Un nouveau scandale médicamenteux se profile-t-il ?

Il est maintenant reconnu que la « malbouffe » est à l’origine de la nouvelle pathologie qui touche surtout les pays occidentaux. Il s’agit de l’obésité morbide. Le phénomène interpèle. En effet, des pays comme le Mexique ne disposent pas d’eau potable « à tous les étages » et heureusement que le Coca-Cola est là puisqu’il est produit avec de l’eau stérilisée avec de l’ozone et ultra-filtrée. Le seul détail réside dans le fait que le Coca-Cola est une boisson outrageusement sucrée qui favorise l’obésité. Avec tous les autres sodas sucrés il s’agit de la première cause d’obésité pathologique qui sévit dans les pays occidentaux. Cette obésité s’accompagne de diabète de type 2 non insulino-dépendant. Pour comprendre la suite de ce billet il est nécessaire de faire un bref rappel de la régulation du sucre, essentiellement le glucose, circulant dans le sang. Le saccharose ou sucre de betterave ou de canne est constitué d’une molécule de glucose et d’une molécule de fructose. Ces deux unités ne sont pas métabolisées ni utilisées par les mêmes voies métaboliques dans l’organisme à part égale. Le glucose est très rapidement « brûlé » pour fournir de l’énergie ou stocké sous forme de glycogène dans le foie et les muscles pour une utilisation ultérieure. J’anthropomorphise cette description pour une meilleure compréhension. Il n’existe pas de mécanisme de stockage du fructose qui est donc dégradé pour produire un précurseur des acides gras, donc favoriser l’apparition d’une augmentation du volume du tissu adipeux inutile et ainsi de l’obésité avec le diabète de type 2 comme conséquence.

Puisque l’organisme fonctionne dans le but d’éviter une pénurie de glucose, le principal « combustible » du cerveau et des muscles. Le fructose joue néanmoins un rôle important dans l’apport en énergie de la cellule puisqu’il peut se retrouver sous forme phosphorylée à partir du glucose mais également entrer dans le processus de stockage hépatique et musculaire du glucose. En effet l’insuline, une hormone sécrétée par le pancréas, stimule la dégradation du glucose et du fructose dans le processus appelé glycolyse pour optimiser le stockage du glucose. Dans ces conditions l’organisme a mis au point un système de régulation très sophistiqué dont les deux acteurs sont l’insuline qui dit à la cellule de stocker du glucose et une autre hormone également d’origine pancréatique, le glucagon, qui redirige le tronc métabolique de la glycolyse vers la production d’acides gras. La production de glucose sous sa forme phosphorylée en position 1 va ainsi pouvoir être utilisé pour le stockage de ce sucre sous forme d’un polymère appelé glycogène. J’ai rédigé ce rappel de mémoire sans vérifier si je n’avait pas écrit de graves erreurs mais mes lecteurs pourront vérifier, il me semble avoir été exact.

L’apparition du diabète de type 2 est en réalité une conséquence de la consommation abusive de saccharose. La régulation ne sait plus où elle en est. En d’autres termes il est préférable de faire de l’alcool à l’aide de levures en les nourrissant avec du saccharose plutôt que de charger l’organisme avec ce sucre mal utilisé et conduisant à des déviances métaboliques qui nuisent à la santé de milliards de personnes dans le monde.

Venons-en donc à l’objet de cette note. Les laboratoires pharmaceutiques ont trouvé la poule aux œufs d’or pour combattre l’obésité car elle entre dans le cadre des préoccupations des décideurs politiques et la stratégie est simple. Il suffit de créer synthétiquement un analogue du glucagon qui se fixe sur le récepteur de ce dernier. La conséquence est évidente : puisque ce que j’ai mentionné plus haut, la glycolyse est réorientée vers une diminution de la concentration sanguine de glucose, ce qui est le cas pour le diabète de type 2 : de fortes teneurs en glucose sanguin, alors cette approche de stimulation du récepteur du glucagon va bien provoquer une chute du taux de glucose sanguin mais par voie de conséquence stimuler également le « brûlage » du fructose et non la fin fatale vers la production d’acides gras. Il existe aujourd’hui deux traitements pour combattre le diabète de type 2 et ces deux médicaments sont des analogues du glucagon qui ont été modifiés pour persister dans la circulation sanguine près d’une semaine. Il s’agit du Semaglutide connu sous le nom d’Ozempic et le Tirzepatide qui ont strictement le même mode d’action.

Les conséquences sur le métabolisme sont spectaculaires : diminution du glucose sanguin, perte d’appétit et perte de poids, tout pour plaire aux médecins peu scrupuleux qui voient de plus en plus d’obèses pathologiques consulter. Ces médecins peu scrupuleux, il faut appeler un chat un chat, prescrivent maintenant l’Ozempic pour perdre du poids, ce qui est réel, mais également comme coupe-faim. Aux Etats-Unis la demande a explosé et la FDA laisse faire. Un article récent du quotidien Le Monde (que je ne lis jamais) souligne ce nouveau fait de société apparu en France (lien en fin de billet) mais n’analyse pas les graves conséquences sur la santé. Ces « drogues » présentent un effet secondaire qui a été décrit dans la littérature médicale. Une molécule comme l’Ozempic rétroagit sur les cellules endocrines du pancréas et peuvent provoquer une inflammation du pancréas conduisant à plus ou moins court terme à un cancer fatal de cet organe. La glande thyroïde est également concernée. On se trouve donc à l’évidence devant un nouveau scandale sanitaire d’ampleur mondiale. Les laboratoires pharmaceutiques tels que Novo Nordisk ou Eli Lilly (il y a plus de 5 acteurs dans ce domaine dont Sanofi) ne lâcheront pas le morceau puisque les réseaux sociaux se sont emparés de cette nouvelle thérapeutique de perte de poids et on peut parier que les autorités sanitaires se feront graisser la patte abondamment pour autoriser la prescription de ces médicaments dangereux au moins jusqu’à expiration de leurs brevets. En conclusion la santé est devenue une marchandise source de profits pour des criminels, ces entreprises pharmaceutiques, qui ne sont préoccupées que par les dividendes versés à leurs actionnaires et leurs propres profits. Mais jusqu’à quel point les vrais coupables de cet état de fait ne sont pas ces actionnaires eux-mêmes dont par exemple le gestionnaire de fonds BlackRock ? 

https://www.lemonde.fr/societe/article/2023/03/01/l-utilisation-de-l-antidiabetique-ozempic-pour-maigrir-inquiete-les-autorites-de-sante_6163744_3224.html

Pandémie de coronavirus ? Et alors ! Où est la dangerosité ?

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Depuis plusieurs semaines je glane des données chiffrées sur les mortalités en tous genre de par le monde et il est étonnant de constater que ce terrible et destructeur virus couronné millésime 2019 est loin d’être aussi dévastateur qu’un bon nombre d’autres virus ou de bactéries et parasites tout aussi terribles les uns que les autres. J’ai trouvé ce tableau tout à fait révélateur de la psychose généralisée des politiciens et des commentateurs des chaines de télévision (je n’ai pas de télévision chez moi et je m’en passe très bien), psychose totalement injustifiée qui va mener à la ruine de nombreuses économies des pays occidentaux. N’importe quel enfant de dix comprendra que deux mois de confinement imposés à la population d’un pays c’est déjà 16 % de PIB perdu et pour un pays comme la France, en dépit des calculs optimistes et ineptes du ministricule des finances, il faut ajouter 10 % du PIB au minimum perdus en raison de la disparition totale des touristes ce qui fait 26 % de perte de PIB … tout ça pour tenter de juguler une épidémie 16 fois moins meurtrière que la vulgaire et négligeable grippe saisonnière (gripe estacional) ou encore sept fois moins que la tout aussi vulgaire coqueluche (tos ferina) alors qu’il existe pourtant un vaccin pour cette maladie d’origine bactérienne (Bordetella pertussis) de même que la grande majorité des pneumonies qui ont toujours été la première cause de mortalité chez les vieillards sont également d’origine bactérienne.

Alors pourquoi ravager durablement les économies de pays comme l’Italie, la France, l’Espagne, la Belgique, … par des décisions à l’emporte-pièce irréfléchies et à peine dignes de la sorcellerie du haut Moyen-âge. Le tableau résume une statistique de l’OMS relative à toutes les maladies infectieuses sévissant dans le monde en nombre de morts par jour. Quelques précisions pour la bonne compréhension de ce tableau : shigellose => dissenterie, rotavirus => gastro-entérite, norovirus => dissenterie, sarampion = rougeole (il existe un vaccin très efficace), rabia = rage, fiebra amarilla = fièvre jaune (il existe un vaccin) et mosca del sueno = maladie du sommeil. Les autres noms sont compréhensibles pour un francophone.

À cette liste peu rassurante il faut ajouter pêle-mêle toutes sortes d’autres causes de mortalité qui réduisent d’autant la mortalité du nouveau virus couronné qui a été amplifiée comme si toutes les autres causes de mortalité avaient comme par magie disparu. Voici donc une énumération résultant de mes petites notes rassemblées au fil des jours.

Overdoses mortelles d’opioïdes et autres drogues de synthèse aux USA : 200 morts par jour soit 73000 morts par an auxquelles on peut ajouter, toujours aux USA 48000 suicides chaque année (2018). Seulement en France 24000 décès par an provoqués par des infections nosocomiales hospitalières. France encore : 500 morts par jour provoquées par des cancers, à peu près autant que 200000 avortements par an mais c’est un autre sujet qu’il ne faut pas aborder car il rend les féministes nerveuses. Enfin le nec plus ultra de la mortalité dans le monde toutes catégories confondues la combinaison diabète de type 2 + surpoids : 1 mort toutes les 5 secondes soit 6 millions de morts par an. Si on examine à nouveau le tableau ci-dessus la mortalité due à la combinaison diabète de type 2 + surpoids est égale à la somme des mortalités des 9 premières causes de ce tableau !

Alors quand on répète en boucle que le nouveau virus appelé maintenant « chinois » par Donald Trump est hyper-dangereux et qu’il faut confiner des pays entiers pour juguler l’épidémie permettez-moi de relativiser encore une fois la prétendue dangerosité de ce virus : les politiciens se moquent du monde et par exemple le secrétaire d’Etat Mike Pompeo, visiblement obèse, devrait balayer devant sa porte et cesser de gesticuler sur les écrans de télévision en accusant la Chine de tous les maux sanitaires que ce pays aurait paraît-il répandu dans le monde. C’est exactement l’inverse qui a lieu : les grandes multinationales de la malbouffe américaines ont répandu la mort dans le monde. Par exemple le Mexique souffre de surpoids endémique et a surpassé la triste statistique américaine. Dans ce pays où le coca-cola est moins cher que l’eau minérale plus de 60 % de la population souffre de surpoids pathologique, un terrain de choix pour une explosion de grippe à coronavirus vintage 2019 comme aux USA d’ailleurs.

Peut-on se faire une idée de l’état de santé d’un pays en examinant les statistiques ? Le cas des USA

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Je me suis amusé à étudier les dix premiers médicaments par ordre de nombre de prescriptions aux USA datant de 2016. Ces statistiques sont disponibles sur le lien https://clincalc.com/DrugStats/Top300Drugs.aspx et elles sont très démonstratives de l’état de santé en général de la population nord-américaine.

La palme revient au Levothyrox, hormone thyroïdienne appellée T4 synthétique aussi dénommé thyroxine. On peut douter que des pans entiers de la population américaine souffrent de problèmes de thyroïde. Cependant l’administration quotidienne de thyroxine provoque un amaigrissement et c’est probablement pour cette raison que le Levothyrox est si abondamment prescrit malgré le fait qu’il peut induire des problèmes cardiovasculaires.

Le deuxième médicament est le Lisinopril. Il s’agit d’un inhibiteur de conversion de l’angiotensine et donc son utilisation première est de diminuer la tension artérielle et ainsi de réduire les risques d’accidents cardiaques. Le troisième médicament est l’Atorvastatin un médicament qui réduit le taux de « mauvais » cholestérol sanguin, il s’agit d’une « statine » que les médecins prescrivent à tort dès que le taux de cholestérol dépasse un certain seuil fixé par le lobby pharmaceutique en accord avec les autorités sanitaires nationales. Je n’en dirai pas plus.

Le quatrième médicament est la Metformine. On est toujours dans le même domaine. Il s’agit d’une molécule de la classe des biguanides qui inhibent, heureusement partiellement le complexe I de la chaine respiratoire mitochondriale provoquant ce que les spécialistes dans ce domaine particulier de la biologie appellent un découplage. Outre cette action les biguanides inhibent très fortement la gluconéogenèse, c’est bon pour le diabète non insulino-dépendant, et le découplage mitochondrial partiel provoque un amaigrissement. Lorsque je travaillais sur les mitochondries nous avions une très mauvaise opinion au sujet des biguanides que l’on considérait comme des poisons dangereux.

Le produit suivant est l’Amlodipine aussi appellé Norvasc. Il s’agit d’un médicament anti-hypertension dont le mode d’action est différent de celui du Lisinopril car il agit sur les flux de calcium dans les muscles et en particulier le muscle cardiaque sans toutefois provoquer de diminution du rythme cardiaque. Il s’agit aussi d’un médicament dangereux provoquant une vasodilatation généralisée à tout le corps. Passons au médicament suivant, le sixième de la liste. il s’agit du Metoprolol, encore une drogue pour combattre l’hypertension en bloquant les récepteurs beta-adrénergiques des cellules cardiaques, on a coûtume d’appeler ce produit un beta-bloquant qui est classé sur la liste noire du dopage sportif dans les disciplines de précision comme le tir à l’arc car il diminue le rythme cardiaque. Sans autre commentaire désobligeant de ma part.

Le septième produit est l’Omeprazole, un inhibiteurs de la sécrétion d’acide chlorhydrique dans l’estomac. Son utilisation est de combattre les ulcères de l’estomac. Il faut se rendre à l’évidence des millions d’Américains souffrent d’aigreurs d’estomac, peut-être boivent-ils trop de sodas …

Le huitième produit, la Simvastatine est aussi une « statine », ce qui renforce le fait que des millions d’Américains souffrent de problèmes de cholestérol. Le Losartan, le neuvième de la liste, est aussi classé dans la catégorie des produits abaissant la pression artérielle en inhibant le récepteur de l’angiotensine. Et enfin le dixième produit de cette sélection longue de 300 produits est l’Albuterol, aussi connu sous les noms de Salbutamol et Ventoline, qui n’entre pas dans les catégories listées plus haut puisqu’il s’agit d’un anti-asthmatique, un agoniste des récepteurs adrénergiques à l’inverse des beta-bloquants mentionnés plus haut, pour faire court. Il y a donc beaucoup d’asthmatiques aux USA.

Ce petit tour d’horizon fait ressortir que les Américains souffrent de surpoids pathologique et tous les moyens sont bons à prendre pour perdre du poids y compris en se faisant prescrire de la thyroxine, un non-sens déontologique médicalement parlant. Les Américains souffrent aussi de problèmes cardiovasculaires et c’est facile à comprendre. Imaginez que tous les jours vous portiez un pack de 10 bouteilles d’un litre et demi d’eau minérale dans chaque main que vous ne posez que quand vous allez dormir. À l’évidence le coeur se fatigue et avec un surplus de cholestérol provoqué par une dégradation des fonctions hépatiques en raison de ce surpoids et de la malbouffe industrielle alors il faut s’intoxiquer avec toutes sortes de produits tous aussi dangereux les uns que les autres. Quant aux anti-asthmatiques peut-être que la pathologie contre laquelle est dirigée l’Albuterol provient aussi d’une conséquence indirecte de l’obésité qui touche 60 % des Américains tous âges confondus. On touche du doigt le déclin sanitaire alarmant d’un peuple qui se targue d’être toujours le maître du monde.

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Note. En treizième position du classement cité se trouve l’hydrocodone associée à l’acetaminophene (paracetamol). L’hydrocodone est un opioïde dérivé de la thébaïne, un très proche parent de la morphine. Depuis 2014 la prescription d’hydrocodone est très étroitement rêglementée ce qui n’empêche pas des médecins complaisants de prescrire ce produit. Un autre dérivé de la thébaïne, l’Oxycodone, connue aussi sous le nom d’Oxycontin, fut jusque dans un passé récent le produit phare des Laboratoires Purdue Pharma qui organisèrent une publicité aggressive pour vendre ce produit à grande échelle dès 1990. Or il s’agit d’un opioïde encore plus puissant que la morphine dont la prescription a largement débordé les indications arrêtées par le législateur, c’est-à-dire le traitement des douleurs provoquées par des cancers en phase terminale. Progressivement l’Oxycontin est presque devenue accessible « over-the-counter » provoquant une aggravation de la crise des opioïdes aux USA, pays où environ 140 personnes meurent chaque jour de surdosage médicamenteux, en particulier d’opioïdes. La thébaïne est une molécule extrêmement difficile à synthétiser mais elle est très abondante dans le pavot. La culture du pavot en Afghanistan sous le contrôle de milices privées elles-mêmes contrôlées par la CIA est la principale source d’approvisionnement en thébaïne des laboratoires pharmaceutiques américains. Purdue Pharma est en faillite, croulant sous les plaintes de particuliers et des Etats mais le business du pavot se porte très bien …

Plusieurs fruits et légumes chaque jour ? Un non-sens pour la santé …

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Depuis des années les médias nous serinent à longueur de journée que manger des fruits et des légumes chaque jour et même plusieurs fois par jour c’est bon pour la santé. En réalité qu’en est-il vraiment de cette affirmation à l’emporte-pièce ? Tout simplement un gros mensonge ! Certes les vitamines trouvées dans les fruits – essentiellement les vitamines du groupe B mais pas toutes – sont utiles pour la santé alors que ces fruits contiennent en outre des quantités extravagantes de sucres directement assimilables par l’organisme à ne pas confondre avec les sucres dits « lents », amidon et fécule par exemple.

Et le sucre commence à devenir la bête noire des nutritionnistes car les autorités sanitaires de nombreux pays et pas seulement de l’OCDE ont finalement reconnu que l’abus de sucres était carrément mauvais pour la santé : l’obésité est bien corrélée à la quantité de sucre ingérée par un individu chaque jour. Outre le pain, les pâtes, les pommes de terre et les pâtisseries (les 4 P) qui sont majoritairement constitués de sucres, les fruits sont également très riches en carbohydrates. Une banane contient un peu plus de 25 grammes de sucre et une orange 15 grammes. Manger 3 à 4 fruits par jour représente jusqu’à 90 grammes de sucre.

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Il se trouve qu’au cours de la patiente sélection des fruits durant plusieurs millénaires a conduit à augmenter du manière générale la teneur en sucre des fruits mais aussi des légumes tout en améliorant leurs propriétés organoleptiques : goût, aspect, conservation, couleur et bien d’autres traits. La pastèque, telle qu’elle a été peinte par Giovanni Stanchi au XVIIe siècle n’avait rien à voir avec celle d’aujourd’hui,

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de même que la banane qui était littéralement envahie de pépins (illustration en début de billet) ou encore la pêche et la carotte (illustrations : carotte sauvage et carotte moderne).

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Systématiquement tous les fruits ou légumes se sont vus au cours de la sélection enrichis en sucres, y compris les carottes !

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Il ne faut donc pas prendre à la lettre les recommandations des nutritionnistes. Si je mange une à deux bananes chaque jour c’est aussi parce c’est bon pour lutter contre les contractures musculaires et quand je suis dans un restaurant je suis souvent effaré de voir d’autres clients manger du pain pour accompagner un mets contenant des pommes de terre ou des légumineuses, haricots, fèves, etc, c’est tout simplement rajouter des sucres à des sucres, puis en dessert se régaler d’une salade de fruits  (ici dans l’archipel des Canaries c’est la pleine saison des fraises, excellentes par ailleurs) dégustées avec un ou deux biscuits : tout simplement un non-sens sanitaire.

Sources et illustrations : Science Alert et blog de Donna Laframboise

L’équilibre énergétique et lipidique cellulaire : un vrai roman …

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Ce billet un peu technique relate la mise en évidence d’un mécanisme de régulation du métabolisme des acides gras et par conséquent du métabolisme énergétique dans les cellules jusque là ignoré car il va un peu à l’encontre des idées reçues sur les mécanismes biologiques de régulation. Et cette découverte réalisée à l’Université de Bonn en Allemagne sous la direction du Docteur Reinhard Bauer ouvre de nouvelles perspectives de recherche sur l’épidémie d’obésité et de diabète de type 2 qui ravage les populations occidentales depuis plusieurs décennies et même la Chine depuis quelques années.

Pour bien comprendre l’importance de cette découverte il faut faire malheureusement quelques rappels de pure biologie qui sembleront peut-être ardus pour nombre de mes lecteurs. Les membranes cellulaires et sub-cellulaires sont constituées de lipides phosphatés appelés phospholipides, de cholestérol et d’une autre classe de lipides comprenant un résidu appelé sphingosine, un alcool gras comprenant 18 atomes de carbone. Il s’agit d’un composant essentiel pour la solidité des membranes biologiques, cireux à l’état pur, qui est ensuite lié à un autre acide gras, d’où le nom de céramide donné à ce constituant. Par exemple les membranes isolantes des neurones et des nerfs sont riches en ce dérivé qui est un constituant majeur de la myéline. Ce composé se trouve au coeur de la régulation du vieillissement des cellules et il intervient lors de désordres métaboliques dans l’apparition de l’obésité ou encore du diabète non dépendant de l’insuline. L’étude de la biosynthèse des céramides était donc d’une importance particulière pour tenter d’expliquer le mécanisme d’apparition de l’obésité. Les curieux peuvent se reporter à l’article de wikipedia à ce sujet (voir le lien).

L’équipe du Docteur Bauer a utilisé des mouches du vinaigre pour étudier l’enzyme clé du métabolisme des céramides pour la simple raison qu’il existe chez cette mouche, la drosophile, une seule forme de cet enzyme appelé céramide synthase (CerS Schlank) alors que chez l’homme il y en a 8 formes différentes, ce qui complique singulièrement les travaux de recherche. Cet enzyme très important pour le maintien de l’équilibre métabolique et surtout énergétique des cellules, on dit homéostase, a été remarquablement conservé au cours de l’évolution. Pour en terminer avec ces quelques informations très techniques il existe chez de nombreuses protéines ce que les spécialistes en la matière appellent un homéodomaine, une partie de la structure protéique qui a la faculté de se fixer à des portions bien précises de l’ADN et cette propriété est essentiellement rencontrée dans les protéines dites facteurs de transcription qui ont pour rôle d’initier la transcription de l’ADN en ARN messager pour la synthèse subséquente d’une protéine donnée, le plus souvent un enzyme. Le cas de la céramide synthase est tout à fait particulier car cet enzyme possède dans sa structure un homéodomaine qui régule la transcription de son propre gène, une situation très rare en biologie puisque seuls deux autres enzymes, parmi une vingtaine de milliers, régulent leur propre expression de cette manière !

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Mais la question que le biologiste est en droit de se poser est la suivante : il doit bien exister un autre signal pour que cette régulation puisse être optimale pour maintenir une homéostase cellulaire satisfaisante, ce qui n’est plus le cas dans les désordres métaboliques conduisant à l’obésité, au diabète de type 2 ou encore au vieillissement cellulaire et à la dégénérescence des neurones. Tout se passe au niveau de la membrane du noyau qui justement contient aussi cet enzyme, une protéine plus soluble dans les lipides que dans un milieu aqueux.

Dans la réalité c’est la disponibilité en acides gras qui va induire le rôle de facteur de transcription de la céramide synthase liée à la membre nucléaire. Et cette protéine régule également l’expression de deux autres gènes codant pour deux enzymes également cruciaux dans le maintien de l’homéostase lipidique, des lipases, qui ont pour rôle de catalyser comme leur nom l’indique l’hydrolyse des triglycérides afin de satisfaire les besoins énergétiques de la cellule. Pour prendre une image les acides gras sont un peu le pétrole de la cellule : des réserves énergétiques sur le long terme alors que les sucres, notamment le glucose, sont « brûlés » un peu comme un feu de paille. On comprend dès lors le rôle très important de la céramide synthase dans le maintien de l’intégrité cellulaire et la prévention des désordres métaboliques. Le foie et le pancréas sont en effet les principaux producteurs de lipases et toute atteinte à cette régulation est alors catastrophique comme par exemple l’ingestion d’acides gras dits « trans » qui apparaissent lors de l’hydrogénation partielle des graisses végétales. C’est une pratique industrielle qui devrait être formellement interdite car il est tout à fait plausible que ces acides gras « trans » induisent un désordre dans cette régulation d’une remarquable finesse. Il s’agit d’une suggestion que je me suis permis de soumettre au Docteur Bauer.

Note explicative de l’illustration : Schlank = céramide synthase de la drosophile, WT = type sauvage, NLS2 = protéine de la céramide synthase mutée sur l’homéodomaine, le noyau et le réticulum endoplasmique où a lieu la synthèse des protéines sont représentés en traits fins. L’ADN nucléaire est symbolisé par la barre en grisé. Feeding status = alimentation, starvation = jeûne, lip3 = gène de lipase.

Source et illustration (résumé graphique) : https://doi.org/10.1016/j.celrep.2017.12.090 en accès libre

https://en.wikipedia.org/wiki/Ceramide

Obésité et cancer : un lien ?

Obésité et cancer : un lien ?

L’illustration ci-dessus se passe de commentaires. Ça se passe à New-York, inutile de le préciser (source Associated Press). Cette photo appelle déjà un commentaire cinglant : les femmes n’ont plus aucun respect de leur corps. Elles se laissent envahir par de la mauvaise graisse, mangent n’importe quoi et ensuite elles se plaignent auprès de leur médecin car elles ont des difficultés pour marcher – un détail, la canne – ou pour se torcher le c**, beaucoup plus prosaïquement. Je suis délibérément cru dans mon propos qui décrit parfaitement la réalité. Il en est de même pour les hommes, je ne voudrais pas être taxé de misogynie … Bref, les statistiques américaines relatives à la santé ont conclu qu’en 2014 six-cent-trente mille cancers, soit 40 % des cancers décrits et répertoriés par l’administration, avaient été provoqués par le surpoids ou l’obésité ! Il est important sinon honnête de rapprocher cette statistique d’une autre donnée tout aussi officielle : aux USA 71 % de la population souffre de sur-poids ou d’obésité pathologique. L’obésité favorise donc, si mes calculs sont exacts, l’apparition de 29 % de la totalité des cancers. Parmi les cancers liés à l’obésité on retrouve, toujours selon le NIH (National Institute of Health) douze types de ces derniers : oesophage, thyroïde, vésicule biliaire, estomac, sein, foie, pancréas, rein, ovaires, utérus, côlon et rectum. C’est beaucoup ! Mais pas autant qu’on pourrait avoir tendance à le croire en rapprochant les cas de cancers et l’obésité. Encore une étude statistique sans valeur aucune qui compare des serpillières et des mouchoirs de soie … L’obésité favorise beaucoup plus significativement les maladies cardio-vasculaires, l’apparition de diabète (avec ses conséquences variées) et divers troubles squelettiques et circulatoires. Manger avec modération est incontestablement salutaire pour la santé en général. Notre corps nous est « confié » à la naissance, alors pourquoi ne pas en prendre soin comme on prend soin de sa voiture ou de sa maison. Il s’agit d’une forme de respect fondamental de la vie, mais c’est un autre débat.

Source : ats

L’évolution de l’épidémie d’obésité

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Il y a en moyenne dans le monde trois fois plus de personnes obèses qu’il y en avait en 1975 (voir l’animation en lien). Dans le groupe de pays où le nombre d’obèses ne dépasse pas 5 % de la population on trouve le Vietnam, la Corée du Nord, le Bengladesh, l’Afghanistan et le Japon. Le Japon est le seul pays dit développé dont le nombre d’obèses est inférieur à 4 % de la population totale alors qu’il atteint 35 % aux USA, leader mondial dans ce domaine. Dans le peloton de tête des dix pays où le nombre de personnes obèses dépasse 30 % on retrouve curieusement le Canada, l’Australie, le Royaume-Uni et l’Afrique du Sud : unité culturelle oblige car dans ces pays la malbouffe à l’américaine y est répandue comme d’ailleurs au Chili, en Argentine et au Mexique, des pays qui se sont mis à consommer cette malbouffe qui est à l’origine de la maladie presque planétaire maintenant qu’est l’obésité. Également dans ce peloton de tête on retrouve curieusement la Turquie et l’Egypte. Dans ce dernier pays 40 % des femmes sont obèses dont 9 % le sont sévèrement. La France et l’Espagne se situent dans la moyenne mondiale avec 23 % de la population obèse, femmes et hommes étant sensiblement à égalité, ce qui n’a d’ailleurs rien de réjouissant.

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Puisque les gouvernements sont censés protéger les citoyens qui les ont mis au pouvoir, il serait grand temps que des mesures draconiennes soient prises autoritairement pour réguler sévèrement les abus de malbouffe, en particulier l’abondance de produits sucrés ou enrichis en carbohydrates. Les directives sanitaires ont banni les graisses dont les oeufs et le beurre et privilégié les sucres ouvrant ainsi toute grande la porte au marché des statines et des produits anti-diabétiques pour le plus grand bonheur des laboratoires pharmaceutiques. Or il est maintenant reconnu que ce sont les sucres qui provoquent l’obésité souvent accompagnée de diabète de type 2 et une augmentation du taux de cholestérol sanguin dont en particulier le fructose. Non seulement il sera nécessaire de taxer lourdement certains produits comme les sodas sucrés mais également tout un éventail de produits alimentaires solides que l’on retrouve dans les fast-food et les rayons des surgelés dans les super-marchés.

La doyenne de l’humanité vient de fêter le 29 novembre 2016 ses 117 ans, la seule personne vivante au monde étant née au XIXe siècle. Il s’agit d’Emma Morano qui depuis l’âge de 20 ans se nourrissait d’un peu de pain et de viande et de trois oeufs chaque jour, deux crus et un cuit. Elle ne mangeait pratiquement jamais de fruits ni de légumes. À méditer …

Source : World Economic Forum, Lien : https://assets.weforum.org/editor/R2ehyqEXeL8BucOQKybBPmYX1ScvjRRLgurqDyCKEb4.gif

Boulimie et anorexie : même combat !

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Dans la course engagée contre l’obésité il y a peut-être du nouveau mais il serait par trop optimiste de considérer que tout est acquis. L’appétit (orexie) et son contraire – l’anorexie – sont commandés par le cerveau, plus précisément par le noyau arcuate de l’hypothalamus où se rencontrent deux sortes de neurones, ceux qui commandent la satiété et ceux qui gèrent l’appétit et la récompense qui s’en suit. Ces neurones reçoivent des signaux de l’ensemble de l’organisme et ont pour mission de sécréter des hormones qui vont au final agir sur les « centres de décision » de l’organisme concernés par l’appétit ou au contraire la satiété. Comme de nos jours, la perception du besoin de se nourrir a été déviée par toutes sortes d’additifs incorporés aux aliments préparés industriellement que tout un chacun consomme sans modération chaque jour, non seulement le cerveau ne réagit plus correctement mais il envoie de surcroit des messages erronés à l’organisme, ce qui aggrave la situation et le désordre métabolique qui s’en suit.

Il est donc compréhensible que de nombreux laboratoires dans le monde s’intéressent de très près aux mécanismes intimes commandant la sensation de faim et son contraire la satiété. Malheureusement, ou plutôt heureusement, l’organisme a mis en place un système extrêmement sophistiqué de régulation qui met en jeu toute une série d’hormones peptidiques sécrétées par ces neurones spécialisés et de leurs récepteurs spécifiques qui envoient ensuite d’autres signaux au niveau cellulaire. Le but de ces travaux de recherche très fondamentaux est de trouver in fine des molécules chimiques, si possibles simples, qui puissent interférer avec les signaux qu’envoie le cerveau à la périphérie de l’organisme sans toutefois perturber l’ensemble du métabolisme. C’est cette approche qu’a choisi un groupe de biologistes de l’école de médecine Icahn du Mount Sinai Hospital à New-York.

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Il s’est agi de trouver le moyen d’atteindre le récepteur d’un de ces signaux mais la situation est plutôt compliquée car si le noyau arcuate envoie bien un unique signal, il existe plusieurs types de récepteurs pour ce signal, ce qui rend la situation du biologiste très complexe. Pour tenter de trouver une molécule chimique qui puisse jouer ce rôle, en procédant par analogie entre les structures d’un des récepteurs de la souris et de son homologue présent chez l’homme, structures spatiales déterminées par le calcul à l’aide d’un puissant ordinateur, près de 15000 molécules chimiques ont été « essayées » virtuellement. L’une d’entres elles était susceptible de pouvoir se lier à la poche de reconnaissance du récepteur en question. L’illustration ci-dessous résume cette approche structurale particulière.

L’effet physiologique de cette molécule appelée MS0015203, tout simplement le code qui lui avait été attribué au cours de l’étude, s’est montrée activer l’appétit des souris ! Il s’agit donc d’un activateur du récepteur de l’hormone provenant de l’hypothalamus. La direction que va donc prendre le travail entrepris sera de trouver au contraire un antagoniste qui présenterait alors des propriétés anorexigènes. Mais la partie n’est pas jouée car il faudra de longues années pour déterminer les effets d’un tel produit sur l’organisme. De plus, atteindre la régulation de l’appétit n’est pas sans effets secondaires néfastes et tenter de combattre l’obésité par cette approche semble (c’est une opinion personnelle) seulement repousser le problème, planétaire maintenant, de la malbouffe industrielle.

Source et illustration : DOI: 10.1126/scisignal.aac8035 et Wikipedia pour la localisation du noyau arcuate dans l’hypothalamus : https://en.wikipedia.org/wiki/Hypothalamus

La malbouffe industrielle et la santé

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Le National Obesity Forum (Grande-Bretagne) vient de rendre public un rapport qui bouscule les idées préconçues enfoncées dans nos têtes depuis le développement accéléré et généralisé de la malbouffe industrielle. Manger des graisses animales et végétales est bon pour la santé ! À condition toutefois que ces graisses n’aient pas été intentionnellement modifiées par hydrogénation partielle. Naturellement les critiques souvent violentes ont été immédiates. Manger des oeufs, de la viande grasse, des fromages, du beurre, permet, selon ce rapport, de réduire l’obésité, le diabète de type 2 et les pathologies qui y sont associées.

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Ce rapport sulfureux considère que le corps médical s’est focalisé sur l’apport en calories des aliments mais n’a pas dirigé son approche sur la qualité des aliments dans leur globalité. Et c’est là la grande erreur. Tant en Grande-Bretagne qu’aux USA, deux personnes sur trois souffrent de surpoids et la raison en est l’alimentation constituée de plats cuisinés produits industriellement. C’est plus facile, plus rapide et on a plus de temps pour regarder la télévision. Qui sait exactement ce que contient une soupe de légumes prête à être réchauffée que l’on trouve sur les linéaires de n’importe quel supermarché ? Qui connait la provenance des ingrédients d’une pizza congelée prête à être mise au four ? Ne parlons même pas des pâtisseries qui peuvent se conserver 8 jours voire plus sans que leurs propriétés gustatives aient été dégradées.

Les habitudes alimentaires modernes ont incontestablement conduit à l’ « épidémie d’obésité » accompagnée de diabète de type 2 et de maladies cardiovasculaires. La controverse récente tient à la mise en cause de nutriments spécifiques pour trouver une explication à cet état de fait. Si on considère les nutriments, à n’en pas douter l’alimentation industrielle introduit trop de sucre, trop de carbohydrates raffinés, trop de graisses et trop d’huile d’origine végétale. Il faut également considérer la dégradation de la qualité des productions carnées, poulet, porc et boeuf en raison des modes d’élevage intensif. Enfin l’industrie agro-alimentaire est aujourd’hui dominée par d’énormes multinationales qui ont « acheté » auprès du pouvoir politique leur impunité tout en développant dans des laboratoires dédiés les procédés de transformation des aliments qui inondent le marché grâce à un marketing hautement sophistiqué.

Les ingrédients bruts sont réduits en pulpe, en poudre et en concentrés. Des produits chimiques qui n’existaient pas il y a 50 ans sont utilisés pour émulsifier, amplifier le goût comme le sel et bien d’autres molécules synthétiques. Les nouvelles technologies alimentaires extraient, décolorent ou colorent, changent les extraits liquides en pâtes, extraient des carcasses animales les dernières parcelles carnées et « fortifient » enfin ces nouvelles matières premières appauvries en vitamines lors des traitements successifs en ajoutant des cocktails de ces vitamines.

Dans ces conditions comment est-il possible d’incriminer un constituant ou un autre d’un plat cuisiné industriel ? Il y a tout de même quelques éléments de réponse : trop de sel, trop de sucre dont des sirops enrichis en fructose, trop d’acides gras transformés par hydrogénation … pour que ce soit « mangeable ». Mais ne considérer que les constituants de la malbouffe industrielle est une erreur car la nourriture préparée industriellement est appauvrie en micro-nutriments et en fibres et contient le minimum d’eau pour se conserver plus longtemps. Insidieusement les emballages font un descriptif alléchant en terme de calories, de présence de vitamines, de métaux essentiels, de sucres, de protéines et de graisses pour rassurer le plus possible le consommateur. Les vertus de la margarine sont présentées comme un corps gras sans cholestérol mais les firmes produisant cet ingrédient oublient de mentionner qu’elle est enrichie en acides gras partiellement hydrogénés particulièrement dangereux pour la santé. Les céréales massivement consommées au petit-déjeuner sont présentées comme étant des apports indispensables en vitamines, en fibres et en fer mais il n’est mentionné nulle part qu’elles contiennent en poids plus de 25 % de sucre … N’importe quel consommateur obsédé par la composition de ce qu’il mange se prépare lui-même à être asservi par l’industrie agro-alimentaire qui contrôle les pâtisseries et sucreries, les plats cuisinés et les boissons. C’est le plus grand changement survenu pour l’homme depuis l’apparition de l’agriculture.

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Jamais un agriculteur ne vous vendra un choux avec une fiche analytique provenant d’un laboratoire digne de respect. Un choux est un choux et il possède toutes les qualités qui lui sont intrinsèques. D’ailleurs qui fera la promotion du choux, pourtant le roi des légumes : ça ne rapporte rien aux industriels de l’agroalimentaire …

Sources et illustrations : BBC, The Conversation et aussi The Lancet en accès libre : http://dx.doi.org/10.1016/S0140-6736(12)62089-3

Le gros appétit des labradors : une mutation génétique !

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Dans les pays développés les chiens de compagnie font partie du quotidien, on peut même dire du paysage urbain. Il y a des dizaines de milliers de chiens dans les grandes villes et l’une des races de chiens les plus prisées est le labrador. Tous les propriétaires de labradors savent que leur animal de compagnie est un gros mangeur et qu’il lui arrive souvent de devenir obèse. L’obésité canine atteint d’ailleurs des proportions telles qu’on se demande s’il n’existe pas chez ces quadrupèdes un phénomène de mimétisme avec leurs maîtres. Cette obésité qui peut atteindre jusqu’à 60 % des chiens de certaines races, dont le labrador, est une résultante des modifications de la vie contemporaine – comme pour les humains – c’est-à-dire un manque d’exercices physiques et une nourriture trop riche et trop abondante.

L’aspect génétique de l’obésité est maintenant reconnu. Il en est ainsi du rôle d’une panoplie d’hormones dont les lipotropines. Ces hormones sont synthétisées par l’hypophyse sous forme d’une protéine précurseur, le POMC constituée de l’enchainement de 267 acides aminés qui, quand elle atteint les organes cibles, est coupée spécifiquement en morceaux faisant apparaître une série d’autres hormones et de peptides bioactifs comme les MSHs qui stimulent les mélanocytes de la peau. Les lipotropines régulent les mécanismes d’accumulation des graisses dans le tissu adipeux et apparaissent quand le POMC (acronyme de pro-opio-melanocortine) se fixe sur son récepteur et dans le cas des tissus adipeux il s’agit du MC4R. Les récepteurs de la mélanocortine sont en effet spécifiques des organes cibles. Dans le billet précédent relatif au vieillissement du visage, il s’agissait du MC1R, la forme dite « un » du récepteur.

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Dans cette étude relative aux labradors, le récepteur de la mélanocortine a été montré comme fonctionnant normalement, par contre une différence génétique a été mise en évidence entre les chiens « gros mangeurs » et/ou obèses et les chiens au comportement normal et plutôt maigres. Il s’agit d’une mutation du gène codant pour le POMC qui ne peut plus produire par clivage (flèches orientées vers le bas dans la figure ci-dessus) les deux formes de lipotropine ni la beta-endorphine, un peptide se liant au récepteur cérébral de la morphine et présentant un puissant rôle analgésique et apaisant.

Pourquoi alors le chien porteur de cette mutation a-t-il un appétit extravagant ? Peut-être parce qu’il est incapable de synthétiser la beta-endorphine et qu’il ne se sent pas rassasié après une grosse soupe, mais les auteurs de l’article paru dans Cell (voir le lien) ne le disent pas. Par contre la régulation défectueuse du métabolisme des graisses et l’appétit du chien sont corrélés à la présence de cette mutation. Chers lecteurs propriétaires d’un labrador, si votre chien vous déconcerte par son appétit, soyez indulgent car il y une forte probabilité qu’il soit porteur de cette mutation, une délétion de 14 paires de base au niveau du codon de l’acide aminé 187 de la séquence du POMC.

Note : La partie terminale en rouge est défectueuse et ne peut pas produire par clivages spécifiques les LPHs, la beta-MSH et la beta-endorphine.

Source : Cell, DOI : 10.1016/j.cmet.2016.04.012