Fessenheim : la preuve du désastre politique français

C’est un article du site Causeur qui m’a conduit à prendre mon clavier à défaut de plume pour écrire ce petit billet. Il est fait mention dans l’article cité (lien en fin de billet) de la capacité de nuisance des écologistes qui sont arrivés à faire condamner l’Etat français pour ne pas avoir respecté ses engagements de réduction d’émissions de carbone tout en ayant préalablement exigé la fermeture de la centrale nucléaire de Fessenheim. Cette fermeture a provoqué l’émission d’au moins 10 millions de tonnes de carbone et l’Etat a été condamné pour ne pas avoir limité de 15 millions de tonnes ces émissions entre 2015 et 2018, c’est-à-dire avant la fermeture de la centrale de Fessenheim. Cécile Duflot, aujourd’hui directrice d’Oxfam-France, fait donc perdurer son pouvoir de nuisance. Elle n’est certainement pas idiote et par conséquent elle doit savoir que les moulins à vent installés à grands frais sur le sol français doivent être obligatoirement adossés à des centrales électriques à gaz qui sont très facilement mises en fonctionnement et pilotables pour diminuer l’imprévisibilité de la production électrique par les moulins à vent. Nonobstant le fait qu’elle a encouragé sinon exigé l’installation de moulins à vent en France elle savait que cette opération induirait une émission de carbone inévitable pour ces raisons. Madame Duflot, comme d’ailleurs Hulot sont des personnes incapables de raisonner. Seule compte leur idéologie.

En ce qui concerne maintenant la centrale nucléaire de Fessenheim, EDF a certainement pris la précaution de ne rien toucher. Le combustible extrait de la cuve des réacteurs est toujours dans les piscines de désactivation et il suffira d’un ordre du prochain gouvernement pour remettre en fonctionnement cette usine surtout si l’Europe est plongée cet hiver dans un black-out prolongé. J’avoue que j’en suis arrivé au point de souhaiter qu’un tel événement survienne pour que les politiciens prennent conscience de leur incapacité à gouverner (et donc prévoir) et que les peuples découvrent qu’ils sont bernés par leurs dirigeants. Supposons que cet hiver 2021-2022 ressemble à ceux de 1956 ou de 1962 alors un black-out généralisé à toute l’Europe sera inévitable. Je suggère à mes lecteur de relire l’article de ce blog à ce sujet : https://jacqueshenry.wordpress.com/2019/10/22/petite-histoire-pas-du-tout-fictive-un-black-out-generalise-en-europe-occidentale/ qui décrit les conséquences catastrophiques d’une telle situation, récit que je n’ai pas inventé puisqu’il provenait d’une étude très sérieuse de l’armée suisse.

Je voudrais rappeler à mes lecteurs que les conditions météorologiques des hivers 1956 et 1962 furent similaires : anticyclone sur toute l’Europe, sans vent ni soleil, températures en plaine inférieures à -20°C, circulation des trains et des tramways arrêtée car les aiguillages étaient bloqués par le froid, de nombreuses rivières prises par les glaces, arbres fruitiers dont les oliviers dans le sud de la France ou les abricotiers gelés, des dizaines de milliers de canalisations d’eau endommagées … Je ne voudrais pas être un corbeau de mauvaise augure (cf. l’article de Causeur) mais j’ai vécu ces deux hivers et je m’en souviens parfaitement.

Note. Les années 1950 et 1960 coïncident avec une faiblesse inter-cycle de l’activité solaire. Le présent cycle solaire #25 sera plus faible que le cycle #24 et il n’est pas inconcevable que les prochains hivers deviennent de plus en plus rigoureux.

15 réflexions au sujet de « Fessenheim : la preuve du désastre politique français »

  1. il ne suffit pas que la centrale soit dans le même état qu’avant son arrêt, encore faut-il que tout le personnel nécessaire soit disponible. Est-ce le cas ?

    • Oui, je présume car ils n’ont pas été licenciés. Il ne faut pas sous-estimer la politique d’EDF-production. Malgré les délires du document RTE-2050 EDF n’a pas digéré la fermeture autoritaire de la centrale de Fessenheim. Pour les syndicats tout puissants il s’agit d’une atteinte au patrimoine de l’Etat et ils ne s’avoueront pas vaincus. Je les connais, je les ai rencontré, certes il y a déjà de nombreuses années, et ils ne changeront pas et ne se laisseront pas traiter de moins que rien. Macron a fait une erreur et il va la payer très cher !!!

  2. La centrale de Fessenheim est arrivé enfin de vie. Il faut la fermer ( …… je parle de la centrale ! )
    Mais faut-il vraiment la fermer ? Faut-il la démenteler ?
    N’y a-t’il pas possibilité de l’adapter aux nouvelles générations de centrales, sans recourrir à la destruction de sa structure ?
    Et même si on garde l’ancienne génération, peut-on la remettre en service en la « rajeunissant » ?
    La question peut paraître naïve ! Mais c’est celle que le péquin moyen se pose, étant, comme moi, ignorant en la matière.
    Votre réponse intéressera donc beaucoup de monde. Des ignorants, il y en a beaucoup, et c’est précisément eux qui s’intérrogent le plus !
    Centralement vôtre JEAN

  3. Si cette usine se trouvait aux USA elle pourrait être encore exploitée pendant 30 ans :
    https://jacqueshenry.wordpress.com/2020/03/11/la-nrc-prolonge-a-80-ans-lexploitation-de-la-centrale-nucleaire-de-peach-bottom-en-pennsylvanie-et-fessenheim/ Cette fermeture est un immense gâchis économique que l’ex de Rothschild n’a pas été capable d’évaluer trop préoccupé par sa réélection avec l’appui des verts. Les générateurs de vapeur sont presque neufs, les pompes primaires ont été remplacées il y a moins de 10 ans, toute l’électronique de pilotage a été rénovée, etc … cette usine peut parfaitement fonctionner pendant encore 30 ans. On vit en France dans le rêve « vert » surréaliste. C’est tout simplement incroyable d’assister à la destruction systématique du seul véritable outil dont dispose encore le pays. Je rappelle que j’ai contribué avec mes impôts à une grande partie du parc nucléaire français !

  4. Les écolos au pouvoir sont des gens très friqués, habitant Paris pour la plupart (cette ville très sale infestée par des rats avec des appartements ridiculement petits et hors de prix), qui se la jouent socialistes pour mieux baiser l’électeur prolo de base.
    Le truc hallucinant, c’est que ça marche super bien du point de vue électoral. Faut dire que l’électeur pauvre est naïf et con à la fois, donc très facile à baiser. Mais quand on aura des black-out et des milliers de personnes âgées qui passeront l’arme à gauche dans nos campagnes car les hôpitaux sont trop éloignés, les voitures trop vieilles, les routes trop défoncées, et le climat trop pourri, le prolo de base va se rebiffer. C’est évident. Et là, ça risque de faire mal.
    Mais pour le moment, tout va bien, le pouvoir néolibéral de Bruxelles utilise en Europe les écolos comme amortisseurs contre la lutte des classes. Les larbins écolos de base en bas de l’échelle qui se chatouillent le petit trou avec des idioties du genre « ZAD », « zéro pesticides », « retour à la terre », façon Larzac des années 70 en mode maoïste, n’y voient que du feu. De temps en temps, ça chasse du cul et ça met un gilet jaune. OK. A voir combien de temps toute cette merde va tenir. Perso, je ne mettrais pas un kopeck sur la durée de vie des clowns du « ministère de la transition écologique et de la solidarité ». Les bobos écolos façon Nicolas Hulot vont finir pendus haut et court en mode Louis XVI par tous les crevards déçus de la mondialisation heureuse à la sauce Pompili. Faut dire que le pauvre de base, quand il se rend compte que tu l’as baisé, il n’aime pas trop et a des réactions généralement excessives. 🙂

    • Cher Flying,
      Une parenthèse pour vous remercier de vos agréments sur la plupart de mes propos.
      En ce qui concerne vos conclusions ci-dessus, je serai bien plus réservé sur la capacité de réaction des français: sociologiquement, l’esprit guerrier du peuple a été laminé après la « der des der ». Aussi il ne faut pas croire au mythe d’une révolution style Bastille. Il gueulera, oui … et alors ? On l’a bien vu avec les gilets jaunes.
      L’énergie, dont l’exemple de la centrale, est le nerf de l’évolution de l’humanité où la maîtrise de l’eau par les moulins furent l’élément déterminant pour le début de l’industrialisation et la révolution du moyen-âge. Ceux qui détiennent le pouvoir sont ceux qui maîtrisent aujourd’hui les flux financiers (banquiers et grands industriels ou logisticiens) aidés par ceux qui incitent et font dépendre le peuple au consumérisme (médias, agence de com…). L’idéologie est anglo-saxonne et elle cultive l’art de l’enclume et du marteau pour broyer ceux qui les dérangent dans leur accession au plus fort (malthusianisme). Elle peut autant laisser faire le communisme qu’activer le nazisme. LE – THE plus fort est une des clés de l’eugénisme et je vous invite à regarder cette courte vidéo qui expose l’idéologie « verte » dont les racines ne sont pas la défense de l’environnement et son adéquation avec l’homme mais l’obsession pathologique d’un eugénisme fondé sur la surpopulation et le déclin de l’empire britannique.
      https://www.kla.tv/ChangementClimatique/18346
      Après lecture on pourra aussi se questionner sur la place de l’homme dans la nature par la division en deux catégories : ceux qui sont ramenés à êtres des sous-humains (non être, qui ne sont rien) et producteurs de biens pour ceux qui représentent la classe pensante (qui dictent le bien et le mal -voir la politique moralisteaux USA et maintenant en Europe). Les premiers subiront les lois de la nature – du plus fort selon l’idéologie régnante – et seront soumis aux droits des animaux (pas touche à mon semblable !), tandis que les seconds – les dirigeants donc l’élite qui a le droit et impose le devoir de penser comme eux (ou pensée unique voir * ci-dessous) – se forgeront un monde transhumaniste et par définition déshumanisé puisque fuyant leur Etre au travers de l’avoir (cf. discussion sur la religion).

      * https://www.ojim.fr/deontologie-journalistes-mediapart-tribune-zemmour/

      • You are welcome Sir 🙂
        Dire que les bobos écolos sont des eugénistes, cela tombe sous le sens mais encore faut-il le dire et le faire savoir. Merci.
        Mon pari personnel et subjectif donc est basé de façon implicite sur le fait d’un esprit rural encore fortement ancré chez les urbains, les Français sont soupe-au-lait : ils ne disent rien, endurent en rouspétant mollement, et puis d’un coup, la pression dans la cocotte-minute est telle qu’ils explosent. Cela est vrai pour les anciennes générations, mais vous avez raison, les jeunes générations d’aujourd’hui sont essentiellement des consommateurs différents des générations précédentes où quand on avait 20 ans, on voulait tout changer…fini les tubes comme celui des Beatles « Revolution »…ou encore plus près de nous « changez-tout » de Michel Jonasz (1975) :

        Tout ça c’est bien mignon …mais ça ne nous rajeunit pas, vingt diou ! 🙂

      • Et quand on était étudiant, on rentrait dans les restos de Lille et on scandait « Les bourgeois plus ça devient vieux plus ça devient gros, les bourgeois plus ça devient vieux plus ça devient … » lol
        On ne filmait pas comme des voyeurs, regardez cette scène scandaleuse :

        Et le commentaire pertinent qui signale que le gaz lacrymo n’est pas à utiliser en espace confiné.

      • @Gris : je viens de voir sur RT France un article qui parle de l’action de la Sécurité du Métro parisien à la station Robespierre (https://francais.rt.com/france/92104-paris-homme-brutalement-interpelle-dans-metro-apres-controle-port-masque).
        Il est clair que ces gars sont comme les policiers de la Brav-M : on tape d’abord et on s’explique après. Face à des agents bêtes et méchants, qui font il est vrai un boulot de merde, et qui appliquent les ordres sans distinguer la loi de l’esprit de la loi, ma position est simple : on ferme sa gueule, on obtempère et on se fait tout petit, vu que le système est clair : entrer en désaccord verbal ou physique avec les forces de l’ordre est considéré comme une atteinte à la république. Les jeunes générations de flics sont formatées de cette façon. Inutile donc de faire appel à leur intelligence pour justifier qu’on a besoin de respirer dans un lieu clos comme une rame de métro et qu’on baisse par moment son masque sous le nez. Tout le monde le fait, surtout ceux qui portent des lunettes n’ayant pas de traitement anti-buée.
        Un ami gendarme m’a expliqué le problème : plus on monte dans la hiérarchie du Ministère de l’Intérieur, plus le nombre de moutons est élevé. Ces moutons pour se faire bien voir obéissent aux injonctions venues du haut sans les critiquer et tapent du poing sur la table pour les faire appliquer par les subordonnés. Peu importent les conséquences. Le Ministre de l’Intérieur pète, et toute la hiérarchie s’enrhume. De Gaulle disait qu’il voulait des collaborateurs qui ont de la force de caractère et qui sont capables de s’opposer à une décision qui leur paraît contraire à l’intérêt général tout en étant capable d’argumenter leur position. Voila ce qui nous manque à tous les niveaux dans l’administration aujourd’hui : des cadres qui ont quelque chose dans le slip et entre les oreilles.

      • Oui, vous avez raison dans notre société abrutissante et anal-pha-bète !
        Et c’est idem dans le privé, je ne pourrais plus être un cadre dans une hiérarchie (avec une horizontalité à l’américaine qui en dit long sur l’incompétence des « managers » qui ne dirigent rien) où pour satisfaire les actionnaires le mot d’ordre est de travailler plus (objectif annuel en % > croissance) pour gagner pareil (donc moins) !
        Avec en prime des ressources humaines ne sachant plus recruter (je ne parle même pas de la conservation du savoir-faire ou knowlegde management comme ils disent).

      • @Gris : tout-à-fait d’accord avec vous, cela concerne aussi le privé, où dès qu’on a plus de 40 ans, on est suspect de ne pas être malléable et corvéable à merci, donc bon à jeter à la poubelle…c’est pour ça que j’ai monté plusieurs boîtes, la dernière ayant super bien marché. Je serais aujourd’hui chagriné à l’idée de devoir rendre à nouveau des comptes à des gamins de 30 ans qui sont payés pour laminer les ressources humaines et maximiser les profits sur le court-terme (stratégie dite de « milking » dans les multinationales anglo-saxonnes), pendant 2 ou 3 ans avant que le business ne se casse la gueule. Quand aux RH, j’en pense tellement de mal qu’il vaut mieux que je parle d’autres choses. Heureusement, je viens de revendre mes parts et de mettre fin à mon contrat de travail. A partir du 2 novembre, je vais faire du consulting pénard pour ma boîte en attendant que la nouvelle équipe de direction soit opérationnelle…plus obligé d’aller sur Paris presque tous les jours, le bonheur ! 🙂

  5. « EDF a certainement pris la précaution de ne rien toucher. » hum … A creys malville dès la date de fermeture des équipes ont été envoyées pour couper tous les câbles d’instrumentation rendant impossible le redémarrage. J’y suis passé quelques temps après, je me souviens de ces paquets de câbles coupés un peu partout.

    • NERSA était un projet multinational et la situation était donc différente. Fessenheim est une usine d’EDF. Il n’est (probablement) pas possible de pénétrer sur le site, du moins je l’espère.

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