroyable mauvaise gestion d’AREVA, une entreprise contrôlée par l’Etat via le CEA, et comme toute entreprise étatique de ce genre elle est mal gérée. Pendant de nombreuses années EDF était dirigé par des électriciens qui connaissaient leur métier et qui avaient su préserver une certaine indépendance vis-à-vis de son actionnaire. Ce n’est malheureusement plus le cas aujourd’hui car cette entreprise est asservie par des hauts fonctionnaires qui ne savent pas de quoi ils parlent. Triste image des entreprises industrielles françaises au sein desquelles l’Etat se mêle de ce qui ne le regarde pas.

Illustrations : Hikley Point C et et Olkiluoto. Sources : AFP et World Nuclear News

Qui est réellement Emmanuel Macron ?

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Comme je l’avais annoncé à mes lecteurs je voulais écrire un article sur le véritable coup d’Etat qui a secoué la France avec l’élection présidentielle de cette année 2017. Jamais la politique française n’avait été avec autant d’évidence prise en otage par le milieu des affaires, la finance apatride et les médias. Macron a été littéralement vendu aux électeurs comme un produit de consommation … Et quel produit puisqu’il représente les intérêts de la finance qui remontent jusqu’à Washington et Wall Street en passant par la City. Il y eut au cours de cette exécrable campagne d’incroyables rebondissements comme l’affaire Fillon débusquée au bon moment par le journal satirique bien connu. Il fallait que l’establishment trans-atlantique cloue au pilori cet empêcheur de tourner en rond. Puis ce fut la diabolisation de Marine Le Pen pour reprendre les termes utilisés jadis contre son père. Marine Le Pen, pour faire court, est une nationaliste, donc elle est fasciste. Puisqu’elle prônait la sortie de la France de l’euro et surtout de l’OTAN (elle n’a pas l’envergure charismatique du Général de Gaulle) et ses prises de positions incluant un rapprochement avec la Russie, elle ne pouvait que déplaire au « Deep State » américain, la Russie étant le nouvel ennemi déclaré des USA. Ne parlons même pas de Mélenchon : un autre Maduro, ennemi des Etats-Unis, à l’Elysée ? Impossible.

Car il ne faut pas se méprendre, Macron a été mis sur les rails par l’intelligentsia de la finance internationale et il devra, en gouvernant, se plier aux exigences de cette dernière. Qui est Macron ? En 2007, à 29 ans, tout frais inspecteur des finances sorti de l’ENA, Jacques Attali le convie à participer à la commission mise en place pour pondre l’ouvrage commandé par Sarkozy « 300 propositions pour changer la France ». Sarkozy a mis ce document dans la corbeille à papier craignant de catalyser des révoltes populaires … Il organisa pour mieux capter l’opinion le fameux (et fumeux) Grenelle de l’Environnement dont l’une des rares mesures préconisées par ce coûteux exercice (pour le contribuable) et effectivement appliquée est la taxe sur le kérosène que les passagers d’Air France paient sans le savoir.

Brillant économiste Macron fit des prodiges après avoir été sollicité par la Banque d’affaires Rothschild ce qui ne passa pas inaperçu aux oreilles du Président François Hollande qui avait pourtant clamé lors de sa propre campagne électorale, propulsé candidat par défaut à la suite de l’affaire Strauss-Kahn : « mon réel ennemi est le monde de la finance ». Par précaution et afin de ne pas semer la panique à la City Hollande y dépêcha Macron dans le but de rassurer l’élite financière pour bien insister sur le fait que les déclarations tonitruantes du Président français n’avaient été que des arguments électoralistes, ben voyons ! Après son élection Hollande appointa Macron au Château avec un titre plutôt ronflant de secrétaire adjoint et en 2014, devenu le poulain de l’Elysée, Macron fut propulsé Ministre de l’Économie, de l’Industrie et des affaires digitales. À ce poste Macron fit en sorte de ternir Manuel Valls (devenu premier ministre) en décidant quelques mesures directement sorties du programma Attali dont par exemple la libéralisation des transports en autobus.

Cette histoire d’autobus qui paraît anecdotique n’est l’est pas du tout : l’idée fondamentale était en effet de mettre en concurrence directe les transports publics nationaux, SNCF, Air France et autres régies crées à la fin de la seconde guerre mondiale comme la RATP à Paris et contrôlées par l’Etat et largement financées par les contribuables. Il fallait inciter des entrepreneurs à créer leur entreprise et que celle-ci soit compétitive et profitable dans le but d’attirer les investisseurs. N’est-ce pas là le plus basique raisonnement d’un banquier qui n’est attiré que par le profit ?

À la fin de l’année 2016, ayant fait le constat que ses chances de gravir les échelons de la hiérarchie politique étaient réunies favorablement – selon ses conseillers – Macron créa « son » mouvement En Marche et démissionna de ses responsabilités gouvernementales.

Épaulé par ses amis financiers et investisseurs il concocta une organisation médiatique de sa campagne électorale calculée avec la précision d’une partition de J-S Bach car il s’agissait pour lui et ses soutiens occultes de se vendre à l’opinion publique. Jamais la France n’a vécu un tel matraquage médiatique aussi bien réglé à la seconde près ! Macron a tout pour plaire comme le mannequin d’un rayon de mode d’une boutique de luxe. Il parle anglais parfaitement, il adore les prouesses économiques de l’Allemagne, il est partisan d’un renforcement des pouvoirs de l’OTAN, en un mot c’est le politicien du « renouveau » de la France qu’attendaient l’Europe et Washington.

Il ne faut pourtant pas s’y méprendre, Macron n’est que l’instrument des médias contrôlés par de grandes fortunes industrielles et commerciales comme Dassault, Berger, Drahi, Niel ou encore Bolloré : il n’y a plus de presse indépendante en France et pour la télévision c’est presque aussi catastrophique qu’aux USA et dans bien d’autres pays occidentaux, c’est la même situation. Les Français ont été pris au piège du marketing trans-atlantique car derrière toute cette machination il ne faut pas oublier la CIA qui a aussi joué un rôle central de contrôle continu des médias français et également étrangers.

Macron révèle à petites doses sa duplicité quand il a déclaré que jamais il n’accepterait « l’annexion » de la Crimée par la Russie ou quand il a déploré l’interférence de la Russie dans la campagne électorale française pour favoriser Marine Le Pen. Ses déclarations sont dans la droite ligne des desseins du « Deep State » derrière lequel se trouve la CIA et les médias français (comme américains) impriment ce que le Deep State leur dit d’imprimer. Macron est un atlantiste, un globaliste, un mondialiste, il est sous le contrôle des innombrables agences d’espionnage américaines qui collaborent avec le complexe militaro-sécuritaire américain pour le plus grand bénéfice de la finance internationale. En conséquence tout opposant aux décisions politiques que prendra Macron sera considéré comme un agent de Moscou à commencer par les syndicats qui vont certainement voir d’un très mauvais oeil les projets (pourtant nécessaires et urgents) de réforme en profondeur du code du travail et non pas par petites touches pointillistes.

Mais ce qui attend réellement la France est la privatisation rampante de services publics dans la droite ligne du libéralisme prôné par Bruxelles selon les désirs des financiers de Wall Street et de la City (Brexit ou pas) là où il y aura des profits à réaliser. On ne peut que suggérer ici la santé, les retraites, les transports ou encore l’énergie et ultimement l’éducation qui n’est après tout qu’un service comme un autre. Et pour un financier il y a gros à gagner car ce seront plus de 45 millions de contribuables qui seront pris en otage. Macron, prisonnier de la finance, ne peut qu’accorder son blanc-seing sans état d’âme à cette évolution de la politique française quelles que puissent être les conséquences sur le bien-être des citoyens français, car il s’en moque totalement. Pour rajouter une autre évidence de l’atlantisme inconditionnel de Macron, il a invité le Président Donald Trump à assister au défilé militariste du 14 juillet. Celui-ci viendra avec quelques GIs qui marcheront à pas cadencés sur les Champs-Elysées avec l’armée française … Voilà qui est Macron.

Largement inspiré d’un article paru originellement dans Foreign Policy et repris par CounterPunch avant le deuxième tour des élections présidentielles françaises.

Nicolas Hulot patauge dans la boue rouge et se fait mordre par les loups

Le Ministre d’Etat (excusez du peu !) Nicolas Hulot qui considère que la cravate n’est pas écolo a annoncé la couleur : il veut promouvoir l’intelligence écologique collective. Je me suis tenu la tête entre les mains fermement, les yeux fermés, durant … au moins une minute, mais je n’ai pas réussi à trouver une définition satisfaisante aux propos du politicien de pacotille le plus aimé des Français. Entre parenthèses il faut souligner au passage le manque de discernement crasse de ceux qui encensent cet homme particulièrement incompétent. J’en suis arrivé à la conclusion évidente qu’il avait été catapulté ministre verdoyant justement en raison de son incompétence et de ce fait il faut espérer qu’il sera moins nuisible que ses prédécesseurs à ce poste, majoritairement des femmes, qui n’ont provoqué que des catastrophes.

Donc, le Ministre d’Etat en charge de la « transition écologique et solidaire » commence à prendre un bain de boue rouge avec l’affaire des rejets en mer de la société Altéo. Peut-être faudrait-il aussi que cet individu prenne des mesures pour réduire les rejets dans la mer de matières minérales en suspension par les fleuves en crue … Il a remis à plus tard toute décision au sujet de ce dossier au risque de mettre en difficulté Altéo qui plierait alors bagages laissant des centaines de chômeurs sur le carreau. Pour les loups la situation se complique. Il y a d’un côté les écolos purs et durs qui veulent réhabiliter le loup alors que nos ancêtres ont mis des siècles pour éradiquer cet animal nuisible. Chaque année environ 10000 brebis se font égorger en France par ces monstres d’un autre temps et les éleveurs, à juste titre, demandent qu’ils soient exterminés une fois pour toutes. Hulot, qui reconnait être imprégné d’un altruisme naturaliste, pense aussi aux éleveurs et a repoussé à plus tard toute décision. Pour ma part je considère que la réintroduction du loup dans nos contrées est une aberration tant culturelle qu’économique et j’ouvre le débat avec ce propos.

Venons-en au code minier qui fut défini par Napoléon. Il s’agit aussi d’une sorte de main-mise de l’Etat sur le sous-sol. Dans de nombreux pays développés le sous-sol avec ses ressources appartient au propriétaire de la surface correspondante. C’est le cas en particulier aux USA où le boom du gaz de schiste n’aurait jamais eu lieu si la législation avait été similaire à celle de la France. Des permis d’exploration ont été accordés à diverses sociétés pour identifier les ressources potentielles en gaz de schiste et éventuellement en pétrole dans le sud de la France. Remettre en cause ces permis pourrait coûter une petite fortune à l’Etat français. Hulot temporise par solidarité avec le Ministère des finances qui ne va pouvoir que constater que les caisses de l’Etat sont vides quand le rapport de l’audit commandé par le Président sera remis au gouvernement et rendu public car il faudra bien aussi se solidariser avec les contribuables qui verront encore leurs impôts et autres taxes augmenter inexorablement …

En ce qui concerne les perturbateurs endocriniens (voir un prochain billet sur ce blog relatif au triclosan) Hulot attend aussi de voir ce qui va être décidé à Bruxelles pour ensuite (éventuellement) prendre des mesures à l’échelle nationale. Pour les néonicotinoïdes, même topo, attendons de voir même si les apiculteurs continuent à déplorer une mortalité anormale de leurs abeilles.

La nouvelle marotte de ce pitre est l’économie circulaire, vous avez bien lu : Circulaire ! Ça veut dire que comme en temps de guerre il faudra recycler la laine, le tissu, le cuir des chaussures, le papier, et toute une industrie du recyclage crééra de nombreux emplois, plus d’un million seulement en France, qui trieront les ordures à longueur de journée. Ben voyons, Marseille ressemblera à Dacca et la banlieue parisienne aux favelas de Lagos … Car l’obsession de Hulot est le consumérisme outrancier qui ruine la planète entière : Gaïa ne peut plus renouveller en temps utile tout ce que l’homme en extrait chaque minute.

Enfin, Hulot s’est intéressé à l’extraction de sable sur la commune de Lannion sur les bords de l’estuaire du Léguer, site appelé Baie de la Vierge, vaste sujet ! Inutile de constater l’incompétence crasse de cet individu pétri d’idéologie écolo-rétrograde, malthusienne et dévastatrice pour l’économie et l’industrie. Avec lui il est certain que le chômage régressera …

Le clitoris retrouve ses lettres de noblesse, enfin !

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Dans la ville de Calvin les commentaires vont bon train au sujet des nouveaux manuels scolaires de SVT à l’usage des élèves des collèges de France : on y découvre pour la première fois l’anatomie de la partie cachée du clitoris dans le manuel de SVT des Editions Magnard car en vertu du respect de l’égalité des sexes puisque l’anatomie du pénis était à peu près décrite dans le détail, celle du clitoris était cruellement absente (voir lien sur ce blog). Pendant des siècles le clitoris a alimenté les débats et les controverses – surtout auprès des hommes – jusqu’à la découverte récente de sa structure interne beaucoup plus importante qu’on ne l’imaginait jusqu’alors. Pour Hippocrate la stimulation du clitoris augmentait la fertilité des femmes. Pour les médecins de la fin du Moyen-Age le clitoris était comparé à la luette qui selon eux tempérait l’air pénétrant dans le corps. Il faudra attendre la seconde moitié du XVIe siècle pour que le clitoris soit décrit dans les planches anatomiques du Sieur Realdo Colombo qui appela le clitoris « amor veneris » après avoir effectué des expériences de toucher pour prouver que ce petit appendice de chair était lié au désir sexuel de la femme.

Colombo se risqua à appeler le clitoris « frénésie de Vénus » que Fallope, un autre anatomiste italien, renomma cleitoris, une dénomination qui a perduré. Mais les controverses se multiplièrent quant à la fonction véritable de cet organe à part entière. André Vésale (1514-1564) considérait que le clitoris était une malformation, un reliquat d’hermaphrodisme, rien que ça ! Le grand Ambroise Paré considérera que le clitoris est une partie obscène, dangereuse et honteuse de l’anatomie féminine … Quand il apparut que sans aucun doute cette petite proéminence anatomique était le siège du plaisir féminin l’Eglise, comme il fallait s’y attendre, s’en mêla après avoir admis que le « frisson » que procurait le clitoris était nécessaire pour la fécondation et qu’il participait à une sorte de double semence de concert avec le pénis de l’homme. La situation devint plus sujette à controverse quand il fut reconnu que l’ovulation n’avait rien à voir avec ce « frisson » et qu’elle était la conséquence d’un cycle d’environ 28 jours, alors l’Eglise, tant catholique que protestante, stigmatisa définitivement l’utilité du clitoris car après tout il n’était plus que la source du plaisir féminin.

Influencés par les prises de position des autorités religieuses certains médecins allèrent jusqu’à préconiser l’excision pour traiter l’épilepsie, la catalepsie et la nymphomanie. Des campagnes de propagande agressive diabolisèrent le clitoris car il était considéré comme la cause numéro un de l’hystérie, un argument repris par Sigmund Freud dans les années 1930 pour expliquer les névroses des femmes immatures et déviantes qui pratiquaient à outrance l’onanisme … Tout un programme ! Aujourd’hui le clitoris a été magnifiquement banalisé et presque glorifié dans une amusante vidéo de la réalisatrice canadienne Lori Malépart-Traversy que je conseille à mes lecteurs (et lectrices) de visionner tant elle est réaliste et humoristique ( https://youtu.be/J_3OA_VZVkY ). Les spécialistes de sexologie ne font plus de distinction entre l’orgasme dit vaginal et l’orgasme appelé par opposition clitoridien. Selon eux la pression du pénis sur les parois latérales de l’entrée du vagin stimule les corps caverneux internes (cachés) du clitoris conduisant à un orgasme que l’homme a trop tendance à considérer comme vaginal, donc provoqué par la nécéssaire présence de son pénis, une interprétation bien machiste de l’orgasme féminin.

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Le clitoris a donc, dans les livres de SVT français retrouvé ses lettres de noblesse, du moins en partie car il n’est nulle part mentionné qu’il est beaucoup plus innervé (plus de 8000 terminaisons neuronales) que le pénis de l’homme.

Inspiré d’un article paru dans les colonnes du quotidien genevois Le Temps. Illustrations : première description anatomique du clitoris, traité d’anatomie de Charles Estienne, 1546, le clitoris et les corps caverneux cachés (manuel de SVT des Editions Magnard, en violet dans l’illustration). Et aussi sur ce blog :

https://jacqueshenry.wordpress.com/2016/09/07/vous-saurez-tout-tout-sur-le-clitoris/

Brève : Olivier Delamarche a disparu des écrans !

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Depuis plusieurs années j’avais pour habitude de voir Olivier Delamarche débattre d’économie sur le plateau de BFMTV en différé puisque je n’ai pas de télévision chez moi (et je m’en passe très bien, merci). Il a disparu des écrans de cette chaine la semaine suivant l’élection de Macron … Tiens, tiens ?

BFMTV, je le rappelle, appartient à Mickael Bloomberg, magnat de la presse au service du « Deep State » américain, et accessoirement, un temps, maire de la ville de New-York. BFMTV a purement et simplement viré Olivier ainsi que tous les autres intervenants affiliés au très célèbre groupe des Econoclastes : ils tenaient des propos dérangeants !

Ce fait est révélateur de ce qui est en train de se passer en France depuis l’élection du Sieur Macron à la présidence de la république. Je n’ai pas mis de majuscule à « république » car elle n’existe d’ors-et déjà plus et je vous en donnerai, chers lecteurs, quelques explications dans un prochain billet, juste le temps de faire quelques recherches et de le rédiger pour vous. Illustration capture d’écran d’Olivier sur la chaine Boursorama.

Alimentation et santé (6 et fin)

Alimentation et santé (6 et fin)

Il s’agira dans le dernier billet de cette série de café, de lait, d’oeufs et de gras. Encore une fois, exception faite de certains petits articles de politique, il m’arrive très rarement d’émettre une opinion personnelle. Je mets un point d’honneur à relater des faits scientifiques ou de société tels qu’ils ont été abordés par des journalistes, des chroniqueurs ou des bloguers comme votre serviteur mais j’essaie de privilégier les sources scientifiques initiales le plus souvent possible. De par ma carrière professionnelle passée, ayant acquis une certaine expérience en biologie et en chimie, ayant musardé quelques années dans le domaine de l’énergie nucléaire, je me permets d’aborder quelques sujets dérangeants et déformés par les médias que le public accepte tels qu’ils lui sont servis sur un plateau les yeux fermés sans exercer un instant un quelconque sens critique. Le climat, les vaccins, les plantes transgéniques, l’énergie nucléaire, la malbouffe, les mensonges, menu quotidien des politiciens, me donnent l’occasion d’affirmer ma position en la saupoudrant d’ironie quand il le faut. L’esprit humain ne peut pas filtrer toutes les informations qui lui parviennent en flux continu à chaque seconde de la journée, c’est impossible, et je tente d’effectuer chaque jour – quand je cherche un sujet d’inspiration pour mon blog – ce tri afin d’éviter de faire des erreurs. Comme, dit-on, l’erreur est humaine il m’est arrivé parfois de m’être trouvé abusé par une information littéralement gobée sans l’avoir pré-digérée et de me rendre compte de mon erreur. Dans ce billet, toutes les informations ont été vérifiées et recoupées. Il ne s’agit nullement d’inventions de ma part.

21. Le café et la bière sont des diurétiques

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Consommés modérément, en d’autres termes normalement, le café (caféine) et la bière, sous-entendu l’alcool, ne présentent aucun effet diurétique et ne risquent donc pas de provoquer une déshydratation de l’organisme. Une étude détaillée parue en 2016 dans la revue Clinical Nutrition (doi : 10.3945/ajcn.115.114769) est très claire : ce qui importe dans les boissons est surtout l’apport en eau à l’organisme. La balance hydrique de notre corps varie au cours de la journée. En effet, nous éliminons presque en continu de l’eau alors que nous ne buvons pas de manière continue. L’organisme dispose de moyens efficaces pour réguler cet état de choses en particulier avec les reins. Dans cette étude un indice d’hydratation des boissons (BHI ou beverage hydration index) a été défini de manière très simple en étudiant 72 sujets adultes et en bonne santé. Il leur a été demandé de boire en 30 minutes un litre de boissons comme ci-après. L’indice d’hydratation de la boisson considérée a été défini comme la quantité totale d’urine éliminée après 4 heures en comparaison de la même quantité d’urine éliminée en absorbant un litre d’eau. Le BHI est défini comme étant de 1 pour l’eau et le volume d’urine après 2 heures (ligne pointillée) éliminée après avoir bu 1 litre d’eau est divisé par le volume éliminé par ingestion des autres boissons. Les résultats sont tout à fait parlants. Les boissons suivantes ont le même effet que l’eau sur l’hydratation de l’organisme : coca-cola, coca-cola pauvre en calories (light), thé chaud, thé froid, café, bière, jus d’orange, eau gazeuse et boisson énergisante pour sportifs. Aucune différence avec l’eau ! Seuls les solutions salines de réhydratation par voie orale, le lait entier, le lait écrémé et dans une moindre mesure le jus d’orange permettent une réhydratation relative du corps puisque la quantité d’urine éliminée est inférieure après 4 heures de délai. Ceci s’explique très bien car le lait et la solution saline de réhydratation contiennent des sels minéraux, sodium, potassium, magnésium ou encore calcium. L’alcool et la caféine n’ont donc rien à voir avec l’hydratation du corps ou le maintien de cette dernière en équilibre. Une idée préconçue à mettre aux oubliettes.

22. Boire du lait c’est bon pour les os

Une étude réalisée à l’Université de Zürich englobant 195000 femmes de 60 ans et plus buvant ou non au moins un verre de lait chaque jour n’a pas pu mettre en évidence de différence quant à la fréquence de fractures du col du fémur. Cette étude est certes limitée aux seules femmes mais elle montre néanmoins que la disponibilité biologique du calcium présent dans le lait n’est pas celle que l’on croit. Cependant le lait constitue en lui-même un aliment à part entière car il apporte des sucres, des graisses, des protéines, des vitamines et des sels minéraux et il permet à l’organisme de maintenir l’homéostase hydrique (voir ci-dessus). Boire du lait n’est pas néfaste pour la santé, au contraire, mais pour la solidité des os il y a un gros doute.

23. Ne pas manger trop d’oeufs, c’est mauvais pour le cholestérol

Lorsque la doyenne italienne de l’humanité est décédée (voir le lien), l’information qui fit le tour du monde fut qu’elle mangeait depuis l’âge de 20 ans trois oeufs par jour dont deux crus. Après tout deux oeufs crus battus, agrémentés de sel, poivre, quelques fines herbes et saupoudrés de parmesan rapé pourquoi pas ? Toujours est-il que la croyance populaire dit que les oeufs augmentent catastrophiquement le taux de cholestérol sanguin. C’est du moins ce que vous dira votre médecin en vous regardant dans les yeux et si votre taux de cholestérol ne « lui convient pas » il vous prescrira des statines. Ben voyons !

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Et pourtant une étude réalisée par l’école de médecine de l’Université d’Harvard portant sur plus de 37000 personnes pendant 8 ans n’a pas pu vérifier toutes les études réalisées sur des modèles animaux en laboratoire ! En effet c’est à partir d’études sur les animaux de laboratoire, en particulier les rongeurs, que le corps médical s’est forgé une opinion au sujet des oeufs et du cholestérol. Un telle investigation remet radicalement en question la transposition à l’homme de tous les travaux réalisés avec des animaux et pas seulement en ce qui concerne la nutrition. Il faut aussi prendre en considération les nombreux essais cliniques décidés sur des êtres humains après des résultats de laboratoire sur des animaux, surtout des souris et des rats, compte tenu de la différence incontournable entre les rongeurs et nous-mêmes.

L’étude réalisée à l’Université d’Harvard a aussi indiqué que l’abus d’acides gras saturés et « trans-« , ceux qui sont produits par hydrogénation partielle des huiles végétales, était au contraire propice à l’élévation du taux de mauvais cholestérol dans le sang, nommément les LDLs. Rien à voir avec les oeufs ! Encore une idée totalement fausse (source JAMA, doi : 10.1001/jama.281.15.1387).

24. Manger « gras » fait grossir

L’affaire des graisses qui font grossir, car il s’agit bien d’une histoire montée de toutes pièces, remonte à la fin des années 1970 quand une étude financée par la Fondation Américaine de la Recherche sur le Sucre affirma que les graisses faisaient grossir. Cette étude réalisée également à l’Université d’Harvard parut dans le JAMA et fit à l’époque grand bruit pas seulement aux USA. Progressivement, sous la pression constante du lobby des producteurs de sucre et avec la complaisance du corps médical, la population se reconvertit aux carbohydrates. On connait aujourd’hui les immenses dégats de l’abus de sucres sur les maladies cardiovasculaires, l’obésité et le diabète.

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Soixante pour cent de la population américaine est en surpoids ou franchement obèse et l’Europe n’a pas attendu pour rattraper les habitudes alimentaires riches en sucres de la malbouffe industrielle et de la restauration rapide. Une récente étude parue dans le British Medical Journal a clairement montré que l’abandon ou la réduction des graisses dans l’alimentation ne reposait sur aucune évidence scientifique sérieuse. Le beurre, les oeufs, les graisses animales furent diabolisés et il est encore difficile aujourd’hui de s’affranchir même au niveau personnel de cette propagande du lobby des producteurs de sucre. En ajoutant à ce désastre nutritionnel l’utilisation de sirops enrichis en fructose et d’huiles végétales partiellement hydrogénées on obtient un cocktail alimentaire parfait pour se ruiner la santé (lien, doi : 10.1136/openhrt-2014-000196)

Source : Business Insider. Fin de cette série

https://jacqueshenry.wordpress.com/2017/04/19/la-doyenne-de-lhumanite-est-decedee/

Changements climatiques : l’intéressant cas du minimum de Spörer

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Les variations passées du climat ont été reconstituées à partir des carottages des calottes glaciaires du Groenland et de l’Antarctique qui ont fourni de précieux renseignements au sujet de la composition de l’atmosphère et aussi à partir de ce que les spécialistes appellent des proxys, des éléments d’informations indirects comme les isotopes du béryllium (10 Be) et du carbone (14 C) qui se forment dans les hautes couches de l’atmosphère par bombardement cosmique, phénomène appellé spallation. Quand l’activité magnétique solaire est faible, les rayons cosmiques provenant de la Galaxie ou d’au-delà sont moins bien déviés par le champ magnétique du Soleil et ils atteignent donc la Terre plus facilement. Ces proxys donnent une bonne estimation des variations de l’activité solaire passée qui a été très bien corrélée avec les variations du climat décrites également par l’étude des cernes de croissance des arbres et également diverses chroniques comme la date du début des vendanges en Bourgogne parfaitement bien répertoriée par les moines (ci-dessous une reconstitution des températures recalculée à partir de la date des vendanges en Bourgogne pour le cépage Pinot Noir). L’invention de la lunette suivie de celle du téléscope a ensuite permis de suivre « en direct » l’activité solaire en effectuant le comptage des taches solaires dont l’abondance est le reflet visuel de l’activité magnétique de l’astre.

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Avec la reconstitution de la teneur du seul 14 C au cours des années passées, entre les années 900 et aujourd’hui, 4 minima climatiques ont ainsi pu être identifiés sans ambiguïté, le minimum de Oort (1010-1050), le minimum de Wolf (1280-1350) puis le minimum de Spörer (1450-1550) et enfin le minimum de Maunder (1645-1715) à la suite duquel apparait le petit minimum dit de Dalton au début du XIXe siècle qui valut à Napoléon la débâcle de la campagne de Russie. Dans le diagramme ci-dessus l’échelle décrivant la teneur en 14 C est inversée pour bien mettre en évidence ces minimas. Les optima climatiques du Moyen-Age (950-1250) et moderne (1940-2015) correspondent donc à des teneurs en 10 Be et 14 C plus faibles puisque l’activité magnétique du Soleil était plus robuste.

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Quand le Docteur Valentina Zharkova mentionna pour la première fois en 2015 le modèle mathématique qu’elle avait formulé pour décrire les variations du champ magnétique solaire (voir les liens sur ce blog) elle confirma la validité de ce modèle en remontant dans le temps et ses équations corroborèrent les divers minima énumérés ci-dessus ainsi que les optima médiéval et contemporain mais elle fut étonnée de ne pas pouvoir confirmer l’existence du minimum dit de Spörer car aucune diminution de l’activité magnétique du Soleil – selon son modèle – n’était à signaler entre les années 1400 et 1600. Pourtant les abondances des isotopes radioactifs du béryllium et du carbone tendaient à prouver que cette activité magnétique avait chuté. Intriguée et croyant en toute bonne foi à son modèle mathématique elle entreprit de consulter d’autres proxys pour tenter de trouver une explication à ce minimum de Spörer.

Avec son équipe elle compila donc une longue série d’articles relatant des chroniques des XVe et XVIe siècles et elle découvrit ce qui avait jusque là passé inaperçu ou plutôt omis d’être mentionné : les explosions de supernova et la conséquence directe observable sur la Terre, jusqu’au Portugal et au sud de la Chine, d’aurores boréales spectaculaires.

Les aurores boréales (illustration en tête de billet : aurore boréale qui eut lieu durant l’été austral 2016-2017 au dessus de la Nouvelle-Zélande) sont la résultante d’une multitude de radiations, depuis les rayons gamma jusqu’à des ions lourds, qui peuvent atteindre l’atmosphère terrestre à la suite de l’explosion d’une étoile massive relativement proche de la Terre mais aussi de radiations plus intenses en raison de l’affaiblissement de l’activité magnétique du Soleil. Ce fut le cas à peu près au moment où une refroidissement du climat fut observé lors de ce minimum de Spörer avec l’explosion de deux étoiles situées respectivement dans les constellations de Vela Junior et de Cassiopeae, cette dernière aussi appelée nova de Tycho (1572), suivies de la nova de Kepler en 1604, qui inondèrent littéralement la Terre de rayonnements intenses et d’autres particules énergétiques. La nova décrite par Tycho Brahe a laissé dans les carottages glaciaires des traces d’oxyde d’azote, c’est dire à quel point cette explosion située pourtant à 8000 années-lumière de la Terre a profondément perturbé l’atmosphère. Ces deux explosions furent visibles en plein jour et à l’oeil nu pendant quelques semaines …

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C’est l’explication plausible qui a été trouvée par le Docteur Zharkova pour l’existence du minimum de Spörer. Dans le même ordre d’idée il est peut-être possible de relier le minimum climatique de Oort (1010-1050) à l’évènement stellaire le plus cataclysmique jamais répertorié par l’homme, l’explosion de la supernova qui eut lieu le 30 avril 1006 et qui fut aussi lumineuse que la Lune au premier quartier, soit 15 fois la luminosité de Vénus. Il est donc maintenant évident que non seulement le Soleil a un effet direct sur le climat terrestre mais que l’importance des radiations cosmiques – provenant ou non de l’explosion d’étoiles proches – sur le climat ne peut plus non plus être niée.

L’affaiblissement notoire de l’activité magnétique solaire (illustration ci-dessus) prévue par le modèle de Valentina Zharkova, entre 2020 et 2100, va donc favoriser les effets sur l’atmosphère du rayonnement cosmique moins bien dévié par le champ magnétique solaire, rayonnement qui provoquera, nul ne peut plus encore en douter, un refroidissement généralisé du climat comme ce fut le cas lors du minimum climatique de Spörer. Comme je l’ai mentionné dans plusieurs billets sur ce blog, les rayons cosmiques favorisent l’apparition d’espèces atomiques chargées et ces dernières entrainent l’agrégation des rares molécules d’eau présentes dans les hautes couches de l’atmosphère. Ce processus a pour résultat l’apparition de micro-cristaux de glace qui vont alors réfléchir efficacement le rayonnement solaire. Par voie de conséquence les températures au sol vont chuter peut-être brutalement, nul ne le sait encore …

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Le modèle de Valentina Zharkova prédit avec une précision presque diabolique l’évolution de cette activité magnétique solaire avec une quasi disparition des taches solaires au cours des années 2020-2080 matérialisées par les fameux diagrammes dits en ailes de papillon qui décrivent cette activité magnétique reconstruite ici.

Les alternances de couleurs matérialisent, pour faire bref, la direction du champ magnétique solaire, un cycle solaire complet durant en effet 2 x 11 ans pour que le champ magnétique retrouve sa position initiale. Préparez vos bonnets, vos foulards, vos moufles et vos bottes … et surtout ne croyez pas que je vous raconte n’importe quoi en ces temps de canicule tout à fait normaux pour la saison d’été qui pourraient se raréfier dans les prochaines années !

Source : ArXiv, Anthony Watts et Pierre Gosselin.

https://jacqueshenry.wordpress.com/2015/09/05/rechauffement-climatique-episode-6-fraude-scientifique-par-omission-leffet-du-soleil/

https://jacqueshenry.wordpress.com/2015/10/31/alerte-nous-entrons-dans-un-age-glaciaire/

Réflexions éthiques très personnelles

Réflexions éthiques très personnelles

Il y a quelques jours ma fille m’apprenait qu’elle s’était liée d’amitié avec de nouveaux voisins de sa rue, un couple avec des enfants à peu près du même âge que mes derniers petits-enfants. L’un d’eux présente de graves troubles du comportement et de la compréhension basique de son entourage. J’ai fait remarquer à ma fille qu’avec sa mère nous avions eu trois enfants en bon état apparent à la naissance et qui avaient confirmé au cours de leur croissance cette santé tant physique qu’intellectuelle, et nous avions été chanceux. Je m’étais posé cette question avec mon épouse, question que tous les couples en âge de procréer doivent à un moment où à un autre se poser : quel choix faire devant un nouveau-né visiblement mal formé ou handicapé ? Je crois que ce fut la seule occasion où avec la mère de mes enfants nous arrivâmes à un accord spontané puisqu’elle me répondit, pensive : « on prendra un oreiller et … »

Si je fais part à mes lecteurs de cette réflexion c’est tout simplement parce que j’ai entrevu dans la presse qu’une sage-femme avait été accusée d’avoir fait passer de vie à trépas beaucoup de nouveaux-nés durant sa carrière et qu’il fallait que la société la punisse. J’avoue que je n’ai pas suivi la suite de ce fait-divers mais il m’est revenu un autre évènement en mémoire. Je devais avoir 13 ou 14 ans et ma mère, qui fut infirmière dans sa jeunesse, recevait à la maison une amie intime, sage-femme de son état. Je me souviens, pour l’anecdote, qu’elle était très belle et que j’étais comme transi d’admiration sous le charme et la douceur qui se dégageaient de ses traits et de son regard, sensible comme je l’étais, alors en pleine puberté, à l’attrait féminin, une sensibilité qui ne me quitta d’ailleurs jamais, mais je m’égare …

Au cours d’une conversation avec ma mère dont les moindres détails restent encore aujourd’hui gravés dans ma mémoire tant je fus effrayé par ses propos cette dame avoua que durant sa carrière elle avait probablement occis proprement et sans état d’âme au moins (mais certainement beaucoup plus) une centaine de nouveau-nés qui pour elle, grande connaisseuse en la matière puisqu’elle en avait mis au monde des milliers, ne méritaient pas de vivre. Ils seraient une charge pour leur parents durant des années. Pour cette dame (je ne sus jamais si elle exerçait encore à l’époque son métier de sage-femme) rien de plus simple que d’étouffer un nouveau-né quelques minutes après la naissance, un enfant qui comme elle se plaisait à le dire « ne méritait pas de vivre ».

Ce souvenir resta enfoui dans ma mémoire jusqu’à la lecture de ce fait-divers. Quand j’y repense, non pas au fait-divers mais aux propos tenus par cette amie de ma mère, il me paraît possible de tolérer une telle attitude puisque les critères de « sélection » – si on peut dire les choses ainsi – qu’avait choisi cette sage-femme étaient, en apparence uniquement, la conséquence d’un déficit moteur détecté par l’absence de réflexes traduisant donc une souffrance cérébrale préjudiciable au développement de l’enfant. Il ne s’agissait certainement pas d’eugénisme mais d’un simple « devoir » professionnel bien compréhensible. Quoi de plus insupportable pour une telle personne, devant sa conscience, que d’avoir permis à un enfant de vivre handicapé à vie ? Aujourd’hui les règles de l’éthique et la justice interdisent ce genre de pratique. Mais ne correspond-t-elle pas à une attitude instinctive répandue dans le monde animal dont, je le rappelle, nous faisons partie ? Quand une chatte met bas sa portée, il lui suffit de quelques heures pour détecter celui ou ceux de ses chatons qui ne sont pas en bon état de santé. Elle les élimine promptement pour ne pas porter préjudice non pas à sa vie future – ce qui est le cas dans le propos de ce billet – mais à la portée de chatons dont elle doit s’occuper activement. Certes, je ne me permettrai pas d’établir un parallèle entre les humains et les chats (ou les chiens et bien d’autres mammifères) car une telle démarche entacherait mon propos de zoomorphisme. Ce qui en réalité différencie l’homme et l’animal est la notion de morale et de respect de la vie.

Ce dernier point soulève naturellement toutes sortes d’interrogations. Peut-être que la biologie moderne permettra de trouver une solution sans bousculer les règles fondamentales de l’éthique. Car en définitive, qu’une femme se soumette à un avortement thérapeutique parce qu’elle porte un enfant porteur d’une grave mutation, n’est-ce pas une démarche ressemblant à celle de cette sage-femme qui était convaincue, en définitive, de remplir pleinement son devoir, j’oserai dire humanitaire …

Alimentation et santé : rumeurs et mensonges (5)

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Dans cette rubrique qui semble attirer quelques réactions véhémentes de certains de mes lecteurs – je ne leur en veux nullement – je rappelle que je n’ai jamais été qu’un modeste biologiste académique ce qui ne m’empêche nullement aujourd’hui de porter un regard critique sur beaucoup de sujets de société. Je ne suis inféodé à aucun mouvement politique ou idéologique ni rémunéré par une quelconque compagnie industrielle ou commerciale. Si dans les pages de mon blog je conteste le réchauffement climatique global d’origine anthropique c’est tout simplement parce qu’il est assis sur des bases scientifiques fausses qui nient les lois fondamentales de la physique. Il s’agit donc d’une imposture planétaire dangereuse que je n’ai jamais cessé de dénoncer. Dans le domaine de la politique, en particulier française, je constate que la notion de démocratie est devenue une fiction. En dehors de la Suisse et peut-être de l’Islande, il n’y a plus de démocraties dans le monde mais seulement des gouvernements à la solde des puissances financières qui contrôlent les informations et les gouvernements se moquent allègrement des citoyens dont ils sont pourtant supposés assurer un certain bien-être, encore que cette notion soit toute relative. Dans le domaine de la santé ou de l’agriculture et aussi du climat, des domaines de choix pour des activistes ignorant tout de la vraie science, on assiste à une inflation de démagogie qui a atteint des niveaux surréalistes. En ce qui concerne l’alimentation l’histoire du gluten est une illustration de la stupidité effrayante des foules qui se laissent manipuler par des espèces de gourous à la Al Gore (ou à la Hulot en France) et ont perdu tout sens critique tant la propagande est organisée pour ternir au quotidien la science et les progrès technologiques qui sont néfastes pour Gaïa, suivez mon regard.

Je voudrais en terminer en répondant collectivement à ceux de mes lecteurs qui ont bien voulu laisser des commentaires sur les sujets abordés dans cette série. Puisque l’on constate une recrudescence de maladies dites infantiles dans le monde, l’utilisation abusive d’antibiotiques prescrits à tort et à travers par des médecins harcelés par des visiteurs médicaux à longueur de journée y est pour une grande part. Ces antibiotiques affaiblissent le système immunitaire et l’enfant n’est plus correctement armé pour se défendre. Je pense que le corps médical porte une grande responsabilité dans cet état sanitaire des enfants (et même de beaucoup d’adultes). Existe-t-il des études scientifiques honnêtes montrant clairement l’effet néfaste des antibiotiques sur l’organisme ? J’en doute, car les intérêts financiers en jeu sont immenses …

Dans le présent billet je parlerai des rhumes, du jeûne thérapeutique ou encore des boissons énergisantes. Bonne lecture …

17. Manger un ice-cream est mauvais si on est enrhumé

Encore une affirmation mensongère qui a été dénoncée dans une étude réalisée par la très sérieuse Mayo Clinic. Il y a même deux affirmations erronées dans cette mise en garde. Les produits lactés provoqueraient une sécrétion abondante de mucus nasal et le froid stimulerait la croissance des virus dans la gorge. La grande majorité des rhumes accompagnés ou non de maux de gorge sont d’origine virale et les produits lactés apportent des calories à l’organisme et un ice-cream présente au contraire quelques pouvoirs analgésiques bienfaiteurs mais le froid ne stimule en aucun cas la croissance des virus au niveau des muqueuses. Quant à la surproduction de mucus nasal supposée provoquée par les produits lactés et/ou le lait, jamais aucune preuve tangible n’a pu établir de relation de cause à effet.

18. Faire craquer les jointures des doigts provoque de l’arthrite

Une étude documentée parue en 2011 dans le Journal of the American Board of Family Medicine a définitivement mis un terme à la croyance consistant à affirmer que faire craquer les articulation des doigts de la main provoquait l’apparition d’arthrite (JABFM, vol. 24(2) 169-174). Au contraire, cette pratique qui peut être compulsive chez certaines personnes, n’a pas d’explication claire mais ne favorise pas, selon cette étude, l’apparition d’arthrite quel que soient l’âge, le sexe, l’origine ethnique ou le temps passé durant lequel les sujets étudiés faisaient craquer leurs jointures. On pourrait être tenté d’extrapoler cette étude aux personnes faisant « craquer » leurs vertèbres cervicales. J’ai cherché dans la littérature scientifique si une étude similaire avait été conduite à ce sujet mais sans succès. (Illustration Wikipedia)

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19. Fièvre : faire la diète, rhume : se nourrir

Il s’agit en quelque sorte d’une maxime qui est déjà mentionnée en 1574 dans le dictionnaire de médecine de John Withals qui notait que « le jeûne est un grand remède contre la fièvre ». La croyance populaire dit que manger quand on a de la fièvre entretient celle-ci puisque les aliments apportent des « calories » à l’organisme. Stricto sensu le terme calorie appliqué à l’alimentation ne signifie pas grand chose et prête plutôt à confusion. Quand on a de la fièvre l’organisme lutte contre les « pyrogènes », des substances d’origine virale ou bactérienne. Or l’organisme a justement besoin d’être alimenté pour entretenir cette lutte. De plus l’organisme sait parfaitement réguler les besoins en énergie en stockant temporairement celle-ci sous forme de glycogène et éventuellement en graisses. Une alimentation équilibrée quand on a de la fièvre est donc recommandée et dans cette situation il faut aussi beaucoup boire pour lutter contre la déshydratation, c’est du moins ce que conseillent les spécialistes en la matière.

Ces observations m’ont interpellé car j’ai souvent observé que mes enfants puis, une génération plus tard, mes petits-enfants choisissaient spontanément de se mettre à la diète quand ils avaient de la fièvre. Ma grand-mère préconisait un bouillon de poule pour combattre la fièvre et si le cas lui paraissait sérieux un grog ou un vin chaud quand j’étais enfant. Il s’agissait surtout d’apport de liquide, ce n’est pas le peu d’alcool qui reste dans un vin chaud qui enivrera un enfant … Enfin les rhumes sont d’origine virale et tout ce que le pharmacien ou votre médecin vous conseillent est inutile : il faut laisser l’organisme construire ses défenses immunitaires et souvent la fièvre est létale pour les virus. Pour ma part quand j’ai un mal de gorge je me gargarise profondément et à la limite de la douleur avec du rhum de Marie-Galante : les virus n’aiment pas beaucoup l’alcool et l’effet est spectaculaire.

20. Les boissons énergétiques sont bonnes pour les sportifs

J’en ai déjà dit un mot sur ce blog et je ne ferai pas de commentaire sur cette affirmation qui n’est que le résultat d’un marketing agressif. Ces boissons contiennent des quantités extravagantes de caféine et de sucres. À consommer avec encore plus de modération que le Pastis …

Sources : Business Insider, Mayo Clinic, Scientific American et lien mentionné dans le texte. Illustrations disponibles publiquement.

Dans la rubrique fromages français, le camembert

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Après les comtés, emmenthal et autres « gruyère » il y a aussi le cas du Camembert avec un C comme il se doit. Le Camembert est un fromage à pâte molle originaire du village de Camembert situé en Haute-Normandie et fabriqué avec du lait de vache cru. C’est le deuxième fromage le plus populaire en France et sa production atteint 360 millions de pièces par an ! Naturellement il est inutile de rêver, tous ces fromages ne sont pas produits dans le village de Camembert comme les « chardonnay » produits dans le monde entier ne proviennent pas tous du village de Chardonnay en Saône-et-Loire. Pour le Camembert comme pour les fromages du type comté et autre emmenthal il existe une classification de leur origine géographique.

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Stricto sensu le fromage produit sur la commune de Camembert (illustration) devrait être le seul à pouvoir bénéficier de l’appellation d’origine contrôlée (AOC) et donc le législateur a étendu la définition du camembert par une indication d’origine géographique qui concerne pratiquement toute la Normandie, à condition que la fabrication de ce fromage respecte des critères bien précis : il doit être fabriqué avec du lait cru non filtré contenant au moins 38 % de matière grasse. Ce lait doit provenir de vaches exclusivement nourries avec de l’herbe ou du foin provenant des prés de Haute-Normandie. Le fromage doit être moulé à la main dans des moules spécifiques et le lait ne doit pas voyager sur une distance supérieure à celle que parcourt une vache quand elle broute au pré …

Autant dire qu’aucun fabricant de camembert ne respecte ces directives à la Prévert ! Aujourd’hui seulement 4 millions de camemberts ( 1 % de la production totale) sont produits chaque année en respectant ces normes strictes et les petits éleveurs et fromagers qui subsistent encore sont rachetés par de grosses entreprises les uns après les autres. Dans quelques années on ne trouvera plus que du camembert industriel sans saveur tout juste bon à être regardé de loin en souvenir du bon camembert d’antan. Dans le village de Camembert ne subsistent que trois fermes produisant ce fromage : La Ferme du Champsecret, le Domaine de Saint-Loup et la fromagerie Durand (illustration). Elles subsistent uniquement parce que la loi indique que ce fromage doit être fabriqué avec du lait cru d’origine locale selon les critères énumérés plus haut et le prix du fromage s’en ressent sérieusement.

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Or cette contrainte est ignorée par les producteurs industriels qui utilisent du lait pasteurisé, d’une part, et affinent le fromage dans des conditions hygiénique qui ne permettent pas au camembert d’acquérir sa saveur particulière. Deux indications permettent de différencier le fromage industriel du fromage artisanal : la croute de ce dernier doit être légèrement brune et la pâte centrale doit être légèrement fluide (illustration) et avoir tendance à s’étaler sur le plat à fromage mais un peu moins rapidement que celle du Brie, un fromage très proche du camembert.

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Les grands groupes industriels comme Lactalis ou Isigny fabriquent un camembert de piètre qualité infiniment moins goûteux et coûteux que le camembert artisanal en respectant (plus ou moins) la provenance géographique du lait mais celui-ci est pasteurisé et bientôt un « bon » camembert « fabriqué en Normandie » ne sera plus qu’un lointain souvenir … Je tiens à signaler à mes lecteurs qu’on trouve d’excellents camemberts fabriqués dans l’île d’Hokkaido au Japon ainsi qu’aux USA dans l’Etat du Minnesota.

Source et illustrations : Bloomberg