Brève. Vers une dislocation de l’Union européenne ?

Les évènements d’Ukraine ou plus précisément du Donbass vont laisser des traces profondes en Europe, en particulier dans les pays de l’est de l’Europe. Compte tenu de l’issue prévisible de ces évènements des pays comme la Bulgarie et la Roumanie ont vu l’émergence de partis résolument opposés à l’ « euro-atlantisme » de la Commission européenne. La Hongrie d’Orban est le mauvais élève de l’Union européenne dans la mesure où elle n’a jamais condamné l’opération spéciale russe. Enfin la Pologne a clairement indiqué que son économie et ses agriculteurs étaient prioritaires et ainsi depuis plus d’un mois la mise en place d’un blocus de la frontière ukraino-polonaise interdit toute livraison d’armes vers Kiev en représailles de l’invasion de céréales vers la Pologne pourtant destinées à l’exportation et non pas à Varsovie, état de fait très mal perçue par la paysannerie du pays et l’aristocratie polonaise, grande propriétaire terrienne. Enfin les États baltes souffrent d’une grave crise économique dont une inflation impossible à maîtriser perçue par la population comme étant la conséquence du tarissement total des échanges commerciaux avec la Fédération de Russie. À ce tableau s’ajoutent les revendications territoriales de la Pologne sur une partie de la Galicie et de la Volhynie comportant une minoritaire polonaise, de la Hongrie sur les territoires ukrainiens de Trans-Carpatie peuplés d’une minorité magyare et également de la Slovaquie dans l’oblast ukrainien de Ruthénie.

Quelle sera la position des instances dirigeantes de l’Europe qui ont soutenu les yeux fermés l’Ukraine – ce sont les contribuables européens qui paieront – lorsqu’il s’agira d’effectuer un dépeçage de l’Ukraine lors des pourparlers de paix ? On devrait plutôt dire « quelle sera l’attitude de Washington » puisque l’Europe est le vassal des Etats-Unis. Compte tenu du fait que la défaite annoncée de l’Ukraine devant la Russie sera à terme reconnue, ce sera aussi la défaite de l’OTAN et ainsi de l’Union européenne dans son intégralité. En effet la situation économique et par voie de conséquence sociale des économies majeures de l’Europe a atteint un point de dégradation tel que le ressentiment des populations va se retourner contre les gouvernements nationaux ainsi que contre la Commission européenne, la responsabilité du marasme économique étant, aux yeux du citoyen moyen la conséquence directe des décisions prises par les instances politiques nationales et européennes.

L’opération spéciale décidée par la Fédération de Russie répondant à des motivations humanitaires de protection des populations russophones du Donbass n’est pas terminée puisque la ville de Donetsk est toujours bombardée par l’artillerie ukrainienne et ce depuis 2014. L’objectif à peine dissimulé est d’occuper la zone est d’une ligne s’étendant de Zaporijjia à Kharkiv majoritairement habitée par des russophones ainsi que Kherson, Mykolaïev et jusqu’à Odessa, ville qui fut le théâtre de massacres de russophones dès les premières répressions à la suite des évènements de Maïdan. Il serait alors logique et donc attendu que la Fédération de Russie établisse alors la jonction avec la Transnistrie (ou « Trans-Dniestrie »), cette bande de territoire située entre le Dniestr et la frontière internationale entre la Moldavie et l’Ukraine. Il en serait dès lors terminé de l’accès de l’Ukraine à la Mer Noire. Il est vrai qu’aucun assureur ne veut se risquer à couvrir un quelconque bateau commercial ukrainien en partance d’Odessa. Tous les éléments énumérés ci-dessus feront l’objet de discussions lors des prochaines négociations de paix qui, espérons-le auront lieu durant l’été 2024 ou au plus tard après les élections américaines qui verront la défaite cuisante du clan mafieux démocrate. Il est clair que Moscou soutenu par les oblasts indépendantistes du Donbass imposera ses conditions : rattachement des oblasts ukrainiens russophones initiaux ayant opté pour un statut de républiques indépendantes souhaitant être rattachées à la Fédération de Russie par décision populaire démocratique, désarmement total de l’Ukraine et neutralité du pays, donc pas de rattachement à l’Union européenne qui signifie aux yeux de Moscou d’être occupée par les troupes otaniennes.

D’ici décembre 2024 la Russie a donc tout le temps de détruire le potentiel militaire ukrainien restant et de mener à bien la libération de la totalité des populations russophones.

Mais un élément indépendant des évènements d’Ukraine pourrait non pas brouiller les cartes mais faciliter le déroulement de ces évènements qui me paraissent vraisemblables : une grave crise financière au sein de l’Union européenne, crise provoquée par l’inflation, l’endettement massif et la récession des grandes économies de l’Europe occidentale. En effet les trois puissances économiques de l’Europe que sont l’Allemagne, l’Italie et la France subissent une récession dramatique, une inflation à deux chiffres concernant le panier de la ménagère ainsi que l’énergie et le logement et un endettement insoutenable – l’Allemagne vient de décider de s’endetter contrairement à ce que sa Constitution lui interdit – et tant l’Italie que la France sont en passe de devenir insolvables. Ces trois paramètres économiques sont dissimulés par les gouvernements nationaux dont l’art de falsification des statistiques économiques a atteint un sommet. La paix sociale est fragile et tous les éléments sont réunis pour une grave crise européenne. Ainsi l’Union européenne en tant qu’entité politique devra se conformer aux conditions de Moscou car les États-Unis ont trouvé une excellente occasion de s’extirper la tête haute du bourbier ukrainien avec la crise de Ghasa. À n’en pas douter un instant l’Union européenne, construction artificielle exigée par les États-Unis et promue par Jean Monnet, agent américain faut-il le rappeler, s’écroulera tel un château de cartes pour le plus grand bien des peuples européens …

9 réflexions au sujet de « Brève. Vers une dislocation de l’Union européenne ? »

  1. 3 autres décisions européennes pourraient conduire à son effondrement, les politiques sanitaire, immigrationniste, et escrologiste.
    La population commence a en vivre les effets catastrophiques et contraignants, et la corruption qui les accompagnent commence à etre vue.

  2. Bonjour à tous. Je suis d’accord avec vous, sauf sur un point, néanmoins essentiel :

    … tel que le ressentiment des populations va se retourner contre les gouvernements nationaux ainsi que contre la Commission européenne,…

    Je n’y crois plus, on a pu le voir avec le covid, malgré le tsunami de mensonges, 90% des gens n’ont rien vu, rien compris, et aujourd’hui, toujours rien. Les médias sauront encore une fois manipuler les cerveaux, pour que les vrais coupables ne soient pas nommés.

    • Le coronavirus a répandu la peur (alimentée par les médias) et quand un individu a peur son cerveau fonctionne en mode reptilien, ainsi il est incapable de décider par lui-même et laisse l’initiative aux dirigeants politiques. Souvenez vous des décomptes morbides chaque soir de Delfressy …
      Aujourd’hui la peur est d’une autre nature : un ensemble de facteurs convergent vers une baisse très significative du pouvoir d’achat des classes moyennes, en particulier en France mais pas seulement, et le chômage persistant (une autre statistiques truquée) n’atteignent pas l’intégrité physique comme ce fut le cas pour le coronavirus, la population, hormis les ultra-riches, incriminera le pouvoir politique national et/ou européen. Ma conclusion est claire, il est urgent de réformer en profondeur le système financier occidental qui enrichit les 0,1 % au détriment des 99,9 % restants.

  3. Effectivement le changement viendra plutôt des puissants, qui ont besoin de sécurité financière, énergétique, et au quotidien, pour faire leurs affaires. Je m’attend à la nomination d’un general à la tete de l’etat, cela a toujours eu les faveurs des français.
    Néammoins des mouvements de masse et des boudages de produits adviendront aussi. Déjà les vaccinations ne font plus recette.

    • J’ai lu que super Mario (Draghi) prendrait la place d’Ursula pour faire aboutir l’UE en Fédération et que la « baronne » irait à l’OTAN. Un Duce et une Führer ça fait remake non ?

      https://www.euractiv.fr/section/institutions/news/lue-doit-devenir-un-etat-selon-mario-draghi/

      et in https://www.euractiv.fr/section/politique/news/nouvel-accord-de-cooperation-ue-otan-quid-de-lautonomie-strategique/
      « Nous continuerons à exercer la pression sur le Kremlin aussi longtemps qu’il le faudra grâce à un système de sanctions sévères, nous étendrons le champ d’application de ces sanctions à ceux qui soutiennent militairement la guerre de la Russie, comme la Biélorussie ou l’Iran », a-t-elle annoncé aux journalistes au siège de l’OTAN à Bruxelles.

      • Mon analyse relève de la fiction mais elle est vraisemblable ! J’ajouterai que la Chine a entamé des pourparlers avec le gouvernement de Taïwan en se référant au traité de capitulation du Japon de 1945 qui stipulait que Formose (à l’époque une île annexée par le Japon, comme la péninsule coréenne) était restituée à la Chine pour ne former qu’un Etat. Les dirigeants de Taïwan se considèrent comme chinois et la Chine ne manifeste aucune vélléité guerrière à l’encontre de ses « frères », le commerce entre les deux entités étant florissant. Je suis convaincu qu’il n’y aura pas de conflit armé au sujet de Taïwan mais je peux me tromper …
        Quant à l’Europe, le mouvement de chaises musicales que vous évoquez me paraît surréaliste. Il ressemble à un combat d’arrière-garde téléquidé par les Américains pour tenter de sortir la tête haute du bourbier dans lequel ils se sont enfonçé en Ukraine en mettant en avant ces deux marionettes que sont Von der Leyen et Draghi : la première vendue aux intérêts de l’industrie pharmaceutique américaine et l’autre un nostalgique de GlodmanSachs dont le pouvoir de nuisance est toujours vif.
        Pour conclure ces remarques j’attends avec une certaine curiosité la crise financière inévitable que va traverser l’Europe dans les prochains mois : les cartes seront rebattues pour un jeu plus équilibré et il me paraît alors que l’Union européenne s’effondrera en quelques mois surtout si l’Europe décide de nouvelles sanctions à l’encontre de la Russie maintenant irréversiblement tournée vers l’Asie …

  4. J’ai vécu à Taiwan il y a près de 15 ans, je parlais chinois, à l’époque il y avait déjà plus de 1000 missiles pointés par la Chine sur Taiwan. Je suis persuadé qu’il n’y aura pas de guerre, au sens où la Chine attaquerait Taiwan. C’est un non sens.

    – il y a donc 15 ans, les Taïwanais étaient bien assez réaliste pour estimer qu’ils ne font pas le poids face à la Chine,
    – un jeune faisant son service militaire me disait que leur armée, leurs matériels militaires étaient bien ridicules (vieux avions, qu’ils ne savent pas vraiment faire fonctionner), imaginez, c’est 100 ou 1000x pire actuellement,
    – les Taïwanais se sentent de culture chinoise, évidemment,
    – les dirigeants chinois ont déroulé le tapis rouge aux industriels au début des années 2000 pour qu’ils s’installent en Chine continentale, déjà 23 ans que les industriels ont investi l’autre côté du détroit de Formose (Foxconn par exemple, c’est taïwanais),
    – les liens commerciaux sont énormes,
    – MAIS il est vrai que Taïwan a un système démocratique auquel une majorité des Taiwanais tient.

    Les dirigeants chinois feront comme ils le font si bien (Sun Tzu), ils gagneront totalement Taïwan, sans livrer bataille, en laissant le temps faire son oeuvre (par l’action des transformations silencieuses, lire François Jullien, philosophe sinologue).

    Ce que font les USA à propos de Taïwan (le voyage de Pelosi, etc), c’est du pipi de chat.

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