Pourquoi ne pas interdire totalement le triclosan ?

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Au cours de la vie nos glandes salivaires produiront 40 m3 ( de salive qui est utile pour la digestion, pour neutraliser l’acidité de la bouche et combattre les bactéries qui provoquent une mauvaise haleine et si on prend un minimum de soins de ses dents en les brossant au moins deux fois par jour nous utiliserons quelque chose comme 100 litres de pâte dentifrice durant notre vie, soit 4 minutes environ ou encore 24 heures à se brosser les dents chaque année ! La muqueuse buccale est plus de 4000 fois plus perméable que la peau aux drogues et même en n’avalant pas le dentifrice les produits chimiques et autres additifs qui s’y trouvent se retrouvent presque instantanément dans le circulation sanguine.

Compte tenu de cet état des lieux, si on peut dire les choses ainsi, il est préférable de s’inquiéter de la composition du dentifrice. Or ce produit est classé parmi les cosmétiques – bizarre, oui j’ai bien dit bizarre – et le fabricant, en général une grande multinationale, n’est pas tenu de communiquer une description détaillée de ses produits aux autorités de régulation de la sécurité sanitaire.

J’ai lu avec attention la composition du dentifrice que j’utilise (fabricant : GlaxoSmithKline) et il contient du bromure de domifen, un antiseptique léger, et du fluorophosphate de sodium parmi les matières actives. Pour le reste, plutôt du classique dont de l’oxyde de titane et toutes sortes de produits dont entre autres de la saccharine ( je ne comprends pas trop pourquoi ! ) et un ou deux détergents.

J’ai été étonné de ne pas y trouver de triclosan, un bactériostatique présent dans la grande majorité des dentifrices et dans plus de 2000 produits courants dans une maison. Le triclosan est une molécule organo-chlorée qui peut prendre une configuration spatiale telle qu’elle ressemble alors aux hormones thyroïdiennes T3 et T4 et là c’est carrément alarmant. Le triclosan est un bactériostatique qui, présent dans le dentifrice, est supposé contrôler l’apparition de la fameuse plaque dentaire, un film de bactéries propice à l’apparition de caries dentaires. Il suffit de se brosser les dents le matin pour prendre sa dose de triclosan …

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Le triclosan se retrouve aussi dans les détergents pour vaisselle, dans les poudres et liquides pour machines à laver, de nombreux produits cosmétiques dont les crèmes à raser et les crèmes de beauté pour le visage, les shampooings et les gels pour les cheveux, les déodorants, les savons liquides pour se laver les mains mais aussi dans les sacs à ordures ménagères, et encore dans les vêtements neufs et la formulation de nombreux pesticides … Il n’y a pourtant aucune évidence scientifique qui permette d’affirmer que le triclosan améliore la qualité sanitaire ou prévienne l’apparition de maladies comme les caries dentaires ou l’acné. Pour embellir le tableau, le triclosan, difficilement biodégradable finit par se retrouver dans les nappes aquifères. Pour compliquer encore ce tableau, l’ajout de chlore dans l’eau pour la rendre potable transforme, certes lentement, le triclosan en dioxine, tout pour plaire !

Pourquoi la FDA et son équivalent européen l’EFSA viennent de préconiser l’interdiction du triclosan dans le savon liquide pour les mains et les liquides pour vaisselle mais pas pour les dentifrices ? Mystère. Toujours est-il que de nombreuses études indiquent que nous sommes presque tous littéralement imprégnés de triclosan depuis notre tendre enfance puisque ce produit traverse la barrière placentaire et se retrouve aussi dans le lait maternel. il se retrouve également dans la viande, de boeuf, de porc ou de poulet, bref, nous vivons avec mais au détriment de notre santé et de notre équilibre hormonal.

Sources. doi : 10.1289/EHP1788 et adapté d’un article paru sur le site lewrockwell.com. Illustrations : molécule de triclosan et molécule de thyroxine T4 (Cl = chlore, I = iode).

Savons au triclosan : oubliez, c’est totalement inefficace et de surcroit dangereux !

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En avril 2014 j’appuyais sur la sonnette d’alarme au sujet du triclosan (voir le lien) et une nouvelle étude vient non pas de confirmer les effets cancérigènes du triclosan qui ont été démontrés chez les souris et qu’il était un perturbateur endocrinien mais de montrer que le triclosan n’a aucun effet bénéfique sur l’hygiène. Un savon sans triclosan est tout aussi efficace qu’un savon en contenant. Pour que cet antiseptique agisse pleinement il faudrait laisser ses mains au moins neuf heures dans un lavabo avec du savon auquel a été ajouté ce triclosan pour être vraiment certain que les mains ont été parfaitement nettoyées. Encore une fois cette affaire c’est du gros business – 1,5 milliard de dollars par an – et ce qui est le plus inimaginable est que tout le monde y croit. Johnson & Johnson, Unilever ou encore Procter & Gamble se moquent complètement que ce produit perturbe les récepteurs des hormones stéroïdes alors qu’il est totalement inefficace en termes d’antiseptique. On se trouve donc encore une fois confronté à de la fausse science mais cette fois-çi elle n’est pas véhiculée par des magazines de caniveau mais par d’importantes multinationales de la chimie. Longue vie à ces compagnies mais aussi longue vie à la bêtise humaine qui n’a d’équivalent que l’immensité de l’univers.

Source : The Guardian

https://jacqueshenry.wordpress.com/2014/04/26/il-faut-interdire-le-triclosan/

Les phtalates, perturbateurs endocriniens mais pas comme on le croyait !

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Dans la controverse sur les phtalates considérés comme perturbateurs endocriniens il faut avant toute argumentation préciser les termes employés. Car il s’agit d’une banale confusion de nomenclature qui pourrait vite faire l’objet d’une campagne de presse (main-stream et de caniveau) pour amalgamer deux situations qui n’ont rien à voir l’une avec l’autre. Je me suis d’ailleurs moi-même fait piéger il y a quelques semaines à ce propos en lisant sans aucun sens critique un article à ce sujet. Car en effet il y a phtalates et phtalates. Et cette confusion pourrait être catastrophique après la publication d’une étude réalisée à l’Université de Pittsburg au sujet de l’effet de ces phtalates sur l’embryogenèse humaine, nous y reviendrons.

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L’acide phtalique comporte deux fonctions carboxyle sur un noyau de benzène et il existe trois « variantes » de cet acide, on dit isomères en chimie : l’acide benzène-1,2-dicarboxylique (ci-dessus) ou l’acide phtalique commun dont nous allons reparler, l’acide benzène-1,4-dicarboxylique ou téréphtalique (ci-dessous) et dans une moindre mesure l’acide benzène-1,3-dicarboxylique.

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Bien que les deux premiers composés chimiques aient souvent des applications similaires, leurs effets sur la santé humaine sont totalement différents. Les esters de l’acide téréphtalique ne présentent aucune toxicité quelle qu’elle soit pour les êtres humains, en particulier comme perturbateurs endocriniens. Plusieurs dizaines de millions de tonnes de ce produit sont synthétisés chaque année pour entrer dans la fabrication de polyesters, de résines et de plastiques à usage alimentaire dont les « PET-bottles » pour bouteilles en polyéthylène-téréphtalate.

L’acide phtalique donc, (1-2-dicarboxylique) ou plutôt l’anhydride de cet acide est un important produit chimique entrant dans la synthèse de colorants, de médicaments et également dans la production de diverses matières plastiques dérivées du chlorure de vinyle (PVC), de résines, peintures et laques. Les esters de l’acide phtalique sont des agents plastifiants mais quoique supposés immobilisés dans les polymères ils sont parfois relargués dans l’environnement en quantités variables mais néanmoins détectables en particulier si la matière plastique élaborée avec ces phtalates est en contact avec des solvants organiques. Le problème est que l’huile alimentaire ou le beurre peuvent parfaitement dissoudre les phtalates encore libres dans la matrice de plastique. C’est ainsi qu’on retrouve ces produits dans les urines …

L’étude réalisée à l’école de médecine de l’Université de Pittsburg s’est focalisée sur le rôle que peuvent jouer les phtalates au niveau du placenta lors d’une grossesse. Pour comprendre les résultats de cette étude il faut rappeler en quelques mots le rôle du placenta au cours de la grossesse et en particulier lors des toutes premières semaines de la gestation. Le placenta, outre son rôle dans l’alimentation et l’irrigation sanguine du fœtus, est un élément endocrinien clé dans la mesure où il sécrète des quantités massives d’une hormone appelée chorio-gonadotropine (hCG). L’un des rôles de l’hCG est de stimuler la production de progestérone par les ovaires durant au moins le premier trimestre de la grossesse. Un autre rôle de l’hCG est son activité immunosuppressive afin que l’utérus ne rejette pas le fœtus. Ces fonctions sont essentielles pour assurer le développement du fœtus. Quant au placenta l’un de ses autres rôles est de « filtrer » tout ce qui est présent dans le sang maternel afin de ne pas exposer le fœtus à des molécules chimiques indésirables, et pourtant certaines d’entre elles passent à travers cette barrière.

L’étude dont il est fait mention ici a concerné 350 femmes enceintes suivies dès le début de leur grossesse et dont des échantillons de sang et d’urine ont été analysés pour en connaître la teneur en phtalates, en particulier les esters de butyle, d’éthyl-hexyl et de benzyle. Il est ressorti que toutes les femmes enceintes exposées à ces phtalates – dont la présence dans leurs urines était détectée – montraient une plus faible production d’hCG et ceci sans aucun doute sur la relation de cause à effet. À la naissance, les bébés ont été examinés et l’un des marqueurs de la déficience en hCG a été tout particulièrement étudié. Il s’agit de la distance entre l’anus et les organes génitaux (le scrotum) chez l’enfant mâle. Cette partie de l’anatomie s’appelle le périnée chez la femme et sépare le vagin de l’anus. Systématiquement, les enfants dont les mères avaient été exposées durant leur grossesse à des phtalates présentaient tous une distance anus-organes génitaux amoindrie mais uniquement chez les garçons. Or ce marqueur anatomique est aussi lié à une mauvaise production de spermatozoïdes, à des malformations de l’appareil génito-urinaire et à l’infertilité masculine. Selon les auteurs de l’étude, le fait que le taux d’hCG diminue sous l’influence des phtalates induisant également une plus faible production de progestérone mais également de testostérone perturbe l’embryogenèse des organes génitaux de l’enfant mâle mais peut aussi induire d’autres troubles comme l’autisme, les déficits de l’attention ou encore par voie de conséquence l’apparition d’obésité dès l’enfance.

Il s’agit donc de l’établissement d’une relation de cause à effet qui n’était pas soupçonnée jusqu’alors. L’hCG n’est pas une hormone stéroïde mais de toute évidence les phtalates énumérés ci-dessus ont un effet bien quantifié sur sa production par le placenta. Reste à expliquer le mode d’action des phtalates sur cette synthèse d’hCG dont les conséquences sont alarmantes pour le fœtus mâle. Légiférer pour encadrer plus strictement l’utilisation des phtalates dans l’industrie n’est pas sans conséquence sur tout un ensemble de produits d’utilisation quotidienne. On se trouve donc à l’évidence devant une situation qu’il faudra bien que le législateur prenne un jour en considération très sérieusement.

Source : Eurekalert et University of Pittsburgh Schools of Health Sciences.

Les anticonceptionnels : un autre gigantesque scandale sanitaire à l’horizon ?

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Cette fois, le scandale pourrait être d’ampleur planétaire et les malthusiens de tous bords, y compris les écologistes, Greenpeace en tête, vont pouvoir se réjouir ! La fertilité masculine diminue dramatiquement et les ovules des femmes sont tout simplement inutiles car de moins en moins capables de produire un embryon viable. Parallèlement l’ensemble de la population se dégrade au niveau des facultés intellectuelles en raison d’interconnexions neuronales défectueuses, tout pour plaire !

C’est en étudiant l’effet du bisphénol A (BPA) sur la maturation des gonades au cours de la vie foetale et leur fonctionnement durant l’âge adulte qu’une équipe du Centre de Biologie Reproductive de l’Université de l’Etat de Washington à Pullman dirigée par le Docteur Patricia Hunt que l’idée lui est venue de comparer les effets de cet additif universellement utilisé pour la production de matières plastiques et de films à usage alimentaire ainsi que de papier thermosensible avec les effets du 17-alpha-ethynyl-estradiol (EE), l’un des anticonceptionnels les plus utilisés dans le monde.

Car la situation est devenue plus qu’alarmante. Par exemple au Danemark, plus de 40 % des hommes produisent un sperme qui fait qu’ils sont tout simplement stériles. Non seulement les spermatozoïdes sont déficients mais leur nombre est devenu ridiculement faible. Tout ça parce que durant la vie foetale, c’est-à-dire lors de la formation des testicules, ces derniers ont été exposés à des perturbateurs endocriniens comme le bisphénol A mais pire encore par l’EE résiduel qui se retrouve maintenant partout sur la planète y compris dans les eaux dites minérales conditionnées dans des bouteilles qui, en plus, dégagent du BPA, car ce produit de synthèse, je veux parler de l’EE qui enrichit les laboratoires pharmaceutiques n’est pas dégradé par le traitement des eaux résiduaires.

Pour comprendre comment cette catastrophe sanitaire planétaire a pu apparaître, il faut faire un petit retour sur le processus de la conception. Les gamètes femelles sont constitués d’ovules qui ne possèdent que la moitié du patrimoine génétique. Ces ovules en nombre limité se forment au cours de la croissance foetale. Du côté des gamètes mâles, et c’est là où se situe le problème le plus critique, les spermatozoïdes proviennent de cellules germinales diploïdes et un processus appelé méiose réduit de moitié le nombre de chromosomes lors de la maturation des spermatozoïdes. Au moment de la conception chaque moitié des chromosomes s’apparie avec son correspondant pour former un embryon avec ce qui est communément appelé un œuf qui aura 2n chromosomes.

Or les perturbateurs endocriniens genre bisphénol A ou EE perturbent aussi durablement la méiose testiculaire. Il y a tout lieu de penser que le bisphénol S présente la même activité monstrueusement délétère pour l’avenir de l’humanité. Pour les femmes, le mal est déjà fait dès la naissance et avec un peu de chance, au moins un ou deux ovules sont encore en bon état. Mais chez les hommes la situation ne fait que s’aggraver avec le temps : la qualité du sperme diminue de 2 à 3 % chaque année, que ce soit en Europe, au Japon ou aux USA … Tout simplement effrayant. Le syndrome s’appelle la dysgenèse testiculaire et il semble maintenant prouvé qu’il soit acquis durant le développement foetal et qu’il soit irréversible. C’est en tous les cas ce qu’a montré l’étude très détaillée dirigée par le Professeur Hunt parue dans la revue à comité de lecture PlosOne (voir le DOI) en utilisant des souris. Comme certaines lignées de souris utilisées en laboratoire sont apparues insensibles aux perturbateurs endocriniens des souris « sauvages » ont aussi été utilisées dans cette étude. La différence réside dans le fait que les lignées de souris établies pour les études scientifiques sont le plus souvent des animaux ayant subi durant des successions de générations une endogamie intense. Les souris « sauvages » constituent donc un modèle plus proche de l’homme car l’endogamie chez l’homme est proscrite en raison d’un certain nombre de tabous parfaitement justifiés. L’effet des perturbateurs endocriniens se fait sentir non seulement au cours de la maturation des spermatozoïdes mais il induit l’apparition de nombreux défauts au cours de la recombinaison des gamètes avec des appariements des chromosomes totalement erratiques. Les effets de l’éthynyl-estradiol sont décelables à des doses inférieures au milliardième de gramme, ce n’est pas encore homéopathique mais presque !!!

Les questions qui se posent à la lecture de cet article de PlosOne, disponible en ligne, sont très dérangeantes. Qu’on interdise les bisphénol A et S ainsi que les phtalates largement utilisés pour les bouteilles en plastique dites polyéthylène-téréphtalates (PET) de qualité supposée alimentaire pourrait remettre en question et très profondément l’ensemble de l’organisation de l’industrie agro-alimentaire. Quelques exemples permettent de situer l’ampleur du problème : interdire les canettes métalliques, les emballages de lait, de jus de fruits et de bien d’autres aliments et boissons en carton comportant un liner intérieur contenant du BPA, interdire les pots de yaourt en plastique, interdire les films recouvrant les pizzas congelées et de multitudes autres aliments, le BPA se dissout tout simplement dans les graisses du fromage râpé et du jambon … et la liste est immensément longue, ce jusqu’aux bouteilles de shampooing ! Qu’on interdise les anticonceptionnels est une autre histoire qui risque de créer de profonds remous auprès de la gent féminine (et féministe) qui s’est habituée à ce confort promu par des Simone Weil par exemple (responsable mais pas coupable) mais il apparaît urgent d’y songer.

Dans les deux cas de figure il s’agit quelque part de l’avenir de l’humanité et c’est beaucoup plus préoccupant que le réchauffement climatique global ou les OGMs ou encore l’énergie nucléaire et bien d’autres avancées technologiques, il s’agit tout simplement de la mise en danger de la perpétuation de l’espèce humaine, et pas seulement, car de nombreux animaux dont en particulier les poissons de rivière sont aussi concernés par cette pollution dévastatrice à l’échelle planétaire …

Source : PLOS Genetics, 2015; 11 (1): e1004949 DOI: 10.1371/journal.pgen.1004949 , illustration Docteur Patricia Hunt ( https://news.wsu.edu/2015/01/22/wsu-researchers-see-effect-of-bpa-and-estradiol-on-sperm-development/#.VMaeJlvUfIN )

La fertilité masculine en baisse, en cause les perturbateurs endocriniens

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J’ai déjà laissé 6 billets dans ce blog sur le bisphenol A (BPA) dont le dernier en date au sujet du transfert par l’épiderme directement dans le sang de ce produit se trouvant abondamment sur la surface thermosensible des tickets de caisse, de distributeurs de billets et autres reçus qu’on s’empresse de prendre à pleine main et d’archiver pour bien s’assurer qu’on se contamine ( https://jacqueshenry.wordpress.com/2014/10/26/ou-le-bisphenol-a-fait-reparler-de-lui-en-bien-pire/ ). C’est déjà alarmant mais si on se penche sur la composition de n’importe quelle crème solaire ou encore de beaucoup de préparations anti-transpiration, les fameux déodorants, ces produits cosmétiques contiennent des benzophénones tout aussi dangereuses que le BPA en interférant avec l’action de l’estradiol chez la femme et de la testostérone chez l’homme avec comme résultat une réduction notoire de la fertilité ( http://aje.oxfordjournals.org/content/early/2014/11/13/aje.kwu285.abstract# ). Malgré des demandes réitérées des pays du nord de l’Europe auprès des instances européennes pour faire interdire au plus vite ces produits (Nordic Council qui comprend les pays scandinaves, le Danemark et l’Islande) il est accablant de constater que la législation de l’Union Européenne est bloquée par l’intense lobbying des industriels de la chimie. Ce serait oeuvrer pour la santé de la population que d’imposer la réduction de l’utilisation de ces produits dangereux. De plus le coût social des perturbateurs endocriniens a été estimé selon ce rapport ( http://www.norden.org/en/news-and-events/news/endocrine-disruptors-cost-the-eu-billions-every-year ) à 4,7 milliards de couronnes par an dans l’hypothèse la plus favorable (voir infra pour les coûts en euros). Les industriels de la chimie sont à blâmer car ils n’ont réalisé que des études de toxicité qualifiées de dilettantisme ( ! ) par la Ministre de la santé danoise Kirsten Brosbøl : « Je suis vraiment contrariée que ce soient les contribuables qui paient pour les dangers des perturbateurs endocriniens alors que les industriels réalisent des économies en ne déterminant pas correctement les propriétés biologiques de leurs produits ». Le rapport de 90 pages du Nordic Council (Norden) est éloquent bien qu’il ne concerne que les conséquences sur les organes reproducteurs de l’homme des perturbateurs au niveau des récepteurs des androgènes (AR) et des oestrogènes (ER) :

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Le cas du diethylstilbestrol (DES) est là pour le rappeler, les perturbateurs endocriniens agissent sur plusieurs générations. Les filles dont les mères avaient suivi un traitement avec cet œstrogène artificiel dans les années 1940-1970 souffrent d’une forme rare de cancer du vagin puis on s’est rendu compte que plus de 90 % de ces jeunes femmes présentaient des problèmes variés de fertilité avec un accroissement considérable des cas de fibromes et d’endométrioses. Quant aux descendants mâles ils présentaient toute une série de pathologies concernant l’appareil génito-urinaire. Le DES et ses conséquences représente un cas « d’école » aidant à situer l’effet des perturbateurs endocriniens. Le tableau figurant page 2 du rapport ( http://norden.diva-portal.org/smash/get/diva2:763442/FULLTEXT04.pdf ) est éloquent mais ce n’est qu’un aperçu des 194 substances reconnues définitivement comme étant des perturbateurs endocriniens parmi les 1000 autres substances suspectes pour lesquelles aucune étude vraiment sérieuse n’a été effectuée. Sur les 37917 substances chimiques répertoriées dans l’EINECS (Europe Inventory of Existing Commercial Chemical Substances) 9,2 % présentent des activités prédites par la modélisation moléculaire comme pouvant être des antagonistes des androgènes au niveau du récepteur de ces derniers sans même mentionner des activités pouvant perturber la synthèse des androgènes elle-même. Et comme la plupart de ces substances n’ont jamais été testées en détail, bien que certaines d’entre elles aient été retirées du marché, il reste qu’on est toujours exposé à ces produits.

La preuve de la toxicité de ces produits sur les organes génitaux n’est plus à démontrer, les statistiques le montrent pour l’Europe : plus de 15000 cancers des testicules, plus de 100000 hommes virtuellement stériles, 11000 hypospades et 26000 cryptorchidismes tous reliés aux perturbateurs endocriniens. Les industriels de la chimie répondent qu’aucune relation de cause à effet n’a pu être apportée pour ces statistiques pourtant claires. Dans le doute le rapport, considérant que seulement 20 % des pathologies mentionnées ci-dessus pour l’homme sont effectivement la conséquence des perturbateurs endocriniens, le coût pour la société européenne reste de 1,27 milliard d’euros par an !

Ce qui est à déplorer selon la Ministre Kirsten Brosbøl c’est l’argumentation des industriels qui mettent en avant le coût extravagant qu’entrainerait l’étude détaillée de toutes ces molécules chimiques utilisées dans une multitude d’applications. Les régulateurs européens ne sont donc pas prêts (et ne le seront peut-être jamais) à prendre des décisions interdisant au moins l’usage des perturbateurs endocriniens dans les produits d’hygiène quotidienne puis de procéder par étapes afin d’obtenir éventuellement une interdiction des produits les plus dangereux. Les industriels trouveront toujours une parade triviale comme dans le cas du bisphénol-A qui a été remplacé par le bisphénol-S. Difficile d’être optimiste devant une telle situation car les enjeux économiques des industriels dépassent l’imagination … Illustration : diethylstilbestrol

Où le bisphénol A fait reparler de lui, en bien pire !

 

Quand on sait (ou ne sait pas) que le bisphénol A (BPA) est l’un des composés chimiques les plus abondants dans de nombreuses applications on peut se poser de réelles question sur son innocuité. Le BPA en chiffres : 7 millions de tonnes produites en 2013 pour un chiffre d’affaire global de 14 milliards de dollars et une croissance annuelle d’environ 4,5 %. Ce marché considérable se partage entre Bayer, Dow, SABIC et Mitsui et quelques autres firmes chinoises et indiennes. En très bref les applications du BPA vont des polycarbonates, résines époxydes, retardateurs de feu, polyacrylates, donc essentiellement l’industrie des plastiques dont les films et emballages alimentaires, peintures et vernis mais aussi le papier thermosensible. On comprend dès lors qu’il est impossible de trouver une personne exempte de BPA dans son sang ou ses urines à moins d’aller dans un village reculé de la forêt de Papouasie-Nouvelle Guinée à condition qu’aucun ustensile en plastique ne soit utilisé dans ce village !

C’est sur l’application du BPA dans l’élaboration des papiers thermosensibles qu’une équipe de biologistes se répartissant entre l’Université du Missouri à Columbia et l’Université et l’INRA de Toulouse en France s’est penchée pour suivre le devenir du BPA dans l’organisme, une première mondiale dont les résultats sont tout simplement alarmants. Les résultats sont en effet assez effrayants surtout quand on sait que le BPA est reconnu comme étant un puissant perturbateur endocrinien. Les régulateurs ont tout simplement « oublié » la possibilité d’un passage direct dans le sang du BPA par contact avec la peau.

Madame, quand vous scrutez la note que vous tend la caissière de votre supermarché préféré, il ne fait plus aucun doute que le simple fait de tenir ce bout de papier entre vos mains vous contamine et d’autant plus si vous vous êtes lavé les mains avec un de ces détergents qu’on trouve de partout dans les toilettes ou tout simplement si vous avez les mains moites. Le BPA a tendance à mieux imprégner les mains si celles-ci sont propres ou humides ! Et si en sortant du magasin pour aller retrouver votre voiture vous ne pouvez pas résister à ouvrir un paquet de chips alors là vous aggravez votre cas, en quelque sorte vous inondez votre corps par deux voies, la peau et votre tube digestif en transférant le BPA de vos doigts sur les chips sans parler des traces de BPA provenant du sachet papier plastifié à l’intérieur contenant les dites chips.

C’est exactement ce qui se passe dans n’importe quel débit de malbouffe pudiquement appelé fast-food. Vous commandez votre truc préféré immangeable, hamburger ou chicken nuggets selon votre préférence, on vous donne votre ticket de caisse et vous payez. En attendant votre boite en carton contenant votre malbouffe préférée vous allez vous laver les mains, tous les fast-foods sont équipés de toilettes, vous revenez et tendez votre ticket que vous avez soigneusement gardé pour récupérer vos frites et des trucs que je ne nommerai pas et là vous vous contaminez soigneusement :

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Avec une crème solaire qui contient des anti-inflammatoires pour bien faire croire qu’elle est efficace contre les UV, c’est presque pire puisque la dite crème contient également des adjuvants accélérant la pénétration trans-dermique de ces produits et si vous allez à la buvette du coin au bord de la plage acheter un sandwich et une boisson gazeuse, vous avez aussi tripoté un ticket de caisse couvert de BPA et c’est tant pis, en moins d’une minute ce produit inonde votre organisme sans que le foie ait compris quoi que ce soit à des concentrations similaires à celles des hormones stéroïdes comme l’estradiol ou la testostérone ! Près de la moitié des papiers thermosensibles contient maintenant du BPS (voir le lien ci-dessous) autorisé par la loi parce que ce n’est plus du BPA mais du 4,4′-sulfonyldiphénol tout aussi bon perturbateur endocrinien que son cousin le BPA. Les industriels de la chimie continuent donc à nous empoisonner et perturber notre système endocrinien allègrement, 14 milliards de dollars c’est loin d’être négligeable et tant pis pour la santé de l’ensemble de l’humanité. Seulement aux Etats-Unis on estime que les dommages sur la santé dus au BPA (et au BPS) représentent un coût de 1,5 milliard de dollars par an. Pour conclure ce billet alarmiste voici une énumération non exhaustive des effets de ces produits qui interfèrent avec les récepteurs de l’estradiol et dans une moindre mesure de la testostérone. Chez les femmes : kystes ovariens, fertilité féminine diminuée, fausse-couche, accouchement avant terme, cancer du sein. Chez les hommes : diminution de la libido, qualité du sperme diminuée, diminution du taux d’hormones sexuelles. Et tant chez les femmes que chez les hommes : taux d’hormones thyroïdiennes altéré, obésité, perturbation des fonctions du foie, du système immunitaire et des fonctions rénales, inflammations, déficits neuro-comportementaux comme l’agressivité, l’hyperactivité et l’inattention, en particulier chez les enfants. C’est particulièrement alarmant pour toutes les caissières et caissiers de supermarché, ils sont de plus en plus mal embouchés, mais c’est vrai, il sont tous de mauvaise humeur et à la lecture de l’article cité en référence on le comprend !

Mais ce n’est pas tout, le papier recyclé de plus en plus utilisé pour plaire cette fois aux écologistes contient des quantités massives de BPA et on se contamine allègrement en lisant un livre ou un journal imprimé avec du papier écolo-compatible car le traitement des papiers usagés libère le BPA sous forme de monomère des papiers plastifiées à usage d’emballage alimentaire, terrible tableau ! Les chimistes sus-nommés s’en moquent, les instances de régulation ne leur ont jamais demandé d’étudier la pénétration trans-dermique ni du BPA ni du BPS, le protocole étant un gavage de souris avec des aliments contenant ces produits imposé par ces mêmes instances régulatrices que ce soit aux USA, au Japon ou en Europe, le BPA se trouvant instantanément transformé dans le foie pour être rapidement éliminé dans les urines sous une forme conjuguée qui n’est plus que très faiblement perturbatrice. Evidemment ce n’est pas de la faute des chimistes ni d’ailleurs des régulateurs. Ce qui suscite l’intérêt dans cette étude est un article paru dans Forbes (voir aussi le lien) qui critique amèrement ces travaux. Il est évident que Forbes ne cache pas ses penchants pour les grandes entreprises et les grandes fortunes et on peut dire que le commentaire d’un certain Geoffray Kabat est tout à fait dans la philosophie de ce site totalement dédié à la puissance de l’argent quelle que soit la manière dont il provient … On vit dans un monde surréaliste où une connivence très suspecte s’est installée entre les industriels et les politiciens. Les politiciens en charge de la régulation des produits mis sur le marché sont certainement soudoyés par les lobbys industriels, cela ne fait aucun doute, car l’enjeu financier est considérable et les dits industriels n’ont plus aucun scrupule comme par exemple remplacer le BPA par le BPS, tout simplement une mascarade, mais une mascarade légale. C’est tout simplement révoltant et écoeurant !

Source PlosOne en libre accès : DOI: 10.1371/journal.pone.0110509

http://www.forbes.com/sites/geoffreykabat/2014/10/24/the-alternative-universe-in-which-bpa-is-a-major-health-threat/

https://jacqueshenry.wordpress.com/2012/10/06/nouvelles-du-bisphenol-a-a-en-fremir-dhorreur/

https://jacqueshenry.wordpress.com/2013/01/23/la-chimie-industrielle-est-vraiment-pourrie/

et aussi ce récent billet sur ce blog :

https://jacqueshenry.wordpress.com/2014/10/21/obesite-estradiol-cerveau-et-acide-palmitique-un-curieux-melange/

 

OMS: rapport sur les perturbateurs endocriniens, ça fait plutôt peur !

L’OMS vient juste de publier (19 février 2013) le dernier rapport décennal sur les perturbateurs endocriniens et il n’y a vraiment pas de quoi se réjouir. Ces substances présentes autant dans la vie de tous les jours, que ce soit les emballages alimentaires, les jouets en plastique, les moquettes synthétiques, les peintures, les cosmétiques, les équipements électroniques et j’en passe, mais aussi dans l’alimentation, sous forme de résidus de pesticides ou d’additifs, et enfin dans certains médicaments (c’est le comble!) contribuent de manière prouvée à la baisse de fertilité des hommes, à des malformations urogénitales chez les nouveaux-nés, à l’apparition du diabète de type II et de l’obésité qui sont liés, à l’apparition de certains cancers (utérus, testicules, thyroïde, …) et pour terminer ce tour d’horizon particulièrement morbide, ces mêmes perturbateurs contribuent à l’accroissement des maladies cardiovasculaires chez les adultes et des retards mentaux chez les enfants. Il y a eu l’affaire du bis-phénol A, perturbateur endocrinien reconnu, mais l’environnement est maintenant et durablement pollué par ces molécules.

D’après ce rapport, les perturbateurs endocriniens que l’ont a reconnu comme tels ne représentent que le sommet de l’iceberg, et une recherche intense doit être décidée au niveau mondial pour identifier d’autres perturbateurs potentiels, leur origine et leurs mécanismes d’action ainsi que les synergies pouvant apparaître selon que plusieurs composés chimiques différents sont en présence. L’industrie chimique non seulement n’a procédé qu’à des études peu détaillées en ce sens mais a aussi le plus souvent tout simplement omis de réaliser de telles études qui sont coûteuses et longues. En effet, les perturbateurs endocriniens entrent dans l’environnement (rivières, étangs puis les océans) par les décharges industrielles et urbaines peu ou pas totalement contrôlées, mais aussi du lessivage des pesticides agricoles par les pluies et enfin l’incinération de déchêts. L’homme s’expose à ces produits avec la nourriture, l’eau et les poussières (microparticules) inhalées, et par contact direct avec la peau comme par exemple un savon liquide anodin ou un shampooing !

J’oubliais que ces substances artificielles variées contribuent aussi à l’apparition d’immuno-déficiences, d’asthmes et de diverses intolérances digestives ou cutanées. Vraiment un tableau peu réjouissant mais l’industrie chimique s’en moque tant qu’il y a des profits (colossaux) à réaliser et même si l’humanité toute entière s’abatardit inéluctablement. cet abâtardissement touche principalement les pays développés mais, selon le rapport, les pays en voie de développement suivent strictement le même chemin en ce qui concerne en particulier l’obésité, le diabète de type II et l’apparition de certains cancers. On estime que près de 40 % des hommes des pays dits « riches » ont un sperme appauvri et que la prévalence des fausses-couches et des malformations génito-urinaires dans ces mêmes pays riches est directement liée aux perturbateurs endocriniens omniprésents. Enfin, juste pour en rajouter une petite couche, on estime que plus d’un milliard et demi de personnes sont obèses dans le monde, principalement à cause de ces mêmes substances.

Juste ce petit tableau loin d’être exhaustif tiré de ce rapport.

Table 1.4. Examples of EDCs with low dose effects (in animals) (Vandenberg et al., 2012).

Insecticides/Fungicides Industrial/General
Chlordane Chlorothalonil Chlorpyrifos DDT Heptachlor Hexachlorobenzene Maneb

Parathion Methoxychlor Tributyltin oxide Vinclozolin

Arachlor 1221 Bisphenol A/Genistein/DES Dioxin 4-methylbenzylidene Methylparaben Nicotin Nonphenol Octyphenol Sodium Fluoride PBDEs/PCBs Perchlorate

 

Bonne douche, bon maquillage et bon appétit !

Source : http://www.who.int/ceh/publications/endocrine/en/index.html

La chimie industrielle est vraiment pourrie !!!

 

Je ne parlerai pas ici des odeurs de méthane-thiol qui se sont répandues depuis Rouen vers Paris et jusqu’en Grande-Bretagne, non, puisque c’est un gaz non toxique à très faibles doses comme ce fut le cas après la fuite qui a même ému la Ministre de je ne sais plus quoi, il y en a tellement dans le gouvernement du professeur d’allemand qu’on s’y perd. Je veux parler ici du remplacement du bisphénol A (4,4′-(propane-2-ylidène) diphénol par un autre produit appellé 4,4′-sulfonyldiphénol (en abrégé BPS) pour produire des plastiques alimentaires et autres papiers pour imprimantes thermiques et même les billets de banque sans bisphénol A pour bien rassurer les consommateurs et se conformer à la loi puisque le bisphénol A (BPA) est maintenant interdit, entre autres pour les biberons en plastique. Mais on va voir réapparaître des biberons en plastique dits sans BPA et pour cause, ils contiennent du BPS, un analogue si l’on peut dire du BPA tout aussi dangereux que ce dernier. C’est pas moi qui le dit, même si les deux molécules présentent d’étranges similitudes, ce sont des biologistes de l’Université du Texas à Galveston (voir le lien).

Comme son cousin germain, le BPS perturbe la réponse cellulaire aux estrogènes, modifie la croissance des cellules et la sécrétion des hormones stéroïdes à des concentrations aussi infimes que celles observées pour le BPA, soit des doses observées d’une partie pour 1000 milliards, de quoi avoir vraiment peur. A peu près la dose suffisante pour sentir le méthane-thiol. Mais les industriels de la chimie s’en moquent complètement puisque leurs nouveaux produits sans BPA sont conformes à la loi !

Voilà une belle démonstration, preuves à l’appui, que de très faibles doses d’un produit chimique peuvent durablement perturber l’organisme. Pourquoi les industriels n’ont-ils pas procédé à des études détaillées, pourquoi ont-ils remplacé un produit toxique par un autre produit tout aussi toxique, tout simplement parce qu’il est moins coûteux de payer des lobbyistes qui opèrent dans l’ombre des couloirs des parlements où l’on pond sans discernement des lois concoctées et votées par des incapables et ignorants notoires qui préfèrent se mettre de l’argent dans la poche plutôt que de s’occuper de la santé des citoyens qui les ont élu aux manettes de l’Etat. L’autorisation d’usage du BPS leur a été accordée, point final !

C’est désespérant et révoltant !

 

 

Source : http://www.utmb.edu/newsroom/article8224.aspx