ITER : Un désastre au delà de toutes les prévisions !

« À chaque décennie qui passe, ce monument record dédié à la science internationale ressemble de moins en moins à une cathédrale, et davantage à un mausolée ». Scientific American

Article paru sur le site Masterresource.org sous la plume de Kennedy Maize le 25 juillet 2023. Personnellement il m’a toujours semblé que ce projet était une vue de l’esprit en regard de l’expérience acquise au sujet de la production d’énergie électrique depuis plus de 70 ans lorsque les premières « piles atomiques » furent expérimentées pour étudier ce que les physiciens appellent la neutronique. Les premières applications civiles furent les réacteurs dits « graphite-gaz » suivis par les réacteurs à eau pressurisée ou à eau bouillante et aujourd’hui on constate une maîtrise approfondie de la technologie des réacteurs dits à neutrons rapides qui ouvrent la voie vers une production d’énergie électrique virtuellement illimitée puisque le « combustible » sera constitué à l’avenir d’uranium dit appauvri dont les ressources sont illimitées car les réserves océaniques de ce métal peuvent être exploitées sans devoir procéder à des investissements extravagants. Fonder des espoirs sur une technologie dont on ignore dès le départ du projet s’il est réalisable en passant honnêtement en revue selon une approche pragmatique tous les aspects encore inconnus de la stabilité du plasma au sein duquel doit avoir la fameuse « fusion nucléaire », un premier point passé sous silence auquel il faut ajouter la coexistence entre des bobines supraconductrices refroidies avec de l’hélium liquide et une source chaude de plusieurs millions de degrés dont il faudra extraire l’énergie thermique par un artifice technologique encore jamais décrit clairement sans oublier le très intense flux de neutrons dans lequel baignera cette cathédrale érigée comme le précise cet article en un futur mausolée. Bel exemple de cette sorte de rêve dans lequel l’humanité se trouve aujourd’hui plongée car trop préoccupée par les visions apocalyptiques d’un monde sans énergie … L’illustration (Wikipedia) montre le gigantisme délirant de ce projet puisque le diamètre de la pièce centrale de ce projet, le tore de confinement magnétique du plasma, est de 19,5 mètres, ce qui est une indication du gigantisme de ce projet. Par comparaison la « piscine » de sodium liquide du surrégénérateur NERSA à Creys-Malville avait un diamètre de 7,5 mètres et produisait lors de la dernière année de sa fermeture (pour des raisons politiques) autant d’énergie que ce qui est espéré dans un avenir totalement incertain avec le monstre ITER … Les curieux peuvent lire ce résumé de la fusion nucléaire :http://hyperphysics.phy-astr.gsu.edu/hbase/NucEne/fusion.html .

Le projet ITER (International Thermonuclear Experimental Reactor – Réacteur thermonucléaire expérimental international) de 35 pays, annoncé comme « la voie vers une nouvelle énergie », a connu un autre problème. « La plus grande expérience de fusion au monde, a rapporté Bloomberg, fait face à de nouveaux retards et potentiellement des milliards de dollars de coûts supplémentaires après que des pièces défectueuses et des chaînes d’approvisionnement brisées ont perturbé la construction du réacteur dans le sud de la France ». C’était une mauvaise nouvelle à la 32ème réunion annuelle de l’ITER, avec un communiqué de presse fade décrivant l’activité mais peu d’autres choses. « Les membres du Conseil ont réaffirmé leur foi dans la valeur de la mission ITER et ont décidé de travailler ensemble pour trouver des solutions opportunes pour faciliter le succès d’ITER » [1]. La semaine précédant la réunion, Scientific American a exposé les problèmes dans l’article intitulé « World’s Largest Fusion Project Is in Big Trouble, New Documents Reveal ». L’article de l’écrivain scientifique chevronné (et mathématicien) Charles Seife, basé sur des documents internes d’ITER obtenus par une poursuite en vertu de la Freedom of Information Act déposée cette année, a écrit qu’ ITER est au bord d’un désastre record, car les retards accumulés et les dépassements de budget menacent d’en faire le projet scientifique le plus retardé et le plus coûteux de l’histoire ( https://www.scientificamerican.com/article/worlds-largest-fusion-project-is-in-big-trouble-new-documents-reveal/ ).

Les documents préparés pour une réunion du conseil ITER l’année dernière, a écrit Seife, ont montré qu’à l’époque, le projet se préparait à un retard de trois ans, soit le doublement du budget interne préparé six mois plus tôt. Et dans l’année qui a suivi la rédaction de ces documents, les mauvaises nouvelles d’ITER n’ont malheureusement fait qu’empirer. Pourtant, personne au sein de l’Organisation ITER n’a été en mesure de fournir des estimations des retards supplémentaires, et encore moins des dépenses supplémentaires qui en résulteraient. Personne non plus au département de l’Énergie des États-Unis, qui est responsable des contributions du pays à ITER, n’a pu le faire. Lorsqu’ils ont été contactés pour cette histoire, les responsables du DOE (Département de l’Énergie) n’ont répondu à aucune question au moment de la publication du rapport. ITER (en latin « le chemin ») a publié un communiqué volontairement fade le 22 juin, à la suite de la réunion de son conseil d’administration au siège de Saint-Paul-Lez-Durance. Bloomberg a analysé le communiqué de presse et s’est concentré sur sa déclaration selon laquelle le Conseil « a demandé au Directeur général de continuer à avancer rapidement dans la préparation de la proposition de base de projet mise à jour pour examen et approbation en 2024 ». L’examen et l’approbation de la référence pour le projet de confinement magnétique Tokamak étaient initialement prévus pour 2023, a noté Bloomberg.

Arrière-plan

ITER a vu le jour en 1978 sous la forme d’une proposition de programme international pour développer un projet de fusion type Tokamak. Bien que le projet ait progressé avec peu d’attention au-delà des cercles techniques, il a éclaté sur la scène publique lors du sommet de Genève de 1985 entre le président des États-Unis, Ronald Reagan, et le secrétaire général de l’Union soviétique, Mikhaïl Gorbatchev. À Genève, les deux principaux dirigeants mondiaux ont convenu de coopérer dans le domaine de la recherche et du développement en matière de fusion, en publiant une déclaration qui disait que « l’importance potentielle des travaux visant à utiliser la fusion thermonucléaire contrôlée à des fins pacifiques et, à cet égard, préconisait le développement le plus large possible de la coopération internationale pour obtenir cette source d’énergie, qui est essentiellement inépuisable, pour le bien de toute l’humanité. » Reagan a ensuite vanté cette collaboration lors d’une session conjointe du Congrès américain.

Les États-Unis ont ensuite entretenu une relation de continuité avec le projet à mesure qu’il évoluait vers ce qui est devenu ITER. Les États-Unis se sont retirés de la planification en 1998, se plaignant que le coût prévu de 10 milliards de dollars était excessif. Lorsque les planificateurs ont ramené l’effort à 5 milliards de dollars en 2002, les États-Unis sont revenus.

Officiellement lancé en 2006, ITER est financé et géré par sept parties membres : la Chine, l’Union européenne, l’Inde, le Japon, la Russie, la Corée du Sud et les États-Unis. Le Royaume-Uni participe par l’intermédiaire de Fusion for Energy (F4E), la Suisse par l’intermédiaire d’Euratom et de F4E, et le projet a des accords de coopération avec l’Australie, le Canada, le Kazakhstan et la Thaïlande. L’Europe fournit environ 45% du financement d’ITER.

Problèmes

ITER a été financé à l’origine à hauteur de 6 milliards de dollars, la date de démonstration de la fusion étant estimée à 10 ans. L’estimation officielle actuelle est de 22 milliards de dollars, bien que plusieurs estimations non officielles se situent entre 30 et 45 milliards de dollars. L’estimation opérationnelle actuelle en 2025 semble fantaisiste. Selon les documents obtenus par Seife, ITER en novembre 2021 avait déjà un retard de 17 mois. « Au moment de la réunion de juin 2022 du Conseil d’ITER, a-t-il écrit, le nombre avait doublé pour atteindre environ 35 mois de retards, soit assez pour ajouter facilement des milliards de dollars au budget déjà gonflé de l’ITER. Mais cette chronologie ne reflétait pas d’autres événements susceptibles d’introduire encore plus de retards ». Selon Laban Coblentz, chef des communications d’ITER, le projet est confronté à des retards dans la chaîne d’approvisionnement, à des boucliers thermiques défectueux et à des défauts de fabrication hors spécifications. Le projet est également confronté à des problèmes réglementaires avec l’Autorité de Sûreté Nucléaire, qui a ordonné à ITER de cesser l’assemblage du réacteur à fusion en janvier 2022, ce qui soulève des doutes quant à l’adéquation du blindage contre les rayonnements conçu pour protéger les travailleurs. Dans son communiqué de presse sous-estimé après la réunion du Conseil, ITER a déclaré que la mise à jour du calendrier nécessitera « Une collaboration étroite et efficace avec l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) en ce qui concerne les questions relatives au « point d’arrêt » de l’assemblage des machines et l’alignement mutuel sur la voie à suivre. »

Conclusion

Dans son article de Scientific American, Seife laisse entendre qu’ITER ressemble désormais à une cathédrale gothique, c’est-à-dire « une structure belle mais immensément complexe qui, nous le prions, nous aidera à trouver le salut de nos problèmes énergétiques et climatiques ». Il a ensuite rejeté cette métaphore, concluant : « Au cours de chaque décennie, ce monument record à la grande science internationale ressemble de moins en moins à une cathédrale, et davantage à un mausolée ».

[1] La mission de simulation est la suivante : ITER, conçu pour démontrer la faisabilité scientifique et technologique de l’énergie de fusion, sera la plus grande installation de fusion expérimentale au monde. La fusion est le processus qui alimente le Soleil et les étoiles : lorsque des noyaux atomiques légers fusionnent pour former des noyaux plus lourds, une grande quantité d’énergie est libérée. La recherche sur la fusion vise à développer une source d’énergie sûre, abondante et respectueuse de l’environnement. ITER est également une collaboration mondiale inédite. L’Europe contribue à hauteur de près de la moitié des coûts de construction, tandis que les six autres Membres de cette coentreprise internationale (Chine, Inde, Japon, Corée, Russie et États-Unis) contribuent également au reste. Le projet ITER est en construction à Saint-Paul-lez-Durance, dans le sud de la France.

Le projet fou d’ITER construit sur du sable ?

Le sable dont il est question dans ce titre dérangeant réside dans le fait que beaucoup de questions et de problèmes au sujet du fonctionnement futur de l’usine expérimentale de production d’énergie par fusion nucléaire ne sont toujours pas résolus. Alors que 22 milliards de dollars ont été déjà investis dans ce projet et que le coût total avoisinera 65 milliards pour un résultat déjà prévu comme médiocre, i y a deux points centraux qui ont été dès la phase initiale de ce projet totalement éludés : l’approvisionnement en tritium d’une part et le remplacement des boucliers de protection de la « bouteille magnétique » confinant le plasma à haute température. La meilleure combinaison pour atteindre une fusion est un mélange des isotopes de l’hydrogène appelés deutérium et tritium. La fusion de deux de ces noyaux produit de l’hélium avec une production d’énergie très importante mais aussi l’apparition d’un neutron également de haute énergie (14 MeV). L’énergie récupérable provient donc de l’énergie cinétique du noyau d’hélium (3,5 MeV) produit et de l’augmentation de la température du bouclier de protection par le bombardement neutronique. Par rapport à la fission d’un noyau d’uranium-235 c’est tout simplement ridicule. L’énergie cinétique des produits de fission, krypton-92 et baryum-141, provoque un fort échauffement des barres de combustible. Les neutrons lents non impliqués dans une autre fission chauffent également l’eau de refroidissement dans le cas des PWR ou tout autre fluide caloporteur. Avec le projet ITER il apparaît donc deux gros problèmes non encore résolus. Combien de jours ou d’années le bouclier de protection des circuits magnétiques supra-conducteurs résistera-t-il au bombardement neutronique intense, principale source de chaleur récupérable du système ? La réponse est très claire : on n’en a aucune idée ! Le simple changement de ce bouclier après par exemple 2 ans de fonctionnement satisfaisant, c’est-à-dire en récupérant plus d’énergie qu’il n’en faut pour créer le tore de plasma à très haute température, provoquera la production de 3000 tonnes de déchets radioactifs. Cette technologie n’est donc pas du tout propre comme la propagande le prétend.

Mais il y a un autre problème très préoccupant. Du deutérium il en existe dans l’eau de mer, la production d’eau dite lourde ne pose pas de problème et l’électrolyse de l’eau lourde produit du deutérium. Pour le tritium c’est une toute autre histoire. La plus grande usine au monde de retraitement des combustibles nucléaires provenant de toute une série de pays clients à la Hague en France évacue dans la Manche 11000 Tbq (tera Becquerel) chaque année soit environ 40g de tritium ! On ne va pas très loin avec de telles quantités, environ 120 litres sous forme gazeuse. L’autre technique de production de tritium consiste à bombarder l’isotope léger du lithium (Li-6) présent dans la nature avec des neutrons. C’est économiquement abordable mais complexe à mettre en œuvre. J’ai parcouru le site www.ITER.org mais ces problèmes pourtant majeurs ont l’air d’être résolus puisqu’ils ne sont mentionnés nulle part. J’émets tout de même quelques doutes mais je peux me tromper. Quand on sait qu’avec des surrégénérateurs valorisant l’uranium-238 l’ensemble de l’humanité peut disposer d’électricité à un prix abordable pendant des milliers d’années pourquoi gaspiller des fortunes pour un projet qui risque bien de se terminer par un fiasco total. D’ailleurs les Américains, contributeurs à hauteur de 9 % dans ce projet commencent à se poser de sérieuses questions …

Fusion nucléaire : la Chine a pris une avance de 100 secondes !

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La Chine est l’un des pays contributeurs du projet ITER dont j’ai dit quelques mots à plusieurs reprises sur ce blog. Mon opinion (que je ne partage qu’avec moi-même comme disait très justement Pierre Desproges) n’a pas évolué au sujet de ce projet insensé et incroyablement coûteux. Jamais la fusion nucléaire ne pourra être maîtrisée afin de produire de l’énergie. Ce projet relève de l’illusion mais néanmoins la Chine investit des moyens considérables dans ce type de technologie et vient pour la première fois de maîtriser un plasma d’hydrogène plus de 100 secondes à une température propice à la fusion nucléaire qui aurait atteint l’incroyable valeur de 100 millions de degrés. Afin de clarifier les idées de mes lecteurs peu familiers de cette technologie il s’agit de confiner dans un champ magnétique intense des noyaux d’hydrogène. L’agitation de ces noyaux entraine une élévation de température et si le plasma est bien confiné dans le champ magnétique cette température atteint des valeurs telles que la fusion de noyaux entre eux devient possible. Cette fusion produit des noyaux d’hélium avec comme conséquence une intense production d’énergie thermique.

Cependant dans le cas de l’installation chinoise appelée EAST (acronyme de Experimental Advanced Superconducting Tokamak) la prouesse récemment atteinte ne concernait que des noyaux d’hydrogène léger. Or il est difficile d’assister dans ces conditions à une fusion nucléaire effective car il faudrait arriver à maîtriser un plasma constitué à parts égales des deux isotopes plus lourds de l’hydrogène, du deutérium et du tritium, qui en fusionnant produiront un noyau d’hélium et un neutron très énergétique. Dans la pratique, cette étape démontre qu’il va être donc possible de réaliser la même opération avec ce mélange. La Chine a donc franchi une étape cruciale dans la mise au point de la fusion nucléaire, ce qui ne veut pas dire qu’on arrivera un jour à exploiter industriellement ce processus.

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Le principe de la production d’énergie thermique par fusion nucléaire consistera à récupérer cette énergie à l’aide d’un gaz, très probablement de l’hélium, qui sera conduit dans un échangeur de chaleur. Il s’agit d’un concept encore très théorique pour deux raisons essentielles. La stabilité du plasma doit être maintenue durablement – des jours, des mois, des années – pour qu’une exploitation industrielle puisse être raisonnablement envisagée : les ingénieurs chinois sont péniblement arrivés à 100 secondes, on est donc encore très loin des conditions d’exploitation. La deuxième raison qui apparemment ne semble pas préoccuper ces mêmes ingénieurs est le bombardement neutronique extrêmement intense auquel sera soumis l’intérieur de l’installation en forme de tore (illustration Académie des Sciences chinoise) outre bien entendu la chaleur intense dégagée qu’il faudra évacuer à l’aide d’hélium propulsé par des pompes résistant à cette même chaleur intense. Pour l’instant c’est la « boite noire » technologique. Ce qui est stupéfiant dans cette histoire est que les ingénieurs comme les décideurs politiques qui encouragent ces projets de fusion passent sous silence ces deux aspects pourtant cruciaux pour éventuellement atteindre une production électrique rentable dans un avenir incertain.

Et pourtant, forts de cette avancée qualifiée de très satisfaisante – 100 secondes, c’est « énorme » – les responsables chinois sont optimistes et pensent qu’à l’horizon 2030 il sera possible de produire jusqu’à 200 MW électriques, entendez production nette. Je n’arrive pas à le croire, c’est de la pure propagande organisée par des scientifiques qui ont tout simplement besoin de vivre, exactement comme les dizaines de milliers de personnes qui vivent du « réchauffement climatique d’origine humaine » en pondant des projets de recherche tous aussi farfelus les uns que les autres. Compte tenu de mes maigres connaissances en chimie et en physique je peux affirmer sans me tromper qu’il n’existe aucun matériau dans la croute terrestre capable de résister à un bombardement de neutrons intense et durable résultant du processus de fusion le plus simple imaginable :

deutérium + tritium –> hélium + 1 neutron + énergie thermique

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Quant à la résistance à la chaleur de machines tournantes, je pense aux pompes véhiculant l’hélium vers des échangeurs de chaleur, au delà de 1000 degrés les problèmes deviennent sans solution. Or ces installations de fusion devront gérer des températures théoriques de dizaines de millions de degrés … J’avoue que je suis non seulement perplexe mais aussi et surtout écoeuré par l’immense gâchis financier tant chinois qu’international pour un rêve qui ne se concrétisera jamais. Ci-dessous le chantier ITER en octobre 2016 et construction par des techniciens chinois de bobines supra-conductrices pour ITER dans les ateliers de la CNIM à la Seyne-sur-Mer à l’aide de centaines de milliers de fils supra-conducteurs fabriqués en Chine, chaque fil aussi fin qu’un cheveu coûtant la modique somme de 4400 dollars.

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Source et illustrations : South China Morning Post

Autres nouvelles d’ITER : fiasco déjà programmé !

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Comme mes lecteurs le savent je ne crois pas une seconde à la faisabilité du réacteur à fusion ITER. C’est une vue de l’esprit d’un groupe de scientifiques dérangés mais aussi et surtout soumis à une idéologie mondialement répandue voulant plier l’Humanité toute entière dans une paupérisation totale consistant à ne plus utiliser les combustibles fossiles ni l’uranium (ou le thorium) pour produire de l’énergie et se consacrer totalement aux énergies dites alternatives dont ITER fait partie. Selon de savants calculs avec un apport en énergie de 50 MW ITER devrait en produire dix fois plus. Le programme de développement de ce coûteux prototype est le suivant : premier plasma chaud et stable donc théoriquement exploitable produit en 2025, premières expérimentations de fusion deutérium-tritium prévues en 2035, décommissionnement de cette énorme machine de plusieurs milliers de tonnes comprenant plus d’un million de composants devant globalement coûter plus de 20 milliards d’euros en … 2042 !

Si tout se passe donc bien, ce prototype produira quelques kWs pendant seulement 7 ans ! Je répète « si tout se passe bien » c’est-à-dire conformément aux rêves de ces scientifiques qui à mon humble avis sont complètement déconnectés de la réalité. Ce qui est le plus incroyable dans ce roman de mauvaise science-fiction est que le projet de décommissionnement prend déjà forme. Il y a eu un appel d’offre pour s’occuper de nettoyer l’ensemble du site et le rendre au CEA qui est propriétaire du terrain ! Les sociétés Amec Foster Wheeler et NUKEM Technologies ont été choisies pour étudier ce décommissionnement et le consortium international ITER leur a signé un chèque de 174 millions d’euros pour étudier dès à présent cette phase critique de la fin de vie d’ITER. En effet, le fonctionnement de ce monstre pendant 7 ans seulement transformera des milliers de tonnes de composants variés en une véritable poubelle hautement radioactive encore plus dangereuse que Tchernobyl en raison du flux extrêmement intense de neutrons provoqué par la fusion deutérium-tritium inévitable car il est impossible de dévier ou confiner des neutrons à l’aide d’un champ magnétique. Il faudra que tout le démantèlement de cet équipement soit réalisé avec des robots résistants à la radioactivité car personne ne pourra s’approcher de ce monstre … Et qu’adviendra-t-il de tous ces déchets ? Personne n’en parle ouvertement !

Cette information est suffisante pour se rendre compte que les scientifiques travaillant pour le consortium ITER ne croient même pas à l’avenir de la fusion nucléaire comme source d’énergie du futur puisqu’ils songent déjà à son démantèlement dès 2042 … Je repose donc la question : quand le pouvoir politique va-t-il prendre la décision d’arrêter cet immense gâchis ?

Source : World Nuclear News

L’ultra-coûteuse saga d’ITER continue … pour rien

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Quand Reagan et Gorbachev signèrent en 1985 un agrément pour la construction de l’International Thermonuclear Experimental Reactor, plus connu sous le nom d’ITER en construction à Cadarache dans le sud de la France, paradoxalement à l’endroit même où se trouve une branche importante du CEA qui produit quelques-uns des ingrédients des bombes thermonucléaires françaises, ces deux politiciens ne savaient probablement pas de quoi ils parlaient.

Personne ne sait encore avec quel matériau seront construits les échangeurs de chaleur et le tore de confinement du plasma, la question étant d’en trouver un résistant à des températures frisant le million de degré et à un bombardement neutronique extrêmement intense qui détruira très rapidement toute la structure en forme de tore où sera confiné le plasma de deutérium et de tritium qui devrait permettre cette fusion sur laquelle tous les espoirs d’une « énergie propre » et inépuisable sont fondés. De plus l’ensemble de cette machine à gaz deviendra rapidement tellement radioactive qu’il sera impossible d’y intervenir pendant des milliers d’années … mais personne n’en parle, c’est trop gênant.

Juste un exemple pour situer le problème. Le grand accélérateur de hadrons du CERN qui ne fait qu’accélérer des particules tout au long d’un cercle de 28 kilomètres comprend aussi des aimants et ces particules, quand elles s’entrechoquent, émettent tellement de radiations qu’il faut remplacer certains matériaux devenus hautement radioactifs pratiquement tous les 5 ans à grands frais le plus souvent à l’aide de robots télécommandés à distance. C’est tout de même curieux que les ingénieurs qui travaillent pour le projet ITER n’aient pas intégré dans leur tête les gros problèmes de maintenance du CERN qu’ils connaissent pourtant parfaitement alors que la CERN ne réalise pas de fusions à proprement parler mais seulement des chocs frontaux de particules et d’ions plus ou moins lourds qui provoquent des gerbes d’intenses radiations.

Ce projet ITER est une pure vue de l’esprit, une extravagance incroyablement coûteuse pour accoucher d’une ruine qui n’aura produit finalement aucun kilowatt commercial.

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En 1985 le coût initial du projet était estimé à 5 milliards de dollars de l’époque car l’euro n’existait pas encore. Les personnes autorisées mentionnaient qu’en 2015 tout serait plié et que le réacteur serait opérationnel. Quel beau rêve ! Aux alentours de 2005 le coût global de cette construction fut réévalué à 9 milliards d’euros, un détail … En 2010 ce coût atteignit 15 milliards et maintenant, en 2016, la facture s’élèvera probablement à 20 milliards. Les prévisions font état d’une première « fusion » réussie aux alentours de 2025 mais, soyons prudents tout de même, les premiers kilowatts ne seront produits qu’en … 2035, naturellement si tout va bien.

Qui paie pour ce délire ? Les pays qui ont ratifié ce projet, c’est-à-dire les contribuables de l’Union Européenne, des USA, de la Russie, de l’Inde, de la Chine, de la Corée et du Japon. Et ça va continuer puisqu’une estimation réalisée par l’agence Nikkei prévoit qu’en 2022 le budget d’ITER sera révisé à la hausse à 26 milliards d’euros pour éventuellement atteindre 40 milliards au final, ben voyons !

Tout ça pour un projet qui ne sera jamais couronné de succès ! Les opposants utilisent des arguments totalement débiles en avançant que 62 éoliennes off-shore de nouvelle génération produisent la même quantité d’électricité que celle programmée pour ITER au final (500 MW électriques) et ils avancent des arguments encore plus fallacieux à propos de l’énergie nucléaire civile par fission qui a fait ses preuves depuis des années en surestimant systématiquement les coûts du démantèlement des réacteurs et du retraitement des combustibles irradiés. Il s’agit de désinformations tout aussi grossières que celle qu’on trouve sur le site officiel d’ITER ( https://www.iter.org/ ) où les problèmes techniques totalement insolubles mentionnés ci-dessus sont soigneusement occultés. Le fantasmagorique projet ITER est une pompe à fric scandaleuse, un scandale auquel il faut que les gouvernements des pays partie-prenante mettent fin aussi vite que possible.

Source et illustration : Nikkei et Wolfstreet

Bill Gates mise sur le nucléaire de quatrième génération … et il a bien raison !

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En marge de la préparation du grand raout parisien au sujet de la perturbation climatique anthropogénique Bill Gates, l’homme le plus riche du monde, s’en prend aux énergies dites « vertes » ou renouvelables. Et il n’y va pas par quatre chemins ce sacré Bill, il vient d’investir 1 milliard de dollars prélevés dans son porte-monnaie pour la recherche & développement dans sa firme nouvellement créée, TerraPower. On s’en doutait, il s’agit d’un réacteur nucléaire à neutrons rapides brûlant de l’uranium 238 appauvri dont les pays fabricant leur propre combustible à base d’uranium 235 enrichi à 4 % disposent en quantités telles que cette technologie permettra de fournir de l’électricité pendant des centaines d’années à l’humanité avec des coûts très faibles. TerraPower travaille en collaboration étroite avec le MIT pour la construction d’un réacteur prototype d’une puissance de 500 MW électriques. La technologie existe, le design du réacteur et son fonctionnement en continu permettront d’utiliser de manière optimale les neutrons afin d’atteindre des rendements améliorés. Ces améliorations permettront de « brûler » également les actinides à haute activité et c’est la raison pour laquelle le réacteur prototype qui coûtera 1,5 milliard de dollars – on est très loin des coûts monstrueux de l’EPR – est appelé le WAMSR, acronyme de Waste Annihilating Molten Salt Reactor. Ce réacteur « brûlera » en effet non seulement de l’uranium appauvri mais aussi le combustible usagé des réacteurs à neutrons lents, on y reviendra.

Pourquoi Bill Gates s’intéresse soudainement à l’énergie nucléaire, tout simplement parce que, dit-il « Il n’existe à l’heure actuelle aucune technologie de stockage avec des batteries permettant de fournir toute l’énergie électrique dont on a besoin exclusivement à partir des renouvelables car il est impératif de tenir compte des alternances jour-nuit et des longues périodes, inévitables également, de ciel couvert et d’absence de vent ». Gates considère à juste titre que les sommes colossales d’argent investies dans les énergies renouvelables telles qu’on les conçoit aujourd’hui, éolien et photovoltaïque, sont perdues d’avance car elles n’atteindront jamais leur but qui est de remplacer le pétrole et le charbon dans la production d’électricité, non seulement pour l’industrie, les services et les ménages mais également pour les transports à moins d’une diminution brutale de la population mondiale de plusieurs milliards d’habitants. Gates insiste sur le fait que c’est exactement ce que veulent les « verts » car ils savent, du moins ceux qui ne mentent pas, que le 100 % renouvelable est impossible à atteindre. Ce système mis en place ne peut perdurer qu’avec des subventions provenant de taxes que paient les utilisateurs finaux et il ne profite qu’à une petite poignée d’industriels. Le tournant politique pris ces dernières années pour développer les énergies renouvelables est une utopie vouée à une impasse. Ce gâchis doit donc, toujours selon Bill Gates, cesser et être réorienté vers la R&D dans les technologies nucléaires de quatrième génération.

Il est intéressant de noter que le CEO de TerraPower, John Gilleland, était avant d’occuper ce poste Managing Director pour les USA du projet ITER. Gilleland n’utilise pas non plus de périphrases à propos du projet ITER, je cite : « C’est un truc (ITER) sur lequel je ne peux même pas espérer pour mes petits-enfants. À TerraPower nous nous sommes focalisé sur la fission plutôt que sur la fusion parce qu’il faudra (pour la fusion) encore énormément de temps et d’investissements ». TerraPower a donc repris la technologie du MSR (Molten Salt Reactor) d’Oak Ridge qui fonctionna en continu et sans aucun indicent de 1965 à 1969 mais n’a pas encore déposé de brevets malgré le fourmillement d’idées nouvelles émanant de la collaboration du staff de la société avec les laboratoires du MIT.

L’autre direction de R&D est le TWR pour Travelling Wave Reactor, une technologie imaginée dans les années 1950 par Saveli Feinberg et qui ne nécessite aucun rechargement de combustible, donc aucun arrêt, pendant plus de 50 ans en « brûlant » de l’uranium 238 avec des neutrons rapides provenant d’uranium 235 enrichi à environ 10 %. Les supercalculateurs ont validé l’idée de Feinberg. Ce réacteur également de IVe génération sera aussi refroidi avec du sodium liquide et un prototype de 500 MW prévu aux alentours de 2020 (voir le lien).

TerraPower collabore étroitement avec la Chine et la Russie dans ces deux approches. Bill Gates nous réserve encore de belles surprises …

Lien : http://terrapower.com/pages/technology?/Technology.aspx

Source et illustration : The Register

Légende de l’illustration : « Pour Bill Gates, les énergies renouvelables sont inutiles. Il n’arrivera probablement pas à convaincre les passionnés de Linux ». Jeu de mots en direction de Windows 10, of course …

Commentaires sur le projet ITER : en résumé un très coûteux piège aux alouettes écolos !

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Si ma mémoire est encore bonne, je crois que ce lundi 25 mai est férié en France (comme beaucoup de jours de ce même mois) et je donne donc du grain à moudre à mes lecteurs avec un peu d’avance.

Dans la série « Le futur de l’Énergie Nucléaire » un intéressant article paru dans theconversation.com mentionne le projet ITER que je me permets de reproduire ici. Il est d’abord tout à fait opportun de s’arrêter un instant sur le titre révélateur de cet article écrit par un chercheur de l’Australian National University, Matthew Hole : « Nuclear Fusion, the clean power that will take decades to master ». Inutile de traduire en français, on comprend tout de suite que la maîtrise du transfert de chaleur de l’intérieur d’un réacteur à fusion vers l’extérieur n’est tout simplement pas résolu pour le moment et ne le sera peut-être jamais comme on peut le comprendre en sous-entendus en lisant cet article. Les passages en italiques sont des remarques ou commentaires de mon cru comme cette introduction. Et ce billet tombe à point nommé puisque le site de construction d’ITER sera ouvert au public le 30 mai prochain. Ne manquez pas d’aller visiter cet endroit comme j’ai en d’autres temps malheureusement révolus visité à plusieurs reprises le chantier puis l’usine en fonctionnement de Creys-Malville. Voici donc cet article :

La fusion nucléaire est le phénomène physique qui entretient les étoiles dont le Soleil en dégageant d’énormes quantités d’énergie provenant de la fusion d’éléments chimiques légers tels que l’hydrogène et l’hélium. Si on pouvait maîtriser ce phénomène sur la Terre il pourrait procurer une source infinie d’énergie propre, l’eau étant le principal « combustible », sans production de « gaz à effet de serre », sans risques de prolifération (de matière fissile pour fabriquer des armes) et sans risques d’accidents catastrophiques. Les déchets radioactifs sont très peu abondants et indirects car provenant de l’activation par les neutrons du cœur de l’installation du réacteur. Avec les technologies actuelles, une centrale à fusion pourrait être entièrement recyclée 100 ans après son arrêt définitif.

On est donc tout de suite averti de l’orientation idéologique de l’auteur qui en un petit paragraphe annonce sa couleur verte : la fusion est la panacée pour combattre les « gaz à effet de serre » dont on n’a encore jamais prouvé le dit effet, rendre impossible la prolifération des armes atomiques, rendre le risque d’accidents genre Tchernobyl ou Fukushima nul et ne pas poser de problèmes de démantèlement après avoir laissé dormir l’installation pendant 100 ans : ce sont les 4 arguments sans cesse ressassés par les écologistes, encore que 100 ans sans créations d’emplois dans le démantèlement c’est démoralisant ! Continuons la lecture, c’est édifiant !

Actuellement les centrales électronucléaires exploitent la fission, la cassure des noyaux instables d’éléments lourds tels que l’uranium, le thorium ou le plutonium en éléments plus petits. Ce processus est accéléré par les neutrons et génère de la chaleur récupérée pour produire de l’électricité mais il conduit aussi à des déchets à longue durée de vie.

Je rappelle au passage que la gestion des déchets radioactifs à haute activité est également un argument avancé par les anti-nucléaristes qui se sont opposé paradoxalement au surrégénérateur qui aurait pu servir de poubelle en valorisant ces déchets avec une production d’énergie électrique tout en faisant disparaître ces derniers ! Mais continuons …

Alors pourquoi n’utilise-t-on pas la fusion qui est une source d’énergie propre ? En dépit de progrès significatifs dans la recherche sur la fusion pourquoi tant de scientifiques affichent leur scepticisme devant des effets d’annonce infondés (voir le lien) ? Pour répondre brièvement il est extrêmement difficile d’atteindre les conditions permettant de maintenir la fusion nucléaire mais si les expériences bientôt en cours sont couronnées de succès, alors la fusion nucléaire pourrait devenir une réalité d’ici une génération.

Cela fait maintenant 50 ans que les premières bombes à fusion dites bombes H ont été inventées par les physiciens travaillant pour les armées mais il s’agissait de fusion non contrôlée à dessein. Ces mêmes scientifiques (et les politiciens) repoussant les limites de la mauvaise foi promettent que cette fusion à usage militaire aura des retombées civiles mais tels Soeur Anne du sommet de sa tour, on ne voit toujours rien venir … Revenons à l’article.

Contrairement à la fission, les noyaux atomiques ne peuvent fusionner spontanément car ils sont chargés positivement et ils se repoussent les uns les autres sans jamais pouvoir se rencontrer et fusionner. Dans la nature, la gigantesque gravitation et la température énorme régnant à l’intérieur d’une étoile sont suffisantes pour permettre aux noyaux de fusionner directement par effet tunnel quantique à travers cette barrière électrostatique infranchissable. Au laboratoire, cet effet tunnel est tellement faible qu’il est impossible d’atteindre la fusion directement à moins de chauffer les atomes à des températures extravagantes 6 à 7 fois plus élevées que celle du centre du Soleil. Même la plus élémentaire fusion entre un noyau de deutérium et un noyau de tritium (deux isotopes de l’hydrogène) pour former un noyau d’hélium requiert une température de 120 millions de degrés ! À une telle température, on parle (pudiquement) de plasma super-chaud. Maintenir ce plasma confiné dans un espace de telle manière que suffisamment de noyaux fusionnent n’est pas impossible. On sait le faire en utilisant des champs magnétiques intenses créés par des bobines supraconductrices (comme celles utilisées en imagerie médicale par résonance magnétique nucléaire). On peut ainsi créer un tore appelé une « bouteille magnétique » dans lequel le plasma est emprisonné.

Les expériences actuelles arrivent aujourd’hui à confiner un plasma super-chaud mais sa densité et le temps de confinement ne sont pas assez importants pour qu’il puisse s’auto-entretenir en d’autres termes se chauffer tout seul par fusion de noyaux. Pourtant en 40 années de travail les scientifiques sont arrivé à améliorer d’un facteur mille les performances obtenues avec ces plasma en termes de densité de confinement, de température et de temps de confinement. C’est facile à dire, ils partaient de zéro et ce facteur mille ne veut rien dire du tout.

Ce sont de tels résultats encourageants (?) qui ont conduit à la création d’ITER pour passer en grandeur presque nature, les politiciens étant poussés par la paranoïa de sources d’énergie totalement décarbonées et inépuisables mais cette décision est pour le moment, et peut-être pour toujours le résultat d’une illusion scientifique comme on va le découvrir avec la suite de cet article agrémenté de mes commentaires qui n’ont de valeur que celle que je leur accorde moi-même. La suite …

Le réacteur ITER actuellement en construction à Cadarache près d’Aix-en-Provence dans le sud de la France a pour mission d’explorer l’étape suivante, celle du plasma en régime d’auto-combustion, c’est-à-dire un plasma qui produit plus d’énergie qu’il n’en faut pour le chauffer et entrainer une fusion nucléaire et ceci d’un facteur (multiplicateur) espéré de 10 à 30. Le schéma du principe de fonctionnement est le suivant :

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Le projet ITER est le plus audacieux du monde avec un budget de plus de 20 milliards de dollars (pour le moment mais ce budget pourrait atteindre le double voire le triple ou bien plus encore compte tenu des immenses défis technologiques auxquels vont être confrontés les ingénieurs et les scientifiques) pour démontrer la faisabilité de la fusion pour produire de l’énergie électrique. Juste une petite idée de ces défis technologiques : arriver à créer un champ magnétique de 5 Tesla autour d’un tore de 6 mètres de diamètre pour confiner 840 mètres-cube de plasma soit le tiers du volume d’une piscine olympique ! L’engin en construction dans ce but pèsera 23000 tonnes, il contiendra 100 tonnes de brins supraconducteurs constitués de niobium à condition que ces fils de niobium soient refroidis à moins 269°C (4,5 °K). Cela signifie que cette gigantesque machine se trouvera en réalité entièrement entourée par un bain d’hélium liquide avec en son intérieur un plasma devant atteindre des millions de degrés, la condition sine qua non pour obtenir de la fusion nucléaire.

J’avoue qu’à ce stade de la lecture de l’article rédigé pourtant par un physicien des particules habitué aux très hautes et aux très basses températures, je me suis posé la question simple : existe-t-il ou encore existera-t-il un jour des matériaux capables d’encaisser des chocs thermiques d’une telle ampleur ? La réponse est évidemment non ! Et très curieusement, on n’a pas l’air de s’être posé cette question ni avant d’avoir décidé du projet ITER ni aujourd’hui ni dans dix ans. Mais quand viendra le moment d’arrêter ce projet irréaliste et irréalisable car il n’existe pas dans la croute terrestre de matériau capable de résister à des millions de degrés, la désillusion sera immense. À moins qu’un détail m’échappe et que l’auteur de l’article s’est bien gardé de mentionner puisque son université est partie prenante dans le projet ITER, et ce afin de ne pas tuer la poule aux œufs d’or, et n’étant de surcroit ni spécialiste de la physique des matériaux et encore moins de la physique des particules, j’avoue que je balance entre la bouffonnerie de ce projet et la crédulité sans bornes de scientifiques qui s’abusent eux-mêmes, ce qui est encore plus grave. Mais continuons à lire cet article …

Les informations obtenues avec le projet ITER permettront de développer un technologie dans un but commercial. Si ITER est prévu générer ses premiers plasmas vers 2020, les premières expérimentations de plasma auto-alimenté ne débuteront que vers 2027 (admirez la précision de cette date butoir) mais l’un des défis les plus colossaux qu’il faudra alors affronter sera la résistance du mur de matériau (dont on ignore encore la composition, la est la grande, très grande inconnue) entourant le tore de plasma non seulement à la chaleur mais également à un flux intense de neutrons.

Idem pour les échangeurs de chaleur supposés extraire celle-ci pour chauffer un circuit secondaire dont on ignore encore la nature afin de produire de la vapeur et faire tourner une bonne vieille turbine comme il en existe des centaines dans les centrales à charbon ou à uranium.

La construction des premiers réacteurs à fusion commerciaux de l’ordre de 1 GW électrique est prévue pour les années 2030. Le retour d’expérience d’ITER autorisera certainement (j’admire ce « certainement », il ne faut pas manquer de culot !) la mise au point de centrales électriques plus compactes et selon les projections économiques les centrales électriques à fusion pourraient être économiquement rentables avec très peu d’impact sur l’environnement (sic). Si les défis sont énormes, les profits réalisables sont tout aussi énormes.

En conclusion, le projet pharaonique ITER a reculé les bornes de la monstruosité de la propagande « énergies propres » mondialement dispersée par des politiciens décérébrés et à genoux devant des gourous imbus de leur pseudoscience de l’environnement, du climat et du carbone. L’avenir de l’énergie électrique « décarbonée », puisqu’il faut la mentionner par son vrai nom, je ne parle naturellement ni de moulins à vent ni de panneaux solaires, se trouve dans la surrégénération avec comme matières premières le thorium 233 et l’uranium 238, deux métaux relativement abondants dans la croute terrestre (il y a autant de thorium que de plomb dans cette croute terrestre). Les centaines de milliers de tonnes d’uranium 238 dont disposent déjà tous les pays qui ont entrepris d’enrichir en son isotope 235 ce métal, le seul naturellement fissile, en vue de produire du combustible pour les centrales nucléaires civiles constituent une ressource telle qu’on peut déjà « voir venir » pour plusieurs centaines d’années allègrement et avec le thorium pour plusieurs milliers d’années, bien après que l’espèce humaine ait disparu définitivement de la planète puisqu’on en est aux prédictions. Finalement ce projet ITER est un somptueux et parfaitement scandaleux gâchis à l’échelle planétaire ! Mais personne ou presque n’ose réagir et je me félicite moi-même de faire part de ma réprobation profonde à propos de ce projet qui va obérer les générations à venir pour strictement aucun résultat !

Sources, illustrations : ITER :

https://theconversation.com/dont-get-too-excited-no-one-has-cracked-nuclear-fusion-yet-33132

https://www.iter.org

ITER, un rêve itératif …

 

Pour maîtriser l’évacuation de la chaleur d’un objet instable et confiné dans un champ magnétique intense, ce que pourrait être la source de chaleur d’ITER, il n’existe et il n’existera jamais un matériau susceptible de supporter des températures proches du million de degrés. Il y a 92 éléments naturels sur notre planète et aucun de ces 92 éléments ne permet de véhiculer une telle énergie thermique. C’est déjà une première vue de l’esprit. A condition qu’on y arrive par un subterfuge improbable dont aucun scientifique n’a la moindre idée à ce jour, la dite machine consommera plus d’électricité qu’elle n’en produira, une deuxième vue de l’esprit de physiciens dérangés parce qu’ils n’ont plus rien à découvrir et qu’il faut justifier leurs salaires. Et quand bien même on arriverait à maîtriser cette fusion dans un tout petit volume encore faudra-t-il dans un premier lieu l’initier. Or, pour ce faire, on ne parle pas de techniques satisfaisantes sur le plan économique mais de méga-lasers extrêmement gourmands en énergie. On est donc dans le flou le plus total que les belles paroles de la Ministre de la Recherche ont alimenté. Je la cite pour bien comprendre le côté sibyllin de ses propos (puisqu’elle n’y connaît et n’y comprend rien) qui ne sont là que pour justifier des emplois de physiciens marchands de rêve (source lefigaro.fr):

Pour la ministre, «les atouts de la fusion sont décisifs» et «Iter est une réponse collective aux défis énergétiques à venir», une «formidable aventure scientifique», qui rejoint «un rêve de l’humanité» de «maîtriser l’énergie du Soleil». Face aux incertitudes sur sa faisabilité, elle estime qu’on peut «raisonnablement espérer des ruptures technologiques majeures». (lefigaro.fr)

On ferait mieux de faire plancher ces physiciens sur la conception d’un prototype, disons de 500 MW électriques pour commencer, afin de ne pas reproduire l’erreur de dimensionnement de Super-Phénix, de réacteur à sels fondus de thorium. La technologie d’allumage de la fission est connue (bombardement neutronique externe), le retraitement en ligne et en continu relève d’une chimie plutôt basique, il n’y a pas de risques de dissémination de matières fissiles pouvant être utilisées à des fins militaires, le réacteur lui-même n’est pas sous pression contrairement aux PWR, l’ensemble des technologies de haute température (environ 600 degrés, de mémoire) sont maîtrisées (voir Creys-Malville) et enfin la matière première, le thorium 232 est aussi abondant dans la croute terrestre que le plomb et n’a pas besoin d’être enrichi.

ITER est un rêve aussi trivial que celui d’Icare qui a vu ses ailes fondre en se rapprochant du soleil. Que Madame la Ministre se souvienne de cette histoire mythologique car les milliards de dollars ou d’euros qui seront engloutis dans ce projet auront été brûlés à perte sous le soleil de la douce Provence.

Comme je l’ai mentionné de nombreuses fois dans mon blog, la filière thorium ne fait pas les affaires d’AREVA et c’est pour cette raison que la France, contrairement à l’Inde, la Chine et même le Japon, n’a pas choisi cette option qui pourrait assurer l’humanité en énergie à bas coût pendant des milliers d’années. A mon humble avis le projet ITER est une imposture scientifique évidente.