Alors que les députés s’empoignent pour des histoires de vagins, d’utérus porteurs, d’anus, de clitoris et de testicules, c’est dire la hauteur du débat, la France s’enfonce dans une récession qui va laisser des traces durables quant à la légèreté avec laquelle le gouvernement traite la situation. Les chiffres du chômage truqués à l’évidence par les scribouillards fonctionnaires aux ordres ne trompent personne, il faudra bien que l’ensemble des Français se rende à l’évidence, les politiciens au pouvoir trompent ou plutôt divertissent les citoyens pour qu’il ne prennent pas trop conscience de la gravité de la situation qui attend la France à moins d’un événement international qui encore une fois divertira l’attention des Français, un peu comme la non-guerre que livre l’armée française au Mali, car si des risques réels avaient pu être redoutés dans cette campagne, jamais Hollande ne se serait décidé à une telle aventure qui n’est après tout qu’une opération médiatique savamment calculée pour redorer son image.
On attend toujours les vraies données du chômage, de l’inflation (je rappelle aux détenteurs de livret A qu’ils perdent de l’argent), du déficit commercial autrement plus préoccupant que la dette que la France ne remboursera jamais parce qu’elle n’en aura jamais les moyens, ou encore de la misère des carnets de commande des entreprises (voir les indices Markit ou le BDI) et dans l’ensemble des sombres perspectives de l’ensemble de l’économie avec une récession annoncée en Allemagne et une chute vertigineuse du yen vis-à-vis de l’euro (moins 25 % en deux mois !) qui va encore plus mettre à mal les quelques entreprises hexagonales à l’exportation (je ne parle pas des Allemands qui souffriront encore plus que les Français), bref, on navigue sur un pédalo alors que tout s’agite autour de nous et que le capitaine et ses moussaillons d’opérette n’ont ni boussole ni carte documentée pour ne pas s’échouer sur un écueil meurtrier qui pourrait bien être une agitation sociale hors de contrôle. Ce ne sont pas les tergiversations syndicalistes inutiles au sujet de l’usine Peugeot d’Aulnay ou de Florange qui changeront quoi que ce soit, la France est en déclin, elle va rejoindre les pays du Club Med dans une récession qui laissera des traces de sang sur les pavés, non, sur le bitûme. Je ferai un bref passage obligé en France au mois de mai et je me demande déjà si mon avion pourra atterrir à Roissy, s’il y aura un train pour Paris et surtout si je pourrai repartir dans mon île sans encombre. C’est dire l’angoisse qui doit déjà envahir bon nombre de Français honnêtes et travailleurs floués par l’incurie des gouvernants comme celle que je ressens par solidarité et compassion bien qu’étant expatrié depuis près de quinze années.
Note : BDI : Baltic Dry Index