L’ultra-coûteuse saga d’ITER continue … pour rien

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Quand Reagan et Gorbachev signèrent en 1985 un agrément pour la construction de l’International Thermonuclear Experimental Reactor, plus connu sous le nom d’ITER en construction à Cadarache dans le sud de la France, paradoxalement à l’endroit même où se trouve une branche importante du CEA qui produit quelques-uns des ingrédients des bombes thermonucléaires françaises, ces deux politiciens ne savaient probablement pas de quoi ils parlaient.

Personne ne sait encore avec quel matériau seront construits les échangeurs de chaleur et le tore de confinement du plasma, la question étant d’en trouver un résistant à des températures frisant le million de degré et à un bombardement neutronique extrêmement intense qui détruira très rapidement toute la structure en forme de tore où sera confiné le plasma de deutérium et de tritium qui devrait permettre cette fusion sur laquelle tous les espoirs d’une « énergie propre » et inépuisable sont fondés. De plus l’ensemble de cette machine à gaz deviendra rapidement tellement radioactive qu’il sera impossible d’y intervenir pendant des milliers d’années … mais personne n’en parle, c’est trop gênant.

Juste un exemple pour situer le problème. Le grand accélérateur de hadrons du CERN qui ne fait qu’accélérer des particules tout au long d’un cercle de 28 kilomètres comprend aussi des aimants et ces particules, quand elles s’entrechoquent, émettent tellement de radiations qu’il faut remplacer certains matériaux devenus hautement radioactifs pratiquement tous les 5 ans à grands frais le plus souvent à l’aide de robots télécommandés à distance. C’est tout de même curieux que les ingénieurs qui travaillent pour le projet ITER n’aient pas intégré dans leur tête les gros problèmes de maintenance du CERN qu’ils connaissent pourtant parfaitement alors que la CERN ne réalise pas de fusions à proprement parler mais seulement des chocs frontaux de particules et d’ions plus ou moins lourds qui provoquent des gerbes d’intenses radiations.

Ce projet ITER est une pure vue de l’esprit, une extravagance incroyablement coûteuse pour accoucher d’une ruine qui n’aura produit finalement aucun kilowatt commercial.

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En 1985 le coût initial du projet était estimé à 5 milliards de dollars de l’époque car l’euro n’existait pas encore. Les personnes autorisées mentionnaient qu’en 2015 tout serait plié et que le réacteur serait opérationnel. Quel beau rêve ! Aux alentours de 2005 le coût global de cette construction fut réévalué à 9 milliards d’euros, un détail … En 2010 ce coût atteignit 15 milliards et maintenant, en 2016, la facture s’élèvera probablement à 20 milliards. Les prévisions font état d’une première « fusion » réussie aux alentours de 2025 mais, soyons prudents tout de même, les premiers kilowatts ne seront produits qu’en … 2035, naturellement si tout va bien.

Qui paie pour ce délire ? Les pays qui ont ratifié ce projet, c’est-à-dire les contribuables de l’Union Européenne, des USA, de la Russie, de l’Inde, de la Chine, de la Corée et du Japon. Et ça va continuer puisqu’une estimation réalisée par l’agence Nikkei prévoit qu’en 2022 le budget d’ITER sera révisé à la hausse à 26 milliards d’euros pour éventuellement atteindre 40 milliards au final, ben voyons !

Tout ça pour un projet qui ne sera jamais couronné de succès ! Les opposants utilisent des arguments totalement débiles en avançant que 62 éoliennes off-shore de nouvelle génération produisent la même quantité d’électricité que celle programmée pour ITER au final (500 MW électriques) et ils avancent des arguments encore plus fallacieux à propos de l’énergie nucléaire civile par fission qui a fait ses preuves depuis des années en surestimant systématiquement les coûts du démantèlement des réacteurs et du retraitement des combustibles irradiés. Il s’agit de désinformations tout aussi grossières que celle qu’on trouve sur le site officiel d’ITER ( https://www.iter.org/ ) où les problèmes techniques totalement insolubles mentionnés ci-dessus sont soigneusement occultés. Le fantasmagorique projet ITER est une pompe à fric scandaleuse, un scandale auquel il faut que les gouvernements des pays partie-prenante mettent fin aussi vite que possible.

Source et illustration : Nikkei et Wolfstreet

10 réflexions au sujet de « L’ultra-coûteuse saga d’ITER continue … pour rien »

  1. Une idée de la pertinence des brevets de Lockheed Martin de cette année concernant le confinement dans un champ magnétique de plasma a très haute énergie ?
    Dans l’un des pans du site de LM ils parlent, sans évoquer ces brevets, de leur projet de mette au point à brève échéance de petites centrales à fusion nucléaire, de la taille d’une remorque de camion, industrialisables et rendant ainsi l’énergie « illimitée et sûre » accessible au plus grand nombre…
    LM ne me semblent pas été des prétentieux en général…

    • C’est du délire complet ! Aucun matériau sur Terre ne peut résister au flux de neutrons induits par la fusion nucléaire si on arrive un jour à la faire durer plus que quelques millisecondes …
      Je vous rappelle que les cuves des centrales nucléaires à eau pressurisée sont littéralement « pelées » à chaque arrêt pour maintenance. Cette opération est réalisée avec un robot car l’environnement est très radioactif. j’ai moi-même assisté à ce genre d’opération dans je ne sais plus quelle tranche EDF. Avec un flux de neutrons des milliers de fois supérieur à celui existant dans une centrale à fission, autant dire que tout ce projet de fusion (ou énergie propre) ne relève que du rêve, de l’intoxication idéologique si vous voulez !!!

    • Je vous rappelle aussi que Lockheed-Martin mange dans la main du gouvernement américain car c’est l’un des plus importants fabricants d’armes des USA. Il n’est donc pas étonnant que cette compagnie, basée à Santa Monica, invente de toute pièce des invraisemblances pareilles. General Atomic (San Diego) a abandonné la fusion et s’est réorienté vers les réacteurs à eau pressurisée modulaires de moyenne puissance, c’est également la tendance de Babcock & Wilcox à Lynchburg (Virginie), une société que je connais bien pour avoir tenté d’initier une collaboration avec EDF qui a échoué car la licence Westinghouse était encore en vigueur en France à l’époque. C’est du passé …

      • Pas facile pour un profane comme je le suis de faire la part des choses : merci une nouvelle fois de m’y aider…

      • Bien vu.
        Décidément vous êtes une personne surprenante, je ne me lasse pas de vous lire…

  2. Il est clair qu’ITER c’est de l’argent jeté par la fenêtre. Je ne suis pas aussi certain que vous que LM raconte n’importe quoi. Ils peuvent sans doute tirer profit des découverte faites sur la Z-machine. Quant-à-moi je pense que l’avenir est au centrale à Sel fondu de thorium, même si Areva y est farouchement opposé et que le CEA dans sa servilité au industrielle n’assure pas sa mission.
    Les centrales thorium sont l’avenir du nucléaire, dommage que la technologie soit finalement chinoise, finlandaise ou américaine.

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