Le projet fou d’ITER construit sur du sable ?

Le sable dont il est question dans ce titre dérangeant réside dans le fait que beaucoup de questions et de problèmes au sujet du fonctionnement futur de l’usine expérimentale de production d’énergie par fusion nucléaire ne sont toujours pas résolus. Alors que 22 milliards de dollars ont été déjà investis dans ce projet et que le coût total avoisinera 65 milliards pour un résultat déjà prévu comme médiocre, i y a deux points centraux qui ont été dès la phase initiale de ce projet totalement éludés : l’approvisionnement en tritium d’une part et le remplacement des boucliers de protection de la « bouteille magnétique » confinant le plasma à haute température. La meilleure combinaison pour atteindre une fusion est un mélange des isotopes de l’hydrogène appelés deutérium et tritium. La fusion de deux de ces noyaux produit de l’hélium avec une production d’énergie très importante mais aussi l’apparition d’un neutron également de haute énergie (14 MeV). L’énergie récupérable provient donc de l’énergie cinétique du noyau d’hélium (3,5 MeV) produit et de l’augmentation de la température du bouclier de protection par le bombardement neutronique. Par rapport à la fission d’un noyau d’uranium-235 c’est tout simplement ridicule. L’énergie cinétique des produits de fission, krypton-92 et baryum-141, provoque un fort échauffement des barres de combustible. Les neutrons lents non impliqués dans une autre fission chauffent également l’eau de refroidissement dans le cas des PWR ou tout autre fluide caloporteur. Avec le projet ITER il apparaît donc deux gros problèmes non encore résolus. Combien de jours ou d’années le bouclier de protection des circuits magnétiques supra-conducteurs résistera-t-il au bombardement neutronique intense, principale source de chaleur récupérable du système ? La réponse est très claire : on n’en a aucune idée ! Le simple changement de ce bouclier après par exemple 2 ans de fonctionnement satisfaisant, c’est-à-dire en récupérant plus d’énergie qu’il n’en faut pour créer le tore de plasma à très haute température, provoquera la production de 3000 tonnes de déchets radioactifs. Cette technologie n’est donc pas du tout propre comme la propagande le prétend.

Mais il y a un autre problème très préoccupant. Du deutérium il en existe dans l’eau de mer, la production d’eau dite lourde ne pose pas de problème et l’électrolyse de l’eau lourde produit du deutérium. Pour le tritium c’est une toute autre histoire. La plus grande usine au monde de retraitement des combustibles nucléaires provenant de toute une série de pays clients à la Hague en France évacue dans la Manche 11000 Tbq (tera Becquerel) chaque année soit environ 40g de tritium ! On ne va pas très loin avec de telles quantités, environ 120 litres sous forme gazeuse. L’autre technique de production de tritium consiste à bombarder l’isotope léger du lithium (Li-6) présent dans la nature avec des neutrons. C’est économiquement abordable mais complexe à mettre en œuvre. J’ai parcouru le site www.ITER.org mais ces problèmes pourtant majeurs ont l’air d’être résolus puisqu’ils ne sont mentionnés nulle part. J’émets tout de même quelques doutes mais je peux me tromper. Quand on sait qu’avec des surrégénérateurs valorisant l’uranium-238 l’ensemble de l’humanité peut disposer d’électricité à un prix abordable pendant des milliers d’années pourquoi gaspiller des fortunes pour un projet qui risque bien de se terminer par un fiasco total. D’ailleurs les Américains, contributeurs à hauteur de 9 % dans ce projet commencent à se poser de sérieuses questions …

6 réflexions au sujet de « Le projet fou d’ITER construit sur du sable ? »

  1. Ping : Le projet fou d’ITER construit sur du sable ? – Qui m'aime me suive…

  2. Jusqu’à présent dans la minute tous les prédécesseur d’ITER ont déversé leur énergie plasmatique dans la paroi .Tragique .Impossible de contrôler le plasma et aucun progrès testé n’a eu lieu .A priori ITER ne fonctionne pas.

    • A oui, je me souviens avoir écouté JPP parler d’un problème de mécanique des fluides appliquée aux plasmas qu’on appelle des « instabilités de Vélikov », instabilités qui rendraient sur le plan théorique le fonctionnement d’ITER impossible.
      Tout ceci me dépasse. Mais je note que de nombreux chercheurs de différentes nations se tirent la bourre pour pondre un prototype de labo qui fonctionne. Pour le moment, tout le monde a fait chou blanc, aucun Tokamak ne fonctionne comme générateur net d’énergie. Ou alors, on se trompe dans les grandes largeurs par ignorance du sujet et il y a un secret industriel caché dans les cartons à Saint Paul les Durance.

  3. Ping : Le projet fou d’ITER construit sur du sable ? – Les moutons enragés

  4. Bonjour
    Pour votre information le tritium est un sous produit des reacteurs de type CANDU au canada qui pourra en fournir au projet ITER.

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