Lorsque le Président Saddam Hussein envisagea de vendre son pétrole aux Européens et d’être payé en retour en euros les Etats-Unis trouvèrent un stratagème honteux pour leur déclarer la guerre. Souvenez-vous de la fiole brandie par Donald Rumsfeld aux Nations-Unies pour justifier cette entrée en guerre, la preuve que l’Irak disposait d’armes de destruction massive. Bis repetita placent lorsque le commandeur Khadaffi fit la même proposition aux Européens, les Anglais et les Français servirent de bras armé aux Américains pour détruire, au sens littéral du terme, la Libye. Le Président américain aurait pu ouvertement mettre en garde tous les pays producteurs d’hydrocarbures (liquides ou gazeux) contre toute tentative d’abandon du dollar US dans leurs transactions, la situation aurait été plus claire pour tout le monde, y compris pour la Russie qui subit des sanctions de la part des Etats-Unis, accompagnés de manière honteuse par l’Union européenne. On a prétendu dans les chancelleries que ces sanctions avaient pour but de punir la Russie pour son annexion de la péninsule de Crimée. C’était un prétexte car la Russie avait aussi proposé aux Européens de payer le gaz qu’ils importaient en euros. Naturellement les Européens, les laquais des USA, n’avaient pas donné suite à cette proposition du Kremlin et ils s’en mordront les doigts … dans un proche avenir.
Il se trouve que le gouvernement central de la Chine a autorisé la bourse de Shanghaï a ouvrir une cotation du pétrole et du gaz en yuan, en yuan convertibles en or qui plus est. Ceci a été rendu possible après avoir mis de l’ordre à Hong-Kong dans le but d’évincer la City de Londres dans le cours des projets chinois. Des accords de swap ont été conclus avec divers pays de la région, Viet-Nam, Thaïlande, Indonésie et, fait notoire, le Japon. De plus la Chine est sur le point de finaliser un système de transactions équivalent au SWIFT qui est entièrement contrôlé par les Américains, et de ce système les Chinois n’en veulent plus et ils ont bien raison.
Devant ces faits il est donc facile de comprendre la nervosité des Américains et le ralliement de la Grande-Bretagne au projet d’encerclement de la Chine par la mer (cf. l’affaire des sous-marins) révèle également l’humiliation de ce pays qui n’a presque plus de pouvoir de contrôle sur la place financière d’Hong-Kong. Les Américains ont toujours considéré que l’Océan Pacifique était leur « mare nostrum » au sens romain du terme depuis la fin de la guerre hispano-américaine de la fin du XIXe siècle. Avant Pearl Harbor les américains mettaient en place un blocus maritime du Japon. Ce fut d’ailleurs la raison principale du bombardement du port de Honolulu. Les Américains alimentent donc le projet de blocus maritime de la Chine. L’Australie, un pays gouverné par des imbéciles, a réduit voire annulé toutes ses exportations de charbon, de bauxite, de minerai de fer, de bétail ou encore de sucre en direction de la Chine, la Chine étant en effet son principal client en 2020. Ce pays a par conséquent perdu près de 20 % de son produit intérieur brut avec ces restrictions. Faut-il être idiot pour choisir une allégeance inconditionnelle à un pays, les USA, dont la fourberie est maintenant avérée en dépit du fait que l’économie de son propre pays, l’Australie, est mise en danger.
Finalement ce n’est pas la montée en puissance de la Chine qui inquiète les Etats-Unis mais bien la « dédollarisation » de ses échanges avec des pays tiers. Enfin la convertibilité du yuan en or est humiliante pour les Américains qui ne peuvent que constater que la valeur de leur billet vert est en chute libre par rapport à l’or. Les Américains ne pourront pas éternellement manipuler le cours de ce métal et alors le billet vert ne vaudra plus rien. La Chine est le premier producteur d’or du monde et le premier client des raffineries suisses tant pour l’or extrait sur son sol que pour l’or qualité joaillerie sur lequel les acheteurs chinois font main-basse dans le monde entier. Il y a lieu de se réjouir car les Américains vont un jour ou l’autre payer leur désinvolture et la suprématie du dollar sur les marchés mondiaux ainsi que les iniques pratiques d’extraterritorialité mises en place ne sont plus qu’une affaire de mois ou d’années. Pour plus d’informations à ce sujet l’excellente présentation de Charles Gave devant la Banque Cantonale de Genève est hautement instructive : https://www.youtube.com/watch?v=-olDIuigOUA
C’est le général Colin Powell qui tenait une fiole supposée être remplie d’anthrax en 2003 lors d’une session du Conseil de sécurité des Nations Unies. En 2013, Ce dernier a admis que « l’Irak ne possédait pas un gramme » de ces armes de destruction massive : https://www.nouvelobs.com/debat/20130301.OBS0470/exclusif-colin-powell-comment-la-cia-m-a-trompe.html
A ce jour, le seul pays qui n’a pas déclaré et/ou détruit ses stocks d’armes chimiques et biologiques sont les Etats-Unis d’Amérique. Ce sont les seuls à avoir ceinturé les frontières russes et chinoises avec des laboratoires P3/P4 dont les activités en matière de manipulation de vecteurs biologiques sont éminemment suspectes (Cf par exemple la Géorgie avec l’affaire du laboratoire Lugar). L’affaire de la destruction de l’Irak et de la Libye a permis à ce pays belliqueux et nocif pour la paix mondiale de s’emparer gratuitement de quantités astronomiques de pétrole et d’en faire un trafic juteux qui a servi entre autres à financer les opérations extérieures de la CIA et du Pentagone qui sont derrière toutes ces guerres désastreuses pour les populations civiles.
L’adossement du dollar sur l’or après Bretton-Woods et sa désindexation par Nixon ont permis aux USA de faire payer leurs dettes (issues de la planche à billets) par tous les utilisateurs de billets verts, c’est-à-dire le monde entier. Si demain, le Renminbi devenait la monnaie des échanges internationaux, ça en est clairement fini des USA qui se retrouveraient à poil et à la rue, financièrement parlant. D’où leur très grande nervosité quand il s’agit de toucher à l’USD.
errare humanum est …
Ping : La guerre des monnaies ne fait que commencer – Qui m'aime me suive…
« encerclement de la Chine par la mer » Waouh ! Il suffit de ragarder une carte de la Chine pour voir que ça va pas être coton !
Quant à la « mer de Chine » bordant plusieurs pays de la région et que Pékin prend ça au pied de la lettre, annexe des îlots et en miltarise quelques uns, c’est quoi ? De la légitime défense ,
qu’enpensent le Japon Taiwan, les Philippines, le Vietnam ou Brunei ?
L’enjeu stratégique principal est Taïwan, TSMC fournit le monde en semi-conducteurs … Il est prévu de re localiser la production, les US ont la silicon valley mais ça ne suffit pas, quant à l’Europe, comment dire … il y a belle lurette qu’on ne sait plus faire ! Et le pire est que les investisseurs hésitent, le marché Européen n’est pas si intéressant que ça !!!
L’avenir se joue la bas, et j’ai l’impression que ce sera sans nous !
Lisez le billet de ce 6 octobre en réponse à votre commentaire …
Les derniers billets étaient relatifs au climat, à l’énergie, et maintenant la monnaie. Il y a un fil conducteur sur ces 3 thématiques : l’UE est gérée par une oligarchie non élue composée d’un côté de néolibéraux dont le mantra chamanique est « la main invisible du marché » et d’un autre côté d’écologistes politiques dont le credo métaphysique est la croyance dans l’enfer climatique. Ces deux groupes de leaders ont des agendas diamétralement opposés mais leur pouvoir de nuisance combiné à leur incompétence nous a entraîné dans une situation ubuesque sur le plan de la gestion énergétique : les Allemands ont supprimé leurs centrales nucléaires bon marché et tous les pays membres de l’UE ont implanté des éoliennes et des panneaux photovoltaïques en masse sur la base d’une supposition scientifiquement non établie : les hivers seront moins froids du fait d’un hypothétique réchauffement climatique qui se fait toujours attendre. Pour compenser l’intermittence de ces énergies idéales pour des pays riches, chauds et venteux (aucun donc), il a fallu installer des centrales à gaz un peu partout, pour le plus grand bonheur du numéro un mondial de la fourniture de gaz fossile : la Russie avec son conglomérat Gazprom (qui emploie 500,000 personnes, excusez du peu). La consommation de gaz en saisons froides étant un excellent proxy du climat, on s’aperçoit que cette demande en gaz explose car le climat se refroidit (Cf le suivi des tâches solaires par la NASA). Et évidemment, nos élites européennes étant conditionnées par les USA et l’OTAN à détester de façon hystérique et atavique la Russie, elles n’ont pas pris la peine de signer des contrats de fourniture à long-terme et étaient confiantes dans « la main invisible du marché » censée tirer les prix spot du gaz à la baisse. Il s’est passé le contraire. Le prix du gaz spot a explosé à environ 1000 $ la tonne métrique. Les plus pauvres vont devoir se chauffer à l’énergie humaine ces prochaines années et des industries entières vont devoir se serrer la ceinture ou fermer (l’industrie des engrais avec comme corollaire les industries alimentaires et chimiques). L’énergie et le PIB sont intimement liés et donc par ricochet la monnaie dont la valeur reflète le niveau de richesses va ainsi perdre des points. Il est question maintenant de remettre en cause la suprématie du dollar US et deux pays en particulier en anticipé ce mouvement : la Chine et la Russie qui souhaitent développer les échanges internationaux en utilisant leurs monnaies qui sont depuis quelques années adossées de plus en plus sur l’or (ces deux pays ont accumulé en effet des réserves en or impressionnantes) et ont construit un système informatique d’enregistrement des échanges analogue au SWIFT sous contrôle américain (comme les cartes de crédit d’ailleurs). La dette US est payée depuis le début des années 70 par tous les utilisateurs de dollars américains de la planète (merci Monsieur Nixon!) et ce montant devient stratosphérique. Le Congrès doit voter l’autorisation de dépasser les 30,000 milliards $ de dettes pour l’exercice fiscal en cours ces prochains jours. Le développement des nouvelles monnaies d’échange internationales vont remettre en question ce que Giscard d’Estaing je crois appelait « le privilège exorbitant du dollar » et va entraîner la phase finale de l’effondrement de cette fédération qui n’en peut plus de couler (Cf les problèmes sociaux et l’explosion de la pauvreté à Los Angeles, à Detroit, etc..). Dans cette gigantesque partie d’échecs économiques, la Russie et la Chine tirent à merveille leur épingle du jeu et les losers sont dorénavant les USA et l’UE. La cause en est tout simplement la capacité des Russes et des Chinois à gérer au mieux leurs ressources et à avoir une stratégie de long-terme cohérente. L’incompétence de nos élites nous a plongé des 30 glorieuses aux 30 piteuses. Le pire reste à venir, comme nous ne contrôlons plus depuis belle lurette (depuis de Gaulle) la sélection de nos gouvernants qui se décide à la Maison Blanche. 🙂