Ukraine : les prochaines semaines seront décisives pour la paix en Europe et son avenir

L’Union européenne traite les pays du sud avec mépris et ils se vengent …

Lorsque Josep Borrell, le chef de la politique étrangère de l’Union européenne déclara : « l’Europe est le jardin d’Eden et le reste du monde est une jungle » et depuis le 20 octobre 2022, date approximative de cette déclaration, la « jungle » s’est rebiffé et bon nombre de pays se sont rapproché de l’Organisation de Coopération de Shanghai (OCS), de l’organisation des BRICS et ils ont refusé de sanctionner la Russie. Si Borrell est un diplomate il n’a pas utilisé le language diplomatique pour exprimer son point de vue, de ce fait il a irrémédiablement terni la réputation de l’Europe. D’ailleurs sa formule citait l’Europe comme un « jardin de prospérité » et si c’était encore proche de la réalité en octobre dernier, ce n’est plus le cas aujourd’hui : l’Allemagne, le moteur de la prospérité européenne est en récession et la grande majorité des pays de l’Union suivra. Les analystes nient encore l’évidence en constatant que les indices boursiers sont satisfaisants. Ils oublient que les volumes des échanges sur les places boursières européennes sont lilliputiens, ce qui explique cette embellie artificielle. Le cours de l’or est toujours manipulé par JP Morgan et Madame la Marquise peut se rassurer le feu est circonscrit dans le fond de l’écurie du château (de carte) européen.

Et puisque le cours de l’or a été mentionné, le cours du pétrole est vraisemblablement tout aussi manipulé puisque les dernières décisions de l’OPEP+ d’une restriction quotidienne de 1 million de barils/jour dès le début du mois de mai n’a eu aucun effet sur ce cours alors que ce mois de mai se termine. Tous les pays de l’OPEP soutiennent la Russie dont en particulier l’Arabie saoudite pourtant alliée des Etats-Unis depuis les accords du Quincy (1945). Les stocks d’or de la Russie, on parle de plus de 15000 tonnes, et de la Chine, on parle de plus de 20000 tonnes dépassent à eux deux les réserves de tous les pays occidentaux, USA compris. Il est vrai que ces deux pays sont eux-mêmes les deux premiers producteurs d’or du monde.

Dans le dernier article de Seymour Hersh il apparaît de plus en plus clairement que ses sources proviennent des services de renseignements américains et qu’elles diffèrent de celles des médias de grands chemins occidentaux. Il affirme que les pays voisins de l’Ukraine poussent Zelinsky a songer à entamer des discussions de paix. Il ne s’agit pas de livraisons d’armes et d’avions à Kiev mais d’une motivation pour le moins inattendue, l’afflux de plus de dix millions de réfugiés ukrainiens dans ces pays, Hongrie, Slovaquie, Roumanie, Pologne, Lituanie, Estonie et d’autres pays de l’Union européenne qui doivent consentir à un effort financier supplémentaire pour accueillir ces réfugiés alors que la situation économique de l’Europe se dégrade. Pourtant tous ces pays sont des ennemis déclarés du Président Poutine. L’attitude de la Pologne reste ambiguë et ses objectifs cachent quelque chose malgré le fait que les prises de décision de la Pologne doivent être avalisées par Washington. Les ressortissants ukrainiens sont acceptés dans l’Union européenne comme si l’espace Schengen leur était ouvert. Il reste à déterminer, selon Hersh, qui sera choisi à Kiev pour entamer des négociations de paix. Comment les services secrets américains ont-ils accepté de divulguer ces informations à Hersh ? Il s’agit probablement de faire passer un message aux Européens. En effet, selon Hersh, les principaux acteurs d’une initiative de paix sont la Hongrie, la Pologne et l’Allemagne et ils travaillent à faire céder Zelinsky : le responsable des services de renseignements américains a même affirmé à Hersh que le dirigeant ukrainien devra se plier aux décisions des USA même s’il doit être payé pour cela ! Enfin selon Hersh la Maison-Blanche n’est même pas informée des dernières tractations des services américains et de leur appui aux pays proches géographiquement de l’Ukraine cités plus haut sur ce post.

Un commentaire de la part de votre serviteur me paraît nécessaire. Alors que le G7 n’a pas abordé la possible offensive de printemps de l’Ukraine tant attendue et que les Américains sont très réticents à assister à des livraisons de F16, une cible de choix pour la défense anti-aérienne russe considérée comme la meilleure du monde, personne n’a encore vu de chars comme des leopard sur le sol ukrainien. Ce qui semble préoccuper les services américains est plutôt une offensive de grande envergure de la Russie en direction de Kherson et Odessa. La position de Kiev serait alors profondément fragilisée. Le Président Poutine l’a rappelé lors de son dernier discours, plus le conflit trainera en longueur plus les négociations seront difficiles avec la Russie. Tout ce que racontent les médias européens doit être reconsidéré après ce dernier article de Seymour Hersh. Ils devront modifier les termes de leur propagande anti-russe dans la mesure où Hersh a comparé la prise d’Artemiosk à la bataille de Verdun en 1917, une boucherie sans but stratégique incontournable pour Kiev, les rumeurs parlent de près de 200000 morts du côté ukrainien ! En d’autres termes l’armée ukrainienne est maintenant fantomatique, tout simplement et c’est la raison pour laquelle des négations de paix deviennent urgentes. Les prochaines semaines seront donc riches en évènements et l’Europe a d’ors et déjà perdu la partie. Quant aux USA ils peineront à récupérer leurs investissements, ils pourront toujours récupérer les immenses domaines agricoles ukrainiens devenus la propriété d’investisseurs américains, pourquoi pas ?

La réécriture de l’histoire

Alors que l’Histoire a été réécrite par les démocraties libérales lors de la guerre froide, le chercheur en philosophie politique et analyste des relations internationales Bruno Guigue revient sur les origines du pacte du 23 août 1939.

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A la faveur de la guerre froide, la narration consensuelle de la «grande alliance antifasciste» (1941-1945) s’effondre comme un château de cartes. Les alliés de la veille ne le sont plus, et un nouveau récit supplante l’ancien dans chacun des deux camps. Pour le monde occidental – désormais aligné derrière la bannière étoilée –, la coalition des démocraties contre l’hydre hitlérienne cède la place à la coalition des démocraties contre l’hydre communiste. Oblitérant l’effort colossal accompli par l’URSS pour abattre le IIIe Reich, le discours dominant en Occident entend infliger à Staline une véritable reductio ad hitlerum. La lutte titanesque entre la Wehrmacht et l’Armée rouge, en somme, aurait provoqué une illusion d’optique : comme l’arbre cache la forêt, leur affrontement militaire aurait masqué la connivence entre les deux tyrannies du siècle.

Hannah Arendt a joué un rôle déterminant dans cette interprétation de l’Histoire. Pour la philosophe allemande, le totalitarisme est un phénomène à double face : le nazisme et le stalinisme. Les partis totalitaires ont une idéologie rigide et une structure sectaire. Le pouvoir du chef est absolu, et la communauté soudée par une foi sans réserve dans ses vertus surhumaines. La suppression de l’espace public et le règne de l’arbitraire policier, enfin, signent la dissolution de la société dans l’État et de l’Etat dans le parti. Mais pour Hannah Arendt, le système totalitaire est surtout l’instrument par lequel l’idéologie totalitaire prétend réaliser les lois de la nature (nazisme) ou accomplir les promesses de l’Histoire (stalinisme). Avec le totalitarisme moderne, l’idéologie est la logique d’une idée : elle se fait fort de donner un sens aux événements, elle en fournit une explication sans faille. Transformant les classes en masses, l’État totalitaire exerce une emprise illimitée sur la société. Absorbant toutes les activités humaines pour leur donner la signification univoque exigée par l’idéologie, le totalitarisme, pour Arendt, est un système qui transcende ses incarnations particulières.

Cette définition, toutefois, a pour inconvénient de faire fi des différences concrètes entre nazisme et stalinisme. Sans parler de l’idéologie elle-même (la mystique de la race aryenne contre le socialisme dans un seul pays), le recours à la violence n’emprunte pas les mêmes justifications à Moscou et à Berlin. Le système totalitaire décrit par Hannah Arendt ressemble au lit de Procuste, dans lequel on veut faire entrer une réalité qui le dépasse. L’impuissance du modèle à rendre compte du réel est flagrante lorsque Hannah Arendt attribue au système totalitaire une politique étrangère agressive, ouvertement vouée à la conquête du monde. «Comme un conquérant étranger, le dictateur totalitaire considère les richesses naturelles et industrielles de chaque pays, y compris le sien, comme une source de pillage et un moyen de préparer la prochaine étape de l’expansion agressive» (Hannah Arendt, Le système totalitaire, Seuil, 1972, p. 147).

La conquête et le pillage, pourtant, ne sont pas l’apanage des «régimes totalitaires». En décrivant comme une propriété intrinsèque du système totalitaire ce qui correspond à la pratique constante des régimes démocratiques, Hannah Arendt se livre à un tour de passe-passe. Si la conquête, l’expansion et le pillage sont des pratiques totalitaires, pourquoi n’en déduit-elle pas le caractère totalitaire des démocraties occidentales ?

En dépit de cette contradiction flagrante, le mythe des «jumeaux totalitaires» a fourni un répertoire inépuisable à la réécriture occidentale de l’Histoire. Il a permis de tirer un trait sur la réalité d’un conflit mondial où 90% des pertes allemandes sont causées sur le front de l’Est, et où les victoires de Joukov, chèrement acquises, ont eu raison de la machine de guerre hitlérienne. Peu importe le sacrifice du peuple soviétique, peu importent les succès de l’Armée rouge, puisque leur chef – Staline – est un bourreau sanguinaire qui ne vaut guère mieux que son homologue nazi. Cette interprétation des événements par la doxa occidentale est parfaitement illustrée par Hannah Arendt, à nouveau, lorsqu’elle écrit en 1966 que «contrairement à certaines légendes de l’après-guerre, Hitler n’eut jamais l’intention de défendre l’Occident contre le bolchevisme, mais resta toujours prêt à s’allier aux Rouges pour la destruction de l’Occident, même au plus fort de la lutte contre l’Union soviétique». (Hannah Arendt, Op. Cit, p.243).

On chercherait en vain le moindre élément à l’appui de cette affirmation, mais peu importe. La matérialité des faits a l’obligeance de s’effacer devant ce théâtre d’ombres idéologiques. Nazisme et stalinisme représentant «deux variantes d’un même modèle», ils ne pouvaient pas réellement s’engager dans une lutte à mort. Pour montrer que la véritable fracture ne passe pas entre nazisme et stalinisme, mais entre totalitarisme (à double face) et démocratie libérale, on s’emploie à soustraire de l’Histoire tout ce qui pourrait en démentir l’interprétation. Ainsi Hitler est-il censé être l’allié naturel de Staline, mais à la veille de l’opération Barbarossa (juin 1941), le ministre nazi de la Propagande Joseph Gœbbels écrit dans son journal : «Le bolchevisme a vécu. Nous assumons ainsi devant l’Histoire notre devoir authentique. Contre une telle entreprise Churchill lui-même ou Roosevelt ont peu d’objection. Peut-être réussirons-nous à convaincre l’épiscopat allemand des deux confessions à bénir cette guerre en tant que guerre voulue par Dieu.» Et puis, si Hitler envisageait de «s’allier aux Rouges», comment expliquer l’extrême brutalité de la guerre menée par les nazis contre l’URSS, laquelle tranche avec leur attitude, beaucoup plus respectueuse des usages de la guerre, sur le front de l’Ouest ?

C’est qu’en France Hitler n’a pas l’intention d’installer le grand Reich millénaire qui sera au contraire chez lui dans les vastes espaces disponibles à l’Est. La future colonisation germanique dans ce qu’il appelle le «désert russe» occupe son imagination. Cette utopie colonialiste et esclavagiste tire sa source d’un mépris absolu des Slaves, d’un racisme si radical qu’il légitime n’importe quelle violence, tuerie ou famine contre ces nouveaux «peaux-rouges», pour reprendre l’expression employée par Hitler lui-même. Passée inaperçue de l’historiographie dominante, cette référence aux Amérindiens dans le discours hitlérien est pourtant révélatrice. Elle souligne la proximité entre l’idéologie raciste des démocraties libérales et celle de la dictature national-socialiste. «Ce n’est pas un hasard si le terme-clé du programme eugénique et racial du Troisième Reich, Untermensch, n’est que la traduction de l’états-unien Under man, le néologisme forgé par Lothrop Stoddard, auteur célébré aussi bien aux USA qu’en Allemagne, et consacré par des hommages aussi bien de deux présidents états-uniens (Harding et Hoover) que du Führer du Troisième Reich, par qui il est reçu personnellement avec tous les honneurs», rappelle Domenico Losurdo ( Staline, Histoire et critique d’une légende noire, Aden, 2011, p. 442).

Si l’on fonde la thèse de la gémellité des régimes totalitaires sur l’usage de la terreur, comme le fait Hannah Arendt, que faut-il déduire de l’usage de la terreur sous le régime colonial imposé par les Européens aux populations de couleur ? Des Amérindiens liquidés dès le XVIe siècle aux populations africaines, asiatiques et océaniennes asservies ou exterminées par les Blancs au nom de la civilisation, l’entreprise nazie de liquidation des «races inférieures» avait de sérieux antécédents. «Il est trop commode de mettre les infamies du nazisme sur le compte exclusif de Hitler en refoulant le fait qu’il a repris, en les radicalisant, les deux éléments centraux de sa théorie à un monde qui lui préexiste : la célébration de la race blanche et de l’Occident, appelés maintenant à étendre leur domination même en Europe orientale ; la lecture de la révolution bolchevique comme complot judéo-bolchevique qui, en stimulant la révolte des peuples coloniaux et en minant la hiérarchie naturelle des races, et plus généralement, en infectant en tant qu’agent pathogène, l’organisme de la société, constitue une menace effrayante pour la civilisation, qu’il faut affronter par tous les moyens, solution finale comprise.» (Domenico Losurdo, Op. Cit., p. 469).

C’est pourquoi la guerre des nazis contre l’URSS fut d’emblée une guerre totale, une guerre d’extermination (Vernichtungskrieg). Contre les nouveaux peaux-rouges, les directives du Führer à ses troupes d’invasion ont d’emblée une connotation politique : les commissaires politiques – a fortiori s’ils sont juifs – seront immédiatement exécutés, conformément au célèbre Kommissarbefehl (ordre sur les commissaires) du 6 juin 1941. Ce n’est pas seulement l’Armée rouge, mais l’ensemble du régime soviétique qui devait être détruit. Une détermination alimentée par la conception nazie d’un «Etat judéo-bolchevique» dont la destruction nécessitait l’extermination des cadres juifs faisant fonctionner l’État soviétique. L’idéologie raciste nazie définit également les peuples slaves d’Union soviétique comme une race inférieure d’Untermenschen, de sous-hommes. Le 30 mars 1941, Hitler l’annonce à ses généraux : «La guerre contre la Russie est de ce type de guerre qui ne pourra pas être menée de façon chevaleresque : c’est une lutte entre idéologies et races différentes, et elle ne pourra être conduite qu’avec un niveau de violence sans précédent, sans pitié ni répit.»

Mais la thèse de l’alliance entre Hitler et Staline contre les démocraties, bien entendu, trouve son principal argument dans la signature du pacte germano-soviétique du 23 août 1939. Car cet événement inattendu a fait l’effet d’un coup de tonnerre. Il a brutalement entaché l’image de la «patrie du socialisme», qui avait fait de «l’antifascisme» le signe de ralliement de toutes les forces progressistes appelées à conjurer la menace hitlérienne. Si le pacte donnait les coudées franches à l’expansionnisme allemand à l’Ouest, comment expliquer que Staline ait changé de cap aussi brutalement, quitte à encourir le reproche d’avoir trahi la cause de l’antifascisme et à provoquer des remous dans son propre camp ? Pour l’historiographie dominante inspirée par Hannah Arendt, la gémellité totalitaire entre les deux tyrannies aurait favorisé cette monstrueuse alliance. La proximité systémique, en somme, expliquerait la connivence stratégique. Mais ce n’est pas du tout ce que révèle l’examen des faits.

En réalité, durant les trois années qui précèdent le pacte du 23 août 1939, Staline tente obstinément de négocier une alliance anti-hitlérienne avec les Français et les Britanniques. Pour l’URSS, une triple alliance avec la France et la Grande-Bretagne signifie avant tout une coordination militaire en vue de mener le combat commun contre l’Allemagne. Aussi le Kremlin formule-t-il avec insistance une demande précise : les Franco-Britanniques doivent s’assurer que la Pologne et la Roumanie autorisent le passage de l’Armée rouge sur leur territoire, une fois la guerre déclenchée avec l’Allemagne. Or la Pologne et la Roumanie – deux dictatures de droite antisémites et anticommunistes – redoutent autant l’intervention soviétique que l’invasion allemande et ne sont pas disposées à octroyer un droit de passage à l’Armée rouge. Favorisé par la «politique d’apaisement» à l’égard de Berlin prônée à Londres, ce refus a pour effet de réduire la triple alliance à un front politique sans volet militaire, le condamnant à l’échec.

Certes, Staline n’est guère plus confiant dans les intentions des Allemands que dans celles des Franco-Britanniques. Il connaît le programme d’expansion à l’Est prôné par l’auteur de Mein Kampf et l’idéologie pétrie de haine raciale qui justifie ces projets de conquête. Entrepris par le régime stalinien à la faveur de l’industrialisation accélérée, l’effort de réarmement de l’URSS dans les années 30 témoigne d’ailleurs de cette lucidité face à la montée des périls. Mais les négociations avec Paris et Londres traînent depuis des mois et l’approche dilatoire des Occidentaux finit par convaincre le maître du Kremlin qu’il ne pourra pas compter sur eux. Persuadé que les Allemands attaqueront la Pologne quoi qu’il en coûte, et constatant que les Occidentaux ont hypothéqué les chances de la triple alliance, Staline finit par répondre aux avances de Berlin. Devant le Soviet suprême, Molotov justifie alors le pacte en insistant sur le fait qu’il est la conséquence, et non la cause de l’échec des négociations pour la triple alliance. Du point de vue soviétique, le pacte n’est qu’une alternative, faute de mieux, à la coalition avec Paris et Londres.

Du côté occidental, la politique «d’apaisement» a rendu caduc les propositions d’alliance antifasciste formulées par l’URSS au profit d’une attitude conciliante à l’égard des prétentions du Reich. Passivité calculée, cette démission devant l’expansionnisme revanchard de l’Allemagne vise à orienter l’agressivité nazie en direction de l’URSS, désignée comme l’ennemi à abattre par l’idéologie national-socialiste. Cette politique atteint son apogée lors des accords signés à Munich par la France, la Grande-Bretagne, l’Allemagne et l’Italie le 30 septembre 1938. La Tchécoslovaquie est livrée pieds et poings liés à Adolf Hitler, qui se partage les dépouilles de ce malheureux pays avec la Pologne et la Hongrie. L’Union soviétique, de son côté, tente d’empêcher ce désastre. Elle réclame en vain la coordination des forces soviétiques, françaises et tchécoslovaques, ainsi que la saisine de l’assemblée générale de la SDN. Entre le 21 et le 23 septembre 1938, l’Armée rouge mobilise des forces militaires en Ukraine et en Biélorussie. Faute de frontière commune entre l’URSS et la Tchécoslovaquie, Moscou sollicite l’accord de Varsovie et de Bucarest pour traverser leur territoire. La Roumanie semble prête à accepter, mais le refus polonais scelle le sort de la Tchécoslovaquie. Indignée par les accords de Munich, la diplomatie soviétique dénonce une «capitulation qui aura des conséquences incalculables».

Le pacte du 23 août 1939 est le dernier épisode du jeu de go qui caractérise les relations internationales dans les dernières années de l’avant-guerre. Que ce soit avec la triple alliance – avortée – ou avec le pacte germano-soviétique, Staline tente d’éloigner le spectre de la guerre tout en sachant qu’elle est inéluctable. «En vérité, loin d’ourdir une guerre menant à une révolution, Staline ne craignait rien de plus qu’un nouveau grand conflit militaire. La guerre offrait des opportunités, mais elle exposait également à de grands périls. Bien que la Première guerre mondiale eût conduit à la Révolution russe de 1917, elle fut suivie d’une guerre civile où les ennemis des communistes furent à deux doigts de tuer le bolchevisme dans l’œuf. Parmi les opposants aux bolcheviques pendant la guerre civile, on compte les grandes puissances capitalistes – Grande-Bretagne, France et Etats-Unis – qui aidèrent les forces anticommunistes en Russie et imposèrent un blocus économique et politique pour contenir la contagion du bolchevisme», souligne Geoffrey Roberts (Les guerres de Staline, Delga, 2011, p. 25).

Si Staline joue la carte allemande en août 1939, c’est parce que les tentatives d’entente avec les Occidentaux ont échoué par leur faute. Après la trahison de la Tchécoslovaquie par les «démocraties» occidentales à Munich en septembre 1938, il sait combien la tentation d’une ligne «Plutôt Hitler que Staline» est forte en Europe. Ses offres d’alliance du printemps 1939 ayant achoppé sur le refus de la Pologne – laquelle s’empare d’un morceau de la Tchécoslovaquie en 1938 –, il prend acte de l’impossibilité de s’entendre avec Paris et Londres, et il retourne temporairement contre les Franco-Britanniques la menace allemande qu’ils entendaient dresser contre l’URSS. Impossible, par conséquent, de comprendre le coup de tonnerre du 23 août 1939 sans le relier au caractère défensif de la politique étrangère soviétique. Si Staline a signé le pacte, c’est pour retarder l’échéance de la guerre sur le sol soviétique. Et c’est surtout parce que les accords de Munich ne lui ont pas laissé le choix.

Où l’on redécouvre le bon vieux « gaz de ville ».

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Comme un précédent billet le mentionnait la Pologne comme la Grèce et l’Allemagne sont des gros consommateurs de charbon souvent de mauvaise qualité, ce que l’on a coûtume d’appeler du charbon brun mais il s’agit de lignite, encore plus polluant que la belle anthracite que nous brûlions autrefois dans les poêles à feu continu de nos maisons. Au début du XXe siècle les grandes villes produisaient du « gaz à l’eau » aussi appelé « gaz de ville » en injectant de la vapeur d’eau dans des fours brûlant du charbon. Ce gaz constitué d’oxyde de carbone et d’hydrogène était stocké dans d’immenses réservoirs qui pullulaient dans les villes et étaient appelés gazomètres. Quand la maîtrise du captage du gaz naturel (méthane) devint économiquement rentable le gaz de ville, dangereux et toxique, fut remplacé par le méthane. L’avènement du gaz de pétrole liquéfié, propane et butane, fut la deuxième innovation domestique des années 1950 : finis les fourneaux à charbon ou à bois pour faire la cuisine !

Cependant la valorisation de la houille en gaz n’a jamais été abandonnée et la firme américaine Synthesis Energy Systems (SES) côtée au NASDAQ et domiciliée dans les Îles Vierges anglaises vient de décrocher un contrat avec la Pologne pour gazéifier du charbon en produisant … du bon vieux « gaz à l’eau », le procédé largement utilisé pendant des dizaines d’années mais renommé pour la bonne cause « SynGas Technology », ça fait plus sérieux !

Si la société SES a pu obtenir un premier contrat avec la Pologne c’est essentiellement pour quatre raisons. 1. Ce pays veut s’affranchir le plus possible du gaz russe et comme la Pologne est le premier producteur de charbon d’Europe il était opportun d’envisager de gazéifier ce charbon. 2. La pollution provoquée par le chauffage domestique au charbon est très préoccupante et remplacer ce charbon par du « gaz à l’eau » purifié et donc débarrassé des traces de contaminants comme l’acide cyanhydrique ou des mercaptans et des oxydes de soufre par ce procédé nouveau, dont je mets en doute le caractère innovant, est en soi une avancée qui a convaincu les autorités polonaises. 3. Comme la Grèce et l’Allemagne la Pologne ne peut pas se permettre d’importer du gaz naturel liquéfié ou de brûler des fractions lourdes de pétrole (également importé) pour produire de l’électricité. 4. Enfin produire moins de CO2 sera toujours bien vu par la communauté internationale.

La SES n’en est pas à ses premières arnaques – son siège social ne se trouve pas par hasard dans les Îles Vierges – puisque 5 usines fonctionnent déja en Chine et une autre installation est opérationnelle dans l’Etat australien du Queensland, un autre très gros producteur de charbon.

Source : Reuters, illustration Wikipedia

COP21 : La Pologne fait cavalier seul avec le charbon

Quand le Président Donald Trump est passé par Varsovie l’été dernier il a dit aux autorités polonaises : « Si vous avez besoin de charbon passez-moi un coup de téléphone« . Comme la compagnie minière nationale polonaise PGG n’arrive pas à satisfaire les objectifs d’extraction fixés par le gouvernement – 28 millions de tonnes de charbon extraites au lieu des 32 attendus – la Première Ministre polonaise Beata Szydlo a donc décroché son téléphone et le premier navire américain en provenance de Baltimore chargé de 73600 tonnes de charbon de Virginie de l’Ouest est arrivé la semaine dernière en vue du port de Gdansk. C’est une première car seules des compagnies privées étaient autorisées à importer du charbon de l’étranger. PGG n’est qu’un des acteurs polonais de l’extraction de charbon car la production totale du pays est de 57 millions de tonnes par an (prévisions pour 2017) et l’électricité est produite pour 80 % à partir de charbon. Pas question donc pour le gouvernement polonais actuel soutenu par le « parti national pour la loi et la justice » d’abandonner le charbon de Silésie comme source d’énergie abordable alors que d’autres pays de l’Union européenne se tournent vers des énergies plus propres comme le gaz naturel ou encore les moulins à vent …

Comme l’accord de Paris issu de la COP 21 n’impose pas d’obligations spécifiques de la part des signataires (la Pologne a ratifié le traité) le pays continuera à extraire du charbon pour alimenter son industrie lourde et produire de l’électricité. Cependant les mines polonaises souffrent d’années de sous-investissement, elles sont dangereuses et leur exploitation en profondeur provoque souvent des accidents. Si les USA ont consenti un prix « spécial » de 85 dollars par tonne, il est très en dessous du prix spot sur le marché international tiré par la Chine qui atteint environ 110 dollars la tonne. Et si l’hiver qui vient est exceptionnellement froid alors la Pologne devra se tourner vers la Russie.

Curieusement, donc, le marché du charbon est beaucoup plus stratégique qu’il n’y paraît avec des enjeux géopolitiques ignorés car le gaz naturel russe qui inonde l’Europe et le « GNL » américain ont occulté le marché du charbon. Le Président américain travaille aussi pour les mineurs américains car ils font face à une diminution de la demande en charbon des compagnies d’électricité qui se convertissent au gaz de schiste. La crise du charbon en Pologne est donc du pain béni pour Washington et la Pologne, comme la Virginie de l’Ouest, n’abandonnera pas son charbon avant longtemps quoique puissent en penser les technocrates de Bruxelles minés de l’intérieur par les partis écologistes.

Source et illustration (centrale électrique de Zeran près de Varsovie) : Reuters

Cinq minutes avant minuit …

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J’ai lu avec une frayeur certaine un rapport de ce qui est appelé avec pudeur « Le Conseil Atlantique ». En réalité il s’agit de l’OTAN et de son organe de propagande publique et je conseille très vivement à mes lecteurs de parcourir ce petit opuscule qui constitue un concentré de ce qui se met en place actuellement en Europe de l’Est et en particulier en Pologne (voir le lien, en anglais en fin de billet mais il doit exister une version français de ce document). On est revenu aux bons vieux arguments de la Guerre Froide en prétendant que la Russie a une avance stratégique sur les armements déployés par les Américains dans de nombreux pays européens. Je pense tout particulièrement à la France qui va héberger, au mépris de la politique mise en place par De Gaulle d’une force de dissuasion nucléaire nationale indépendante, des armements nucléaires stratégiques sur son sol comme il en existe en Espagne ou encore en Turquie.

Bref, si on entre dans les détails, cette attitude agressive délibérée des USA et de l’Europe toute entière via l’OTAN n’a pas d’autre but que de donner du pain à manger au complexe militaro-industriel américain exactement comme au temps de la Guerre Froide en brandissant la menace russe à chaque instant et dans toutes les chaumières européennes avec la télévision et la presse vendues aux desseins du Département d’Etat américain, du Pentagone et de la CIA. Le document de l’OTAN a été rédigé par deux courtiers en armements, Richard Shirreff et Maciej Olex-Szczytowski. Pour armer la Pologne et atteindre un niveau d’armement dissuasif il faut que les USA (et leurs alliés) dépensent au moins 26 milliards de dollars mais 34 milliards ce serait encore mieux.

Vladimir Putine, l’ours russe, est en effet imprévisible ! Il a déjà envahi l’est de l’Ukraine et annexé la Crimée, il est grand temps de lui faire peur en installant des systèmes électroniques de brouillage, des fusées en tous genres y compris à têtes nucléaires, des forces navales conséquentes en Mer Baltique et des unités blindées à quelques kilomètres de la frontière russe.

Qui peut apporter des preuves tangibles que la Russie a effectivement envahi le Donbass et annexé de force la Crimée ? Jamais on ne pourra lire ou entendre dans la presstitute occidentale qu’il ne s’agit que de propagande orchestrée par la Maison-Blanche. Alors à l’évidence on s’achemine vers un conflit nucléaire généralisé qui vitrifiera en quelques minutes l’ensemble de l’humanité. Les rares survivants seront exterminés par l’hiver nucléaire qui s’en suivra comme lors de la chute de l’astéroïde de Chicxulub qui entraina la disparition presque instantanée des dinosaures …

Bonnes vacances !

Source : Paul Craig Roberts et

http://www.atlanticcouncil.org/images/publications/Arming_for_Deterrence_web_0719.pdf

Note : pesstitute, néologisme créé par PCR

France : fracking ou pas fracking ? Question à 1000 milliards d’euros !

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La Russie et la Chine viennent de signer le contrat énergétique du siècle pour la livraison pendant 30 ans de 36 milliards de mètre-cube de gaz par an pour la modique somme de 400 milliards de dollars. Ce ne sera pourtant que 20 % des besoins chinois en gaz naturel … L’Europe ne peut qu’être inquiète de cette nouvelle et les décideurs politiques européens devraient songer à alléger la dépendance au gaz russe qui représente plus du tiers de la demande européenne. Et ce d’autant plus que la Russie pourrait très bien revoir ses contrats de livraison avec les pays européens par mesure de rétorsion après les sanctions prises par les Européens (lourdement appuyés par les USA dans ce sens) contre son pays à la suite des évènements d’Ukraine. Même si le méthane est inodore naturellement, tout ça ne sent pas très bon !

Quelle alternative à une réduction des importations de gaz russe vers l’Europe ? Il n’y en a pas beaucoup et ce ne sont pas quelques centaines de milliers de moulins à vent supplémentaires qui changeront la donne. Mais il y a plus inquiétant encore et on comprend que Poutine ait déjà gagné la partie en fin stratège qu’il est car il soutient ouvertement les opposants à la fracturation hydraulique en Europe et en particulier en France ( http://blogs.wsj.com/overheard/2011/12/15/putin’s-frack-attack/ ou http://www.nationalreview.com/article/377201/putins-anti-fracking-campaign-robert-zubrin ), bref, on ne peut pas faire plus clair et tous les arguments sont bons pour décourager les Européens dans leurs velléités de fracking sur leur propre sol.

Dans le cas de la France, c’est du pain béni, Poutine a eu l’audace de transmettre le message aux décideurs en leur brossant un tableau consternant sur les effets du fracking sur les paysages inoubliables et les douces rivières poissonneuses de la France profonde qui comme chacun sait contiennent zéro pesticides, zéro nitrates et zéro détergents. Mais il n’y a pas que Poutine pour être opposé au fracking en Europe, le film « Promised Land » de Gus Van Sant sur un scénario de Matt Damon avec ce dernier comme principal acteur a été financé par Abu Dhabi. On y voit un combat caricatural des écologistes contre le fracking et Abu Dhabi n’a pas non plus vraiment intérêt à voir les Européens se lancer dans le fracking à grande échelle!

Et pourtant la France est le deuxième pays d’Europe après la Pologne pour ses potentialités en gaz de roche mère. Les réserves probables ont été estimées avec précision par l’Administration américaine (U.S. Energy Information) à 3800 milliards de mètre-cube, de quoi alimenter la Chine pendant 20 ans selon les termes du contrat qui vient d’être signé entre ce pays et la Russie ! Le fracking fait peur parce qu’il y a des risques de pollution des nappes aquifères profondes et de pollution en surface. C’est à peu près le seul argument retenu par les écologistes et les politiciens manipulés par ces derniers. Sur des dizaines de milliers de forages effectués aux USA il y a eu, certes, quelques incidents mais les fortes amendes auxquelles sont exposés les exploitants en cas de pollution avérée a découragé le dilettantisme initial favorisé par la course au profit immédiat et les technologies se sont considérablement amélioré. La dernière innovation dans ce domaine, controversé en Europe pour la plus grande satisfaction de Poutine, pourrait bien conduire les politiciens à reconsidérer leur position surtout si les incertitudes sur l’approvisionnement en gaz russe perdurent ou se concrétisent. Il s’agit du fracking à l’aide de propane. Inutile de dire que le propane n’est pas plus dangereux que l’essence qu’on met dans sa voiture car il y a plus de 120 millions de foyers européens qui utilisent ce gaz pour se chauffer ou pour cuisiner et il n’y a « que » 12000 camions citerne de propane sur les routes d’Europe. De plus le propane comme fluide de fracking ne nécessite aucun autre additif et il remonte avec le méthane et part tout simplement dans les gazoducs sans autre traitement et si le forage touche de l’huile, le pétrole est un solvant naturel pour le propane ! Que des avantages …

Et pourtant quand Arnaud Montebourg a eu l’audace de déclarer qu’il fallait reconsidérer la disposition législative relative à l’interdiction du fracking dans l’Hexagone, conscient de ce progrès technologique respectueux de l’environnement, les écologistes ont immédiatement exercé leur chantage ignominieux habituel et Hollande, en désespoir de cause électoraliste, a tranché par la négative. Si on parle gros sous, les potentialités du fracking en France représentent au moins trois cent mille emplois industriels nouveaux, 30 milliards d’euros dans les caisses de l’Etat chaque année et une réduction de 40 % du déficit commercial du pays, vraiment que de bonnes raisons de se pencher sérieusement sur le dossier. Au prix actuel du gaz naturel acheté à la Russie, moins coûteux que le gaz algérien qui doit être liquéfié, le seul bassin du sud-est de la France représenterait potentiellement en valeur 1000 milliards d’euros, ce n’est pas moi qui le dit, ce sont les experts américains qui ont fait l’estimation !

La société américaine GasFrac a déjà validé la technologie aux USA avec plus de 1000 puits sans aucun incident en réalisant qu’elle était plus simple à mettre en oeuvre et plus économique que la fracturation hydraulique classique. La société Ecorp, détentrice de cette technologie a créé une joint-venture avec Total pour les premières opérations de forage en Grande-Bretagne avec cette technologie, les Anglais étant plutôt plus soucieux que les Français de leur environnement mais aussi beaucoup plus pragmatiques que ces derniers. Outre la Grande-Bretagne, cette même société est détentrice de licences d’exploitation par fracking accordées par la France et la Suisse mais pour l’instant la situation est bloquée en haut lieu, du moins en France, et en Suisse, n’en parlons même pas, il faudrait encore une votation pour débloquer la situation sérieusement ficelée par les écologistes. Toute la question à mille milliards d’euros est de savoir si Hollande va enfin prendre une décision favorable à des forages exploratoires compte tenu de l’état de délabrement inquiétant de la situation économique de la France.

La Pologne, coincée entre l’Allemagne, potentiel client pour son gaz obtenu par fracking, et la Russie qui peut à tout moment perturber son approvisionnement en gaz, a résolument opté pour le fracking qui est depuis quelques semaines particulièrement encourageant, l’exploitation industrielle vient en effet de débuter. Ce qui est paradoxal en Allemagne, dont les décideurs gouvernementaux sont aussi sous l’emprise idéologique des écolos, c’est qu’il y a aussi du gaz en particulier en Basse-Saxe et cela a été d’ors et déjà prouvé, mais le gouvernement laisse les électriciens dévaster des régions entières dans l’est du pays pour extraire la lignite à ciel ouvert en détruisant purement et simplement des dizaines de villages multi-centenaires et en autorisant des rejets non seulement de carbone dans l’atmosphère, passe encore, mais de millions de tonnes de poussières … radioactives alors que les centrales nucléaires du pays doivent toutes être fermées à brève échéance depuis la réaction hystérique post-Fukushima anti-nucléaire dans ce pays.

On nage dans un surréalisme incommensurable créé par les écologistes téléguidés à leur insu par la Russie alors que BP et Exxon viennent de créer une joint-venture avec Rosneft pour initier du fracking à grande échelle en Sibérie pour le plus grand bonheur de l’économie chinoise. Et pendant ce temps-là l’Europe et surtout la France s’enfonceront dans la pire des récessions. Il n’y a vraiment pas de quoi se réjouir de l’incurie de nos politiciens !

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Billet inspiré d’un article paru dans Forbes Magazine

Et pour illustrer ce billet, s’il en était encore besoin :

Gaz de schiste: Hess Oil fait appel de l’interdiction d’un forage près de Paris

Paris – Le groupe pétrolier américain Hess Oil a fait appel de la décision du tribunal administratif de Melun qui lui avait interdit en mars de réaliser un forage d’exploration pétrolière dans la commune de Nonville (Seine-et-Marne), a-t-on appris jeudi de sources concordantes.

L’appel a été déposé le 15 mai auprès de la cour administrative d’appel de Paris, ont-elles précisé à l’AFP.

Le 12 mars, le tribunal administratif de Melun avait interdit à Hess Oil de procéder à un forage d’exploration pétrolière à Nonville, une commune située à 70 kilomètres au sud-est de Paris, une décision présentée comme une première en France du côté des militants anti-gaz de schiste.

Le permis exclusif de recherche d’hydrocarbures détenu par le groupe n’avais cependant pas été annulé.

C’est une mauvaise surprise, a commenté Me Arnaud Gossement, avocat de la commune.

La bataille avait été homérique devant le tribunal administratif de Melun et son jugement s’était accompagné de beaucoup de motifs d’annulation du permis, a-t-il ajouté, estimant que ce projet fait l’unanimité contre lui sur le terrain.

De son côté, le groupe, qui n’a pas commenté cette information, a assuré à plusieurs reprises vouloir simplement sonder par des forages conventionnels le sous-sol du bassin parisien pour rechercher des hydrocarbures non exploités.

Ce projet de forage est contesté par les écologistes, qui soupçonnent Hess Oil, très investi dans les hydrocarbures non-conventionnels, de viser du pétrole de schiste.

La fracturation hydraulique, critiquée pour les risques qu’elle fait courir à l’environnement et interdite en France, est quasiment la seule technique disponible pour extraire ce type de pétrole.

(©AFP / 22 mai 2014 16h55)

Billet à paraître également sur le blog http://www.mauvaisenouvelle.fr/

Gaz de schiste : la fracture (et la facture) !!!

Total: inquiétudes pour le site de Carling après la convocation d’un CCE

 

PARIS – Un comité central d’entreprise a été convoqué par la direction de Total mercredi prochain pour informer le personnel d’un projet d’avenir pour le site de Carling en Moselle, suscitant de nouvelles inquiétudes de suppressions d’emplois, a-t-on appris jeudi de sources concordantes.
(…) Le projet d’avenir pour le site dont parle l’ordre du jour du CCE signifie l’arrêt du vapocraqueur n°1 (le numéro 2 ayant fermé en 2009) et la disparition de la chimie de base sur le site.

(…)
Le site mosellan de Carling/Saint-Avold, qui transforme du naphta pétrolier en produits pétrochimiques de base destinés à la fabrication de polyéthylène et de polystyrène, emploie 546 personnes, le vapocraqueur numéro 1 étant décrit sur le site de Total comme l’unité-mère du site.


La convocation du CCE intervient alors que l’industrie pétrochimique européenne est à la peine, du fait d’une demande morose sur le Vieux Continent et d’une concurrence croissante au Moyen-Orient et d’un rebond américain du fait du gaz de schiste.




(©AFP / 29 août 2013 20h37)

 

On a tout compris. Le refus idéologique obstiné du gouvernement socialo-écolo-marxiste français de ne serait-ce procéder à des forages exploratoires pour évaluer les potentialités du sous-sol français en gaz de schiste va conduire le pays à la ruine. La Pologne avec Total et Exxon a estimé que la Pologne était assise sur un gisement représentant plus de 70 années de consommation de méthane au rythme actuel, dans l’hypothèse basse, et que le pays va pouvoir s’affranchir dans les prochains mois du poids financier que représente l’achat de gaz naturel à son voisin la Russie. La Grande-Bretagne, les Pays-Bas et le Danemark ont également décidé il y a quelques jours de procéder à des forages exploratoires et ce malgré quelques opposants qui se sont vite rendu compte que les enjeux économiques pouvaient dépasser toute attente. Ces pays ont compris que leur avenir économique pouvait dépendre de tels pactoles. Les forages effectués en Pologne, l’un d’eux à plus de 3500 mètres de profondeur et qui produit déjà plus de 8000 M3 de gaz par jour, n’ont aucune incidence sur l’environnement compte tenu de leur profondeur. De plus, comme l’a fait remarquer un responsable du consortium impliqué dans l’exploitation de gaz par fracturation, il n’y a aucun risque environnemental dans la mesure où l’ensemble des produits utilisés sont par ailleurs utilisés dans des applications quotidiennes industrielles ou même ménagères comme certains détergents qu’on retrouve dans les shampooings. De quoi hérisser les cheveux des écologistes farouchement opposés à cette technologie. La France a donc décidé de s’enfoncer dans la récession car, comme je le mentionnais dans un précédent billet, sans traitement du déficit commercial il n’y a pas d’issue pour aborder le déficit budgétaire. Le déficit commercial français est essentiellement (plus de 60%) provoqué par l’importation d’hydrocarbures, pétrole et gaz, pour le chauffage, l’industrie et surtout les transports, mais le gouvernement socialo-écolo-marxiste a décidé que c’était « dangereux » et que ça pouvait contribuer au réchauffement climatique. On en restera là jusqu’au jour où ce sera le FMI qui gouvernera le pays en faillite ! Mais ce qui est le plus surprenant dans toute cette histoire c’est que ce sont de grandes entreprises françaises qui sont impliquées de par le monde dans la technologie de la fracturation sous pression, Schlumberger leader mondial du logging, oui mais cette société a depuis longtemps installé son siège social dans les Iles Vierges Américaines, c’était pourtant une entreprise française initialement. Il y a aussi Vallourec pour les tuyaux sans soudure, Technip pour diverses installations au sol et enfin Total. Mais non, toutes ces entreprises n’ont pas le droit par idéologie d’opérer en France. Un jour ou l’autre elles s’expatrieront, c’est inévitable ! Quant aux moulins à vent, dans les salons ministériels parisiens il est mieux considéré de les appeler des éoliennes, une petite société française a réussi a emporter un contrat pour la fourniture d’une vingtaine de pylônes de moulins à vent pour Siemens, autant dire qu’aucune entreprise française, grande ou petite, ne maîtrise la technologie des alternateurs des éoliennes et encore moins celle des pales en matériaux composites. Non, on fait en France dans la tôlerie et ça s’arrête là. Comme le dit si bien H16 en concluant les billets de son blog, ce pays est définitivement foutu ! 

 

 

Deuxième anniversaire du tsunami japonais et la pollution par le charbon

Comme il apparaît que l’ensemble des pays nucléarisés (civilement) commémorent aujourd’hui le tremblement de terre japonais du 11 mars 2011 qui a eu pour conséquence inattendue et fâcheuse le triple accident de la centrale nucléaire de Fukushima-Daiichi, je me dois de retranscrire ici un commentaire de l’article paru dans The Atlantic de ce jour (voir le lien ci-dessous) à propos de la mortalité et de la morbidité induites par les centrales électriques à charbon ou lignite en Europe. L’étude a été réalisée par l’ONG Health and Environment Alliance basée à Bruxelles et concerne l’ensemble des pays européens. Les plus « pollueurs » en terme d’oxydes de soufre et d’azote (et de CO2 naturellement) et de poussières sont la Roumanie, l’Allemagne et la Pologne qui brûlent ce qu’on appelle du charbon brun ou lignite. En terme de morts prématurées, l’étude aboutit à plus de 18000 morts par an, deux millions de jours de traitements médicaux, plus de 4 millions de journées de travail perdues et plus de 28 millions de troubles respiratoires soit un coût approximatif pour la société évalué entre 15 et 42 milliards par an. Il n’y a pas de quoi épiloguer, et pourtant dans les commentaires à cet article, on peut lire :

Premier commentaire :

« Great Article ! How many deaths does nuclear power cause per year ? » (Combien de morts par an à cause de l’énergie nucléaire?)

Et la réponse que je traduis directement provenant apparemment d’une personne bien informée :

Pratiquement personne, excepté naturellement pour Chernobyl.

L’IAEA a estimé qu’il y aura un accroissement du taux de cancers de 3 % pour les 600000 personnes de la zône affectée (Chernobyl). Les statistiques n’indiquent pas clairement une augmentation des cancers dans cette population, mais tout le monde s’accorde sur une estimation d’environ 4000 morts. Cette estimation est considérée comme fiable par tous les experts en la matière, excepté naturellement les activistes anti-nucléaires qui « revendiquent » au moins un million de morts. A Chernobyl, 31 pompiers sont morts des suites d’exposition aux radiations et 33 autres mortes après avoir bu du lait contaminé avant qu’ils aient été informés par les autorités. C’est à peu près tout ce qu’on peut attibuer comme décès directement liés au nucléaire civil. Je pense qu’en France deux accidents dans un réacteur expérimental ont exposé des personnels à la radioactivité et cela en 40 années d’utilisation du nucléaire civil dans un pays qui produit 75 % de son électricité à partir de cette source d’énergie. Ces personnes ont toutes guéri (de leur exposition à la radioactivité). Le rejet suite à l’accident de Three Miles Island était si faible qu’on a considéré que la conséquence serait de trois morts supplémentaires sur une période de 20 ans pour les 300000 personnes vivant dans la zône ce qui est totalement non significatif. En ce qui concerne Fukushima, l’estimation des morts se comptera sur les doigts d’une main. »

Encore une fois il n’est pas nécessaire d’épiloguer mais cela n’empêche pas les activistes emmenés par Greenpeace de s’insurger contre l’usage du nucléaire civil, considéré comme dangereux et polluant en commémorant à leur façon le deuxième anniversaire du tremblement de terre du Japon au mépris des morts et disparus à cause du tsunami. Apparemment ces mêmes écolos à la petite semaine semblent ignorer ou feindre d’ignorer ces données relatives à la pollution par le charbon. Pour raffraichir la mémoire de ces guignols je rappelle que le charbon contient naturellement du potassium 40 (nous en avons aussi tous naturellement dans nos os), du radium 228, du thorium 232, du polonium 210 et de l’uranium 238 et cette radioactivité qu’on peut considérer comme naturelle peut atteindre 1000 Becquerels (Bq) par kilo. Pour mémoire (adressée aussi aux écolos-gauchistes et à la Ministre Batho, farouchement anti-nucléaire) le corps humain dans son ensemble présente une radioactivité d’environ 6000 Bq dûe au potassium 40 naturellement présent et au carbone 14 qui se forme dans l’atmosphère avec le rayonnement cosmique.

 

Sources : www.theatlanticcities.com et Wikipedia