Jusqu’en 2060 le Soleil va faire une grande sieste …

En dépit du fait que la propagande climatique continue à mettre en avant l’effet de serre du CO2 qui doit (en théorie) conduire à un réchauffement généralisé de la planète, des climatologues et astrophysiciens disposant d’une solide formation en mathématique continuent à ne s’intéresser qu’à l’activité du Soleil, le tout premier paramètre influençant le climat de la Terre dans des échelles de temps « non géologiques » contrairement aux autres paramètres beaucoup plus étalés dans la durée comme les variations d’obliquité et d’excentricité de l’orbite de la Terre. Ce sont deux paramètres distincts qui doivent être analysés séparément. Une petite équipe de scientifiques s’est donc encore une fois penchée sur l’évolution de l’activité solaire en choisissant une approche différente de celle du Docteur Valentina Zharkova. Celle-ci avait formalisé à l’aide d’équations mathématiques l’évolution du champ magnétique solaire et avait conclu que l’activité magnétique solaire allait décroître durant les quelques 40 années à venir puis la situation redeviendrait normale vers la fin du XXIe siècle. De l’activité magnétique du Soleil découle directement l’irradiance solaire qui atteint la Terre. Cette irradiance se transforme en chaleur dont plus de 99 % se dissipe dans l’espace sur le long terme et la conséquence directe est alors une modification des conditions climatiques, modifications toujours progressives en raison de la très importante inertie thermique des océans.

Les Docteurs Herrera, de l’Université de Mexico, Soon de l’Université d’Harvard et Legates de l’Université du Delaware ont donc tenté avec succès une analyse de l’activité solaire telle qu’elle a été observée depuis plus de 3 siècles en comptant le nombre de taches solaires. Les données disponibles depuis le début du XVIIIe siècle sont le reflet d’un système complexe d’oscillations périodiques qui se superposent et ces physiciens ont choisi l’analyse spectrale des « ondelettes », Wavelet Transform en anglais, pour faire apparaître les diverses composantes cachées conduisant à cette variation de l’activité solaire dont dépend le climat de la Terre. Cette approche nécessite une puissance de calcul importante et la mise en place d’algorithmes permettant de faire apparaître le spectre temporel des diverses composantes modulant l’activité solaire. Il s’agit du traitement d’un ensemble de signaux, le nombre de taches solaires répertoriées chaque année depuis l’année 1700, abstraction faite de tout préjugé. Je rappelle ici qu’il n’est jamais fait mention de climat dans l’article cité en référence.

Comme on pouvait s’y attendre la première « fonction périodique » commandant l’activité solaire détectée par cette approche est le cycle de onze ans bien connu. Le spectre des fréquences temporelles fait néanmoins apparaître d’autres fonctions qui, avec des moyens informatiques appropriés, vont être par la suite analysées à l’aide d’algorithmes adaptés ce qui a fait dire au Docteur Herrera qu’il avait mis à profit l’intelligence artificielle pour expliquer l’évolution de l’activité solaire. Il serait plus approprié de parler de traitement à haute complexité d’un grand corpus d’informations. Ces algorithmes ne sont pas artificiels puisqu’ils ont été écrits par des hommes dans le but d’effectuer des calculs complexes et fastidieux très rapidement. La première analyse des Wavelet Transform (WT) a permis de détecter des « harmoniques » de fréquences temporelles supérieures au cycle de 11 ans appelé cycle de Schwabe (rien à voir avec le patron du World Economic Forum) dont les fréquences sont de 22 ans, 60 ans et 120 ans, ces deux derniers cycles ayant été décrit par Rudolf Wolf. En examinant plus attentivement cette analyse à l’aide d’un algorithme plus sophistiqué il apparaît également un cycle de 5,5 années. Pour arriver à un tel résultat il a été adjoint au WT une analyse Bayesienne décrite par le mathématicien Bayes en 1763 dont le théorème peut être écrit de la manière suivante :

Évènement postérieur = (Probabilité/évidence) x événement antérieur. En d’autres termes les paramètres analysés dépendent à chaque instant des paramètres antérieurs à cet événement et l’analyse Bayesienne permet une optimisation, étape après étape du calcul, des facteurs décrivant ces paramètres.

Que faire alors de cet outil ? L’équipe de Herrera a utilisé plus de 500 paramétrages probabilistes pour atteindre un intervalle de confiance satisfaisant en ce qui concerne les données existantes sur les taches solaires afin de tenter de réaliser des prédictions crédibles – en lesquelles on peut faire toute confiance – pour les années à venir. Et c’est sur ce point que cette étude est tout à fait intéressante. Les paramètres de l’analyse Bayesienne des WT (wavelet transform) ont permis de réaliser des prévisions très précises jusqu’en 2100 :

En a) les cycles solaires et la prédiction après 2019, en b) l’analyse WT mettant en évidence la composante harmonique d’une durée de 5,5 ans mise en évidence et confirmée au cours de cette étude, en c) l’analyse WT proprement dite, en d) les variations périodiques du cycle solaire de 11 ans enveloppées dans les modulations de 120 ans dont les maxima sont numérotés I, II, III et IV (prévision), en e) les variations périodiques du cycle solaire de 22 ans appellé cycle de Hale, en f) les variations du cycle de 60 ans dit de Yoshimura-Gleissberg et en g) le cycle de 120 ans aussi appelé de Wolf. Enfin en h) la nouveauté déduite des calculs est l’anomalie énergétique temporelle de chaque cycle de 11 ans. On retrouve le minimum de Maunder, le « petit âge glaciaire », suivi de l’optimum d’activité solaire moderne qui, selon les prévisions sera suivi d’une quarantaine d’années d’activité solaire effondrée proche de celle du petit âge glaciaire. Nulle part la publication ne fait allusion à une modulation du climat car il ne s’agit que d’une analyse de l’activité solaire à partir des taches solaires et non des proxys isotopiques qui ont permis une reconstitution de l’activité solaire sur une beaucoup plus longue période et il n’est fait aucunement mention de la mécanique céleste car celle-ci n’exerce aucun effet sur l’activité solaire.

Source et illustration : https://doi.org/10.1016/j.asr.2021.03.023 aimablement communiqué par le Docteur Herrera.

Le cycle solaire #25 a officiellement commencé

Quelle nouvelle sans aucune importance ! me direz-vous. D’abord c’est quoi au juste un cycle solaire ? Il s’agit de la durée d’environ 11 ans pour constater la migration des pôles solaires vers l’équateur de ce qu’on a appelé les taches, des régions de la surface de la chromosphère solaire de très forte activité magnétique. Ces taches apparaissent dans la région des pôles et suivent les lignes de champ magnétique dites toroïdales. Il y a deux champs magnétiques toroïdaux, l’un dans l’hémisphère nord et l’autre dans l’hémisphère sud. La durée de ce processus dure environ 11 ans. Je pourrais continuer à disserter à ce sujet mais qui, dans la rue d’une petite ou d’une grande ville, au Botswana ou en Finlande, se préoccupe du Soleil ? Personne.

Ce nouveau cycle solaire va culminer en nombre de taches vers le milieu de l’année 2025 puis se terminera vers 2032. Les savantes prédictions des astrophysiciens font état d’un cycle #25 qui sera dans tous les cas de modélisation sinon égal à feu le cycle #24 ou probablement aussi plus faible, à égalité de chances. Il faut remonter 200 ans en arrière pour trouver un tel effondrement durable de l’activité solaire, ce fameux petit âge glaciaire de la première moitié du XIXe siècle. Alors peut-être que l’homme de la rue s’intéressa aux taches solaires quand il constatera que les hivers deviennent de plus en plus froids et les étés de plus en plus pourris. Tout ça prendra du temps et en 2032 je serai probablement mort, mes enfants seront d’heureux grands-parents et le plus jeune de mes petits-enfants fera de brillantes études à l’université. L’Europe aura été ruinée par les folies des écologistes, l’humanité se relèvera avec peine d’un conflit éventuellement généralisé et les premiers colons arrivés sur Mars n’auront pas survécu très longtemps aux radiations cosmiques. Les rêves stupides d’un monde meilleur avec moins de carbone auront été balayés par les fluctuations du climat qui ne dépendent que de l’activité solaire.

Source graphique : NOAA

Que se passe-t-il au dessus de nos têtes ?

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En ce début du mois de juillet 2020 tous les Européens qui ont regardé le ciel à la nuit tombante ont peut-être observé un phénomène spatial qui devient de plus en plus fréquent, la présence de nuages de très haute altitude encore éclairés par le Soleil pourtant disparu derrière la ligne d’horizon. De Budapest à Paris et à la côte dalmate ces nuages ont pu être observés avec une intensité stupéfiante. Il ne s’agit pas d’aurores boréales mais bien de nuages constitués de cristaux de glace se trouvant à une altitude d’environ 80 kilomètres.

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Les images prises au début de la nuit du 5 au 6 juillet confirment qu’il se passe quelque chose d’inhabituel au dessus de nos têtes. Il y a d’abord la présence d’espèces ionisées générées par une plus profonde pénétration des rayons cosmiques dans l’atmosphère en raison de la faiblesse relative du champ magnétique solaire. À ce phénomène s’ajoute la tendance à une plus grande humidité de l’air situé en dessous de cette frontière atmosphérique que constitue la mésopause, humidité favorisée par une évaporation plus intense des eaux océaniques, cette humidité se répartissant par les puissantes boucles de convection de Hadley partant de la zone intertropicale vers les latitudes proches de 45 °N. À la conjonction de ces deux paramètres s’ajoute le fait que la mésopause où se forment les nuages noctilucents est actuellement anormalement froide – aux alentours de moins 90 °C – amplifiant de ce fait la formation de cristaux de glace qui forment un excellent miroir pour le rayonnement solaire au cours de la journée même si ces nuages sont invisibles.

Les nuages noctilucents peuvent aussi présenter des ondulations attestant de vents violents à ces hautes altitudes :

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Source et illustrations : Spaceweather.com

Nouvelles du climat

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La présence d’une tache fugace près du pole nord du Soleil est le premier signe du prochain cycle d’activité solaire mais dans l’ensemble l’astre du jour poursuit sa période de langueur magnétique la plus longue depuis plus de 200 ans car celle-ci devrait durer au moins jusqu’en 2023 ou 2024 selon divers modèles prédictifs déduits de diverses mesures et analyses passées. Quelles sont les conséquences visibles ou ressenties sur la Terre de ce grand sommeil solaire ? Finalement peu de choses car la latence au changement du climat provient des océans qui représentent un gigantesque « volant d’inertie thermique ».

Cependant il se passe beaucoup de choses dans les hautes couches de l’atmosphère pour deux raisons. D’une part la faiblesse du champ magnétique solaire permet aux rayons cosmiques d’atteindre plus facilement la Terre et la faiblesse du rayonnement solaire a pour conséquence une diminution du rayonnement ultra-violet énergétique. Or, lors d’une activité solaire normale les rayons ultra-violets détruisent les rares molécules d’eau présentes à des altitudes comprises entre 50 et 80 kilomètres provoquant une inhibition de la formation de nuages dits noctilucents (NLC, noctilucent clouds). Ces nuages sont formés de cristaux de glace qui se forment autour de foyers de nucléation chargés électriquement qui attirent les molécules d’eau et progressivement il se forme alors un cristal de glace. Ces foyers de nucléation sont générés par les rayons cosmiques. Plus il y a de rayonnement cosmique, plus il se forme de noyaux de nucléation, plus il en résulte des cristaux de glace et comme le rayonnement UV solaire a diminué alors l’apparition de nuages noctilucents devient plus fréquente et plus remarquable. En 2019 de tels nuages ont pu être observés à Rome en Italie, Las Vegas au Nevada à Paris en France et à Los Angeles en Californie alors que ce type d’observation est rarissime à de telles latitudes.

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Ces nuages (illustration : photo prise de l’île Macquarie au sud de la Nouvelle-Zélande en janvier 2020) sont donc une preuve indirecte de la grande faiblesse de l’activité solaire. L’une des conséquences de la formation de ces nuages est naturellement l’augmentation de l’albedo de la Terre et donc une diminution de l’irradiance solaire au niveau du sol puisque ces nuages forment en quelque sorte des miroirs réfléchissant le rayonnement solaire. Encore quelques années et les effets sur les températures commenceront à devenir de plus en plus sensibles … et seuls quelques obsédés oseront encore parler de réchauffement climatique.

Source et illustrations : spaceweatherarchive.com

Un refroidissement imminent du climat serait-il devenu officiellement admis ?

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La NASA vient de prévenir les autorités américaines que l’année 2020 marquera le début d’un petit âge glaciaire qui devrait durer au moins 35 ans. Cette constatation remet en cause le projet de la NASA d’envoyer un homme et une femme sur la Lune dans quelques années, respect de l’égalité des genres oblige. En effet l’activité du Soleil diminue à tel point – du jamais vu depuis plus de 200 ans – que le champ magnétique de l’astre sera trop faible pour protéger efficacement les deux explorateurs lunaires des radiations cosmiques. C’est donc du très sérieux. Pire encore, les experts de la NASA prévoient une chute brutale des températures moyennes pouvant atteindre un degré, seulement au cours de l’année 2020, après c’est l’inconnu. Certes, penserez-vous, un degré ce n’est rien … et pourtant la NASA insiste sur le fait qu’il serait prudent de se préparer à des pénuries de nourriture à l’échelle mondiale, n’osant pas se prononcer sur les conséquences d’une telle situation. D’ailleurs ce n’est pas dans le cadre de la mission de cette administration américaine.

Depuis 3 ans déjà l’activité du Soleil est au point mort et curieusement la teneur en gaz carbonique dans l’atmosphère a tendance à rester stable ou du moins à ne plus augmenter conformément aux modèles de prévision de l’organisme onusien en charge de surveiller et prévenir le changement du climat, l’IPCC. La stagnation de l’économie mondiale a de ce fait été immédiatement invoquée comme étant responsable de cette soudaine situation totalement imprévue par ce même organisme compte tenu des prédictions de ses modèles mathématiques comptant parmi les plus sophistiqués que l’on peut se permettre d’imaginer. Puisque la croissance économique stagne il semble normal que la consommation d’énergie stagne également. Par voie de conséquence les émissions de CO2 diminuent. Pourtant cette approche peut être contestée.

Le Docteur Valentina Zharkova, interviewée par le journal britannique The Sun, a rappelé que depuis quelques années des gelées tardives et des chutes de neige en avril et en mai ont ruiné la production de légumes tant en Espagne qu’en Grèce et qu’au cours de l’année 2019 près de 20 % de la récolte de maïs a été perdue aux USA dans certains Etats ainsi qu’au Canada en raison de conditions climatiques calamiteuses. Selon cette spécialiste de l’activité magnétique du Soleil il est opportun de rapprocher ces évènements météorologiques ponctuels avec la très faible activité de cet astre dont les effets consécutifs à sa profonde torpeur se manifestent déjà.

Et si la NASA en rajoute c’est donc bien du très sérieux. Mais alors pourquoi cette atténuation de la teneur en CO2 ne serait-elle pas aussi liée à cette activité solaire déprimée et non pas à une « déprime » de l’économie globale ?

C’est tellement simple à comprendre que personne ne semble avoir eu l’idée de rapprocher ces diverses informations. Si le « refroidissement » annoncé par la NASA et Madame Zharkova a déjà commencé comme ces observations semblent le confirmer alors il est normal que les océans, se refroidissant, même imperceptiblement, solubilisent plus de CO2 que prévu et comme ces océans recouvrent les trois quarts de la Terre alors beaucoup plus de ce gaz y est piégé selon une loi très simple dite loi de Henry qui stipule que la solubilité des gaz dans l’eau, qu’elle soit salée ou non, est inversement proportionnelle à la température de cette eau.

Faites l’expérience vous-même : prenez un verre rempli de bière et laissez-le sur votre table et prenez aussi un même verre de bière et mettez-le au réfrigérateur. Attendez deux ou trois heures puis faites une comparaison. La bière restée à la température de la pièce (ici elle est en ce moment le 7 février de 25 degrés toutes fenêtres ouvertes, je ne dis pas n’importe quoi : j’habite dans l’archipel des Canaries) alors cette bière s’est transformée en ce breuvage que connaissaient nos ancêtres les Gaulois alors que le verre soigneusement rangé dans le réfrigérateur à environ 4°C est restée pétillant de … CO2.

Devant une telle situation les tenants de la théorie de l’effet de serre de ce gaz essentiel à la vie devront revoir leur copie quand ils affirment qu’heureusement le CO2 – avec son effet de serre magique – sauvera l’humanité du refroidissement annoncé parce que selon l’IPCC il est là et bien là pour réchauffer le climat. Pas de chance ! Ça ne fonctionnera pas ainsi. Réfléchissez un instant : ce CO2 censé préserver l’humanité de la froidure à venir va « trop » se dissoudre dans les océans, l’horreur ! Les années à venir vont donc être plus froides, peut-être même bien plus froides, et on assistera alors à l’écroulement du dogme du réchauffement climatique d’origine humaine, la plus grande escroquerie jamais imaginée par l’homme qui s’est pris pour le Soleil, le dieu de nos ancêtres. Mais nous allons tous souffrir et nous battre pour un bout de pain ! J’espère ne pas vivre encore trop longtemps pour endurer cette terrible situation à venir …

Inspiré de loin d’un article paru sur le site themindunleashed.com , illustration wikimedia.

L’activité solaire et le régime des moussons en Asie

Une nouvelle preuve du rôle de l’activité solaire sur le climat, en particulier de la mousson asiatique, vient d’être magistralement démontrée par une équipe de scientifiques spécialisés dans la paléoclimatologie sous la direction du Docteur Kathleen Johnson de l’Université de Californie à Irvine. Pour remonter dans le temps afin de reconstituer le climat passé l’un des matériel de choix est l’étude des signatures isotopiques des spéléothèmes c’est-à-dire des concrétions calcaires trouvées dans les grottes. Parmi de nombreux échantillons prélevés au Laos, une stalactite – le spéléothème (illustration) descendant du plafond d’une grotte – provenant de la grotte de Tham Doun Mai dans la province de Luang Prabang a livré les secrets de l’évolution du climat essentiel dans cette région de l’Asie. La mousson est en effet vitale depuis le Pakistan jusqu’à la Chine pour plus du tiers de l’humanité et tenter d’identifier les facteurs externes qui influent sur celle-ci est de la plus haute importance. Comme pour les cernes des arbres les stalactites s’allongent par couches successives et pour dater précisément ces couches il faut utiliser, dans la profondeur de la concrétion et non pas à sa surface, la datation par la mesure du thorium-230 apparu lors de la désintégration de l’uranium-234 immobilisé à un temps t et cette calibration est parfaitement documentée et d’une extrême précision (figure b) :

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Les « stries » de la concrétion sont examinées au microscope et un exemple de datation est représenté dans la partie a de la figure ci-dessus. Ensuite il est nécessaire de réaliser un comptage des stries d’accumulation de calcite année après année et d’analyser les teneurs isotopique de chaque strie respectivement en oxygène-18 et en carbone-13. Voici une image représentative de ces stries :

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Cette image a été obtenue par microscopie en fluorescence à l’aide de rayons X émis par un synchrotron. Cette fluorescence permet de déterminer la teneur en oxygène-18 du spéléothème. Les traits de couleur représentent des séries successives de moussons.

Les deux « proxys » mentionnés permettent de reconstituer la pluviométrie et la température. L’oxygène-18 est plus lourd que l’oxygène-16 et plus la température est élevée plus d’eau « lourde », c’est-à-dire contenant au moins un atome d’oxygène-18, s’évaporera de l’océan pour former ensuite des nuages qui se transformeront en pluie au cours de la mousson. Il est alors possible de déterminer le δ18O et sa déviation par rapport à une valeur standard internationalement admise calibrée sur les teneurs en O-18 de foraminifères appelés Belemnites. L’autre proxy est le carbone-13. Comme pour tout processus biologique la nature a bien fait les choses et les plantes ont plutôt tendance à absorber du CO2 « léger », c’est moins coûteux en énergie, mais si les conditions de température et de pluviométrie sont favorables ces plantes assimilent aussi de plus en plus de CO2 « lourd », c’est-à-dire que le δ13C va avoir tendance à diminuer par rapport à une valeur de référence standard admise internationalement et également établie à l’aide de foraminifères.

Enfin pour tenter de relier toutes les données recueillies à l’activité solaire il existe un autre proxy parfaitement bien documenté provenant des carottes glaciaires. Il s’agit du béryllium-10 radioactif formé par spallation cosmique par bombardement de l’azote par les rayons cosmiques. Plus il y a de béryllium plus l’activé solaire est faible. Forte de toutes ces données l’équipe du Docteur Johnson a pu établir une corrélation étroite entre l’intensité des moussons et l’activité solaire. Les tracés en noir des figures suivantes (extraits de la figure S5 de l’article cité en référence) sont respectivement les δ18O et δ13C exprimés en ‰ par rapport aux standards internationaux VPDB (Vienna Pee Dee Belemnite). Comme le constatent les auteurs de cette étude il existe une forte corrélation entre l’activité solaire et l’abondance des pluies elle-même liée à la température de surface de l’Océan Indien.

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En ce qui concerne le δ13C la situation est moins claire car des effets locaux peuvent perturber la percolation des eaux chargées en carbonate dans le massif karstique où se trouve la grotte. Que mes lecteurs ne se méprennent pas au sujet de ces deux figures. En effet, les teneurs en béryllium sont inversées dans le cas du δ18O pour mieux faire apparaître l’activité solaire. Il ne s’agit pas d’un artifice mais comme mentionné plus haut la présence de béryllium-10 est inversement proportionnelle à l’activité solaire.

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Les deux minima de mousson (1400-1510) et (1645-1715) correspondent respectivement aux deux minima d’activité solaire appellés minimum de Spörer et de Maunder.

Il ne faut pas établir de conclusions trop rapidement car la mousson dépend des oscillations de l’Océan Indien et des oscillations australes de l’Océan Pacifique dont dépend aussi le phénomène météorologique El Nino (ENSO) qui elles-mêmes dépendent de l’activité solaire. La situation est donc plutôt complexe mais on ne peut que constater une bonne corrélation entre cette activité solaire et l’abondance de la mousson d’Asie, un nouvel argument en faveur de la dépendance des variations du climat de l’activité solaire.

Source et illustrations : doi 10.1016/j.epsl.2019.115737 aimablement communiqué par le Docteur Johnson qui est vivement remerciée ici.

Nouvelles du Soleil

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Une représentation temporelle de l’activité magnétique du Soleil est le nombre de taches présentes et visibles à la surface de l’astre chaque jour. Ce nombre de taches varie au cours du cycle solaire dont la durée est d’environ 11,5 ans. Une autre représentation de l’intensité de l’activité magnétique solaire est l’anomalie pour chaque cycle de ce nombre total de taches observées dix années après le début d’un cycle. Ces taches sont individualisées puisque le Soleil tourne autour de lui-même en 27 jours. Le nombre de taches est alors comparé à la moyenne de toutes celles observées depuis le cycle conventionnellement appelé #1 qui culmina vers 1750, date à laquelle ces observations furent systématisées.

Pour chaque cycle on peut alors déduire une anomalie en + ou en – de ce nombre de taches par rapport à cette moyenne. Cette représentation est très « parlante » car elle amplifie visuellement la variation de l’activité magnétique du Soleil au cours des années passée. Pa exemple entre 1780 et 1840 environ il y eut une chute de l’activité magnétique solaire se traduisant par un déficit évident du nombre de taches selon cette représentation, il s’agissait du minimum de Dalton. Pour le cycle #6 par exemple iI « manquait » 6407 taches par rapport à la moyenne.

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Entre 1870 et 1930 il y eut une longue période de déficits (cycles #12 à #16) aussi appelée « petit âge glaciaire » à laquelle correspondit une avancée notoire des glaciers alpins. L’augmentation subséquente du nombre de taches solaires a provoqué 20 ans plus tard le recul parfois spectaculaire des glaciers. Par exemple en 1960 des blocs de glace provenant du Glacier des Bossons se trouvaient à quelques centaines de mètres de la route conduisant de Chamonix à Sallanches. L’optimum climatique moderne (cycles #17 à #23) provoqua un recul du front des trois glaciers du massif du Mt-Blanc côté français encore plus spectaculaire (illustration encyclopédie-environnement.org).

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L’amplitude de l’anomalie négative du cycle solaire #24 jamais observée depuis le minimum de Dalton signifie pour les géophysiciens la fin de l’optimum climatique moderne. Selon les modélisations des variations du champ magnétique solaire basées sur les observations accumulées ces 40 dernières années le cycle solaire #25 sera encore plus déficitaire et alors la planète Terre connaîtra un refroidissement généralisé.

Source : notrickszone.com, article original de Von Frank Bosse et Fritz Vahrenholt.

Note. L’ingénieur Fritz Vahrenholt (docteur en chimie) fit partie de l’agence allemande de protection de l’environnement puis occupa divers postes de direction dans l’industrie. N’étant pas un spécialiste ni du Soleil ni du climat il fait maintenant partie des climato-sceptiques et est violemment vilipendé par le parti allemand des Verts. C’est en partant des données relatives aux taches solaires accessibles publiquement et en faisant des opérations arithmétiques simples qu’il en est arrivé à la conclusion exposée dans son billet paru sur le site allemand die Kalte Sonne le 29 janvier 2019. Prochain billet : évolution de la thermosphère.

Crise climatique : Un nouveau « petit âge glaciaire » a déjà commencé !

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Selon 98 nouvelles publications scientifiques soumises à des comités de lecture et non pas des communiqués de presse repris par les médias main-stream depuis le début de l’année 2018, il ne fait plus aucun doute que le climat de la Terre est étroitement dépendant de l’activité du Soleil. Tous les auteurs de ces articles – qui je le rappelle exposent des résultats scientifiques incontestables émanant des plus prestigieux centres de recherche universitaires dans le monde – s’accordent pour prédire que dans moins de dix ans les températures moyennes globales chuteront dramatiquement. Ces géophysiciens pour la plupart d’entre eux n’aiment pas trop parler de moyennes de températures car ce genre de représentation physique n’a aucune signification. Ce sont des géophysiciens spécialisés en particulier dans les observations et les analyses de l’activité solaire à l’aide d’une multitude d’instruments leur permettant de comprendre ce qui se passe à l’intérieur de cet astre des centaines de millions de fois plus grand que la Terre qui tirent la sonnette d’alarme. Ces physiciens ne s’intéressent pas au climat futur car la science du climat ne peut que se focaliser sur le climat du passé, c’est une évidence ! Et il faut remettre les pieds sur terre et cesser de croire que le futur sera torride car c’est tout le contraire qui se prépare …

Comment peut-on se hasarder à faire des projections sur l’évolution future du climat terrestre alors qu’il dépend d’une multitude de paramètres qui ne peuvent pas se prêter à une quelconque modélisation en raison justement de leur multitude : mathématiquement, quelle que soit la puissance des ordinateurs utilisés pour atteindre de telles modélisations, celles-ci sont par définition sans aucune valeur puisque mathématiquement il est impossible de prendre en considération plus de six paramètres interdépendants dans une quelconque simulation sans aboutir à un résultat hasardeux. Les faits observés par les spécialistes du Soleil à l’aide de satellites et d’observatoires au sol et aussi reconstruits à l’aide de proxys sont formels : le Soleil est déjà entré dans une phase de sommeil. Or les faits passés sont aussi formels : quand l’activité magnétique du Soleil est faible, le climat terrestre est froid et inversement et si on ne connait toujours pas précisément les mécanismes liant l’activité magnétique du Soleil au climat terrestre ceci a été formellement prouvé avec des proxys.

Comme je ne suis pas du tout un spécialiste du climat et que mes lecteurs ne le sont pas nécessairement voici une explication succincte des proxys, on peut dire aussi marqueurs, utilisés par les climatologues – la climatologie est une science du passé faut-il le répéter – et les géophysiciens. Pour se faire une idée du climat passé et donc de la température en un endroit donné de la Terre la mesure de l’abondance relative de l’isotope 18 de l’oxygène est le marqueur utilisé pour « remonter » dans le passé. La partie de l’eau des océans « alourdie » en oxygène-18 s’évapore d’autant mieux qu’il fait plus chaud car il faut plus d’énergie thermique pour que cette évaporation ait lieu. Le marqueur de l’activité solaire, activité qui englobe l’irradiance, c’est-à-dire l’énergie exprimée en Watts/m2 atteignant la Terre, et l’activité magnétique du Soleil est corrélé à l’abondance du béryllium-10 dans les sédiments et les carottes glaciaires. Le béryllium-10 est radioactif et a une période de demi-vie de 1,387 million d’années. Son abondance est utilisée pour dater les sédiments et également les carottes glaciaires très précisément. Ce métal est utilisé comme marqueur de l’activité solaire car il est produit par le bombardement de l’oxygène ou de l’azote atmosphériques par les rayons cosmiques. Or les rayons cosmiques sont mieux déviés par le champ magnétique solaire lorsque l’activité solaire est élevée.

Ces observations ont permis d’établir un lien entre l’activité solaire et les variations du climat terrestre passé et ce lien est incontestable bien qu’il ait été soigneusement ignoré par les « spécialistes autoproclamés » de l’IPCC. En reprenant la centaine d’articles scientifiques parus en 2018 dans des revues à comité de lecture il n’est plus contestable que l’activité solaire a atteint un niveau de faiblesse alarmant et les études relatives à l’évolution de l’activité solaire passée indiquent que l’optimum climatique moderne décline depuis le milieu des années 1990. Le dernier cycle solaire #24 atteindra son minimum en 2019-2020 après avoir été le plus faible depuis 350 ans en termes de taches solaire (donc d’activité magnétique) c’est-à-dire justement à la période correspondant au minimum dit de Maunder (1650-1750), période durant laquelle l’Europe mais également la Chine connurent des froids intenses. Les prévisions des astrophysiciens relatives à l’évolution du champ magnétique solaire sont complètement alarmantes puisque certains d’entre eux prévoient même une chute globale des températures dès 2019.

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Ce qui est plus alarmant encore ressort d’une étude réalisée par le Docteur Abdussamatov (doi : 10.1016/B978-0-12-804588-6.00017-3 , observatoire de St-Petersbourg) où il est mentionné que depuis 1990 en raison du déclin progressif de l’irradiance solaire, la Terre se refroidit car le déficit de la dissipation de l’énergie vers l’espace dans les longueurs d’onde de l’infra-rouge n’est plus compensée par cette irradiance. Ceci s’explique par l’inertie thermique des océans. Selon cet auteur un nouveau petit âge glaciaire a commencé depuis l’année 2015 et la situation deviendra réellement critique dès 2030 quand l’inertie océanique aura faibli au point d’accélérer le refroidissement des températures.

Le climat terrestre a toujours varié : au cours des 7500 dernières années il y eut plus de 34 alternances plus ou moins prononcées de périodes chaudes suivies de périodes froides soumises aux variations de l’activité solaire et il ressort que ces fluctuations chaud + froid suivent un cycle d’environ 200 ans. Aujourd’hui nous avons dépassé la fin d’un cycle bicentenaire qui débuta au tournant du XIXe siècle et après l’optimum climatique moderne attribué à tort aux émissions de CO2 nous nous acheminons vers un nouvel âge glaciaire. Combien d’années de froidure nous attendent ? Peut-être plus de 100 ans …

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Pour ceux qui confondent le climat et la météorologie, la période froide dans laquelle nous vivons donc déjà va augmenter les épisodes météorologiques de grande ampleur quand l’inertie thermique des océans, au moins superficiellement, jusqu’à 100 mètres de profondeur, se sera estompée par rééquilibrage naturel. En effet, le gradient des températures entre la zone inter-tropicale et les latitudes 30-65 degrés nord et sud deviendra plus prononcé. Il en résultera à ces latitudes des périodes de grands froids et des périodes de grandes chaleurs et de sécheresses. Cette instabilité météorologique rendra encore plus insupportable le changement du climat.

Source et illustrations : H.I. Abdussamatov in Evidence-Based Climate Science, Elsevier, 2016 (doi dans le texte) et aussi la « Frost Fair » de 1814 sur la Tamise, en arrière plan l’Eglise Saint-Paul. (https://thames.me.uk/s00051.htm)

Nouvelles du Soleil : rien de vraiment rassurant

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Le cycle solaire # 24 touche à sa fin puisqu’il en est maintenant à son 112 mois sur une moyenne de 135 mois depuis que les observations des taches solaires ont été répertoriées méthodiquement à partir des années 1750. Le cycle # 1 est celui qui débuta donc après 1750. La représentation ci-dessus indique l’amplitude des cycles en fonction du nombre de taches solaires observées chaque mois terrestre, corrigées en fonction de la rotation du Soleil autour de lui-même en 25 jours. Comme chacun peut le remarquer l’activité solaire varie au cours des années et ces variations expliquent en grande partie les changements du climat au cours des siècles qui ont été bien répertoriés par les chroniques et vérifiées par toutes sortes d’autres méthodes.

Il existe une autre représentation des variations du nombre de taches solaires, nombre que est directement corrélé à l’activité magnétique de l’astre, qui est si l’on peut dire les choses ainsi plus parlante. Depuis le cycle # 1 les astronomes ont établi une moyenne du nombre de taches solaires pour chaque mois et ont ainsi obtenu la courbe en bleu ci-dessous. Le nombre de taches solaires (solar spot number, SSN) du cycle # 24 est indiqué en rouge et en trait gris celui du cycle # 5, le premier du minimum climatique de Dalton.

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Pour chaque cycle individuel il est alors possible d’obtenir par différence – pour chaque mois d’un cycle donné – entre cette moyenne et les observations réalisées dans le passé, ou pour le cycle # 24 actuel, le nombre de taches solaires supérieur ou inférieur à cette moyenne :

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Les astronomes obtiennent alors cette représentation beaucoup plus claire qui indique l’excédent ou le déficit en taches solaires pour chaque cycle et cette représentation peut être réalisée pour n’importe quel mois de ces cycles. Comme il est facile de le remarquer aussi cette représentation montre clairement que le minimum climatique de Dalton et le petit âge glaciaire coïncident parfaitement avec des déficits en taches solaires et l’optimum climatique moderne résulte d’une activité solaire soutenue durant 7 cycles consécutifs, du jamais observé et déduit d’autres proxys depuis l’optimum climatique qui favorisa l’expansion de l’Empire Celte (et Gaulois) depuis la Mer Noire jusqu’à Bordeaux du 5e au 2e siècle avant notre ère. Ces conditions climatiques particulièrement favorables autorisèrent la mise à sac de Rome en 390 avant notre ère par les Celtes, mais c’est une autre histoire …

Le cycle solaire actuel qui en est donc à son 112e mois est largement déficitaire en nombre de taches et il est déjà le troisième cycle le plus déficitaire après les cycles # 5 et 6 (minimum de Dalton) depuis que les taches solaires sont scrupuleusement comptabilisées. Les astrophysiciens avaient noté il y a quelques semaines l’apparition d’une tache solaire dans l’hémisphère sud du Soleil qui aurait pu signer la fin du cycle # 24 mais elle n’a persisté que quelques jours, c’était une fausse alerte. Pour ce qui concerne le futur de l’activité solaire les avis sont partagés. Le cycle suivant est prévu selon les modèles d’évolution du champ magnétique solaire comme étant également très faible et il faudra attendre au moins jusqu’en 2035 pour assister à une éventuelle normalisation de l’activité magnétique solaire, voire la fin des années 2040 à moins que le Soleil entre dans une phase d’atonie prolongée. Autant dire que ces simples observations incontestables réalisées par le passé n’augurent rien de bien « réchauffant » pour le futur de l’évolution du climat.

Source et illustration : http://kaltesonne.de/die-sonne-im-marz-2018-und-neues-uber-die-treibhausgas-empfindlichkeit-unseres-klimas/ via le site de Pierre Gosselin notrickszone

Changement climatique : Le « Grand Hiver » de 1709

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Au cours des tous premiers jours de l’année 1709, dès le 5 janvier et pratiquement en une nuit, les températures chutèrent dramatiquement en Europe depuis l’Italie jusqu’à la Scandinavie et du Portugal à la Russie. Un 5 janvier en Europe était souvent froid mais ce 5 janvier de l’année 1709 fut le premier jour d’une saison extrêmement froide qui dura plus de 3 mois. Cet hiver là, le plus froid depuis 500 ans, fut suivi par une raréfaction des denrées alimentaires qui seulement en France provoqua la mort de centaines de milliers de personnes. Les lagons de la Vénétie gelèrent en quelques jours, et le cours de la guerre de succession d’Espagne fut affecté par cette vague de froid jamais éprouvée de mémoire d’homme comme l’écrivit le chroniqueur anglais William Derham.

La France gèle

Sans aucun doute la France fut le pays le plus affecté par le froid. L’année 1709 avait commencé bien mal. La paysannerie avait déjà souffert des mauvaises récoltes de 1708, de la lourdeur des taxes et de la circonscription obligatoire pour alimenter l’armée en guerre pour la succession d’Espagne. Durant toute la première quinzaine de janvier 1709 il neigea sans discontinuer et les températures atteignirent moins 30°C. Comme il n’existait alors pas de prévisions météorologiques les autorités n’eurent pas le temps de réagir et des dizaines de milliers de personnes moururent d’hypothermie avant que des mesures d’urgence soient décidées. Les animaux ne furent pas épargnés et ils moururent massivement dans les étables, les écuries et les bergeries. Les rivières, les canaux et les ports furent pris par les glaces et la neige bloqua la plupart des grandes routes. Dans le port de Marseille, pourtant sur la côte méditerranéenne, ainsi que dans plusieurs points du Rhône et de la Garonne la couche de glace atteignit des épaisseurs, parfois plus de 40 cm, telles que des chariots lourdement chargés pouvaient traverser ces fleuves. Dans les grandes villes les habitants commencèrent à brûler tout ce qu’ils pouvaient trouver pour se chauffer et Paris se trouva isolé de tout ravitaillement durant les trois mois de ce qui fut appelé par la suite « Le Grand Hiver ». Même les plus fortunés qui possédaient des réserves de nourriture et de boissons s’aperçurent que les grands froids les avaient rendues impropres à la consommation. Le pain, la viande et même le vin étaient gelés. Seuls le rhum des Antilles et le cognac n’étaient pas transformés en blocs de glace. Aussi bien les riches que les pauvres furent affectés par ce « Grand Hiver ». Les hôtels et châteaux particuliers des riches avaient été construits pour épater la galerie et les grandes fenêtres comme au Château de Versailles laissaient passer le froid intense. La belle-soeur du Roi, la Duchesse d’Orléans, écrivit à une amie à Hanovre que : « Le froid est ici tellement intense qu’il est difficile de le décrire. Je suis assise tout près d’un feu ronflant, il y a une tenture devant la porte qui est fermée et ainsi je peux rester dans la pièce avec une fourrure autour du cou et les pieds dans un sac en peau d’ours, mais je suis toujours frissonnante et je peux à peine tenir ma plume. Je n’ai jamais vu de ma vie un tel hiver qui gèle le vin dans les bouteilles ».

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Le gouvernement de la France de Louis XIV fut confronté à une crise alimentaire sans précédent provoquée par le froid intense. Une commission spéciale présidée par Henri-François d’Aguesseau représenté sur cette gravure fut nommée pour la distribution d’urgence de grains. Ces temps désespérés appelèrent des mesures désespérées : toute personne stockant du grain pouvait être condamnée aux travaux forcés ou aux galères voire à la peine de mort.

À travers le reste de l’Europe de nombreux témoins notèrent que les arbres se fendaient avec un bruit sinistre à cause du gel comme si des bûcherons invisibles les abattaient. On ne sonnait plus les cloches des églises de peur qu’elles ne se fendent en raison du froid. À Londres, pendant le « Grand Gel » la Tamise resta gelée près de 4 mois. À Amsterdam les canaux et le port furent également pris par les glaces. La Mer Baltique fut totalement gelée pendant 4 mois et il fut possible de la traverser à pied ou à cheval depuis le Danemark jusqu’à la Suède et la Norvège. Pratiquement toutes les rivières et fleuves de l’Europe furent gelés et même la source chaude d’Aachen aujourd’hui en Allemagne fut prise par les glaces. De gros chariots pouvaient traverse les lacs de Suisse et les loups s’aventurèrent dans les villages en quête de nourriture et ne dédaignaient pas se nourrir de passants morts de froid dans les rues. Dans la Mer Adriatique le froid emprisonna des navires marchands dans les glaces et les équipages moururent de faim et d’hypothermie. À Venise les habitants se déplaçaient en patins à glace car les gondoles ne pouvaient plus être utilisées. Rome et Florence furent complètement isolées par la neige et en Espagne l’Ebre gela totalement et les oliviers de la région de Valence furent totalement détruits par le gel.

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La vague de froid eut aussi des ramifications politiques. Les hostilités entre la France et la Grande-Bretagne au sujet de la Succession d’Espagne furent suspendues en raison du froid et les soldats malnutris moururent massivement (plus de 30000) à la bataille de Malplaquet durant l’automne 1709. Les historiens considèrent que la victoire de Pierre Le Grand contre la Suède à Poltova en juin 1709 fut également une conséquence de l’hiver rigoureux. En effet un grand nombre de soldats suédois étaient morts de froid et de famine durant l’hiver.

Les fièvres printanières

Les conditions glaciales de l’hiver furent seulement les premières d’une longue série de catastrophes qui ravagèrent l’Europe cette année-là. Les températures restèrent anormalement basses jusqu’à la mi-avril puis les glaces et la neige finirent pas fondre créant de monstrueuses inondations. Toutes sortes de maladies se répandirent durant l’hiver à la faveur de la malnutrition généralisée. L’épidémie de grippe qui était apparue à Rome à la fin de l’année 1708 se répandit dans toute l’Europe en 1709 et 1710 et pour aggraver cette situation la peste venue d’Asie fit son apparition en Hongrie et se répandit également rapidement. La famine resta par dessus tout le principal ravage. En dehors des animaux décimés par le froid, les semis de blé d’hiver étaient totalement détruits et les récoltes de céréales de l’année 1709 furent désastreuses sans parler des fruits, du vin et des légumes. Durant l’été 1709 le prix du blé connut une augmentation de 600 %. Le Roi Louis XIV eut beau faire pour contrôler le commerce des grains mais contre la misère généralisée du peuple il ne put rien. Des pillards attaquèrent les boulangeries et les convois de grain pourtant bien gardés par des hommes en armes. La population française se réduisit de près d’un million de personnes et plus de 200000 naissances manquèrent si l’on peut dire à l’appel, un état de fait qui affaiblit encore plus l’état de l’économie française déjà fragilisée par les dépenses militaires.

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Gravure du peintre italien Guiseppe Maria Mitelli (1634-1718)

Les causes de la vague de froid

L’hiver 1709 reste encore aujourd’hui le plus froid jamais atteint en plus de 500 ans, un froid horrifiant qui rend toujours les climatologues perplexes. Plusieurs théories s’affrontent pour en expliquer les causes. Durant les années précédentes plusieurs éruptions volcaniques furent répertoriées : le Teide sur l’île de Tenerife dans l’Archipel des Canaries, le Santorin dans la Mer Egée et le Vésuve près de Naples. De grandes quantités de poussière furent éjectées dans l’atmosphère. De plus l’année 1709 se trouve être située dans la période d’activité solaire réduite dite du minimum de Maunder. Qu’il y ait eu une combinaison de ces différents facteurs fait toujours l’objet d’un débat.

Source et illustrations : article du National Geographic traduit aussi fidèlement que possible

Notes : le minimum de Maunder est caractérisé par l’absence presque totale de taches solaires. Il s’étala sur 5 cycles solaires soit près de 60 ans entre les années 1645 et 1715. Entre les années 1670 et 1700 les observations du Soleil révélèrent moins de 50 taches solaires alors qu’au cours de l’optimum moderne et sur une même période de 30 ans le dénombrement des taches solaires atteignit plus de 50000. L’activité magnétique du Soleil qui est maintenant considérée comme liée directement au nombre de taches solaires était donc à cette époque très déficitaire. Les 20 années entourant l’année 1709 se caractérisèrent également par un proxy particulier de l’activité magnétique du Soleil qui est la présence anormalement élevée de béryllium-10. Cet isotope radioactif apparait au cours de la spallation cosmique c’est-à-dire du bombardement de très haute énergie des atomes d’azote ou d’oxygène par les rayons cosmiques. Plus il y a de béryllium-10 à la surface du sol plus le rayonnement cosmique atteignant l’atmosphère terrestre est intense et cette intensité est inversement proportionnelle à l’activité magnétique du Soleil (voir un prochain article sur ce blog).

La guerre de succession d’Espagne à la mort du Roi Charles II fut l’apogée de la mégalomanie de Louis XIV qui voulut « placer » un Bourbon sur le trône d’Espagne, en l’occurence un de ses petits-fils. Les Européens ne l’entendirent pas de la même oreille et s’allièrent contre Louis XIV. Ce fut la guerre la plus sanglante que connut l’Europe au XVIIIe et la bataille de Malplaquet la plus meurtrière. Cette guerre connut des ramification jusqu’au Canada et se termina par le Traité d’Utrecht. La France en sortit considérablement affaiblie tant économiquement que politiquement et humainement.