Un nouveau scandale médicamenteux se profile-t-il ?

Il est maintenant reconnu que la « malbouffe » est à l’origine de la nouvelle pathologie qui touche surtout les pays occidentaux. Il s’agit de l’obésité morbide. Le phénomène interpèle. En effet, des pays comme le Mexique ne disposent pas d’eau potable « à tous les étages » et heureusement que le Coca-Cola est là puisqu’il est produit avec de l’eau stérilisée avec de l’ozone et ultra-filtrée. Le seul détail réside dans le fait que le Coca-Cola est une boisson outrageusement sucrée qui favorise l’obésité. Avec tous les autres sodas sucrés il s’agit de la première cause d’obésité pathologique qui sévit dans les pays occidentaux. Cette obésité s’accompagne de diabète de type 2 non insulino-dépendant. Pour comprendre la suite de ce billet il est nécessaire de faire un bref rappel de la régulation du sucre, essentiellement le glucose, circulant dans le sang. Le saccharose ou sucre de betterave ou de canne est constitué d’une molécule de glucose et d’une molécule de fructose. Ces deux unités ne sont pas métabolisées ni utilisées par les mêmes voies métaboliques dans l’organisme à part égale. Le glucose est très rapidement « brûlé » pour fournir de l’énergie ou stocké sous forme de glycogène dans le foie et les muscles pour une utilisation ultérieure. J’anthropomorphise cette description pour une meilleure compréhension. Il n’existe pas de mécanisme de stockage du fructose qui est donc dégradé pour produire un précurseur des acides gras, donc favoriser l’apparition d’une augmentation du volume du tissu adipeux inutile et ainsi de l’obésité avec le diabète de type 2 comme conséquence.

Puisque l’organisme fonctionne dans le but d’éviter une pénurie de glucose, le principal « combustible » du cerveau et des muscles. Le fructose joue néanmoins un rôle important dans l’apport en énergie de la cellule puisqu’il peut se retrouver sous forme phosphorylée à partir du glucose mais également entrer dans le processus de stockage hépatique et musculaire du glucose. En effet l’insuline, une hormone sécrétée par le pancréas, stimule la dégradation du glucose et du fructose dans le processus appelé glycolyse pour optimiser le stockage du glucose. Dans ces conditions l’organisme a mis au point un système de régulation très sophistiqué dont les deux acteurs sont l’insuline qui dit à la cellule de stocker du glucose et une autre hormone également d’origine pancréatique, le glucagon, qui redirige le tronc métabolique de la glycolyse vers la production d’acides gras. La production de glucose sous sa forme phosphorylée en position 1 va ainsi pouvoir être utilisé pour le stockage de ce sucre sous forme d’un polymère appelé glycogène. J’ai rédigé ce rappel de mémoire sans vérifier si je n’avait pas écrit de graves erreurs mais mes lecteurs pourront vérifier, il me semble avoir été exact.

L’apparition du diabète de type 2 est en réalité une conséquence de la consommation abusive de saccharose. La régulation ne sait plus où elle en est. En d’autres termes il est préférable de faire de l’alcool à l’aide de levures en les nourrissant avec du saccharose plutôt que de charger l’organisme avec ce sucre mal utilisé et conduisant à des déviances métaboliques qui nuisent à la santé de milliards de personnes dans le monde.

Venons-en donc à l’objet de cette note. Les laboratoires pharmaceutiques ont trouvé la poule aux œufs d’or pour combattre l’obésité car elle entre dans le cadre des préoccupations des décideurs politiques et la stratégie est simple. Il suffit de créer synthétiquement un analogue du glucagon qui se fixe sur le récepteur de ce dernier. La conséquence est évidente : puisque ce que j’ai mentionné plus haut, la glycolyse est réorientée vers une diminution de la concentration sanguine de glucose, ce qui est le cas pour le diabète de type 2 : de fortes teneurs en glucose sanguin, alors cette approche de stimulation du récepteur du glucagon va bien provoquer une chute du taux de glucose sanguin mais par voie de conséquence stimuler également le « brûlage » du fructose et non la fin fatale vers la production d’acides gras. Il existe aujourd’hui deux traitements pour combattre le diabète de type 2 et ces deux médicaments sont des analogues du glucagon qui ont été modifiés pour persister dans la circulation sanguine près d’une semaine. Il s’agit du Semaglutide connu sous le nom d’Ozempic et le Tirzepatide qui ont strictement le même mode d’action.

Les conséquences sur le métabolisme sont spectaculaires : diminution du glucose sanguin, perte d’appétit et perte de poids, tout pour plaire aux médecins peu scrupuleux qui voient de plus en plus d’obèses pathologiques consulter. Ces médecins peu scrupuleux, il faut appeler un chat un chat, prescrivent maintenant l’Ozempic pour perdre du poids, ce qui est réel, mais également comme coupe-faim. Aux Etats-Unis la demande a explosé et la FDA laisse faire. Un article récent du quotidien Le Monde (que je ne lis jamais) souligne ce nouveau fait de société apparu en France (lien en fin de billet) mais n’analyse pas les graves conséquences sur la santé. Ces « drogues » présentent un effet secondaire qui a été décrit dans la littérature médicale. Une molécule comme l’Ozempic rétroagit sur les cellules endocrines du pancréas et peuvent provoquer une inflammation du pancréas conduisant à plus ou moins court terme à un cancer fatal de cet organe. La glande thyroïde est également concernée. On se trouve donc à l’évidence devant un nouveau scandale sanitaire d’ampleur mondiale. Les laboratoires pharmaceutiques tels que Novo Nordisk ou Eli Lilly (il y a plus de 5 acteurs dans ce domaine dont Sanofi) ne lâcheront pas le morceau puisque les réseaux sociaux se sont emparés de cette nouvelle thérapeutique de perte de poids et on peut parier que les autorités sanitaires se feront graisser la patte abondamment pour autoriser la prescription de ces médicaments dangereux au moins jusqu’à expiration de leurs brevets. En conclusion la santé est devenue une marchandise source de profits pour des criminels, ces entreprises pharmaceutiques, qui ne sont préoccupées que par les dividendes versés à leurs actionnaires et leurs propres profits. Mais jusqu’à quel point les vrais coupables de cet état de fait ne sont pas ces actionnaires eux-mêmes dont par exemple le gestionnaire de fonds BlackRock ? 

https://www.lemonde.fr/societe/article/2023/03/01/l-utilisation-de-l-antidiabetique-ozempic-pour-maigrir-inquiete-les-autorites-de-sante_6163744_3224.html

Le grand retour de la Thalidomide

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À la fin des années 1950 la compagnie pharmaceutique allemande Chemie Grünenthal mit sur le marché un médicament destiné entre autres effets à contrecarrer les nausées des femmes nouvellement enceintes, le Contergan. Il fallut plus de six années pour que ce médicament soit reconnu comme un tératogène puissant provoquant des malformations irréversibles comme une absence totale ou partielle des membres ou des malformations cardiaques. Si ce médicament ne fit qu' »une vingtaine » de milliers de victimes parmi les enfants issus de femmes enceintes qui se traitaient pour éviter les nausées, il resta dans les mémoires comme étant le premier grand scandale pharmaceutique qu’aient connu de nombreux pays de par le monde. Fort heureusement la plupart des malformations foetales induites par ce produit conduisaient à une mort du foetus in utero. Néanmoins cette sombre histoire maintenant presque oubliée conduisit les régulateurs à exiger plus de rigueur de la part des laboratoires pharmaceutiques dans le cours des essais cliniques devant aboutir finalement à une autorisation de mise sur le marché.

Il fallut attendre près de 60 années pour comprendre le mécanisme intime de l’effet de la thalidomide sur les foetus lorsque l’on redécouvrit son efficacité pour le traitement de certaines formes de cancers. Le mode d’action de la thalidomide est maintenant connu. Ce produit interagit avec une protéine cellulaire impliquée dans l’angiogenèse et présente une efficacité dans le traitement de certains myélomes. Au cours du développement foetal la thalidomide bloquait la formation des artères et des veines provoquant alors une atrophie des membres, la partie visible de ces effets. De nombreux autres organes étaient atteints et conduisaient à des avortements spontanés, fort heureusement.

La thalidomide connait donc une nouvelle jeunesse inattendue qui rappelle de bien malheureux souvenirs à de nombreuses familles meurtries par la désinvolture des laboratoires pharmaceutiques qui affirmaient pourtant que ce produit n’avait aucun effet adverse …

Source : Université de Munich et Nature Medicine (DOI : 10.1038/nm.4128 )

Où le bisphénol A fait reparler de lui, en bien pire !

 

Quand on sait (ou ne sait pas) que le bisphénol A (BPA) est l’un des composés chimiques les plus abondants dans de nombreuses applications on peut se poser de réelles question sur son innocuité. Le BPA en chiffres : 7 millions de tonnes produites en 2013 pour un chiffre d’affaire global de 14 milliards de dollars et une croissance annuelle d’environ 4,5 %. Ce marché considérable se partage entre Bayer, Dow, SABIC et Mitsui et quelques autres firmes chinoises et indiennes. En très bref les applications du BPA vont des polycarbonates, résines époxydes, retardateurs de feu, polyacrylates, donc essentiellement l’industrie des plastiques dont les films et emballages alimentaires, peintures et vernis mais aussi le papier thermosensible. On comprend dès lors qu’il est impossible de trouver une personne exempte de BPA dans son sang ou ses urines à moins d’aller dans un village reculé de la forêt de Papouasie-Nouvelle Guinée à condition qu’aucun ustensile en plastique ne soit utilisé dans ce village !

C’est sur l’application du BPA dans l’élaboration des papiers thermosensibles qu’une équipe de biologistes se répartissant entre l’Université du Missouri à Columbia et l’Université et l’INRA de Toulouse en France s’est penchée pour suivre le devenir du BPA dans l’organisme, une première mondiale dont les résultats sont tout simplement alarmants. Les résultats sont en effet assez effrayants surtout quand on sait que le BPA est reconnu comme étant un puissant perturbateur endocrinien. Les régulateurs ont tout simplement « oublié » la possibilité d’un passage direct dans le sang du BPA par contact avec la peau.

Madame, quand vous scrutez la note que vous tend la caissière de votre supermarché préféré, il ne fait plus aucun doute que le simple fait de tenir ce bout de papier entre vos mains vous contamine et d’autant plus si vous vous êtes lavé les mains avec un de ces détergents qu’on trouve de partout dans les toilettes ou tout simplement si vous avez les mains moites. Le BPA a tendance à mieux imprégner les mains si celles-ci sont propres ou humides ! Et si en sortant du magasin pour aller retrouver votre voiture vous ne pouvez pas résister à ouvrir un paquet de chips alors là vous aggravez votre cas, en quelque sorte vous inondez votre corps par deux voies, la peau et votre tube digestif en transférant le BPA de vos doigts sur les chips sans parler des traces de BPA provenant du sachet papier plastifié à l’intérieur contenant les dites chips.

C’est exactement ce qui se passe dans n’importe quel débit de malbouffe pudiquement appelé fast-food. Vous commandez votre truc préféré immangeable, hamburger ou chicken nuggets selon votre préférence, on vous donne votre ticket de caisse et vous payez. En attendant votre boite en carton contenant votre malbouffe préférée vous allez vous laver les mains, tous les fast-foods sont équipés de toilettes, vous revenez et tendez votre ticket que vous avez soigneusement gardé pour récupérer vos frites et des trucs que je ne nommerai pas et là vous vous contaminez soigneusement :

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Avec une crème solaire qui contient des anti-inflammatoires pour bien faire croire qu’elle est efficace contre les UV, c’est presque pire puisque la dite crème contient également des adjuvants accélérant la pénétration trans-dermique de ces produits et si vous allez à la buvette du coin au bord de la plage acheter un sandwich et une boisson gazeuse, vous avez aussi tripoté un ticket de caisse couvert de BPA et c’est tant pis, en moins d’une minute ce produit inonde votre organisme sans que le foie ait compris quoi que ce soit à des concentrations similaires à celles des hormones stéroïdes comme l’estradiol ou la testostérone ! Près de la moitié des papiers thermosensibles contient maintenant du BPS (voir le lien ci-dessous) autorisé par la loi parce que ce n’est plus du BPA mais du 4,4′-sulfonyldiphénol tout aussi bon perturbateur endocrinien que son cousin le BPA. Les industriels de la chimie continuent donc à nous empoisonner et perturber notre système endocrinien allègrement, 14 milliards de dollars c’est loin d’être négligeable et tant pis pour la santé de l’ensemble de l’humanité. Seulement aux Etats-Unis on estime que les dommages sur la santé dus au BPA (et au BPS) représentent un coût de 1,5 milliard de dollars par an. Pour conclure ce billet alarmiste voici une énumération non exhaustive des effets de ces produits qui interfèrent avec les récepteurs de l’estradiol et dans une moindre mesure de la testostérone. Chez les femmes : kystes ovariens, fertilité féminine diminuée, fausse-couche, accouchement avant terme, cancer du sein. Chez les hommes : diminution de la libido, qualité du sperme diminuée, diminution du taux d’hormones sexuelles. Et tant chez les femmes que chez les hommes : taux d’hormones thyroïdiennes altéré, obésité, perturbation des fonctions du foie, du système immunitaire et des fonctions rénales, inflammations, déficits neuro-comportementaux comme l’agressivité, l’hyperactivité et l’inattention, en particulier chez les enfants. C’est particulièrement alarmant pour toutes les caissières et caissiers de supermarché, ils sont de plus en plus mal embouchés, mais c’est vrai, il sont tous de mauvaise humeur et à la lecture de l’article cité en référence on le comprend !

Mais ce n’est pas tout, le papier recyclé de plus en plus utilisé pour plaire cette fois aux écologistes contient des quantités massives de BPA et on se contamine allègrement en lisant un livre ou un journal imprimé avec du papier écolo-compatible car le traitement des papiers usagés libère le BPA sous forme de monomère des papiers plastifiées à usage d’emballage alimentaire, terrible tableau ! Les chimistes sus-nommés s’en moquent, les instances de régulation ne leur ont jamais demandé d’étudier la pénétration trans-dermique ni du BPA ni du BPS, le protocole étant un gavage de souris avec des aliments contenant ces produits imposé par ces mêmes instances régulatrices que ce soit aux USA, au Japon ou en Europe, le BPA se trouvant instantanément transformé dans le foie pour être rapidement éliminé dans les urines sous une forme conjuguée qui n’est plus que très faiblement perturbatrice. Evidemment ce n’est pas de la faute des chimistes ni d’ailleurs des régulateurs. Ce qui suscite l’intérêt dans cette étude est un article paru dans Forbes (voir aussi le lien) qui critique amèrement ces travaux. Il est évident que Forbes ne cache pas ses penchants pour les grandes entreprises et les grandes fortunes et on peut dire que le commentaire d’un certain Geoffray Kabat est tout à fait dans la philosophie de ce site totalement dédié à la puissance de l’argent quelle que soit la manière dont il provient … On vit dans un monde surréaliste où une connivence très suspecte s’est installée entre les industriels et les politiciens. Les politiciens en charge de la régulation des produits mis sur le marché sont certainement soudoyés par les lobbys industriels, cela ne fait aucun doute, car l’enjeu financier est considérable et les dits industriels n’ont plus aucun scrupule comme par exemple remplacer le BPA par le BPS, tout simplement une mascarade, mais une mascarade légale. C’est tout simplement révoltant et écoeurant !

Source PlosOne en libre accès : DOI: 10.1371/journal.pone.0110509

http://www.forbes.com/sites/geoffreykabat/2014/10/24/the-alternative-universe-in-which-bpa-is-a-major-health-threat/

https://jacqueshenry.wordpress.com/2012/10/06/nouvelles-du-bisphenol-a-a-en-fremir-dhorreur/

https://jacqueshenry.wordpress.com/2013/01/23/la-chimie-industrielle-est-vraiment-pourrie/

et aussi ce récent billet sur ce blog :

https://jacqueshenry.wordpress.com/2014/10/21/obesite-estradiol-cerveau-et-acide-palmitique-un-curieux-melange/

 

Quand le Tamiflu fait voler des oiseaux noirs … hallucinant !

Roche HQ in Basel, Switzerland

Le titre de ce billet n’est pas une plaisanterie. Ma petite-fille, à Tokyo, sous traitement au Tamiflu, pour une rhino-pharyngite banale, prescrit par le médecin (japonais), un paranoïaque des médications, voyait des oiseaux noirs l’attaquer. Elle avait des hallucinations. C’est justement hallucinant d’apprendre de Cochrane Collaboration (voir le lien, disponible aussi en français) que la société Roche, propriétaire du Tamiflu a délibérément éludé, caché et truqué les données des essais cliniques en phase 3 relatives au Tamiflu. L’argument de Roche était soit-disant une réduction des complications pulmonaires lors d’un traitement de la grippe avec le Tamiflu. Or Cochrane a finalement obtenu sous la pression de plus de 14000 scientifiques académiques « toutes » les données (ou presque) relatives à ces essais cliniques. La surprise est d’abord que Roche n’a pas enfreint la loi en dissimulant ses essais car ces derniers sont effectués dans la plus pure opacité et c’est parfaitement légal. On hallucine complètement !

Les doutes sur l’efficacité du Tamiflu ont été révélés en 2009 avec la menace d’une pandémie grippale. Les pays de l’OCDE ont dépensé des dizaines de milliards de dollars pour se munir de stocks de Tamiflu mais les gouvernements anglais et australien, dans le doute, ont mandaté Cochrane Collaboration pour effectuer une étude détaillée sur l’efficacité clinique du Tamiflu et, Ô stupeur, le pot-aux-roses s’est montré être de taille. Les statistiques provenant des hôpitaux ne montraient en rien une amélioration des malades traités avec le Tamiflu. De plus un médecin japonais, Keiji Hayashi révéla que l’étude sur laquelle s’était basé Cochrane Collaboration pour donner son avis autorisé sur l’efficacité du Tamiflu provenait d’une unique étude provenant de Roche agrégeant 10 précédents essais cliniques d’évaluation. Or deux essais cliniques seulement avaient été publiés, les autres avaient purement et simplement été passés au broyeur ! Complètement hallucinant !

Tous les travaux de Cochrane Collaboration sont disponibles en ligne et indiquent clairement comment les essais sont analysés, n’importe quel lecteur peut aisément comprendre comment les essais ont été effectués et peut émettre des critiques en contactant directement cette organisation internationale sans but lucratif. C’est ce qu’a fait Hayashi, halluciné par la malhonnêteté flagrante des laboratoires Roche qui, sentant le danger, ont obligé Cochrane Collaboration a signer un agrément de confidentialité, ce qui est contraire à la philosophie de cette organisation. Le directeur des affections respiratoires de Cochrane s’émut de cette situation et ses demandes réitérées d’éclaircissement de la part de Roche restèrent lettres mortes. Et pour cause, il est tout à fait légal d’exiger un accord de secret pour un médicament en cours de développement et pas question de laisser un laboratoire ou une organisation indépendants effectuer des essais sans l’accord du propriétaire du produit. Pourtant des résultats contradictoires commencèrent à semer une certaine confusion. D’abord une efficacité loin d’être prouvée auprès des malades selon la FDA (Food and Drug Administration), mais au contraire reconnue par un autre organisme nord-américain, le CDCR (Center for Disease Control and Prevention), alors que l’équivalent japonais ne se prononçait pas et que l’EMA (European Medicine Agency) plaidait plutôt en faveur de Roche. Ces avis contradictoires révèlent l’effet très efficace, non pas du Tamiflu, mais de la pression exercée directement par les laboratoires Roche sur ces organismes auxquels le législateur fait appel pour les certifications des médicaments. Cochrane n’en est pas restée là et une analyse plus fine des données fournies par Roche montrèrent que les essais avaient été conduits avec des sujets dans des environnements qui n’avaient rien à voir avec les conditions hospitalières réelles, en d’autres termes l’efficacité clinique n’était pas prouvée, loin de là. De plus, et là on hallucine, la règle du double-aveugle était transgressée, les pilules de placebo ayant une couleur différente que celle des pilules de matière active ! Pire, l’évaluation de l’état respiratoire des sujets ayant participé aux études n’était pas jugée par un médecin, généraliste ou spécialiste peu importe, mais selon la propre évaluation de ces participants, proprement hallucinant ! Il n’y a pas un grand effort à faire pour comprendre quel degré de truquage Roche avait atteint, du genre  si la pilule est bleue vous dites que vous vous sentez mieux, si elle est verte déclarez que vous n’avez pas ressenti d’amélioration, aussi simple que ça, hallucinant ! Naturellement si les participants avaient l’impression d’être attaqués par des oiseaux noirs, ça ne relevait pas de la mission ultime de l’étude …

Finalement Cochrane Collaboration a obtenu quelques documents des laboratoires Roche en … 2013 et 30 milliards de dollars plus tard dépensés en pure perte. Le dernier rapport de Cochrane Collaboration publié le 10 avril 2014 indique que le Tamiflu n’a aucun effet sur les complications respiratoires consécutives à une grippe, qu’il n’a jamais réduit les hospitalisations pour « faits » de grippe, qu’il réduit les symptômes de la grippe d’une durée d’une demi-journée à au mieux une journée ! Hallucinant quand on prend en considération les effets secondaires multiples de ce médicament. Le Tamiflu provoque des vomissements (45 personnes sur 1000), des maux de tête (31 sur 1000), des troubles psychiatriques comme des oiseaux noirs hitchcockiens (11 personnes sur 1000), ça fait tout de même une personne sur dix qui souffre d’effets secondaires parfois sévères et cela sans que le virus soit vraiment affecté, hallucinant ! Et quand on sait que Roche a fabriqué suffisamment de Tamiflu pour que 80 % de la population de la planète puisse être traitée, on apprécie la puissance de la peur irrationnelle que représente la grippe dans les esprits, peur qui est admirablement exploitée par les laboratoires pharmaceutiques quitte à mépriser les règles éthiques les plus élémentaires ainsi que les codes de bonne conduite scientifique ! Hallucinant !

Ce véritable scandale du Tamiflu a tout de même permis de faire évoluer la situation sur les essais cliniques. L’open data est déjà mis en place de manière contraignante au moins en Grande-Bretagne et en Australie et très bientôt aux USA et au Canada. Il faut espérer que l’Union Européenne adoptera la même attitude nonobstant le puissant lobbying des compagnies pharmaceutiques. Quant à la France et le Japon, l’open data n’est pas encore à l’ordre du jour, hallucinant !

 

Sources : The Telegraph, illustration de Bloomberg et

http://www.cochrane.org/features/tamiflu-relenza-how-effective-are-they

Ce billet a été publié sur le site MN dimanche 13 avril http://www.mauvaisenouvelle.fr/

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Statines : vers le plus grand scandale sanitaire mondial ?

Les statines, ces médicaments qui réduisent la production de cholestérol dans le foie, sont prescrites par les médecins et en particulier les endocrinologues et les cardiologues aux patients dès que leur taux de cholestérol sanguin atteint un seuil considéré comme pathologique et dangereux pour la santé, en raison des risques d’accidents vasculaires. Voilà pour l’état des lieux. Mais ce que le médecin se garde bien de mentionner à ses « malades » de cholestérol est que ce seuil a été fixé à une valeur arbitrairement basse sous la pression des firmes pharmaceutiques afin que celles-ci vendent leurs produits. Et les patients, qui n’y comprennent le plus souvent rien du tout, suivent à la lettre la prescription du médecin. Le médecin ne soigne plus un malade pris isolément mais une donnée numérique supposée appuyer son diagnostic et emporter du même coup l’adhésion du patient surtout si le médecin brandit toutes sortes de risques potentiels au cas où le patient ne suivrait pas son injonction à se traiter « à vie » avec des statines. Or, chaque individu est un cas particulier et ne peut donc pas être normalisé comme a tendance à faire le corps médical et il en est de même pour le taux de glucose sanguin, les triglycérides, la tension artérielle ou même une teneur « trop » élevée en protéines dans les urines. La médecine est normalisée et si on n’est pas dans les normes on est considéré comme malade et par conséquent on doit être traité pour le plus grand profit des firmes pharmaceutiques qui ont édicté ces normes. Et c’est plus particulièrement le cas des statines, un business à grande échelle de plusieurs dizaines de milliards de dollars, un scandale qui va tôt ou tard éclater au grand jour. Un certain nombre de médecins spécialistes ont déjà fait part de leur inquiétude au sujet des statines. Pour les francophones, je recommande le site du cardiologue Michel De Lorgeril :

http://michel.delorgeril.info/

Ce scientifique démontre que l’usage des statines relève d’une imposture scientifique (et médicale) savamment orchestrée par les firmes pharmaceutiques tant auprès du corps médical que des certificateurs.

Une nouvelle étude vient de montrer que les statines, outre les douleurs musculaires et la surcharge hépatique, endommagent les neurones ! Cette étude a été initiée par une équipe de l’Université de l’Arizona intriguée par le nombre de patients sous statines qui se plaignaient de troubles cognitifs et de pertes de mémoire. Leur médecin traitant déviait le problème en incriminant la vieillesse ou d’autres effets qui n’avaient rien à voir avec la prise de statines sur le long terme. Mais au laboratoire l’effet des statines sur la structure des neurones s’est révélé particulièrement spectaculaire et alarmant. En présence de statines les axones neuronaux, ces projections filamenteuses partant du corps du neurone pour aller vers un autre neurone, la base de l’architecture cérébrale, se mettent à ressembler à des chapelets de perles, un peu comme s’il y avait un embouteillage dans le trafic le long de l’axone pour reprendre les termes de ces scientifiques. Qui plus est sur plus de 1000 médicaments testés sur la morphologie des neurones, seuls quatre conduisaient à cette modification en collier de perle des axones et ces quatre drogues sont … des statines. Mais là où la situation devient proche du scandale c’est le fait que certains médecins prescrivent maintenant des statines aux enfants en surpoids. On imagine la catastrophe sur le cerveau encore en cours de développement structural ! Pour conclure, le scandale à venir des statines tient également au fait que de nombreux patients sont réticents à faire part à leur médecin et en toute franchise de tous les effets secondaires qu’ils ressentent, surtout quand ils doivent reconnaître qu’ils commencent « à perdre la tête » car ce dernier les a persuadé que l’effet bénéfique attendu était bien supérieur aux effets secondaires et qu’il en allait de leur survie, les risque d’accidents vasculaires étant fortement réduits, ce qui selon le docteur De Lorgeril n’est pas prouvé, bien au contraire. Et si un patient vient à se plaindre de troubles cognitifs, son médecin, vicieusement prisonnier de sa stratégie de « normalisation », rétorquera qu’au contraire ces troubles cognitifs sont certainement la conséquence de l’obstruction de petites artères cérébrales justement par l’excès de cholestérol. On voit donc bien se profiler dans un avenir proche un scandale sanitaire planétaire inévitable, des millions de patients sous statines devenant potentiellement débiles mentaux.

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Source : uanews.org