Vieillissement et quotient intellectuel, un drôle d’amalgame …

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L’épidémiologie génétique, c’est assez nouveau, et ça se pratique avec les jumeaux hétérozygotes autant que faire se peut. En effet, les différences éducationnelles, familiales et sociologiques sont lissées pour ces jumeaux alors qu’ils sont génétiquement différents. S’il y a alors des différences de QI ou de longévité elles ne sont la résultante que de la génétique. Dans ce contexte une étude récente vient apporter quelques arguments, certes ténus, sur l’influence de l’intelligence et du niveau éducationnel sur la longévité des individus. Quand on parle d’allongement de l’espérance de vie, ce n’est qu’une donnée statistique qui ne peut pas être appliquée à des cas individuels, en d’autres termes ce n’est parce cette espérance de vie augmente qu’on peut tous espérer vivre en accord avec ces données statistiques. L’étude de (faux) jumeaux est donc une précieuse source de renseignements pour cerner la relation entre l’intelligence ou le niveau intellectuel et l’espérance de vie individuelle.

L’étude a été réalisée sur trois échantillons de jumeaux. Le premier échantillon était consitué de 377 jumeaux dont 201 homozygotes nés entre 1917 et 1927 et enregistrés par l’administration des anciens combattants américaine (VA). Le deuxième lot comprenait 790 hommes et femmes dont au moins un des jumeaux était déjà décédé et étant nés avant 1939 et comprenant 100 homozygotes. Enfin le troisième élément de l’étude était constitué de 784 paires de jumeaux danois (305 paires d’homozygotes) nés entre 1920 et 1930. Tous, les survivants tout au moins, ont été soumis à des tests cognitifs et leur santé a été minutieusement contrôlée. Les tests cognitifs consistaient à mesurer la « fluidité » verbale, des calculs mentaux simples et des tests de mémoire à court et long terme. L’étude la mieux documentée fut l’étude portant sur les jumeaux danois.

Il est apparu que l’espérance de vie était allongée proportionnellement aux capacité intellectuelles et au niveau d’éducation scolaire et post-scolaire. Mais il y avait une influence génétique qui se superposait et qui a pu être mise en évidence avec les jumeaux hétérozygotes en agrégeant les trois études :

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Dans cette figure où MZ signifie homozygote et DZ hétérozygote, on peut difficilement comprendre que le niveau intellectuel puisse avoir une influence sur la longévité (life span) puisque pour les hétérozygotes chez qui les différences socio-culturelles sont supposées inexistantes on voit à l’évidence que la dispersion des cas étudiés n’est due qu’aux différences génétiques. Alors seules les différences génétiques influeraient sur la longévité … Il ne faut donc pas tirer de conclusions hâtives et prétendre que si on est plus « intelligent » ou mieux éduqué on vit plus longtemps. La seule remarque qu’on puisse éventuellement faire après avoir lu cette étude est l’aptitude personnelle à mieux gérer son corps et son cerveau car la rapidité du vieillissement est le résultat d’un ensemble de paramètres sur lesquels le patrimoine génétique influe indéniablement …

Inspiré d’un article paru dans The Guardian et : http://ije.oxfordjournals.org/content/early/2015/07/24/ije.dyv112.full.pdf+html