Nouvelles de la centrale nucléaire de Fukushima-Daiichi

Capture d’écran 2019-10-17 à 15.18.41.png

Le gouvernement japonais a décidé de démanteler la totalité du site électro-nucléaire de Daiichi dans la Préfecture de Fukushima. Outre les deux réacteurs endommagés par le grand tsunami du 11 mars 2011 et dont le combustible a partiellement fondu au fond du réacteur, il y a 5 autres réacteurs à démanteler. Ce chantier colossal durera probablement une quarantaine d’années et la société TEPCO (Tokyo Electric Power Co) a fait appel à Orano dans le cadre d’une coopération qui sera positive pour les deux entreprises. Orano aura pour mission primaire d’évacuer tout le combustible des tranches non endommagées et de le retraiter sur le site français de La Hague. Il existe déjà des accords à ce sujet entre la France et le Japon puisque l’ancêtre d’Orano, la société Areva, est présent au Japon depuis 50 ans. Puis il s’agira du démantèlement proprement dit des installations.

Bien que ces réacteurs soient de type eau-bouillante contrairement au parc nucléaire français le démantèlement fait appel aux mêmes technologies largement robotisées et cette collaboration sera fructueuse pour les deux parties. L’expertise en robotique du Japon sera, on s’en doute, très bénéfique pour Orano qui n’a pas encore abordé un quelconque démantèlement sur le sol français en dehors de Chooz 1 (cf. infra). Néanmoins Orano a aussi développé de son côté toute une série de robots utilisés pour les opérations de maintenance des installations françaises. De plus la politique totalement surréaliste du gouvernement français consistant, dans le cadre de la fameuse « transition énergétique », à décommissionner tous les « vieux » réacteurs nucléaires, c’est-à-dire toutes les tranches 900 MWe, obligera Orano a acquérir un savoir-faire dans ce domaine du démantèlement qu’il ne connaît pas ou peu et le Japon est une excellente opportunité pour se faire la main en vraie grandeur, si on peut dire les choses ainsi.

Mes lecteurs pourront se poser quelques questions au sujet des réacteurs graphite-gaz qui ne sont toujours pas démantelés sur les sites de Chinon, Bugey et Saint-Laurent ainsi que celui de Brennilis (eau lourde-uranium naturel) qui a fait l’objet d’une véritable saga de la part des écologistes, ayant pris cette installation pour cible afin de dénoncer l’incurie du gouvernement en ce qui concerne l’industrie nucléaire française. La centrale de Chooz 1 est une exception car c’est le seul PWR souterrain dans le monde. On y accède par un tunnel et l’ensemble de l’installation se trouve dans une série de salles aménagées à cet effet. Ironiquement l’administration Macron continue à se plier aux diktats des écologistes en décidant de ruiner l’approvisionnement en électricité de la France, l’un de ses rares atouts industriels et économiques encore opérationnel de ce pays. Par effet direct la fermeture de ces équipements conduira fatalement à la mise à genoux de l’ensemble de l’économie française mais aussi des conditions de vie quotidienne précaires pour toute la population. Pour un ancien banquier qu’a été Macron il y a de réelles questions existentielles à se poser. Quant aux réacteurs graphite-gaz il faut attendre encore une cinquantaine d’années avant d’intervenir sur le graphite lui-même. Contrairement à ce qui est affirmé dans la presse bien-pensante les opérations de démantèlement ne sont pas créatrices d’emplois car quelques personnes seulement travaillent sur les sites lors de ces interventions de très longue durée.

Source et illustration : World Nuclear News

6 réflexions au sujet de « Nouvelles de la centrale nucléaire de Fukushima-Daiichi »

  1. Bonne nouvelle pour les ex-AREVA 🙂 !
    La durée de vie d’un gouvernement est de 5 ans. Les personnes qui le composent ne sont pas légalement comptables de leurs décisions après la dissolution de celui-ci. En cas de soucis sérieux, on invoquera comme pour l’affaire du sang contaminé le principe du « Je suis chef mais pas responsable car mes experts ne m’ont rien dit ». Ce qu’il se passera d’ici 3 ans et au-delà n’a donc absolument aucune espèce d’importance pour ces carriéristes. En toute logique, comme pour l’Allemagne qui a décidé de remplacer son nucléaire par du charbon, et puis maintenant par du gaz, les tensions sur le marché de l’électricité liées à l’intermittence et à la « non-pilotabilité » des ENR va créer les conditions du renouveau du nucléaire hexagonal qui -s’il se développe à nouveau- permettra à la France non seulement d’être auto-suffisante, mais d’être fournisseur alternatif de premier choix de ses pays voisins. Compte-tenu de la disparition de la filière prometteuse Superphénix, ce sera la Russie qui proposera ses RNR (réacteurs à neutrons rapides) à la France dans le cadre d’un partenariat nouveau puisque ce sont les seuls dans le monde à avoir le savoir-faire pour leur construction et leur mise-en-oeuvre. Ceci explique peut-être le pourquoi du rapprochement soudain de Macron avec Poutine l’été dernier (avec un gros point d’interrogation).

    • Un détail, cher délice (pour certain) lacté électronique, d’après Jacques Sapir, les institutions d’un pays restent valide tant que ceux-ci ne se confrontent pas à coup d’état ou à une révolution, toute autre situation, même le coup de force comme en 1958 ayant accouché de la V° république, mène à une continuité institutionnelle (ça c’est moi qui l’extrapole).
      En imaginant que Macron fuirait pour une raison ou une autre, ce sera le président du sénat qui gèrera les affaires courantes puis il y aurait des élections ,en ce cas les ministres resteraient irresponsables de leur décisions, en revanche les deux autres situations plausibles citées ci-dessus leur en laisseraient paraître leur responsabilité pleine et entière.

    • Il y a 2500 ans, les sortants de charge à Athènes étaient tenus de rendre des comptes et quiconque pouvait les poursuivre devant un tribunal pour les gestes qu’ils avaient posés. Les charges en question n’excédaient jamais une année. On appelait ça la démocratie.
      Nous en sommes bien loin…

    • @camembert électrique
      « Ceci explique peut-être le pourquoi du rapprochement soudain de Macron avec Poutine l’été dernier » ( avec un ?) .L’hypothèse selonlaquelle Macron prendrait en compte l’intérêt de la nation France est erronée. Son objectif principal est bien de détruire la nation France et sa souveraineté pour passer à une Europe sans frontière .Voir la video ci-dessous de Onfray à ce sujet.

      Les actions de Macron doivent être considérées sous cet angle! Il a déjà bradé les intérêts stratégiques de la France ( Alstom) pour priver la France de ses degrés de liberté. Rendre la France faible et dépendante est une étape essentielle pour soumettre les peuples à l’idéologie mondialiste.

      • Vous avez raison si on considère que Macron est derrière le traité d’Aix-La-Chapelle qui remplace le traité bidon de 1963 signé entre de Gaulle et Adenauer, et inféode dans les faits la France à son voisin allemand et la prive surtout de l’élément clé de sa souveraineté : la liberté de disposer à sa guise de sa propre défense nationale. Je ne sais pas ce que l’actuel chef des armées, le Général Lecointre, en pense, mais de Villiers doit bien se marrer et il semble que cet acte de haute trahison ait justifié après coup sa démission.
        L’actuel président a à plusieurs reprise répété (en coeur avec Frau Merkel) que la notion d’état-nation est un concept périmé et à ce titre, on peut clairement le qualifier de mondialiste.
        Pour qui roule-t-il ? Les partisans de l’Europe fédérale (où la France ne serait qu’un département, son président un sous-préfet), ou une autre conception du monde supranationale (à la mode du club de Bilderberg ou façon Club de Rome dans lesquelles une élite mondiale autoproclamée faite de banquiers, de dirigeants de multinationales et de hauts-fonctionnaires ont la prétention de diriger l’ensemble du monde) ? Là est la question…

  2. La France veut démanteler son nucléaire, mais elle n’a pas hésité à vendre 6 centrales à l’Inde, il y a 2 ans, je crois. La Chine a construit 2 EPRs, avec la technologie française, et ça marche très bien pour eux.
    Si cette technologie est si dangereuse et le stockage des déchets si problêmatiques, pourquoi la France favorise t’elle le développement de cette filière à l’étranger ?
    Elle préfère développer les énergies dites renouvelables, dont toute personne censée connait l’incohérence, la stupidité et les conséquences sur l’économie et, le comble, sur l’environnement !
    Dommage ! Nous avions la meilleure, la moins chère et la pus propre des sources d’énergie.
    Climatiquement vôtre. JEANjj

Laisser un commentaire