Crise climatique : le Soleil refroidit ?

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La centrale solaire d’Ivanpah est l’image même de la démesure catastrophique des énergies vertes ou renouvelables. Elle a coûté au contribuable américain la coquette somme de 2,2 milliards de dollars. elle comprend trois tours de 140 mètres au sommet desquelles se trouvent les chaudières qui produisent de la vapeur à 550 degrés qui est envoyée vers les turbines. En sortie de turbine la vapeur est refroidie à l’aide d’échangeurs eau-air. L’installation comprend 170000 miroirs de 7 m2 répartis sur 15 hectares chacun pilotés par un ordinateur pour focaliser le rayonnement solaire vers les fours. Cette installation a été réalisée dans le désert de Mojave, à 50 kilomètres au sud de Las Vegas par la société d’ingénierie Bechtel. Les équipement spécifiquement utilisés pour la production d’électricité ont été construits et installés par Siemens.

Voilà pour la fiche technique de cette installation monstrueuse de 392 mégawatts de puissance nominale qui appartient à la société BrightSource Energy. L’électricité est revendue à la société Pacific Gas & Electric (PGE) dans le cadre d’un contrat sur le long terme. Le fonctionnement requiert de brûler du gaz naturel chaque matin pour minimiser le délai de montée en puissance de l’installation, ce n’est donc pas tout à fait écologique comme on peut le constater. D’autre part, les sociétés locales de conservation de la faune ont déploré la mort de 28000 oiseaux sédentaires ou migrateurs depuis que l’installation est opérationnelle, c’est-à-dire en seulement deux ans. Les oiseaux sont attirés par les insectes eux-mêmes attirés par la lumière émise par les fours et passant près du sommet des tours se font littéralement griller par le rayonnement lumineux concentré par les miroirs. Ça fait combien d’oiseaux par mégawatt produit morts sur l’autel de l’Eglise de Scientologie Climatique ?

Le gros souci avec cette installation mirifique devant résoudre tous les problèmes environnementaux chers aux écologistes est qu’elle n’est jamais arrivée à remplir le contrat passé avec PGE. Si le rendement thermique des turbines est satisfaisant, le gros problème est que le Soleil ne brille pas la nuit comme chacun sait. Bien qu’étant située en plein milieu du désert, le taux de charge net n’a jamais dépassé 28 % de la puissance nominale. Selon le Wall Street Journal PGE a mis en demeure BrightSource Energy afin de satisfaire les termes du contrat en procédant aux améliorations nécessaires. Dans le cas où d’ici une année le contrat n’était toujours pas respecté, la centrale d’Ivanpah serait alors définitivement fermée ! Mais la question soulevée par certains analystes critiques dont les journalistes du Wall Street Journal, quotidien qui n’est pas particulièrement tendre avec les énergies dites « vertes », serait que le Soleil se refroidit et que la poussière déposée sur les miroirs réduirait également l’énergie atteignant les fours.

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On peut trouver un début de commencement d’explication en examinant le cycle solaire 24 qui se termine. Il n’était déjà pas très « brillant », sans jeu de mot, par rapport au précédent et comme la différence entre le maximum d’un cycle solaire et son minimum est d’environ 3 watts par m2 en terme d’irradiance au sol, il y a donc une « perte » de 3,6 mégawatts, en gros 1 % de la puissance nominale de l’installation d’Ivanpah, qui n’a pas été prise en compte ni par Bechtel ni par Siemens avant 2014, date de mise en fonctionnement de cette installation.

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Mais c’est bien sûr ! L’activité solaire ne varie jamais puisque le Soleil n’a aucune influence sur le climat selon l’IPCC. Voilà une belle démonstration du fiasco retentissant des énergies renouvelables … Entre les moulins à vent et les miroirs solaires il ne restera bientôt plus beaucoup d’oiseaux sur Terre, mais heureusement le climat sera sauvé.

Source : Wall Street Journal, Market Watch et G. Kopp, spot.colorado.edu/-koppg/TSI/TSI_Composite.jpg

9 réflexions au sujet de « Crise climatique : le Soleil refroidit ? »

  1. 2 ne pas tenir compte des pertes en lignes (30% environ) est une deuxième connerie, 3 passer par la vapeur est une troisième connerie, j’en oublie surement. Mais cela ne fait pas des arguments pour une production localisée près des lieux de consommation, par le vent et les cellules PV, par la mer sur les côtes (marées, houle, thermodynamique). Rappel : El Hierro est autonome en énergie.

  2. Quelque chose me chagrine dans les calculs, il me semble me rappeler qu’en moyenne en fonction du temps en France nous recevons entre 0 et 1000 W/m2 de rayonnement. En perdant 3w par m2 je vois pas comment nous pouvons atteindre 1% à l’arrivée.
    Je connais pas le rendement de cette centrale, mais le rendement des panneaux de particuliers est au alentours de 17% grosso modo ils transforment 1000W de rayonnement solaire en 170W au moment fort bien sûr (sans surchauffe et petite pertes de transport et transformation), pour le particulier ce serait 997W en 169,5W pour arrondir plus haut soit un petit 0.3% ce qui est pas mal quand même.
    Du coup nombre de Français verrons le chèque ERDF amputé en moyenne de 7.2 Euros la majorité des installations de particuliers furent construites sur la base d’un kit 3Kwc permettant un petit chèque annuel de 2400€ (je parle du moment du plein boom du photovolotaïque en France).
    Finalement il y aura peut-être une compensation inverse, moins de rayonnement solaire, température plus froide et du coup meilleurs rendements des panneaux… Bon faut que ce refroidissement se fasse sentir avec du soleil, car si c’est nuageux ouille.
    En conclusion bien fait pour ces grosses centrales qui ont torpillées le photovoltaïque résidentiel et qui pompent des sous sous sur nos factures.

  3.  » passer par la vapeur est une troisième connerie …  »
    Non, passer par la vapeur n’est pas idiot. Le cycle vapeur présente de gros avantages:
    – Un rendement « brut » de 28.72% (rendement net d’environ 25%) : http://www.nrel.gov/csp/solarpaces/project_detail.cfm/projectID=62
    – La possibilité de stocker la chaleur et donc de produire de l’électricité même la nuit quand le soleil est couché (Problème: le stockage de chaleur est bien moins cher que des batteries … mais encore beaucoup trop pour être installé à Ivanpah)
    – La technologie vapeur est archi-connue et est fiable et performante. Elle permet par exemple de participer à la « régulation primaire » de réseau ou à la « régulation de cos phi » ce que ne font pas l’éolien et le photovoltaïque, ou de faire un « black-start » (démarrage sans l’aide du réseau, à l’aide d’un « petit » groupe électrogène)

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